- État civil :
- Né le 23 février 1856
Décédé le 6 mars 1918 - Profession :
- Pharmacien
- Département :
- Ardèche
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Ancien sénateur de la IIIe République
Elu le 2 octobre 1910
Elu le 7 janvier 1912
Fin de mandat le 6 mars 1918 ( Décédé )
1889-1940
ASTIER (PLACIDE, ALEXANDRE), né à Aubignas (Ardèche) le 23 février 1856, mort à Paris le 6 mars 1918.
Député de l'Ardèche de 1898 à 1910. Sénateur de l'Ardèche de 1910 à 1918.
Fils de petits propriétaires terriens, Placide Astier fut élevé à l'école primaire de son village. Remarqué par son instituteur en raison de la vivacité de son esprit et de son goût du travail, celui-ci s'appliqua à lui faire continuer ses études. Il entra d'abord comme apprenti chez un pharmacien de Montélimar, puis vint à Paris pour suivre les cours de l'Ecole de pharmacie. Il réussit au concours de l'internat des hôpitaux de Paris en 1879. Il obtint en 1882 son diplôme de pharmacien de 1re classe et s'établit à Paris. Chercheur inlassable, il créa plusieurs spécialités qui eurent l'honneur de l'exposition de Bruxelles en 1897 et qui lui valurent la médaille d'or. L'une d'elles, la « Kola Astier » fut mondialement connue à cette époque. Il profita de cette notoriété pour fonder un journal de médecine Le Monde Médical qui obtint un grand succès et fut très répandu dans les milieux médicaux. Mais les questions politiques ne le laissaient pas indifférent. Il arrivait à mener de front, grâce à une activité débordante, ses devoirs professionnels et la propagation des idées républicaines de nuance radicale. Pour faciliter sa tâche dans ce dernier domaine, il se fit journaliste, et écrivit de nombreux articles dans des journaux locaux tels que L'indépendance, Le Radical et L'Avenir de l'Ardèche. Ses éditoriaux intitulés « Lettres d'un paysan » et signés « Jean-Louis » eurent un gros succès.
Il tenta de mettre à profit le renom qu'il s'était ainsi acquis en se présentant aux élections législatives de 1885, dans l'Ardèche. Mais il échoua.
Il renouvela cette tentative à Paris dans le secteur où il était installé (17e arrondissement). Il fut battu par le docteur Marmotan.
Mais en 1896 il réussit à se faire élire conseiller municipal de ce même arrondissement (quartier de Chaillot). Il siégea naturellement parmi les radicaux et son activité à l'Hôtel de Ville fut intense.
Il s'occupa du Métropolitain, de l'Assistance publique, de la prophylaxie de la tuberculose dans les hôpitaux et dans l'armée; il concrétisa les rapports existant entre l'Université de Paris et le conseil municipal en obtenant la création par cette assemblée de chaires magistrales entretenues par la ville de Paris. Il prit l'initiative d'un voeu tendant à ne pas exclure les étrangers de la Faculté de médecine, qui fut satisfait peu de temps après.
Il était élu en 1898 Vice-Président du conseil municipal de Paris.
Il revint alors dans l'Ardèche pour poser sa candidature aux élections législatives de 1898 au siège laissé vacant par le décès de M. Dindeau dans la 2e circonscription de Privas. Il fut élu au 1er tour de scrutin le 8 mai 1898. Inscrit au groupe radical-socialiste, il siégea à la Commission de décentralisation, à la Commission du commerce et de l'industrie, à la Commission de l'amnistie, à la Commission des voies navigables et ports maritimes, et à la Commission du budget pour l'exercice 1902. Il prit une part active aux travaux parlementaires, participant aux débats les plus divers, notamment : création d'une chaire de clinique gynécologique à la Faculté de médecine de Paris (1899); réforme des octrois (1899); impôt sur le revenu (1900) ; régime des boissons (1900) ; régularisation des dépenses de l'expédition de Chine (1901); encouragement aux pêches maritimes (1902); répression de la corruption électorale (1902).
Réélu au premier tour de scrutin aux élections générales du 27 avril 1902, son activité parlementaire ne se ralentit pas. Il appartint à la Commission des patentes, à celle des assurances et rentes viagères, à celle du budget pour les exercices 1902 et 1904, à celle des chemins de fer et travaux publics, et à celle du commerce et de l'industrie. Il intervint notamment sur : l'Exposition internationale de Saint-Louis (1902, 1903, 1904. 1906) ; la codification de la propriété industrielle (1903); le monopole de l'alcool (1903); le monopole du raffinage du pétrole (1903); l'incident soulevé par Jaurès à propos de l'affaire Dreyfus, au Collège de France (1903); les lendemains des fêtes légales tombant un dimanche (1904); l'établissement d'un chemin de fer du Puy à Nieigle-Prades (1906).
Il fut réélu le 20 mai 1906 au 2ème tour de scrutin, le premier tour ayant eu lieu le 6 mai. Au cours de cette législature il fut élu membre de la Commission du commerce et de l'industrie. On eut maintes occasions de l'entendre et principalement sur : les récompenses à décerner à l'occasion de l'Exposition de Saint-Louis (1906); l'impôt sur les spécialités pharmaceutiques (1906) ; les écoles pratiques (1908) ; l'institut de médecine coloniale (1908); la création d'une chaire de thérapeutique et d'hygiène coloniale à la Faculté de médecine de Paris (1910).
Ses électeurs lui renouvelèrent son mandat aux élections générales des 24 avril et 8 mai 1910, au 2e tour de scrutin; il retrouva son siège à la Commission du commerce et de l'industrie et siégea en outre à la Commission supérieure de la Caisse nationale des retraites pour la vieillesse; mais il n'eut pas l'occasion d'intervenir. En effet, un siège de Sénateur se trouva vacant dans l'Ardèche par suite du décès le 20 juillet 1910, de M. Pradal. Il brigua ce siège et l'emporta à l'élection partielle du 2 octobre 1910. Le 9 décembre suivant il se démettait de son mandat de Député.
Il se fit inscrire au groupe de la gauche démocratique du Sénat, et son mandat lui ayant été renouvelé le 7 janvier 1912, il le conserva jusqu'à sa mort qui survint en 1918.
Il prit une part active aux travaux de la Haute Assemblée, notamment en qualité de rapporteur du budget des Chemins de fer de l'Etat, et se vit attribuer en 1912 un poste de secrétaire qu'il conserva jusqu'en 1917.
Pendant la guerre de 1914-1918, il rapporta le budget du Service de santé militaire que sa compétence en la matière, réussit à améliorer considérablement. Il fut, dès octobre 1914, l'animateur en même temps que le vice-président de l'Office des produits chimiques et pharmaceutiques, organisme qui s'avérait indispensable pour parer à la crise qui sévissait dans ces deux industries, l'Allemagne ayant été jusqu'à la guerre notre fournisseur à peu près exclusif de ces produits.
Mais mention spéciale doit être faite de l'effort persévérant qu'il accomplit tout au long de sa carrière politique pour la création et l'organisation de l'enseignement technique. Tant à la Chambre des Députés qu'au Sénat il entreprit des enquêtes, rédigea des rapports qui témoignent de la conviction où il était, qu'il fallait créer et organiser cet enseignement.
Les mesures qu'il préconisait furent votées par la Chambre pendant la guerre, par le Sénat quelque temps après sa disparition. Ce fut la « Loi Astier » qui est encore à l'heure actuelle la charte de l'enseignement technique.
Décédé en cours de mandat, le 6 mars 1918, son éloge funèbre fut prononcé au Sénat, par M. Antonin Dubost, Président, à la séance du 7 mars.
Il était maire d'Aubignas, sa ville natale, conseiller général et président de l'assemblée départementale de l'Ardèche, et dirigeait le journal La France de Bordeaux et du Sud-Ouest.
Un monument a été érigé à sa mémoire au Teil (Ardèche), le 12 octobre 1924.
Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaire
de Placide ASTIER
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