SONGEON Jacques

avant 1889

SONGEON (JACQUES-NESTOR-LUCIUS), sénateur de 1885 à 1889, né à Bourgoin (Isére) le 3 septembre 1818, mort à Paris le 17 février 1889, fils du baron Songeon, général du premier Empire, manifesta de bonne heure des opinions républicaines. Dans la nuit du 23 an 24 février 1848, il fut du nombre des huit cents gardes nationaux qui s'emparèrent de la mairie du XIe arrondissement, et, le lendemain, fut élu secrétaire du comité dont Schoelcher, Louis Blanc et Ledru-Rollin faisaient partie. Il prit également part à de la manifestation du 13 Juin 1849 avec Ledru-Rollin, fut condamné à la déportation, mais se réfugia en Belgique dont il ne revint qu'en 1861. Après le 4 septembre, il se trouva, avec Schoelcher, parmi les défenseurs du fort d'Aubervilliers à Paris. En 1876, il fut élu conseiller municipal du quartier de Clignancourt à la place de M. Clemenceau, siégea dans le groupe de l'autonomie communale, et présida le conseil municipal. Candidat sénatorial dans la Seine, au renouvellement triennal du 8 janvier 1882, sur la liste radicale à côté de MM. Barodet, Victor Hugo et Labordère, il échoua avec 80 voix sur 202 votants; mais, lors de l'élection du 9 août 1885, motivée par le décès de Victor Hugo, il devint sénateur de la Seine, par 337 voix sur 627 votants, contre 257 à M. Daix opportuniste, et 131 à M. Albert Hubner. Il prit place à l'extrême-gauche de la Chambre haute, vota silencieusement avec ce groupe, et mourut pendant la législature.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)