M. le président. La parole est à M. Bernard Vera, sur l'article.
M. Bernard Vera. L’article 7, qui constitue l’article d’équilibre du présent projet de loi de finances rectificative, appelle quelques observations.
Tout d’abord, il consacre l’aggravation du déficit de l’État avec une déperdition sensible de recettes fiscales, notamment au chapitre des rentrées de taxe sur la valeur ajoutée ainsi que d’impôt sur les sociétés.
L’article d’équilibre porte également sur l’évolution des besoins de financement de l’État, évolution qui, en 2009, aura été assez spectaculaire. En effet, dans le texte de l’article 70 de la loi de finances initiale, les besoins de financement de l’État étaient notamment pourvus par émission de titres de long et moyen termes pour un montant de 135 milliards d’euros et par une variation des bons du Trésor de court terme pour un montant de 20,9 milliards d’euros.
Notons que les 135 milliards d’éléments de dette de moyen et long termes étaient mobilisés pour produire des dépenses d’investissement de moins de 15 milliards d’euros.
Dans le texte de l’article 7, comme les besoins de financement de l’État ont dépassé 250 milliards d’euros, le niveau des émissions autorisées aura considérablement augmenté.
S’agissant des titres de moyen et long termes, le montant des autorisations est passé à 165 milliards d’euros, soit une progression de plus de 20 % par rapport au niveau initial. Quant aux bons de court terme, ils sont passés de moins de 21 milliards d’euros à près de 63 milliards d’euros, c’est-à-dire trois fois plus.
Cela signifie que l’article 7 consacre le recours à cette nouvelle forme de « planche à billets » que constituent les bons du Trésor sur formule.
Ainsi, l’État doit faire face à ses besoins de trésorerie avec des instruments financiers levés à titre onéreux.
Force nous est de constater que l’aggravation de la dette publique et des déficits publics, en grande partie provoqués par les politiques incitatives qui font porter sur les comptes publics ce qui devrait procéder de l’endettement des entreprises, est aujourd’hui largement « vassalisée » par les marchés financiers. Ces marchés ont fait des transactions sur produits obligataires le véritable « fonds de roulement » de leur activité. Cela représente un coût pour la collectivité, qui se traduit par une réduction de la dépense publique et des suppressions d’emplois.
Quelques mots, enfin, sur le devenir du grand emprunt, qui ne représente que 3 % de l’encours de la dette actuelle de l’État. Il apparaît, au fil de la réflexion, de plus en plus comme le vecteur de nouvelles réductions de dépenses publiques, notamment en matière de dépenses d’équipement. C’est ainsi, monsieur le ministre, que nous traduisons vos propos, avant même que les priorités du grand emprunt n’aient été annoncées, et c’est ainsi que nous comprenons l’appel du pied aux financements croisés du secteur privé.
Tout cela ne nous paraît pas constituer une réponse aux besoins de la collectivité, sinon pour confier au privé les quelques créneaux d’activité susceptibles, au sein du secteur public, de lui assurer un minimum de rentabilité.
Permettez-nous d’ailleurs de trouver pour le moins surprenant que la réalisation de grandes infrastructures de transport ne constitue pas un objectif prioritaire du grand emprunt, pas plus que la conduite d’un effort particulier en direction de la construction de logements adaptés à la demande, aux normes environnementales et aux exigences du temps.
M. le président. L'amendement n° 205, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :
Dans l'état A, modifier les évaluations de recettes comme suit :
3. Prélèvements sur les recettes de l'État
31. Prélèvements sur les recettes de l'État au profit des collectivités territoriales
Ligne 3101 Prélèvement sur les recettes de l'État au titre de la dotation globale de fonctionnement
Abonder de 50 000 000 euros
Ligne 3102 Prélèvement sur les recettes de l'État du produit des amendes forfaitaires de la police de la circulation et des radars automatiques
Minorer de 100 000 000 euros
Ligne 3105 Prélèvement sur les recettes de l'État au titre de la dotation de compensation de la taxe professionnelle
Abonder de 20 440 000 euros
Ligne 3107 Prélèvement sur les recettes de l'État au titre de la compensation d'exonérations relatives à la fiscalité locale
Abonder de 13 034 000 euros
Ligne 3114 Compensation d'exonération au titre de la réduction de la fraction des recettes prises en compte dans les bases de taxe professionnelle des titulaires de bénéfices non commerciaux
Abonder de 9 606 000 euros
Ligne 3115 Compensation d'exonération de la taxe foncière relative au non bâti agricole (hors la Corse)
Abonder de 6 920 000 euros
La parole est à M. le ministre.
M. Éric Woerth, ministre. Cet amendement de fin de première partie, qui porte sur les prélèvements sur les recettes de l’État au profit des collectivités territoriales en 2009, tire les conséquences sur l’état A des votes intervenus l’an dernier. Ceux-ci ont eu pour effet de prélever 100 millions sur le produit des amendes de 2008 et d’en affecter une moitié au solde de la dotation d’aménagement de la dotation globale de fonctionnement mise en répartition en 2009, l’autre moitié servant à abonder les compensations d’exonérations de fiscalité locale versées en 2009.
Il s’agit de traduire aujourd’hui ces modifications dans la répartition des prélèvements sur recettes en 2009. Cette écriture de régularisation est sans incidence sur le montant du produit des amendes réparti au titre de 2009.
À l’issue de la première partie du projet de loi de finances rectificative, le solde budgétaire est inchangé, s’établissant à 140,9 milliards d’euros. Il n’est donc pas nécessaire de modifier le tableau d’équilibre.
M. le président. Quel est l’avis de la commission ?
M. Philippe Marini, rapporteur général de la commission des finances. Il s’agit effectivement d’un amendement de conséquence, auquel la commission est favorable.
M. le président. Je mets aux voix l'ensemble de l’article 7 et de l’état A annexé, modifié.
(L'article 7 et l’état A sont adoptés.)
M. le président. Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l’ensemble de la première partie du projet de loi de finances rectificative pour 2009.
Afin que, dans les circonstances présentes, les choses soient parfaitement claires dans l’esprit de chacun (Sourires.), je rappelle que, en application de l’article 47 bis du règlement, lorsque le Sénat n’adopte pas la première partie d’un projet de loi de finances, l’ensemble du projet de loi est considéré comme rejeté.
(La première partie du projet de loi de finances rectificative pour 2009 est adoptée.)
SECONDE PARTIE
MOYENS DES POLITIQUES PUBLIQUES ET DISPOSITIONS SPÉCIALES
TITRE IER
AUTORISATIONS BUDGÉTAIRES POUR 2009
CRÉDITS DES MISSIONS
Article 8 et état B
I. – Il est ouvert aux ministres, pour 2009, au titre du budget général, des autorisations d’engagement et des crédits de paiement supplémentaires s’élevant respectivement aux montants de 16 133 532 173 € et de 16 159 548 652 €, conformément à la répartition par mission donnée à l’état B annexé à la présente loi.
II. – Il est annulé, au titre du budget général, pour 2009, des autorisations d’engagement et des crédits de paiement s’élevant respectivement aux montants de 6 285 047 722 € et de 6 309 579 652 €, conformément à la répartition par mission donnée à l’état B annexé à la présente loi.
État B
RÉPARTITION DES CRÉDITS POUR 2009 OUVERTS ET ANNULÉS, PAR MISSION ET PROGRAMME, AU TITRE DU BUDGET GÉNÉRAL
BUDGET GÉNÉRAL
(En euros) |
||||
Intitulés de mission et de programme |
Autorisations d’engagement supplémentaires ouvertes |
Créditsde paiement supplémentaires ouverts |
Autorisations d’engagement annulées |
Crédits de paiement annulés |
Action extérieure de l’État |
86 870 000 |
86 870 000 |
1 655 868 |
1 655 868 |
Action de la France en Europe et dans le monde |
84 000 000 |
84 000 000 |
||
Rayonnement culturel et scientifique |
2 870 000 |
2 870 000 |
1 545 868 |
1 545 868 |
Dont titre 2 |
1 545 868 |
1 545 868 |
||
Français à l’étranger et affaires consulaires |
110 000 |
110 000 |
||
Administration générale et territoriale de l’État |
45 623 194 |
45 623 194 |
44 876 902 |
49 110 347 |
Administration territoriale |
27 080 807 |
31 287 619 |
||
Dont titre 2 |
6 987 194 |
6 987 194 |
||
Administration territoriale : expérimentations Chorus |
262 148 |
329 516 |
||
Vie politique, cultuelle et associative |
16 011 973 |
15 971 238 |
||
Dont titre 2 |
12 000 000 |
12 000 000 |
||
Conduite et pilotage des politiques de l’intérieur |
45 623 194 |
45 623 194 |
1 521 974 |
1 521 974 |
Dont titre 2 |
1 521 974 |
1 521 974 |
||
Agriculture, pêche, alimentation, forêt et affaires rurales |
638 455 170 |
638 455 170 |
||
Économie et développement durable de l’agriculture, de la pêche et des territoires |
559 455 170 |
559 455 170 |
||
Forêt |
19 000 000 |
19 000 000 |
||
Sécurité et qualité sanitaires de l’alimentation |
60 000 000 |
60 000 000 |
||
Aide publique au développement |
41 475 000 |
64 705 000 |
4 588 591 |
4 588 591 |
Solidarité à l’égard des pays en développement |
41 475 000 |
64 705 000 |
4 488 591 |
4 488 591 |
Dont titre 2 |
4 488 591 |
4 488 591 |
||
Développement solidaire et migrations |
100 000 |
100 000 |
||
Anciens combattants, mémoire et liens avec la Nation |
22 160 775 |
21 434 803 |
||
Indemnisation des victimes des persécutions antisémites et des actes de barbarie pendant la seconde guerre mondiale |
22 160 775 |
21 434 803 |
||
Conseil et contrôle de l’État |
5 800 000 |
5 800 000 |
||
Conseil d’État et autres juridictions administratives |
1 300 000 |
1 300 000 |
||
Dont titre 2 |
1 300 000 |
1 300 000 |
||
Cour des comptes et autres juridictions financières |
4 500 000 |
4 500 000 |
||
Dont titre 2 |
4 500 000 |
4 500 000 |
||
Culture |
33 992 881 |
38 028 933 |
4 665 229 |
11 339 073 |
Patrimoines |
26 153 895 |
28 610 447 |
||
Création |
7 788 486 |
9 418 486 |
||
Transmission des savoirs et démocratisation de la culture |
50 500 |
4 665 229 |
11 339 073 |
|
Dont titre 2 |
4 665 229 |
4 665 229 |
||
Défense |
128 840 000 |
223 000 000 |
||
Environnement et prospective de la politique de défense |
8 300 000 |
|||
Préparation et emploi des forces |
500 000 |
|||
Soutien de la politique de la défense |
140 000 |
|||
Équipement des forces |
119 900 000 |
223 000 000 |
||
Direction de l’action du Gouvernement |
620 523 |
28 961 279 |
||
Coordination du travail gouvernemental |
620 523 |
1 117 506 |
||
Dont titre 2 |
620 523 |
620 523 |
||
Présidence française de l’Union européenne |
27 000 000 |
|||
Protection des droits et libertés |
843 773 |
|||
Écologie, développement et aménagement durables |
7 200 000 |
7 200 000 |
431 715 177 |
191 471 690 |
Infrastructures et services de transports |
315 000 000 |
94 171 094 |
||
Sécurité et circulation routières |
1 137 185 |
1 310 000 |
||
Sécurité et affaires maritimes |
23 775 980 |
20 630 000 |
||
Météorologie |
3 200 000 |
3 200 000 |
||
Urbanisme, paysages, eau et biodiversité |
9 000 000 |
11 200 000 |
||
Information géographique et cartographique |
4 000 000 |
4 000 000 |
||
Prévention des risques |
19 070 019 |
1 732 565 |
||
Dont titre 2 |
181 542 |
181 542 |
||
Énergie et après-mines |
3 208 229 |
1 904 267 |
||
Conduite et pilotage des politiques de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de l’aménagement du territoire |
60 523 764 |
60 523 764 |
||
Dont titre 2 |
60 523 764 |
60 523 764 |
||
Économie |
104 471 518 |
99 626 965 |
9 245 641 |
10 999 135 |
Développement des entreprises et de l’emploi |
80 038 801 |
75 778 791 |
||
Tourisme |
1 904 736 |
4 074 673 |
||
Statistiques et études économiques |
7 340 905 |
6 924 462 |
||
Dont titre 2 |
6 924 462 |
6 924 462 |
||
Stratégie économique et fiscale |
24 432 717 |
23 848 174 |
||
Engagements financiers de l’État |
5 109 749 243 |
5 109 749 243 |
||
Charge de la dette et trésorerie de l’État (crédits évaluatifs) |
5 104 239 243 |
5 104 239 243 |
||
Majoration de rentes |
5 510 000 |
5 510 000 |
||
Enseignement scolaire |
7 391 616 |
7 494 736 |
8 400 000 |
|
Vie de l’élève |
7 494 736 |
8 400 000 |
||
Enseignement technique agricole (ligne nouvelle) |
7 391 616 |
|||
Gestion des finances publiques et des ressources humaines |
42 980 291 |
29 500 000 |
260 572 040 |
47 094 791 |
Gestion fiscale et financière de l’État et du secteur public local |
22 399 285 |
27 216 010 |
||
Gestion fiscale et financière de l’État et du secteur public local : expérimentations Chorus |
421 717 |
462 058 |
||
Stratégie des finances publiques et modernisation de l’État |
42 980 291 |
29 500 000 |
5 800 000 |
5 800 000 |
Dont titre 2 |
5 800 000 |
5 800 000 |
||
Conduite et pilotage des politiques économique et financière |
18 980 291 |
|||
Facilitation et sécurisation des échanges |
4 970 747 |
5 616 723 |
||
Fonction publique |
208 000 000 |
8 000 000 |
||
Immigration, asile et intégration |
8 000 000 |
8 000 000 |
||
Immigration et asile |
8 000 000 |
8 000 000 |
||
Justice |
233 228 955 |
69 234 424 |
102 400 474 |
|
Justice judiciaire |
216 936 345 |
69 234 424 |
||
Administration pénitentiaire |
90 764 997 |
|||
Accès au droit et à la justice |
16 292 610 |
|||
Conduite et pilotage de la politique de la justice : expérimentations Chorus |
11 635 477 |
|||
Médias |
22 718 039 |
27 565 186 |
15 000 000 |
15 000 000 |
Presse |
7 718 039 |
12 565 186 |
||
Soutien à l’expression radiophonique locale |
1 100 000 |
1 100 000 |
||
Contribution au financement de l’audiovisuel public |
15 000 000 |
15 000 000 |
||
Action audiovisuelle extérieure |
13 900 000 |
13 900 000 |
||
Outre-mer |
564 898 033 |
567 298 033 |
||
Emploi outre-mer |
519 398 033 |
517 298 033 |
||
Conditions de vie outre-mer |
45 500 000 |
50 000 000 |
||
Plan de relance de l’économie |
339 500 000 |
348 000 000 |
348 000 000 |
|
Programme exceptionnel d’investissement public |
175 000 000 |
|||
Soutien exceptionnel à l’activité économique et à l’emploi |
155 500 000 |
348 000 000 |
||
Effort exceptionnel en faveur du logement et de la solidarité |
184 000 000 |
173 000 000 |
||
Politique des territoires |
616 218 |
5 271 811 |
||
Impulsion et coordination de la politique d’aménagement du territoire |
616 218 |
5 271 811 |
||
Dont titre 2 |
616 218 |
616 218 |
||
Provisions |
2 911 000 |
2 911 000 |
||
Dépenses accidentelles et imprévisibles |
2 911 000 |
2 911 000 |
||
Recherche et enseignement supérieur |
57 033 158 |
92 359 996 |
||
Vie étudiante |
||||
Recherches scientifiques et technologiques pluridisciplinaires |
30 300 000 |
30 300 000 |
||
Recherche dans le domaine de la gestion des milieux et des ressources |
1 784 142 |
1 300 000 |
||
Recherche spatiale |
8 942 084 |
8 700 000 |
||
Recherche dans le domaine des risques et des pollutions |
5 307 886 |
4 372 046 |
||
Recherche dans le domaine de l’énergie |
2 950 250 |
2 236 307 |
||
Recherche et enseignement supérieur en matière économique et industrielle |
4 331 |
38 301 097 |
||
Recherche dans le domaine des transports, de l’équipement et de l’habitat |
3 568 640 |
2 974 721 |
||
Recherche culturelle et culture scientifique |
4 175 825 |
4 175 825 |
||
Dont titre 2 |
4 175 825 |
4 175 825 |
||
Régimes sociaux et de retraite |
1 400 000 |
1 400 000 |
47 156 146 |
47 156 146 |
Régimes sociaux et de retraite des transports terrestres |
39 647 146 |
39 647 146 |
||
Régimes de retraite et de sécurité sociale des marins |
7 400 000 |
7 400 000 |
||
Régime de retraite des mines, de la SEITA et divers |
1 400 000 |
1 400 000 |
109 000 |
109 000 |
Dont titre 2 |
1 349 144 |
1 349 144 |
109 000 |
109 000 |
Relations avec les collectivités territoriales |
13 730 083 |
19 171 897 |
||
Concours financiers aux départements (ligne nouvelle) |
1 349 144 |
1 349 144 |
||
Concours financiers aux régions |
5 080 010 |
5 080 010 |
||
Concours spécifiques et administration |
7 300 929 |
12 742 743 |
||
Remboursements et dégrèvements |
11 086 880 000 |
11 086 880 000 |
||
Remboursements et dégrèvements d’impôts d’État (crédits évaluatifs) |
10 351 880 000 |
10 351 880 000 |
||
Remboursements et dégrèvements d’impôts locaux (crédits évaluatifs) |
735 000 000 |
735 000 000 |
||
Santé |
582 814 983 |
663 414 983 |
1 379 000 |
2 983 000 |
Prévention et sécurité sanitaire |
204 300 000 |
284 900 000 |
||
Offre de soins et qualité du système de soins |
1 379 000 |
2 983 000 |
||
Protection maladie |
378 514 983 |
378 514 983 |
||
Sécurité |
30 248 274 |
13 588 504 |
23 320 000 |
23 320 000 |
Police nationale |
28 178 274 |
11 008 504 |
||
Gendarmerie nationale |
2 070 000 |
2 580 000 |
23 320 000 |
23 320 000 |
Dont titre 2 |
23 320 000 |
23 320 000 |
||
Sécurité civile |
68 700 000 |
68 700 000 |
||
Intervention des services opérationnels |
8 700 000 |
8 700 000 |
||
Coordination des moyens de secours |
60 000 000 |
60 000 000 |
||
Solidarité, insertion et égalité des chances |
437 976 936 |
437 976 936 |
140 189 488 |
140 184 467 |
Lutte contre la pauvreté : revenu de solidarité active et expérimentations sociales |
137 985 145 |
137 985 145 |
||
Actions en faveur des familles vulnérables |
80 109 420 |
80 109 420 |
||
Handicap et dépendance |
344 876 594 |
344 876 594 |
||
Égalité entre les hommes et les femmes |
1 282 305 |
1 277 284 |
||
Dont titre 2 |
1 057 176 |
1 057 176 |
||
Conduite et soutien des politiques sanitaires et sociales |
12 990 922 |
12 990 922 |
922 038 |
922 038 |
Dont titre 2 |
922 038 |
922 038 |
||
Sport, jeunesse et vie associative |
20 060 936 |
16 510 150 |
10 128 619 |
10 997 725 |
Sport |
20 060 936 |
16 510 150 |
||
Jeunesse et vie associative |
4 929 789 |
4 956 739 |
||
Conduite et pilotage de la politique du sport, de la jeunesse et de la vie associative |
5 198 830 |
6 040 986 |
||
Dont titre 2 |
5 000 000 |
5 000 000 |
||
Travail et emploi |
970 962 001 |
970 962 001 |
3 000 000 |
138 340 458 |
Accès et retour à l’emploi |
135 340 458 |
|||
Accompagnement des mutations économiques et développement de l’emploi |
970 962 001 |
970 962 001 |
||
Conception, gestion et évaluation des politiques de l’emploi et du travail |
3 000 000 |
3 000 000 |
||
Dont titre 2 |
3 000 000 |
3 000 000 |
||
Ville et logement |
600 345 104 |
599 010 857 |
929 669 |
13 885 032 |
Prévention de l’exclusion et insertion des personnes vulnérables |
32 869 015 |
32 869 015 |
||
Politique de la ville |
8 771 639 |
7 437 392 |
||
Aide à l’accès au logement |
558 704 450 |
558 704 450 |
||
Développement et amélioration de l’offre de logement |
929 669 |
13 885 032 |
||
Dont titre 2 |
929 669 |
929 669 |
||
Totaux |
16 133 532 173 |
16 159 548 652 |
6 285 047 722 |
6 309 579 652 |
M. le président. La parole est à Mme Nicole Borvo Cohen-Seat, sur l'article.
Mme Nicole Borvo Cohen-Seat. Monsieur le président, mon intervention va vous paraître quelque peu décalée. Elle vise à obtenir une réponse que je n’ai pas eue jusqu’à présent et porte sur le tribunal de grande instance de Paris, qu’on évoque souvent pour dénoncer le triste état dans lequel se trouve son dépôt, appelé de manière très significative la « souricière »… Mais ce n’est pas le sujet que souhaite aborder en cet instant.
Mon propos porte sur les conséquences de la future construction d’un tribunal de grande instance dans le XVIIe arrondissement. D’après ce qui nous a été dit, j’ai cru comprendre que l’État allait, de ce fait, rendre à la ville de Paris des locaux actuellement utilisés pour accueillir les tribunaux d’instance dans les mairies d’arrondissement. Que vont donc devenir les tribunaux d’instance ?
Je rappelle rapidement que les tribunaux d’instance rendent une justice de proximité, traitant des tutelles et curatelles, des contentieux électoraux, des contentieux en matière d’élections professionnelles, des régimes de protection des mineurs, du surendettement, etc. Or, pour les personnes âgées, handicapées, en grande difficulté sociale, la proximité n’est pas un vain mot !
Au moment de l’établissement de la nouvelle carte judiciaire, qui a amené à diminuer le nombre de tribunaux d’instance, il n’a jamais été question, dans les déclarations de la ministre de la justice de l’époque, d’une suppression des tribunaux d’instance parisiens. Néanmoins, lorsque, le 27 novembre dernier, à l’occasion de l’examen des crédits de la mission « Justice », j’ai interpellé le Gouvernement à ce sujet, je n’ai pas obtenu de réponse.
Par conséquent, je me permets de réitérer ma demande : est-il dans l’intention du Gouvernement de profiter du déplacement du futur TGI de Paris pour supprimer les tribunaux d’instance et concentrer l’instance – grande instance et instance – dans la future cité judiciaire située dans le XVIIe arrondissement ?
Monsieur le ministre, je vous serais reconnaissante de me répondre. Cette question intéresse beaucoup de Parisiens et les élus de la majorité du Conseil de Paris, qui ont voté pour le maintien des tribunaux d’instance parisiens.
M. le président. L'amendement n° 171, présenté par M. Foucaud, Mme Beaufils, M. Vera et les membres du groupe Communiste, Républicain, Citoyen et des Sénateurs du Parti de Gauche, est ainsi libellé :
Alinéa 2
Supprimer cet alinéa.
La parole est à M. Thierry Foucaud.
M. Thierry Foucaud. Cet article 8 relatif aux ouvertures et aux annulations de crédits budgétaires est, pour nous, l’occasion de revenir sur les procédures budgétaires mises en œuvre à l’occasion de ce collectif.
Si l’on s’en tient à la lettre de l’article 8, on peut avoir une impression trompeuse. En effet, le montant des ouvertures de crédits est de 16 164 millions d’euros et celui des annulations de 6 314 millions d’euros, le tout en crédits de paiement.
Habitués que nous sommes à constater la contraction de la dépense publique, nous serions d’un seul coup placés devant une progression des crédits budgétaires, toujours en crédits de paiement, de 9 850 millions d’euros !
Mais la vérité est un peu plus « prosaïque » : il est ouvert pour 10 352 millions d’euros de dépenses au titre des seuls remboursements et dégrèvements imputables aux orientations du plan de relance – remboursement par anticipation de certains acomptes fiscaux considérés comme supérieurs à la cotisation due – et aux effets de la crise – contraction du produit de l’impôt sur les sociétés et de celui de la TVA.
Pour l’essentiel, cela signifie que c’est au travers d’annulations de crédits que certains postes budgétaires sont aujourd’hui réalimentés. Tel est, en tous les cas, notre analyse. Au passage, il est possible que le Gouvernement en profite pour réduire tranquillement le volume des crédits votés par le Parlement et l’adapter à sa guise !
Relevons d’ailleurs que les opérations décrites à l’état B présentent, pour une bonne part, les mêmes défauts que d’habitude. En effet, s’il semble établi que les annulations de crédits procèdent, pour l’essentiel, de la simple annulation des « réserves de précaution » – ce qui peut soulever la question de l’existence de telles réserves soumises tous les ans, dans ces collectifs, à la même annulation –, il n’en est pas de même pour les ouvertures.
Dans ce cas, il s’agit bien souvent, soit d’abonder des lignes budgétaires manifestement sous-alimentées – je ne prendrai que l’exemple des versements de l’État au fonds national d’aide au logement qui apurent en partie le retard des versements passés et ajustent la contribution de l’État aux besoins constatés –, soit de répondre à quelques priorités du moment, dont la logique n’est fondée que sur la seule opportunité conjoncturelle.
Ainsi va-t-on inscrire plus de 280 millions d’euros pour acheter des vaccins contre la pandémie grippale, alors même qu’une bonne part du coût de la campagne de vaccination contre le virus A/H1N1 est prise en charge par les organismes mutualistes.
De tels mouvements attestent l’imparfaite prévision des dépenses budgétaires. On peut d’ailleurs se demander si une telle imperfection est vraiment involontaire. En effet, ne pourrait-elle être évitée grâce à une plus grande sincérité dans la présentation initiale des comptes ?
M. le président. Quel est l’avis de la commission ?
M. Philippe Marini, rapporteur général de la commission des finances. La perspective de la commission n’est pas vraiment la même que celle du groupe CRC-SPG. Nous, lorsque nous voyons arriver des annulations de crédits, nous sommes plutôt contents parce qu’elles contribuent à réduire un déficit budgétaire trop élevé, tandis que vous, vous vous en inquiétez !
Mme Nicole Borvo Cohen-Seat. Cela dépend de ce sur quoi portent ces annulations !
M. Philippe Marini, rapporteur général de la commission des finances. Ce qui importe, c’est le chiffre total ! Or le déficit est globalement beaucoup trop élevé !
La commission est donc défavorable à cet amendement.
M. le président. Quel est l’avis du Gouvernement ?
M. Éric Woerth, ministre. En réalité, il faudrait prévoir bien d’autres annulations de crédits !
Monsieur Foucaud, je m’étonne un peu que vous ayez déposé un tel amendement. En effet, en annulant les intérêts d’emprunt inutiles, on gage clairement un certain nombre de dépenses supplémentaires. Par conséquent, cet amendement ne peut absolument pas recevoir notre soutien.
Par ailleurs, madame Borvo Cohen-Seat, j’en suis désolé, mais je ne suis pas en mesure d’apporter une réponse à la question que vous avez posée tout à l'heure.