- État civil :
- Né le 27 octobre 1813
Décédé le 26 janvier 1894 - Profession :
- Avocat
- Département :
- Vaucluse
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Ancien sénateur de la IIIe République
Elu le 8 janvier 1882
Elu le 4 janvier 1891
Fin de mandat le 26 janvier 1894 ( Décédé )
avant 1889
GENT (ALPHONSE-ANTOINE-JOSEPH), représentant en 1848, en 1871, député de 1876 à 1882, membre du Sénat, né à Roquemaure (Gard) le 27 octobre 1813, fit ses études à Nîmes, commença son droit à Paris, le termina à Aix, se fit inscrire au barreau de Nîmes, puis à celui d'Avignon, et, chef du parti démocratique en Vaucluse, devint, à la révolution de février 1848, président du comité central républicain de ce département, maire d'Avignon, puis commissaire du gouvernement provisoire à la même résidence. Le 4 juin 1848, il fut élu, en remplacement de M. Perdiguier qui avait opté pour la Seine, représentant de Vaucluse à l'Assemblée constituante, par 16,259 voix sur 28,964 votants et 79,604 inscrits, contre 9,415 voix à M. Auguste d'Olivier et 2,072 à M. Victor Courtet. Cette élection ayant été annulée par l'Assemblée, les électeurs de Vaucluse, convoqués à nouveau le 17 septembre 1848, confirmèrent son mandat à M. Gent par 12,073 voix sur 26,994 votants et 77,673 inscrits, contre 9,322 voix à M. Raousset-Boulbon et 4,576 à M. Monier. La lutte électorale valut deux duels au nouvel élu l'un avec M. Raousset-Boulbon, rédacteur en chef du journal légitimiste la Liberté d'Avignon, l'autre avec M. Léo de Laborde, qui lui cassa le bras d'un coup de pistolet. M. Gent ne put venir siéger à l'Assemblée qu'au mois de décembre 1848 ; il prit place à l'extrême-gauche, et vota avec ce groupe contre la proposition Rateau, pour la diminution de l'impôt du sel, contre la suppression des clubs, etc. ; il ne fut pas réélu à la Législative. Il sauva la vie, le 13 juin 1849, à M. Lacrosse, ministre des travaux publics, pris ce jour-là dans l'émeute du boulevard des Capucines ; puis il se rendit à Lyon pour défendre quelques accusés de l'insurrection de juin, et organisa (1849) une vaste association politique dite du « Sud-Est », dont les délégués se réunirent à Mâcon en septembre 1850. Il passa de là en Suisse pour faire entrer dans cette association les émigrés républicains, et, de retour à Lyon le 28 octobre, fut arrêté le lendemain sous prévention de complot contre la sûreté de l'Etat. Après dix mois de prison préventive, un conseil de guerre le condamna à la déportation simple (28 août 1851) ; il fut embarqué pour Noukahiva le 21 décembre ; là, on l'enferma dans un fort, où il resta jusqu'en novembre 1854, date à laquelle Noukahiva fut déclassée comme lieu de déportation ; sa peine fut commuée en 20 ans de bannissement. Il gagna le Chili, s'établit avocat à Valparaiso, vint en Italie en 1861, se fixa à Madrid en 1863 comme correspondant du Siècle et du Temps, et, aux élections législatives du 24 mai 1869, se présenta comme candidat d'opposition au Corps législatif dans la 1re circonscription de Vaucluse ; il échoua avec 15,506 voix contre 17,542 à l'élu, candidat officiel, M. Millet. Le 22 novembre suivant, il échoua encore dans la 8e circonscription de la Seine, avec 5,230 voix, contre 19,832 à M. Emmanuel Arago. Au 4 septembre 1870 il refusa les fonctions de commissaire du gouvernement de la Défense nationale en Vaucluse, accepta une mission en Algérie, et, en novembre, fut appelé par Gambetta, son ami, à la préfecture de Marseille, alors en plein désarroi. Après une proclamation conciliante, il entra à la préfecture, en chassa les communalistes qui l'occupaient, et reçut de l'un d'eux un coup de pistolet, qui ne le blessa que légèrement au bas ventre. L'ordre rétabli, il donna sa démission à l'armistice, et, le 8 février 1871, fut élu représentant de Vaucluse à l'Assemblée nationale, le 2e sur 5, par 32,711 voix sur 63,738 votants et 85,059 inscrits. Cette élection fut invalidée en bloc, une enquête fut ordonnée ; M. Gent se retira alors avec ses collègues, et, aux nouvelles élections du 2 juillet 1871, fut réélu, le 4e sur 5, par 33,119 voix sur 60,637 votants et 80,441 inscrits. Il s'assit à l'extrême-gauche, s'inscrivit à l'Union républicaine dont il fut vice-président et président, prit rarement la parole et vota : contre la paix, contre la pétition des évêques, contre le pouvoir constituant de l'Assemblée, pour le service militaire de trois ans, contre la démission de Thiers au 24 mai 1873, contre le septennat, contre l'admission à titre définitif des princes d'Orléans dans l'armée, contre le ministère de Broglie, pour les amendements Wallon et Pascal Duprat, pour les lois constitutionnelles. Candidat dans le département de Vaucluse aux élections sénatoriales du 30 janvier 1876, il échoua avec 97 voix sur 209 votants ; mais il fut plus heureux aux élections législatives du 20 février suivant, et fut élu député de l'arrondissement d'Orange, par 9,435 voix sur 18,133 votants et 22,674 inscrits contre 5,993 voix, à M. de Biliotti, et 2,623 à M. Nogent-Saint-Laurens. Il reprit sa place à l'Union républicaine, vota contre les jurys mixtes pour les examens de facultés, contre « les menées ultramontaines », pour la protestation des gauches (18 mai 1877), et fut des 363 députés qui se prononcèrent contre le ministère de Broglie-Fourtou. Aux élections du 14 octobre 1877 qui suivirent la dissolution de la Chambre, M. Gent échoua, à Orange, avec 8,582 voix contre 10,484 à l'élu, candidat officiel et légitimiste, M. de Biliotti. Mais la majorité de la Chambre nouvelle invalida cette élection, et, au scrutin du 7 avril 1878, M. Gent fut réélu par 10,325 voix sur 18,530 votants et 22,946 inscrits, contre 8,093 voix à M. de Biliotti. M. Gent donna sa démission de député pour accepter, le 21 octobre 1879, le poste de gouverneur de la Martinique. Mais la presse bonapartiste reproduisit alors contre lui des imputations graves relatives à sa vie privée, déjà publiées en 1848, et déférées à cette époque à un jury d'honneur, qui s'était prononcé en sa faveur. Le ministère crut devoir cependant revenir, le 25 novembre, sur cette nomination. M. Gent se représenta alors devant ses électeurs qui lui renouvelèrent son mandat, le 21 décembre suivant, par 6, 175 voix sur 11,139 votants et 22,607 inscrits, contre 4,121 voix à M. Alphonse Humbert et 321 à M. de Biliotti. M. Gent s'associa à la politique coloniale et scolaire du gouvernement, et fut réélu, aux élections générales du 21 août 1881, par 6,822 voix sur 13,369 votants et 22,328 inscrits, contre 5,366 voix à M. Eugène Raspail et 949 à M. de Biliotti. Il entra au Sénat, quelques mois après, au renouvellement triennal du 8 janvier 1882, élu par le département de Vaucluse avec 170 voix sur 200 votants. Il a pris place à l'extrême-gauche de la Chambre haute, a voté l'expulsion des princes, et s'est prononcé en dernier lieu : pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (13 février 1889), pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse, pour la procédure à suivre devant le Sénat pour juger le général Boulanger.
Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)
1889-1940
GENT (ALPHONSE, ANTOINE, JOSEPH), né le 27 octobre 1813 à Roquemaure (Gard), mort le 26 janvier 1894 à Paris.
Député du Vaucluse de 1876 à 1882.
Sénateur du Vaucluse de 1882 à 1894.
(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. III, p. 152.)
Alphonse Gent fut réélu sénateur au renouvellement du 4 janvier 1891, au premier tour de scrutin, par 352 voix sur 451 votants.
A mesure qu'il s'approcha du terme d'une existence remplie d'agitations et d'épreuves, il s'éloigna des luttes de partis dans lesquelles il s'était jeté dès sa jeunesse avec une vive ardeur et se contenta de soutenir de ses votes les idées du parti radical.
Il décéda en cours de mandat, le 26 janvier 1894, à Paris, dans sa 81e année ; son éloge fut prononcé à la séance du 29 janvier 1894 par le président Challemel-Lacour, qui retraça les diverses étapes de sa vie mouvementée. Il souligna notamment son attitude courageuse lorsqu'en novembre 1870, il fut appelé par Gambetta, son ami, à la préfecture de Marseille, alors en plein désarroi. Alphonse Gent, blessé par des forcenés, fit preuve de sang-froid et réussit à regagner graduellement l'autorité. C'est ainsi que, sous sa main, l'ordre matériel se rétablit à Marseille et régna dans le département des Bouches-du-Rhône, mettant fins aux émeutes.
Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaire
de Alphonse GENT
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