État civil :
Né le 27 mai 1874
Décédé le 15 août 1959
Profession :
Enseignant
Département :
Puy-de-Dôme
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 30 octobre 1938
Fin de mandat le 31 décembre 1944

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)
1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1889-1940

BARDOUX (ACHILLE, OCTAVE, MARIE, Jacques), né à Versailles (Seine-et-Oise) le 27 mai 1874, mort à Saint-Saturnin (Puy de dôme) le 15 août 1959.

Sénateur du Puy de dôme de 1938 à 1944. Député du Puy de dôme aux deux Assemblées Nationales constituantes de 1945 à 1946. Député du Puy de dôme de 1946 à 1955.

Fils du précédent, Jacques Bardoux fit ses études secondaires aux lycées Condorcet et Janson de Sailly. En 1895, il était licencié ès lettres, et cette même année il allait continuer ses études supérieures à l'Université d'Oxford. A son retour, il prépara sa licence en droit, obtint ce diplôme en 1889 et se fit inscrire au barreau de Paris en qualité d'Avocat stagiaire. Mais il préparait en même temps une thèse de Doctorat ès lettres sur la littérature anglaise, qu'il soutint brillamment en 1901. Il fut alors admis comme rédacteur de politique étrangère au Journal des Débats. En 1908, il fut nommé professeur à l'Ecole libre des sciences politiques. Il tenait en même temps la rubrique de politique étrangère au journal L'Opinion, qui, avant 1914, joua un rôle considérable dans l'histoire politique et l'histoire des idées.

Engagé volontaire le 28 août 1914, il demeura aux armées jusqu'au 26 novembre 1918, d'abord en qualité de Sergent, puis de sous-lieutenant, avant d'être affecté à l'Armée britannique comme agent de liaison. Il fut en 1918 nommé chef de cabinet du Maréchal Foch.

En janvier 1920, il est chargé du cours de politique générale à l'Ecole de guerre, et devient en mai suivant, Président du Conseil d'administration de la Société d'Etudes et d'informations économiques. En mars et mai 1922 et en mai 1923, Raymond Poincaré, alors Président du Conseil et Ministre des Affaires étrangères, le charge de missions à Londres, à Gênes et de nouveau à Londres, et en septembre 1922 il est nommé délégué de la France à la 4e Assemblée de la Société des Nations.

En 1925, il entre à l'Académie des sciences morales et politiques au fauteuil d'Alexandre Ribot et fonde la fédération républicaine et sociale du Massif central qui l'élit Président.

De 1928 à 1935, il est président d'honneur de l'Association française de la Sarre. En 1930 il préside la Commission des affaires extérieures du Redressement français.

Il est élu en 1933 membre de l'Académie des sciences coloniales au fauteuil de Georges Leygues et Vice-Président de l'association française pour la Société des Nations, puis président du Comité national de coopération intellectuelle.

En 1934, il prend la tête du Comité technique pour la réforme de l'Etat, et préside le Conseil d'administration de l'Ecole des Roches.

En 1937, il devient président de l'Académie des Sciences morales et politiques, puis président des cinq Académies de l'Institut de France.

En 1939, il est Vice-président de la Société d'Histoire générale et d'Histoire diplomatique.

C'est le 30 octobre 1938 qu'il est élu: Sénateur du Puy de dôme, à une élection partielle, en remplacement d'Eugène Roy, décédé.

Il s'inscrit au groupe de l'Union démocratique et radicale. Siégeant aux Com-missions des colonies, des affaires étrangères et de l'enseignement, il se fait entendre au cours du débat sur l'approbation de la convention pour faciliter la circulation internationale des films ayant un caractère éducatif ; il participe également à la discussion du Budget de l'éducation nationale et de l'agriculture (1939). En 1940, il intervient dans la discussion du projet de loi prononçant la déchéance des élus communistes, et parle encore de l'utilisation rationnelle et équitable des mobilisés et des menées hitlérocommunistes.

Il conserva son mandat de Sénateur jusqu'en 1944, et après la libération fut élu Député de la 1re Assemblée Nationale Constituante aux élections générales du 21 octobre 1945 ; ce mandat lui fut renouvelé le 2 juin 1946 lors de l'élection de la 2e Assemblée Nationale Constituante, et il fut élu député à l'Assemblée Nationale aux élections générales des 10 novembre 1946 et 17 juin 1951. Il s'inscrivit au groupe des indépendants paysans. En 1945 et 1946, il prit une grande part à la discussion des deux pro-jets de Constitution sans négliger pour-autant les sujets qui lui tenaient à coeur : prestations familiales, événements survenus en France de 1933 à 1945, élection des membres de la Chambre des Députés et du Conseil de la République, organisation du Conseil économique, Ravitaillement et santé de la Nation. Durant les deux législatures de 1946 à 1951 et de 1951 à 1955, son activité fut intense, et il serait vain de tenter d'énumérer ici ses interventions. Président de la Commission du suffrage universel, du règlement et des pétitions, Vice-Président de la Commission des Affaires étrangères, il n'est guère de débats auxquels, il n'ait participé, qu'il s'agisse de politique financière, sociale ou extérieure. Tous ses discours et les moindres de ses interruptions étaient empreints d'une civilité et d'une politesse qu'il devait à une éducation raffinée, et on pouvait dire de lui, ce que Jules Dufaure disait déjà de son père : « il est d'une inaltérable égalité dans la courtoisie ».

Le 6 février 1952, il est nommé président de la Commission des affaires étrangères pour le rester un an. On l'entend plus particulièrement sur : l'institution d'une communauté européenne du charbon et de l'acier, le traite de l'Atlantique-Nord (1951) ; l'armée européenne et le réarmement allemand, le séquestre des biens, droits et intérêts sarrois (1952), la politique européenne (1953), la situation .générale en Indochine, la formation de commandos en Libye pour opérer en Tunisie et au Maroc, la ratification des accords de Paris (1954) ; l'abandon du Fezzan, les conventions franco-tunisiennes, la violation du traité de Fez (1955), etc.

Il ne se représente pas aux élections générales du 2 janvier 1956, mais son petits-fils, M. Valéry Giscard d'Estaing, lui succède.

Parallèlement à cette activité politique exceptionnelle, Jacques Bardoux accomplissait une oeuvre littéraire considérable. Ses ouvrages sont si nombreux qu'il serait trop long de les citer. On en trouvera la liste au catalogue de la Bibliothèque Nationale. Ils traitent en majeure partie de politique étrangère. Qu'on sache cependant qu'ils furent couronnés dans leur ensemble par l'Académie française.

Jacques Bardoux, quelques mois avant sa mort, posa sa candidature à cette illustre compagnie, au fauteuil laissé vacant par la disparition de Claude Farrère. Mais il dut se retirer sous le coup de la récusation de son principal concurrent.

Il s'est éteint dans le village de Saint-Saturnin parmi les « Amis de Saint-Saturnin », dont il présidait l'Association.

Il était Commandeur de la Légion d'Honneur, titulaire de la Croix de guerre 1914-1918 et de la Military Cross.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

1940-1958

BARDOUX (Achille, Octave, Marie, Jacques)

Né le 27 mai 1874 à Versailles (Seine-et-Oise)

Décédé le 15 août 1959 à Saint-Saturnin (Puy-de-Dôme)

Sénateur du Puy-de-Dôme de 1938 à 1944

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale Constituante (Puy-de-Dôme)

Député du Puy-de-Dôme de 1946 à 1955

(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome II, p. 458 et 459)

Après la Libération, par sa décision du 23 juin 1945, le Jury d'honneur relève Jacques Bardoux de l'inéligibilité qui le frappait en raison de son vote du 10 juillet 1940, favorable au projet de loi portant révision constitutionnelle.

Quelques mois plus tard, lors des élections du 21 octobre à la première Assemblée nationale Constituante, l'ancien sénateur du Puy-de-Dôme conduit, dans ce département, la Liste de rénovation républicaine. Recueillant 42 246 voix sur 226 977 suffrages exprimés, elle arrive en quatrième position et Jacques Bardoux est le seul élu de sa liste. Il retrouve son siège aux élections du 2 juin 1946, pour la seconde Assemblée nationale Constituante, à la tête de la Liste républicaine et sociale de redressement constitutionnel, de libération économique et d'action paysanne qui, arrivée en première position avec 52 340 voix sur 235 890 suffrages exprimés, compte un élu supplémentaire.

Siégeant dans l'opposition de droite, il s'inscrit au groupe paysan puis à celui du centre républicain indépendant d'action paysanne et sociale. En séance, Jacques Bardoux intervient lors de la discussion des deux projets de Constitution de la IVe République qu'il repousse (19 avril et 28 septembre 1946) et participe à plusieurs grands débats : prestations familiales, événements survenus en France de 1933 à 1945, organisation du Conseil économique et social, ravitaillement et santé publique. S'il ne prend pas part au vote sur la nationalisation de la Banque de France, des grandes banques et l'organisation du crédit (2 décembre 1945), il s'oppose à celles de l'électricité et du gaz (28 mars 1946) et des assurances (24 avril).

Aux élections du 10 novembre 1946, pour la première législature de la IVe République, la Liste républicaine indépendante d'action paysanne et sociale dirigée par Jacques Bardoux conserve la première place et ses deux élus avec 50 072 voix sur 221 749 suffrages exprimés.

Toujours inscrit au groupe du centre républicain indépendant d'action paysanne et sociale le député du Puy-de-Dôme se voit confier d'importantes fonctions par ses collègues députés : membre de la Commission du suffrage universel de 1946 à 1950, il en assure la présidence en 1948 et 1949 et, à partir de 1950, devient vice-président de la Commission des affaires étrangères. Il dépose de nombreuses propositions de loi et de résolution ayant trait à trois domaines principaux : la réforme de l'Etat et de l'administration locale, l'organisation professionnelle et les travailleurs indépendants, la politique économique et sociale. A plusieurs reprises, Jacques Bardoux propose de modifier le règlement de l'Assemblée nationale afin d'améliorer les conditions du travail parlementaire et de renforcer la stabilité de l'exécutif. Il s'intéresse aussi à l'élection des députés et des conseillers de la République. Décentralisateur, il rédige des textes relatifs aux collectivités territoriales : administration et élections municipales, conseils cantonaux et de préfecture, régions administratives. Attaché à la libre organisation des professions et à la défense des travailleurs indépendants, il propose l'institution de chambres de travail et de chambres de paysannerie, la réforme des chambres d'agriculture, des mesures concernant les conventions collectives, la déduction fiscale du salaire du conjoint ainsi qu'un régime favorable de cotisations d'allocations familiales pour les travailleurs indépendants. En matière économique et sociale, son travail de législateur porte sur la sécurité sociale, les loyers, la situation des rentiers-viagers, la construction de maisons d'habitation, spécialement en faveur des familles nombreuses. Enfin, il dépose une proposition de loi tendant à déduire l'épargne investie du revenu imposable.

Jacques Bardoux intervient fréquemment sur ces sujets mais aussi sur les textes financiers et dans les débats de politique étrangère. Siégeant toujours dans l'opposition de droite, il vote contre le statut de l'Algérie (27 août 1947) et refuse la confiance au gouvernement Ramadier après le départ des ministres communistes (30 octobre).

A nouveau candidat aux élections du 17 juin 1951 à la tête de la Liste des indépendants paysans et républicains nationaux, il met l'accent, dans ses engagements électoraux, sur la réforme de l'Etat et la stabilité gouvernementale, le libéralisme économique, les libertés individuelles et religieuses et la politique familiale. Avec 41 117 voix soit 18,9 % des suffrages exprimés sa liste est distancée par celle du Parti communiste mais conserve ses deux sièges.

Pendant cette législature, inscrit au groupe des Républicains indépendants puis au groupe paysan et du centre démocratique, Jacques Bardoux déploie à nouveau une intense activité parlementaire. Vice-président de la Commission des affaires étrangères, qu'il préside en 1952, et par ailleurs vice-président de la Commission du suffrage universel en 1951, il reprend la plupart de ses propositions antérieures, notamment celles relatives à la liberté de culte dans les établissements scolaires, à la définition de la nationalité et à la politique de l'immigration. Cependant il insiste tout particulièrement sur la réforme de l'Etat. A ce titre, il dépose tout d'abord quatre grandes propositions de résolution tendant à réviser la Constitution : pouvoir judiciaire (6 novembre 1951), pouvoir législatif (14 novembre 1951), pouvoir exécutif (14 novembre 1951 et 3 août 1954). Conscient de l'importance de l'application des textes constitutionnels par le Parlement, il propose à cinq reprises de modifier le règlement de l'Assemblée. Enfin, le 17 juin 1954, Jacques Bardoux propose une réforme de l'élection des députés par l'institution du scrutin binomial majoritaire à deux tours, le vote obligatoire et le suffrage familial.

A la fin de cette législature, le 8 mars 1955, le député du Puy-de-Dôme rédige une proposition de loi prémonitoire tendant à la construction d'un troisième Arc de triomphe sur le Rond-point de la Défense et devant être inauguré en 1975 pour le centenaire de la République. En 1989 à l'occasion du bicentenaire de la Révolution et de la déclaration des Droits de l'homme et du citoyen, le président François Mitterrand inaugurait l'Arche de la Défense.

Toujours très présent en séance, Jacques Bardoux interpelle fréquemment le gouvernement et intervient dans les grands débats relatifs à l'Indochine (4 mai, 6 mai et 12 juin 1954), à l'Afrique du Nord (10 août et 26 août 1954, 2 février 1955, 6, 7 et 8 octobre 1955) et à la politique étrangère (7 et 11 novembre 1951, 21 et 29 décembre 1954). Il s'abstient sur la Communauté européenne du charbon et de l'acier (C.E-.C.A., le 13 décembre 1951), vote la confiance à Edgar Faure (17 janvier 1952) mais la lui refuse le 29 février (chute du cabinet), soutient le gouvernement Pinay, puis le cabinet Laniel et sa politique indochinoise mais vote la confiance à Pierre Mendès-France le 17 juin 1954. Il approuve les accords de Genève mettant fin aux hostilités en Indochine (23 juillet), vote contre la Communauté européenne de défense (C.E.D., le 30 août), et pour les accords de Londres qui mettent fin à l'occupation de l'Allemagne (12 octobre) et ceux de Paris qui autorisent le réarmement de la R.F.A. et son entrée dans l'O.T.A.N. (29 décembre). Cependant, opposé à la politique nord-africaine de Pierre Mendès-France, il lui refuse la confiance le 4 février 1955 (chute du cabinet) puis soutient le gouvernement Edgar Faure mais s'abstient volontairement le 29 novembre 1955 sur la date des élections et le mode de scrutin (chute du cabinet).

Il ne se représente pas aux élections du 2 juin 1956 mais sur la Liste d'union des indépendants et paysans, conduite par Joseph Dixmier, député sortant, et qui comptera deux élus, figure en deuxième position le petit fils de Jacques Bardoux, Valéry Giscard d'Estaing.

Parallèlement à son activité politique, l'élu du Puy-de-Dôme a rédigé une oeuvre littéraire considérable, honorée par un prix de l'Académie française.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Jacques BARDOUX

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