SEANCE DU 9 JANVIER 2002


QUESTIONS ORALES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT (Application des articles 76 à 78 du réglement)


Prise en charge des personnes âgées

1241. - 9 janvier 2001. - M. Jean-Paul Amoudry appelle l'attention de M. le ministre délégué à la santé sur les très graves difficultés que rencontre le département de la Haute-Savoie dans le domaine du maintien à domicile et de l'accueil en établissements spécialisés des personnes âgées. En effet, ce département dont la population des personnes âgées de plus de quatre-vingt-cinq ans a augmenté de 56 % entre 1990 et 1999, et qui connaît par ailleurs une très forte croissance démographique, dispose aujourd'hui de la capacité en lits de maisons de retraite et MAPAD la plus faible de la région Rhône-Alpes, du plus faible taux de médicalisation des établissements pour personnes âgées de cette région, et se situe en avant-dernière place au niveau régional pour son équipement en services de soins à domicile. Il lui précise que, désormais, plus de 1 200 personnes sont en liste d'attente pour l'admission dans un établissement du département et, lorsqu'il est possible, le maintien à domicile devient de plus en plus difficile, faute de pouvoir salarier du personnel qualifié, en raison du coût de la vie très élevé de la Haute-Savoie. Aussi, dans ces conditions, le comité départemental de coordination gérontologique a récemment demandé que cette situation particulière puisse être prise en compte, notamment par l'attribution d'une enveloppe sanitaire spécifique permettant la création de capacités nouvelles en nombre suffisant, le relèvement des quotas de formation de personnel soignant, et la revalorisation de leurs rémunérations accompagnée de possibilités accrues de formation pour les aides à domicile, afin de restaurer l'attractivité de cette profession. De plus, la Haute-Savoie connaît aujourd'hui une grave pénurie de personnel infirmier et d'aides-soignantes. En conséquence, il lui demande si le Gouvernement envisage de prendre, en raison de l'urgence et de la gravité de la situation, l'ensemble des mesures préconisées par le comité départemental de coordination gérontologique de la Haute-Savoie.

Obligations des communes en matière d'assainissement

1242. - 9 janvier 2001. - M. Bernard Piras attire l'attention de Mme le ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement sur les obligations des communes en matière d'assainissement au regard des dispositions de la loi n° 92-3 du 3 janvier 1992 sur l'eau. Avant cette loi, il n'existait pas d'obligation générale pour les communes de mettre en place un réseau d'assainissement et de traiter les effluents. Ce texte leur a donné des compétences et des obligations nouvelles dans ce domaine. Ainsi, l'article L. 2224 du code général des collectivités locales stipule que « les communes prennent obligatoirement en charge les dépenses liées aux systèmes d'assainissement collectif, notamment aux stations d'épuration des eaux usées et à l'élimination des boues qu'elles produisent, et les dépenses de contrôle des systèmes d'assainissement non collectifs ». Ainsi, la mise aux normes imposera à partir de 2005 des travaux importants engendrant des coûts financiers très élevés. Même si des subventions publiques sont accordées aux collectivités, les communes, notamment les plus petites qui ont par ailleurs sur leur territoire un habitat fort dispersé, n'ont pas la capacité financière suffisante pour financer ces travaux sans remettre en cause leur avenir. En outre, ces communes rurales de petite taille - le problème étant aggravé lorsqu'elles sont situées en zone de montagne - sont soumises à des contraintes géographiques, physiques et humaines qui exigent une approche du dossier particulière. Ce service d'assainissement étant de nature industrielle et commerciale, les dépenses engagées pourraient et devraient même être répercutées sur l'usager. Mais une telle solution n'est bien évidemment pas envisageable, le prix de l'eau devenant alors prohibitif pour bon nombre de nos concitoyens. Les maires sont très inquiets face à cette obligation qui leur incombe, laquelle risque en l'état actuel des aides accordées de concentrer la totalité des moyens financiers communaux, et de remettre ainsi en cause les projets d'aménagement et de développement. Pour remédier à cette situation, deux solutions pourraient être envisagées : soit une augmentation notable des aides publiques, en déplafonnant le seuil des 80 % et en relevant le plafond actuel de 5 millions de francs, soit un allongement des délais d'application de la loi sur l'eau. Il lui demande de lui indiquer les mesures qu'il entend prendre pour rassurer l'ensemble des élus locaux.

Fusion des centres d'appels d'urgence
de Nantes et de Saint-Nazaire

1243. - 9 janvier 2001. - M. André Trillard appelle l'attention de M. le ministre délégué à la santé sur les conséquences prévisibles de la fusion programmée des centres d'appels d'urgence de Nantes et Saint-Nazaire, qu'il est prévu de regrouper en un seul, situé à Nantes, au cours du premier semestre 2002. Il souligne que si la centralisation des appels au « 15 » peut facilement s'organiser à partir de Nantes, la suppression du SAMU de Saint-Nazaire limiterait, pour les temps de garde, la présence au niveau de l'arrondissement à une seule équipe de médecins urgentistes, contraignant, en cas d'urgences simultanées, au recours à une équipe venue de Nantes, ce qui, en période d'afflux touristique, et dans un certain nombre de cas, peut sérieusement obérer les chances de survie des victimes. Il lui demande donc de vouloir bien revenir sur une décision de nature à porter préjudice à la sécurité de la population, permanente comme saisonnière.

Déconventionnement de 60 000 logements

1244. - 9 janvier 2001. - Mme Marie-Claude Beaudeau attire l'attention de Mme le secrétaire d'Etat au logement sur la gravité de la décision prise par la Société centrale immobilière de la Caisse des dépôts (SCIC) et la Caisse des dépôts et consignations (CDC) de procéder au déconventionnement de 60 000 logements. Elle lui fait part de l'émotion, de la colère de milliers de locataires concernés, confrontés à la suppression de l'aide personnalisée au logement et donc à l'augmentation des loyers. Elle lui demande de lui faire connaître les mesures qu'elle envisage pour annuler de telles décisions contraires à une politique de logement social, et leur substituer une politique radicalement nouvelle d'entretien, de modernisation et de réhabilitation des appartements, des immeubles et de leurs abords et le blocage des loyers de ces logements.