- Appartenance politique :
- Groupe Communiste
- État civil :
- Né le 27 mai 1905
Décédé le 4 février 1986 - Profession :
- Ingénieur
- Département :
- Seine
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Ancien sénateur de la IVe République
Accéder à la notice de Waldeck L'HUILLIER sous la Ve République
Elu du 18 mai 1952 au 8 juin 1958 ( Fin de mandat )
Réélu le 8 juin 1958
Fin de mandat le 26 avril 1959 (Elu(e) sénateur de la cinquième République)
1940-1958
L'HUILLIER (Waldeck)
Né le 27 mai 1905 à Chauvigny (Vienne)
Décédé le 4 février 1986 à Paris (7ème)
Député de la Seine de 1946 à 1951
Sénateur de la Seine de 1952 à 1958.
D'origine poitevine, petit-fils de paysans et fils d'ouvriers, Waldeck L'Huillier fait ses études à l'Ecole spéciale des travaux publics puis obtient le diplôme du Conservatoire des Arts et Métiers. Apprenti-dessinateur puis ingénieur à partir de 1930, Waldeck L'Huillier est militant communiste dès l'âge de seize ans. Il passe deux années en prison à la centrale de Clairvaux pour ses activités politiques à l'armée et son pacifisme déjà affirmé.
Quand la deuxième guerre mondiale éclate, il devient trésorier du PCF, alors clandestin, et résistant. Son attachement au parti communiste se manifeste par ses actions de résistance conformes aux volontés des dirigeants du parti et par sa participation au conseil d'administration du journal L'Humanité. Le 19 août 1944, lors de l'insurrection organisée par le comité parisien de libération, Waldeck L'Huillier fait partie des quarante-deux signataires de l'affiche appelant à ce mouvement populaire de résistance. Il est alors l'adjoint de Charles Tillon à la direction des FTP et participe directement à la Libération. Pour son engagement de combattant volontaire, il reçoit la Légion d'honneur et la médaille de la Résistance.
Après la guerre, il reprend ses activités professionnelles en tant qu'administrateur puis en tant que membre du Conseil supérieur d'EDF. Mais il est surtout occupé par ses fonctions politiques locales : après avoir été maire-adjoint de Gennevilliers de 1934 jusqu'à la guerre, il en devient le maire en 1945 et le restera jusqu'en 1973. De plus, il est élu au Conseil général de la Seine en 1945 et en restera membre jusqu'en 1948. Ce maire très actif voit, au cours des années, sa popularité croître bien au-delà des seuls électeurs communistes.
Waldeck L'Huillier se présente aux élections législatives de 1946 et devient député de la Seine. A son arrivée à l'Assemblée nationale, il est nommé membre de la commission de l'intérieur, de la commission de la production industrielle, de la commission de l'éducation nationale, et de la commission de la réforme administrative. Il est également désigné pour représenter l'Assemblée nationale au sein du Conseil supérieur de la protection civile.
Sa participation aux séances de l'Assemblée est notable par de nombreux rapports. Waldeck L'Huillier est perçu comme un spécialiste des collectivités locales et des problèmes d'urbanisme. Ainsi, il rédige un rapport sur les finances locales puis un autre relatif au projet de loi créant des ressources nouvelles pour les départements et communes ; il s'intéresse au statut du personnel des communes et des établissements publics communaux ; il dépose un amendement afin d'augmenter de près de quatre milliards de francs les subventions accordées aux communes. Parmi ses très nombreuses interventions, Waldeck L'Huillier défend avec énergie la révision du montant des patentes.
Waldeck L'Huillier n'est pas réélu aux élections législatives de 1951. Aussi se tourne-t-il vers le Conseil de la République où il est élu le 18 mai 1952. A son arrivée au Palais du Luxembourg, il est nommé à la commission de l'intérieur, à la commission de la famille et à la commission du suffrage universel. Il est également membre suppléant de la commission des pensions et de la commission de la reconstruction et des dommages de guerre. Son activité parlementaire s'oriente pour une grande part vers la gestion des problèmes locaux. Il défend les intérêts des communes, tels que l'obtention de moyens pour l'installation du tout-à-l'égout ou l'électrification. Ainsi, dans les premières séances auxquelles il assiste, Waldeck L'Huillier demande au ministre de l'intérieur quelles mesures celui-ci compte prendre pour permettre aux communes et départements de s'administrer conformément à la Constitution. En 1954, il invite, par une proposition de résolution, le Gouvernement à déposer une loi organique sur l'administration des départements et communes et à consulter automatiquement l'Association des maires de France. Il soutient la création d'une caisse nationale de prêts aux communes.
En 1956 et 1957, il rédige trois rapports au nom de la commission de l'intérieur sur le statut général du personnel des communes et des établissements publics communaux. Waldeck L'Huillier s'intéresse également à la représentation politique des collectivités locales. Ainsi il dépose une proposition de loi relative à la suppression des préfets et sur le transfert de leurs attributions aux présidents et aux bureaux des conseils généraux. En effet, Waldeck L'Huillier préconise l'autonomie des communes contre la tutelle des préfets. C'est en ce sens qu'il soutient le mécontentement des maires. Dans cette période de réformes institutionnelles, Waldeck L'Huillier propose d'instituer le scrutin proportionnel aux élections cantonales pour tous les départements français.
L'activité parlementaire de Waldeck L'Huillier s'attache aussi à des sujets qui dépassent les frontières métropolitaines. La politique algérienne, par exemple, est l'objet de nombreuses interventions. En 1955, il prend position sur le projet de loi instituant un état d'urgence en Algérie et s'inquiète des conditions de travail des travailleurs algériens. En 1956, il participe au débat sur les pouvoirs spéciaux que pourrait obtenir le Gouvernement en Algérie. Alors que le statut de cette région soulève un grand émoi, Waldeck L'Huillier reproche au Gouvernement de légiférer pour un peuple, au nom d'une souveraineté que celui-ci ne reconnaît pas forcément. De plus, il regrette que les représentants musulmans ne soient pas plus largement consultés. A une séance de 1958, Waldeck L'Huillier tente de répondre à l'épineuse question : la France doit-elle se maintenir en Algérie ? Selon lui, il convient de mener une politique de négociation avec le FLN, et non une politique de guerre, qui implique des dépenses militaires importantes. Il voit dans l'obstination française « le danger d'une dictature militaire à caractère fasciste ».
Les relations internationales sont par ailleurs troublées par d'autres événements qui intéressent Waldeck L'Huillier. Ainsi lors de la crise de Suez, il intervient pour soutenir la sauvegarde de la paix et la liberté de circulation dans le canal. Sa position est tout aussi ferme sur la question de la communauté européenne qui, à l'époque, fait un nouveau pas dans sa construction avec la signature de l'EURATOM. Il voit dans ces traités européens une manifestation anticonstitutionnelle. Ceux-ci, selon lui, « font fi de la souveraineté nationale et lient la France pour l'éternité ». De plus cette politique européenne se traduit par un rapprochement avec les Etats-Unis et ne fait donc qu'accentuer la guerre froide. Les orientations politiques de Waldeck L'Huillier le poussent à inviter ses pairs à considérer plutôt les propositions de l'Union soviétique.
Durant son mandat de sénateur, Waldeck L'Huillier aura été particulièrement présent aux travaux des commissions de l'intérieur et des finances, dans laquelle il entre en 1956 en tant que membre titulaire. Au sein de cette dernière, il a suivi les débats de la nationalisation des entreprises françaises et de la politique budgétaire en étant membre de la sous-commission chargée de suivre et d'apprécier la gestion des entreprises industrielles nationalisées et des sociétés d'économie mixte ainsi que de la sous-commission chargée d'émettre un avis sur les taxes parafiscales et de péréquation.
La carrière politique de Waldeck L'Huillier est marquée par son attachement à sa ville de Gennevilliers dont il demeure conseiller municipal jusqu'à sa mort après en avoir été le maire durant vingt-neuf ans. Son charisme politique était tel qu'aucune liste concurrente ne s'est présentée face à lui aux élections municipales de 1971. Il est aussi régulièrement réélu conseiller général de la Seine de 1959 à 1971. Sa fidélité au parti communiste, enfin, justifie qu'il devienne président du groupe sénatorial communiste.
Les 2 et 3 juin 1958, il vote contre le projet de loi relatif aux pleins pouvoirs et contre la révision constitutionnelle.
Waldeck L'Huillier demeure néanmoins sénateur jusqu'en 1962. A cette date, il est élu à l'Assemblée nationale pour représenter le département de la Seine, puis des Hauts-de-Seine jusqu'en 1978.
L'hommage qui lui est rendu par le président du Sénat à sa mort en 1986 ainsi que par des représentants de toutes les tendances politiques prouve combien la popularité de Waldeck L'Huillier était étendue.
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaire
de Waldeck L'HUILLIER
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