- État civil :
- Né le 24 mars 1801
Décédé le 4 janvier 1880 - Département :
- Inamovible
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Ancien sénateur de la IIIe République
Elu le 14 février 1879
Fin de mandat le 4 janvier 1880 ( Décédé )
avant 1889
MONTALIVET (MARTHE-CAMILLE BACHASSON, COMTE DE), pair de France, ministre, sénateur de 1879 à 1880, né à Valence (Drôme) le 24 avril 1801, mort au château de la Grange (Cher) le 4 janvier 1880, frère du précédent, fit ses études au collège Henri IV, et entra ensuite à l'Ecole polytechnique, puis à celle des ponts et chaussées, où il fut remarqué parle célèbre Prony. Il se préparait à suivre la carrière du génie civil, lorsque, son père et son frère aîné étant morts tous les deux (1823), M. de Montalivet hérita du titre de comte et de celui de pair ; mais il ne fut admis à siéger dans la Chambre haute que le 12 mai 1826, en raison de son âge. Dès la première année de son admission, il se montra le défenseur des idées constitutionnelles, et fit paraître (1827) une brochure intitulée : Un jeune pair de France aux Français de son âge. Adversaire, en 1829, du ministère Polignac, il fit campagne pour les 221, et fut un des premiers à se rallier à la monarchie de juillet. Nommé, dès le mois d'août, colonel de la garde nationale, il fut présenté à Louis-Philippe, et, après avoir reçu de lui l'intendance provisoire de la dotation de la couronne (10 octobre), se trouva appelé presque aussitôt (2 novembre) au ministère de l'Intérieur, en remplacement de Guizot. Il s'appliqua à prévenir tout mouvement violent pendant le procès des ministres de Charles X, qu'il protégea lui-même avec une escorte de gardes nationaux et de chasseurs. Lorsque le ministère Laffitte fut ébranlé par la retraite de Dupont (de l'Eure) et par la démission de La Fayette, le roi chargea M. de Montalivet de former un nouveau cabinet dans lequel celui-ci prit (13 mars 1831) le portefeuille de l'Instruction publique et des Cultes. Il y marqua surtout son passage par diverses mesures en faveur de l'instruction primaire. Casimir Périer, devenu président du conseil, le désigna, en mourant, pour son successeur au ministère de l'Intérieur (27 avril 1832). Après avoir mis les départements de l'Ouest en état de siège et tout disposé pour l'arrestation de la duchesse de Berri, le ministre présida aussi à l'exécution des mesures répressives arrêtées contre l'insurrection républicaine des 5 et 6 juin. Mais s'étant trouvé en désaccord avec l'école doctrinaire, représentée au pouvoir par Guizot, il donna sa démission (10 octobre 1832), redevint intendant général de la liste civile, et fut (1834) un des pairs qui procédèrent à l'instruction du procès d'avril. Rappelé pour la troisième fois au ministère de l'Intérieur, du 22 février au 6 septembre 1836, il le quitta de nouveau pour céder la place à Guizot ; il y rentra le 15 avril 1837, comme président du cabinet reconstitué. Jusqu'au 30 mars 1839, il soutint, pour sa part, comme ministre, l'effort de la fameuse coalition. Les élections surtout fournirent à ses adversaires mainte occasion de l'attaquer, ceux-ci lui reprochant d'avoir usé de manoeuvres immorales et d'influences illégitimes, ceux-là lui imputant à crime de s'être montré trop indifférent. Montalivet défendit le système de « l'influence pure et désintéressée de l'administration ». En dehors des luttes ardentes de la tribune, il se signala par la présentation de projets de loi sur les aliénés, sur les attributions des conseils généraux, sur l'achèvement de plusieurs monuments publics, sur l'amélioration des Archives, de l'institution des Jeunes Aveugles, sur la réforme des prisons et du système pénitentiaire. Lorsque les progrès de la coalition eurent mis le cabinet dans la nécessité de recourir à une dissolution nouvelle, le résultat défavorable entraîna sa démission. Personnellement, M. de Montalivet fut accusé d'avoir fait preuve, durant son passage aux affaires, d'une docilité absolue aux volontés du roi. A dater de cette époque, il parut se renfermer dans les fonctions d'intendant de la liste civile, qu'il occupa jusqu'au 24 février 1848 : il attacha son nom à la création du Musée de Versailles, à l'agrandissement du Musée du Louvre, aux restaurations des châteaux de Fontainebleau, de Pau et de Saint. Cloud. Après avoir refusé, le 1er février 1847, le portefeuille de l'Instruction publique qui lui était offert, il sembla se rallier, dans les derniers temps du règne, aux idées de réforme électorale: son voeu était que Louis-Philippe, se séparant de Guizot, fit au centre gauche des concessions; il ne put les obtenir. Rentré en 1848 dans la vie privée, il accompagna le roi à sa sortie de Paris, puis s'occupa de soutenir auprès du gouvernement provisoire les intérêts de la famille d'Orléans. En 1851, il défendit la mémoire de Louis-Philippe dans une brochure qu'il publia sur la Liste civile. A l'ouverture de la session législative de 1861 (4 février), l'empereur ayant reproché au gouvernement de juillet « peu de sincérité dans les délibérations, peu de stabilité dans la marche des affaires, peu de travail utile accompli », M. de Montalivet répondit à ces attaques, soulignées par la presse officielle, par un volume : Rien! Dix années de gouvernement parlementaire! (1862). A la chute de l'Empire (1870), il se rapprocha sensiblement de l'opinion « républicaine conservatrice » que son ami Thiers commençait à préconiser, et, sans rentrer tout d'abord dans la politique active, il ne dissimula point les désillusions que lui causèrent les tentatives de réconciliation du comte de Paris avec le comte de Chambord. Le 17 juin 1874, il écrivait à M. Casimir Périer : « Je conserve le culte de mon dévouement et de mes amitiés personnelles ; mais, douloureusement désillusionné par les manifestes royaux de 1872, si contraires à l'établissement d'une monarchie vraiment constitutionnelle, j'ai pensé, comme vous, dès ce jour, que le salut de la France exigeait supérieurement l'acceptation loyale de la république. » En un mot, il resta dévoué aux princes, mais plus au principe, et cette lettre eut une grande influence sur l'évolution du centre droit lors du vote des lois constitutionnelles (février 1875). Cette attitude fut confirmée par l'étude sur Casimir Périer, qu'il donna en 1874 à la Revue des Deux-Mondes, et soutenue par les lettres qu'il écrivit au Journal des Débats, pendant la période du Seize-Mai. Malgré son grand âge, il se décida, le 14 février 1879, à accepter la candidature que lui offrirent les gauches du Sénat à un siège d'inamovible : il fut élu par 153 voix (154 votants, vota avec la majorité, et mourut le 4 janvier 1880. M. de Montalivet, outre les brochures déjà citées, a publié : La confiscation sous l'Empire (1872), et, en 1879 : Un heureux coin de terre, histoire du petit pays saucerrois voisin de son château de la Grange. Grand-croix de la Légion d'honneur.
Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaire
de Camille BACHASSON de MONTALIVET
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