SEANCE DU 16 JANVIER 2001
M. le président.
La parole est à M. Demilly, auteur de la question n° 994, adressée à M. le
ministre de l'éducation nationale.
M. Fernand Demilly.
Ma question s'adresse à M. le ministre de l'éducation nationale et concerne la
formation des professeurs aux NTIC - nouvelles technologies de l'information et
de la communication - et le statut des aides-éducateurs en charge des NTIC dans
les collèges.
Les départements, et en particulier le département de la Somme, dont je suis
l'élu, fournissent un effort financier considérable en faveur de l'équipement
des collèges en NTIC.
L'effort consenti par les départements en faveur de l'équipement des collèges
en NTIC ne permettrait cependant pas d'aboutir à des résultats satisfaisants si
le partenariat de l'éducation nationale faisait défaut.
En effet, un tel projet nécessite un effort de formation des professeurs avec,
pour corollaire, des décharges de service.
Par ailleurs, la technicité des équipements mis en place, notamment dans
l'espace multimédia de chaque collège, implique qu'un aide-éducateur prépare le
matériel avant le cours et assure une présence technique de proximité de telle
sorte que l'enseignant-utilisateur n'ait pas à régler de problèmes techniques
pendant la classe, mais puisse bien consacrer l'intégralité de son temps au
travail pédagogique.
Des aides-éducateurs remplissent actuellement cette mission dans nos collèges,
à la satisfaction de tous. Ils ont, cependant, le statut d'emploi-jeunes,
statut trop aléatoire au regard des équipements mis en place et de leurs
missions.
Les NTIC constituent un élément de la politique gouvernementale en faveur de
l'éducation. Monsieur le ministre, ne conviendrait-il pas de créer, dans la
grille de la fonction publique de l'Etat pour l'éducation nationale, un grade
permettant le recrutement de personnels qualifiés qui seraient aux NTIC ce que
sont les aides de laboratoire aux disciplines telles que les sciences, par
exemple ? Ces personnels seraient mieux formés, plus stables dans leur poste et
assureraient ainsi une pérennité au dispositif mis en place.
Quelles sont donc les intentions du ministère de l'éducation nationale ?
M. le président.
La parole est à M. le ministre.
M. Roger-Gérard Schwartzenberg,
ministre de la recherche.
Monsieur le sénateur, je vous demande tout
d'abord d'excuser l'absence de M. Jack Lang, qui est retenu par une obligation
impérative. Mais, ministre de la recherche, je porte moi aussi un intérêt tout
particulier aux nouvelles technologies de l'information et de la
communication.
Comme vous le rappelez fort justement, les collectivités locales se sont très
largement mobilisées pour la diffusion des nouvelles technologies de
l'information et de la communication dans notre système éducatif où elles sont
tout à fait utiles. Les efforts financiers considérables que certaines d'entre
elles ont consentis - parmi celles-ci, le département de la Somme dont vous
êtes l'élu - ont contribué efficacement à la réussite du plan d'action du
ministère de l'éducation nationale.
Au-delà des équipements matériels indispensables, l'effort doit également
porter sur l'usage de ces technologies et sur leur utilisation au quotidien
dans les établissements. Cela nécessite, en effet, que les professeurs
maîtrisent eux-mêmes ce nouvel outil et que les conditions d'installation du
matériel et d'assistance des professeurs soient optimales.
Je rappelle à cet égard que la formation des professeurs a reçu une attention
toute particulière dans le cadre du programme d'action gouvernemental pour la
société de l'information, le PAGSI, lancé par le Premier ministre en janvier
1998.
Par ailleurs, tous les instituts universitaires de formation des maîtres, les
IUFM, ont fait l'objet d'un plan d'urgence pour mettre à niveau l'équipement et
le contenu des enseignements. La composante « nouvelles technologies de
l'information et de la communication » est ainsi complètement inscrite, et de
façon officielle, dans la formation initiale des enseignants.
En outre, les plans académiques de formation des enseignants intègrent
désormais ces technologies. Les professeurs peuvent donc y avoir accès dans le
cadre traditionnel des dispositifs de formation continue. Les IUFM sont chargés
d'assurer cette formation continue, ce qui répond à la demande des professeurs,
qui est en constante augmentation.
Nous menons actuellement des expérimentations dans quatre académies -
Besançon, Grenoble, Toulouse et Orléans-Tours - pour mieux définir les besoins
en personnel d'accompagnement et pour pérenniser les postes et les personnes
essentiels pour l'implantation des nouvelles technologies de l'information et
de la communication dans les établissements. Si ces expérimentations se
révèlent positives, elles pourraient s'étendre à l'ensemble des académies.
Vous avez également raison, monsieur le sénateur, de signaler l'importance des
« aides-éducateurs » dans ce dispositif. Les nombreux emplois-jeunes créés à
cet effet ont fait la preuve de leur utilité. Ces jeunes ont permis de soulager
les enseignants des tâches matérielles et d'organisation générées par
l'installation et l'utilisation des équipements informatiques dans les classes
et, comme vous le savez, le Gouvernement réfléchit actuellement sur le devenir
de ces emplois-jeunes.
M. Fernand Demilly.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Demilly.
M. Fernand Demilly.
Je vous remercie, monsieur le ministre, des éléments de réponse que vous
m'avez apportés.
Je ne doute pas que vous-même, ainsi que le ministre de l'éducation nationale,
soyez convaincus que le développement des NTIC bouleverse l'organisation
économique et sociale actuelle. Les gagnants sont ou seront les pays, les
territoires qui disposent d'accès aux réseaux à haut débit et dont la
population maîtrise l'utilisation de ces technologies.
Mais l'initiation aux NTIC et leur pratique n'ayant pas lieu d'emblée chez les
particuliers, il est impératif de créer une égalité d'accès pour tous dans les
établissements scolaires, d'abord, dans des espaces multimédias mis en place
par les structures intercommunales et ouverts à tous, ensuite. Se servir
d'Internet est une donnée nouvelle incontournable. Tous nos élèves doivent
savoir lire, écrire, compter... et surfer sur le web !
Je souhaite avec vous, monsieur le ministre, que les propositions que j'ai
présentées soient très rapidement prises en compte par le ministère de
l'éducation nationale, dans la suite des expérimentations que celui-ci mène
actuellement.
RECHERCHE FONDAMENTALE SUR LES MALADIES RARES