SEANCE DU 28 JUIN 2001


M. le président. « Art. 7. - I. - Les crédits ouverts par les lois de finances pour couvrir chacune des charges budgétaires de l'Etat sont regroupés par mission relevant d'un ou plusieurs services d'un ou plusieurs ministères.
« Une mission comprend un ensemble de programmes concourant à une politique publique définie. Seule une disposition de loi de finances d'initiative gouvernementale peut créer une mission.
« Toutefois, une mission spécifique regroupe les crédits des pouvoirs publics, chacun d'entre eux faisant l'objet d'une ou de plusieurs dotations. De même, une mission regroupe les crédits des deux dotations suivantes :
« 1° Une dotation pour dépenses accidentelles, destinée à faire face à des calamités, et pour dépenses imprévisibles ;
« 2° Une dotation pour mesures générales en matière de rémunérations dont la répartition par programme ne peut être déterminée avec précision au moment du vote des crédits.
« Un programme regroupe les crédits destinés à mettre en oeuvre une action ou un ensemble cohérent d'actions relevant d'un même ministère et auquel sont associés des objectifs précis, définis en fonction de finalités d'intérêt général, ainsi que des résultats attendus et faisant l'objet d'une évaluation.
« II. - Les crédits sont spécialisés par programme ou par dotation.
« Les crédits d'un programme ou d'une dotation sont présentés selon les titres mentionnés à l'article 4.
« La présentation des crédits par titre est indicative. Toutefois, les crédits ouverts sur le titre des dépenses de personnel de chaque programme constituent le plafond des dépenses de cette nature.
« III. - A l'exception des crédits de la dotation prévue au 2° du I, les crédits ouverts sur le titre des dépenses de personnel sont assortis de plafonds d'autorisation des emplois rémunérés par l'Etat. Ces plafonds sont spécialisés par ministère.
« IV. - Les crédits ouverts sont mis à la disposition des ministres.
« Les crédits ne peuvent être modifiés que par une loi de finances ou, à titre exceptionnel, en application des dispositions prévues aux articles 12 à 16, 18, 18 bis et 20 bis .
« La répartition des emplois autorisés entre les ministères ne peut être modifiée que par une loi de finances ou, à titre exceptionnel, en application du II de l'article 13. »
Par amendement n° 3, M. Lambert, au nom de la commission, propose de rédiger ainsi la première phrase du deuxième alinéa du I de cet article : « Une mission comprend un ensemble homogène de programmes. »
La parole est à M. le rapporteur.
M. Alain Lambert, rapporteur. L'article 7 traite de la budgétisation par objectifs, missions et programmes. Il s'agit d'un article très important, qui est au coeur de la réforme. La rédaction adoptée par l'Assemblée nationale pourrait entretenir une forme d'ambiguïté. Aussi, nous souhaiterions que le Gouvernement s'exprime sur la composition des missions et qu'il nous confirme bien qu'il entend composer des missions de programmes homogènes.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Florence Parly, secrétaire d'Etat. Comme je l'ai indiqué lors de l'examen en deuxième lecture de la proposition de loi organique dont nous débattons aujourd'hui, l'article 7, qui traite de la définition des missions et programmes, est évidemment au coeur de la réforme.
En ce qui concerne la définition de la mission, M. le rapporteur souhaite, me semble-t-il, s'assurer de la cohérence des programmes qui seront regroupés en son sein. Pour sa part, soyez assurés que le Gouvernement y veillera.
M. le président. Monsieur le rapporteur, l'amendement est-il maintenu ?
M. Alain Lambert, rapporteur. Dans ces conditons, l'amendement est retiré, monsieur le président.
M. le président. L'amendement n° 3 est retiré.
Par amendement n° 4, M. Lambert, au nom de la commission, propose, après les mots : « auquel sont associés », de rédiger ainsi la fin du dernier alinéa du I de l'article 7 : « des objectifs précis et des indicateurs en mesurant les résultats ».
La parole est à M. le rapporteur.
M. Alain Lambert, rapporteur. Nous sommes toujours sur la question des programmes, mais plus particulièrement sur les indicateurs. L'Assemblée nationale n'a pas souhaité faire figurer les indicateurs dans la définition des programmes, alors que, à nos yeux, ces indicateurs sont un élément essentiel de cette réforme et donc des programmes. On voit bien que l'objectif est d'éviter que des amendements parlementaires qui ne contiendraient pas d'indicateurs ne soient déclarés irrecevables. Au stade du projet de loi de finances, les indicateurs seront obligatoires puisque les annexes au projet de loi devront les contenir. Par cet amendement, madame la secrétaire d'Etat, il s'agit de savoir s'il en sera bien de même pour les amendements du Gouvernement. Cet amendement a pour objet de faire confirmer à l'exécutif qu'il ne créera jamais de programmes sans indicateurs associés au moyen d'amendements, parce que cela reviendrait à dénaturer totalement la réforme.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Florence Parly, secrétaire d'Etat. Le souci que vient d'exprimer M. le rapporteur, c'est, me semble-t-il, de s'assurer que les programmes soient dotés d'objectifs précis et donc d'indicateurs de résultats.
A cet égard, vous me permettrez de relever que, d'ores et déjà, au a du 5° de l'article 48 quinquies figure une disposition stipulant que sont jointes aux lois de finances de l'année des annexes accompagnées du projet annuel de performances de chaque programme précisant « la présentation des actions, des coûts associés, des objectifs poursuivis, des résultats obtenus et attendus pour les années à venir, mesurés au moyen d'indicateurs précis dont le choix est justifié ».
Les deux assemblées ont considéré qu'en matière de gestion publique la nouvelle loi organique, comme vous l'avez tous rappelé, doit permettre de passer d'une culture de moyens à une culture de résultats. La mesure des résultats est donc évidemment au coeur de la réforme. Je ne peux donc pas envisager que, lorsqu'un programme sera créé, il ne s'accompagne pas de la définition des indicateurs qui sont propres à concrétiser cette mesure. En tout cas, c'est ce à quoi, pour sa part, le Gouvernement s'attachera.
M. Alain Lambert, rapporteur. Y compris en matière d'amendements du Gouvernement, madame la secrétaire d'Etat ?
Mme Florence Parly, secrétaire d'Etat. Oui, monsieur le rapporteur, y compris en matière d'amendements du Gouvernement.
M. Alain Lambert, rapporteur. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. le rapporteur.
M. Alain Lambert, rapporteur. Je voudrais qu'il n'y ait pas d'ambiguïté entre nous, madame la secrétaire d'Etat. Je ne doute absolument pas de la parole de l'exécutif. Je suis simplement attaché à ce que nos travaux préparatoires soient les plus complets possible. Comme j'ai le pressentiment que nous légiférons pour cinquante ans, il convient que nous soyons le plus précis possible.
Je retire donc cet amendement.
M. le président. L'amendement n° 4 est retiré.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 7.

(L'article 7 est adopté.)

Articles 9 et 10, 12 à 18 bis, 19 et 20