État civil :
Né le 22 décembre 1846
Décédé le 11 mars 1935
Profession :
Enseignant
Département :
Ariège
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 7 janvier 1894
Elu le 4 janvier 1903
Fin de mandat le 6 janvier 1912 ( Non réélu )

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

1889-1940

DELPECH (AUGUSTE, ANTOINE, GABRIEL), né le 22 décembre 1846 à Bonnac (Ariège), mort le 11 mars 1935 à Toulouse (Haute-Garonne).

Sénateur de l'Ariège de 1894 à 1912.

Né à Bonnac, dans l'Ariège, le 22 décembre 1846, Auguste Delpech appartient à une vieille famille de républicains. Son père, en particulier, s'était vu emprisonner à Pamiers lors du coup d'Etat de décembre 1851.

Après le désastre de Sedan, Auguste Delpech interrompit ses brillantes études et s'engagea chez les zouaves. Fait prisonnier à Lambacourt, près d e Pontarlier, il réussit à s'évader.

La paix revenue, il continua ses études et devint professeur de rhétorique à Villefranche-de-Rouergue. Il devint ensuite sous-principal du Collège de Castres ; mais ses opinions républicaines lui attirèrent les rigueurs de l'ordre moral et il fut révoqué de son poste en 1877.

La campagne des 363 le conduisit à Rouen où il dirigea un journal républicain.

Ceux qu'il avait défendus obtinrent sa réintégration et il fut successivement professeur au lycée de Cahors, censeur des études à Bastia, professeur au lycée de Nice, et enfin au lycée de Foix.

De 1888 à 1890, il fut conseiller municipal de cette ville ; de 1898 à 1901, et de 1903 à 1913, alors qu'il était déjà sénateur, il fut conseiller général du canton de Quérigut.

En 1894, Auguste Delpech quitte l'enseignement pour aborder la carrière politique et se présenter comme sénateur de l'Ariège dans l'arrondissement de Foix, sous l'étiquette de républicain-radical. Son talent de conférencier lui permit de combattre très violemment le sénateur sortant, M. Bordes-Pagès, pourtant très influent dans la région. S'il triompha de son adversaire, il ne le dut pourtant qu'au concours que lui apportèrent M. Delcassé et ses amis politiques. C'est ainsi qu'il fut élu le 7 janvier 1894, par 312 voix sur 605 suffrages exprimés, contre 289 voix à M. Bordes-Pagès. Il semble que M. Delcassé ait eu un but en soutenant ainsi la candidature de M. Delpech. En effet, lors du renouvellement de 1903, voulant briguer le poste de sénateur et abandonner celui de député, il aurait fait des propositions à M. Delpech pour que celui-ci se désiste en sa faveur.

Auguste Delpech ne l'entendit pas ainsi, et opposa un refus à M. Delcassé qui en fut réduit à se présenter contre lui. Auguste Delpech fut alors réélu, le 4 janvier 1903, par 392 voix sur 594 suffrages exprimés, contre 197 voix à M. Delcassé.

Au Sénat, Auguste Delpech appartint au parti de la gauche démocratique. Violemment anti-clérical, profondément républicain, il « approuve la libre recherche des améliorations légales et pacifiques, mais réprouve toute mesure violente. Il regrette pour l'honneur, pour l'intérêt de sa cause que, dans les assemblées publiques, on ne se montre pas plus sévère à l'égard de certains agitateurs qui ont aussi peu de conscience que de réelles convictions ».

Il fut membre de plusieurs Commissions parlementaires, en particulier de la Commission des travaux publics.

En 1894, l'année de son élection, il fut nommé secrétaire de la Commission chargée de l'examen de la proposition de loi de M. Joseph Fabre en vue de faire une fête nationale en l'honneur de Jeanne d'Arc. Cette année-là il fut également secrétaire de la sixième Commission d'intérêt local et intervint dans la discussion d'un projet de loi tendant à réprimer les menées anarchistes.

En 1895, il fut secrétaire de la Commission de l'armée et rapporteur de la Commission des congés. Il intervint dans la discussion d'un projet de loi tendant à ouvrir au Ministère de la Guerre un crédit extraordinaire pour les funérailles du maréchal Canrobert, et dans la discussion d'une proposition de loi relative au service militaire des membres des assemblées parlementaires.

Il déposa en outre le rapport sur le projet de loi modifiant l'article 21 de la loi du 15 juillet 1889 sur le recrutement de l'armée, relativement au service de deux frères, et prit part à la discussion de ce projet de loi.

Il fut également le secrétaire de la Commission chargée de l'examen d'une proposition de loi tendant à modifier certaines règles de l'instruction préalable en matière de délits et de crimes.

En 1896, il dépose, avec son collègue, M. Gervais Rousseau, un projet de résolution tendant à la révision intégrale des lois constitutionnelles. Ce projet fut discuté mais ses auteurs le retirèrent.

Cette même année, M. Delpech fut nommé secrétaire de la Commission chargée de l'examen de la proposition de loi de M. Déandréis, tendant à décider que toute création de faculté nouvelle dans les universités de l'Etat ne pourrait avoir lieu qu'en vertu d'une loi.

En 1897, il prit part à la discussion du rapport sur les élections du département du Jura et à celle du budget du Ministère de l'Intérieur et du Ministère des Postes et Télégraphes.

Il présenta et développa un amendement, qui fut repoussé, tendant à relever les crédits du Ministère de l'Instruction publique. Il demanda également la mise à l'ordre du jour d'une proposition de loi relative à l'enseignement secondaire libre.

En 1898, il fut nommé membre de la Commission chargée de l'examen de la proposition de loi tendant à modifier l'article 6 de la loi du 19 juillet 1893 relative au traitement des instituteurs.

Il déposa une proposition de loi portant modification du Code de justice militaire relativement à la désignation du président et du magistrat instructeur. Cette proposition de loi fut repoussée par 125 voix contre 82.

Il fut également nommé membre de la septième Commission d'intérêt local, qui le chargea des rapports sur trois projets de loi concernant l'érection en commune de la section d'Issoudun, dans l'Ardèche.

En 1900, il présenta le rapport sur les élections dans le département de l'Yonne, et prit part au débat sur l'Exposition. Il intervint aussi dans la discussion concernant l'appel des réservistes, et dans le débat sur l'amnistie.

En 1901, il participa à la discussion des budgets du Ministère de la Guerre et du Ministère de l'Instruction publique. Il fut secrétaire de la Commission chargée de l'examen du projet de loi relatif au contrat d'association, et posa au Ministère de la Guerre une question sur la situation des généraux maintenus sans limite d'âge dans la première section de l'état-major général.

Il déposa en 1902 une pétition émanant de nombreux instituteurs et institutrices.

En 1903, il déposa un projet de résolution tendant à la nomination d'une Commission chargée de rechercher les réformes utiles et les économies réalisables dans le budget de 1904. Il prit également part à la discussion d'une proposition et d'un projet de loi relatifs à l'enseignement secondaire.

En 1904, il participa aux discussions budgétaires, et intervint en 1905 dans le débat au sujet d'une proposition de loi relative à la compétence des juges de paix ainsi que dans la discussion d'un projet de loi sur l'amnistie.

En 1906, il intervint dans la discussion du projet de loi portant réintégration dans les cadres de l'Armée du capitaine Dreyfus et prit violemment parti en faveur de ce dernier.

Son activité parlementaire .semble alors se ralentir. Il continue d'appartenir à diverses Commissions mais n'intervient plus que rarement : en 1907, dans la discussion d'un projet de loi tendant à prévenir le mouillage des vins.

Il lit et dépose, en 1909, le rapport sur les élections dans le département de la Sarthe ; en 1911, il pose au Ministère de la Justice une question au sujet du procès à Foix d'un contrebandier et il prend part à la discussion du budget du Ministère de la Guerre.

Ce fut sa dernière activité parlementaire ; en effet, aux élections du 7 janvier 1912, il n'obtint que 109 voix et se fit battre par M. Georges Reynald, maire de Foix radical-socialiste.

Auguste Delpech mourut le 11 mars 1935, à Toulouse ; il était âgé de 89 ans. 11 est inhumé au cimetière de Foix.

Au cours de sa longue existence, Auguste Delpech publia de nombreux ouvrages.

Il fut membre fondateur de la Ligue des Droits de l'Homme et président du Conseil de l'Ordre du Grand-Orient de France.

Il collabora à de nombreux journaux et revues : La Dépêche de Normandie, La Dépêche de Toulouse, L'Aurore, La Raison.

Il publia un livre anticlérical, L'Apôtre qu'il signa Nivode, et fit paraître de nombreux autres ouvrages, en particulier : Ce qui se passait en France avant 1789 (1889), L'Eglise romaine et la Civilisation, La France sous la troisième République (1902), Un monopole à détruire (1904), Au Pape Léon XIII ; La Franc-maçonnerie et l'Eglise (1892), Jeanne d'Arc (1894), Le syllabus, l'encyclique et la déclaration des Droits de l'Homme (1901), et enfin, en 1910, Défendons l'âme française.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Auguste DELPECH

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