SEANCE DU 8 OCTOBRE 2002
M. le président.
La parole est à M. Bernard Piras, auteur de la question n° 31, adressée à M.
le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.
M. Bernard Piras.
Madame la ministre déléguée à l'industrie, je souhaite attirer votre attention
sur les conséquences budgétaires pour les communes de l'entretien des routes
communales.
En effet, les travaux d'entretien de la voirie sont classés en grande partie
en dépenses de fonctionnement et, à ce titre, soumis à la taxe sur la valeur
ajoutée, sans récupération possible. Cette procédure augmente notablement leur
coût.
Certains de ces travaux, tels que, par exemple, le renouvellement des
revêtements de bitume, sont effectués tous les huit à dix ans, et sont pourtant
considérés comme des travaux de fonctionnement.
Cette incohérence est fortement préjudiciable pour les communes, notamment
celles de petite taille, qui possèdent par ailleurs un réseau communal de
voirie important à entretenir.
La récupération de la TVA soulagerait fortement les budgets communaux dont
l'équilibre est de plus en plus difficile à trouver.
J'aimerais donc savoir si vous envisagez de modifier rapidement la
réglementation applicable en la matière, les élus locaux étant très préoccupés
par ce dossier.
M. le président.
La parole est à Mme la ministre déléguée.
Mme Nicole Fontaine,
ministre déléguée à l'industrie.
Monsieur le sénateur, votre
préoccupation est tout à fait compréhensible.
Je rappelle que, en matière de TVA, seule est déductible la taxe qui grève les
dépenses exposées par un assujetti pour les besoins de ses activités imposables
à cet impôt. Aucun droit à déduction ne peut donc être reconnu à une commune au
titre de la taxe afférente aux dépenses qu'elle supporte pour l'entretien de la
voirie publique, puisque ces dépenses ne concourent pas à la réalisation d'une
activité entrant dans le champ d'application de la TVA.
Les travaux de réfection de la voirie publique ne sont pas non plus éligibles
au fonds de compensation pour la taxe sur la valeur ajoutée, le FCTVA, qui
concerne les seules dépenses d'investissement.
En effet, ces travaux, dans la mesure où ils ne modifient pas les tracés ou
les profils de la chaussée, ont pour seul objet de maintenir ou de rétablir la
qualité superficielle de la voirie et relèvent donc de la section de
fonctionnement.
Le Gouvernement n'envisage pas de modifier la réglementation en vigueur sur ce
point, qui aboutit à exclure du FCTVA, par principe, les dépenses concernant
cette dernière section, notamment en ce qui concerne les travaux de réfection
et de renforcement des revêtements de la voirie.
Cela étant, les concours de l'Etat aux collectivités locales doivent
permettre, en particulier aux plus petites d'entre elles, de faire face à leurs
dépenses de fonctionnement, notamment dans le domaine de l'entretien du domaine
communal qui représente habituellement, vous le savez, un poste de dépenses,
qui est très important.
L'effort financier global de l'Etat en faveur des collectivités locales a
ainsi progressé de 6,5 %, à périmètre constant, en 2002. Dans ce cadre, la
progression de la fraction forfaitaire de la dotation globale de fonctionnement
et de la dotation de solidarité rurale de l'Etat reste dynamique, avec
respectivement 2,4 % et 6,1 % en 2002.
M. le président.
La parole est à M. Bernard Piras.
M. Bernard Piras.
Madame la ministre, vous serez interpellée fréquemment, vous et vos collègues,
sur ce sujet.
Vous soulignez l'effort que l'Etat a consenti ces derniers temps, mais il
couvre l'augmentation du coût de la vie.
C'est à effort constant que vous avez raisonné, mais je souhaiterais que l'on
prenne réellement en compte ce qui relève de l'entretien, du fonctionnement et
de l'investissement car, à mon sens, refaire une voirie tous les huit ans ne
constitue pas de l'entretien et devrait être considéré comme des travaux
d'investissement.
Je vous demande donc d'étudier cette réglementation et d'essayer de convaincre
vos collègues de la modifier, parce que nous vous interpellerons fréquemment
sur ce point.
RECONDUCTION DU MÉCANISME DE TVA RÉDUITE
SUR LES TRAVAUX D'ENTRETIEN
ET D'AMÉLIORATION DES LOGEMENTS