Appartenance politique :
Groupe Socialiste
État civil :
Né le 1er novembre 1909
Décédé le 22 octobre 1982
Profession :
Avocat
Département :
Pyrénées-Orientales

Elu le 7 novembre 1948
Elu le 18 mai 1952
Elu le 8 juin 1958
Fin de mandat le 26 avril 1959 (Elu(e) sénateur de la cinquième République)

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

GREGORY (Léon-Jean)

Né le 1er novembre 1909 à Thuir (Pyrénées-Orientales)

Décédé le 22 octobre 1982 à Perpignan

Conseiller de la République, puis Sénateur des Pyrénées-Orientales de 1948 à 1958

Après des études secondaires à Perpignan, Léon-Jean Grégory obtient sa licence en droit à Montpellier. Il s'inscrit alors comme avocat à la Cour d'Appel de Paris, puis au barreau de Perpignan.

En 1937, il est élu au conseil municipal de son village natal.

Considéré comme suspect par le régime de Vichy, il est révoqué de ses fonctions en 1940.

A la Libération, il reprend sa place dans la vie publique, avec son élection au conseil général des Pyrénées-Orientales, dans le canton de Saint-Paul-de-Fenouillet, en octobre 1945, puis à la mairie de Thuir en 1947.

Vice-président de l'Office départemental du tourisme, délégué des propriétaires irriguant de la vallée de la Têt, il est chargé du secteur économique au conseil général.

Il participe également aux premiers scrutins nationaux d'après guerre : il est ainsi candidat en deuxième, puis en troisième position de la liste présentée par la SFIO à chacune des Assemblées nationales Constituantes dans les Pyrénées-Orientales.

Cette liste remporte, chaque fois, l'un des trois sièges à pourvoir.

Puis il est candidat, en deuxième position, sur la Liste d'Union républicaine des partis socialiste, SFIO et Républicain radical et radical-socialiste, aux élections du 7 novembre 1948 au Conseil de la République, toujours dans les Pyrénées-Orientales.

Cette liste remporte, dès le premier tour, les deux sièges à pourvoir, Léon-Jean Grégory recueillant pour sa part 379 voix sur 567 suffrages exprimés.

Lors du renouvellement partiel du Conseil, le 18 mai 1952, la Liste d'union Républicaine et socialiste, qui regroupe les deux sortants, est réélue dans les mêmes conditions. Léon-Jean Grégory améliore son score, avec 464 voix sur 550 suffrages exprimés.

Au Conseil de la République, Léon-Jean Grégory rejoint le groupe socialiste, et siège à la Commission de la presse, et à celle de la production industrielle.

Ses principales interventions publiques portent sur les questions économiques et sociales : organisation de la sécurité sociale dans les mines, déficit d'exploitation du Gaz de France, avances aux houillères (1948), production viticole, bénéfices agricoles et revenus fonciers (1949).

La même année, il donne l'avis de la Commission de la production industrielle sur les dépenses d'investissement pour l'exercice budgétaire en cours et, en 1950, prend part au débat sur l'amnistie.

Mais ses responsabilités locales croissantes l'absorbent sans cesse davantage, et il n'intervient plus guère après sa réélection de juin 1952.

Il rédige cependant deux propositions de résolution, l'une, en 1953, sur les prix de vente garantis aux producteurs agricoles, et l'autre, en 1954, sur la reconstruction des chaussées et ouvrages d'art détruits dans les Pyrénées-Orientales par les crues de 1940 et 1942.

Les 2 et 3 juin 1958, il vote en faveur des pleins pouvoirs, et de la révision constitutionnelle.

Lors des dernières élections au Conseil de la République, le 8 juin 1958, il est réélu sans difficulté, avec 460 voix sur 563 suffrages exprimés.

Ve République

GREGORY (Léon-Jean)

Né le 1er novembre 1909 à Thuir (Pyrénées-Orientales)

Décédé le 22 octobre 1982 à Perpignan (Pyrénées-Orientales)

Sénateur des Pyrénées-Orientales de 1948 à 1982

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1940-1958, tome IV, p. 240)

Léon-Jean Grégory conduit la liste d'Union républicaine et socialiste présentée par la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO) lors des élections sénatoriales du 26 avril 1959 dans les Pyrénées-Orientales. Il est réélu dès 1er tour avec le soutien de 401 grands électeurs sur 639. L'autre sortant, Gaston Pams, qui s'est présenté en candidat isolé, doit attendre un second scrutin pour l'emporter.

Léon-Jean Grégory s'inscrit au groupe socialiste du Sénat et siège à la commission des affaires économiques et du Plan. Il appartient à cette commission permanente jusqu'en octobre 1980. C'est surtout pour défendre les intérêts de ses administrés ou faire valoir le point de vue d'un élu local sur la politique d'aménagement et d'équipement de l'Etat central que Léon-Jean Grégory prend la parole au Palais du Luxembourg. Il accorde une attention particulière aux difficultés que connaît la viticulture française dans les années 1950-1960. Le 17 juin 1959, il qualifie par exemple la politique du Gouvernement d'« offensive extrêmement fâcheuse et qui peut se révéler mortelle contre l'agriculture française, dont la viticulture constitue une ressource [...] substantielle ». Dans la même intervention, il déplore une augmentation massive de la fiscalité qui, sous prétexte de lutter contre l'alcoolisme et d'équilibrer les finances publiques, « pénalise l'ensemble de la viticulture ». Les taxes sur les vins doux naturels - produits en abondance dans les Pyrénées-Orientales - ont ainsi vu leurs taxes passer de « 3 500 francs par hectolitre à 12 200 francs » : Léon-Jean Grégory qualifie cette décision d'« insupportable », d'« inadmissible », d'« injuste » et de « maladroite ». Un an plus tard, le sénateur des Pyrénées-Orientales s'en prend à la « propagande anti-vin » effectuée au nom de la Santé publique et juge qu'elle entretient « la confusion qui est systématiquement faite entre le vin et l'alcool » (21 juillet 1960).

L'opposition de l'élu du Roussillon porte en réalité sur l'ensemble de la politique agricole au début de la Ve République. Il vote par exemple contre le projet de loi de programme relatif à l'équipement agricole à l'été 1959. Son « estime » pour le ministre de l'agriculture Henri Rochereau ne l'empêche pas en effet de constater que l'effort en faveur de « l'organisation de la production agricole » est très insuffisant et que « le déséquilibre fondamental entre le secteur industriel et le secteur agricole » ne peut que s'accentuer à l'avenir (8 juillet 1959).

Comme beaucoup d'élus ruraux, Léon-Jean Grégory considère qu'il existe « une inégalité flagrante entre les moyens d'enseignement mis à la disposition des parents d'élèves » selon qu'ils vivent en ville ou à la campagne. La généralisation du ramassage scolaire lui paraît dès lors comme une condition de « l'égalité des chances ». C'est pourquoi il s'émeut d'une circulaire du 30 mars 1960 qui écarte « du bénéfice de la subvention le ramassage des élèves des classes maternelles et des élèves du second degré et de l'enseignement technique ». Il ne manifeste pas d'hostilité de principe au « regroupement scolaire pour les classes primaires » mais recommande que cette politique s'accompagne de « mesures de survie pour la plupart des villages isolés » dont les écoles risquent d'être fermées (séance du 14 juin 1960).

Léon-Jean Grégory accorde les pouvoirs spéciaux au Gouvernement pour rétablir l'ordre en Algérie (3 février 1960) et soutient la réforme des régimes matrimoniaux (11 mai 1965). Il décide de faire liste commune avec son ami radical Gaston Pams pour les sénatoriales du 26 septembre 1965. Avec 554 voix sur 671, Léon-Jean Grégory est confirmé dans son mandat dès le 1er tour de scrutin, comme du reste son colistier.

Il est moins présent à la Haute assemblée entre 1965 et 1982. Le sénateur des Pyrénées-Orientales revêt toutefois les habits de défenseur de la viticulture française au printemps 1967 et dénonce une politique gouvernementale « qui semble volontairement dirigée contre la viticulture ». Il s'en prend aux « importations de vins algériens » prévues par les accords d'Evian et leur attribue la double responsabilité « de faire effondrer les cours » et « d'avilir le marché des vins » (séance du 26 avril 1967). Le natif de Thuir s'impose comme une des principales personnalités politiques de son département dans les années 60-70. Président de la commission des finances du Conseil général et président de l'association des maires des Pyrénées-Orientales, il forme avec le maire de Perpignan Paul Alduy et Gaston Pams, un trio qui « tient » alors le département. Cette solidarité est cependant bousculée par les aléas de la politique nationale, en particulier après la conclusion du Programme commun en 1972. Suivi par Léon-Jean Grégory, Paul Alduy refuse l'alliance du Parti socialiste avec les communistes, tandis que Gaston Pams rejoint le Mouvement des radicaux de gauche (MRG). Léon-Jean Grégory quitte le groupe socialiste pour n'y figurer plus que comme apparenté. En 1973, il est élu président du Conseil général des Pyrénées-Orientales. Il oeuvre résolument en faveur de l'équipement de son département. Au Sénat, il soutient la légalisation de la contraception médicamenteuse (5 décembre 1967), vote contre la création des régions (29 juin 1972) mais s'exprime en faveur de l'abaissement de l'âge de la majorité à 18 ans (18 juin 1974).

La fédération socialiste des Pyrénées-Orientales refuse d'accorder son investiture à Léon-Jean Grégory pour les sénatoriales du 22 septembre 1974. Cette décision ne l'empêche pas d'être élu dès le 1er tour avec 556 suffrages sur 746.

Léon-Jean Grégory ne suit pas l'évolution de Paul Alduy vers le centre-droit et reste rattaché administrativement au groupe socialiste du Sénat jusqu'en 1979. Il siège ensuite comme non-inscrit et quitte la commission des affaires économiques et du Plan pour celle des affaires culturelles en octobre 1980. Sa dernière intervention est pour réclamer un allégement de la charge fiscale pesant sur les vins doux naturels (22 novembre 1980). Il approuve la loi sur l'interruption volontaire de grossesse (19 décembre 1974) comme la création du divorce par consentement mutuel (18 juin 1975) et s'abstient lors du vote sur la loi « sécurité et liberté » (19 décembre 1980). Il est absent lors du scrutin sur l'abolition de la peine de mort (30 septembre 1981) comme lors de celui sur la création des régions (26 janvier 1982).

La maladie emporte Léon-Jean Grégory en 1982. Dans son éloge funèbre, le président du Sénat Alain Poher parle de son collègue comme d'un élu « qui a su façonner son département en lui procurant les moyens d'aborder, dans les meilleures conditions, les dernières années » du XXe siècle.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Léon-Jean GREGORY

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