- État civil :
- Né le 11 juillet 1823
Décédé le 12 juin 1886 - Profession :
- Ecrivain
- Département :
- Inamovible
-
Ancien sénateur de la IIIe République
Elu le 16 décembre 1875
Fin de mandat le 12 juin 1886 ( Décédé )
avant 1889
LAURENT-PICHAT (LÉON), représentant en 1871, sénateur de 1875 à 1886, né à Paris le 11 juillet 1823, mort à Paris le 12 juin 1886, fut élevé à Saint-Mandé, dans la pension que dirigeait le père de M. Henri Chevreau, et suivit les cours du lycée Charlemagne. La protection de Victor Hugo lui facilita l'accès de la littérature : son premier recueil de vers, les Voyageuses, fut le fruit d'un pélerinage littéraire qu'il avait entrepris avec son ami M. Henri Chevreau, en Italie, en Grèce, en Syrie. En 1847, M. Laurent-Pichat, qu'un bel héritage avait mis à même de suivre son goût pour la poésie, publia les Libres paroles, dont l'inspiration était nettement démocratique ; puis il donna sous ce titre : Chronique rimée (1850), une sorte de trilogie (les Légendes, Jacques Bonhomme, les Heures de patience) où sont abordés divers problèmes de philosophie sociale. Collaborateur du Propagateur de l'Aube, il se lia avec M. Louis Ulbach, et l'associa, de même que Théophile Gautier et MM. Arsène Houssaye et Maxime du Camp, à la fondation et à la direction de la Revue de Paris ; il y publia de nombreux articles de critique littéraire, des romans, des vers, jusqu'au mois de janvier 1858, époque où les tendances républicaines de la Revue la firent supprimer par un décret du gouvernement impérial. Une nouvelle série de romans philosophiques : la Païenne (1857), la Sibylle (1859), Gaston (1860), Commentaires de la vie (1868), un autre volume de vers : Avant le jour (1869), et une suite de conférences faites à Paris sur les Poètes de combat, achevèrent de mettre en relief la personnalité de M. Laurent-Pichat, qui travaillait assidûment, d'autre part, au Phare de la Loire et à la Correspondance littéraire. Lorsque Delescluze eut fondé le journal le Réveil, M. Laurent-Pichat y entra pour y faire le compte-rendu du Salon. D'opinions radicales, il se présenta à l'élection complémentaire motivée, le 2 juillet 1871, dans le département de la Seine, par plusieurs options ou démissions, et fut élu représentant de ce département, le 17e sur 21, par 101,366 voix (290,823 votants, 458,774 inscrits). Il prit place à l'Union républicaine, et, sans paraître à la tribune, vota constamment avec la gauche : pour le retour de l'Assemblée à Paris, contre le pouvoir constituant, pour la dissolution, contre la chute de Thiers au 24 mai, pour les amendements Wallon et Pascal Duprat, pour la Constitution du 25 février 1875, etc. Lors de la discussion de la loi sur le recrutement de l'armée, intervenant entre MM. Denfert-Rochereau et Changarnier, il adressa à celui-ci une apostrophe qui souleva de la part de la majorité conservatrice les plus vives protestations : « Nous nous appelons Belfort, lui dit-il, et vous vous appelez Metz ! » Le 16 décembre 1875, M. Laurent-Pichat fut élu sénateur inamovible par l'Assemblée nationale, le 67e sur 75, avec 309 voix (590 votants). Il prit place à l'extrême-gauche du Sénat, et ce fut lui qui, au commencement de l'année suivante, appelé à présider plusieurs réunions organisées à Paris pour préparer les élections sénatoriales de la Seine, formula, dans un discours qui eut du retentissement, le programme des revendications dont la démocratie radicale, suivant lui, devrait poursuivre l'accomplissement légal. Le programme garda le nom de Laurent-Pichat et servit aussi de plat-form, en février, aux candidats radicaux à la Chambre des députés. Il comprenait les articles suivants : l'amnistie, la suppression absolue de l'état de siège, la liberté de réunion et d'association, la liberté de la presse, l'instruction primaire obligatoire, gratuite et laïque, la défense de la société civile contre l'envahissement du clergé, le service militaire obligatoire pour tous sans privilèges d'aucune sorte, l'élection des maires par les conseils municipaux, la commune affranchie de la tutelle administrative, la révision de l'assiette des impôts, la séparation de l'Eglise et de l'Etat. Au Sénat, M.Laurent-Pichat opina avec les républicains : pour la suppression des jurys mixtes (1876), pour l'amnistie proposée par Victor Hugo, contre la dissolution de la Chambre des députés et contre le gouvernement du Seize-Mai, contre l'ordre du jour de Kerdrel (19 novembre 1877), etc. Il appuya les ministères républicains qui suivirent, vota pour l'article 7, pour les lois Ferry sur l'enseignement, pour les lois nouvelles sur la presse, le droit de réunion, etc., pour la réforme du personnel judiciaire, pour le rétablissement du divorce, etc. Il mourut à Paris en 1886. Il avait donné une publication poétique plus récente sous ce titre : les Réveils (1880).
Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)
1889-1940
LAURENT (MARIE, EMILE, dit ÉMILE-LAURENT), né le 10 mai 1880 à Paris.
Député de Seine-et-Oise de 1911 à 1914.
Fils de modestes quincaillier du 5e arrondissement de Paris, Emile Laurent - qui resta célibataire - était le petit-fils du grand chimiste Auguste Laurent, l'un des créateurs de la notation atomique.
Après des études secondaires à Louis-le-Grand, il obtient une licence de droit, une licence de lettres, un diplôme de sciences naturelles et l'agrégation de philosophie.
Emile Laurent semble hésiter sur le choix de sa carrière. En 1902, jeune avocat, il s'inscrit au stage. Mais, de 1902 à 1904, on le voit professeur de philosophie et de lettres à Avallon. En 1904, il se fait mettre en congé pour préparer un doctorat de sciences politiques et économiques. En 1906, il abandonne définitivement l'enseignement pour se consacrer à la profession d'avocat à la Cour de Paris, après avoir tenté de bifurquer vers la magistrature.
La politique ne va pas tarder à l'attirer.
Président du groupe démocratique de Chaville, Emile Laurent participe au congrès radical de 1905. En octobre de la même année, la fédération des comités républicains patronne sa candidature contre Gauthier de Clagny, député de la 2e circonscription de Versailles. Mais il n'obtient que 5.052 voix contre 8.394 à son concurrent. Il subit un nouvel échec en 1910, dans la même circonscription.
Il obtient 6.716 voix contre 7.547 à M. Bonnefous, Gauthier de Clagny s'étant retiré.
Emile Laurent aura sa revanche le 9 juillet 1911, au cours d'une élection partielle dans la 1re circonscription de Versailles pour remplacer Maurice Berteaux, décédé. Se présentant sous l'étiquette radicale-socialiste, il est élu par 10.883 voix contre 5.266 à M. Gaston Rouvier, 3.203 à M. Lebey et 1.365 à M. Guérin-Catelin.
Membre de la commission de l'enseignement, il dépose des propositions de loi tendant à réprimer l'usurpation de titres et de grades universitaires, à réglementer l'avancement des magistrats dans les cours et tribunaux, à mettre fin à la pollution des fleuves et des rivières.
En 1912, il s'élève contre l'état d'abandon dans lequel se trouve l'école nationale d'agriculture de Grignon, « où les élèves sont moins bien logés que ne le sont les soldats dans les plus vieilles casernes ».
En 1913, il intervient dans un grand débat sur la durée du service militaire, que le gouvernement veut porter de deux à trois ans. En appelant à la mémoire de son prédécesseur Maurice Berteaux, «qui aima son pays jusqu'à en mourir », il s'oppose, avec Messimy et Paul-Boncour, au projet du gouvernement. « L'argument de l'attaque brusquée par l'Allemagne a perdu toute sa valeur, dit-il. Mieux vaut enserrer fortement nos frontières du Nord et du Nord-Est dans un redoutable collier de forteresses, et mieux vaut compter sur de solides réservistes que sur des soldats d'active inexpérimentés. »
Emile Laurent perdra son siège en 1914, par 5.506 voix contre 7.218 à son principal concurrent.
Celui-ci s'appelait André Tardieu.
Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaire
de Léon LAURENT-PICHAT
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