- État civil :
- Né le 20 septembre 1852
Décédé le 27 septembre 1913 - Profession :
- Artiste peintre
- Département :
- Aude
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Ancien sénateur de la IIIe République
Elu le 7 janvier 1912
Fin de mandat le 27 septembre 1913 ( Décédé )
1889-1940
DUJARDIN-BEAUMETZ (HENRI, CHARLES, ETIENNE BEAUMETZ, dit), né le 20 septembre 1852 à Paris, mort le 27 septembre 1913 à La Bézole (Aude).
Député de l'Aude de 1889 à 1912. Sénateur de l'Aude de 1912 à 1913.
Sous-secrétaire d'Etat aux Beaux-Arts du 25 janvier 1905 au 14 janvier 1912.
Fils d'un préfet du Puy-de-Dôme, M. Dujardin-Beaumetz décida de se consacrer à la peinture. Il eut pour maîtres Cabanel et Louis Roux et débuta au Salon de 1875 avec un tableau En Reconnaissance. Ses tableaux militaires ne furent pas étrangers à ses rapides succès politiques.
L'on peut retenir parmi ses principales toiles : Mobiles évacuant le plateau d'Aron (1876) ; L'Infanterie de soutien et En Retraite (1877) ; L'attaque d'un château (1879); Les voilà ! (1880); Le bataillon des Gravilliers (1881) qui a été un de ses plus grands succès ; La brigade de Lapasset brûlant ses drapeaux (1882) ; Les libérateurs (1883) ; La garnison quittant Belfort et A Champigny (1884) ; A la baïonnette et La dernière faction (1885) ; Ils ne l'auront pas (1887) ; Salut à la victoire (1888). Parmi les quelques portraits qu'il nous a laissés, signalons celui de M. Dujardin-Beaumetz, membre de l'Académie de médecine. En 1880, il obtint une médaille de troisième classe pour son tableau Les voilà ! et il reçut une mention à l'Exposition universelle de 1889.
Il abandonna alors la peinture pour la politique.
Par son mariage, il se fixa dans le département de l'Aude. Il fut élu conseiller général pour le canton de Limoux en 1877. Aux élections générales législatives du 22 septembre 1889, il se présenta comme candidat républicain dans son arrondissement et fut élu au premier tour de scrutin par 8.574 voix contre 6.778 voix au candidat conservateur, M. Fondé de Niort, sur 16.072 votants.
Son programme comportait notamment la révision républicaine de la Constitution, l'élection du Sénat par le suffrage universel et l'attribution exclusive à la Chambre des députés de l'examen et du vote du budget.
Le 20 août 1893, il fut réélu à une forte majorité, au premier tour de scrutin, par 9.553 voix contre 3.461 à M. Rouquette, sur 13.486 votants. Le 8 mai 1898, il fut réélu par 11.016 voix contre 4.629 à M. Fenouil de Montgaillard, républicain rallié, sur 15.811 votants. Il conservera son siège aux élections générales du 27 avril 1902 par 10.316 voix contre 2.878 à M. Lafont sur 14.890 votants ; puis aux élections générales du 6 mai 1906 par 9.638 voix contre 565 à M. Guinot sur 13.929 votants ; enfin, aux élections générales du 24 avril 1910 par 9.221 voix contre 3.857 à M. Bézard, sur 14.007 votants, toujours au premier tour de scrutin.
Le 30 juin 1898, à la suite de l'interpellation de M. Krantz sur la politique générale du Gouvernement, il présenta un ordre du jour de confiance au Cabinet Brisson qui fut adopté par 316 voix contre 230. Le 10 novembre, il fut nommé membre de la Commission du budget de 1899, qui le chargea des rapports sur le budget des Beaux-arts et sur l'octroi d'un crédit de 10.000 francs pour le monument de Puvis de Chavannes. Le 18 janvier 1899, il fut nommé membre de la cinquième Commission d'initiative parlementaire. Les 1er et 2 mai, il défendit le budget des Beaux-arts.
Il fut chaque année le brillant rapporteur du budget des Beaux-arts à la Chambre des députés, ce qui le désigna en 1905, le 26 janvier, pour le poste de Sous-secrétaire d'Etat aux Beaux-arts dans le Cabinet formé par M. Rouvier. Il garda ce poste jusqu'en 1912, sous les gouvernements Sarrien, Clemenceau, Briand, Monis et Caillaux. Au Sénat, le président Antonin Dubost a pu dire de lui « qu'il réussit d'emblée et jusqu'à la popularité à ce poste difficile ; et n'est-ce pas résumer bien des éloges que de rappeler qu'il put, pendant sept ans, garder une faveur publique dont tant d'autres ont connu la rapide usure et le décevant abandon. »
Il se montra un grand administrateur des richesses artistiques de la France. Il s'efforça de constituer des ensembles décoratifs et d'y introduire l'unité de conception. Il prit souvent des initiatives heureuses, telle que l'exposition publique des achats de l'Etat.
Il était inscrit au groupe de la gauche démocratique radicale et radicale-socialiste et, fit preuve de son courage républicain aux heures difficiles que connut la France à cette époque. Il s'associa à toutes les mesures qui furent prises par le Gouvernement Clemenceau pour assurer l'ordre public. Notamment en 1907, de graves mouvements de révolte éclatèrent dans le Languedoc. Les vignerons, ruinés par la mévente, refusèrent de payer l'impôt. De nombreux conseils municipaux démissionnèrent et la préfecture de Narbonne fut même brûlée. En juin 1907, un régiment passa aux émeutiers. Clemenceau dut faire arrêter les meneurs et voter la loi qui devait apaiser les mécontents. M. Dujardin-Beaumetz souffrit jusqu'à la fin de sa vie de ce dur conflit, qui vint en quelque sorte assombrir toute une carrière politique entièrement consacrée au développement et à l'épanouissement des arts.
Un autre événement vint l'attrister profondément : le vol de « la Joconde », en 1911, dont il avait la garde, en sa qualité de Sous-secrétaire d'Etat aux Beaux-arts.
Il fut élu au Sénat le 7 janvier 1912, par 432 voix sur 748 votants, en remplacement de M. Barbaza qui se retirait. Il s'inscrivit à la gauche démocratique.
Il mourut deux ans plus tard, le 27 septembre 1913, à La Bezole, à l'âge de 61 ans, en cours de mandat.
Le président Antonin Dubost prononça son éloge funèbre à la séance de rentrée du 4 novembre 1913 : « Le brillant élève de Cabanel ne semblait pas, au début de sa vie active, destiné à la politique, car il avait déjà, par ses tableaux militaires, conquis rapidement de grands succès artistiques. Mais ce parisien fut, à son tour, conquis par le Midi et, comme la suite de sa carrière le démontre, ni Paris, ni le Midi, ni les beaux-arts n'eurent à souffrir de cette conquête ou de cette adoption.
« Il exerça sur le monde nerveux des artistes une sorte de magistrature paternelle et conciliante et il supporta avec une bonhomie souriante et malicieuse les railleries, les amertumes et les récriminations des mécontents.
« Dans la politique générale, il se distingua par son ardeur patriotique et républicaine et son courage aux heures difficiles. Son département étant soulevé par une agitation dangereuse, il n'hésita pas à s'associer aux mesures énergiques du Gouvernement dont il faisait partie et qui avait le pénible, mais impérieux devoir d'assurer l'ordre public. Mais il n'en souffrit pas moins de ce dur conflit et les derniers jours de sa vie en auraient été assombris s'il n'eut pas trouvé parmi nous la douceur réconfortante des amitiés sûres et des estimes réfléchies dont j'adresse maintenant à sa mémoire une suprême expression.
Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaire
de Henri DUJARDIN-BEAUMETZ
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