- État civil :
- Né le 30 juillet 1835
Décédé le 17 juin 1919 - Profession :
- Ambassadeur
- Département :
- Seine-et-Oise
-
Ancien sénateur de la IIIe République
Elu le 10 janvier 1892
Elu le 28 janvier 1900
Elu le 3 janvier 1909
Fin de mandat le 17 juin 1919 ( Décédé )
1889-1940
COURCEL (ALPHONSE CHODRON DE), né le 30 juillet 1835 à Paris, mort le 17 juin 1919 à Paris.
Sénateur de Seine-et-Oise de 1892 à 1919.
Issu d'une ancienne famille des Trois-Évêchés, dont une branche s'établit dans le département de Seine-et-Oise au commencement du XIXe siècle, petit-fils, par sa mère, du Comte Boulay-de-la-Meurthe, ministre de Napoléon (voir Robert et Cougny), fils d'un maître de forges à Athis-sur-Orge, Alphonse Chodron de Courcel passa sa licence en droit à Paris et son doctorat à l'Université de Bonn. Il devait devenir plus tard docteur honoris causa de l'Université de Cambridge. Destiné de bonne heure à la carrière diplomatique, il fut attaché, en 1859, à la direction politique du Ministère des Affaires étrangères, puis envoyé à la légation de Bruxelles, enfin, en 1861, à l'ambassade de Saint-Petersbourg. Rappelé en France pour entrer au Cabinet de M. Drouyn de Lhuis, il s'inspira auprès de ce Ministre éminent et laborieux des plus solides traditions de la diplomatie française. Détaché au Service -du contentieux en 1866, il fut placé par Louis de Freycinet à la tête de la direction des Affaires politiques en 1889. Il devint ensuite Conseiller d'Etat en service extraordinaire et Directeur des archives. Dans ces situations importantes, il se fit surtout remarquer par l'habileté et la décision avec lesquelles il mena les négociations qui aboutirent au Traité de Kasr-Saïd et à l'établissement du protectorat français en Tunisie. A la fin de 1881, Gambetta lui confia la mission de représenter la France à Berlin, avec le titre d'Ambassadeur, en remplacement du Comte de Saint-Vallier que l'état de sa santé avait obligé à abandonner ce poste. Pendant toute la durée de son ambassade dans la capitale du nouvel empire allemand, le baron de Courcel maintint sur le pied le plus favorable les relations de la France avec l'Allemagne. L'opinion qu'il sut donner de la fermeté et de la loyauté de son caractère en forçant l'estime du Gouvernement et même de Bismark avec lequel il était chargé de négocier, profita à la sécurité des deux peuples, sans qu'aucune atteinte fut portée à leur dignité réciproque. L'importance de la position qu'il avait conquise se manifesta surtout pendant la réunion de la conférence de Berlin de 1884-1885, dont il dirigea virtuellement les débats, au grand avantage des intérêts de la France dans les diverses parties du monde, et notamment en Afrique. Il y acquit un tel prestige que le roi des Belges et le roi du Portugal recoururent à sa médiation à propos de litiges relatifs à leurs possessions d'Afrique qui avait fait surgir entre elles la fondation de l'Etat libre du Congo.
Mis en disponibilité, sur sa demande, en septembre 1886, il refusa, en 1887 et en 1888 le portefeuille de Ministre des Affaires étrangères. En 1893, il fut choisi pour présider le tribunal arbitral chargé de régler le différend entre l'Angleterre et les Etats-Unis au sujet des pêcheries de Behring. Le 4 octobre 1894, au lendemain du bombardement de Bangkok par l'amiral Humann, il fut nommé ambassadeur à Londres. Il était à son poste lors de la crise de Fachoda, mais redemanda sa mise en disponibilité en 1898 pour pouvoir mieux se consacrer à son mandat de sénateur. Il avait été en effet élu sénateur de Seine-et-Oise (après un essai infructueux au renouvellement du 4 janvier 1891, où il n'obtint, au premier tour de scrutin que 627 voix sur 1.325 suffrages exprimés), à l'élection partielle du 10 janvier 1892, destinée à pourvoir au remplacement de M. Hippolyte Maze, décédé le 25 octobre 1891. Il groupa sur son nom, au premier tour de scrutin, 722 voix sur 1.325 votants.
Il retrouva son siège au renouvellement du 28 janvier 1900, toujours au premier tour, par 918 voix sur 1.356 votants, et à celui du 3 janvier 1909, au troisième tour, par 761 voix sur 1.462 votants. Inscrit au groupe de la Gauche républicaine, il appartint à diverses commissions spéciales, et fut chargé de rapporter plusieurs projets de loi concernant : l'approbation de l'arrangement conclu à Berlin pour la délimitation des colonies du Congo français et du Cameroun et des sphères d'influence française et allemande dans la région du Tchad (1894), l'organisation de l'armée coloniale (1900), la modification de la loi du 17 décembre 1892 relative à l'augmentation du nombre des décorations accordées aux armées de terre et de mer (1902), les conditions d'application de l'article 12 de la Convention franco-siamoise du 13 février 1904 (1906), la réquisition des établissements industriels et des marchandises déposées dans les entrepôts de douane et dans les magasins généraux, ou en cours de transport par voie ferrée (1910). Il intervint à la tribune au cours de la discussion : du budget de l'exercice 1900 (1900), du projet de loi relatif à l'organisation de l'armée coloniale (en qualité de rapporteur) (1900), de la proposition de loi tendant à ce qu'il soit sursis à l'application de l'article 2 de la loi du 10 juillet 1894 (1900), du projet de loi portant approbation d'une convention concernant Terre-Neuve et l'Afrique occidentale et centrale (en qualité de rapporteur) (1904), du projet de loi autorisant des avances aux sociétés coopératives agricoles (1906). Mais ce mandat se trouva enrichi de missions ou de fonctions résultant soit de ses talents diplomatiques, soit de son expérience des affaires. C'est ainsi qu'en 1906, il avait été choisi comme ambassadeur extraordinaire pour les funérailles du roi Christian IX de Danemark. Il présidait, depuis 1891, le Conseil d'administration de la Compagnie du chemin de fer d'Orléans et était administrateur de la Compagnie du Canal de Suez. Il avait été appelé à présider plusieurs sociétés savantes : la Société d'histoire diplomatique, la Société d'histoire contemporaine et celle d'Histoire de France pour laquelle il avait collaboré à la publication des mémoires du Cardinal de Richelieu.
Il habitait au château d'Athis-sur-Orge, résidence au XVIIIe siècle de Mlle de Charolais, petite-fille de Louis XIV, qu'il s'était appliqué à restaurer avec soin dans le goût primitif et qui contenait une fort belle bibliothèque dont le catalogue fut publié.
Il mourut en cours de mandat, le 17 juin 1919, à Paris, à l'âge de 84 ans. Le Président Antonin Dubost prononça son éloge funèbre à la séance du lendemain : « Membre ou président d'une foule de sociétés savantes, déclara-t-il, mêlé à de grandes affaires intéressant le développement du pays, il ne cessa, par ses écrits et ses discours, et par le rayonnement qui est le privilège des grandes activités, d'exercer une influence bienfaisante et considérable. Les travaux du Sénat, dont sa dernière maladie put seule l'écarter, recevaient de lui la plus grande assiduité. Aussi, nous n'avions pas seulement pour lui la déférence qu'imposaient son âge et son passé, mais en même temps cette amitié que savent faire naître, en supprimant les distances, les hommes distingués comme lui. » Le Baron de Courcel était Grand officier de la Légion d'honneur.
Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaire
de Alphonse CHODRON de COURCEL
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