- État civil :
- Né le 7 juin 1846
Décédé le 29 juin 1922 - Profession :
- Industriel
- Département :
- Seine-et-Oise
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Ancien sénateur de la IIIe République
Elu le 2 février 1890
Elu le 4 janvier 1891
Fin de mandat le 27 janvier 1900 ( Ne se représente pas )
1889-1940
DECAUVILLE (PAUL, AMAND), né à Evry-Petit-Bourg (Seine-et-Oise) le 7 juin 1846, mort à Neuilly-sur-Seine le 29 juin 1922.
Sénateur de Seine-et-Oise de 1890 à 1900.
Après ses études secondaires au collège Sainte-Barbe (1854-1864), Paul Decauville devient le collaborateur de son père, le célèbre agriculteur de Petit-Bourg, connu sous le nom de Decauville aîné. C'est à la ferme de Petit-Bourg que la Société des agriculteurs de France a été créée en 1868. Pendant la guerre de 1870-1871, Paul Decauville s'engagea dans une batterie d'artillerie et fit la campagne de Paris comme simple soldat. Il ne fut nommé officier d'artillerie (dans l'armée territoriale) qu'après la guerre. Son père étant mort le 1er novembre 1871, Paul Decauville prit la direction des établissements de Petit-Bourg, mais son goût tout particulier pour la mécanique le porta à rechercher tous les perfectionnements possibles de l'outillage agricole ; c'est ainsi qu'en 1876, il imagina, pour sortir les betteraves des champs, le système de chemin de fer portatif entièrement métallique qui lui valut une médaille d'or à l'Exposition universelle de 1878, la Croix de Chevalier de la Légion d'honneur et - suprême degré de la gloire - l'élévation de son patronyme au rang de nom commun. Ne dit-on pas aujourd'hui un « decauville » comme on dit un « lebel » ou une « silhouette » ? Les usines de Petit-Bourg se développèrent tellement, que Decauville dut abandonner l'agriculture pour s'adonner d'une façon toute spéciale à leur direction.
En 1889, elles employaient près de mille ouvriers et avaient déjà livré pour près de soixante-dix millions de francs de « decauvilles ». Une ligne de démonstration à voie de 0 m 60 installée à l'exposition de 1889 comme trait d'union entre le Champ de Mars et l'Esplanade des Invalides, se comporta admirablement et transporta six millions et demi de voyageurs en six mois, sans aucun accident, bien qu'il y eût trois cents trains par jour sur ce chemin de fer à voie très étroite.
L'usine de Petit-Bourg, créée de toutes pièces aux portes de Corbeil par Paul Decauville fut, en son temps, une usine modèle où l'on pouvait voir une cinquantaine de maisons d'ouvriers, des cantines, des dortoirs, un théâtre, une société coopérative de produits alimentaires, une compagnie de pompiers, une fanfare, une pharmacie, un médecin et une infirmerie.
Chez Paul Decauville, les mérites du parlementaire sont de peu de poids en regard de ceux de l'inventeur et du chef d'entreprise.
Il fut élu sénateur le 2 février 1890 en remplacement de Léon Say, devenu député. Son élection, obtenue au second tour de scrutin par 681 voix contre 609 à Goudchaux, fut contestée par un de ses concurrents malheureux du premier tour, Frédéric Passy, et le sénateur Girault (du Cher), s'opposa à la validation de Decauville, ne voulant pas « mettre la France électorale en état d'orgie perpétuelle » (débat du 6 mars 1890). La Haute Assemblée passa outre et admit Decauville à siéger dans ses rangs.
Au renouvellement triennal du 4 janvier 1891, Decauville fut de nouveau élu interpolas après avoir accusé son adversaire Goudchaux, né en Lorraine et qui n'avait demandé le maintien de sa nationalité française qu'en 1871, d'être demeuré prussien pendant sept ans.
Au Sénat, Decauville siégea au Centre gauche. Il fut secrétaire de l'Assemblée en 1897, 1898 et 1899, mais c'est à la Commission des douanes qu'il déploya l'essentiel de son activité.
En dehors de ses deux débats de validation, Paul Decauville fit à la tribune, le 14 mars 1893, lors d'un débat sur la concession des lignes de chemin de fer à la compagnie P.O., une intervention d'une haute technicité en faveur de l'établissement de voies étroites sur ces lignes.
Désirant consacrer toute son activité à la direction de ses usines, Paul Decauville ne se représenta pas au renouvellement du 28 janvier 1900.
Bibliophile distingué, il a, en outre, publié un Mémoire sur la culture à vapeur en 1890, et Mon premier voyage aérien en 1896.
Il est mort le 29 juin 1922, à l'âge de 76 ans, à Neuilly-sur-Seine.
Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaire
de Paul DECAUVILLE
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