- Appartenance politique :
- Groupe des Républicains Indépendants
- État civil :
- Né le 21 février 1899
Décédé le 11 janvier 1969 - Profession :
- Entrepreneur de travaux publics
- Département :
- Nord
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Ancien sénateur de la IVe République
Elu le 8 juin 1958
Fin de mandat le 26 avril 1959 (Elu(e) sénateur de la cinquième République)
Ve République (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
1940-1958
DEHÉ (Alfred)
Né le 21 février 1899 à Busigny (Nord)
Décédé le 11 janvier 1969 à Busigny
Sénateur du Nord en 1958
Alfred Dehé choisit d'entrer dans la vie active avant même d'avoir terminé ses études secondaires : il fonde alors une petite entreprise de travaux publics, spécialisée dans la réfection des voies ferrées.
Dynamique et entreprenant, il développe progressivement sa société qui, après-guerre, constituera l'une des plus importantes entreprises de travaux publics de France, contrôlant de nombreux chantiers, tant en métropole qu'outre-mer. Sa compétence sera alors reconnue par son accession à la présidence de la Fédération nationale des travaux publics de France et de l'Union française. Durant l'occupation allemande, il soutient activement la Résistance, et permet notamment l'évasion de nombreux soldats alliés, grâce à sa bonne connaissance du monde des transports. Ces actes courageux seront distingués par des diplômes de reconnaissance adressés par les gouvernements britannique et américain.
La guerre terminée, Alfred Dehé participe, outre son activité principale, à de nombreuses sociétés locales ou professionnelles : administrateur de la Caisse nationale des congés payés, de la Caisse nationale de retraite des cadres, ainsi que de l'Association paritaire d'action sociale du bâtiment, il préside l'Ecole d'apprentissage des travaux publics, le dispensaire d'hygiène sociale de la région de Caudry, et les sociétés et groupements patriotiques du canton de Clary.
Cette forte implantation locale lui permet d'être élu conseiller général du canton de Clary lors des élections d'octobre 1951. Il est ensuite candidat pour le département du Nord, lors du scrutin du 18 mai 1952 au Conseil de la République, en deuxième position de la liste présentée par le Centre départemental des indépendants et paysans, dont il est le vice-président depuis le mois d'avril ; mais cette liste n'a alors qu'un seul élu.
Il accède en revanche à la mairie de Busigny, son village natal, aux municipales de mai 1953.
Il est à nouveau candidat aux législatives du 2 janvier 1956, en deuxième position de la liste des Indépendants et paysans conduite par le député sortant, Robert Nisse ; cette liste ne remporte qu'un seul siège.
C'est le scrutin du 8 juin 1958 au Conseil de la République qui lui permet d'accéder à son premier mandat national, en tête de la liste d'Union républicaine, présentée par le Centre départemental des indépendants et paysans du Nord : avec 520 voix sur 3 987 suffrages exprimés, cette liste obtient en effet un des neuf sièges à pourvoir.
Il est réélu en avril 1959.
Ve République
DEHÉ (Alfred)
Né le 21 février 1899 à Busigny (Nord)
Décédé le 11 janvier 1969 à Busigny (Nord)
Sénateur du Nord de 1958 à 1969
(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1940-1958, tome III, p. 288-289)
Entré au Palais du Luxembourg le 8 juin 1958, comme représentant du département du Nord, à l'occasion des dernières élections au Conseil de la République, Alfred Dehé se porte de nouveau candidat le 26 avril 1959, lors du premier scrutin sénatorial de la Ve République. Figurant en deuxième position sur la liste d'Union républicaine présentée par l'Union pour la nouvelle République (UNR) et le Centre des indépendants et paysans du Nord, il retrouve son fauteuil. En effet 1 251 voix sur 4 476 suffrages exprimés se portent sur cette liste qui remporte trois des neuf sièges à pourvoir dans le département : deux candidats de l'UNR, Robert Liot et Eugène Motte, sont également élus.
Lors du scrutin sénatorial suivant, le 26 septembre 1965, les grands électeurs du Nord reconduisent Alfred Dehé. Il est alors le seul élu de la liste d'Union républicaine présentée par le Centre des indépendants-paysans, qui n'obtient que 505 voix sur 4 779 suffrages exprimés. Leurs relations avec les gaullistes s'étant très nettement dégradées depuis 1959, les indépendants ont présenté une liste séparée, tandis que la liste d'Union pour la défense de la Ve République voit deux de ses candidats élus : de nouveau Robert Liot, mais également le maire de Valenciennes Pierre Carous.
Entre temps, Alfred Dehé s'était porté candidat à un siège de député dans la 17e circonscription du Nord, au Cateau, lors des élections législatives organisées le 18 novembre 1962 à la suite de la dissolution de l'Assemblée nationale décidée par le général de Gaulle. Il est toutefois éliminé dès le premier tour de scrutin : devancé par les candidats socialiste, gaulliste et communiste, il n'obtient que 5 925 voix sur 37 184 suffrages exprimés. C'est le socialiste Narcisse Pavot qui est alors réélu. Alfred Dehé échoue à entrer au Palais-Bourbon pour la seconde fois, après une première tentative, en janvier 1956.
Au Sénat, il est inscrit au groupe des Républicains indépendants. Il siège à la commission des affaires économiques et du plan de 1959 à 1962 et de 1964 à son décès, en 1969. Dans l'intervalle, entre 1962 et 1964, il est membre de la commission des affaires culturelles.
« Modeste et naturel » selon les mots du président du Sénat Alain Poher dans son éloge funèbre prononcé le 2 avril 1969, Alfred Dehé n'intervient que rarement en séance publique. Quand il s'exprime, c'est à l'occasion de l'examen de sujets qui lui sont connus et sur lesquels il s'estime compétent, notamment ceux qui concernent sa région. Il prend ainsi la parole en décembre 1959, lors de la discussion du projet de loi de finances pour 1960, à propos de l'installation d'un centre d'éducation surveillée dans le département du Nord. A la suite du républicain populaire Octave Bajeux, sénateur du Nord comme lui, il s'oppose à l'implantation de ce centre à Wattignies, dans la région de Lille, car il estime que cela va gêner l'activité des petits cultivateurs, et propose son déplacement près d'Hazebrouck.
En 1960, il vote pour la loi autorisant le Gouvernement à prendre certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'Etat, à la pacification et à l'administration de l'Algérie, puis en 1965, pour la loi portant réforme des régimes matrimoniaux. Il vote également en 1967 pour la loi Neuwirth relative à la régulation des naissances.
Entrepreneur de travaux publics, ayant notamment présidé la fédération nationale des travaux publics de France et de l'Union française de 1948 à 1950, ainsi que le syndicat des entrepreneurs de travaux de voies ferrées de France, Alfred Dehé est nommé en octobre 1961 membre de la commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi relatif à la construction d'immeubles à usage d'habitation et aux sociétés immobilières d'acquisition ou de construction.
Il continue par ailleurs de consacrer une grande part de son temps à ses responsabilités locales. Conseiller général du canton de Clary depuis 1951, il le demeure jusqu'à sa mort, étant réélu une dernière fois à ce fauteuil en 1964. Devenu en 1953 maire de Busigny, sa ville natale, important noeud ferroviaire situé aux confins du Cambrésis et de la Picardie, il l'administre jusqu'en 1965. A cette date, à la suite d'un grave accident et des séquelles dont il souffre, il doit renoncer à la fonction de premier magistrat communal. Il continue cependant à siéger au conseil municipal de cette petite cité de 3 100 âmes jusqu'à son décès.
Membre du mouvement national des élus locaux que dirige le vice-président de la Haute Assemblée Pierre Carous, Alfred Dehé a reçu de nombreuses distinctions en récompense de son action civique, sociale et éducative. Il a ainsi été promu officier de la Légion d'honneur, Croix de guerre 1914-1918, commandeur de l'Economie nationale, officier d'Académie et chevalier du Mérite social.
C'est à Busigny, commune où il a passé toute sa vie, qu'il s'éteint le 11 janvier 1969, dans sa soixante-dixième année. Alfred Dehé, dont le président du Sénat Alain Poher juge qu'il « avait la sagesse et la fermeté de l'homme qui s'était fait lui-même et qui, par expérience, savait ne pas s'en laisser conter », est remplacé au fauteuil de sénateur du Nord par son suppléant Roger Deblock.
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaire
de Alfred DEHE
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