- État civil :
- Né le 20 mars 1851
Décédé le 29 décembre 1931 - Profession :
- Avocat
- Département :
- Basses-Alpes
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Ancien sénateur de la IIIe République
Elu le 18 août 1895
Elu le 4 janvier 1903
Fin de mandat le 27 janvier 1903 ( Invalidé )
1889-1940
FRUCHIER (LAZARE, JULIEN, Raoul), né le 20 mars 1851 à Digne (Basses-Alpes, mort le 29 décembre 1931 à Paris (15e).
Député des Basses-Alpes de 1893 à 1895.
Sénateur des Basses-Alpes de 1895 à 1903.
Né à Digne, Raoul Fruchier, ses études de droit terminées, s'établit avoué-plaidant à Forcalquier et se spécialisa dans les affaires criminelles, acquérant ainsi un certain renom comme avocat d'assises.
La politique cependant l'attirait et, aux élections générales législatives de 1885, sans faire acte de candidature, il milita, sans succès, en faveur de la liste républicaine opposée dans le département des Basses-Alpes à la candidature de l'ancien préfet de police Louis Andrieux, qui fut élu. Au renouvellement de 1889, il se lança encore dans la bataille en contribuant à faire battre le candidat boulangiste Proal. Mais lors des élections générales des 20 août et 3 septembre 1893, le républicain Isoard ne s'étant pas représenté, Raoul Fruchier brigua son siège à Forcalquier et fut élu au second tour de scrutin. Légèrement distancé le 20 août par le boulangiste Proal qui obtenait 2.683 voix sur 7.641 votants contre 2.496 à lui-même, il triomphait aisément au scrutin de ballottage par 4.721 voix contre 2.817 au même Proal, sur 7.648 votants.
Partisan d'un « gouvernement ennemi des coteries, large, tolérant, ouvert », et souhaitant le rétablissement de l'échelle mobile, il siégea à la Chambre dans les rangs des républicains et fit partie de la commission chargée de l'examen du projet de loi tendant à réprimer les menées anarchistes.
Dès son arrivée au Palais Bourbon, il se vit aussitôt confier le rapport sur l'élection à Tournon du vicomte Melchior de Vogüé, auquel il était reproché d'avoir trop arrosé ses électeurs, dont quelques-uns avaient été emporté chez eux ivres-morts, d'avoir fait état de la sympathie du ministre des affaires étrangères, et surtout d'avoir bénéficié de l'appui du clergé. Des prières publiques avaient été dites à son intention, ce qui était de nature à fausser les conditions de la compétition électorale. Fruchier invita donc la Chambre à y regarder de plus près et obtint la nomination d'une commission d'enquête ; celle-ci, après un examen minutieux, aboutit à la conclusion que le vicomte serait sûrement réélu et renonça à demander une invalidation. Est-ce dépit ou modestie, on ne relève après ce débat aucune intervention de Fruchier, ce qui n'empêcha pas les électeurs sénatoriaux des Basses-Alpes de le porter à la Haute Assemblée le 18 août 1895, par 257 voix sur 369 votants, à l'occasion d'une élection partielle destinée à pourvoir au remplacement du sénateur républicain Richaud, décédé. Il démissionna de son mandat de député le 25 octobre de la même année.
C'est encore sur une question électorale qu'il fit ses débuts au Sénat où il obtint, en 1897 la validation, contestée, des élections du Jura.
Le 4 avril 1900, il remontait à la tribune pour demander l'achèvement de la ligne de chemin de fer Digne-Nice, dont il lui plut de souligner l'intérêt stratégique. Le 2 juin de la même année, il se battit sans succès pour que tous les faits se rattachant à l'affaire Dreyfus fassent l'objet d'une amnistie plus large que celle qu'avait proposée le gouvernement. Fruchier qui s'était fait une spécialité des débats de validation ne se doutait pas que le dernier lui serait fatal. Le 4 janvier 1902, il était réélu sénateur des Basses-Alpes, au second tour, en même temps que son colistier, l'ancien préfet de police Andrieux, par 211 voix contre 198 et 192 à leurs adversaires. Mais il leur fut reproché d'avoir fait poser des affiches sur lesquelles on lisait pêle-mêle les noms de tous les candidats qui s'étaient désistés, sans qu'il fût précisé que la plupart l'avaient fait en faveur de leurs adversaires. Malgré une longue et habile défense d'Andrieux, le Sénat fit droit à cette protestation et annula l'élection, invalidant du coup Fruchier qui n'avait eu sans doute que le tort d'avoir attaché sa fortune au char de l'ancien préfet de police.
Le 22 février, les grands électeurs du département ne lui accordaient que 184 voix et donnaient la préférence à des hommes nouveaux : Gassier et Defarge. Souvent secrétaire de commissions spéciales, il ne monta à la tribune que pour parler dans la discussion des mesures concernant les sociétés de coopératives de production, de crédit et de consommation et des contrats de participation aux bénéfices, de la loi de finances, de l'amnistie et du budget.
Après son invalidation de 1903, Raoul Fruchier tenta une dernière fois sa chance lors de l'élection partielle du 28 août 1910 : il ne recueillit que 50 voix au premier tour et 3 au second.
Il disparut dès lors de la scène politique et mourut à Paris (15e), le 29 décembre 1931, à l'âge de 80 ans.
Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaire
de Lazare FRUCHIER
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