SARI Emile

1889-1940

SARI (EMILE, LAURENT, JEAN, ANTOINE, BARTHÉLEMY), né le 28 octobre 1876 à Bastia (Corse), mort le 9 juin 1937 à Bastia.

Sénateur de la Corse de 1921 à 1937.

Né à Bastia, Emile Sari y fit ses études secondaires avant d'aller a Paris étudier la médecine. Docteur, il s'établit à Nice comme laryngologiste. Il reste en rapport avec sa ville natale dont son oncle est maire et conseiller général et dès 1906, à 30 ans, il siège à ses côtés au conseil municipal et, en 1912, lui succède au Conseil général.

Sari fait la Grande guerre et en revient avec la Croix de guerre et la Légion d'honneur. En 1919, il est élu maire de Bastia et deux ans après, à 44 ans, sénateur de la Corse. Il s'est en effet présenté aux élections du 9 janvier 1921, sur une « première liste républicaine » et il l'a emporté dès le premier tour, par 406 voix. Son colistier, Gallieni, sera réélu au second tour avec 404 voix, ainsi que Doumer, 414 voix, candidat de la « deuxième liste républicaine ».

Ce succès est confirmé le 20 octobre 1929, où il est réélu au premier tour avec 411 voix sur 808 votants, venant derrière Doumer, 416 voix et devant Landry, 408, battant Gavini, de Rocca-Serra et le sortant Giordan.

Sari, durant seize ans et demi, réussit à mener de front, au prix de grosses fatigues qui finirent par avoir raison de lui, une difficile vie municipale et une laborieuse vie parlementaire.

Au Sénat, où sa première intervention dès le 26 mars 1921 porta sur le budget des Travaux publics, son activité ne se démentit guère que sur la fin. Il débuta en commission d'administration générale, départementale et communale (1921 à 1931) avant de passer aux commissions de la marine (1924 à 1934), des colonies (1926 et 1927), de l'air (1929 à 1937) et enfin des finances (1931 à 1936). Il fut plusieurs fois élu secrétaire des commissions d'administration générale, des colonies et de la marine. De même, il fut quatre ans secrétaire du Sénat et, enfin, il participa en. 1934 à la commission de réforme de l'Etat.

Ses interventions publiques furent aussi nombreuses et aussi diverses et il fut chargé de maints rapports et avis. Il fut notamment, à partir de 1933, rapporteur du budget de la Guerre. Mais il s'intéressait à tout : communes, départements, pensions, impôts, élections, marine, caisse d'amortissement, pêche, loyers, santé publique, distributeurs d'essence, port d'armes, habitations à bon marché, défense contre l'incendie, éducation, travail et chômage... Il faut surtout souligner qu'il s'intéresse particulièrement aux affaires sociales. Nous rappellerons à ce propos ses multiples interventions de 1927 et de 1930, comme rapporteur pour avis de la loi sur les assurances sociales. La caisse d'avances aux départements et aux communes pour le perfectionnement de l'outillage national est aussi, en grande partie, son oeuvre (1931). Enfin, comment oublier qu'on appela la loi Sari celle qu'il rapporta en 1923 et 1924 accordant certains avantages de carrière aux fonctionnaires mobilisés pendant la guerre.

Tout cela n'empêchait pas Sari de penser à la Corse qu'il défendit ardemment à la tribune du Sénat, de son intervention de 1921 sur la route Corte-Cervione, à sa proposition de résolution de 1934 tendant à construire une société nationale destinée à l'encouragement et à l'exploitation des richesses naturelles de la Corse. Sur place, l'oeuvre de Sari s'inscrivit dans les pierres de la ville : c'est à lui que Bastia doit son hôpital. D'ailleurs, la confiance de ses compatriotes lui fut sans cesse renouvelée.

Il mourut le 9 juin 1937 à Bastia, où il était accouru au chevet de sa femme malade. Il n'avait que 60 ans.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)