SEANCE DU 20 NOVEMBRE 2001
M. le président.
« Art. 5. - Un décret détermine le périmètre des terrains inconstructibles
situés aux abords des sites délimités en application de l'article 3.
« Ce périmètre peut être levé ou restreint au vu d'une expertise qui
détermine, outre les limites de la cavité souterraine, l'absence de risque
d'effondrement.
« La carte délimitant les sites où sont situées des cavités souterraines et
des marnières vaut servitude d'utilité publique. Elle est annexée au plan local
d'urbanisme ou à la carte communale, conformément à l'article L. 126-1 du code
de l'urbanisme.
« La procédure prévue par l'article L. 123-13 du code de l'urbanisme pour la
modification du plan local d'urbanisme est applicable pour tirer les
conséquences de la fixation d'un périmètre, dans les conditions prévues par le
premier alinéa. »
L'amendement n° 24, présenté par MM. Gélard, Bourdin, Poniatowski et Miraux et
Mme Bocandé, est ainsi libellé :
« Au début du premier alinéa de l'article 5, remplacer les mots : "Un décret"
par les mots : "Un arrêté préfectoral". »
La parole est à M. Gélard.
M. Patrice Gélard.
Cet amendement vise à rapprocher le centre de décision du citoyen pour
l'établissement du périmètre des terrains inconstructibles. A cette fin, il est
préférable de recourir à un arrêté préfectoral plutôt qu'à un décret.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Charles Revet,
rapporteur.
La commission est favorable à cet amendement. Je crois qu'il
vaut mieux, en effet, rapprocher du terrain le centre de décision et qu'il sera
plus facile et beaucoup plus souple de statuer par arrêté préfectoral plutôt
que par décret.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Yves Cochet,
ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement.
Je partage
le souci de M. Gélard de promouvoir la démocratie de proximité et de permettre
une meilleure compréhension des décisions. Je m'en remets donc à la sagesse du
Sénat sur l'amendement n° 24.
M. le président.
Je mets aux voix l'amendement n° 24, accepté par la commission et pour lequel
le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
L'amendement n° 9, présenté par M. Revet, est ainsi libellé :
« A la fin du premier alinéa de l'article 5, remplacer les mots : "l'article
3" par les mots : "l'article 4". »
La parole est à M. Revet.
M. Charles Revet.
Cet amendement tend à rectifier une erreur matérielle. Les terrains
inconstructibles sont délimités par la carte visée à l'article 4 et non par la
liste des communes dont le régime est déterminé à l'article 3.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Yves Cochet,
ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement.
On ne peut
qu'être favorable à une rectification !
M. le président.
Je mets aux voix l'amendement n° 9, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
L'amendement n° 12, présenté par MM. Bourdin, Miraux et Gélard, Mme Bocandé et
M. Poniatowski, est ainsi libellé :
« Compléter
in fine
le premier alinéa de l'article 5 par les mots : ",
en fonction de la nature et des caractéristiques de ces terrains et de ces
sites." »
La parole est à M. Poniatowski.
M. Ladislas Poniatowski.
Je rappelle que le premier alinéa de l'article 5 précise qu'« un décret
détermine le périmètre des terrains inconstructibles situés aux abords des
sites délimités en application de l'article 3 ».
Il nous semble souhaitable que le périmètre devenu inconstructible à proximité
d'une zone où un effondrement menace de survenir soit déterminé non pas de
façon stéréotypée, mais en fonction de la nature et des caractéristiques des
terrains et des sites concernés.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Charles Revet,
rapporteur.
Il faut effectivement tenir compte de la réalité du terrain.
La commission est favorable à cet amendement.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Yves Cochet,
ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement.
Le
Gouvernement n'est pas favorable à l'article 5 dans son principe ; cependant,
la précision apportée par l'amendement n° 12 est intéressante : mieux vaut en
effet ne pas s'en tenir à des prescriptions d'ordre général, et le Gouvernement
s'en remet à la sagesse du Sénat.
M. le président.
Je mets aux voix l'amendement n° 12, accepté par la commission et pour lequel
le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
L'amendement n° 11 rectifié, présenté par M. Guené et les membres du groupe du
Rassemblement pour la République, est ainsi libellé :
« Après les mots : "d'une expertise qui", rédiger comme suit la fin du
deuxième alinéa de l'article 5 : "détermine les limites de la cavité
souterraine ou de la marnière et constate, le cas échéant, que des mesures de
nature à garantir la sécurité des personnes et des biens ont été prises". »
La parole est à M. Gélard.
M. Patrice Gélard.
Cet amendement vise à compléter les dispositions de l'article 5, afin de
rendre plus facile la levée ou la restriction du périmètre des terrains
inconstructibles. De simples travaux de confortation peuvent parfois
suffire.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Charles Revet,
rapporteur.
Il arrive en effet assez souvent que, après expertise, la
suspicion pesant sur des terrains soit levée totalement ou partiellement. Le
périmètre définitif doit donc être établi en fonction de la réalité du terrain.
La commission est favorable à l'amendement.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Yves Cochet,
ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement.
Le
Gouvernement est plutôt défavorable à l'amendement n° 11 rectifié. En effet, la
rédaction proposée laisse en fait entière l'imprécision qui s'attache à
l'expertise prévue au deuxième paragraphe de l'article 5, en ce qui concerne
son origine et les garanties de qualité qu'elle présentera.
Les mesures de sécurité susceptibles d'être prises semblent donc, elles aussi,
définies de manière trop imprécise, l'expression « le cas échéant » laissant
supposer qu'une seule délimitation précise du risque serait de nature à
permettre de lever le périmètre préalablement fixé.
M. le président.
Je mets aux voix l'amendement n° 11 rectifié, accepté par la commission et
repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Je suis saisi de deux amendements présentés par M. Gélard.
L'amendement n° 1 est ainsi libellé :
« A. - Rédiger comme suit le troisième alinéa de l'article 5 :
« ... - Le premier alinéa de l'article L. 126-1 du code de l'urbanisme est
complété par une phrase ainsi rédigée : "La carte délimitant les sites où sont
situées des cavités souterraines et des marnières vaut servitude d'utilité
publique". »
« B. - En conséquence, faire précéder le premier alinéa de l'article 5 de la
mention : "I. - ". »
L'amendement n° 2 est ainsi libellé :
« A. - Remplacer le quatrième alinéa de l'article 5 par deux alinéas ainsi
rédigés :
« ... Après le sixième alinéa de l'article L. 123-13 du code de l'urbanisme,
il est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« - que la modification tire les conséquences de la fixation d'un périmètre
des terrains inconstructibles situés aux abords des sites délimités afin de
prévenir des effondrements des cavités souterraines et des marnières. »
« B. - En conséquence, faire précéder le premier alinéa de l'article 5 de la
mention : "I. -". »
La parole est à M. Gélard, pour présenter ces deux amendements.
M. Patrice Gélard.
J'ai déposé une série d'amendements qui ont pour objet de codifier les
dispositions que nous adoptons. C'est d'ailleurs un réflexe que nous devrions
toujours avoir : à chaque fois que nous adoptons un texte, nous devrions
prévoir leur insertion dans les codes existants, faute de quoi certaines
dispositions n'y figureront pas, alors que ces derniers sont justement destinés
à de rendre le droit plus accessible à nos concitoyens.
Tel est l'objet de ces deux amendements.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission sur les deux amendements ?
M. Charles Revet,
rapporteur.
La commission est favorable à l'amendement n° 1.
J'indique que je n'avais pas souhaité codifier les dispositions prévues par la
proposition de loi, qui me semblait plus lisible ainsi. Cela étant, la
commission souscrit à la proposition de M. Gélard.
S'agissant de l'amendement n° 2, la commission y est également favorable.
Toutefois, je suggère à M. Gélard une rectification rédactionnelle qui viserait
à remplacer les mots : « la fixation d'un périmètre » par les mots : « la
fixation du périmètre ».
M. le président.
Monsieur Gélard, acceptez-vous la rectification proposée par M. le rapporteur
?
M. Patrice Gélard.
Oui, monsieur le président.
M. le président.
Je suis donc saisi d'un amendement n° 2 rectifié, présenté par M. Gélard, et
ainsi libellé :
« A. - Remplacer le quatrième alinéa de l'article 5 par deux alinéas ainsi
rédigés :
« ... Après le sixième alinéa de l'article L. 123-13 du code de l'urbanisme,
il est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« - que la modification tire les conséquences de la fixation du périmètre des
terrains inconstructibles situés aux abords des sites délimités afin de
prévenir des effondrements des cavités souterraines et des marnières. »
« B. - En conséquence, faire précéder le premier alinéa de l'article 5 de la
mention : "I. -". »
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur les amendements n°s 1 et 2 rectifié ?
M. Yves Cochet,
ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement.
Je m'en
remets à la sagesse du Sénat pour l'amendement n° 1, qui ne me paraît cependant
pas clairement justifié. En effet, l'article L. 126-1 du code de l'urbanisme ne
traite que de la procédure d'annexion aux PLU des servitudes, l'établissement
de la liste des servitudes devant faire l'objet d'une annexion étant renvoyé à
un décret.
Sur l'amendement n° 2 rectifié, le Gouvernement s'en remet également à la
sagesse du Sénat. En effet, s'il était adopté, il faudrait ajouter à la liste
des conditions générales qui doivent régir toute modification d'un PLU, édictés
par l'article L. 123-13 du code de l'urbanisme, une condition particulière
ayant pour objet la prise en compte d'un périmètre de risque d'effondrement de
terrain. D'une façon plus générale, l'adoption de cet amendement aurait pour
effet quelque peu paradoxal de soumettre les mises à jour des PLU à la
procédure de révision, ce qui ne semble pas être l'objectif des auteurs de cet
amendement. Soyons donc sages et prudents !
M. le président.
Je mets aux voix l'amendement n° 1, accepté par la commission et pour lequel
le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Je mets aux voix l'amendement n° 2 rectifié, accepté par la commission et pour
lequel le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Je mets aux voix l'article 5, modifié.
(L'article 5 est adopté.)
Article 6