- État civil :
- Né le 6 janvier 1874
Décédé le 3 août 1929 - Profession :
- Avocat
- Département :
- Haut-Rhin
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Ancien sénateur de la IIIe République
Elu le 11 janvier 1920
Elu le 9 janvier 1927
Fin de mandat le 3 août 1929 ( Décédé )
1889-1940
HELMER (PAUL, ALBERT), né le 6 janvier 1874 à Barr (Haut-Rhin), mort le 3 août 1929 à Paris.
Sénateur du Haut-Rhin de 1920 à 1929.
Bien qu'il fût né en Alsace, après l'annexion de cette province par l'Allemagne, Paul Helmer demeura toute sa vie aussi ardemment attaché à la France qu'il l'était à sa petite patrie alsacienne. Comme son père, professeur à l'école industrielle de Barr, il était de culture française. Il fit ses études à Barr, puis au collège de Sélestat, enfin à l'Université de Strasbourg dont il obtint les grades de docteur en droit et de docteur ès sciences politiques. Divers voyages notamment un séjour à Paris, complétèrent sa formation. Revenu dans son pays, il s'installa à Colmar et s'inscrivit comme avocat au barreau de cette ville : jusqu'à sa mort il devait en faire partie, et il eut l'honneur d'en être le premier bâtonnier français après la guerre de 1914-1918.
Alors qu'il n'était qu'étudiant, il militait déjà pour conserver intact le visage français de l'Alsace. Son activité en faveur de la cause de l'Alsace française revêtit toutes les formes qui pouvaient être utilisées dans la province occupée : fondation d'oeuvres traquées par l'autorité, collaboration aux journaux protestataires, en particulier au Nouvelliste d'Alsace-Lorraine, publication de livres d'histoire ou de satire. En 1911, il faisait paraître, sous le pseudonyme de Paul Galien les Ephémérides alsaciennes de l'année terrible. En 1914, il publiait dans les Annales : Le supplice d'un peuple, histoire de l'Alsace-Lorraine de 1871 à 1914. Il avait, d'autre part, été nommé secrétaire général de l'Union nationale d'Alsace-Lorraine, créée en 1911.
Son talent d'avocat fut mis entièrement au service de ses compatriotes poursuivis pour leurs sentiments et leur action hostiles à la germanisation de l'Alsace. Il soutint de nombreux procès pour défendre ceux qui affirmaient, selon les termes de la déclaration des députés protestataires en 1871, « leur volonté et leur droit de rester français ». C'est ainsi qu'il plaida devant les tribunaux allemands en faveur de l'abbé Wetterlé, de Hansi, de Zislin, de l'association « Le Souvenir français» et de bien d'autres.
Lorsque éclata la guerre de 1914, Paul Helmer se trouvait justement en France. Pendant toute la durée du conflit, il put donc continuer, auprès du gouvernement français, son action en faveur de ses compatriotes et en vue de préparer le retour de l'Alsace à la France. Le 28 juin 1915 il plaida pour la première fois à Paris dans un procès qui concernait le statut des Alsaciens-Lorrains. Il occupa les fonctions de vice-président de la conférence d'Alsace et de la commission interministérielle des Alsaciens-Lorrains. En 1917, il publia un recueil de conférences et d'articles sous le titre France-Alsace.
Il revint après la victoire dans son pays natal. Mais le 11 janvier 1920 les électeurs du Haut-Rhin le désignèrent pour siéger au Sénat. Il fut élu au deuxième tour de scrutin avec 637 voix sur 832 suffrages exprimés. Son mandat sénatorial devait être reconduit aux élections du 9 janvier 1927.
Paul Helmer, inscrit au groupe de l'union républicaine, participa aux travaux des commissions des mines, des travaux publics, de la législation civile et criminelle, et surtout de la commission spéciale constituée pour l'examen des questions alsaciennes et lorraines, au sein de laquelle il joua un rôle très important. Son activité fut entièrement consacrée à l'étude des problèmes posés par la réintégration des trois départements de l'Est dans la communauté française.
Il rapporta un nombre important de projets de loi tendant à réintroduire la législation française en Alsace et en Lorraine, sous réserve des adaptations nécessitées par la situation particulière de ces départements. Ce fut lui également qui rapporta le projet tendant à l'acquisition par l'Etat des mines de potasse d'Alsace sous séquestre (3 février 1921).
L'un des textes les plus importants qu'il eut mission de rapporter fut le projet de loi sur l'organisation judiciaire des départements de l'ancienne Alsace-Lorraine (5 juillet 1923). Au cours de cette discussion, il exposa largement ses idées concernant le statut législatif et administratif qu'il convenait d'appliquer aux départements recouvrés. Son souci primordial était de reconstituer le plus rapidement possible l'unité nationale. C'est pourquoi il souhaitait le rattachement direct des services de la justice d'Alsace-Lorraine au ministère de la Justice et l'intégration des magistrats alsaciens et lorrains dans le cadre général de la magistrature française. C'est aussi pourquoi, dès le 27 juillet 1920, il intervenait dans la discussion du budget pour demander la fusion du budget spécial d'Alsace-Lorraine dans le budget de l'Etat et critiquer les tendances à l'autonomie du Haut-Commissariat de Strasbourg.
Les dernières années de sa vie furent assombries par des polémiques très vives auxquelles il se trouva mêlé, notamment au sujet des agissements des autonomistes alsaciens. Affaibli par les soucis, atteint par la maladie, il mourut le 3 août 1929 dans une clinique parisienne. Il était âgé de 55 ans. Un solennel hommage lui fut rendu lors de ses obsèques qui furent célébrées à Colmar.
Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaire
de Paul HELMER
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