- État civil :
- Né le 21 octobre 1856
Décédé le 17 août 1930 - Profession :
- Médecin
- Département :
- Nord
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Ancien sénateur de la IIIe République
Elu le 21 juin 1914
Elu le 11 janvier 1920
Elu le 6 janvier 1924
Fin de mandat le 17 août 1930 ( Décédé )
1889-1940
DRON (GUSTAVE), né le 21 octobre 1856 à Marcoing (Nord), mort le 17 août 1930 à Tourcoing (Nord).
Député du Nord de 1889 à 1898 et de 1898 à 1914. Sénateur du Nord de 1924 à 1930.
Après de brillantes études secondaires au Collège de Cambrai, Gustave Dron vint faire sa médecine à Paris et fut reçu docteur à 25 ans. Il installa son cabinet à Tourcoing où, deux ans plus tard, il épousa Maria Lenoir, fille du chef du parti républicain.
Dès 1884, il fut élu conseiller municipal et cinq ans après, maire de Tourcoing, mandat qu'il conserva jusqu'en 1919 et qu'il reprit de 1925 à sa mort. Entre temps il était élu conseiller général de Tourcoing-Sud en 1887 pour le rester jusqu'en 1904, date à laquelle il ne se représenta pas. De 1900 à 1902, il fut vice-président de l'Assemblée départementale.
Aux élections générales législatives des 22 septembre et 6 octobre 1889, il brigua un siège à la Chambre des Députés et l'obtint, au deuxième tour de scrutin, par 7.518 voix contre 7.318 à M. Barrois, sur 14.893 votants, dans la sixième circonscription de Lille.
Républicain anti-révisionniste, il s'engageait, dans sa circulaire électorale, a s'occuper principalement des réformes sociales et des questions d'affaires. « La situation économique, disait-il, est la question capitale du moment. L'agriculture, l'industrie et le commerce de notre région réclament la révision des tarifs douaniers, la dénonciation des traités de commerce, une sage protection de nos produits. »
Membre de diverses Commissions, dont celle relative à la réglementation du travail, de celle chargée de l'examen du projet et des propositions de loi concernant la santé et l'hygiène publiques et de celle chargée de l'examen du projet et des propositions de loi concernant la liberté d'association, son activité fut intense. Auteur de propositions de loi concernant la responsabilité des accidents dont les ouvriers sont victimes dans leur travail et le repos obligatoire des femmes, il fut chargé de rapporter la proposition de loi de M. Emile Brousse et la sienne propre, ayant pour but d'interdire le travail industriel aux accouchées, pendant un certain délai, et de les indemniser de ce chômage forcé (1892). Il intervint dans la discussion de ces propositions de loi ainsi que du projet de loi, adopté par le Sénat, sur le travail des enfants, des filles mineures et des femmes dans les établissements industriels (1890, 1891, 1892). Il se fit également entendre au cours de la discussion : du projet de loi relatif à l'établissement du tarif général des douanes (1891), du budget de l'exercice 1892 (Finances) (1891), de l'interpellation sur les agissements de l'association professionnelle des patrons du Nord et de la congrégation de Notre-Dame de l'Usine (1892), de la proposition de loi sur les règlements d'ateliers (1892), du projet et des propositions de loi concernant la responsabilité des accidents dont les ouvriers sont victimes dans leur travail, et l'organisation de l'assurance obligatoire (1893), et des propositions de loi sur l'exercice de la pharmacie (1893).
Il fut réélu aux élections générales des 20 août et 3 septembre 1893, dans la huitième circonscription de Lille, au deuxième tour de scrutin, par 8.218 voix contre 8.197 à M. Barrois, sur 16.566 votants. Il entra à la Commission du travail et rapporta et soutint à la tribune la proposition de loi, adoptée par le Sénat, sur le travail des enfants, des filles mineures et des femmes dans les établissements industriels (1896). On l'entendit au cours de la discussion : du budget de l'Instruction publique de l'exercice 1895 (1895), du projet de résolution concernant l'impôt général sur le revenu (1896), du budget des Travaux publics et de la Guerre de l'exercice 1897 (1896) ; du projet de loi, adopté par le Sénat, sur les accidents du travail (1897). Il interpella en outre le Gouvernement sur sa politique générale (1898).
Il subit un échec aux élections générales des 8 et 22 mai 1898, dans la même circonscription n'obtenant, au deuxième tour de scrutin, que 10.030 voix contre 10.275 à M. Masurel, sur 20.4-15 votants. Mais l'élection de M. Masurel ayant été invalidée le 7 novembre 1898, Gustave Dron se présenta à nouveau à l'élection partielle du 25 décembre suivant et emporta le siège par 10.698 voix contre 9.241 à M. Masurel, sur 20.131 votants. Membre de diverses Commissions, il déposa une proposition de loi interdisant la création de conditions privées en concurrence avec les conditions publiques antérieurement établies (matières textiles) (1899). Il se fit entendre dans la discussion : de la proposition de loi sur le travail des enfants, des filles mineures et des femmes dans les établissements industriels (1899), de l'interpellation sur la coexistence, à Bruxelles, de deux Chambres de commerce subventionnées par le Gouvernement français (1900), de l'interpellation relative aux ventes publiques de laines peignées à Roubaix (1900), et de diverses propositions tendant à modifier la loi du 9 avril 1898 Sur les accidents du travail (1901).
Réélu aux élections générales des 27 avril et 11 mai 1902, au deuxième tour de scrutin, par 8.890 voix contre 7.797 à M. Monnier, sur 17.305 votants, il s'inscrivit au groupe de la gauche radicale. Membre de la Commission des patentes, de celle du suffrage universel, de la Commission d'enquête sur les mines, de la Commission du travail, de la Commission d'enquête sur l'industrie textile et de la Commission supérieure du travail, il déposa deux propositions de loi : l'une réglementant le travail des adultes dans les établissements industriels (1902), l'autre ayant pour objet d'organiser la police municipale (1906). Il participa à la discussion : d'un projet de résolution visant l'application de la loi du 7 mars 1850 et les conditions du mesurage des matières filées ou tissées payées aux pièces (1904) ; du budget de la Guerre de l'exercice 1905 (1905), de la proposition de loi, adoptée par le Sénat, sur la durée de la journée du travail dans les mines (en qualité de président de la Commission du travail) (1905), de la proposition de loi tendant à modifier le tarif général des douanes (tissus de soie pure) (1905), du projet de loi, modifié par le Sénat, organisant le régime du gaz de la Ville de Paris (1905), et des interpellations sur la catastrophe des mines de Courrières (1906).
Il retrouva son siège aux élections générales des 6 et 20 mai 1906, au deuxième tour de scrutin, par 11.262 voix, contre 6.957 à M. Lenoir, sur 18.413 votants. Il fut membre de la Commission supérieure du travail, de celle du travail, de celle de répression du vagabondage et président de la Commission des mines. Auteur de propositions de loi : sur la réorganisation de la police rurale (1906), sur l'incessibilité et l'insaisissabilité des salaires, gages, appointements et petits traitements (1908) et sur l'organisation de l'apprentissage (1909), il fut chargé de rapporter : les conclusions de la Commission des mines sur la catastrophe de Courrières (1907) ; la proposition de loi, adoptée par le Sénat, relative à l'institution de Conseils consultatifs du travail (1908). Il se fit entendre au cours de différents débats sur : l'interpellation concernant les heures de travail dans les mines du Pas-de-Calais (1906), la proposition de loi sur le régime des aliénés (1907), l'interpellation concernant le renvoi de la classe 1903 (1907), le projet de loi relatif au contrôle de la durée du travail dans les établissements industriels (1908), le budget des Finances de l'exercice 1909 (1908), les budgets de l'Intérieur, des Finances, du Commerce de l'exercice 1910 (1909), les propositions de loi tendant à modifier le tarif général des douanes (1909), le budget de l'Instruction publique et la loi de finances de l'exercice 1910 (1910). Il fut réélu aux élections générales des 24 avril et 8 mai 1910, toujours au deuxième tour de scrutin, par 10.484 voix contre 8.819 à M. Flipo sur 19.967 votants. Membre de la Commission du travail, de celle des octrois, et toujours président de la Commission des mines, il fut vice-président de la Chambre en 1910, pour le rester jusqu'à la fin de la législature. Auteur de deux propositions de loi, l'une sur l'organisation de l'apprentissage par les cours professionnels (1911), l'autre sur l'assistance des familles privées de leurs soutiens appelés sous les drapeaux (1911), il se fit entendre au cours de différentes discussions sur : les budgets des Finances, des Travaux publics, du Commerce et de l'Industrie de l'exercice 1911 (1910), le budget des Finances et la loi de finances de l'exercice 1912 (1911), la proposition de loi, adoptée par le Sénat, sur la réduction du travail dans les mines (1912), la proposition de loi adoptée par le Sénat sur le repos des femmes en couches (1913), la proposition de loi, modifiée par le Sénat, relative à la durée du travail dans les mines (1913), le budget du Commerce et de l'Industrie de l'exercice 1914 (1914), Aux élections générales des 26 avril et 10 mai 1914, devancé au premier tour de scrutin par M. Inghels qui obtint 7.793 voix contre 7.572 à lui-même, il renonça à se présenter au second tour. Mais une élection sénatoriale partielle ayant eu lieu pour pourvoir au remplacement de M. Henri Sculfort, décédé, il emporta le siège, le 21 juin 1914, par 1.257 voix sur 2.470 votants, au premier tour de scrutin. Il retrouva son siège au renouvellement du 11 janvier 1920, par 1.598 voix sur 2.508 votants, toujours au premier tour, et à celui du 6 janvier 1924 par 1.138 voix sur 2.503 votants, au troisième tour de scrutin. Il prenait possession de son fauteuil lorsque la guerre éclata, et il décida de rester dans sa ville occupée. En 1918, soupçonné d'espionnage par les Allemands, il fut arrêté, écroué à Saint-Gilles en Belgique ; un Conseil de guerre décida son transfert en Allemagne, mais l'Armistice survint à temps et il fut libéré.
Le 21 novembre 1918, il est accueilli par une allocution du président du Sénat, à laquelle il répond avec émotion. Il entre dans les Commissions d'initiative parlementaire (1918), des pétitions (1.919), des douanes (1920), de l'assistance des mères et des nourrissons (1920), et surtout dans celle chargée d'étudier les questions intéressant spécialement les départements libérés de l'invasion (1918).
En 1919, il dépose une proposition de loi tendant à accorder extraordinairement le bénéfice de l'article 25 de la loi du 12 juillet 1905 aux juges de paix de première classe et de deuxième classe des régions libérées, dont il est nommé rapporteur ; il parle dans la discussion du projet de loi relatif aux dommages de guerre. L'année suivante, il dépose une proposition de loi tendant à reconnaître et à encourager les consultations de nourrissons et participe aux débats budgétaires de l'exercice 1920. En 1921, il entre aux Commissions de l'enseignement et d'hygiène, assistance, assurance et prévoyance sociales, et se fait entendre au cours de la discussion du budget de l'Agriculture de l'exercice 1921. En 1922, il est chargé de rapporter deux projets de loi : l'un relatif aux condition d'éligibilité des « anciens » des Caisses minières de secours, l'autre sur les conditions d'application de la législation sur les assurances sociales aux délégués à la sécurité des ouvriers mineurs en Alsace et Lorraine et prend part à la discussion des propositions de loi concernant les enfants en bas âge et les nourrissons. En 1923, il rapporte la proposition de loi ayant pour objet de modifier l'article premier de la loi du 24 octobre 1919 sur les allocations d'allaitement et le projet de loi tendant à l'extension des dispositions de la législation spéciale de retraites et de secours des ouvriers mineurs au personnel des industries annexes des exploitations minières. En 1924, il entre à la Commission des chemins de fer, transports et outillage national et à celle du commerce et de l'industrie, du travail et des postes. En 1926, il intervient : dans la discussion du budget de l'Intérieur, de l'Agriculture et du Travail de l'exercice 1926, dans celle de la proposition de loi sur les accidents du travail et dans celle des budgets des Travaux publics, de l'Agriculture, de l'Instruction publique de l'exercice 1927. En 1927, il parle dans la discussion du projet de loi sur les assurances sociales. A partir de cette date, son activité faiblit : on ne l'entend plus qu'en mars 1930 sur les assurances sociales. Ce sera sa dernière intervention.
Il meurt en cours de mandat, le 17 août 1930, à Tourcoing, et à la séance de rentrée du 4 novembre, le président Paul Doumer prononce son éloge funèbre : « Après la guerre de 1914-1918... il vint occuper sa place parmi nous. Encore pouvait-il consacrer aux travaux du Sénat une partie seulement de son activité. La reconstitution de son pays saccagé et détruit le sollicitait impérieusement. Il n'est pas nécessaire de parler ici de ses multiples interventions sur les questions d'un autre ordre que celles dont il était tout particulièrement préoccupé. Dans une des premières professions de foi à ses électeurs, il avait écrit : « La situation des travailleurs avec lesquels je suis resté constamment en contact ne m'a jamais trouvé indifférent. Tous tendront à faire aboutir leurs revendications sociales et politiques, à défendre leurs droits, à améliorer leur sort, à étatiser en un mot l'idéal de justice et de fraternité de notre grande démocratie républicaine... »
« Ce programme d'il y a quarante-trois ans est resté le sien jusqu'à la dernière heure. Il donne l'impression de ses vues persistantes et de la généreuse unité de sa vie. »
Il était âgé de 74 ans.
En dehors de son activité d'homme politique, il fut président du Conseil supérieur de l'assistance publique à partir du 25 janvier 1922, en remplacement de M. Strauss, vice-président du Comité supérieur de protection des enfants du premier âge ; membre du Conseil supérieur de l'enseignement technique et du Conseil de la ligue française de l'enseignement.
Dès 1890, il avait fondé la Solidarité républicaine, laïque et sociale, dont il était à sa mort président d'honneur.
Chevalier de la Légion d'honneur, Commandeur de l'Ordre de Léopold, il fut surtout, pour sa ville de Tourcoing, un très grand administrateur. Il en fit une ville moderne, grande et saine, qu'il ne cessa d'embellir. Tourcoing lui doit l'achèvement de son Hôtel de Ville, la construction de l'Hôtel des Postes et de la Chambre de Commerce, du théâtre municipal, des constructions scolaires importantes et de nombreux travaux de voirie. Tourcoing donna son nom à une rue de la ville et lui éleva un monument.
Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaire
de Gustave DRON
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