SEANCE DU 12 JUIN 2001
M. le président.
« Art. 17. - Par dérogation à l'article 5, certaines recettes peuvent être
directement affectées à certaines dépenses. Ces affectations prennent la forme
de procédures particulières au sein du budget général ou de comptes annexes.
« Aucune affectation n'est possible si les dépenses résultent d'un droit
permanent reconnu par la loi. »
Par amendement n° 50, M. Lambert, au nom de la commission, propose de rédiger
comme suit cet article :
« Il est fait recette du montant intégral des produits, sans contraction entre
les recettes et les dépenses.
« L'ensemble des recettes assurant l'exécution de l'ensemble des dépenses,
toutes les recettes et toutes les dépenses figurent dans un compte unique,
intitulé budget général.
« Sur les recettes brutes sont prélévés les financements transférés par l'Etat
à des tiers aux fins de couvrir les charges supportées par eux du fait des
missions de service public qu'ils exercent. Ces prélèvements sont, dans leur
destination et leur montant, définis et évalués de façon distincte et
précise.
« Certaines recettes peuvent être directement affectées à certaines dépenses.
Ces affectations spéciales prennent la forme de budgets annexes, de comptes
spéciaux ou de procédures comptables particulières au sein du budget général,
d'un budget annexe ou d'un compte spécial. »
Cet amendement est assorti de cinq sous-amendements.
Les deux premiers sont présentés par MM. Fréville, Arthuis et Badré.
Le sous-amendement n° 255 rectifié vise à compléter le premier alinéa du texte
proposé par l'amendement n° 50 pour l'article 17 par une phrase ainsi rédigée
:
« Toutefois, le produit des recettes est présenté dans le tableau d'équilibre
visé au 6° du I de l'article 31 net des crédits de remboursements et
dégrèvements des impôts d'Etat. »
Le sous-amendement n° 256 rectifié a pour objet de supprimer le troisième
alinéa du texte présenté par l'amendement n° 50 pour l'article 17.
Par sous-amendement n° 190 rectifié, MM. Charasse, Angels et les membres du
groupe socialiste et apparentés proposent de rédiger comme suit la première
phrase du troisième alinéa du texte présenté par l'amendement n° 50 pour cet
article :
« Sur les recettes brutes sont prélévées les recettes perçues par l'Etat pour
le compte de tiers chargés d'une mission de service public par la loi ou par un
traité international. »
Les deux derniers sous-amendements sont présentés par MM. Fréville, Arthuis et
Badré.
Le sous-amendement n° 257 rectifié vise, après la première phrase du dernier
alinéa du texte proposé pour cet article par l'amendement n° 50, à insérer la
phrase suivante : « S'il s'agit d'impositions de toute nature, celles-ci sont
préalablement retracées dans l'état des ressources partagées. »
Le sous-amendement n° 258 rectifié a pour objet, dans la seconde phrase du
dernier alinéa du texte présenté pour article 17 par l'amendement n° 50, de
supprimer les mots : « de budgets annexes, » et les mots : « , d'un budget
annexe ».
La parole est à M. le rapporteur, pour défendre l'amendement n° 50.
M. Alain Lambert,
rapporteur.
Mon commentaire sera hélas ! un peu long, et je vous prie
monsieur le président, madame le secrétaire d'Etat, mes chers collègues, de
bien vouloir m'en excuser.
Nous en sommes parvenus à l'article 17, qui traite de la dérogation autorisée
au principe de non-affectation des recettes et je dois expliquer le cheminement
de la pensée de la commission des finances.
Il s'agit d'un article auquel on a donné beaucoup d'importance alors que, pour
la commission, il ne présente aucun caractère révolutionnaire puisqu'il ne
s'agit que de préserver l'existence des comptes spéciaux du Trésor et des
budgets annexes et de mentionner explicitement les prélèvements sur
recettes.
Le premier alinéa pose le principe de la non-affectation. La règle générale
est posée et toutes les recettes assurent la couverture de toutes les
dépenses.
Le second alinéa briserait, à en croire certains, le tabou du silence sur les
prélèvements sur recettes.
La commission des finances a souhaité saisir l'occasion de cette discussion
pour relativiser cette idée.
Chaque année au moins une fois, à l'occasion de l'examen et du vote de la loi
de finances, le législateur se prononce sur les prélèvements sur recettes par
le biais de son vote sur l'état A.
Chaque année aussi, le Conseil constitutionnel, saisi de la loi de finances,
valide ce mécanisme budgétaire. Il l'a même fait explicitement lorsqu'il a été
saisi du problème en tant que tel. En 1989, à l'occasion de la loi de finances
pour 1990, il a distingué le prélèvement sur recettes de la dépense de l'Etat.
En 1999, il a énuméré les conditions que doit remplir un prélèvement pour être
conforme aux principes d'universalité et de sincérité.
Le Conseil constitutionnel n'a jamais estimé contraire à l'article 40 de la
Constitution un prélèvement sur recettes. Ainsi, le législateur ne lève aucun
tabou. Il ne fait preuve d'aucune velléité révolutionnaire, pas même d'audace.
Il se contente d'inscrire dans une loi organique une pratique unanimement
reconnue par les parlementaires des deux chambres de toutes sensibilités, je
pourrais ajouter de tout temps, et jusqu'alors acceptée par le juge
constitutionnel.
De plus, la définition que la commission propose assure le respect des
exigences constitutionnelles.
Il s'agit d'éviter, d'une part, que l'on n'accuse le prélèvement de détourner
du budget général une charge de l'Etat et, d'autre part, que l'on n'y voie une
manière d'augmenter une charge publique et de reprendre les conditions posées
par le Conseil constitutionnel.
La commission tient d'ailleurs à rappeler l'esprit, la logique des
prélèvements sur recettes. Il ne s'agit pas d'en faire une procédure
d'affectation à une dépense de l'Etat : en réalité, ces prélèvements, qu'ils
soient au profit des collectivités locales ou qu'ils soient au profit de
l'Union européenne, correspondent à la couverture de charges qui ne sont pas
celles de l'Etat, mais qui sont des charges de la compétence de ces deux types
d'organisme.
Les ressources ainsi prélevées sur les recettes brutes de l'Etat ne lui
appartiennent pas, même si elles transitent par ses caisses pour aller financer
des charges qui ne sont pas de sa compétence. Il serait possible d'affecter
directement des recettes pour compenser ces transferts de charges, mais
l'universalité budgétaire y perdrait puisqu'alors le budget général n'en
connaîtrait plus.
Afin de suivre la lettre des décisions du Conseil constitutionnel et une fois
cette définition stricte du prélèvement posée, la commission propose de faire
figurer le principe de la définition et de l'évaluation distinctes et précises
de ces prélèvements dans leur destination et dans leur montant. Il me semble
que nous y aurons tous gagné en franchise, en sincérité et en clarté.
Enfin, le troisième alinéa réintroduit les budgets annexes et les comptes
spéciaux parmi les procédures d'affectation de recettes. J'expliquerai à
l'article 19 en quoi ces dernières ne contreviennent en rien à la règle de
l'universalité budgétaire, mais au contraire la confortent.
M. le président.
La parole est à M. Fréville, pour défendre le sous-amendement n° 255
rectifié.
M. Yves Fréville.
Monsieur le président, je dirai tout de suite que je retire les
sous-amendements n°s 256 rectifié et 257 rectifié.
M. le président.
Les sous-amendements n°s 256 rectifié et 257 rectifié sont retirés.
Veuillez poursuivre, mon cher collègue.
M. Yves Fréville.
Le sous-amendement n° 255 rectifié est plutôt un sous-amendement d'humeur.
Je n'ai rien contre le principe de non-affectation des recettes aux dépenses,
mais je suis toujours très mécontent de voir la présentation qui est faite dans
l'article d'équilibre des recettes nettes. On déduit des recettes brutes les
dégrèvements et remboursements d'impôts. Economiquement, cela est parfaitement
justifié et j'approuve tout à fait cette façon de faire.
Là où je ne suis plus d'accord, c'est que l'on déduit également les
dégrèvements et les remboursements d'impôts locaux, qui s'élèvent, mes chers
collègues, à 70 milliards ou 80 milliards de francs.
Autant il est tout à fait logique de déduire du produit brut de l'impôt sur
les sociétés par exemple ou du produit de la TVA les restitutions et les
remboursements de TVA et d'impôt sur les sociétés, autant il est tout à fait
illogique de déduire ces véritables dépenses que sont les dégrèvements d'impôts
locaux.
Mon sous-amendement avait uniquement pour objet de faire en sorte que,
désormais, on ne déduise pas les dégrèvements et les remboursements d'impôts
locaux du montant des recettes brutes des impôts d'Etat.
M. le président.
La parole est à M. Charasse, pour défendre le sous-amendement n° 190
rectifié.
M. Michel Charasse.
Je voudrais d'abord dire que je suis très reconnaissant au président Lambert
et à la commission des finances d'avoir, dans cet article 17, abordé clairement
- ce que n'avait pas fait l'Assemblée nationale - la question des prélèvements
sur recettes.
On est dans une situation qui est quand même assez incroyable. La Cour des
comptes a, la première, soulevé cette question en disant : « Ce n'est pas
conforme à la loi organique. » A la suite de cela, il y a eu au moins une
décision de principe du Conseil constitutionnel indiquant que cette pratique
était parfaitement conforme à la loi organique, dans des limites qu'il a
lui-même précisées et qui n'ont d'ailleurs jamais été dépassées par l'exécutif.
Or, depuis, la Cour des comptes, continue à écrire régulièrement que ce n'est
pas normal ni conforme à la loi organique !
Je tiens donc à rappeler que les décisions du Conseil constitutionnel
s'appliquent à toutes les autorités administratives ou juridictionnelles, y
compris la Cour des comptes. Cela étant, à mon avis, ce n'est pas plus mal de
vouloir l'écrire dans la loi.
Mon problème, en ce qui concerne l'amendement n° 50, est purement
rédactionnel. Je propose une rédaction qui me paraît plus claire puisque je
vise les recettes perçues par l'Etat pour le compte de tiers chargés d'une
mission de service public - jusque-là, c'est le texte de l'amendement - par la
loi ou par un traité international. Il convient en effet de prendre en compte
les recettes qui vont en réalité à des organismes européens.
Quoi qu'il en soit, il serait bon que, dès lors que nous respectons, nous,
toutes les décisions du Conseil constitutionnel, la Cour des comptes essaie de
faire la même chose ! Ce serait quand même plus agréable !
C'est exactement comme certains journaux qui écrivent aujourd'hui -
Le
Point
, je crois, après d'autres - que la Cour de cassation pourrait revenir
sur la décision du Conseil constitutionnel concernant le privilège de
juridiction accordé au chef de l'Etat. Il faudrait que les journalistes
relisent la Constitution pour arrêter de nous bassiner avec des bêtises !
(Sourires.)
M. Josselin de Rohan.
Très bien !
M. le président.
La parole est à M. Fréville, pour défendre le sous-amendement n° 258
rectifié.
M. Yves Fréville.
L'Assemblée nationale a supprimé les catégories des comptes spéciaux du Trésor
et des budgets annexes, et la commission propose de les rétablir.
J'ai un doute que je souhaite voir la commission lever quant à la catégorie
des budgets annexes.
Au cours des cinquante dernières années, cette catégorie a vu son importance
diminuer. Nous avons ainsi assisté à la suppression du budget des essences,
puis de celui des poudres, puis de celui des postes et télécommunications. Il
n'en reste que six, dont trois ne correspondent manifestement pas à la
définition des budgets annexes puisque ceux-ci sont censés essentiellement
permettre de traiter les opérations industrielles et commerciales de l'Etat qui
ne sont pas le fait d'établissements publics. Il y a les budgets annexes de la
Légion d'honneur et de l'Ordre de la Libération, qui ont une valeur avant tout
symbolique. Mais il y a aussi le BAPSA, le budget annexe des prestations
sociales agricoles, qui ne répond pas du tout à la définition des budgets
annexes.
En outre, l'existence de ce budget annexe ne permet pas d'appréhender le total
des sommes perçues au titre de la TVA puisqu'une partie de la TVA est
directement affectée au BAPSA.
Je pense que la catégorie des budgets annexes devrait être en extinction. Elle
ne répondait pas aux besoins de développement de l'Imprimerie nationale et des
Journaux officiels. Je suis plutôt favorable à sa suppression, quitte à la
maintenir à titre transitoire pour les budgets existants.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission sur les sous-amendements n°s 255 rectifié,
190 rectifié et 258 rectifié ?
M. Alain Lambert,
rapporteur.
Mon commentaire sur le sous-amendement n° 255 rectifié me
pose un problème. En effet, j'ai l'intuition qu'Yves Fréville a une bonne idée
mais, sur un sujet aussi complexe, j'ai peur que nous n'ayons besoin d'un peu
de temps, même si cette question, sauf erreur de ma part, a déjà été débattue
lors de la séance publique du 8 juin dernier, à propos d'un amendement qu'il
avait lui-même déposé. Relisez bien le
Journal officiel
, mon cher
collègue : vous verrez que vous avez déjà été extraordinairement savant sur le
sujet.
M. Philippe Marini.
Ce n'est pas surprenant !
M. le président.
C'est habituel !
M. Alain Lambert,
rapporteur.
La pratique de la déduction des remboursements et des
dégrèvements des montants bruts du budget général en recettes et en dépenses
est logique, s'agissant des impôts de l'Etat.
En effet, il ne s'agit ni de vraies recettes, puisqu'elles seront remboursées,
ni de vraies dépenses, puisqu'elles viennent minorer des recettes nettes
effectivement perçues.
En revanche, l'Etat inclut dans ces déductions les montants correspondant aux
impôts locaux, alors qu'il s'agit, à coup sûr, d'une vraie dépense de l'Etat
mais non d'une recette de l'Etat puisque le contribuable local n'acquitte pas
la contribution ou en est remboursé et que la collectivité locale perçoit le
produit du dégrèvement.
Votre souhait de clarté, monsieur Fréville, nous paraît légitime. Pourquoi, au
fond, déduire ces remboursements et dégrèvements locaux des recettes brutes de
l'Etat ?
A ce stade de notre réflexion, il me semble que seul le Gouvernement peut vous
donner une explication claire, car j'ai conscience, avec beaucoup d'humilité,
que la mienne gagnerait à l'être davantage. Après avoir entendu le
Gouvernement, j'essaierai de préciser l'avis de la commission.
En ce qui concerne le sous-amendement 190 rectifié, comme toujours, les
questions posées par Michel Charasse sont tout à fait pertinentes. Simplement,
je veux le mettre en garde parce qu'il pourrait, à mon avis, exister d'autres
catégories de normes conférant des missions de service public. Si la
préoccupation qu'il émet me paraît légitime, je ne suis pas sûr que son
sous-amendement ait atteint un degré ultime sur le plan rédactionnel.
Cet article ne sera pas adopté conforme. Je me demande si nous ne pourrions
pas mettre à profit les jours qui viennent pour tenter de parvenir à une
rédaction qui soit aussi parfaite que possible. S'il y a convenance, nous
pourrions y travailler ensemble.
Dans ces conditions, ayant exposé le problème qu'il souhaitait soulever, il
pourrait utilement retirer son sous-amendement.
J'en viens au sous-amendement n° 258 rectifié.
Yves Fréville, au fond, s'étonne, peut-être même regrette que nous ayons fait
ce choix de ne pas supprimer les budgets annexes pour l'avenir. Il m'accordera
que l'Assemblée nationale, dans la solution qu'elle a retenue, n'a pas su
comment supprimer ceux qui restent.
Plutôt que de tendre une sorte de voile de pudeur en disant que, dans l'idéal,
ils ne devraient pas exister, mais que nous ne savons pas comment les supprimer
parce que ceux qui restent sont irremplaçables, mieux vaut, me semble-t-il, en
reconnaître purement et simplement l'existence.
J'ajoute que ce qui est coupable, c'est l'usage qu'on a fait le plus souvent
de ces budgets annexes et de ces comptes d'affectation spéciale, non pas leur
existence. Leur existence permet, au contraire, à la représentation nationale
de connaître les opérations qui y sont inscrites et retracées.
Leur suppression aboutirait à la création d'un certain nombre d'établissements
publics. Mais, alors, cher collègue Fréville, on perd la trace des opérations.
Au regard de la connaissance des différents mouvements financiers qui sont
réalisés à travers ces opérations, le Parlement verrait plutôt ses prérogatives
régresser.
C'est ce qui nous a conduits, d'une manière non pas dogmatique mais absolument
pragmatique, plutôt que de poser le principe d'une suppression sans être
capable d'aller au bout de la démarche, à reconnaître l'existence de ces
budgets annexes afin que le Parlement puisse exercer toutes ses responsabilités
sur ceux qui demeurent.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur l'amendement n° 50 ainsi quesur les
sous-amendements n°s 255 rectifié, 190 rectifié et 258 rectifié ?
Mme Florence Parly,
secrétaire d'Etat.
L'amendement n° 50 vise, d'une part, à introduire les
prélèvements sur recettes dans le texte de la loi organique et, d'autre part, à
recréer, si j'ose dire, les comptes spéciaux et les budgets annexes tels qu'ils
sont prévus dans l'actuelle ordonnance organique.
A cet égard, il me semble que votre proposition, monsieur Lambert, revient sur
ce qui m'était apparu comme un progrès dans la proposition de loi organique
telle qu'elle a été adoptée par l'Assemblée nationale : il s'agissait, en
quelque sorte, d'intégrer dans le budget général les dépenses effectuées à
partir de ces comptes et de ces budgets. Cela me semblait aller dans le sens de
la transparence. C'est pourquoi j'y étais favorable.
Cela étant, je m'en remets à la sagesse de la Haute Assemblée sur l'amendement
n° 50.
Le sous-amendement n° 255 rectifié vise à traiter de manière différente les
remboursements et dégrèvements selon qu'ils concernent des impôts d'Etat ou des
impôts locaux.
Actuellement, le tableau d'équilibre présente les montants bruts des
ressources et des dépenses et déduit ensuite les remboursements et
dégrèvements, de sorte qu'on peut afficher les montants nets.
Je comprends bien votre souci, monsieur Fréville, mais je ne peux partager
votre position parce que les remboursements et dégrèvements sur impositions
locales sont d'ores et déjà pris compte, au titre de charges, dans le budget de
l'Etat. En effet, c'est bien une dépense qui est consentie au bénéfice des
collectivités locales lorsque le dégrèvement est opéré.
Votre souci de clarté et de transparence sur l'ensemble des données relatives
à la fiscalité locale me paraît tout à fait utile, mais il me paraît satisfait
au travers d'une décomposition qui sera présentée dans le cadre d'une dotation,
conformément aux nouvelles dispositions de l'article 7 telles que le Sénat les
a adoptées la semaine dernière. Cette dotation fera clairement apparaître ce
qui relève des remboursements et des dégrèvements pour les impôts d'Etat, d'une
part, et pour les impôts locaux, d'autre part, en opérant cette distinction,
conformément au souhait que vous avez exprimé.
Dans, ces conditions, monsieur Fréville, je pense pouvoir vous demander de
retirer le sous-amendement n° 255 rectifié.
Je m'en remets à l'avis de M. le rapporteur sur le sous-amendement n° 190
rectifié.
S'agissant du sous-amendement n° 258 rectifié, je m'en remets à la sagesse de
la Haute Assemblée.
M. le président.
Quel est, maintenant, l'avis de la commission sur le sous-amendement n° 255
rectifié ?
M. Alain Lambert,
rapporteur.
Permettez-moi de me référer à un excellent auteur qui
s'appelle Philippe Marini.
(Sourires.)
Après une explication donnée par
le Gouvernement, il avait un jour estimé préférable que tel amendement soit
retiré. Aujourd'hui, je dirai à Yves Fréville que la réflexion qu'il a souhaité
susciter ne que paraît pas achevée.
(Sourires.)
Même si j'ai subodoré qu'il s'agissait d'une bonne idée, je ne suis pas
certain que vous soyez parvenu à l'état de perfection rédactionnelle qui
convient. Ce texte étant toujours en navette, cher Yves Fréville, vous avez
encore la possibilité de parfaire votre rédaction.
M. le président.
Monsieur Fréville, le sous-amendement n° 255 rectifié est-il maintenu ?
M. Yves Fréville.
J'ai dit tout à l'heure qu'il s'agissait d'un sous-amendement d'humeur.
J'étais donc conscient que, après avoir posé le problème, je serais
probablement conduit à le retirer.
Je demeure néanmoins persuadé de sa pertinence en ce qui concerne la rédaction
des articles d'équilibre, et cela dès aujourd'hui.
En effet, il me paraîtrait tout à fait logique que, dès le projet de budget
pour 2002, madame le secrétaire d'Etat, vous fassiez en sorte que des
ressources brutes des impôts d'Etat soient déduits les montants correspondant
aux dégrèvements accordés au titre de ces mêmes impôts, et d'eux seuls.
C'est avec cet espoir - on vit parfois d'espoir ! - que je retire mon
sous-amendement.
M. le président.
Le sous-amendement n° 255 rectifié est retiré.
Monsieur Charasse, maintenez-vous votre sous-amendement n° 190 rectifié ?
M. Michel Charasse.
J'ai bien entendu ce qu'a dit M. Lambert en ce qui concerne ce
sous-amendement. Mme le secrétaire d'Etat nous ayant indiqué qu'elle se
ralliait à la position du rapporteur, cela signifie que l'on verra pendant la
navette.
Je ne pense pas que nous ayons intérêt à aller au-delà de ce qui existe
actuellement, c'est-à-dire les collectivités locales et l'Europe.
Mais nécessité fait loi : on ne sait jamais ce qui peut arriver ! Je comprends
ce que veut dire M. Lambert, mais, en dehors d'une loi ou d'un traité
international, je ne vois guère ce qui pourrait conduire à créer un nouveau
prélèvement sur recettes. On peut toujours imaginer qu'un décret instaure un
organisme bénéficiant de redevances créées par voie réglementaire... Admettons.
Il suffirait alors d'écrire : « notamment par la loi ou par un traité
international » pour couvrir ce cas.
Mais je ne veux pas prolonger le débat, et puisque nous devons nous revoir
pour discuter d'une rédaction, je retire le sous-amendement n° 190 rectifié.
M. le président.
Le sous-amendement n° 190 rectifié est retiré.
Monsieur Fréville, le sous-amendement n° 258 rectifié est-il maintenu ?
M. Yves Fréville.
Je vais le retirer.
Mon but est que ne soient pas créés de nouveaux budgets annexes. Faut-il
supprimer ceux qui existent ? A mon sens, il faudra, à terme, en arriver là.
Je souhaite que, de même que des comptes d'affectation spéciale sont
actuellement supprimés dans les lois de finances successives, peu à peu la
catégorie des budgets annexes disparaisse. Car ce n'est pas dans le cadre d'un
budget annexe que l'on peut gérer une entreprise, fût-elle, pardonnez-moi,
l'Imprimerie nationale !
M. le président.
Le sous-amendement n° 285 rectifié est retiré.
M. Philippe Marini.
Je le reprends.
M. le président.
Il s'agit donc du sous-amendement n° 258 rectifié
bis
.
Celui-ci ayant déjà été présenté, je vais le mettre aux voix.
M. Philippe Marini.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Marini.
M. Philippe Marini.
La commission a tout à fait raison d'être empirique et réaliste et de
maintenir des procédures d'affectation. Je m'interroge cependant, compte tenu
de la pratique, sur la nécessité de maintenir la dualité entre budgets annexes
et comptes spéciaux.
Dans l'application de la loi organique actuelle, c'est l'histoire qui décide
de la qualification de budget annexe ou de compte d'affectation spéciale, et
non la réalité des choses. En effet, dans l'ordonnance organique de 1959,
chaque procédure devait avoir une spécialité. La pratique a conduit à la
réalité qu'a exposée M. Fréville, et les budgets annexes recouvrent des
réalités très diverses, qui n'étaient pas initialement prévues.
En fait, en reprenant cet amendement, je m'interroge sur la simplification à
laquelle il serait possible de procéder au cours de la navette et qui
consisterait à unifier les deux modalités spécifiques que sont les budgets
annexes et les comptes d'affectation spéciale.
M. Michel Charasse.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Charasse.
M. Michel Charasse.
Les budgets annexes et les comptes spéciaux du Trésor sont des exceptions aux
règles d'unité et d'universalité du budget de l'Etat et, comme toutes les
exceptions, à force d'être multipliés, ils finissent par ne plus être
exceptionnels ! Jusqu'à présent, même si M. Fréville a relevé six budgets
annexes, je crois, cela reste dans des limites acceptables.
Mais je me tourne vers M. Marini, qui est moins rigoriste ou plutôt moins
sévère que M. Fréville, puisqu'il propose de tout ramener sous la rubrique : «
Comptes spéciaux du Trésor ».
Je crois, monsieur le rapporteur général, qu'en réalité cela ressemble à des
comptes spéciaux du Trésor, mais que ce n'en est pas. C'est comme le Canada Dry
: cela ressemble à de l'alcool, cela a l'odeur de l'alcool... mais ce n'en est
pas !
Prenons un exemple. Je veux bien admettre qu'on pourrait faire un compte
spécial du Trésor, par exemple, pour le budget annexe des prestations sociales
agricoles, le BAPSA. En revanche, mes chers collègues, comment voulez-vous
faire un compte spécial du Trésor pour la Légion d'honneur ?
La Légion d'honneur a des règles particulières sur lesquelles personne ne
s'est jamais beaucoup penché. Il se trouve que j'ai été amené, moi, à m'y
intéresser « en direct » pendant une certaine période de ma vie.
La Légion d'honneur est gérée, en pratique, par le Président de la République.
Certes, elle est gérée par délégation par le ministre de la justice, mais c'est
en fait le Grand chancelier, agissant au nom du Président de la République, qui
est le « patron » de tout.
M. Philippe Marini.
Il faut en faire un établissement public !
M. Michel Charasse.
La Légion d'honneur a des recettes propres, qui proviennent de ses domaines,
des sommes que versent ses pensionnaires, des droits de Chancellerie que
versent les décorés, du produit des visites de l'Hôtel de Lalm, etc. Je dirai
même mieux : les règles qui s'appliquent à elle sont des règles spéciales -
vous le voyez, je fais avancer la science administrative ! - Je l'ai appris par
hasard quand j'étais à l'Elysée. Par exemple, les règles de la domanialité ne
s'appliquent pas à ses biens, tant et si bien que le Président de la
République, après l'un de ses prédécesseurs a pu vendre, par une simple lettre
une bande de terrain d'un mètre de largeur à la ville de Saint-Denis - il
s'agissait d'élargir une rue - sans avoir besoin de passer par la procédure
domaniale. Une simple lettre a suffi, puisqu'il est l'héritier du monarque !
Mais je ne veux pas le dire trop fort, parce que M. Montebourg s'irriterait
d'apprendre ce nouvel héritage de l'ancien régime napoléonien et je ne veux pas
être responsable d'une éruption supplémentaire de boutons chez lui !
(Rires.)
Cela étant, je ne vois pas très bien, monsieur Fréville, comment on pourrait
ramener cette gestion en recettes et en dépenses ! D'ailleurs, on ne pourrait
pas retracer ces recettes dans le budget du ministère de la justice. Je ne vois
pas non plus très bien comment on pourrait les soumettre à la procédure plus
compliquée et plus rigoureuse des comptes spéciaux du Trésor.
M. Marini a posé une question qui mérite d'être étudiée, et certains budgets
annexes actuels mériteraient sans doute d'être des comptes spéciaux. Je ne suis
pas sûr que ce ne serait pas préférable pour le budget des monnaies et
médailles, par exemple. Je ne parle pas de l'Imprimerie nationale, qui est
devenue un établissement public totalement autonome... grâce à mes soins
d'ailleurs.
Parce que le sous-amendement n° 258 rectifié
bis
serait beaucoup trop
sévère et rigoureux, alors qu'il faut garder un peu de souplesse, j'y suis,
comme mon groupe, défavorable ; nous ne le voterons donc pas.
M. Charles Descours.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Descours.
M. Charles Descours.
Pardonnez au modeste rapporteur de la loi de financement de la sécurité
sociale d'intervenir dans une discussion qui concerne la commission des
finances.
On a dit de M. Fréville qu'il était puriste ; mais je constate, depuis cinq
ans seulement que la loi de financement de la sécurité sociale est soumise au
Parlement, qu'il existe vingt et un fonds - vingt et un fonds, entendez-vous
bien - qui externalisent des ressources de la sécurité sociale du champ de la
loi de financement. Cela veut dire que le ministre, ou l'administration - ce
n'est peut-être pas le cas de vos services, madame - use et abuse de cette
possibilité qui lui est donnée. Et, aujourd'hui, nous sommes incapables -
pardonnez-moi d'être impudique, mais je me trouve moi-même dans ce cas ;-
d'expliquer ce qu'est le budget de la sécurité sociale !
Je remettrai après-demain un rapport sur certains de ces fonds, notamment les
fonds médicaux, qui sont déjà au nombre de six ou sept - et je ne parle même
pas du FOREC, le fonds de financement de la réforme des cotisations patronales
de sécurité sociale !
En réalité, tout ce qui sort de la procédure budgétaire classique et, pour ce
que j'en connais, de la procédure de la loi de financement de la sécurité
sociale n'est qu'artifices et béquilles pour faire des tours de passe-passe
budgétaires.
Pour ce qui est de la sécurité sociale, je comprends très bien ce débat, et je
comprends que l'on soit rigoureux. Déplorant fortement la prolifération des
fonds en ce qui concerne la sécurité sociale, je ne souhaite pas que les
budgets annexes suivent le même chemin.
M. Philippe Marini.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Marini.
M. Philippe Marini.
Je m'apprête à retirer le sous-amendement n° 258 rectifié
bis.
Cependant, serait-il possible à ce stade, fût-ce d'une manière qui n'engage
pas la suite de la procédure, d'avoir un écho de la part du Gouvernement et de
M. le rapporteur sur la question de la distinction ?
M. Alain Lambert,
rapporteur.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur.
M. Alain Lambert,
rapporteur.
Je commencerai, puisque j'ai senti que le Gouvernement était
moins enthousiaste que moi pour la survie de ces objets non identifiés.
Je soulignerai à l'intention de M. Philippe Marini qu'il n'est pas sûr que la
fusion des deux soit un progrès. Mais j'hésite à m'expliquer, parce qu'il
connaît le sujet beaucoup mieux que moi !
D'un point de vue pratique, dans un cas, le budget annexe vise à retracer des
opérations résultant d'activité à caractère industriel et commercial ; dans
l'autre cas, il s'agit plutôt de comptes destinés à accueillir des ressources
particulières qui, souvent, ne sont pas d'origine industrielle ou commerciale.
On pourrait très bien penser qu'il n'y a qu'une seule catégorie.
Mais je ne suis pas sûr qu'une telle fusion clarifierait de façon déterminante
les investigations que vous êtes conduit à mener dans vos fonctions de
rapporteur général. Il n'est pas plus mauvais que nous ayons des exigences
particulières pour chacune des deux catégories. En particulier, dès lors que
des activités à caractère industriel et commercial sont menées sans avoir été «
logées », dans un établissement public, il est bon qu'elles obéissent à des
règles qui leur soient propres, celles des budgets annexes, et en particulier
qu'elles soient soumises au contrôle du Parlement. Pour l'instant, je ne vois
vraiment pas quel avantage il y aurait à fusionner le tout dans une seule
catégorie.
Mme Florence Parly,
secrétaire d'Etat.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à Mme le secrétaire d'Etat.
Mme Florence Parly,
secrétaire d'Etat.
Monsieur Marini, je vous répondrai en vous disant que
j'ai bien entendu les propos du sénateur Descours. Nous débattons en ce moment
du texte organique applicable à la loi de finances, mais les observations qu'a
formulées M. Descours, actuellement, sont exactes. Vous imaginez bien que,
lorsque nous avons réfléchi, d'abord de notre côté, puis en concertation avec
l'Assemblée nationale et avec le Sénat, qui, l'un et l'autre, ont beaucoup
travaillé sur ces questions, la situation évoquée par le sénateur Descours
n'était pas totalement étrangère à nos pensées !
C'est la raison pour laquelle, comme j'ai eu l'occasion de le dire en donnant
mon avis sur l'amendement n° 50 de la commission des finances, je préfère la
rédaction adoptée par l'Assemblée nationale, qui me semble avoir le mérite de
rappeler les principes de clarté et de transparence en faisant remonter dans le
budget général ce qui, pour l'instant, se trouve dans des comptes spéciaux ou
dans des budgets annexes.
Je crois qu'il est difficile d'être plus clair. Faut-il que j'ajoute quelque
chose ? Je pense que non.
M. Alain Lambert,
rapporteur.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur.
M. Alain Lambert,
rapporteur.
Je voulais m'excuser auprès de Charles Descours de n'avoir
pas répondu à son observation.
Il a utilement attiré notre attention sur les fonds, qui, en effet, se
multiplient.
Les fonds sociaux, je le souligne, notamment le FOREC, auraient utilement pu
être remplacés par des comptes d'affectation spéciale, que vous auriez pu
suivre de plus près.
La différence fondamentale entre les fonds sociaux que vous avez à subir dans
le cadre du financement de la sécurité sociale, mon cher collègue, et les
comptes spéciaux du budget de l'Etat, c'est que les fonds ne figurent pas dans
le projet de loi de financement de la sécurité sociale, alors que les comptes
spéciaux ont leur place dans le projet de loi de finances.
M. le président.
L'amendement n° 258 rectifié
bis
est-il maintenu, monsieur Marini ?
M. Philippe Marini.
Je le retire.
M. le président.
L'amendement n° 258 rectifié
bis
est retiré.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 50.
M. Charles Descours.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Descours.
M. Charles Descours.
Toujours avec la même casquette de rapporteur de la loi de financement de la
sécurité sociale, je voudrais poser une question à M. le rapporteur.
Le Sénat a voté la semaine dernière, à l'article 1er, l'amendement n° 3 de la
commission, qui précise : « Les impositions de toute nature ... ne peuvent être
directement affectées à un tiers qu'à raison des missions de service public
confiées à lui ... » Cette disposition générale vise également, nous
semble-t-il, les impôts et les taxes perçus au profit de la sécurité
sociale.
Dans ces conditions, je m'interroge sur le troisième alinéa de l'amendement n°
50, qui est aujourd'hui soumis au vote du Sénat et qui dispose : « Sur les
recettes brutes sont prélevés les financements transférés par l'Etat à des
tiers aux fins de couvrir les charges supportées par eux du fait des missions
de service public qu'ils exercent. »
Je suppose, monsieur le rapporteur, que ce dernier dispositif de prélèvement
sur recettes ne vise pas les impôts et taxes perçus au profit de la sécurité
sociale, en dépit d'un parallélisme de rédaction qui pourrait prêter à
équivoque - et qui, en outre, serait à mon avis anticonstitutionnel ! Je serais
heureux que vous me confirmiez ce point.
M. Yves Fréville.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Fréville.
M. Yves Fréville.
Un prélèvement sur recettes a été opéré en faveur de la sécurité sociale dans
les années soixante-dix.
M. Charles Descours.
C'était avant les ordonnances de 1996 !
M. Yves Fréville.
Oui, mais je le précisais pour l'histoire !
Je dois dire que la proposition de l'Assemblée nationale de supprimer les
comptes spéciaux du Trésor comportait un aspect qui me séduisait.
Nous avons adopté une politique de programmes. Or il me paraîtrait difficile,
dans un certain nombre de domaines, d'avoir à la fois, dans le même champ, un
programme qui dépendrait du budget général et un compte spécial du Trésor :
dans le cadre du programme, la fongibilité des crédits est quasi totale ; le
compte spécial du Trésor ne permet pas, bien évidemment, la même
fongibilité.
Je prendrai l'exemple du Fonds national pour le développement du sport, le
FNDS : le budget de la jeunesse et des sports comportera sans doute un
programme qui couvrira ce domaine et, dans ce programme, des indicateurs
d'objectifs, de résultats, seront proposés ; puis nous aurons, à côté, un
compte spécial du Trésor.
Il me semble, monsieur le rapporteur, qu'il existe une certaine contradiction
entre le ralliement qui est le nôtre à la notion de programme et le maintien,
dans certains domaines, de comptes spéciaux du Trésor. Je suis sûr que la
commission des finances a réfléchi à cette contradiction et que je pourrais
donc, malgré tout, voter cet amendement.
M. Alain Lambert,
rapporteur.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur.
M. Alain Lambert,
rapporteur.
M. Fréville ne m'en voudra pas de ne pas alimenter à nouveau
le débat qu'il a ouvert. Mais je pense qu'il n'attend pas de réponse de ma
part.
En revanche, je crois que M. Descours en attend une.
M. Charles Descours.
En tout cas, j'ai posé une question !
M. Alain Lambert,
rapporteur.
Cette question a été très largement débattue et elle a
consommé un temps précieux, utilement. Elle nous a d'ailleurs parfois sinon mis
en contradiction, du moins montré qu'il existait une approche différente selon
les souhaits de Yves Fréville et selon ceux de la commission. Je sais par
avance que vous serez rassuré par la réponse que je serai amené à vous donner,
monsieur Descours.
M. Charles Descours.
Je l'espère !
M. Alain Lambert,
rapporteur.
Plutôt que par la périphrase, j'ai souhaité m'exprimer avec
la plus grande clarté, l'autre jour, en prenant l'exemple de la CSG : la CSG
est, selon nous, affectée ; elle n'entre donc pas dans les prélèvements sur
recettes. C'est du reste ainsi que nous avons voulu, pour la clarté des débats,
trancher avec Yves Fréville cette question en disant que cela ne pouvait pas
figurer dans l'article d'équilibre puisque c'était une recette affectée.
J'espère, par cette réponse, avoir apaisé vos tourments, monsieur Descours.
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 50, pour lequel le Gouvernement s'en remet à
la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, l'article 17 est ainsi rédigé.
Article 18