- Appartenance politique :
- Groupe Communiste
- État civil :
- Né le 21 juillet 1909
Décédé le 28 août 1976 - Profession :
- Plombier-zingueur
- Département :
- Finistère
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Ancien sénateur de la IVe République
Elu le 8 décembre 1946
Fin de mandat le 7 novembre 1948 (Non réélu(e))
1940-1958
JAOUEN (Albert)
Né le 21 juillet 1909 à Quimper (Finistère)
Décédé le 28 août 1976 à Châtellerault (Vienne)
Conseiller de la République du Finistère de 1946 à 1948
Fils d'ouvrier, Albert Jaouen suit les traces de son père. Son certificat d'études primaires réussi, il devient apprenti plombier à l'âge de treize ans, puis s'inscrit aux Jeunesses communistes trois ans plus tard. Plombier-zingueur, il entre en 1930 au PCF où il est nommé en 1934 membre du comité de la Région Bretonne Finistère-Morbihan, puis membre du bureau régional de 1935 à 1939. A ce titre, il fait partie du comité de rédaction du journal La Bretagne dès la fin de l'année 1935. Il milite à Quimper puis à Brest où un boycott patronal contre les ouvriers communistes quimpérois le contraint à aller chercher du travail. Syndicaliste actif, il est secrétaire de la fédération du bâtiment (CGTU) pour le Sud-Finistère, puis à Quimper et ses environs en 1936.
Le 14 juin 1932, il épouse à Vannes la fille d'un cultivateur, Marie Rose Guillo, dont il a deux enfants : Nicole (1939) et René (1944). Quand la guerre d'Espagne éclate, il s'engage le 27 avril 1938 dans la 14e Brigade internationale (9e bataillon, 2e compagnie) et combat avec quelques autres finistériens aux côtés des Républicains. Blessé, il est rapatrié à Quimper le 2 octobre, avec le grade de lieutenant.
Mobilisé dans l'artillerie en 1939, Albert Jaouen est envoyé à Rocroi (Ardennes) où il est de nouveau blessé à la cuisse. Fait prisonnier sur son lit d'hôpital à Angers, il est libéré comme blessé de guerre. De retour à Quimper, il rejoint la Résistance et participe aux activités de propagande pour le PCF et le Front national. Il est arrêté le 3 juillet 1941 et interné aux camps de Châteaubriant, puis de Voves (Eure-et-Loire). Fort de son expérience dans la guerre d'Espagne, il fait partie de la direction de l'organisation clandestine politique des deux camps. Il intègre le groupe « d'évadeurs » qui organise plusieurs évasions. Il s'évade lui-même le 10 janvier 1943 en compagnie de neuf autres détenus communistes, puis accède à diverses responsabilités au sein de l'organisation clandestine bretonne. Sous le pseudonyme de « Roger », il dirige le FN du Finistère du 10 février au 10 août 1943. Du 15 août au 20 novembre, il est chargé de la réorganisation des Francs-Tireurs et Partisans dans les Monts d'Arrée. Du 12 décembre 1943 au 15 avril 1944, sous le pseudonyme de « Laurent », il participe à l'organisation de l'Inter-région 24 (Charente, Charente inférieure, Gironde, Landes, Basses-Pyrénées). Sous les ordres de « Paumier » (Maurice Carroué), il est ensuite envoyé à l'Est pour réorganiser les FTP de l'Inter-région 21 (Meurthe-et-Moselle, Vosges, Belfort, Doubs, Haute-Saône, Haute-Marne, Jura-Nord). Albert Jouaen y est promu colonel par le Comité national des FTP le 17 juin 1944 et commande alors plus de 8 000 hommes. Il est à l'origine de nombreux déraillements au moment de l'insurrection nationale. Sa troisième blessure lors d'un accident de circulation le 26 septembre 1944 met fin à sa carrière de combattant de la Résistance. Il est décoré de la Médaille de la Résistance.
A Brest, ses engagements militants et son passé de résistant lui permettent une reconversion dans la vie politique. En 1946, il accède aux fonctions de membre du bureau fédéral du Finistère et de membre du secrétariat de la section de Brest du PCF. Il est élu secrétaire fédéral du parti et président départemental de l'association des anciens FTPF à la fin de l'année.
Aux élections au Conseil de la République du 8 décembre 1946, premier candidat communiste sur la liste d'Union Républicaine et Résistante, Albert Jaouen est élu Conseiller de la République du Finistère. Au Palais du Luxembourg, il est nommé à deux reprises membre des commissions de la marine et des pêches et de la reconstruction et des Dommages de guerre, les 28 janvier 1947 et 28 janvier 1948. Parlementaire « discret », il dépose deux propositions de résolution en 1947, l'une pour accélérer la fixation du prix du poisson, l'autre pour protester auprès du gouvernement de Franco contre l'exécution des républicains patriotes. Il intervient à diverses reprises sur la question maritime et les problèmes de reconstruction. Il est en outre rapporteur de sa propre proposition de résolution sur le prix du poisson le 8 mai 1947.
Conseiller de la République, il est facilement élu conseiller municipal de Brest le 19 octobre 1947, comme tête de liste Union républicaine et résistante de Défense des intérêts communaux, présentée par le Parti communiste. Candidat au siège de maire pour cette liste, il arrive second avec 11 voix contre 14 au RPF Alfred Chupin. Au sein de l'assemblée municipale, il prend la parole le 24 novembre 1947 sur la question du ravitaillement, contre le retour dans la laiterie brestoise d'un collaborateur frappé d'indignité. Lors de la séance du 9 février 1948, il défend l'héritage communiste de la Résistance et s'oppose vigoureusement à Yves Jaouen (MRP) (voir supra) et Henri Guérin (RPF) à propos de la remise de la Médaille de la Résistance à la ville de Brest par le général de Gaulle. Dans la ligne du Parti, il défend les intérêts des ouvriers et des petits artisans, notamment lors des discussions sur l'augmentation des tarifs du tramway et la majoration des taxes locatives. A l'occasion du vote du budget de 1948, il demande l'augmentation des crédits pour les écoles laïques en dénonçant les faveurs accordées à l'école libre. Il proteste de nouveau le 25 octobre 1948 contre la mise au concours du chantier de reconstruction de l'église Saint-Louis alors que Brest manque encore de nombreux logements.
Mais, au renouvellement du 7 novembre 1948, il échoue comme tête de liste « Union Républicaine et Patriote pour l'Indépendance Nationale ». Il démissionne de son mandat de conseiller municipal le 5 décembre 1949 à la suite de son déménagement pour Paris où il continue de militer. Il se retire de toute activité politique en 1956. Domicilié à Saint-Rémysur-Creuse (Vienne), il meurt à Châtellerault le 28 août 1976.
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaire
de Albert JAOUEN
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