- État civil :
- Né le 1er avril 1872
Décédé le 2 août 1940 - Profession :
- Journaliste
- Département :
- Cher
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Ancien sénateur de la IIIe République
Elu le 9 janvier 1921
Fin de mandat le 13 janvier 1930 ( Non réélu )
1889-1940
BRETON (JULES, Louis), né le 1er avril 1872, à Courrières (Pas-de-Calais), mort le 2 août 1940 à Bellevue.
Député du Cher de 1898 à 1921. Sénateur du Cher de 1921 à 1930. Sous-secrétaire d'Etat aux inventions de 1916 à 1917.
Ministre de l'Hygiène, Assistance et Prévoyance sociales de 1920 à 1921.
Neveu du peintre et poète Jules Breton, membre de l'Institut, Jules, Louis Breton fit ses études secondaires au lycée de Lille, puis vint à Paris pour entrer au laboratoire de chimie de M. Schutzemberger, au collège de France.
Dès 1891, alors qu'il n'a que 19 ans, se dessine sa vocation politique : il collabore, de Paris, au Réveil du Nord, et fonde le groupe socialiste des étudiants. L'année suivante, il crée une revue socialiste Le Drapeau rouge et adhère au comité révolutionnaire central. Il prend part à la manifestation anticléricale du 22 mars 1892, à l'église Saint-Merry, où, prenant la place du prédicateur, il prononce un discours du haut de la chaire. Puis il dirige Le Parti socialiste, organe du comité révolutionnaire et fonde une imprimerie destinée à la publication de brochures socialistes. Le 1er mai 1893, le Gouvernement ayant ordonné la fermeture de la Bourse du travail, il participe à la manifestation de protestation, et est condamné, en même temps que le député Eugène Baudin à 200 francs d'amende. Le 10 février 1894 il est condamné par la Cour d'assises à deux ans de prison, pour un article publié dans Le Parti socialiste. Libéré en 1895 de la prison de Clairvaux, son retour à Paris est salué par un rassemblement socialiste. Il continue son activité journalistique en assurant la chronique scientifique à La Petite République. Il est élu député de la 2e circonscription de Bourges, au scrutin de ballottage du 22 mai 1898, par 9.084 voix contre 7.881 à M. Monnier.
Siégeant à l'extrême gauche du groupe républicain socialiste, il appartient à diverses commissions spéciales, et attaque, dès le début de la législature, l'élection du prince d'Arenberg, réclame l'abrogation de la loi d'exception contre les anarchistes, et appuie le vote de nombreuses lois sociales. A l'ouverture de la session de 1899 il est secrétaire d'âge de la Chambre. Il interpelle le Gouvernement sur l'affaire Dreyfus, prend part aux discussions des budgets des exercices 1899, 1900, 1901 et 1902, parle du chômage, de l'augmentation de la flotte, du régime des boissons, de l'amnistie, du contrat et du droit d'association, de la durée du service militaire, de l'affichage électoral, etc. Son interpellation sur l'emploi du blanc de céruse dans les travaux publics sera à l'origine de l'interdiction de l'emploi des composés du zinc dans la fabrication des peintures de décoration. Il est élu secrétaire de la Chambre en 1902, pour la durée de la session.
Il retrouve son siège aux élections générales du 27 avril 1902, au premier tour de scrutin, par 9.617 voix contre 4.493 à M. Robin. Membre de la Commission des associations et congrégations, de celle d'assurance et de prévoyance sociales et de celle du règlement, il est de nouveau secrétaire d'âge de la Chambre. Il interpelle le Gouvernement sur le fonctionnement de certains établissements congréganistes d'assistance, et rapporte le projet de loi, dont il est l'inspirateur, sur l'emploi des composés du plomb dans la peinture en bâtiment. Il s'intéresse en outre à la remise à la ville de Paris des terrains du Champ de Mars, au recrutement de l'armée (service de deux ans), aux périodes d'exercice des hommes de la réserve, à l'amnistie, et aux budgets des exercices 1903, 1905 et 1906, etc.
Réélu aux élections générales du 24 avril 1906, au premier tour de scrutin, par 13.546 voix contre 2.768 à M. Géraudain, il siège à la Commission d'asurance et de prévoyance sociales, à celle de l'hygiène publique et à celle du règlement. Dès le début de la législature il interpelle le Gouvernement sur l'application de la loi de séparation des Eglises et de l'Etat, rapporte le projet de loi tendant à l'interdiction de l'emploi de la céruse dans les travaux de peinture en bâtiment, parle des compagnies de discipline, de la réforme électorale, du tarif général des douanes et prend part à la discussion des budgets des exercices 1907, 1908, 1909 et 1910, etc. tandis qu'il dépose une proposition de loi tendant au transfert au Panthéon des cendres d'Emile Zola.
Ses électeurs lui restent fidèles aux élections générales du 24 avril 1910, au premier tour de scrutin, où il obtient 10.720 voix contre 6.790 à M. Péraudin. Il appartient aux mêmes Commissions que sous la précédente législature, et entre à celle du suffrage universel. Il devient président de la Commission d'assurance et de prévoyance sociales et est élu membre du conseil d'administration de la caisse des recherches scientifiques. Il se fait entendre à la tribune sur : la réforme électorale, les établissements de bienfaisance privée, les habitations à bon marché, le repos des femmes en couches, l'extension aux maladies professionnelles de la loi sur les accidents du travail, la durée du service dans l'armée active, l'assistance aux familles nombreuses, les modifications à apporter aux lois organiques sur l'élection des députés, les soldes des officiers et sous-officiers des armées de terre et de mer, les bonifications aux veuves d'assurés des retraites ouvrières, l'établissement d'un impôt complémentaire sur l'ensemble du revenu, etc. Il fait voter en outre un règlement qui améliore notablement le travail parlementaire et servira de base aux modifications ultérieures.
Il est encore réélu aux élections générales du 26 avril 1914, au premier tour de scrutin, par 8.918 voix contre 5.728 à M. Migraine. Il siège aux mêmes commissions auxquelles viennent s'ajouter celle des documents de guerre, et celle de l'énergie hyhdraulique Il préside encore la Commission d'assurance et de prévoyance sociales et devient président de celle du suffrage universel et de celle du règlement. Il parle à la tribune de la représentation proportionnelle, des victimes civiles de la guerre, des accidents agricoles, des allocations aux familles de mobilisés, des baux et loyers pendant la guerre, de l'organisation du contrôle aux armées, de la rééducation des blessés et mutilés de la guerre, de la réforme de la loi électorale, du droit de vote des femmes dans certaines élections. Président du groupe parlementaire de protection des familles nombreuses, il fait adopter le régime des permissions en faveur des combattants du front qui a les conséquences les plus heureuses sur le moral des troupes et rétablit le rythme de la natalité. Il oriente ses travaux de savant vers la création de voitures blindées dont il prévoit la nécessité, et introduit en France la traction sur chenilles, devenant ainsi le père des chars d'assaut français.
Ces recherches scientifiques le désignent en septembre 1914 pour siéger à la Commission supérieure des inventions intéressant la défense nationale. Le 14 décembre 1916 il devient sous-secrétaire d'Etat des inventions intéressant la défense nationale dans le sixième Cabinet Aristide Briand du 12 -décembre et conserve ce portefeuille dans le cinquième Cabinet Ribot du 20 mars 1917 et le premier Cabinet Painlevé du 12 septembre 1917 où il est chargé des inventions, études et expériences techniques intéressant la défense nationale. Il démissionne avec ce Ministère le 13 novembre mais est chargé des fonctions non rétribuées de directeur des inventions, des études et des expériences techniques jusqu'en 1922 date à laquelle la direction est transformée en office national des recherches scientifiques et industrielles dont il reste pendant près de vingt ans le directeur énergique et compétent. Aux élections générales du 16 novembre 1919, il prend la tête de la liste de concentration républicaine, qui a trois élus. Il obtient personnellement 37.293 voix sur 75.997 votants. Quelques semaines plus tard, le 20 janvier 1920, Alexandre Millerand lui confie le premier portefeuille de Ministre de l'hygiène, assistance et prévoyance sociales dans son premier Cabinet. Il conserve ces mêmes fonctions dans le deuxième Cabinet Millerand du 18 février 1920 et dans le Cabinet Georges Leygues du 24 septembre 1920. En cette qualité, il soutient le budget de son Ministère, obtient l'autorisation de construire des habitations provisoires dans la banlieue parisienne et une série d'habitations à bon marché. Partisan d'une politique de repopulation du pays, il crée la Médaille de la famille française ; on le surnomme le « Ministre de la natalité ».
Il crée à cette même époque le salon des Arts Ménagers dont les bénéfices sont destinés au budget de l'office des inventions, et il est élu en 1921 à l'Académie des sciences, au siège laissé vacant par Adolphe Carnot. Il est le plus jeune membre de l'Institut.
Au renouvellement du 9 janvier 1921, il est élu sénateur du Cher, au deuxième tour de scrutin, par 407 voix, sur 683 suffrages exprimés. Il se démet de son mandat de député le 15 février. Il s'inscrit au groupe de la gauche démocratique et entre à la Commission de l'armée. Il se fait entendre au cours de la discussion des budgets de l'hygiène et de l'instruc-tion publique de l'exercice 1921, et s'intéresse en 1922, au droit de vote des femmes. Il échoue aux élections du 20 octobre 1929 (renouvellement du 14 janvier 1930), n'ayant obtenu au premier tour de scrutin que 113 voix sur 687 votants ; il ne s'est pas représenté au tour suivant.
Il se consacre alors uniquement à ses travaux scientifiques.
La dernière partie de sa vie est assombrie par une paralysie progressive, contre laquelle, de son lit, il lutte farouchement en inventant des mécanismes lui permettant, par le seul mouvement des lèvres, d'ouvrir sa fenêtre, de téléphoner et de travailler au tableau noir.
Après quarante années de vie politique et scientifique intense, il meurt le 2 août 1940, accablé par les événements qui désolent le monde.
Directeur de l'Encyclopédie parlementaire des sciences politiques et sociales, il laissait un grand nombre d'ouvrages : Les rayons X et les ampoules radiographique, La télégraphie sans fil et les courants de haute fréquence, Le plomb et ses composés, Les chars d'assaut, Rayons cathodiques et rayons X, Le carbure de calcium et l'acétylène, La chromophotographie, Les machines motrices, La traction mécanique, La commande électrique des machines, etc.
Il avait créé la Revue scientifique et industrielle où étaient publiés de savants exposés sur les rayonnements à haute fréquence (rayons cathodiques, rayons X) et d'ingénieuses expériences sur les courants polyphasés et les dynamos.
Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaire
de Jules BRETON
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