- Appartenance politique :
- Réunion administrative des Sénateurs ne figurant sur la liste d'aucun groupe
- État civil :
- Né en 1909
Décédé le 7 septembre 1958 - Profession :
- Professeur de psychologie
- Département :
- Côte d'Ivoire
-
Ancien sénateur de la IVe République
Elu le 6 septembre 1953
Elu le 19 juin 1955
Fin de mandat le 2 janvier 1956 (Démission (élu(e) député))
1940-1958
COULIBALY (Daniel, Ouezzin)
Né vers 1909 à Pouy (Haute-Volta)
Décédé le 7 septembre 1958 à Paris (12e)
Député de la Côte d'Ivoire de 1946 à 1951 et de 1956 à 1958
Sénateur de la Côte d'Ivoire de 1953 à 1956
Ouezzin Coulibaly est né vers 1909 à Pouy dans le territoire de Haute-Volta. Fils de la grande prêtresse Sémiolé du pays Bobo, il reçut lors de son baptême le prénom de Daniel. A sa sortie de l'école normale William Ponty qu'il fréquente de 1925 à 1928, il enseigne comme instituteur à Ouagadougou et à Bobo Dioulasso, avant de devenir directeur d'école à Banfora. En 1936, il retrouve l'école normale William Ponty comme surveillant général, puis, en 1942, comme professeur chargé de l'enseignement de la psychologie et de la pédagogie théorique et pratique.
Aux élections à la première Assemblée nationale Constituante en octobre 1945, Ouezzin Coulibaly retire sa candidature suscitée par l'administration pour ne pas gêner l'élection d'Houphouët Boigny dont il a fait la connaissance quelques semaines plus tôt grâce à Doudou Gueye. Directeur de secteur scolaire de 1945 à 1946, il recrute 150 élèves qui peuvent poursuivre leurs études en métropole.
En 1946, Ouezzin Coulibaly est élu par un collège unique, député de la Côte d'Ivoire avec 125 752 suffrages sur 125 752 exprimés. Membre fondateur, en octobre 1946 à Bamako, du Rassemblement démocratique africain présidé par Houphouët-Boigny en compagnie duquel il a été élu, il s'apparente avec lui au seul groupe qui accepte de les accueillir, le groupe communiste. Il est nommé membre des Commissions de l'éducation nationale (1946-1948), des territoires d'outre-mer (1947, 1949-1950) et de la défense nationale (1947-1950).
Ouezzin Coulibaly dépose des propositions de loi tendant, le 28 mars 1947, à unifier le statut de l'Union française, et le 29 juillet 1949, à établir une réglementation relative aux domaines fonciers des territoires de l'A.O.F., du Togo, du Cameroun et de Madagascar et à garantir les droits fonciers des autochtones de ces territoires. Le 12 août 1947, il invite le gouvernement à reprendre les travaux d'achèvement du chemin de fer du Mossi (de Bobo Dioulasso à Ouagadougou).
Il intervient fréquemment pour tout ce qui touche à l'Afrique noire. Ainsi, le 22 juillet 1947, lors de la discussion du budget, il demande au gouvernement d'y envoyer, plutôt que des administrateurs déjà trop nombreux, des enseignants grâce auxquels « des milliers de coeurs restent attachés à la France (...) ». Le 21 juin 1949, il défend les intérêts des producteurs noirs contre les grandes sociétés mercantiles, et propose « la diminution du surprofit colonial par l'augmentation du prix à la production sans augmentation du prix à la consommation », en développant des coopératives de producteurs détachés de toute subordination à l'administration, et dirigées par des autochtones.
Ses interventions ne se limitent pas à l'A.O.F. Le 27 août, il dénonce le statut de l'Algérie comme un texte raciste qui défend les intérêts d'une minorité au détriment de ceux de la majorité de la population. A plusieurs reprises, que ce soit le 3, le 12 ou le 15 mars 1949, au nom de ses collègues du R.D.A., il condamne la politique suivie en Indochine, refuse de voter les crédits nécessaires à l'effort de guerre et critique l'envoi de tirailleurs sénégalais dans « un assassinat collectif et fratricide. » Dans le même ordre d'idées, lors de la discussion du projet de loi portant ratification du pacte de l'Atlantique, il explique que ce texte lie implicitement les territoires d'outre-mer au « bloc de puissances colonialistes » contre l'U.R.S.S. qui « a résolu la question raciale et nationale ». Ainsi, les peuples d'outre-mer refusent-ils d'être les mercenaires de la France.
Au nom du R.D.A. Ouezzin Coulibaly dépose au cours de la législature plusieurs interpellations pour interroger les gouvernements sur les persécutions dont est victime, surtout à partir de 1948, le Rassemblement.
En juin 1951, la liste du R.D.A. conduite par Houphouët Boigny doit concéder un siège à la liste de l'Union française de Sanogo Sekou car il a été décidé que le territoire serait représenté par deux députés au lieu de trois. Avec 67 200 suffrages sur 109 759 exprimés, Ouezzin Coulibaly n'est pas réélu. Poursuivi par la justice en qualité de directeur du journal Le Démocrate, il doit vivre dans une semiclandestinité jusqu'à ce que le R.D.A. s'éloigne du P.C.F. et s'apparente au groupe de l'U.D.S.R.
A la mort de Biaka-Boda, Ouezzin Coulibaly, déjà élu conseiller général, devient sénateur du territoire de la Côte d'Ivoire le 5 septembre 1953, élection confirmée en 1955. Cette même année, alors qu'il est inscrit au groupe des indépendants d'outre-mer, lors de la discussion du projet de réorganisation municipale en Afrique noire et à Madagascar, il se fait à plusieurs reprises le défenseur du collège unique pour l'élection des nouvelles communes de plein exercice, lieux privilégiés de l'apprentissage de la démocratie.
Aux élections législatives du 2 janvier 1956, la liste du R.D.A. avec 502 711 suffrages sur 579 550 remporte les deux sièges à pourvoir. Ouezzin Coulibaly élu auparavant conseiller territorial, s'inscrit au groupe de l'U.D.S.R.-R.D.A. Il est nommé membre de la Commission des boissons en 1956 et de la défense nationale en 1956 et 1957.
Il dépose, le 10 juillet 1956, une proposition de résolution tendant à inviter le gouvernement à prendre d'urgence un certain nombre de mesures nécessaires à l'organisation et à la défense du marché du café, le 5 février 1957, une proposition de loi portant amnistie dans le territoire de la Haute-Volta et le 11 février 1958, une proposition de loi tendant à compléter l'article L 73 du code des pensions civiles et militaires de retraite. Lors de la discussion, le 2 février 1957, du décret fixant les conditions de formation et de fonctionnement des conseils de gouvernement en A.O.F. et A.E.F., il apporte au gouvernement l'appui du R.D.A. pour un texte qui marque le « progrès le plus important, depuis dix ans, pour l'Afrique noire ». Du reste, à la suite de la loi Defferre, il devient vice-président du conseil de gouvernement de la Haute-Volta le 21 mai 1957.
Après avoir voté le 2 juin 1958 les pleins pouvoirs au gouvernement du général de Gaulle et la réforme de l'article 90 de la Constitution, malade, Ouezzin Coulibaly meurt le 7 septembre 1958 pendant la mise en congé de l'Assemblée nationale.
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaire
de Ouezzin COULIBALY
Avertissement : les extraits de tables nominatives et biographies sont issus d'une reconnaissance automatisée des caractères ; merci de nous signaler toute erreur ou coquille.
Page mise à jour le
Pour toute remarque relative à cette page, veuillez contacter : anciens-senateurs@senat.fr