État civil :
Né le 2 septembre 1867
Décédé le 21 octobre 1952
Profession :
Avocat
Département :
Bas-Rhin
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 11 janvier 1920
Elu le 9 janvier 1927
Fin de mandat le 13 janvier 1936 ( Non réélu )

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

1889-1940

ECCARD (FRÉDÉRIC, FRANÇOIS, DAVID), né le 2 septembre 1867 à Munster (Haut-Rhin).

Sénateur du Bas-Rhin de 1920 à 1936.

Bachelier en 1885, Frédéric Eccard étudia le droit successivement à Toulouse, Strasbourg et Paris.

En 1897, il s'établit avocat-avoué à Strasbourg, où il représenta les Chemins de fer de l'Est français et le ministère français des Finances pour la régie des tabacs. Il devint par la suite membre du Conseil de l'ordre.

Sous la domination allemande en Alsace-Lorraine, il lutta constamment pour la cause de la culture française. Il avait notamment fondé la Société dramatique qui fit connaître aux Alsaciens le théâtre français contemporain et collaboré à la Revue alsacienne illustrée. En outre, il écrivit de nombreux articles juridiques et politiques portant principalement sur l'Alsace et la Lorraine.

Au moment de la déclaration de guerre de 1914 il était en Angleterre. Le 11 décembre 1915, les autorités allemandes le cassèrent de son titre d'avocat-avoué, décision qui fut annulée le 11 janvier 1919. Durant les hostilités il travailla auprès de plusieurs ministères français. Il fut attaché à la Direction civile pour les questions de séquestre au ministère de la Justice ; membre-expert de la commission des réclamations au ministère des Affaires étrangères ; collaborateur du Service d'Alsace-Lorraine au ministère de la Guerre, où il était membre des sections d'études de législation et d'économie politique. Par son activité, il contribua largement à préparer l'assimilation des provinces reconquises, essentiellement dans les domaines juridique et économique. Il fit de nombreux rapports et études sur les sociétés commerciales, les liquidations et séquestres, le régime foncier, les brevets, les mines de potasse. Il créa, avec la collaboration d'industriels alsaciens, l'Association pour la défense des intérêts français en Alsace-Lorraine, dont il fut secrétaire général. Enfin, il collabora à de nombreux comités d'études sur l'Alsace-Lorraine.

Après l'armistice, il fut chargé, le 14 décembre 1918, de réorganiser, comme président à titre temporaire, le Tribunal régional de Strasbourg. Il démissionna de cette fonction le 1er mai 1919 pour fonder, le 4 mai, le parti démocratique républicain du Bas-Rhin, qu'il présida.

Le 2 décembre 1919, il fut nommé professeur de droit civil à la faculté de droit de Strasbourg.

Le 11 janvier 1920, il se présenta aux premières élections sénatoriales qui eurent lieu dans le département recouvré du Bas-Rhin et fut élu, dès le premier tour de scrutin, par 924 voix sur 1.202 votants.

Le 13 janvier 1920, il lut, à la tribune du Sénat, la déclaration solennelle des sénateurs d'Alsace-Lorraine reprenant leur place au Parlement français.

Son activité parlementaire fut importante et, si elle eut pour objet essentiel - en tous domaines - l'intérêt des trois départements recouvrés, du moins Frédéric Eccard n'oublia-t-il jamais les affaires générales de son pays d'élection.

En effet, dans une période qui s'étend de 1920 à 1935, il appartint à de nombreuses commissions : administration générale ; commerce et industrie ; travail ; postes ; législation civile et criminelle ; enseignement ; affaires étrangères, énumération qui indique à elle seule sa compétence et sa bonne volonté en toutes matières.

Il intervint, avec dévouement et compétence, à propos de questions telles que la hausse illicite des loyers, les assurances sociales ; l'attitude que le gouvernement comptait prendre vis-à-vis des actes des autorités allemandes en contradiction avec les accords de Locarno (1927) ; le plan Young (1930) ; le danger de réalisation par les Soviets de leur dumping et de leur plan quinquennal (1931).

Il subit un échec lors des élections du 20 octobre 1935. N'ayant obtenu, au premier tour, que 187 voix sur 1.244 votants, il se retira avant le second tour : cet échec électoral, s'il l'écarta de la vie parlementaire, ne l'empêcha pas de continuer à s'occuper de politique, tant en paroles que par écrits.

Parallèlement à son mandat sénatorial, il mena d'autres activités. Le 8 octobre 1921, il fut élu bâtonnier de l'Ordre des avocats de Strasbourg et réélu en 1922. Il fut aussi bâtonnier de l'Ordre des avocats d'Alsace-Lorraine et président de l'Association régionale des avocats des départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle. Il fut délégué à l'Union internationale des avocats et devint, en 1931, président de l'Association nationale des avocats.

Par ailleurs, il fut délégué par le gouvernement en 1923 comme membre du Consistoire et du Directoire de l'Eglise luthérienne de la confession d'Augsbourg d'Alsace-Lorraine. Il fut, jusqu'en 1939, vice-président de la Fédération protestante de France et président des oeuvres protestantes françaises en Syrie et au Liban.

Il publia : L'Epreuve alsacienne en 1915 ; Biens et intérêts français en Allemagne et en Alsace-Lorraine en 1917 ; L'Alsace sous la domination allemande en 1919.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Frédéric ECCARD

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