- État civil :
- Né le 23 décembre 1810
Décédé le 15 juin 1882 - Département :
- Inamovible
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Ancien sénateur de la IIIe République
Elu le 17 décembre 1875
Fin de mandat le 15 juin 1882 ( Décédé )
avant 1889
CISSEY (ERNEST-LOUIS-OCTAVE COURTOT DE), représentant à l'Assemblée nationale de 1871, ministre, sénateur inamovible de 1875 à 1882, né à Paris, le 23 décembre 1810, mort à Paris, le 15 juin 1882, appartenait à une famille noble de Bourgogne. Elève de l'Ecole de Saint-Cyr en 1830, il en sortit pour passer à l'Ecole d'application d'état-major, et fut nommé lieutenant dans cette arme en 1835. Il devint aide de camp du général Trézel, et prit part aux guerres d'Afrique. Après la prise de Constantine, il reçut la croix de la Légion d'honneur, et, en 1839, fut promu au grade de capitaine d'état-major. M. de Cissey assista à la prise du col de Mouzaïa, aux combats de Milianah, de Mascara, d'Isly. Chef d'escadron en 1845, officier de la Légion d'honneur, il passa lieutenant-colonel en 1850, colonel en 1852, et fit la campagne de Crimée comme général de brigade, chef d'état-major du 2e corps, chargé des attaques de Malakoff. Il fut nommé, en 1858, commandeur de la Légion d'honneur. L'année suivante, le général de Cissey remplit pendant quelque temps les fonctions de directeur des affaires militaires et maritimes au ministère de l'Algérie et des colonies. Général de division en 1863, grand officier de la Légion d'honneur en 1867, il fut appelé, dés le début de la guerre franco-allemande, au commandement de la 1re division du 4e corps, qui se trouva à Borny, à Bezonville, à Saint-Privat. Dans le conseil de guerre tenu à Metz par le maréchal Bazaine, le 22 octobre 1870, M. de Cissey se prononça contre la capitulation et pour une tentative de passage à travers les lignes prussiennes. Il accepta cependant, après que le général Changarnier eut échoué auprès de Frédéric-Charles, la mission de se rendre au château de Frascati pour traiter des conditions de la reddition de la place. Prisonnier de guerre et emmené en Allemagne, il y resta jusqu'à la signature de la paix, et perdit sa femme pendant sa captivité. Il rentra en France au moment de la conclusion des « préliminaires », et sollicita un commandement, qu'il obtint, dans l'armée réunie à Versailles pour combattre la Commune. Ce fut lui qui pénétra dans Paris, le 22 mai 1871, par les portes du sud, à la tête du 2e corps; le général de Cissey prit une part active à la répression. Le 5 juin, un décret de Thiers le nomma ministre de la guerre, en remplacement du général Le Flô, appelé à l'ambassade de Saint-Pétersbourg, puis il fut, le 2 juillet 1871, par suite d'élections complémentaires, envoyé à l'Assemblée nationale par deux départements : l'Ille-et-Vilaine lui donna 60,593 voix sur 96,485 votants et 154,136 inscrits, et la Seine 109,780 voix sur 290,823 votants et 458,774 inscrits. Il avait eu, dans l'Ouest, l'appui du parti légitimiste et catholique, et à Paris la recommandation de l' « Union parisienne de la presse ». Il opta pour l'Ille-et-Vilaine et prit place au centre droit. Comme ministre, il réalisa dans son administration diverses innovations, parmi lesquelles il faut citer : la réorganisation de l'administration centrale du ministère de la guerre, l'installation du musée d'artillerie aux Invalides, l'adoption du type de la pièce de 7 en bronze se chargeant par la culasse, la création près du ministère d une commission militaire supérieure des chemins de fer, etc. Le général de Cissey mit en pratique le système des grands camps, auquel tenait beaucoup M. Thiers, mais qui dut être bientôt abandonne. Il s'attacha d'ailleurs surtout aux réformes de détail, préconisa l'étude de l'allemand, la pratique de l'escrime et de la gymnastique dans l'armée, et prit sous son patronage la création de journaux militaires. En mai 1872, il publia l'exposé des motifs sur la constitution du conseil de guerre chargé de juger Bazaine : on lui reprocha alors de n'avoir visé, dans cet exposé, que la lettre par laquelle Bazaine lui-même avait demandé à être jugé, et l'Assemblée put constater, non sans surprise, qu'il y n'y était fait aucune mention de l'avis du conseil d'enquête. Le général de Cissey prit part à la discussion de la loi sur le recrutement de l'armée, et parla sur le volontariat d'un an, sur le conseil supérieur de l'enseignement, sur la pétition du général Carrey de Bellemare, etc. Il frappa de peines disciplinaires cinq officiers qui, à Grenoble, avaient assisté à un banquet où Gambetta avait fait un discours, et provoqua de vives réclamations par son décret du 14 novembre 1872 qui autorisait la vente, soit par adjudication publique, soit de gré à gré, des armes hors modèle ou réformées. En janvier 1873, à l'occasion de la mort de Napoléon III, il déclara qu'il laisserait aux officiers la latitude « d'adresser à l'impératrice, individuellement et par lettres, des témoignages de respectueuse sympathie, cette démarche ne pouvant qu'honorer leurs auteurs ».
Comme député, M. de Cissey ne cessa de se montrer très attaché au parti conservateur et vota notamment : pour le pouvoir constituant de l'Assemblée, pour l'arrêté contre les enterrements civils, etc. Cependant il avait soutenu jusqu'au 24 mai 1873 le gouvernement présidé par Thiers et dont il faisait partie, et s'était prononcé, dans cette journée, contre la démission du chef du pouvoir exécutif, Il fut alors remplacé (27 mai) au ministère de la guerre, mais pour quelques mois seulement, par le général du Barail. Le 31 mai, le nouveau ministre faisait conférer au général de Cissey la médaille militaire; puis il le plaça au commandement temporaire du 7e corps et bientôt du 9e corps. Il vota alors pour le septennat, pour le maintien de l'état de siège, pour la loi sur les maires, appuya le cabinet de Broglie, le 16 mai 1874, et fut appelé, lors de la formation du cabinet du 22 mai suivant, à prendre la vice-présidence du conseil et à rentrer au ministère de la guerre. M. de Cissey continua la politique « de combat » du duc de Broglie. Quand il eut, dans plusieurs discussions importantes, à donner communication des messages du maréchal, il le fit d'un ton bref, saccadé, que lui avait laissé l'habitude du commandement militaire. Lorsque l'Assemblée discuta la proposition Casimir Perier, relative à la prompte organisation des pouvoirs publics, il se prononça pour le rejet de cette proposition: « Le gouvernement, dit-il, ne pense pas que la proclamation théorique et doctrinale de la République puisse être le remède aux maux du pays; elle ne serait qu'une satisfaction donnée à un parti. » Toutefois, après avoir repoussé de même les amendements Wallon et Pascal Duprat, le général de Cissey se rallia, le 25 février 1875, au vote des lois constitutionnelles. Le cabinet s'étant retiré tout entier à la suite de ce vote, le ministre de la guerre avait déposé sa démission comme ses collègues; mais, par décret du 10 mars, il reprit pour la troisième fois son portefeuille, céda à M. Buffet la vice-présidence du conseil et ne s'occupa plus que d'affaires militaires. Il remania, à cette époque, l'organisation territoriale de la gendarmerie. Elu sénateur inamovible le 17 décembre 1875 par l'Assemblée nationale, M. de Cissey resta ministre après la chute du cabinet Buffet, lors de la création du ministère présidé par Dufaure (9 mars 1876). Il lutta contre la proposition laissant en faveur de la réduction à trois ans de la durée du service militaire, et fut alors l'objet de critiques très diverses de la droite et de la gauche. L'extrême faiblesse qu'il montra dans la discussion du budget de 1877 contribua encore à lui faire donner un successeur à l'avènement du cabinet Jules Simon : ce successeur fut le général Berthaut (15 août 1876). M. de Cissey ne prit dès lors que très peu de part aux discussions politiques et parlementaires. Avec la droite du Sénat, il vota (1877) pour la dissolution de la Chambre des députés, et ne sépara plus jamais son suffrage de celui des conservateurs monarchistes. Le 31 mars 1878, il prit le commandement du 11e corps d'armée, à Nantes; il le conserva jusqu'au moment où un procès retentissant (celui du commandant Yung contre sa femme) vint rappeler indirectement l'attention sur M. de Cissey. Une lettre lue à l'audience (octobre 1880) par Me Allou, avocat de la partie civile, contenait à la charge de l'ancien ministre de la guerre, les plus graves imputations : M. de Cissey aurait eu, pendant son passage au ministère, pour une intrigante à la solde de l'Allemagne, de coupables complaisances. Ces révélations ayant ému profondément l'opinion publique, le général Farre, ministre de la guerre, retira à M. de Cissey son commandement « non pas sur votre demande, lui écrivit-il, mais à titre de mesure disciplinaire, mesure grave, eu égard à. vos services militaires et a la haute position que vous occupez dans l'armée,.. » Une enquête parlementaire fut réclamée à la Chambre par M. Laissant et appuyée par M. Amédée Le Faure : en conséquence, une commission de 22 membres fut nommée le 2 décembre 1880 ; elle examina les faits, puis, se détermina à exonérer, dans son rapport, M. de Cissey, des soupçons qui avaient couru sur son compte. Le général, placé dans le cadre de réserve, rentra alors, quoique discrètement, dans la vie parlementaire, en assistant aux séances du Sénat, et vota le plus souvent avec la droite, jusqu'au jour où il fut atteint par le mal qui l'emporta.
Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaire
de Ernest COURTOT de CISSEY
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