- Appartenance politique :
- Groupe Socialiste
- État civil :
- Né le 9 août 1888
Décédé le 28 juillet 1972 - Profession :
- Forgeron
- Département :
- Seine
-
Ancien sénateur de la IVe République
Elu le 8 décembre 1946
Elu le 7 novembre 1948
Elu le 18 mai 1952
Fin de mandat le 8 juin 1958 (Ne se représente pas)
1940-1958
BARRÉ (Henri)
Né le 9 août 1888 à Jazeneuil (Vienne)
Décédé le 28 juillet 1972 à Paris
Membre des deux Assemblées Nationales Constituantes (Seine)
Conseiller de la République, puis Sénateur de la Seine de 1946 à 1958
Issu d'une modeste famille paysanne- ses parents étaient ouvriers agricoles- Henri Barré est contraint de travailler dès l'âge de 8 ans comme bouvier, puis comme garçon de course ; à 14 ans, il entre en apprentissage chez un forgeron.
Ces débuts difficiles l'éveillent à la politique ; il s'intéresse très tôt aux activités du parti socialiste, et s'abonne à l'Humanité, alors dirigée par Jean Jaurès, dès 1906. Cet engagement se concrétise par son adhésion au parti socialiste (section d'Ivry) en 1917 ; il entre à la même date à la section syndicale des métaux, dont il est chargé de la propagande. Réformé en janvier 1918, il mène de front son activité de forgeron à Paris et la campagne électorale des socialistes dans la Vienne aux législatives de 1919.
Le Congrès de Tours constitue pour lui un tournant, puisqu'il choisit de rejoindre le parti communiste, où il occupe rapidement d'importantes fonctions : d'abord secrétaire général de la fédération de la Vienne, il est membre du comité central, puis du bureau politique, et accède en 1925 aux fonctions de secrétaire général adjoint du parti ; il dirige alors les régions de Tours et de Bordeaux. Il participe à la rédaction du Populaire de la Vienne et de l'Avant-Garde, de Tours, puis dirige celle du Combattant, journal de l'Association républicaine des anciens combattants.
Cette rapide ascension est brisée par son exclusion, le 28 février 1928, du Parti Communiste, du fait de son opposition à la politique de Staline.
En 1929, il devient correcteur-typographe à l'Information financière, où il est également délégué du personnel. Membre de la fédération du Livre, il reprend son activité au sein du parti socialiste ; il est notamment candidat de ce parti contre Marcel Déat aux législatives de 1936. Après l'invasion allemande de 1940, il participe à la fondation du Mouvement National de Résistance.
Il s'apprête à rejoindre l'Angleterre lorsqu'il est arrêté à Moulins en mai 1941. Condamné à mort le 4 juillet 1941, sa peine est commuée en douze ans de travaux forcés, et il est transféré en Allemagne où il est reclus au bagne de Sieburg. Cette douloureuse période s'achève avec son rapatriement en France en mai 1945.
Il est alors député, dans la 3e circonscription de la Seine, à la première Constituante : la liste SFIO sur laquelle il figure en troisième position obtient 111 153 suffrages sur 472 773 exprimés, ce qui lui donne trois élus sur 10 sièges à pourvoir.
Dans cette assemblée, il intervient sur les élections aux chambres de métiers.
Il est reconduit à la seconde Constituante, en deuxième position sur la liste SFIO qui a deux élus (91 524 suffrages sur 648 178 exprimés).
Puis il se présente au Conseil de la République en décembre 1946 : la liste SFIO de la Seine recueille alors 1 115 voix sur 9 910 suffrages exprimés, ce qui permet au seul Henri Barré, tête de liste, d'être élu.
Il est reconduit en novembre 1948, en deuxième position derrière Gilberte Brossolette : la liste SFIO obtient alors deux sièges, avec 288 voix sur 3 096 suffrages exprimés.
Il est reconduit en 1952 ; la liste SFIO obtient alors 295 suffrages sur 3 097 exprimés.
Inscrit au groupe SFIO, il est membre des commissions de la Défense nationale, dont il est vice-président de 1951 à 1954, et des moyens de communications.
En 1948, il est rapporteur du projet de loi tendant à la réorganisation des transports parisiens, en 1952, du projet de loi portant élévation du général Leclerc à la dignité de maréchal de France, en 1956, rapporteur pour avis du projet de loi relatif aux pouvoirs spéciaux du Gouvernement en Algérie, et du projet de budget pour 1957 puis pour 1958 de l'armée de l'air. Son inlassable activité le conduit à intervenir également sur les sujets les plus variés, comme la reconduction de l'allocation temporaire aux vieux (1949), l'institution d'un code du travail dans les territoires d'outre-mer (1951), le redressement économique et financier (1953), ou encore l'enseignement de l'archéologie (1955).
Les 2 et 3 juin 1958 il vote pour les pleins pouvoirs et pour la révision constitutionnelle.
La diversité de ces interventions démontre éloquemment la grande curiosité d'esprit d'Henri Barré ainsi que son patriotisme intransigeant, qui fait de lui un fidèle soutien de la Défense nationale française. Ses profondes convictions sociales nées de la modestie et de la dureté de ses débuts, alliées à une vive méfiance envers le communisme, vers lequel il s'était tourné lors de son implantation en France, ont inspiré son activité parlementaire.
La vigueur de sa résistance à l'occupant, durant le deuxième conflit mondial, lui a valu de nombreuses décorations : Croix de guerre, médailles de la Résistance, de la Libération, des Déportés ; il était également chevalier de la Légion d'honneur.
Il n'est pas candidat aux élections sénatoriales de juin 1958, s'étant retiré de la liste socialiste du fait de ses dissensions avec la Fédération SFIO de la Seine. Il renonce alors à la vie politique et s'éteint à Paris le 28 juillet 1972.
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaire
de Henri BARRE
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