SEANCE DU 23 JANVIER 2002
M. le président.
L'amendement n° 156 rectifié, présenté par M. Hoeffel, au nom de la commission
des lois, est ainsi libellé :
« Après l'article 58
quinquies
, insérer un article additionnel ainsi
rédigé :
« I. - Le premier alinéa de l'article L. 151-2 du code de la voirie routière
est remplacé par deux alinéas ainsi rédigés :
« Le caractère de route express est conféré à une route ou à une section de
route, existante ou à créer, par décret en Conseil d'Etat. S'il s'agit d'une
route nouvelle, ce décret peut, le cas échéant, emporter déclaration d'utilité
publique. Il est alors pris après enquête publique et avis des départements et
des communes dont le territoire est traversé par la route.
« Sur route express existante, les travaux de réalisation d'ouvrages annexes,
d'élargissement et de raccordement à d'autres voies publiques, peuvent être
réalisés et classés en route express par arrêté préfectoral si l'enquête
préalable à la déclaration de projet ou, le cas échéant, préalable à la
déclaration d'utilité publique a porté sur le classement et sur les conditions
de désenclavement des propriétés riveraines éventuellement concernées par une
modification de leurs conditions d'accès à une voie publique ».
« II. - Dans le deuxième alinéa de l'article L. 151-2 du code de la voirie
routière, les mots : "avis mentionnés à l'alinéa précédent" sont remplacés par
les mots : "avis mentionnés au premier alinéa" ».
La parole est à M. le rapporteur.
M. Daniel Hoeffel,
rapporteur.
L'actuel code de la voirie routière et la jurisprudence du
Conseil d'Etat prévoient que toute création et tout aménagement de voie express
font l'objet d'une déclaration d'utilité prise par décret en Conseil d'Etat.
Au titre de la déconcentration des procédures, il est donc proposé que seuls
les travaux de réalisation de routes express relèvent d'une déclaration
d'utilité publique prise par décret en Conseil d'Etat, les aménagements,
raccordements et élargissements relevant d'une déclaration d'utilité publique
prise par arrêté préfectoral.
L'adoption d'une telle disposition instaurerait une procédure identique pour
les autoroutes et les route express.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Yves Cochet,
ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement.
Favorable.
M. le président.
Je mets aux voix l'amendement n° 156 rectifié, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 58
quinquies
.
L'amendement n° 489 rectifié
bis,
présenté par MM. Vial, Fournier,
Braye, César, Doligé, Esneu, Ginésy, Goulet, Gournac, Gouteyron, Joyandet,
Ostermann et de Richemont, Mme Rozier, MM. Schosteck, Trillard, Vasselle,
Larcher et les membres du groupe du Rassemblement pour la République et
apparentés, est ainsi libellé :
« Après l'article 58
quinquies
, insérer un article additionnel ainsi
rédigé :
« Dans le dernier alinéa de l'article L. 122-2 du code de l'urbanisme, l'année
: "2002" est remplacée par l'année "2003". »
La parole est à M. Doligé.
M. Eric Doligé.
Nous proposons de reporter d'une année la mise en place des SCOT, qui posent
un problème extrêmement important à nos collectivités. Cette demande avait
d'ailleurs été présentée avant l'été à M. Gayssot par certains de nos
collègues, notamment par M. Gouteyron. M. le ministre des transports nous avait
alors répondu qu'il n'acceptait pas ce report, estimant que nous avions
largement le temps, d'ici à la fin de 2001, de mettre en place les SCOT. Mais
nous nous apercevons sur le terrain que c'est totalement impossible, sauf cas
exceptionnel.
Je constate également que les préfets nous demandent de ne pas nous presser,
car il n'y a pas urgence. Ils nous incitent à prendre le temps de la
réflexion.
Il serait peut-être bon de rendre légale notre manière de travailler, afin
d'éviter de nous voir imposer des obligations qui n'entreraient pas dans le
cadre de la discussion démocratique normale entre les collectivités et
l'Etat.
Voilà pourquoi nous demandons de remplacer l'année 2002 par l'année 2003.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Daniel Hoeffel,
rapporteur.
Cette proposition étant indispensable, la commission y est
favorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Yves Cochet,
ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement.
Si un tel
amendement était adopté, l'article L. 122-2 du code de l'urbanisme, qui est
entré en vigueur le 1er janvier dernier, cesserait de s'appliquer dans quelques
semaines, au moment de la promulgation de la loi dont nous débattons
actuellement. Ce serait, juridiquement, une situation assez compliquée.
Mais je veux vous rassurer : depuis le 1er janvier 2002, l'article L. 122-2
n'a pas eu d'effet négatif sur la constructibilité des terrains dans les
communes. Celles-ci peuvent en effet continuer d'appliquer leur plan
d'occupation des sols en attendant d'avoir défini le périmètre de leur futur
SCOT, de l'avoir modifié ou révisé. Il n'y aura donc pas de gel des
constructions, ni en zone U ni en zone NA.
La date du 1er janvier 2002 n'était pas une date butoir avant laquelle tout
aurait dû être arrêté, notamment les SCOT. Les collectivités locales peuvent
donc encore agir au cours des semaines et des mois qui viennent. Ainsi, lorsque
la commune est située dans le périmètre d'un futur SCOT pour lequel un EPCI ou
un syndicat mixte a été constitué, elle pourra ouvrir les zones nouvelles à
l'urbanisation sans attendre que le projet de schéma soit élaboré, à condition
d'obtenir l'accord de l'EPCI ou du syndicat mixte ; à l'inverse, lorsque la
commune n'est pas située dans un tel périmètre - soit parce qu'elle ne souhaite
peut-être pas participer à l'élaboration d'un tel schéma, soit parce que la
discussion du futur périmètre n'est pas achevée - l'ouverture à l'urbanisation
sera subordonnée à l'accord du préfet, après avis de la commission des sites et
de la chambre d'agriculture.
Il ne s'agit donc pas d'interdire toute extension urbaine, mais simplement de
vérifier que les projets d'extension répondent aux besoins de la commune, n'ont
pas d'incidence notable sur l'ensemble de l'agglomération et ne risquent pas de
perturber l'urbanisme des autres communes.
M. Gérard Braun.
Simplifions, simplifions !
M. Patrick Lassourd.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Lassourd.
M. Patrick Lassourd.
Je souhaite intervenir non pas au nom de la commission des affaires
économiques, mais parce que j'ai cosigné cet amendement.
Ce n'est pas tout à fait comme cela que les choses se passent, monsieur le
ministre ! Il s'agit bien d'une limitation de l'urbanisation des zones
naturelles, c'est-à-dire des zones II NA. La circulaire qui a été envoyée aux
préfets en juillet dernier précise bien que le préfet peut autoriser une
urbanisation à condition que le projet soit de dimension très réduite, qu'il ne
modifie pas l'économie générale de la commune et, qui plus est, qu'il n'empiète
pas sur le territoire des communes riveraines.
Il est évident que, s'il s'agit, par exemple, d'étendre un lotissement, les
élus n'auront pas laissé les terrains sur lesquels ils avaient de tels projets
en zone II NA ! Ils auront procédé préalablement à la modification de la
qualification de cette zone.
Le problème que l'on peut rencontrer est le suivant : si une entreprise veut
venir s'implanter dans une commune et, d'emblée, demande dix ou quinze
hectares, même s'il y a 200 à 400 emplois à la clé,...
M. Michel Mercier.
Très bien !
M. Michel Charasse.
C'est exact ! Très bon exemple !
M. Patrick Lassourd.
... la commune ne pourra pas l'accueillir, à cause de cette disposition.
Tout le reste, tout ce qui concerne l'urbanisation « banale » des communes ne
concerne évidemment pas les zones II NA, mais les zones I NA, afin que les élus
puissent faire ce qu'ils veulent.
En outre, le schéma de cohérence territoriale est, à mon avis, un document
très intéressant parce que c'est un document de projet, de développement.
Laissez les collectivités élaborer ce schéma convenablement, laissez-leur du
temps pour qu'elles puissent élaborer le projet d'une façon harmonieuse, afin
que ce soit véritablement un projet de « développement durable », expression
chère à vos oreilles, monsieur le ministre !
Si cette date n'est pas modifiée, vous allez inciter les élus à élaborer
rapidement un SCOT, à définir un périmètre et à prendre des décisions en
l'absence de tout projet. Cela irait à l'encontre de l'esprit du SCOT, et c'est
dommage.
M. Michel Mercier.
Très bien !
M. Patrick Lassourd.
C'est pourquoi je voterai des deux mains l'amendement de M. Doligé, que j'ai
cosigné.
M. Gérard Braun.
Cela fera deux voix !
(Sourires.)
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 489 rectifié
bis
.
M. Charles Revet.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Revet.
M. Charles Revet.
Je voudrais obtenir une précision M. le ministre.
Dois-je comprendre, monsieur le ministre, que, si des communes ou des
groupements de communes s'organisent, forment un EPCI ou tout autre organisme -
un syndicat mixte, par exemple - chargé d'établir un SCOT et qu'une des
communes ainsi regroupées souhaite réviser ou modifier son plan d'occupation
des sols, elle pourra le faire à partir du moment où elle obtient l'accord de
l'organisme chargé de l'établissement du SCOT sans attendre que le schéma soit
même engagé ?
(M. le ministre acquiesce.)
M. le président.
Je mets aux voix l'amendement n° 489 rectifié
bis
, accepté par la
commission et repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 58
quinquies
.
L'amendement n° 255 rectifié
bis
, présenté par MM. Lassourd, Fournier,
Braye, César, Doligé, Esneu, Ginésy, Goulet, Gournac, Gouteyron, Joyandet,
Ostermann et de Richemont, Mme Rozier, MM. Schosteck, Trillard, Vasselle,
Larcher et les membres du groupe du Rassemblement pour la République et
apparentés, est ainsi libellé :
« Après l'article 58
quinquies,
insérer un article additionnel ainsi
rédigé :
« Le premier alinéa du paragraphe II de l'article L. 122-3 du code de
l'urbanisme est complété par une phrase ainsi rédigée :
« Toutefois, lorsque le périmètre d'un de ces établissements n'est pas d'un
seul tenant, le périmètre du schéma peut ne pas comprendre la totalité des
communes membres de cet établissement à condition de comprendre la totalité de
la partie ou des parties d'un seul tenant qui le concerne. »
La parole est à M. Lassourd.
M. Patrick Lassourd.
Je précise que j'ai déposé cet amendement à titre personnel, avec un certain
nombre de mes collègues, et qu'il a été approuvé par la commission des affaires
économiques.
Cet amendement tire la conséquence de la loi Chevènement de 1999 sur
l'intercommunalité, qui prévoyait des communautés de communes d'un seul tenant
et sans enclaves, tout en acceptant celles qui, antérieurement à la loi, ne
répondaient pas à cette condition.
Par ailleurs, certaines structures intercommunales ont choisi de gérer un
schéma de cohérence territoriale, et la loi SRU leur impose d'être d'un seul
tenant et sans enclave.
Il est donc proposé de tenir compte de la spécificité des EPCI antérieurs à la
loi de 1999. Ils doivent pouvoir instaurer un périmètre de SCOT. L'amendement
est très précis à cet égard et il permet de résoudre de nombreuses
situations.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Daniel Hoeffel,
rapporteur.
Favorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Yves Cochet,
ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement.
Favorable.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 255 rectifié
bis
.
M. Yves Fréville.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Fréville.
M. Yves Fréville.
Naturellement, cet amendement est excellent. Mais je veux m'assurer de son
corollaire.
Il est évident que la commune de l'EPCI qui ne fait pas partie du bloc
principal doit pouvoir adhérer à un autre SCOT qui, lui, sera d'un seul
tenant.
M. Patrick Lassourd.
Tout à fait !
M. le président.
Je mets aux voix l'amendement n° 255 rectifié
bis
, accepté par la
commission et par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 58
quinquies
.
L'amendement n° 595, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :
« Après l'article 58
quinquies
, insérer un article additionnel ainsi
rédigé :
« En vue de la réalisation de tout nouvel aérodrome de catégorie A au sens du
code de l'aviation civile, un décret en Conseil d'Etat délimite un périmètre
dans lequel les propriétaires de biens immobiliers à usage d'habitation peuvent
mettre en demeure l'Etat ou l'exploitant de l'aérodrome de procéder à
l'acquisition de leurs biens dans les conditions définies par les articles
L.230-1 et suivants du code de l'urbanisme. Pour l'application de l'article L.
13-15 du code de l'expropriation pour cause d'utilité publique, la date de
référence est, en l'absence de plan local d'urbanisme, celle de la publication
du décret mentionné ci-dessus.
« Pour l'application du présent article, la mise en demeure est déposée, au
plus tard, deux ans après la date d'ouverture de l'aérodrome à la circulation
aérienne publique.
« Lors de l'acquisition de l'Etat ou par tout organisme agissant pour son
compte, sous quelque forme que ce soit, d'un bien immobilier situé à
l'intérieur du périmètre défini dans le premier alinéa du présent article,
l'indemnité ou le prix sont fixés sans qu'il soit tenu compte de la
dévalorisation éventuelle due à la décision d'implanter le nouvel aéroport.
»
Le sous-amendement n° 722, présenté par M. Lassourd, est ainsi libellé :
« Dans la première phrase du premier alinéa du texte proposé par l'amendement
n° 595, supprimer les mots : "ou l'exploitant de l'aérodrome". »
La parole est à M. le ministre, pour défendre l'amendement n° 595.
M. Yves Cochet,
ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement.
La mesure
que nous proposons avec cet amendement, comme celle qui portait sur les
couloirs aériens, a été annoncée par le M. le Premier ministre le 15 novembre
dernier, à l'issue d'une communication du Gouvernement et du grand débat public
concernant ce que l'on appelle en Ile-de-France « le troisième aéroport », mais
qui s'appelle officiellement la « nouvelle plate-forme aéroportuaire ».
Cet amendement a plus précisément pour objet de permettre le rachat, à titre
préventif, des logements susceptibles de se trouver, à terme, dans les zones
fortement exposées au bruit du fait de la construction d'un nouvel aéroport.
Moi qui fus élu du Val-d'Oise, à onze kilomètres de Roissy -
Charles-de-Gaulle, je sais qu'un avion ça fait du bruit !
Cette proposition vise à favoriser l'acceptabilité locale des projets en
évitant tout préjudice pécuniaire pour les propriétaires dont les biens
immobiliers se trouveraient, à terme, dans l'emprise d'un aérodrome ou dans les
zones A et B du plan d'exposition au bruit.
A cette fin, il est créé un droit dit de « délaissement » - on l'avait
envisagé dans le projet de loi sur les risques industriels - pour les riverains
qui en feraient la demande. Ce droit s'exerce dans un périmètre fixé par décret
en Conseil d'Etat et pour une période de deux ans après la mise en service de
la plate-forme. Il semble en effet que certains supportent le bruit !
Enfin, l'évaluation du bien - c'est un élément important - est fixée sans
qu'il soit tenu compte de la servitude à venir. Sinon, le prix chuterait. Or un
propriétaire doit pouvoir vendre à un prix raisonnable.
M. le président.
La parole est à M. Lassourd, pour présenter le sous-amendement n° 722.
M. Patrick Lassourd.
Il est bien évident que l'interlocuteur des propriétaires ne peut être que
l'Etat, qui peut éventuellement se retourner contre la structure qu'il aura
mise en place. Je propose donc de supprimer les mots « ou l'exploitant de
l'aérodrome ».
Par ailleurs, un décret en Conseil d'Etat délimite un périmètre visant les
propriétaires de biens immobiliers à usage d'habitation concernés. Je propose,
donc, de modifier cet amendement et d'ajouter, après les mots « à usage
d'habitation », les mots « ou d'activités au service des habitants ».
M. Yves Cochet,
ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement.
Les
centres sociaux, donc !
M. Patrick Lassourd.
Certes ! Mais il y a aussi les artisans et les commerçants.
Monsieur le ministre, si vous proposez aux habitants de vendre leur maison
dans les conditions que vous venez de définir, du fait des nuisances dues à la
construction d'un aéroport, il est évident qu'il faut prendre en compte aussi
les commerçants et les artisans qui se sont installés dans ces zones. Par
conséquent, il faut également prendre en compte les biens immobiliers
concernant des activités liées aux habitants de la commune concernée.
M. le président.
Je suis donc saisi d'un sous-amendement n° 722 rectifié, présenté par M.
Lassourd, et ainsi libellé :
« Dans la première phrase du premier alinéa du texte proposé par l'amendement
n° 595, remplacer les mots : "à usage d'habitation peuvent mettre en demeure
l'Etat ou l'exploitant de l'aérodrome de procéder" par les mots : "à usage
d'habitation ou d'activités au service des habitants peuvent mettre en demeure
l'Etat de procéder". »
Quel est l'avis de la commission sur l'amendement et sur le sous-amendement
?
M. Daniel Hoeffel,
rapporteur.
La commission émet un avis favorable sur l'amendement n° 595
du Gouvernement, sous réserve de l'adoption du sous-amendement n° 722 rectifié
que vient de présenter M. Lassourd.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Yves Cochet,
ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement.
Je
comprends bien les arguments avancés par M. Lassourd, en particulier ceux qui
concernent les établissements artisanaux et commerciaux. De là à prendre en
compte aussi les établissements de santé et de soins, je m'interroge. Mais
pourquoi pas ?
Cela dit, je m'en remets à la sagesse proverbiale du Sénat.
M. le président.
Je vais mettre aux voix le sous-amendement n° 722 rectifié.
M. Alain Vasselle.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Vasselle.
M. Alain Vasselle.
Je me demande, monsieur Lassourd, s'il ne serait pas plus judicieux de faire
disparaître les mots « à usage d'habitation ». Cela permettait de viser tous
les biens immobiliers, qu'ils soient professionnels ou privés. J'ai peur, en
effet, que l'expression « au service des habitants » ne soit source de
contentieux et n'écarte du dispositif certains propriétaires.
Supprimer l'expression « à usage d'habitation » permettrait, selon moi, de
mieux répondre à l'objectif que vous vous fixez, monsieur Lassourd.
M. Patrick Lassourd.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Lassourd.
M. Patrick Lassourd.
Je ne suis pas favorable à la proposition de notre collègue Alain Vasselle. Il
ne faut pas exagérer ! Il peut certes y avoir des activités industrielles, mais
il est préférable de s'en tenir à la solution que je viens de présenter.
J'ai par ailleurs, bien entendu votre argumentation, monsieur le ministre,
mais
quid
du boucher,
quid
du boulanger ?
M. Alain Vasselle.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est M. Vasselle.
M. Alain Vasselle.
Compte tenu de la position de M. Lassourd, je dépose un sous-amendement.
M. le président.
Je suis donc saisi d'un sous-amendement n° 733, présenté par M. Vasselle, et
ainsi libellé :
« Dans la première phrase du premier alinéa du texte proposé par l'amendement
n° 595, supprimer les mots : "à usage d'habitation". »
Quel est l'avis de la commission ?
M. Daniel Hoeffel,
rapporteur.
Défavorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Yves Cochet,
ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement.
Egalement
défavorable.
M. le président.
Je vais mettre aux voix le sous-amendement n° 722 rectifié.
M. Michel Charasse.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Charasse.
M. Michel Charasse.
Ne vaudrait-il pas mieux écrire : « et les activités de services de proximité
» plutôt que « au service des habitants » ?
M. René Garrec,
président de la commission des lois.
Non, puisque cette rédaction
pourrait concerner une petite grande surface !
M. Michel Charasse.
Peut-être, monsieur le président de la commission des lois, mais comment les
juridictions vont-elles interpréter la formulation proposée par notre collègue
M. Lassourd ?
M. René Garrec
président de la commission des lois.
C'est une définition !
M. Michel Charasse.
Ne pourrait-on pas adopter les expressions « prestations de services » ou «
activités de prestation de services » ?
Avec la rédaction proposée, ceux qui sont de passage ne seraient pas concernés
!
M. René Garrec
président de la commission des lois.
Ils ne sont pas gênés par le bruit
!
M. Michel Charasse.
J'ai des doutes sur la formulation !
M. René Garrec,
président de la commission des lois.
Nous aussi !
M. Michel Charasse.
La commission mixte paritaire aura du travail sur ce point !
M. René Garrec,
président de la commission des lois.
Nous allons chercher une autre
formulation !
M. Patrick Lassourd.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Lassourd.
M. Patrick Lassourd.
Je maintiens ma position, même si j'entends bien l'observation de notre
collègue Michel Charasse. Puisqu'il faut introduire cette précision dans le
projet de loi, nous tâcherons de trouver, en commission mixte paritaire, une
rédaction plus sûre.
M. Alain Vasselle.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Vasselle.
M. Alain Vasselle.
J'ai bien compris, monsieur le président, que M. Lassourd avait rectifié son
sous-amendement.
Il n'en demeure pas moins que j'ai déposé un sous-amendement et que je
considère qu'il conviendrait de le mettre aux voix avant le sous-amendement n°
722 rectifié.
M. le président.
Mon cher collègue, le règlement veut que le sous-amendement n° 272 rectifié
soit mis aux voix le premier.
J'indique par ailleurs que, s'il était adopté, votre sous-amendement n° 733
n'aurait plus d'objet.
Je mets aux voix le sous-amendement n° 722 rectifié, accepté par la commission
et pour lequel le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.
(Le sous-amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, le sous-amendement n° 733 n'a plus d'objet.
Je mets aux voix, modifié, l'amendement n° 595, accepté par la commission.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 58
quinquies
.
Mes chers collègues, nous avons achevé l'examen, par priorité, du titre IV.
Nous allons maintenant interrompre nos travaux ; nous les reprendrons à
vingt-deux heures trente.
La séance est suspendue.
(La séance, suspendue à vingt heures trente, est reprise à vingt-deux heures
trente, sous la présidence de M. Adrien Gouteyron.)