État civil :
Né le 10 août 1864
Décédé le 13 novembre 1931
Profession :
Enseignant
Département :
Jura
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu du 11 janvier 1920 au 6 janvier 1924 ( Fin de mandat )

Réélu le 6 janvier 1924
Fin de mandat le 13 novembre 1931 ( Décédé )

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

1889-1940

BÉRARD (VICTOR), né le 10 août 1864 à Morez (Jura), mort le 13 novembre 1931 à Paris.

Sénateur du Jura de 1920 à 1931

Reçu à l'Ecole Normale Supérieure en 1884, il en sortit agrégé d'histoire en 1887 et fut envoyé à l'Ecole française d'Athènes, en qualité de membre titulaire. Ayant la passion des fouilles, il se mit en rapport avec Gustave Fougères et Collardeau. Géographe patient des archipels méditérranéens, il parcourut soit seul, soit en leur compagnie, la Carie, la Lycie, la Pisidie et le Péloponèse. C'est lui qui mit à jour le mur d'enceinte de Tégée, au prix de plusieurs expéditions. Il rentra en France en 1891 après un séjour en Albanie et publia en 1895 une étude sur l'Ecole d'Athènes, travail de quatre années durant lesquelles il compila les nombreux documents qu'il avait rapportés. Il fut alors nommé examinateur d'entrée à l'Ecole navale, Professeur de géographie à l'Ecole supérieure de la Marine, directeur d'études grecques à l'école des Hautes études où il défendait avec éclat et ferveur, la tradition des études grecques.

Lorsque fut fondée la Revue de Paris, Ernest Lavisse l'en nomma secrétaire général, poste qu'il occupa de 1904 à 1911, et lui confia la rédaction des articles de politique étrangère. Il en tira quatre ouvrages : L'Angleterre et l'Impérialisme (1900) ; La révolte de l'Asie (1904) ; L'Empire russe et le tzarisme (1906) ; La France et Guillaume II (1907). II fut élu Sénateur du Jura au renouvellement du 11 janvier 1920, ses compatriotes ayant toujours apprécié l'amour qu'il portait à sa petite patrie dont il parlait avec attendrissement et fierté. Ils lui renouvelèrent son mandat le 6 janvier 1924.

Inscrit à la gauche démocratique, il présida les Commissions des Affaires étrangères et de l'Enseignement. Il participa à ce titre à de très nombreux débats ; on peut même dire qu'il s'y mêlait constamment, se sachant toujours écouté avec la plus vive attention et le plus grand intérêt. Il est impossible de les énumérer dans ce cadre étroit ; en politique étrangère il parla plusieurs fois en 1920, de la ratification des traités de paix avec l'Autriche et avec la Bulgarie et encouragea la création d'un Institut musulman à Paris.

Il se préoccupa également de la reprise des relations entre la France et le Saint-Siège (1921). Auteur d'un rapport très documenté sur la question des zones franches, ce travail servit de guide aux Juges du tribunal de La Haye au cours des négociations franco-suisses, (1927). La Suisse d'ailleurs ne lui était pas inconnue; il avait publié deux: ouvrages: Genève et les Traités (2 vol. 1930) et Genève, la France et la Suisse (4 Vol.) qui concernaient les rapports entre les deux pays.

En. matière d'instruction publique il interpella le Gouvernement en 1922 sur la réforme de l'enseignement national et en particulier sur l'enseignement secondaire ; il s'associa à la célébration du centenaire de Pasteur et demanda que fut célébré le centenaire d'Ernest Renan (1922) ; il est à l'origine de la création à Paris d'un institut international de coopération intellectuelle (1925) ; il recommanda l'utilisation du cinéma dans l'enseignement (1927) et se préoccupa de l'agrandissement de la cité universitaire (1928). En 1929 il préconisa l'usage des langues méridionales et entretint ses collègues des fouilles archéologiques de Tanis, en Egypte.

Au point de vue social, il s'intéressa à l'organisation de l'apprentissage (1927), aux assurances sociales (1927), aux constructions scolaires dans la banlieue parisienne (1928), aux fonctionnaires atteints de tuberculose (1929). Enfin, il n'est pas de discussions budgétaires auxquelles il n'ait pris part en donnant toutefois sa préférence aux budgets de l'Instruction publique et des Affaires étrangères.

Nommé vice-président du Sénat le 12 janvier 1922, il devait le rester jusqu'au renouvellement de janvier 1924. Il mourut, en cours de mandat, le 13 novembre 1931. A la séance du 17, le Président Albert Lebrun prononça son éloge funèbre, auquel s'associa M. Mario Roustan, Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts, au nom de l'Université, rendant hommage « au grand Sénateur qui fut en même temps un grand savant et un grand universitaire ».

Son oeuvre littéraire est considérable. Passionné de géographie et d'histoire grecques, tous ses ouvrages sont empreints d'hellénisme Il avait présenté en 1894 une thèse de doctorat ès lettres sur l'Origine des cultes arcadiens dans laquelle il faisait de la Phénicie le berceau de la mythologie du Péloponèse. Il revint sur cette assertion dans Les Phéniciens et l'Odyssée, qui parut en 1902-1903. C'est la poursuite de l'étude d'Homère qui lui inspira pendant vingt ans un nombre important d'ouvrages: La Turquie et l'Hellénisme (1895) ; La Macédoine (1897) ; Pro-Macédonia (1903) ; Introduction à l'Odyssée (3 vol. 1924-1925) ; La résurrection d'Homère : au temps des héros, le drame épique (1930) ; Les navigations d'Ulysse (4 vol. 1927-1929). On trouvera d'ailleurs la liste complète de ses oeuvres au catalogue de la Bibliothèque Nationale.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Victor BERARD

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