Séance du 14 juin 2000
SOMMAIRE
PRÉSIDENCE DE M. JEAN FAURE
1.
Procès-verbal
(p.
0
).
2.
Candidature à une délégation parlementaire
(p.
1
).
3.
Loi d'orientation pour l'outre-mer. -
Suite de la discussion d'un projet de loi déclaré d'urgence (p.
2
).
Article 1er (p. 3 )
Amendement n° 41 de M. Jean Huchon, rapporteur pour avis, et sous-amendement n° 225 rectifié de Mme Dinah Derycke ; amendement n° 226 de M. Claude Lise. - M. Jean Huchon, rapporteur pour avis de la commission des affaires économiques ; Mme Dinah Derycke, au nom de la délégation du Sénat aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes ; MM. Claude Lise, José Balarello, rapporteur de la commission des lois ; Jean-Jack Queyranne, secrétaire d'Etat à l'outre-mer. - Adoption du sous-amendement n° 225 rectifié et de l'amendement n° 41 modifié rédigeant l'article, l'amendement n° 226 devenant sans objet.
Article 2 (p. 4 )
Amendement n° 160 du Gouvernement. - MM. le secrétaire d'Etat, le rapporteur,
Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis de la commission des affaires
sociales. - Adoption.
Amendement n° 58 de M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. - MM.
Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat. - Adoption.
Amendement n° 59 de M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. - MM.
Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat, Michel
Sergent, au nom de la commission des finances. - Irrecevabilité.
Amendements identiques n°s 120 de M. Yann Gaillard et 189 de M. Georges Othily
; amendements n°s 126 de M. Lucien Lanier, 216, 217 de M. Robert Bret, 52 de M.
Paul Vergès et 60
(priorité)
de M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour
avis. - MM. Yann Gaillard, Edmond Lauret, Robert Bret, Paul Vergès, Jean-Louis
Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat, Michel Sergent, au nom de
la commission des finances. - Retrait des amendements n°s 120, 189 et 126 ;
adoption, après une demande de priorité, de l'amendement n° 60, les amendements
n°s 216, 217 et 52 devenant sans objet.
Amendement n° 227 de M. Claude Lise. - MM. Claude Lise, Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat. - Adoption.
Amendement n° 121 de M. Yann Gaillard et sous-amendement n° 261 de M. Edmond
Lauret ; amendements n°s 190
(identique à l'amendement n° 121)
de M.
Georges Othily, 127 rectifié de M. Lucien Lanier et sous-amendement n° 262 de
M. Edmond Lauret ; amendement n° 61
(priorité)
de M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis, et sous-amendement n° 50 rectifié de M. Paul Vergès ;
amendements n°s 191 de M. Georges Othily, 51 de M. Paul Vergès, 229 de M.
Dominique Larifla et 228 de M. Claude Lise. - MM. Yann Gaillard, Edmond Lauret,
Georges Othily, Victor Reux, Paul Vergès, Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour
avis ; Dominique Larifla, Claude Lise, le secrétaire d'Etat, Michel Sergent, au
nom de la commission des finances. - Retrait du sous-amendement n° 261 et des
amendements n°s 121, 127 rectifié et 228 ; irrecevabilité du sous-amendement n°
262 de l'amendement n° 191 ; adoption, après une demande de priorité de
l'amendement n° 61, du sous-amendement n° 50 rectifié et de l'amendement n° 61
modifié, les amendements n°s 190, 51 et 229 devenant sans objet.
Amendements n°s 62 à 64 de M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. - MM.
Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat. - Adoption des
trois amendements.
Amendement n° 65 rectifié de M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis, et
sous-amendement n° 161 du Gouvernement. - MM. Jean-Louis Lorrain, rapporteur
pour avis ; le secrétaire d'Etat. - Adoption du sous-amendement et de
l'amendement modifié.
Adoption de l'article modifié.
Article additionnel après l'article 2 (p. 5 )
Amendements n°s 128 de M. Lucien Lanier et 192 de M. Georges Othily. - MM. Edmond Lauret, Georges Othily, Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. - Retrait des deux amendements.
Article 3 (p. 6 )
Amendement n° 129 de Mme Lucette Michaux-Chevry. - MM. Edmond Lauret,
Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat. - Retrait.
Amendements n°s 66 de M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis, et 162 du
Gouvernement. - MM. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire
d'Etat, Jean-Jacques Hyest. - Rejet des deux amendements.
Amendement n° 67 de M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. - MM.
Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat, Claude Lise. -
Rejet.
Amendement n° 68 de M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. - MM.
Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat. - Adoption.
Amendements n°s 163 et 164 du Gouvernement. - MM. le secrétaire d'Etat,
Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. - Adoption des deux amendements.
Adoption de l'article modifié.
Article 4 (p. 7 )
Amendement n° 130 de M. Edmond Lauret. - Retrait.
Adoption de l'article.
Article 5 (p. 8 )
Amendement n° 69 rectifié de M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. - MM.
Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat. - Adoption.
Amendement n° 70 de M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. - MM.
Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat, Michel
Charasse, Michel Sergent, au nom de la commission des finances. -
Irrecevabilité.
Amendement n° 230 de M. Claude Lise. - MM. Claude Lise, Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat. - Adoption.
Amendements n°s 71 à 73 rectifié de M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour
avis, et 167 du Gouvernement. - MM. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ;
le secrétaire d'Etat, Jean-Jacques Hyest, Rodolphe Désiré, Lucien Lanier -
Adoption, par scrutin public, de l'amendement n° 71 ; adoption des amendements
n°s 72 et 73 rectifié, l'amendement n° 167 devenant sans objet.
Amendement n° 74 de M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. - Adoption.
Amendement n° 131 de Mme Lucette Michaux-Chevry. - MM. Edmond Lauret,
Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat. - Retrait.
Amendement n° 75 rectifié de M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. - MM.
Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat, Michel
Charasse, Michel Sergent, au nom de la commission des finances. - Adoption par
scrutin public.
MM. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ; le président.
Amendement n° 76 rectifié de M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. - MM.
Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat, le rapporteur,
Michel Charasse, Michel Sergent, au nom de la commission des finances.
Suspension et reprise de la séance (p. 9 )
M. Michel Sergent, au nom de la commission des finances. - Irrecevabilité de
l'amendement n° 76 rectifié.
Amendement n° 166 du Gouvernement. - MM. le secrétaire d'Etat, Jean-Louis
Lorrain, rapporteur pour avis. - Adoption.
Amendement n° 215 de M. Jean-Jacques Hyest. - M. Jean-Jacques Hyest. -
Retrait.
M. Jean-Jacques Hyest.
Adoption de l'article modifié.
Article 6 (p. 10 )
MM. Michel Charasse, le secrétaire d'Etat.
Amendement n° 77 de M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. - M.
Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. - Retrait.
Amendement n° 231 de M. Claude Lise. - MM. Claude Lise, Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat. - Adoption.
Amendements n°s 78 à 80 de M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. - MM.
Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat. - Adoption des
trois amendements.
Amendement n° 132 de Mme Lucette Michaux-Chevry. - MM. Edmond Lauret,
Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat. - Adoption.
Amendement n° 81 rectifié de M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. - MM.
Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat. - Adoption.
Amendement n° 82 rectifié de M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. -
Adoption.
Amendements n°s 168 et 169 du Gouvernement. - MM. le secrétaire d'Etat,
Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. - Adoption des deux amendements.
Adoption de l'article modifié.
Article 7 (p. 11 )
Amendement n° 193 de M. Georges Othily. - MM. Georges Othily, Jean-Louis
Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat. - Adoption.
Amendement n° 194 de M. Georges Othily. - MM. Georges Othily, Jean-Louis
Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat. - Retrait.
Amendements n°s 133 rectifié de Mme Lucette Michaux-Chevry, 195 de M. Georges
Othily, 83 et 84 de M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. - MM. Edmond
Lauret, Georges Othily, Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ; le
secrétaire d'Etat, Michel Sergent, au nom de la commission des finances. -
Irrecevabilité des amendements n°s 133 rectifié, 195 et 84 ; adoption, par
scrutin public, de l'amendement n° 83.
Adoption de l'article modifié.
Articles additionnels après l'article 7 (p. 12 )
Amendements identiques n°s 134 de Mme Lucette Michaux-Chevry et 196 de M.
Georges Othily ; amendement n° 136 de M. Lucien Lanier. - MM. Edmond Lauret,
Georges Othily, Lucien Lanier, Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ; le
secrétaire d'Etat, Michel Sergent, au nom de la commission des finances. -
Irrecevabilité des trois amendements.
Amendement n° 135 de Mme Lucette Michaux-Chevry. - MM. Edmond Lauret,
Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat, Michel
Sergent, au nom de la commission des finances. - Irrecevabilité.
Article 7
bis
. - Adoption (p.
13
)
Article 7
ter
(p.
14
)
Amendement n° 42 de M. Jean Huchon, rapporteur pour avis. - MM. Jean Huchon, rapporteur pour avis ; le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption de l'amendement supprimant l'article.
Article 7 quater (p. 15 )
Amendements n°s 43 rectifié de M. Jean Huchon, rapporteur pour avis, et 170 du
Gouvernement. - MM. Jean Huchon, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat,
le rapporteur. - Retrait de l'amendement n° 43 rectifié ; adoption de
l'amendement n° 170.
Adoption de l'article modifié.
Article 7 quinquies (p. 16 )
Amendements n°s 232 de M. Rodolphe Désiré et 6 (priorité) de la commission. - MM. Rodolphe Désiré, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption, après une demande de priorité, de l'amendement n° 6 rédigeant l'article, l'amendement n° 232 devenant sans objet.
Article additionnel après l'article 7
quinquies
ou après l'article 9
quinquies
(p.
17
)
Amendements n°s 1 de M. Lylian Payet, 137 de M. Edmond Lauret et 182 du Gouvernement. - MM. Lylian Payet, Edmond Lauret, le secrétaire d'Etat, le rapporteur, Jean Huchon, rapporteur pour avis. - Retrait des amendements n°s 1 et 137 ; adoption de l'amendement n° 182 insérant un article additionnel après l'article 9 quinquies .
Article 8 (p. 18 )
Amendement n° 85 de M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. - MM.
Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat. - Adoption.
Amendement n° 233 de Mme Dinah Derycke. - MM. Claude Lise, Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat. - Retrait.
Amendements n°s 86 à 89 de M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. - MM.
Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat. - Adoption des
quatre amendements.
Adoption de l'article modifié.
Article 9 (p. 19 )
Amendement n° 234 rectifié de M. Dominique Larifla. - MM. Dominique Larifla,
Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat, Lucien Lanier.
- Adoption.
Amendement n° 235 de Mme Dinah Derycke. - MM. Serge Lagauche, Jean-Louis
Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat. - Retrait.
Amendement n° 138 de Mme Lucette Michaux-Chevry. - MM. Lucien Lanier,
Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat. - Adoption.
Amendements n°s 90 de M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis, et 171 du
Gouvernement. - MM. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire
d'Etat. - Retrait de l'amendement n° 90 ; adoption de l'amendement n° 171.
Amendement n° 91 de M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. - MM.
Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat. - Adoption.
Adoption de l'article modifié.
Article additionnel après l'article 9 (p. 20 )
Amendement n° 92 de M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. - MM.
Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat. - Adoption de
l'amendement insérant un article additionnel.
Amendement n° 93 de M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. - MM.
Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat. - Adoption de
l'amendement insérant un article additionnel.
Division additionnelle avant l'article 9 bis (p. 21 )
Amendement n° 172 rectifié du Gouvernement. - MM. le secrétaire d'Etat, José Balarello, rapporteur. - Adoption de l'amendement insérant une division additionnelle et son intitulé.
Article 9
bis. -
Adoption (p.
22
)
Chapitre III après l'article 9
bis
(p.
23
)
Amendement n° 173 du Gouvernement. - Adoption de l'amendement supprimant la division et son intitulé.
Article 9
ter. -
Adoption (p.
24
)
Article 9
quater
(p.
25
)
Amendements n°s 94 de M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis, 174 et 175
du Gouvernement. - MM. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire
d'Etat. - Retrait de l'amendement n° 94 ; adoption des amendements n°s 174 et
175.
Amendements n°s 95 et 96 de M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. - MM.
Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat. - Adoption des
deux amendements.
Amendements n°s 97 de M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis, et 176
rectifié du Gouvernement. - MM. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ; le
secrétaire d'Etat. - Retrait de l'amendement n° 97 ; adoption de l'amendement
n° 176 rectifié.
Amendement n° 99 de M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. - MM.
Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat. - Retrait.
Amendement n° 197 de M. Georges Othily. - Retrait.
Amendement n° 98 de M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. - MM.
Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat. - Retrait.
Amendement n° 100 de M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. - MM.
Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat. - Adoption.
Amendement n° 177 du Gouvernement. - MM. le secrétaire d'Etat, Jean-Louis
Lorrain, rapporteur pour avis. - Adoption.
Amendement n° 101 de M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. - MM.
Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat. - Adoption.
Amendement n° 102 de M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. - MM.
Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat. - Retrait.
Amendements n°s 103 et 104 de M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. -
MM. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat. - Adoption
des deux amendements.
Amendements n°s 198 de M. Georges Othily, 105
(priorité)
de M.
Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis, et 236 rectifié de M. Dominique
Larifla. - MM. Georges Othily, Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ;
Dominique Larifla, le secrétaire d'Etat. - Adoption, après une demande de
priorité, de l'amendement n° 105, les amendements n°s 198 et 236 rectifié
devenant sans objet.
Amendement n° 106 de M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. -
Adoption.
Adoption de l'article modifié.
Articles additionnels après l'article 9 quater (p. 26 )
Amendement n° 200 rectifié de M. Georges Othily. - MM. Georges Othily, le
rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption de l'amendement insérant un
article additionnel.
Amendements n°s 201 à 203 de M. Georges Othily. - MM. Georges Othily, le
rapporteur, le secrétaire d'Etat, Michel Sergent, au nom de la commission des
finances. - Irrecevabilité des trois amendements.
Article 9 quinquies (p. 27 )
Amendement n° 44 de M. Jean Huchon, rapporteur pour avis. - MM. Jean Huchon,
rapporteur pour avis ; le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.
Adoption de l'article modifié.
Articles additionnels après l'article 9 quinquies (p. 28 )
Amendement n° 178 du Gouvernement et sous-amendement n° 263 de M. Jean-Jacques
Hyest. - MM. le secrétaire d'Etat, Jean-Jacques Hyest, le rapporteur. -
Adoption du sous-amendement et de l'amendement modifié insérant un article
additionnel.
Amendement n° 218 de M. Robert Bret. - MM. Robert Bret, le rapporteur, le
secrétaire d'Etat. - Retrait.
Division et articles additionnels après l'article 9 quinquies (p. 29 )
Amendement n° 179 du Gouvernement. - MM. le secrétaire d'Etat, Jean Huchon,
rapporteur pour avis. - Adoption de l'amendement insérant une division
additionnelle et son intitulé.
Amendements n°s 180, 181 et 183 rectifié du Gouvernement. - MM. le secrétaire
d'Etat, Jean Huchon, rapporteur pour avis ; le rapporteur. - Adoption des
amendements insérant trois articles additionnels.
Article 10 (p. 30 )
Amendements n°s 107 et 108 de M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. -
MM. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat. -
Adoption, par scrutin public, de l'amendement 107 ; retrait de l'amendement n°
108.
Amendements n°s 109 et 110 de M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. -
MM. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat. - Retrait
des deux amendements.
Amendement n° 111 de M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. - MM.
Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat. - Retrait.
Amendement n° 112 de M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. - MM.
Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat. - Adoption.
Adoption de l'article modifié.
Article additionnel après l'article 10 (p. 31 )
Amendement n° 140 de Mme Lucette Michaux-Chevry. - MM. Victor Reux, Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat. - Retrait.
Article 11 (p. 32 )
Amendements n°s 2 de M. Lylian Payet et 219 de M. Robert Bret. - MM. Lylian
Payet, Robert Bret, le secrétaire d'Etat, Michel Sergent, au nom de la
commission des finances. - Irrecevabilité des deux amendements.
Adoption de l'article.
Articles additionnels après l'article 11 (p. 33 )
Amendement n° 113 rectifié de M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. -
MM. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat, Michel
Sergent, au nom de la commission des finances. - Adoption de l'amendement
insérant un article additionnel.
Amendement n° 141 de M. Edmond Lauret. - Retrait.
Article 12 (p. 34 )
Amendement n° 237 de Mme Dinah Derycke. - MM. Claude Lise, Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat. - Rejet.
Amendement n° 114 de M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. - MM.
Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat. - Adoption.
Adoption de l'article modifié.
Article 12 bis (p. 35 )
M. Edmond Lauret.
Amendement n° 204 de M. Georges Othily. - MM. Georges Othily, le rapporteur, le
secrétaire d'Etat, Michel Sergent, au nom de la commission des finances. -
Irrecevabilité.
Adoption de l'article.
Articles additionnels après l'article 12 bis (p. 36 )
Amendement n° 205 de M. Georges Othily. - MM. Georges Othily, Jean-Louis
Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat. - Rejet.
Amendement n° 238 rectifié de M. Claude Lise. - MM. Claude Lise, Jean-Louis
Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat. - Adoption de
l'amendement insérant un article additionnel.
4.
Nomination d'un membre d'une délégation parlementaire
(p.
37
).
Suspension et reprise de la séance (p. 38 )
PRÉSIDENCE DE M. PAUL GIROD
5. Loi d'orientation pour l'outre-mer. - Suite de la discussion d'un projet de loi déclaré d'urgence (p. 39 ).
Article 13 (p. 40 )
Amendements n°s 115 à 118 de M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. - MM.
Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis de la commission des affaires sociales
; Jean-Jack Queyranne, secrétaire d'Etat à l'outre-mer. - Adoption des
amendements n°s 115 à 117 ; retrait de l'amendement n° 118.
Adoption de l'article modifié.
Article additionnel après l'article 13 (p. 41 )
Amendement n° 119 de M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. - MM. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat. - Adoption de l'amendement insérant un article additionnel.
Article 14 (p. 42 )
Amendements n°s 3 de M. Lylian Payet et 220 de M. Robert Bret. - MM. Lylian
Payet, Robert Bret, Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire
d'Etat, Michel Sergent, au nom de la commission des finances. - Irrecevabilité
des deux amendements.
Adoption de l'article modifié.
Articles additionnels après l'article 14 (p. 43 )
Amendement n° 4 de M. Lylian Payet. - MM. Lylian Payet, Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat, Michel Sergent, au nom de la
commission des finances. - Irrecevabilité.
Amendements n°s 5 de M. Lylian Payet et 221 de M. Robert Bret. - MM. Lylian
Payet, Robert Bret, Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis ; le secrétaire
d'Etat, Michel Sergent, au nom de la commission des finances. - Irrecevabilité
des deux amendements.
Article 15. - Adoption (p.
44
)
Article 16 (p.
45
)
Amendements n°s 7 et 8 de la commission. - MM. José Balarello, rapporteur de la
commission des lois ; le secrétaire d'Etat. - Adoption des deux amendements.
Amendements identiques n°s 9 de la commission et 45 de M. Jean Huchon,
rapporteur pour avis. - MM. le rapporteur, Jean Huchon, rapporteur pour avis de
la commission des affaires économiques ; le secrétaire d'Etat. - Adoption des
deux amendements.
Amendement n° 46 de M. Jean Huchon, rapporteur pour avis. - MM. Jean Huchon,
rapporteur pour avis ; le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.
Adoption de l'article modifié.
Article additionnel après l'article 16 (p. 46 )
Amendement n° 259 de M. Claude Lise. - MM. Claude Lise, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Retrait.
Article additionnel avant l'article 17 (p. 47 )
Amendement n° 222 de M. Robert Bret. - MM. Robert Bret, Victor Reux, rapporteur pour avis de la commission des affaires culturelles ; le secrétaire d'Etat. - Retrait.
Article 17. - Adoption (p.
48
)
Articles additionnels après l'article 17 (p.
49
)
Amendement n° 206 rectifié de M. Georges Othily. - MM. Georges Othily, Victor
Reux, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat, le rapporteur. - Rejet.
Amendement n° 239 de Mme Dinah Derycke. - MM. Claude Lise, le rapporteur, le
secrétaire d'Etat, Georges Othily. - Adoption de l'amendement insérant un
article additionnel.
Article 18. - Adoption (p.
50
)
Article 18
bis
(p.
51
)
Amendements n°s 39 de M. Victor Reux, rapporteur pour avis, et 240 de M. Rodolphe Désiré. - MM. Victor Reux, rapporteur pour avis ; Rodolphe Désiré, le secrétaire d'Etat. - Adoption de l'amendement n° 39 rédigeant l'article, l'amendement n° 240 devenant sans objet.
Article additionnel après l'article 18
bis
ou après l'article 21 (p.
52
)
Amendements n°s 143 de Mme Lucette Michaux-Chevry et 242 de M. Dominique Larifla. - MM. Edmond Lauret, Dominique Larifla, Victor Reux, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat. - Adoption de l'amendement n° 143 insérant un article additionnel après l'article 18 bis , l'amendement n° 242 devenant sans objet.
Article 19 (p. 53 )
Amendement n° 207 de M. Georges Othily. - M. Georges Othily. - Retrait.
Amendement n° 241 de M. Claude Lise. - MM. Claude Lise, Victor Reux, rapporteur
pour avis ; le secrétaire d'Etat. - Retrait.
Adoption de l'article.
Article additionnel après l'article 19 (p. 54 )
Amendement n° 210 de M. Victor Reux. - MM. Victor Reux, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption de l'amendement insérant un article additionnel.
Article 20 (p. 55 )
Amendement n° 40 de M. Victor Reux, rapporteur pour avis. - MM. Victor Reux, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat. - Adoption de l'amendement rédigeant l'article.
Article 21. - Adoption (p.
56
)
Article additionnel après l'article 21 (p.
57
)
Amendement n° 53 rectifié de M. Paul Vergès. - MM. Paul Vergès, Victor Reux, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat. - Adoption de l'amdement insérant un article additionnel.
Article 22 (p. 58 )
Amendements n°s 154 de Mme Lucette Michaux-Chevry, 10, 11 de la commission, 243
de M. Claude Lise et 223 de M. Robert Bret. - MM. Victor Reux, le rapporteur,
Claude Lise, Robert Bret, le secrétaire d'Etat, Jacques Larché, président de la
commission des lois. - Rejet de l'amendement n° 154 ; adoption des amendements
n°s 10, 243, 11 et 223.
Adoption de l'article modifié.
Article 23 (p. 59 )
Amendement n° 12 de la commission. - MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. -
Adoption.
Amendement n° 13 de la commission. - MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. -
Adoption.
Amendement n° 244 rectifié de M. Claude Lise. - MM. Claude Lise, le rapporteur,
le secrétaire d'Etat. - Adoption.
Amendement n° 14 de la commission. - MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. -
Adoption.
Amendement n° 224 de M. Robert Bret. - Adoption.
Adoption de l'article modifié.
Article 24 (p. 60 )
Amendement n° 15 de la commission. - MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat,
Lucien Lanier, Georges Othily. - Adoption.
Amendement n° 156 de Mme Lucette Michaux-Chevry. - Retrait.
Amendements n°s 245 et 246 de M. Claude Lise. - MM. Claude Lise, le rapporteur,
le secrétaire d'Etat. - Adoption des deux amendements.
Adoption de l'article modifié.
Article 24 bis (p. 61 )
Amendement n° 16 de la commission. - MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. -
Adoption.
Amendement n° 247 de M. Claude Lise. - Adoption.
Adoption de l'article modifié.
Article 24 ter (p. 62 )
Amendement n° 17 de la commission. - MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption de l'amendement supprimant l'article.
Article 25 (p. 63 )
Amendement n° 55 de M. Paul Vergès et sous-amendement n° 260 du Gouvernement. -
Retrait de l'amendement, le sous-amendement devenant sans objet.
Amendement n° 56 de M. Paul Vergès. - Retrait.
Adoption de l'article modifié.
Article 26 (p. 64 )
Amendements n°s 18 et 19 de la commission. - MM. le rapporteur, le secrétaire
d'Etat. - Adoption des deux amendements.
Adoption de l'article modifié.
Article 27. - Adoption (p.
65
)
Article 28 (p.
66
)
Amendements n°s 47, 48 de M. Jean Huchon, rapporteur pour avis, et 20 de la
commission. - MM. Jean Huchon, rapporteur pour avis ; le rapporteur, le
secrétaire d'Etat. - Retrait des amendements n°s 47 et 48 ; adoption de
l'amendement n° 20.
Adoption de l'article modifié.
Articles 29 et 30. - Adoption (p.
67
)
Article 31 (p.
68
)
Amendement n° 21 de la commission. - MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. -
Adoption.
Amendements n°s 22 de la commission et 185 du Gouvernement. - MM. le rapporteur
le secrétaire d'Etat. - Adoption de l'amendement n° 22, l'amendement n° 185
devenant sans objet.
Amendement n° 248 de M. Claude Lise. - MM. Claude Lise, le rapporteur, le
secrétaire d'Etat. - Retrait.
Reprise de l'amendement n° 248 rectifié par M. Jacques Larché. - MM. le
président de la commission, le secrétaire d'Etat. - Adoption de
l'amendement.
Adoption de l'article modifié.
Article 32 (p. 69 )
Amendements n°s 157 de Mme Lucette Michaux-Chevry et 23 de la commission. - MM.
Victor Reux, le rapporteur, le secrétaire d'Etat, Jean-Jacques Hyest. - Retrait
de l'amendement n° 157 ; adoption de l'amendement n° 23.
Adoption de l'article modifié.
Article 33 (p. 70 )
Amendement n° 24 de la commission. - MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat,
Michel Sergent, au nom de la commission des finances. - Adoption.
Amendement n° 25 de la commission. - MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. -
Adoption.
Adoption de l'article modifié.
Articles additionnels après l'article 33 (p. 71 )
Amendement n° 249 rectifié de M. Dominique Larifla. - MM. Dominique Larifla, le
rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption de l'amendement insérant un
article additionnel.
Amendement n° 250 de M. Dominique Larifla. - MM. Dominique Larifla, le
rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Retrait.
Article 34. - Adoption (p.
72
)
Articles additionnels après l'article 34 (p.
73
)
Amendement n° 57 de M. Paul Vergès. - MM. Paul Vergès, le rapporteur, le
secrétaire d'Etat. - Rejet.
Amendement n° 251 de M. Dominique Larifla. - M. Dominique Larifla. - Retrait.
Article 35. - Adoption (p.
74
)
Article 35
bis
(p.
75
)
Amendements identiques n°s 26 de la commission et 49 de M. Jean Huchon, rapporteur pour avis. - MM. le rapporteur, Jean Huchon, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat. - Adoption des deux amendements supprimant l'article.
Article additionnel avant l'article 36 (p. 76 )
Amendement n° 145 de Mme Lucette Michaux-Chevry. - Retrait.
Article 36 (p. 77 )
Amendements n°s 27 de la commission et 252 rectifié de M. Dominique Larifla. -
MM. le rapporteur, Dominique Larifla, le secrétaire d'Etat, Robert Del Picchia.
- Retrait de l'amendement n° 252 rectifié ; adoption de l'amendement n° 27.
Amendements n°s 28 de la commission et 253 rectifié de M. Dominique Larifla. -
MM. le rapporteur, Dominique Larifla, le secrétaire d'Etat, Lucien Lanier. -
Retrait de l'amendement n° 253 rectifié ; adoption de l'amendement n° 28.
Adoption de l'article modifié.
Article additionnel après l'article 36 (p. 78 )
Amendement n° 29 rectifié de la commission. - MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat, le président de la commission. - Adoption de l'amendement insérant un article additionnel.
Article 37 (p. 79 )
Amendement n° 186 du Gouvernement. - MM. le secrétaire d'Etat, le rapporteur. - Adoption de l'amendement rédigeant l'article.
Article 37 bis (p. 80 )
Amendement n° 146 de Mme Lucette Michaux-Chevry. - MM. Edmond Lauret, le
rapporteur, le ministre. - Retrait.
Adoption de l'article.
Article additionnel après l'article 37 bis (p. 81 )
Amendement n° 30 de la commission. - MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption de l'amendement insérant un article additionnel.
Intitulé du chapitre IV et article 38 (p. 82 )
Amendement n° 38 de la commission. - Réserve.
Amendements identiques n°s 31 de la commission et 123 de M. Edmond Lauret. -
MM. le rapporteur, Edmond Lauret, le secrétaire d'Etat, Paul Vergès,
Jean-Jacques Hyest, Lucien Lanier, Lylian Payet, Edmond Lauret, Jean Arthuis,
le président de la commission. - Adoption, par scrutin public, des deux
amendements supprimant l'article 38.
Amendement n° 38
(précédemment réservé)
de la commission. - Adoption de
l'amendement supprimant la division et son intitulé.
Division et articles additionnels après l'article 38 (p. 83 )
Amendement n° 147 de Mme Lucette Michaux-Chevry. - Réserve.
Amendement n° 149 de Mme Lucette Michaux-Chevry. - M. Edmond Lauret. -
Retrait.
Amendement n° 158 de Mme Lucette Michaux-Chevry. - MM. Victor Reux, le
rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Retrait.
Amendement n° 147
(précédemment réservé)
de Mme Lucette Michaux-Chevry.
- Retrait.
Renvoi de la suite de la discussion.
6.
Transmission d'un projet de loi
(p.
84
).
7.
Dépôt d'une proposition de loi
(p.
85
).
8.
Transmission d'une proposition de loi
(p.
86
).
9.
Dépôt de rapports
(p.
87
).
10.
Dépôt d'un rapport d'information
(p.
88
).
11.
Ordre du jour
(p.
89
).
COMPTE RENDU INTÉGRAL
PRÉSIDENCE DE M. JEAN FAURE,
vice-président
M. le président.
La séance est ouverte.
(La séance est ouverte à quinze heures cinq.)
1
PROCÈS-VERBAL
M. le président.
Le compte rendu analytique de la précédente séance a été distribué.
Il n'y a pas d'observation ?...
Le procès-verbal est adopté sous les réserves d'usage.
2
CANDIDATURE
À UNE DÉLÉGATION PARLEMENTAIRE
M. le président.
L'ordre du jour appelle la désignation d'un membre de la délégation du Sénat
pour la planification.
J'informe le Sénat que le groupe du Rassemblement pour la République propose
la candidature de M. Alain Hethener pour siéger au sein de cette délégation, en
remplacement de M. Roger Husson, décédé.
Cette candidature a été affichée et sera ratifiée, s'il n'y a pas
d'opposition, dans le délai d'une heure.
3
LOI D'ORIENTATION POUR L'OUTRE-MER
Suite de la discussion
d'un projet de loi déclaré d'urgence
M. le président.
L'ordre du jour appelle la suite de la discussion du projet de loi, adopté par
l'Assemblée nationale après déclaration d'urgence, d'orientation pour
l'outre-mer (n° 342, 1999-2000). [Rapport n° 393 (1999-2000) avis n°s 403, 401,
394 (1999-2000) et rapport d'information n° 361 (1999-2000).]
Je rappelle que la discussion générale a été close.
Nous passons à la discussion des articles.
Article 1er
M. le président.
« Art. 1er. - Le développement des activités économiques, de l'aménagement du
territoire et de l'emploi dans les départements d'outre-mer constitue une
priorité pour la nation, compte tenu de leur situation économique et sociale
structurelle reconnue notamment par l'article 299, paragraphe 2, du traité
instituant la Communauté européenne.
« Cette priorité est mise en oeuvre par la présente loi qui vise à promouvoir
le développement durable de ces départements, à valoriser leurs atouts
régionaux, à compenser leurs retards d'équipements, à assurer l'égalité sociale
et l'accès de tous à l'éducation, la formation et la culture. Elle implique
l'accroissement des responsabilités locales et le renforcement de la
décentralisation ainsi que de la coopération régionale. »
Sur cet article, je suis saisi de trois amendements qui peuvent faire l'objet
d'une discussion commune.
Par amendement n° 41, M. Huchon, au nom de la commission des affaires
économiques, propose de rédiger comme suit cet article :
« Le développement économique, l'aménagement du territoire et l'emploi dans
les départements d'outre-mer constituent, en raison de leur situation
économique et sociale structurelle reconnue notamment par l'article 299,
paragraphe 2, du traité instituant la Communauté européenne, des priorités pour
la nation.
« Ces priorités sont mises en oeuvre par la présente loi qui vise également à
promouvoir le développement durable de ces départements, à valoriser leurs
atouts régionaux, à compenser leurs retards d'équipements, à assurer l'égalité
sociale et l'accès de tous à l'éducation, la formation et la culture. Elles
impliquent l'accroissement des responsabilités locales ainsi que le
renforcement de la décentralisation et de la coopération régionale. »
Par amendement n° 225, Mme Derycke, MM. Lise, Désiré, Larifla, Badinter et les
membres du groupe socialiste proposent de compléter
in fine
la première
phrase du second aliéna de l'article 1er par les mots : « et à promouvoir
l'égalité entre les hommes et les femmes ».
Par amendement n° 226, MM. Lise, Désiré, Larifla et les membres du groupe
socialiste proposent de compléter le second alinéa de l'article 1er par une
phrase ainsi rédigée : « Elle vise par ailleurs à définir une procédure
d'évolution institutionnelle ou statutaire dans les départements d'outre-mer où
tel serait le souhait des populations. »
La parole est à M. Huchon, rapporteur pour avis, pour défendre l'amendement n°
41.
M. Jean Huchon,
rapporteur pour avis de la commission des affaires économiques et du Plan.
Cet article 1er, qui n'a pas de valeur normative, est une introduction au
projet de loi.
Il expose, d'abord, que le développement des activités économiques et de
l'emploi constitue une priorité pour la nation.
Il définit, ensuite, les grands axes du projet de loi que sont le
développement durable des départements d'outre-mer, la compensation de leurs
retards d'équipements, l'égalité sociale, ainsi que l'accès de tous à
l'éducation, à la formation et à la culture.
Enfin, cet article présente les moyens qui seront nécessaires pour parvenir
aux objectifs fixés. Ainsi, l'accroissement des responsabilités locales et le
renforcement de la décentralisation apparaissent comme des moyens appropriés
pour y parvenir.
Tout en exprimant son accord sur le contenu de cet article, votre rapporteur
pour avis vous propose d'en modifier légèrement la rédaction en indiquant que
le développement économique, l'aménagement du territoire et l'emploi dans les
départements d'outre-mer constituent non pas « une » mais « des » priorités
pour la nation.
Par ailleurs, pour la clarté de la rédaction, il vous suggère de distinguer
ces priorités des objectifs dérivés qui sont énumérés à la première phrase du
second paragraphe de cet article.
M. le président.
La parole est à Mme Derycke, pour défendre l'amendement n° 225.
Mme Dinah Derycke,
au nom de la délégation du Sénat aux droits des femmes et à l'égalité des
chances entre les hommes et les femmes.
Cet amendement se justifie par son
texte même.
Hier, au nom de la délégation du Sénat aux droits des femmes et à l'égalité
des chances entre les hommes et les femmes, j'avais recommandé que cette
préoccupation de l'égalité entre les hommes et les femmes soit mentionnée dans
le projet de loi. Cet amendement vise à l'inscrire véritablement comme une
priorité du projet de loi pour qu'elle figure parmi les objectifs à la fois du
Gouvernement et de ces départements.
Bien entendu, si l'amendement n° 41 de M. Huchon était adopté, je
transformerais cet amendement n° 225 en sous-amendement à l'amendement n°
41.
M. le président.
La parole est à M. Lise, pour défendre l'amendement n° 226.
M. Claude Lise.
Cet amendement tend à mettre en exergue, dès le début du texte, l'un des
objectifs fondamentaux de ce projet de loi : ouvrir des perspectives
d'évolution statutaire. Nous en avons longuement parlé hier.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission sur les amendements n°s 41, 225 et 226 ?
M. José Balarello,
rapporteur de la commission des lois constitutionnelles, de législation, du
suffrage universel, du règlement et d'administration générale.
La
commission est favorable à l'amendement n° 41.
En ce qui concerne l'amendement n° 225, je propose à Mme Derycke, comme elle
l'a elle-même suggéré, de le transformer en sous-amendement à l'amendement n°
41.
Pour ce qui est de l'amendement n° 226, la commission émet un avis
défavorable.
M. le président.
Madame Derycke, votre amendement est-il transformé en sous-amendement à
l'amendement n° 41 de la commission ?
Mme Dinah Derycke.
Tout à fait, monsieur le président.
M. le président.
Je suis donc saisi d'un sous-amendement n° 225 rectifié, présenté par Mme
Derycke, MM. Lise, Désiré, Larifla, Badinter et les membres du groupe
socialiste et tendant à compléter
in fine
la première phrase du second
alinéa de l'amendement n° 41 par les mots : « , et à promouvoir l'égalité entre
les hommes et les femmes. »
Quel est l'avis du Gouvernement sur les amendements n°s 41 et 226, ainsi que
sur le sous-amendement n° 225 rectifié.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat à l'outre-mer.
Le Gouvernement est favorable à
l'amendement n° 41 de la commission des affaires économiques qui vise à mettre
au pluriel le mot « priorité » et au sous-amendement n° 225 rectifié de Mme
Derycke, qui tend à intégrer parmi les objectifs qui sous-tendent ce projet de
loi celui de l'égalité entre les hommes et les femmes.
Je rappelle que les départements d'outre-mer sont régis par le droit commun et
que cet objectif d'égalité s'applique dans tous les départements français. Le
préciser pour les départements d'outre-mer, c'est insister pour que les
administrations le mettent effectivement en oeuvre et, par rapport à
l'environnement régional, c'est souligner l'intérêt de cette politique
d'égalité des chances entre les hommes et les femmes.
En ce qui concerne l'amendement n° 226 de MM. Lise Désiré et Larifla, il est
conforme aux intentions qu'exprime le Gouvernement au travers de l'article 39,
qui enclenche une méthode d'évolution institutionnelle. Le Gouvernement y est
donc également favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix le sous-amendement n° 225 rectifié, accepté par la commission
et par le Gouvernement.
(Le sous-amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix, ainsi modifié, l'amendement n° 41, accepté par le
Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, l'article 1er est ainsi rédigé et l'amendement n° 226 n'a plus
d'objet.
TITRE Ier
DU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE
ET DE L'EMPLOI
M. le président.
Par amendement n° 125, Mme Michaux-Chevry et les membres du groupe du
Rassemblement pour la République proposent, dans l'intitulé du titre Ier, après
les mots : « Du développement économique », d'insérer les mots : « , de
l'aménagement du territoire ».
L'amendement est-il soutenu ?...
Chapitre Ier
Du soutien au développement de l'emploi
Article 2
M. le président.
« Art. 2. - Au chapitre II du titre V du livre VII du code de la sécurité
sociale, il est inséré, après l'article L. 752-3, un article L. 752-3-1 ainsi
rédigé :
«
Art. L. 752-3-1
. - Dans les départements mentionnés à l'article L.
751-1, les entreprises sont exonérées du paiement des cotisations à leur charge
au titre de la législation de sécurité sociale, dans les conditions suivantes
:
« I. - L'exonération est égale à 100 % du montant des cotisations patronales
dans la limite d'un montant égal au salaire minimum interprofessionnel de
croissance majoré de 30 %.
« II. - Cette exonération est applicable aux cotisations afférentes aux
salaires et rémunérations des salariés employés par :
« 1° Les entreprises, employeurs et organismes mentionnés à l'article L. 131-2
du code du travail, occupant dix salariés au plus, dénombrés selon les
dispositions de l'article L. 421-2 du code du travail. Lorsque pendant une
année civile l'effectif vient à dépasser le seuil de dix salariés, le bénéfice
intégral de l'exonération est maintenu, dans la limite de dix salariés, pendant
un an ; puis son montant est affecté d'un coefficient de 80 % la deuxième
année, 60 % la troisième, 40 % la quatrième et 20 % la cinquième. Un décret
fixe les conditions dans lesquelles le bénéfice de l'exonération est acquis au
cas où l'effectif d'une entreprise passe au-dessous de onze salariés.
« Dans le cas d'entreprises comptant plusieurs établissements, la condition
d'effectif s'apprécie en prenant en compte l'effectif total employé par
l'ensemble des établissements de l'entreprise dans le département ;
« 2° Les entreprises, quel que soit leur effectif, des secteurs de
l'industrie, du tourisme, de l'hôtellerie, de la restauration, de la presse, de
la production audiovisuelle, des nouvelles technologies de l'information et de
la communication, de la pêche, de la conchyliculture, de l'aquaculture et de
l'agriculture, à l'exclusion des entreprises publiques et des établissements
publics mentionnés à l'article L. 131-2 du code du travail.
« Ces dispositions sont également applicables au secteur du bâtiment et des
travaux publics, l'exonération étant égale à 50 % du taux de l'exonération
prévue au I.
« III. - Par dérogation aux dispositions des articles L. 241-13-1 et L.
711-13-1, les entreprises mentionnées au II qui concluent un accord de
réduction du temps de travail selon les dispositions de la loi n° 2000-37 du 19
janvier 2000 relative à la réduction négociée du temps de travail bénéficient
en outre d'un allégement de la charge des cotisations dues par elles au titre
de la législation de sécurité sociale dont le montant par salarié est fixé par
décret. Le montant total de cet allégement, cumulé avec les exonérations
prévues au I ci-dessus, ne peut excéder le total des cotisations patronales de
sécurité sociale dues par l'entreprise ou l'établissement. Les entreprises
bénéficient d'un droit d'option entre le présent dispositif et ceux prévus aux
articles 21 et 23 de la loi n° 2000-37 du 19 janvier 2000 précitée, dans
l'hypothèse où ceux-ci seraient globalement plus favorables.
« IV. - Lorsque dans une même entreprise ou un même établissement sont
exercées plusieurs activités, l'exonération est applicable au titre des
salariés employés dans chacune des activités relevant des secteurs visés au 2°
du II, au taux correspondant à cette activité.
« Les exonérations et allégements prévus par le présent article ne peuvent
être cumulés avec une autre exonération totale ou partielle de cotisations
patronales de sécurité sociale.
« IV
bis.
- Une condamnation pénale pour travail dissimulé ou fraude
fiscale entraîne la suppression des allégements et exonérations prévus au
présent article.
« V. - Un décret en Conseil d'Etat détermine, en tant que de besoin, les
modalités d'application du présent article. »
Par amendement n° 160, le Gouvernement propose, dans le I du texte présenté
par cet article pour l'article L. 752-3-1 du code de la sécurité sociale, après
les mots : « dans la limite d'un montant », d'insérer les mots : « de
rémunération ».
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
C'est un amendement de clarification. La rédaction
actuelle du texte peut porter à penser que c'est le montant de l'exonération de
cotisations sociales qui est plafonné à 1,3 fois le SMIC et non le niveau de
salaire exonéré.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. José Balarello,
rapporteur.
Je tiens à préciser, au nom de la commission des lois, que
c'est M. Lorrain, au nom de la commission des affaires sociales, qui
interviendra sur tous les amendements portant sur l'article 2.
M. le président.
Quel est donc l'avis de la commission des affaires sociales ?
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis de la commission des affaires sociales.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 160, accepté par la commission.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 58, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des
affaires sociales, propose, dans le I du texte présenté par l'article 2 pour
l'article L. 752-3-1 du code de la sécurité sociale, de supprimer le mot : «
interprofessionnel ».
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Il s'agit d'un amendement rédactionnel visant à
retenir la dénomination légale du SMIC telle qu'elle est prévue par l'article
L. 141-2 du code du travail.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 58, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 59, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des
affaires sociales, propose :
A. - A la fin du I du texte présenté par l'article 2 pour l'article L. 752-3-1
du code de la sécurité sociale, de remplacer le pourcentage : « 30 % » par le
pourcentage : « 50 % ».
B. - De compléter cet article par un paragraphe additionnel ainsi rédigé :
« ... - Les pertes de recettes pour les organismes de sécurité sociale
résultant de la majoration de la limite fixée au I de l'article L. 752-3-1 du
code de la sécurité sociale sont compensées, à due concurrence, par la création
d'un taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code
général des impôts. »
C. - En conséquence, de faire précéder le début de cet article par la mention
: « I. - ».
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Cet amendement vise à renforcer l'efficacité du
dispositif d'exonération des charges sociales patronales.
Le projet de loi prévoit que cette exonération totale ne s'applique que dans
la limite de 1,3 SMIC. Je vous propose de porter ce seuil à 1,5 SMIC, soit 10
300 francs bruts par mois contre 8 900 francs. Cela revient à porter l'aide
maximale de 32 500 francs à environ 37 500 francs par emploi et par an.
Le dispositif initial reste en retrait par rapport à la législation existante.
Je rappelle, en effet, que les six zones franches urbaines des DOM bénéficient
déjà d'une exonération des cotisations sociales patronales, exonération qui est
d'ailleurs plus large puisqu'elle inclut les versements au titre du transport
et du Fonds national d'aide au logement, le FNAL, à hauteur de 1,5 SMIC. Cette
expérience a été positive dans les DOM.
La seconde loi Aubry prévoit un allégement des charges, certes dégressif,
jusqu'à 1,8 SMIC. Il ne faudrait pas que cette nouvelle exonération soit,
comparativement, trop peu avantageuse.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Cet amendement tend à accroître le champ d'application
de l'article 2. Il s'agit d'augmenter le niveau des salaires visés par les
exonérations en passant de 1,3 à 1,5 SMIC. D'autres amendements auront
également pour objet d'étendre le champ d'application de cette loi. Comme je
l'ai dit hier, le Gouvernement a prévu un champ très large d'exonération. En
effet, le montant total - je suis d'accord avec M. Lorrain - des exonérations
nouvelles représente une charge nette de 2,7 milliards de francs, qui
s'ajoutent aux 800 millions de francs existants. Au total, ce sont donc 3,5
milliards de francs qui sont engagés à travers cette politique d'exonération.
Le Gouvernement ne souhaite pas étendre ce champ, car cela générerait une
augmentation des dépenses budgétaires.
Aussi, sur ce point, comme sur d'autres amendements, le Gouvernement invoque
l'article 40 de la Constitution, qui vise à ne pas autoriser les accroissements
de charges budgétaires.
M. le président.
L'article 40 de la Constitution est-il applicable ?
M. Michel Sergent,
au nom de la commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes
économiques de la nation.
Il l'est, monsieur le président.
M. le président.
L'article 40 étant applicable, l'amendement n° 59 n'est pas recevable.
Je suis maintenant saisi de sept amendements qui peuvent faire l'objet d'une
discussion commune.
Les deux premiers sont identiques.
L'amendement n° 120 est présenté par M. Gaillard.
L'amendement n° 189 est déposé par M. Othily.
Tous deux tendent :
I. - A rédiger ainsi les deux premiers alinéas du II du texte proposé par
l'article 2 pour l'article L. 752-3-1 du code de la sécurité sociale :
« Cette exonération est applicable, sous réserve des dispositions du III
ci-dessous, aux dix salaires ou rémunérations les moins élevés versés par les
employeurs et organismes mentionnés à l'article L. 131-2 du code du travail,
lorsque les entreprises considérées ont un effectif total inférieur à vingt et
un salariés. »
« 1° Lorsqu'au cours d'une année, dans le champ d'application visé, l'effectif
vient à dépasser le seuil des vingt salariés, le bénéfice de l'exonération
reste acquis, pendant une période et selon une dégressivité qui seront fixées
par décret. »
II. - Pour compenser les pertes de recettes résultant du I ci-dessus, à
compléter cet article par un paragraphe additionnel ainsi rédigé :
« ... - Les pertes de recettes pour les organismes de sécurité sociale
résultant des modifications des conditions d'exonération de paiement des
cotisation visées à l'article L. 752-3-1 du code de la sécurité sociale sont
compensées à due concurrence par une taxe additionnelle assise sur le produit
des jeux mentionnés aux articles 919, 919 A, 919 B et 919 C du code général des
impôts. »
III. - En conséquence, à faire précéder le début de cet article de la mention
: « I. - ».
Par amendement n° 126, M. Lanier, Mme Michaux-Chevry, MM. Lauret, Reux et les
membres du groupe du Rassemblement pour la République proposent :
A. - De remplacer les deux premiers alinéas du II du texte présenté par
l'article 2 pour l'article L. 752-3-1 du code de la sécurité sociale par trois
alinéas ainsi rédigés :
« II. - Cette exonération est applicable aux cotisations afférentes :
« 1° Aux dix salaires ou rémunérations les moins élevés versés par les
entreprises, employeurs et organismes mentionnés à l'article L. 131-2 du code
du travail, lorsque ces entreprises, employeurs et organismes occupent vingt
salariés au plus, dénombrés selon les dispositions de l'article 421-2 du code
du travail.
« Lorsque, pendant une année civile, l'effectif vient à dépasser le seuil des
vingt salariés, le bénéfice de l'exonération reste acquis, pendant une période
et selon une dégressivité qui seront fixées par décret. »
B. - Pour compenser les pertes de recettes résultant du A ci-dessus, de
compléter ce même article par un paragraphe additionnel ainsi rédigé :
« ... Les pertes de recettes pour les organismes de sécurité sociale résultant
des modifications des conditions d'exonération de paiement des cotisations
visées à l'article L. 752-3-1 du code de la sécurité sociale sont compensées à
due concurrence par une taxe additionnelle assise sur le produit des jeux
mentionnés aux articles 919, 919 A, 919 B et 919 C du code général des impôts.
»
C. - En conséquence, de faire précéder le début de cet article de la mention :
"I. - ". »
Les deux amendements suivants sont présentés par MM. Bret, Autexier, Mme
Beaudeau, M. Bécart, Mmes Bidart, Borvo, MM. Fischer, Foucaud, Le Cam,
Lefèbvre, Mme Luc, MM. Loridant, Muzeau, Ralite, Renar et Mme Terrade.
L'amendement n° 216 a pour objet, dans la première phrase du deuxième alinéa
(1°) du II du texte proposé par l'article 2 pour l'article L. 752-3-1 du code
de la sécurité sociale, après le mot : « salariés », d'insérer les mots : «
sous contrat à durée indéterminée ».
L'amendement n° 217 vise à remplacer les deuxième et dernière phrases du
deuxième alinéa (1°) du II du texte présenté par l'article 2 pour l'article L.
752-3-1 du code de la sécurité sociale par une phrase ainsi rédigée : « Le
bénéfice de l'exonération ne reste acquis, pendant une période et selon une
dégressivité qui seront précisées par décret, et ce, dans la limite des dix
salariés les plus anciens, que lorsque, au cours de la seconde année,
l'effectif vient à dépasser le seuil de dix salariés. »
Par amendement n° 52, MM. Vergès et Payet proposent :
I. - De rédiger ainsi la deuxième phrase du deuxième alinéa (1°) du II du
texte présenté par l'article 2 pour l'article L. 752-3-1 du code de la sécurité
sociale :
« Lorsque l'effectif vient à dépasser le seuil de dix salariés, le bénéfice de
l'exonération reste acquis dans la limite de dix salariés tant que l'effectif
de l'entreprise n'a pas dépassé vingt salariés. »
II. - Pour compenser la perte de recettes résultant du I ci-dessus, de
compléter ce même article par un paragraphe additionnel ainsi rédigé :
« ... - La perte de recettes pour les organismes de sécurité sociale résultant
du maintien du bénéfice de l'exonération du paiement des cotisations pour les
entreprises dont l'effectif ne dépasse pas vingt salariés visée au II de
l'article L. 752-3-1 du code de la sécurité sociale est compensée à due
concurrence par la création d'une taxe additionnelle aux droits prévus par les
articles 575 et 575 A du code général des impôts. »
III. - En conséquence, de faire précéder le début de cet article de la mention
: « I. - ».
Par amendement n° 60, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des
affaires sociales, propose :
A. - Après le deuxième alinéa (1°) du II du texte présenté par l'article 2
pour l'article L. 752-3-1 du code de la sécurité sociale, d'insérer un alinéa
ainsi rédigé :
« Cette exonération est également applicable aux entreprises, employeurs et
organismes mentionnés à l'article L. 131-2 du code du travail, occupant de 11 à
20 salariés selon les dispositions de l'article L. 421-12 du code du travail.
Mais, dans ce cas, elle ne concerne que les cotisations patronales afférentes
aux dix salaires ou rémunérations les moins élevés. Lorsque, pendant une année
civile, l'effectif vient à dépasser le seuil de 20 salariés, le bénéfice de
l'exonération est maintenu dans les conditions fixées à l'alinéa précédent.
»
B. - De compléter ce même article par un paragraphe additionnel ainsi rédigé
:
« ... - Les pertes de recettes pour les organismes de sécurité sociale
résultant du troisième alinéa du II de l'article L. 752-3-1 du code de la
sécurité sociale sont compensées, à due concurrence, par la création d'une taxe
additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des
impôts. »
La parole est à M. Gaillard, pour défendre l'amendement n° 120.
M. Yann Gaillard.
Il s'agit de prévoir un lissage du seuil retenu pour l'exonération visée par
l'article 2, pendant une période, et selon un rythme de dégressivité qui seront
fixés par décret, s'agissant des entreprises qui, pendant l'année,
dépasseraient le seuil de vingt salariés.
M. le président.
La parole est à M. Othily, pour défendre l'amendement n° 189.
M. Georges Othily.
Monsieur le président, je n'ai rien à ajouter au propos de M. Gaillard.
M. le président.
La parole est à M. Lauret, pour défendre l'amendement n° 126.
M. Edmond Lauret.
Cet amendement a presque le même objet que celui qui a été défendu par M.
Gaillard. Il tend à supprimer l'effet de seuil en mettant en place un
dispositif de lissage pour éviter les distorsions de concurrence entre les
entreprises.
M. le président.
La parole est à M. Bret, pour défendre les amendements n°s 216 et 217.
M. Robert Bret.
L'expérience a malheureusement montré que chaque fois qu'une loi ne prévoit
pas de contrepartie en termes d'emplois, elle ne permet pas d'en créer.
Or, si on se place dans la perspective de promotion d'un développement et
d'une croissance durable dans les départements d'outre-mer, il semble
nécessaire d'avoir la garantie que les exonérations dont bénéficieront
certaines entreprises seront bien au service de la création d'emplois, et
d'emplois stables.
C'est une condition pour lutter contre la précarité et pour jeter les
fondements d'un développement à long terme.
C'est pourquoi nous avons déposé, sur cet article, deux amendements qui vont
dans ce sens.
M. le président.
La parole est à M. Vergès, pour défendre l'amendement n° 52.
M. Paul Vergès.
Il s'agit, là encore, de supprimer l'effet de seuil. Pour notre part, nous
proposons que les entreprises conservent le bénéfice de l'exonération tant que
l'effectif de l'entreprise n'a pas dépassé vingt salariés. Il importe qu'elle
ne soit pas pénalisée par le fait qu'elle embauche.
M. le président.
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis, pour défendre
l'amendement n° 60 et pour donner l'avis de la commission des affaires sociales
sur les amendements n°s 120, 189, 126, 216, 217 et 52.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Notre amendement recouvre les propositions qui
viennent d'être présentées. Le bénéfice de l'exonération est accordé selon deux
critères alternatifs : ou bien un critère d'effectif ou bien un critère
sectoriel. Or, le seuil d'effectif de dix salariés prévu par le projet de loi
soulève des difficultés. Il peut d'abord se traduire par des effets pervers :
distorsions de concurrence, frein à l'embauche malgré une tentative de lissage
de l'effet de seuil et une fragmentation des entreprises, ce qui est important.
Il risque donc de limiter la portée du dispositif.
Le Gouvernement a choisi de cibler l'effort sur les petites entreprises. Il
semble en effet que ce secteur, compte tenu de la faiblesse du tissu économique
des DOM, soit le plus performant pour créer des emplois. Cependant, le seuil de
dix salariés est trop restrictif. Il ne concernerait que moins de 30 % des
salariés. Or, les entreprises de dix à vingt salariés représentent 23 % du
total des salariés et elles ont, elles aussi, besoin de soutien.
Cet amendement vise donc à étendre le champ de l'exonération aux entreprises
de onze à vingt salariés, mais en se limitant aux dix rémunérations les moins
élevées.
Je veux souligner, qu'il s'agit, là encore, d'une proposition tout à fait
raisonnable.
La commission considère que les amendements n°s 120, 189, 126 et 52 sont
satisfaits par l'amendement n° 60 qu'elle a présenté et elle demande donc à
leurs auteurs de bien vouloir les retirer.
S'agissant de l'amendement n° 216, la commission émet un avis défavorable car,
si l'intention est louable, le risque est grand que l'ajout proposé se révèle
trop massif. En outre, la rédaction proposée ne correspond pas à l'objet de
l'article 2.
M. le président.
Monsieur Gaillard, l'amendement n° 120 est-il maintenu ?
M. Yann Gaillard.
Non, monsieur le président, je le retire.
M. le président.
L'amendement n° 120 est retiré.
Monsieur Othily, l'amendement n° 189 est-il maintenu ?
M. Georges Othily.
Non, monsieur le président, je le retire.
M. le président.
L'amendement n° 189 est retiré.
Monsieur Lauret, l'amendement n° 126 est-il maintenu ?
M. Edmond Lauret.
Non, monsieur le président, je le retire.
M. le président.
L'amendement n° 126 est retiré.
Monsieur Bret, les amendements n°s 216 et 217 sont-ils maintenus ?
M. Robert Bret.
Oui, monsieur le président.
M. le président.
Monsieur Vergès, l'amendement n° 52 est-il maintenu ?
M. Paul Vergès.
Oui, monsieur le président.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur les amendements n°s 216, 217, 52 et 60
?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement est défavorable à l'amendement n° 60
dans la mesure où celui-ci accroît les charges et il invoque donc l'article 40.
Il invoque également l'article 40 sur l'amendement n° 52.
En ce qui concerne les amendements n°s 216 et 217, comme je l'ai indiqué, le
Gouvernement, à ce stade, ne souhaite pas soumettre le régime d'exonération à
des conditions contractuelles. C'est un acte de confiance, une forme de pacte
avec les entreprises pour que celles-ci créent des emplois durables. C'est
l'objectif du texte. Je pense qu'il faut s'appuyer sur une volonté des
entreprises de développer les activités économiques, et donc l'emploi déclaré.
Aussi, le Gouvernement émet un avis défavorable sur ces deux amendements.
En résumé, le Gouvernement invoque l'article 40 à l'encontre des amendements
qui ont pour objet d'accroître les charges et il est défavorable à ceux qui
prévoient des conditions supplémentaires en ce qui concerne l'attribution des
exonérations.
M. le président.
L'article 40 de la Constitution est-il applicable ?
M. Michel Sergent,
au nom de la commission des finances.
Il n'est pas applicable à
l'amendement n° 60 ni à l'amendement n° 52, monsieur le président.
M. le président.
L'article 40 n'étant pas applicable, les amendements n°s 52 et 60 sont
recevables.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Monsieur le président, permettez-moi de m'étonner de
la position de la commission des finances. L'amendement n° 60 représente une
augmentation des charges publiques de l'ordre de 400 millions de francs. Cet
accroissement des charges publiques n'est pas compensé.
Hier, j'ai indiqué qu'il y avait une piste : si le Sénat souhaite augmenter
les charges publiques résultant d'exonérations en faveur des entreprises, qu'il
ait le courage politique de revenir à ce que M. Balladur avait institué en
1994, c'est-à-dire deux points supplémentaires de TVA. Il faut être logique. Le
Gouvernement est responsable de l'équilibre des finances publiques. Le
Gouvernement assure cet équilibre et prend des engagements. Si le Sénat
souhaite augmenter les charges publiques, il doit prévoir les recettes
correspondantes.
(Protestations sur plusieurs travées du RPR, de l'Union
centriste et des Républicains et Indépendants.)
M. Gérard Braun.
La bidépartementalisation va accroître, elle aussi, les dépenses publiques
!
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Je demande la priorité pour l'amendement n° 60.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur la demande de priorité formulée par la
commission des affaires sociales ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Je m'en remets à votre présidence.
M. le président.
Soit !
La priorité est ordonnée.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix, par priorité, l'amendement n° 60, repoussé par le
Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, les amendements n°s 216, 217 et 52 n'ont plus d'objet.
Par amendement n° 227, MM. Lise, Désiré, Larifla et les membres du groupe
socialiste proposent, avant le quatrième alinéa (2°) du II du texte présenté
par l'article 2 pour l'article L. 752-3-1 du code de la sécurité sociale,
d'insérer un alinéa ainsi rédigé :
« Les dispositions du présent article s'appliquent aux entreprises artisanales
immatriculées au répertoire des métiers. »
La parole est à M. Lise.
M. Claude Lise.
Cet amendement tend à lever toute ambiguïté sur l'éligibilité du secteur
artisanal. Il s'agit d'un secteur très important, puisqu'il rassemble plus de
29 000 entreprises et plus de 41 000 salariés dans les quatre DOM.
Le Gouvernement a bien voulu que ce secteur figure parmi les secteurs
éligibles. Cependant, la rédaction qu'il propose comporte un certain flou. Par
ailleurs, la loi Perben a généré des contentieux entre certains artisans et la
caisse de sécurité sociale, précisément parce que les dispositions concernées
étaient ambiguës.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission des affaires sociales ?
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Cet amendement semble être satisfait par la
rédaction actuelle. Cependant, je souhaiterais entendre le Gouvernement.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur l'amendement n° 227 ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Quel est maintenant l'avis de la commission des affaires sociales.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 227, accepté par la commission et par le
Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Je suis maintenant saisi de neuf amendements qui peuvent faire l'objet d'une
discussion commune.
Les deux premiers sont identiques.
L'amendement n° 121 est présenté par M. Gaillard.
L'amendement n° 190 est déposé par M. Othily.
Tous deux tendent :
I. - A rédiger ainsi les deux derniers alinéas du II du texte proposé par
l'article 2 pour l'article L. 752-3-1 du code de la sécurité sociale :
« 2° L'exonération visée au 1 de l'article L. 752-3-1 ci-dessus s'applique,
pour la totalité de leurs effectifs, aux entreprises des secteurs de
l'industrie, des transports aériens et maritimes, de la presse, de la
production audiovisuelle, des nouvelles technologies, de la pêche, de la
conchyliculture, de l'aquaculture, du bâtiment et des travaux publics, à
l'exclusion des entreprises publiques et des établissements publics mentionnés
à l'article L. 131-2 du code du travail, sauf lorsqu'ils opèrent dans le
domaine de la recherche.
« Cette exonération est portée à 100 % du montant des cotisations patronales
dans la limite d'un montant égal au salaire minimum interprofessionnel de
croissance majoré de 50 % pour les entreprises des filières du tourisme, de
l'hôtellerie et de la restauration. Un décret en Conseil d'Etat définit les
périmètres des filières considérées. »
II. - Pour compenser les pertes de recettes résultant du I ci-dessus, à
compléter l'article 2 par un paragraphe additionnel ainsi rédigé :
« ... Les pertes de recettes pour les organismes de sécurité sociale résultant
des modifications des conditions d'exonération du paiement des cotisations
visées à l'article L. 752-3-1 du code de la sécurité sociale sont compensées à
due concurrence par une taxe additionnelle assise sur le produit des jeux
mentionnés aux articles 919, 919 A, 919 B, 919 C du code général des impôts.
»
III. - En conséquence, à faire précéder le début de l'article 2 de la mention
: « I. ».
Par sous-amendement n° 261, MM. Lauret, Lanier, Mme Michaux-Chevry et les
membres du groupe du Rassemblement pour la République proposent :
I. - Dans le deuxième alinéa de l'amendement n° 121, de supprimer les mots : «
, de la pêche ».
II. - Dans la première phrase du troisième alinéa du même amendement, après
les mots : « majoré de 50 % », d'insérer les mots : « pour les entreprises du
secteur de la pêche et ».
Par amendement n° 127 rectifié, M. Lanier, Mme Michaux-Chevry et M. Reux
proposent :
A. - De remplacer les quatrième et cinquième alinéas du II du texte présenté
par l'article 2 pour l'article L. 752-3-1 du code de la sécurité sociale par un
alinéa ainsi rédigé :
« 2° aux salaires et rémunérations des salariés employés par les entreprises
quel que soit leur effectif, des secteurs de l'industrie, des transports
aériens et maritimes, de la presse, de la production audiovisuelle, des
nouvelles technologiques, de la pêche, de la conchyliculture, de l'aquaculture,
du bâtiment et des travaux publics, à l'exclusion des entreprises publiques et
établissements mentionnés à l'article L. 131-2 du code du travail, sauf
lorsqu'ils opèrent dans le domaine de la recherche. »
B. - Pour compenser les pertes de recettes résultant du A ci-dessus, de
compléter l'article 2 par un paragraphe additionnel ainsi rédigé :
« ... - Les pertes de recettes pour les organismes de sécurité sociale
résultant des modifications des conditions d'exonération de paiement des
cotisations visées à l'article L. 752-3-1 du code de la sécurité sociale sont
compensées à due concurrence par une taxe additionnelle assise sur le produit
des jeux mentionnés aux articles 919, 919 A, 919 B et 919 C du code général des
impôts. »
C. - En conséquence, de faire précéder le début de l'article 2 de la mention :
« I. - ».
Par sous-amendement n° 262, M. Lauret propose :
I. - De compléter le A de l'amendement n° 127 rectifié par un alinéa ainsi
rédigé :
« Cette exonération est portée à 100 % du montant des cotisations patronales
dans la limite d'un montant égal au salaire minimum interprofessionnel de
croissance majoré de 50 % pour les entreprises du secteur de la pêche et les
entreprises des filières du tourisme, de l'hôtellerie et de la restauration. Un
décret en Conseil d'Etat définit les périmètres des filières concernées. »
II. - En conséquence, de rédiger comme suit le premier alinéa du même A :
« Rédiger comme suit les quatrième et cinquième alinéas du II du texte proposé
par l'article 2 pour l'article L. 752-3-1 du code de la sécurité sociale :
».
Par amendement n° 50, MM. Vergès, Payet et Mme Michaux-Chevry proposent :
I. - Dans l'avant-dernier alinéa (2°) du II du texte présenté par l'article 2
pour l'article L. 752-3-1 du code de la sécurité sociale, après le mot :
"industrie," d'insérer les mots : "des énergies renouvelables,".
II. - Pour compenser la perte de recettes résultant du I ci-dessus, de
compléter l'article 2 par un paragraphe additionnel ainsi rédigé :
« ... - La perte de recettes pour les organismes de sécurité sociale résultant
de l'exonération de paiement des cotisations pour les entreprises du secteur
des énergies renouvelables visée au II de l'article L. 752-3-1 du code de la
sécurité sociale est compensée à due concurrence par la création d'une taxe
additionnelle aux droits prévus par les articles 575 et 575 A du code général
des impôts. »
III. - En conséquence, de faire précéder le début de l'article 2 de la mention
: « I. - ».
Par amendement n° 61, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des
affaires sociales, propose :
A. - Dans l'avant-dernier alinéa (2°) du II du texte présenté par l'article 2
pour l'article L. 752-3-1 du code de la sécurité sociale, après les mots : «
production audiovisuelle, », d'insérer les mots : « du bâtiment et des travaux
publics, de la formation professionnelle, des transports régionaux aériens et
maritimes ayant leur siège et leur établissement principal dans le département,
».
B. - En conséquence, de supprimer le dernier alinéa du II de ce texte.
C. - De compléter l'article 2 par un paragraphe additionnel ainsi rédigé :
« ... - Les pertes de recettes pour les organismes de sécurité sociale
résultant de l'extension aux secteurs du bâtiment et travaux publics, de la
formation professionnelle et des transports régionaux aériens et maritimes, des
exonérations prévues au II de l'article L. 752-3-1 du code de la sécurité
sociale sont compensées, à due concurrence, par la création d'une taxe
additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des
impôts. »
Par amendement n° 191, M. Othily propose, après les mots : « de l'aquaculture
», de rédiger comme suit la fin du quatrième alinéa (2°) du II du texte
présenté par l'article 2 pour l'article L. 752-3-1 du code de la sécurité
sociale : « , de l'agriculture et des transports aériens et maritimes. Sont
exclus du bénéfice de cette exonération les entreprises publiques et les
établissements publics mentionnés à l'article L. 131-2 du code du travail, à
l'exception des entreprises et établissements publics de recherche. »
Par amendement n° 51, MM. Vergès et Payet proposent :
I. - Dans l'avant-dernier alinéa (2°) du II du texte présenté par l'article 2
pour l'article L. 752-3-1 du code de la sécurité sociale, après les mots : « de
l'agriculture », d'insérer les mots : « et du transport aérien régional ».
II. - Pour compenser la perte de recettes résultant du I ci-dessus, de
compléter l'article 2 par un paragraphe additionnel ainsi rédigé :
« ... - La perte de recettes résultant pour les organismes de sécurité sociale
de l'exonération de paiement des cotisations pour les entreprises du secteur du
transport aérien régional visée au II de l'article L. 752-3-1 du code de la
sécurité sociale est compensée à due concurrence par la création d'une taxe
additionnelle aux droits prévus par les articles 575 et 575 A du code général
des impôts. »
III. - En conséquence, de faire précéder le début de l'article 2 de la mention
: « I. - ».
Par amendement n° 229, MM. Larifla, Désiré, Lise et les membres du groupe
socialiste proposent :
A. - Dans le quatrième alinéa (2°) du II du texte présenté par l'article 2
pour l'article L. 752-3-1 du code de la sécurité sociale, après le mot : «
agriculture », d'insérer les mots : « ainsi que les entreprises régionales de
transport aérien et maritime de personnes et de marchandises réalisant des
liaisons entre les îles d'un même département ou opérant des liaisons directes
inter-départements d'outre-mer ».
B. - Afin de compenser les pertes de recettes résultant du A ci-dessus, de
compléter l'article 2 par un paragraphe ainsi rédigé :
« ... - Les pertes de recettes occasionnées aux organismes de sécurité sociale
par l'extension de l'exonération aux entreprises régionales de transport aérien
et maritime de personnes et de marchandises réalisant des liaisons entre les
îles d'un même département ou opérant des liaisons directes inter-départements
d'outre-mer sont compensées par l'augmentation à due concurrence des droits de
consommation prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »
C. - En conséquence, de faire précéder le début de l'article 2 de la mention :
« I. - ».
Par amendement n° 228, MM. Lise, Désiré, Larifla et les membres du groupe
socialiste proposent :
A. - Après le quatrième alinéa (2°) du II du texte présenté par l'article 2
pour l'article L. 752-3-1 du code de la sécurité sociale, d'insérer un alinéa
ainsi rédigé :
« Pour les entreprises du secteur des nouvelles technologies de l'information
et de la communication, le montant de l'exonération est égal à 100 % du montant
des cotisations patronales de sécurité sociale dans la limite d'un montant égal
au salaire minimum de croissance majoré de 80 %. »
B. - Afin de compenser les pertes de ressources résultant du A ci-dessus, de
compléter
in fine
l'article 2 par un paragraphe additionnel ainsi rédigé
:
« ... - Les pertes de recettes occasionnées aux organismes de sécurité sociale
par la majoration de l'exonération pour les entreprises du secteur des
nouvelles technologies de l'information et de la communication sont compensées
par l'augmentation à due concurrence des droits de consommation prévus aux
articles 575 et 575 A du code général des impôts. »
C. - En conséquence, de faire précéder le début de l'article 2 de la mention :
« I. - ».
La parole est à M. Gaillard, pour défendre l'amendement n° 121.
M. Yann Gaillard.
Cet amendement, certes ambitieux, vise à intégrer, dans le champ des
exonérations, des industries importantes qui se trouvent dans une situation
particulièrement difficile comme le bâtiment et les travaux publics, les
transports aérien et maritime ainsi que les établissements publics de
recherche. Il prévoit, en outre, un doublement de l'aide pour les activités
soumises à une forte concurrence internationale dans cet environnement
géographique, comme l'hôtellerie et la restauration.
M. le président.
La parole est à M. Lauret, pour défendre le sous-amendement n° 261.
M. Edmond Lauret.
Outre le secteur du tourisme, de l'hôtellerie et de la restauration, le
secteur de la pêche subit de plein fouet la concurrence, souvent déloyale, des
entreprises de la zone environnante. Les salaires, les normes de sécurité et
les prix des carburants n'ont pas, chez nos voisins immédiats, les mêmes
niveaux.
En portant l'exonération des charges patronales de sécurité sociale à 100 %
des cotisations patronales dans la limite d'un montant égal au SMIC majoré de
50 %, ces entreprises pourront affronter la concurrence et créer des emplois
dans de meilleures conditions.
M. le président.
La parole est à M. Othily, pour défendre l'amendement n° 190.
M. Georges Othily.
Il s'agit de mieux définir les secteurs exposés, en y intégrant notamment le
bâtiment et les travaux publics dont la situation est préoccupante outre-mer,
les transports aériens et maritimes, ainsi que les établissements publics de
recherche.
Il faut par ailleurs faire prévaloir une hiérarchie des aides, qui est
d'ailleurs vivement demandée par les acteurs socio-économiques des départements
d'outre-mer. La spécificité des secteurs de l'hôtellerie et de la restauration,
fortement concurrencés par l'environnement international et subissant des
déficits d'exploitation récurrents, justifie un appui plus marqué.
Enfin, la notion de filière doit permettre d'étendre le périmètre de l'aide
des activités connexes telles que les locations de voiture, de bateaux et
autres services.
M. le président.
La parole est à M. Reux, pour présenter l'amendement n° 127 rectifié.
M. Victor Reux.
La définition des secteurs éligibles ne tient absolument pas compte des
aspirations des acteurs économiques locaux.
Dans un premier temps, il essentiel de refaire une place au secteur du
bâtiment et des travaux publics, qui n'a été pris que partiellement en compte
dans le dispositif initial.
Dans un second temps, doivent être intégrés les transports aériens et
maritimes ainsi que les entreprises et établissements publics de recherche.
M. le président.
La parole est à M. Lauret, pour défendre le sous-amendement n° 262.
M. Edmond Lauret.
Je le retire, monsieur le président.
M. le président.
Le sous-amendement n° 262 est retiré.
La parole est à M. Vergès, pour présenter l'amendement n° 50.
M. Paul Vergès.
Il est de notoriété publique que le caractère insulaire des départements
d'outre-mer pose à ces derniers un énorme problème quant à la fourniture
d'énergie.
Or il apparaît que, suivant les modèles utilisés, l'apport des énergies
renouvelables a été sous-estimé. Alors que l'on discute de quelques pour cent
de plus pour la production électrique, l'énergie hydraulique et la bagasse, qui
résulte du traitement de la canne à sucre, permettent déjà de fournir plus de
66 % de l'électricité de l'île de la Réunion. L'ajout à cela des énergies
éoliennes et solaires, ainsi que de l'énergie géothermique, dans la mesure où
nous parviendrons à la maîtriser, nous permettra de démontrer qu'une petite île
très éloignée du continent parvient à produire quasiment la totalité de son
électricité par des énergies renouvelables.
M. Georges Othily.
Très bien !
M. Paul Vergès.
Par ailleurs, à l'occasion du colloque de l'UNESCO, M. le Premier ministre,
soulignant que les départements d'outre-mer étaient à l'avant-garde de la
politique de développement des énergies renouvelables, a pris l'engagement que
« la loi d'orientation qui est actuellement discutée renforcera les
exonérations de cotisations patronales de sécurité sociale pour les entreprises
produisant ou installant des matériels nécessaires à la production des énergies
renouvelables, et ce quel que soit le nombre de leurs salariés ».
Notre amendement est la traduction de cet engagement gouvernemental.
M. le président.
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis, pour défendre
l'amendement n° 61.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Cet amendement vise à étendre le champ des secteurs
exonérés de cotisations sociales patronales à deux nouveaux secteurs qui
constituent autant d'enjeux pour le développement économique des départements
d'outre-mer : d'une part, la formation professionnelle, car le niveau de
formation moyen reste inférieur à celui de la métropole et car le développement
ne peut se fonder que sur des qualifications ; d'autre part, le transport
aérien et maritime, qui conditionne le devenir de la coopération régionale.
Cet amendement vise également à permettre au secteur du bâtiment et des
travaux publics de bénéficier de la totalité des exonérations et non pas
seulement de la moitié, comme l'avait prévu l'Assemblée nationale.
Les besoins en équipements collectifs sont très importants ; la concurrence
internationale est significative, et ce secteur est un moteur puissant de la
croissance économique et de l'emploi.
En outre, si l'exonération se limite à 50 %, elle se révèle moins favorable
que les allégements prévus par la loi Aubry ou que la ristourne dégressive pour
des salaires inférieurs à 1,1 SMIC. Or, ce niveau de rémunération concerne une
très grande part des salariés du secteur du bâtiment et des travaux publics.
Dans ces conditions, il est à craindre que la mesure en faveur de ce secteur
dans le projet de loi ne manque complètement sa cible.
M. le président.
La parole est à M. Othily, pour défendre l'amendement n° 191.
M. Georges Othily.
Dans les secteurs bénéficiant d'une exonération sans limite d'effectifs, il
faut ajouter, outre les secteurs qui correspondent à la nouvelle économie, ceux
qui peuvent concourir à ouvrir l'outre-mer sur l'extérieur et à conforter sa
capacité d'être un « hub » d'éclatement portuaire et aéroportuaire, ainsi
qu'encourager l'implantation d'entreprises et d'établissements publics de
recherche, ce qui correspond, dans différents domaines, à sa vocation dans les
zones tropicales et équatoriales.
M. le président.
La parole est à M. Vergès, pour défendre l'amendement n° 51.
M. Paul Vergès.
Cet amendement vise à permettre aux compagnies aériennes régionales des
départements d'outre-mer d'affronter la concurrence qu'elles rencontrent dans
leur zone d'activité.
En effet, du fait de leur statut, les compagnies aériennes d'outre-mer sont
soumises aux contraintes européennes en matière de coûts et de règles
d'exploitation. Par conséquent, elles ne sont pas compétitives face aux
compagnies étrangères internationales situées dans leur environnement,
compagnies dont les coûts de fonctionnement et de main-d'oeuvre sont
considérablement inférieurs.
M. le président.
La parole est à M. Larifla, pour défendre l'amendement n° 229.
M. Dominique Larifla.
Cet amendement vise à étendre le régime d'exonération des cotisations
patronales de sécurité sociale aux entreprises régionales de transport maritime
et aérien de biens et de personnes.
La Réunion et la Martinique sont des îles, la Guadeloupe est un archipel, la
Guyane est caractérisée par l'immensité de son territoire et sa faible densité
de population. Par conséquent, le développement des transports de personnes et
de marchandises dans leur zone est indispensable pour permettre le
désenclavement de ces régions.
C'est pourquoi cet amendement vise à faire également bénéficier ce secteur des
exonérations prévues à l'article 2.
M. le président.
La parole est à M. Lise, pour défendre l'amendement n° 228.
M. Claude Lise.
Cet amendement vise à majorer l'exonération pour les entreprises du secteur
des nouvelles technologies de l'information et de la communication, afin de
favoriser l'implantation d'entreprises de cette nature. Il s'agit de promouvoir
l'essor de ce nouveau secteur qui peut fournir de véritables pôles d'excellence
pour les DOM, qui disposent de plus en plus de jeunes formés dans ces domaines
et qui constituent un réel champ de prédilection pour la coopération
régionale.
Les nouvelles technologies peuvent contribuer à atténuer fortement les
difficultés naturelles des DOM que sont l'insularité, l'éloignement et
l'étroitesse des marchés.
Néanmoins, les profils de salariés qui sont recherchés pour ces nouvelles
activités ne peuvent correspondre aux salaires concernés prioritairement par
les exonérations proposées à l'article 2. Il faudrait donc, à notre avis, faire
passer la limite, pour l'exonération à 100 % des cotisations sociales
patronales de sécurité sociale, de 1,3 SMIC à 1,8 SMIC. Tel est l'objet de cet
amendement.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission des affaires sociales sur les amendements n°s
121, 190, 127 rectifié, 50, 61, 191, 51, 229 et 228, ainsi que sur le
sous-amendement n° 261 ?
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
La commission souhaite le retrait de l'amendement
n° 121, du sous-amendement n° 261, ainsi que des amendements n°s 127 rectifié,
51 et 229, qui sont tous satisfaits par l'amendement n° 61.
Elle invite également M. Othily à retirer son amendement n° 190, qui est
satisfait par les amendements n°s 59 et 61.
Par ailleurs, elle émet un avis favorable sur les amendements n° 50 et 228,
sous réserve de leur transformation en sous-amendement à l'amendement n° 61. Il
en est de même s'agissant de l'amendement n° 191, la commission souhaitant
conserver la disposition relative à la recherche.
J'indique pour conclure, monsieur le président, que la commission demande que
le Sénat se prononce par priorité sur l'amendement n° 61.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur cette demande de priorité ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement n'y est pas opposé, monsieur le
président.
M. le président.
La priorité est ordonnée.
Avant d'interroger le Gouvernement sur ces amendements et sous-amendements, je
vais demander aux auteurs de ces derniers s'ils cèdent à l'amicale pression de
M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
Monsieur Lauret, le sous-amendement n° 261, est-il maintenu ?
M. Edmond Lauret.
Non, je le retire, monsieur le président.
M. le président.
Le sous-amendement n° 261 est retiré.
Monsieur Gaillard, l'amendement n° 121 est-il maintenu ?
M. Yann Gaillard.
L'amendement n° 121 ne me semble pas complètement satisfait par l'amendement
n° 61, qui ne fait notamment pas référence à l'hôtellerie et à la
restauration.
Cela dit, dans l'espoir que nous puissions parvenir à un accord, je retire
l'amendement.
M. le président.
L'amendement n° 121 est retiré.
Monsieur Othily, l'amendement n° 190 est-il maintenu ?
M. Georges Othily.
Je ne pense pas que les amendements n°s 59 et 61 parviennent à satisfaire mon
amendement. En conséquence, je le maintiens.
M. le président.
Monsieur Reux, l'amendement n° 127 rectifié est-il maintenu ?
M. Victor Reux.
Me ralliant à l'amendement n° 61 de la commission, je retire l'amendement n°
127 rectifié, monsieur le président.
M. le président.
L'amendement n° 127 rectifié est retiré.
Monsieur Vergès, que pensez-vous de la suggestion de M. le rapporteur pour
avis quant à une transformation de votre amendement n° 50 en sous-amendement
?
M. Paul Vergès.
Je l'accepte, monsieur le président.
M. le président.
Je suis donc saisi d'un sous-amendement n° 50 rectifié, présenté par MM.
Vergès, Payet et Mme Michaux-Chevry, et tendant, dans le quatrième alinéa de
l'amendement n° 61, après le mot : « département, », à insérer les mots : « des
énergies renouvelables, ».
Monsieur Vergès, l'amendement n° 51 est-il maintenu ?
M. Paul Vergès.
Oui, monsieur le président.
M. le président.
Monsieur Larifla, l'amendement n° 229 est-il maintenu ?
M. Dominique Larifla.
Je le maintiens, monsieur le président.
M. le président.
Monsieur Lise, l'amendement n° 228 est-il maintenu ?
M. Claude Lise.
Oui, monsieur le président.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur les amendements n°s 61, 190, 191, 51, 229
et 228, ainsi que sur le sous-amendement n° 50 rectifié ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Comme je l'ai indiqué, le Gouvernement oppose
l'article 40 de la Constitution à ces différents amendements, qui visent à
étendre le champ des exonérations.
Tout d'abord, je ne sais pas si ont été mesurées ici les conséquences, en
termes de créations d'emplois, des exonérations consenties. Prenons l'exemple
du secteur des transports : y aura-t-il création d'emplois ? Je crois que c'est
là le facteur principal, et je souhaite attirer l'attention du Sénat sur ce
point.
Par ailleurs, je rappelle que le Sénat n'avait pas fait preuve, en 1994, du
même zèle pour exonérer certaines entreprises, en particulier dans le secteur
du bâtiment et des travaux publics. En faisant un effort à hauteur de 50 % pour
ce secteur porteur d'emplois, le Gouvernement fait un geste très significatif.
Aller au-delà aggraverait les charges publiques.
M. Lise s'est interrogé sur l'opportunité d'une exonération pour le secteur
des nouvelles technologies de la communication. Les niveaux de salaires y sont
en effet élevés. Pour encourager l'implantation d'entreprises qui, par nature,
sont délocalisées, il conviendrait donc de faire un geste supplémentaire,
d'autant que ce secteur est porteur d'emplois. Je m'engage donc, d'ici à la
deuxième lecture, à réaliser une étude sur ce sujet, car il y a là des
gisements d'emplois et les avantages ne sont pas accordés aux entreprises sans
contrepartie.
Enfin, M. Vergès a évoqué le secteur des énergies renouvelables. C'est une
piste de réflexion que le Gouvernement a explorée. Toutefois, étendre les
exonérations dans ce secteur risquerait de ne concerner qu'à la marge certaines
activités, et donc de ne pas avoir une efficacité réelle. Je ne crois pas, par
exemple, que les éoliennes qui sont installées à la Désirade bénéficieraient de
ces mesures, puisqu'elles sont déjà concernées au niveau de leur fabrication.
Il en est de même, d'ailleurs, en matière de réalisation de chauffe-eau
solaires, ce qui est sans doute utile dans nos départements d'outre-mer.
Sur ces deux questions, je m'engage à procéder à un réexamen des dispositions
concernées ; sur les autres amendements, le Gouvernement oppose l'article 40 de
la Constitution, parce qu'il y a là manifestement aggravation des charges sans
pour autant avoir d'effet en termes de créations d'emplois effectifs.
M. le président.
L'article 40 est-il applicable ?
M. Michel Sergent,
au nom de la commission des finances.
La commission des finances estime
que l'article 40 de la Constitution n'est pas applicable à l'amendement n°
61.
En revanche, il l'est au sous-amendement n° 262 et à l'amendement n° 191, qui
ne sont pas gagés.
M. le président.
En conséquence, le sous-amendement n° 262 et l'amendement n° 191 ne sont pas
recevables.
Je vais maintenant mettre aux voix, par priorité, l'amendement n° 61, ainsi
que les sous-amendements qui l'affectent.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix le sous-amendement n° 50 rectifié, accepté par la commission
et repoussé par le Gouvernement.
(Le sous-amendement est adopté.)
M. le président.
Monsieur Lise, transformez-vous votre sous-amendement n° 228 en
sous-amendement à l'amendement n° 61 ?
M. Claude Lise.
Compte tenu des assurances qui nous ont été données par M. le secrétaire
d'Etat, je retire cet amendement.
M. le président.
L'amendement n° 228 est retiré.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix, modifié, l'amendement n° 61, repoussé par le
Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, les amendements n°s 190, 51 et 229 n'ont plus d'objet.
Par amendement n° 62, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des
affaires sociales, propose, dans la première phrase du III du texte présenté
par l'article 2 pour l'article L. 752-3-1 du code de la sécurité sociale, de
supprimer les mots : « de la charge ».
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Il s'agit d'un amendement rédactionnel.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 62, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 63, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des
affaires sociales, propose, dans la dernière phrase du III du texte présenté
par l'article 2 pour l'article L. 752-3-1 du code de la sécurité sociale, de
remplacer les mots : « le présent dispositif et ceux », par les mots : «
l'exonération prévue au présent article et les allégements ».
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Il s'agit d'un amendement de précision.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 63, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 64, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des
affaires sociales, propose, à la fin de la dernière phrase du III du texte
présenté par l'article 2 pour l'article L. 752-3-1 du code de la sécurité
sociale, de supprimer les mots : « , dans l'hypothèse où ceux-ci seraient
globalement plus favorables ».
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Il s'agit d'un amendement rédactionnel concernant
le droit d'option : on imagine volontiers que l'employeur ne le fera jouer que
si les allégements Aubry sont plus intéressants !
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 64, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 65 rectifié, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission
des affaires sociales, propose de rédiger comme suit le IV
bis
du texte
présenté par l'article 2 pour l'article L. 752-3-1 du code de la sécurité
sociale :
« IV
bis. -
Toute condamnation pénale de l'entreprise ou du chef
d'entreprise pour travail dissimulé, marchandage ou prêt illicite de
main-d'oeuvre, en application des articles L. 152-3, L. 152-3-1, L. 362-3, L.
362-4, L. 362-5 et L. 362-6 du code du travail, entraîne la suppression des
allégements et exonérations de cotisations sociales prévus au présent article.
»
Cet amendement est assorti d'un sous-amendement n° 161, présenté par le
Gouvernement, et tendant, dans le texte proposé par l'amendement n° 65 pour le
IV
bis
de l'article L. 752-3-1 du code de la sécurité sociale, après les
mots : « du chef d'entreprise pour » à insérer les mots : « fraude fiscale,
».
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis, pour défendre
l'amendement n° 65 rectifié.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Cet amendement tend à préciser que la condamnation
pénale ici visée concerne l'entreprise ou le chef d'entreprise en tant que tel,
en révisant à cet effet la liste des délits entraînant la suspension de l'aide.
Ainsi, nous écartons la fraude fiscale, celle-ci concernant à l'évidence plus
le chef d'entreprise comme personne privée que comme employeur. Un lien clair
relatif au travail doit en effet être établi entre la faute et la sanction.
En revanche, l'amendement ajoute les condamnations pour marchandage ou prêt
illicite de main-d'oeuvre, en cohérence avec les autres articles de ce
texte.
La commission des affaires sociales considère toutefois que cette nouvelle
disposition introduite par l'Assemblée nationale pourrait, même si l'intention
est louable, entraîner une automaticité sans doute excessive entre la
condamnation pénale de l'employeur et la suppression des allégements et des
exonérations. Il ne faudrait pas que cela conduise à fragiliser excessivement
l'emploi !
La commission a cependant tenu à la maintenir, considérant qu'il s'agit d'un
signal fort pour les entreprises.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat, pour présenter le sous-amendement n°
161 et pour donner l'avis du Gouvernement sur l'amendement n° 65 rectifié.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement souhaite ne pas écarter la fraude
fiscale du dispositif. Les exonérations accordées étant une charge budgétaire
pour l'Etat, il importe que l'état de droit soit respecté outre-mer comme
ailleurs.
Le champ des exonérations ayant été étendu de façon considérable à travers les
amendements qui ont été adoptés, je souhaite que le Sénat rappelle que les
entreprises - et donc aussi les chefs d'entreprise - doivent être en conformité
non seulement avec la législation sociale, mais aussi avec la législation
fiscale.
Ce sont bien les condamnations pénales qui sont visées ici. Etre condamné
pénalement pour travail dissimulé ou pour fraude fiscale ne peut donc pas
permettre une exonération dans les entreprises concernées.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission des affaires sociales sur le sous-amendement
n° 161 ?
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Loin de nous l'idée de vouloir faire preuve de
laxisme, mais le lien entre la faute - la fraude fiscale - et la sanction - la
suspension d'exonération - nous semble trop large et trop éloigné de l'objet de
cet article, qui tend à favoriser l'emploi.
S'agissant de sanctions pénales prévues dans le code du travail, la commission
des affaires sociales est défavorable au sous-amendement n° 161.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix le sous-amendement n° 161, repoussé par la commission.
(Le sous-amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix, ainsi modifié, l'amendement n° 65 rectifié, accepté par le
Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 2, modifié.
(L'article 2 est adopté.)
Article additionnel après l'article 2
M. le président.
Je suis saisi de deux amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion
commune.
Par amendement n° 128, M. Lanier, Mme Michaux-Chevry, MM. Lauret, Reux et les
membres du groupe du Rassemblement pour la République proposent d'insérer,
après l'article 2, un article additionnel ainsi rédigé :
« I. - Il est inséré, après l'article L. 752-3 du code de la sécurité sociale,
un article additionnel ainsi rédigé :
«
Art. L. ... -
L'exonération visée au paragraphe I de l'article
précédent est portée, pour les entreprises bénéficiaires de l'aide à la
création d'emploi prévue à l'article L. 832-7 du code du travail, pour
l'ensemble des effectifs contribuant à la diversification des débouchés
commerciaux, à 100 % du montant des cotisations patronales dans la limite du
plafond de la sécurité sociale. Cette exonération se cumule avec l'aide à la
création d'emploi.
« Les dispositions des paragraphes III et IV de l'article précédent leur sont
applicables.
« Le décret en Conseil d'Etat visé à l'article L. 832-7 du code du travail
précité précise les modalités d'application du présent article. »
« II. - Les pertes de recettes pour les organismes de sécurité sociale
résultant des modifications des conditions d'exonération de paiement des
cotisations visées à l'article L. 752-3-1 du code de la sécurité sociale sont
compensées à due concurrence par une taxe additionnelle assise sur le produit
des jeux mentionnés aux articles 919, 919 A, 919 B et 919 C du code général des
impôts. »
Par amendement n° 192, M. Othily propose d'insérer, après l'article 2, un
article additionnel ainsi rédigé :
« I. - Il est inséré, après l'article L. 752-3 du code de la sécurité sociale,
un article additionnel ainsi rédigé :
«
Art. ... -
Pour les entreprises bénéficiaires de l'aide à la création
d'emploi prévue à l'article L. 832-7 du code du travail, l'exonération visée au
paragraphe I de l'article L. 752-3-1 ci-dessus est portée, pour l'ensemble des
effectifs contribuant à la diversification des débouchés commerciaux, à 100 %
du montant des cotisations patronales dans la limite du plafond de la sécurité
sociale. Cette exonération se cumule avec l'aide à la création d'emploi.
« Les dispositions des paragraphes III, IV de l'article L. 752-3 ci-dessus
leur sont applicables.
« Le décret en Conseil d'Etat visé à l'article L. 832-7 du code du travail
précité précise également, en tant que de besoin, les modalités d'application
du présent article. »
« II. - Les pertes de recettes résultant du I ci-dessus sont compensées à due
concurrence par une taxe additionnelle assise sur le produit des jeux
mentionnés aux articles 919, 919 A, 919 B et 919 C du code général des impôts.
»
La parole est à M. Lauret, pour présenter l'amendement n° 128.
M. Edmond Lauret.
Cet amendement a pour objet de permettre aux entreprises des secteurs
exportateurs contribuant à la diversification des débouchés commerciaux de
cumuler l'aide spéciale à la création d'emplois prévue par l'article 7 de ce
projet de loi et l'exonération prévue par l'article 2.
C'est pourquoi il est proposé, d'une part, de prévoir que l'assiette de
l'exonération s'élève jusqu'au plafond de la sécurité sociale et, d'autre part,
d'offrir de meilleures garanties aux bénéficiaires de l'aide spéciale à la
création d'emplois.
M. le président.
La parole est à M. Othily, pour défendre l'amendement n° 192.
M. Georges Othily.
L'objectif primordial du désenclavement économique des départements
d'outre-mer doit conduire à porter une attention particulière aux secteurs
exportateurs.
Pour ces secteurs, dits « contribuant à la diversification des débouchés
commerciaux », il est nécessaire d'optimiser l'appel aux ressources publiques
en cumulant l'aide spéciale à la création d'emplois prévue par l'article 7 du
projet de loi et une très forte exonération.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission des affaires sociales sur ces deux
amendements ?
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Nous demandons le retrait de ces amendements, non
que nous y soyons opposés, mais parce qu'ils sont satisfaits par l'amendement
n° 83 que la commission des affaires sociales a déposé à l'article 7.
M. le président.
Monsieur Lauret, maintenez-vous l'amendement n° 128 ?
M. Edmond Lauret.
Non, monsieur le président, je le retire.
M. le président.
L'amendement n° 128 est retiré.
Monsieur Othily, maintenez-vous l'amendement n° 192 ?
M. Georges Othily.
Je retire cet amendement, sous réserve d'inventaire, le moment venu, lorsque
nous examinerons l'article 7.
M. le président.
L'amendement n° 192 est retiré.
Article 3
M. le président.
« Art. 3. - I. - Le chapitre VI du titre V du livre VII du code de la sécurité
sociale est complété par une section 3 ainsi rédigée :
« Section 3
« Cotisations et contributions des employeurs
et travailleurs indépendants
«
Art. L. 756-4
. - Par dérogation aux articles L. 242-11, des premier
et troisième alinéas de l'article L. 612-4, et du premier alinéa de l'article
L. 633-10, les cotisations d'allocations familiales, d'assurance maladie et
d'assurance vieillesse des employeurs et travailleurs indépendants exerçant
leur activité dans les départements mentionnés à l'article L. 751-1, sont
calculées, pour la partie des revenus inférieurs au plafond de la sécurité
sociale, sur une assiette égale à la moitié des revenus concernés, sous réserve
des dispositions du deuxième alinéa de l'article L. 242-11 et de celles de
l'article L. 756-3. Les dispositions du deuxième alinéa de l'article L. 242-11
sont également applicables aux cotisations d'assurance maladie par dérogation à
l'article L. 612-4.
«
Art. L. 756-5
. - Par dérogation aux dispositions de l'article L.
242-11, du premier alinéa de l'article L. 612-4, du premier alinéa de l'article
L. 633-10 et des premier et quatrième alinéas de l'article L. 131-6, les
cotisations d'allocations familiales, d'assurance maladie et d'assurance
vieillesse des travailleurs non salariés non agricoles exerçant leur activité
dans les départements mentionnés à l'article L. 751-1, sont calculées à titre
définitif, sur la base du dernier revenu professionnel de l'avant-dernière
année ou, le cas échéant, de revenus forfaitaires.
« Par dérogation aux dispositions du sixième alinéa de l'article L. 131-6, la
personne débutant l'exercice d'une activité non salariée non agricole est
exonérée des cotisations et contributions pour une période de vingt-quatre mois
à compter de la date de la création de l'activité.
«
Art. L. 756-6
. -
Supprimé.
»
« II. - Les marins propriétaires embarqués, exerçant leurs activités dans les
départements mentionnés à l'article L. 751-1 du code de la sécurité sociale,
bénéficient dans les mêmes limites d'une réduction de moitié du montant des
cotisations et contributions visées ci-dessus ; cette réduction est appliquée
par les organismes dont ils relèvent.
« III. - Les médecins installés dans un département d'outre-mer antérieurement
à mars 1968, qui n'ont jamais répondu à l'appel de cotisations de la Caisse
autonome de retraite des médecins français, ne peuvent faire l'objet de
poursuites en recouvrement. Les poursuites éventuellement diligentées à ce jour
seront interrompues. Les médecins dont il s'agit ne pourront prétendre à aucun
avantage de la Caisse autonome de retraite des médecins français.
« IV. - Dès lors que l'état de catastrophe naturelle est reconnu sur le
territoire d'un département d'outre-mer, ou sur une portion dudit territoire,
par arrêté constatant notamment l'effet destructeur du choc mécanique d'une
houle cyclonique, les marins pêcheurs propriétaires embarqués bénéficient soit
d'un report de trois mois pour le paiement des arriérés de cotisations et
contributions visées ci-dessus pour ceux qui ne sont pas à jour de paiement de
leur rôle d'équipage, soit d'une exonération égale à 100 % des cotisations
d'allocations familiales, d'assurance maladie et d'assurance vieillesse des
employeurs et travailleurs indépendants jusqu'au 31 décembre de l'année civile
au cours de laquelle la catastrophe naturelle a eu lieu, pour ceux qui sont à
jour de leur paiement de rôle d'équipage.
« V. - La perte des recettes pour les organismes de sécurité sociale résultant
de l'avant-dernier alinéa du I est compensée, à due concurrence, par la
création d'une taxe additionnelle aux droits prévus par les articles 575 et 575
A du code général des impôts.
« VI. - Les pertes de recettes résultant du III sont compensées par la
création d'une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A
du code général des impôts et affectée à la Caisse autonome de retraite des
médecins français.
« VII. - Les pertes de recettes résultant du IV sont compensées par un
prélèvement, à due concurrence, sur les sommes engagées dans les départements
d'outre-mer dans les courses et jeux mentionnés aux articles 919, 919 A, 919 B
et 919 C du code général des impôts. »
Par amendement n° 129, Mme Michaux-Chevry et les membres du groupe du
Rassemblement pour la République proposent, après le texte présenté par cet
article pour l'article L. 756-4 du code de la sécurité sociale, d'insérer un
article additionnel ainsi rédigé :
«
Art. L. ... -
Pour le cas des communes doublement insulaires
appartenant à l'archipel de la Guadeloupe, par dérogation aux articles L.
242-11, des premier et troisième alinéas de l'article L. 612-4, et du premier
alinéa de l'article L. 633-10, les cotisations d'allocations familiales,
d'assurance maladie et d'assurance vieillesse des employeurs et travailleurs
indépendants exerçant leur activité dans les départements mentionnés à
l'article L. 751-1, sont calculées, pour la partie des revenus inférieurs au
plafond de la sécurité sociale, sur une assiette égale à la totalité des
revenus concernés, sous réserve des dispositions du deuxième alinéa de
l'article L. 242-11 et de celles de l'article L. 756-3. Les dispositions du
deuxième alinéa de l'article L. 242-11 sont également applicables aux
cotisations d'assurance maladie par dérogation à l'article L. 612-4. »
La parole est à M. Lauret.
M. Edmond Lauret.
Les employeurs et travailleurs indépendants dans les communes doublement
insulaires appartenant à l'archipel de la Guadeloupe souffrent tout autant que
les entreprises d'une asphyxie qu'entraînent l'exiguïté de leur marché et leur
non-compétitivité.
Pour permettre l'efficacité réelle du dispositif d'allégement du coût du
travail de ce secteur, il est nécessaire d'exonérer les employeurs et
travailleurs indépendants des cotisations citées dans l'article L. 756-4 du
code de la sécurité sociale sur toute la partie des revenus inférieurs au
plafond de la sécurité sociale.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission des affaires sociales ?
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Favorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Sur le fond, le Gouvernement est défavorable à cet
amendement.
Je tiens toutefois à attirer l'attention de la Haute Assemblée sur le fait que
l'adoption de cet amendement, tel qu'il est rédigé, loin d'exonérer ce type
d'établissements de cotisations, rétablirait, au contraire, l'assiette normale
de cotisations, c'est-à-dire l'assiette réelle.
Cet amendement aurait donc pour conséquence de supprimer l'abattement de 50
%.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Compte tenu des précisions que vient d'apporter M.
le secrétaire d'Etat, en qui j'ai toute confiance, je demande aux auteurs de
l'amendement de bien vouloir le retirer.
M. le président.
Si je comprends bien, monsieur le secrétaire d'Etat, cet amendement aurait un
effet inverse de celui qui est recherché.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Il me semble, monsieur le président.
M. le président.
L'amendement est-il maintenu, monsieur Lauret ?
M. Edmond Lauret.
Non, monsieur le président, je le retire.
M. le président.
L'amendement n° 129 est retiré.
Je suis maintenant saisi de deux amendements qui peuvent faire l'objet d'une
discussion commune.
Par amendement n° 66, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des
affaires sociales, propose de rétablir le texte prévu par le I de l'article 3
pour l'article L. 756-6 du code de la sécurité sociale dans la rédaction
suivante :
«
Art. L. 756-6. -
A titre expérimental, dans chacun des départements
mentionnés à l'article L. 751-1, un dispositif de recouvrement coordonné de
l'ensemble des cotisations et contributions sociales personnelles des
travailleurs non salariés des professions non agricoles perçues dans ces
départements en application du présent code est mis en place.
« Les modalités de mise en oeuvre de ce dispositif et de représentation des
régimes autonomes de retraite des professions artisanales, industrielles,
commerciales et libérales dans ces départements sont fixées par convention
entre l'agence centrale des organismes de sécurité sociale et les organismes
compétents chargés du recouvrement de ces cotisations et contributions. »
Par amendement n° 162, le Gouvernement propose de rétablir le texte présenté
par le I de l'article 3 pour l'article L. 756-6 du code de la sécurité sociale
dans la rédaction suivante :
«
Art. L. 756-6. -
Dans chacun des départements mentionnés à l'article
L. 751-1, un dispositif de recouvrement coordonné de l'ensemble des cotisations
et contributions sociales des travailleurs des professions non agricoles est
mis en place.
« Les modalités de mise en oeuvre de ce dispositif et de représentation des
régimes autonomes de retraites des professions artisanales, industrielles,
commerciales et libérales dans ces départements sont fixées par convention
entre l'agence centrale des organismes de sécurité sociale et la ou les caisses
nationales d'assurance maladie ou d'assurance vieillesse compétentes, agréée
par arrêté interministériel.
« A défaut de conclusion de la convention dans un délai de six mois à compter
de la date d'entrée en vigueur de la présente loi, un arrêt interministériel
prévoit les modalités de mise en oeuvre de ce dispositif ainsi que les
conditions de représentation, dans chacun des départements mentionnés à
l'article L. 751-1, des différentes caisses intéressées. »
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis, pour défendre
l'amendement n° 66.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Le projet de loi initial prévoyait la mise en
place, à titre expérimental, certes, d'un régime de recouvrement unique des
cotisations des travailleurs indépendants pour la caisse générale de sécurité
sociale.
Une telle disposition, qui n'avait pas été soumise à la concertation et qui
souffrait de lacunes techniques la rendant inapplicable en l'état, a été
supprimée par l'Assemblée nationale.
Si l'opportunité de la mise en place d'un système de recouvrement unique est
douteuse, car elle risquerait de soulever plus de problèmes qu'elle n'en
résout, il semble nécessaire d'avancer dans la voie d'une amélioration du
service rendu, reposant sur une meilleure coordination de l'action des
différentes caisses.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat, pour défendre l'amendement n° 162 et
donner l'avis du Gouvernement sur l'amendement n° 66.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
L'amendement n° 66 a le même objet que l'amendement n°
162, si ce n'est que le troisième paragraphe de ce dernier précise que, à
défaut de signature de la convention entre les organismes de recouvrement, un
arrêté interministériel prévoit les modalités de mise en oeuvre pour que cet
article ne reste pas lettre morte. Autrement dit, au terme d'un délai de six
mois, il y a possibilité de mettre en oeuvre le recouvrement coordonné si aucun
accord n'est trouvé.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission des affaires sociales sur l'amendement n° 162
?
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Notre amendement nous paraît globalement plus
souple que celui du Gouvernement. Par ailleurs, en cas de non-conclusion de la
convention, nous pensons que les partenaires ont leur rôle à jouer.
La commission est donc défavorable à l'amendement n° 162.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 66.
M. Jean-Jacques Hyest.
Je demande la parole contre l'amendement.
M. le président.
La parole est à M. Hyest.
M. Jean-Jacques Hyest.
Je suis contre l'amendement de la commission mais aussi contre celui du
Gouvernement, l'un étant légèrement pire que l'autre puisqu'il prévoit, en
plus, un dispositif contraignant.
Tout d'abord, il convient de rappeler que cet article n'a rien à voir avec le
projet de loi. Il a été ajouté, peut-être pour enrichir le texte, parce que,
plus il y a d'articles, plus un projet est grand, c'est bien connu !
On sait aussi que les services essaient parfois de glisser certaines
dispositions qu'ils n'ont pas réussi à faire passer ailleurs dans des projets
de loi importants, en se disant que, là, les parlementaires ne s'en apercevront
pas.
Je rappelle que les caisses des professions libérales, notamment la Caisse
nationale des professions libérales, la caisse des barreaux, et quelques
autres, sont totalement opposées à cet amendement. Prétendre que cela va tout
coordonner et que c'est demandé par les indépendants n'est donc pas vrai.
Par ailleurs, il y a les régimes obligatoires, les régimes facultatifs, et les
caisses considèrent qu'elles n'ont pas, surtout à l'occasion de l'examen d'un
projet de loi sur l'outre-mer, à entrer dans un dispositif général qui, après,
sera forcément étendu à l'ensemble des départements.
Quant à dire que les organismes ne sont pas représentés dans les départements
d'outre-mer, je fais observer qu'il y a bien d'autres petits départements
français où ils ne sont pas plus représentés ! L'argumentation est donc
fallacieuse.
Par conséquent, mieux vaut réfléchir avant de mettre en place un dispositif
qui ne satisfera personne et qui, plutôt que de simplifier les choses, les
compliquera. Il m'apparaît que les députés ont eu raison de refuser, à la
demande, d'ailleurs, des parlementaires d'outre-mer, ce dispositif que leur
proposait le Gouvernement.
Aussi, mes chers collègues, réfléchissez bien avant de vous lancer dans ce
genre de mesure qui, à mon avis, ne présente aucun intérêt pour ce projet de
loi.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
J'aimerais apporter quelques précisions
supplémentaires à M. Hyest.
Notre proposition a reçu l'accord d'un certain nombre d'organismes de sécurité
sociale, en particulier celui des travailleurs indépendants, de la CANAM, de
l'ORGANIC.
J'ajoute que le recouvrement est relativement faible sur le plan local et que
les députés n'ont pas eu l'occasion d'examiner l'amendement du Gouvernement.
M. Jean-Jacques Hyest.
C'était dans le texte du projet !
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 66, repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement n'est pas adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 162, repoussé par la commission.
(L'amendement n'est pas adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 67, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des
affaires sociales, propose de rédiger comme suit le III de l'article 3 :
« III. - Les poursuites en recouvrement visant les médecins installés dans un
département d'outre-mer antérieurement à mars 1968 et n'ayant jamais répondu à
l'appel de cotisation de la Caisse autonome de retraite des médecins français
sont suspendues jusqu'au 31 décembre 2001. »
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Le III de l'article 3, inséré par voie d'amendement
à l'Assemblée nationale, vise à résoudre la question des médecins installés
dans un DOM avant 1968 et qui n'ont jamais cotisé en vue de la retraite.
Une étude étant actuellement en cours, il nous semble préférable d'attendre
son résultat, qui devrait être imminent, plutôt que de légiférer hâtivement sur
une question qui mérite véritablement un examen attentif.
J'ajoute que le texte de l'Assemblée nationale est très restrictif, car il
prive explicitement ces médecins de toute possibilité de bénéficier d'un
avantage vieillesse. Il se contente, en effet, d'arrêter les poursuites.
C'est pourquoi le présent amendement prévoit de s'en tenir à une suspension
temporaire des poursuites, dans l'attente d'un accord.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement n'est pas favorable à cet
amendement.
En effet, le texte incriminé a pour origine un amendement déposé par M.
Darsières, député de la Martinique, qui souhaitait traiter les quelques cas de
médecins installés avant mars 1968 et qui ne pouvaient ni prétendre au bénéfice
de la loi du 17 janvier 1948 instituant une allocation vieillesse pour les
personnes non salariés, ni s'affilier à la caisse d'assurance retraite des
médecins, lors de sa création en 1949.
Suspendre les poursuites jusqu'en 2001 laisse évidemment la question sans
réponse pour la suite. Voilà pourquoi il m'apparaît que ce problème, qui ne
concerne que quelques personnes, peut être réglé par voie législative.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 67.
M. Rodolphe Désiré.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Désiré.
M. Rodolphe Désiré.
En tant que médecin, j'ai été concerné par le problème des cotisations à la
caisse autonome de retraite des médecins français, la CARMF.
Il faut savoir que, jusqu'en 1968, les cotisations à la CARMF n'étaient pas
obligatoires et que la plupart des médecins qui s'étaient installés avant 1968
avaient dû se constituer des assurances vie.
Entre 1968 et 1995, il y a eu un long contentieux, qui, d'ailleurs, me
semble-t-il, a été partiellement réglé au cours de l'examen d'une loi de
finances, où il a été déconsidéré que tous les médecins qui n'avaient pas
cotisé avant 1995 pouvaient commencer à cotiser à partir de 1992, date à
laquelle la cotisation devenait obligatoire, et que tombaient toutes les sommes
dues auparavant.
Autrement dit, les médecins concernés aujourd'hui sont ceux qui sont restés
hors du champ de cette première disposition, soit à peine dix ou vingt.
Je ne vois pas à quel moment ils pourraient reconstituer leur retraite, parce
qu'il faudrait rattraper leurs cotisations. Par conséquent, je serais très
heureux que l'on suive le Gouvernement sur ce point.
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 67, repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement n'est pas adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 68, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des
affaires sociales, propose :
A. - De supprimer le IV de l'article 3.
B. - En conséquence, de supprimer le VII de ce même article.
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Le paragraphe IV de l'article 3, introduit par voie
d'amendement à l'Assemblée nationale, prévoit que, lorsque l'état de
catastrophe naturelle est reconnu, les marins propriétaires embarqués peuvent
bénéficier soit d'un report de paiement de leurs cotisations sociales, soit
d'une exonération totale de celles-ci.
L'article 9
bis
, introduit ultérieurement à l'Assemblée nationale, me
semble satisfaire le présent paragraphe, en étendant l'assurance contre les
pertes d'exploitation aux effets des cyclones.
Je propose, en conséquence, de supprimer ce paragraphe IV, d'autant que sa
rédaction en fait une mesure très générale, le lien entre les préjudices et la
mesure n'étant pas établi.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 68, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Je suis maintenant saisi de deux amendements présentés par le Gouvernement.
L'amendement n° 163 tend à supprimer le V de l'article 3.
L'amendement n° 164 vise à supprimer le VI de ce même article.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Ces deux amendements visent à supprimer les gages
introduits par l'Assemblée nationale.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission des affaires sociales ?
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 163, accepté par la commission.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 164, accepté par la commission.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 3, modifié.
(L'article 3 est adopté.)
Article 4
M. le président.
« Art. 4. - I. - Les exploitants agricoles exerçant leur activité dans les
départements d'outre-mer sur des exploitations de moins de quarante hectares
pondérés sont exonérés des cotisations relatives aux prestations familiales, à
l'assurance maladie, invalidité, maternité et à l'assurance vieillesse dans des
conditions fixées par décret. »
« II. - Les articles 3 et 5 de la loi n° 94-638 du 25 juillet 1994 tendant à
favoriser l'emploi, l'insertion et les activités économiques dans les
départements d'outre-mer, à Saint-Pierre-et-Miquelon et à Mayotte sont abrogés.
»
Par amendement n° 130, M. Lauret et les membres du groupe du Rassemblement
pour la République proposent de rédiger ainsi cet article :
« A. - L'article 3 de la loi n° 94-638 du 25 juillet 1994 tendant à favoriser
l'emploi, l'insertion et les activités économiques dans les départements
d'outre-mer, à Saint-Pierre-et-Miquelon et à Mayotte est ainsi rédigé :
«
Art. 3. -
Les exploitants agricoles exerçant leurs activités dans les
départements d'outre-mer et visés aux articles 1142-1 à 1142-24 et 1106-17 du
code rural sont exonérés à 100 % du paiement des cotisations à leurs charges
dans la limite du montant des cotisations dues au titre des quarante premiers
hectares pondérés. »
« B. - Les taux de cotisation visés à l'article 1609
septdecies
du code
général des impôts sont relevés à due concurrence de la perte de recettes
entraînée par le A.
« C. - Les droits visés aux articles 919, 919 A, 919 B et 919 C du code
général des impôts sont relevés à due concurrence de la perte de recette
entraînée par le B. »
La parole est à M. Lauret.
M. Edmond Lauret.
Je retire cet amendement.
M. le président.
L'amendement n° 130 est retiré.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 4.
(L'article 4 est adopté.)
Article 5
M. le président.
« Art. 5. - I. - Les entreprises installées et exerçant leur activité au 1er
janvier 2000 dans les départements d'outre-mer peuvent demander, dans un délai
de douze mois à compter de la publication de la présente loi, à la caisse de
sécurité sociale compétente de leur département, le sursis à poursuites pour le
règlement de leurs créances, antérieures au 1er janvier 2000, relatives aux
cotisations patronales de sécurité sociale, ainsi qu'aux pénalités et
majorations de retard correspondantes.
« Cette demande entraîne de plein droit une suspension de six mois des
poursuites afférentes auxdites créances.
« II. - Durant ce délai de six mois, un plan d'apurement peut être signé entre
l'entreprise et la caisse compétente. Sa durée est au maximum de sept ans. Il
peut comporter l'annulation des pénalités et majorations de retard. De plus, un
abandon partiel des créances constatées au 31 décembre 1999, dans la limite de
50 %, peut être prononcé afin de tenir compte de la situation de l'entreprise,
garantir sa pérennité et le paiement ultérieur des cotisations. Les modalités
d'instruction des dossiers et les conditions dans lesquelles intervient la
décision sont fixées par voie réglementaire.
« Cet abandon partiel est subordonné au paiement effectif de la part salariale
des cotisations ou, à défaut, à la signature d'un échéancier de paiement d'une
durée maximale de deux ans.
« II
bis.
- Une condamnation pénale pour travail dissimulé,
marchandage, prêt illicite de main-d'oeuvre ou pour fraude, ou, après mise en
demeure, le non-respect de l'échéancier du plan d'apurement ainsi que le
non-paiement des cotisations courantes entraîne le retrait de l'abandon de
créances et la caducité du plan d'apurement.
« III. - En cas de condamnation pénale pour travail dissimulé, marchandage,
prêt illicite de main-d'oeuvre ou pour fraude au cours des cinq années
précédant la publication de la présente loi, le bénéfice des dispositions du
présent article est exclu.
« IV. - L'entreprise concernée peut demander chaque année un certificat de
respect du plan d'apurement et des échéances courantes à la caisse de sécurité
sociale compétente. Ces certificats valent attestation d'être à jour de ses
dettes sociales, au sens du code des marchés publics.
« V. - Les dispositions du présent article s'appliquent aux entrepreneurs et
travailleurs indépendants, y compris dans les secteurs de l'agriculture et de
la pêche, pour les contributions et les cotisations obligatoires de sécurité
sociale.
« Les modalités d'application du présent article sont déterminées, en tant que
de besoin, par décret en Conseil d'Etat.
« VI. - La perte de recettes pour les régimes de sécurité sociale résultant de
la troisième phrase du II est compensée par la création, à due concurrence,
d'une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code
général des impôts. »
Par amendement n° 69 rectifié, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission
des affaires sociales, propose :
I. - Dans le premier alinéa du I de cet article de remplacer les mots : « à la
caisse de sécurité sociale compétente », par les mots : « aux caisses de
sécurité sociale compétentes ».
II. - En conséquence, à la fin de la première phrase du premier alinéa du II
de ce même article de remplacer les mots : « la caisse compétente », par les
mots : « les caisses compétentes ».
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Il s'agit d'un amendement de précision. Les dettes
sociales peuvent en effet, dans le cas d'employeurs et de travailleurs
indépendants, concerner plusieurs caisses. Comme un plan d'apurement unique des
dettes sociales doit s'imposer pour chaque entreprise, il faut préciser que ce
plan peut être conclu par l'entreprise et par les caisses compétentes.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 69 rectifié, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 70, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des
affaires sociales, propose :
A. - Dans le second alinéa du I de l'article 5 de remplacer le mot : « six »,
par le mot : « douze ».
B. - En conséquence, dans la première phrase du premier alinéa du II de cet
article, de remplacer le mot : « six », par le mot : « douze ».
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Cet amendement vise à porter de six à douze mois la
durée de suspension des poursuites pour non-paiement des dettes sociales, et de
prolonger d'autant le délai d'élaboration du plan d'apurement. En effet, un
délai de six mois paraît trop court pour négocier et instruire des plans
d'apurement eu égard au nombre très important d'entreprises concernées.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement ne souhaite pas prolonger ces délais
puisqu'il s'agit de permettre aux entreprises de se mettre rapidement en
conformité en matière de cotisations sociales.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 70, repoussé par le Gouvernement.
M. Michel Charasse.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Charasse.
M. Michel Charasse.
J'invoque l'article 40 de la Constitution !
(Murmures sur les travées socialistes.)
M. le président.
L'article 40 est-il applicable ?
M. Michel Sergent,
au nom de la commission des finances.
Il l'est, monsieur le président.
M. le président.
L'article 40 de la Constitution étant applicable, l'amendement n° 70 n'est pas
recevable.
Par amendement n° 230, MM. Lise, Désiré, Larifla et les membres du groupe
socialiste proposent de compléter le second alinéa du I de l'article 5 par les
mots : « ainsi que la suspension du calcul des pénalités et majorations de
retard durant cette période ».
La parole est à M. Lise.
M. Claude Lise.
Il s'agit d'éviter que des entreprises lourdement endettées, pour lesquelles
le projet de loi prévoit un moratoire, ne voient encore s'alourdir leurs dettes
et s'aggraver leur situation.
Nous proposons donc que, pendant la période de suspension des poursuites, soit
également suspendu le calcul des pénalités et des majorations de retard.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission des affaires sociales ?
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
La portée de cet amendement est faible : la
commission s'en remet à la sagesse du Sénat.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement s'en remet également à la sagesse du
Sénat.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 230, pour lequel la commission et le
Gouvernement s'en remettent à la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Je suis maintenant saisi de cinq amendements.
Les trois premiers sont présentés par M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la
commission des affaires sociales.
L'amendement n° 71 tend à compléter
in fine
la première phrase du
premier alinéa du II de l'article 5 par les mots : « afin de tenir compte de la
situation de l'entreprise, garantir sa pérennité et le paiement ultérieur des
cotisations ».
L'amendement n° 72 vise à compléter
in fine
la troisième phrase du
premier alinéa du II de ce même article par les mots : « applicables aux
créances constatées au 1er janvier 2000 ».
L'amendement n° 73 rectifié tend :
A. - A supprimer la quatrième phrase du premier alinéa du II de l'article
5.
B. - En conséquence, de supprimer le VI de cet article.
Par amendement n° 167, le Gouvernement propose de supprimer le VI de l'article
5.
Par amendement n° 74, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des
affaires sociales, propose de supprimer le second alinéa du II de l'article
5.
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis, pour défendre les
amendements n°s 71, 72, 73 rectifié et 74.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Les amendements n°s 71, 72, 73 rectifié et 74, qui
relèvent d'une démarche commune, redimensionnent sensiblement la portée du plan
d'apurement des dettes sociales des entreprises en supprimant la possibilité de
leur abandon.
Si une telle mesure semble pouvoir se justifier du fait de l'ampleur des
dettes sociales accumulées par les entreprises dans les DOM, le dispositif
prévu par le Gouvernement soulève de nombreux problèmes.
D'une part, l'annonce d'une mesure générale d'abandon des créances sociales
risque d'exercer un « effet d'appel », les entreprises renonçant purement et
simplement à payer leurs cotisations sociales. Elle risque aussi d'alimenter
des anticipations sur de futures « amnisties sociales ».
D'autre part, ce dispositif introduit une iniquité évidente entre les
entreprises qui ont payé tant bien que mal leurs cotisations et les autres.
C'est en quelque sorte une prime que je pourrais qualifier de « prime à
l'incivisme ».
En outre - j'insiste sur ce point - le risque d'inconstitutionnalité de la
mesure est loin d'être négligeable, car elle crée une inégalité de traitement
entre les entreprises métropolitaines et celles des DOM, qui ne peut que
difficilement être justifiée par une différence fondamentale de situation.
Par ailleurs, l'article 5 ne prévoit pas la compensation par l'Etat du manque
à gagner pour les organismes de sécurité sociale.
C'est pourquoi ces quatre amendements visent à supprimer la possibilité de
l'abandon des dettes sociales prévue par cet article, mais maintiennent - j'y
insiste - le principe d'un plan d'apurement.
Il s'agit toutefois d'un véritable problème et nous ne pouvons pas ignorer la
situation des entreprises ayant une importante dette sociale ; il concerne
d'ailleurs l'outre-mer comme la métropole.
Aussi nous semble-t-il nécessaire d'examiner, à l'occasion du prochain projet
de loi de financement de la sécurité sociale, la possibilité d'instituer, dans
notre législation sociale, une procédure de remise gracieuse des dettes
sociales, proche de celle qui est actuellement en vigueur en matière de dettes
fiscales. Cela permettrait d'échapper aux risques d'inconstitutionnalité. Je
vous rappelle que la loi de financement de la sécurité sociale pour 2001 sera
publiée quasiment au même moment que cette loi d'orientation.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat pour donner l'avis du Gouvernement sur
les amendements n°s 71, 72, 73 rectifié et 74 et pour présenter l'amendement n°
167.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement est défavorable aux amendements de la
commission des affaires sociales.
En effet, le Gouvernement propose à l'article 5 une remise à niveau des
entreprises d'outre-mer qui se trouvent en difficulté de paiement de
cotisations sociales, et qui, de ce fait, ne peuvent pas participer, notamment,
à l'attribution des marchés et bénéficier aujourd'hui du régime des
exonérations « Perben ».
La demande est forte outre-mer ; il s'agit donc de permettre à ces entreprises
de repartir du bon pied.
Si les amendements de M. Lorrain étaient adoptés, la mesure proposée perdrait
une grande partie de son efficacité.
Quant à l'amendement n° 167 du Gouvernement, de même que l'amendement n° 73
rectifié de la commission des affaires sociales, il vise à supprimer le
paragraphe VI de l'article 5.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission des affaires sociales sur l'amendement n° 167
?
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Favorable.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 71.
M. Jean-Jacques Hyest.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Hyest.
M. Jean-Jacques Hyest.
Je comprends bien les préoccupations du Gouvernement. S'il est vrai que
certaines entreprises ont des dettes sociales importantes, un système
généralisé de remise des dettes - j'insiste : il ne s'agit pas des pénalités de
retard - se révèlerait extrêmement dangereux, quelle que soit la situation de
ces entreprises. Il est évident que si nous entrions dans un tel système, nous
serions amenés à le reproduire. En quelque sorte, ce serait instaurer une prime
aux mauvais payeurs !
M. Michel Charasse.
Voilà !
M. Jean-Jacques Hyest.
C'est exactement comme si, lors de la discussion du projet de loi relatif à
l'exclusion et au surendettement, nous avions accepté la faillite civile : on
remet toutes les dettes, comme ça tout va très bien, et on recommence !
Monsieur le secrétaire d'Etat,
quid
alors de toute la législation sur
les difficultés des entreprises ? Les entreprises peuvent, devant le tribunal
de commerce, obtenir des délais de paiement pour poursuivre leur activité. Il
ne faut pas mélanger tous les dispositifs !
Votre préoccupation est louable, à condition de s'en tenir à un plan
d'apurement qui permet d'accorder de longs délais de paiement et de supprimer
un certain nombre de pénalités. Aller au-delà, monsieur le secrétaire d'Etat,
serait extrêmement risqué : vous seriez saisi de demandes continuelles en vue
d'obtenir des plans d'apurement de dettes.
Ce n'est pas sain dans une économie qui se veut une économie moderne, et c'est
extrêmement dangereux. A cet égard, les amendements n°s 71 et 72 de la
commission des affaires sociales me paraissent très pertinents.
M. Rodolphe Désiré.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Désiré.
M. Rodolphe Désiré.
Dans la logique d'une économie homogène, comme en métropole, on peut certes
comprendre les arguments de notre collègue M. Hyest.
M. Jean-Jacques Hyest.
Il y a aussi des entreprises en difficulté en métropole, dans certains
secteurs d'activité !
M. Rodolphe Désiré.
Certes, mais, outre-mer, depuis 1995, compte tenu du rattrapage du SMIC, des
difficultés à maîtriser des économies exiguës sur de petits marchés et de la
concurrence extérieure, le Gouvernement avait pris un certain nombre de
mesures, comme la loi « Perben », pour aider certaines entreprises. Les autres
sont restées dans une situation très difficile. Il faut savoir que la plupart
des chefs d'entreprise sont aujourd'hui dans la rue. Voilà qui signifie que la
situation est très grave !
En réalité, il s'agit d'une situation exceptionnelle, et le Gouvernement
propose donc des solutions exceptionnelles pour apaiser la colère des
entrepreneurs - de la Martinique, en particulier.
Je demande donc d'examiner la situation telle qu'elle est et non pas telle
qu'elle devrait être. Il faut soutenir le Gouvernement si nous voulons apaiser
l'anxiété des entrepreneurs dans les départements d'outre-mer.
M. Lucien Lanier.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Lanier.
M. Lucien Lanier.
Monsieur le secrétaire d'Etat, monsieur Désiré, nous comprenons fort bien
qu'il faille soutenir à tout prix une économie en grande difficulté, mais pas
par le biais d'un dispositif qui pérennise un système généralisé d'assistance !
Papa, j'ai des dettes donne-moi de l'argent ! Cela revient à soutenir des «
canards boiteux ».
Ce n'est pas de bonne méthode. Vous allez pérenniser un système d'assistance
en pénalisant ceux qui, au contraire, font des efforts pour se tirer d'affaire
par eux-mêmes.
D'autres méthodes sont envisageables, par exemple des moratoires à court
terme. C'est ce que nous faisons en métropole, dans nos départements, avec
l'aide des chambres de commerce, auprès des banques, pour soutenir les
entreprises qui sont en difficulté. Payer systématiquement dès qu'on tend la
main n'est pas, selon moi, un système économique d'avenir !
Comme je le disais dans mon discours d'introduction : si nous persistons dans
ce système, dans cette facilité, nous ferons glisser la plupart des crédits -
des crédits immenses, exceptionnels - dans le gouffre de l'assistance.
(M. Chérioux applaudit.)
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 71, repoussé par le Gouvernement.
Je suis saisi d'une demande de scrutin public émanant de la commission des
affaires sociales.
Il va être procédé au scrutin dans les conditions réglementaires.
(Le scrutin a lieu.)
M. le président.
Personne ne demande plus à voter ?...
Le scrutin est clos.
(Il est procédé au comptage des votes.)
M. le président.
Voici le résultat du dépouillement du scrutin n°
75:
Nombre de votants | 314 |
Nombre de suffrages exprimés | 298 |
Majorité absolue des suffrages | 150 |
Pour l'adoption | 215 |
Contre | 83 |
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 72, repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président. Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 73 rectifié, repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, l'amendement n° 167 n'a plus d'objet.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 74, repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président. Par amendement n° 131, Mme Michaux-Chevry et les membres du groupe du Rassemblement pour la République proposent de compléter le II de l'article 5 par un alinéa ainsi rédigé :
« Le plan d'apurement peut être suspendu pour une durée de trois mois et prorogé d'autant, suite à la publication d'un arrêté portant constatation de l'état de catastrophe naturelle sur un territoire d'un département d'outre-mer ou sur une portion de ce dit territoire dans lequel réside le contribuable concerné. »
La parole est à M. Lauret.
M. Edmond Lauret. Il est nécessaire d'intégrer dans ce dispositif une prise en compte de l'aléa climatique, qui ne doit pas être un élément qui perturbe la bonne liquidation du plan d'apurement.
M. le président. Quel est l'avis de la commission des affaires sociales ?
M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. Nous demandons le retrait de cet amendement, parce que nous pensons qu'il est satisfait par l'amendement n° 75 rectifié, qui est plus large.
M. le président. Monsieur Lauret, maintenez-vous l'amendement ?
M. Edmond Lauret. Je le retire, monsieur le président.
M. le président. L'amendement n° 131 est retiré.
Par amendement n° 75 rectifié, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des affaires sociales, propose de rédiger comme suit le II bis de l'article 5 :
« II bis. - Toute condamnation pénale de l'entreprise ou du chef d'entreprise pour travail dissimulé, marchandage, prêt illicite de main-d'oeuvre, en application des articles L. 152-3, L. 152-3-1, L. 362-3, L. 362-4, L. 362-5 et L. 362-6 du code du travail, ou, après mise en demeure, le non-respect de l'échéancier du plan ou le non-paiement des cotisations dues postérieurement à la signature de ce plan, sauf cas de force majeure dans ces deux derniers cas, entraîne la caducité du plan d'apurement. »
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. Cet amendement prévoit une nouvelle rédaction du II bis de l'article 5. Outre les modifications rédactionnelles, en cohérence avec les amendements précédents, il prévoit également de revoir les causes de caducité du plan d'apurement.
Selon la rédaction actuelle, le plan d'apurement devient automatiquement caduc en cas de non-respect de l'échéancier ou de non-paiement des cotisations courantes. Il est souhaitable de tempérer cette automaticité, en prévoyant la poursuite du plan s'il résulte de cas de force majeure, par exemple d'un cyclone.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne, secrétaire d'Etat. Le Gouvernement est défavorable à cet amendement.
En dehors des problèmes rédactionnels qu'il pose, il a pour effet de supprimer le cas de condamnation pénale pour fraude fiscale qui entraîne la caducité des plans d'apurement des dettes. Or il nous paraît important que l'on ne passe pas l'éponge quand il y a eu fraude fiscale avérée par une condamnation.
M. Michel Charasse. Bien sûr !
M. le président. Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 75 rectifié, repoussé par le Gouvernement.
Je suis saisi d'une demande de scrutin public émanant de la commission.
M. Michel Charasse. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. Charasse pour explication de vote.
M. Michel Charasse. Monsieur le président, à partir du moment où l'on supprime la fraude fiscale, ce qui a naturellement des effets sur le plan d'apurement, j'invoque l'article 40 de la Constitution.
M. le président. Monsieur Sergent, l'article 40 de la Constitution est-il applicable ?
M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. Monsieur le président, je tiens à faire remarquer que le scrutin était annoncé et que l'intervention de M. Charasse était donc un peu tardive. Une fois, oui - encore que nous aurions pu réagir - mais cette fois, non, monsieur le président !
M. le président. M. Charasse avait la main levée ; j'ai pensé que c'était pour un rappel au règlement que j'ai transformé en explication de vote tardive. La présidence conduit la séance comme elle l'entend, avec ses erreurs et ses faiblesses !
Monsieur Sergent, l'article 40 de la Constitution est-il applicable ?
M. Michel Sergent, au nom de la commission des finances. L'article 40 n'est pas applicable, monsieur le président.
M. le président. L'article 40 de la Constitution n'étant pas applicable, l'amendement n° 75 rectifié est recevable et nous poursuivons la procédure du scrutin public.
M. Michel Charasse. Ce sera un précédent !
M. le président. Je mets donc aux voix l'amendement n° 75 rectifié, repoussé par le Gouvernement.
Il va être procédé au scrutin dans les conditions réglementaires.
(Le scrutin a lieu.)
M. le président. Personne ne demande plus à voter ?...
Le scrutin est clos.
(Il est procédé au comptage des votes.) M. le président. Voici le résultat du dépouillement du scrutin n° 76:
Nombre de votants | 313 |
Nombre de suffrages exprimés | 297 |
Majorité absolue des suffrages | 149 |
Pour l'adoption | 215 |
Contre |
82 Je tiens simplement à vous rappeler, monsieur Jean-Louis Lorrain, pour la bonne tenue de notre séance, que je n'avais pas annoncé que le scrutin était ouvert. J'avais donc le droit de donner la parole à qui je voulais. Je tenais à apporter cette précision. |
M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. Je voudrais faire preuve d'humilité et vous donner acte de vos propos, monsieur le président.
M. le président. Par amendement n° 76 rectifié, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des affaires sociales, propose de rédiger comme suit le III de l'article 5 :
« III. - Ne peuvent bénéficier des dispositions du présent article les entreprises ou les chefs d'entreprise ayant été condamnés pénalement, en application des articles L. 152-3, L. 152-3-1, L. 362-3, L. 362-4, L. 362-5 et L. 362-6 du code du travail, pour travail dissimulé, marchandage ou prêt illicite de main-d'oeuvre au cours des cinq années précédant la publication de la présente loi. »
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. Outre quelques précisions rédactionnelles, cet amendement supprime la condamnation pénale pour fraude de la liste des condamnations ne permettant pas de bénéficier des dispositions de l'article 5.
La notion de fraude nous paraît trop large, trop imprécise, trop éloignée du droit social pour entraîner une telle sanction. Le lien entre le comportement de l'employeur en matière d'emploi et la sanction doit être plus fermement établi.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne, secrétaire d'Etat. Défavorable.
M. José Balarello, rapporteur. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. le rapporteur.
M. José Balarello, rapporteur. La commission demande un scrutin public sur cet amendement.
M. le président. Je vais mettre aux voix l'amendement n° 76 rectifié.
M. Michel Charasse. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. Charasse.
M. Michel Charasse. Je vais m'efforcer d'être plus clair que tout à l'heure.
Les dispositions de l'article 5 en matière de cotisations sociales créent une situation dans laquelle il y a des suspensions de poursuites ou de recouvrement, donc des mesures de bienveillance, en matière de cotisations sociales.
Le paragraphe III de l'article 5 a prévu un certain nombre de conditions dans lesquelles cette perte de recettes, approuvée par l'Etat puisque cela fait partie du projet de loi, ne s'applique pas. Dans la liste des cas où elle ne s'applique pas, il y a la fraude.
Or la commission supprime une de ces conditions. Dans ce cas, il y a bien une extension des possibilités de pertes de recettes pour l'Etat, qui est d'initiative parlementaire. En conséquence, je considère que l'article 40 de la Constitution est applicable.
Je commence à en avoir assez qu'il y ait deux poids deux mesures. Si une disposition analogue était proposée pour le territoire métropolitain, on appliquerait l'article 40 d'une façon rigoureuse. Je ne comprends pas pourquoi, au cas particulier, il ne s'applique pas.
Je le redis de la façon la plus claire : au paragraphe III qui fixe les conditions en application desquelles il n'y a pas de mesure de bienveillance, la commission prévoit les entreprises dont les dirigeants ont été condamnés au pénal pour travail dissimulé, marchandage, ou prêt illicite de main-d'oeuvre, alors que le texte de l'Assemblée nationale prévoyait également la fraude.
A partir du moment où vous enlevez la fraude, vous augmentez le nombre de cas pouvant donner lieu à des mesures bienveillantes entraînant des pertes de ressources. En conséquence, l'article 40 de la Constitution est applicable.
M. le président. L'article 40 de la Constitution est-il applicable ?
M. Michel Sergent au nom de la commission des finances. Monsieur le président, au nom de la commission des finances, je demande une courte suspension de séance afin de réunir les membres de la commission des finances.
M. le président. Le Sénat va, bien sûr, accéder à votre demande. La séance est suspendue.
(La séance, suspendue à seize heures quarante-cinq, est reprise à seize heures cinquante-cinq).
M. le président.
La séance est reprise.
Nous poursuivons la discussion du projet de loi, adopté par l'Assemblée
nationale, après déclaration d'urgence, d'orientation pour l'outre-mer.
Dans la suite de la discussion des articles, nous en étions parvenus à
l'amendement n° 76 rectifié, sur lequel M. Charasse avait invoqué l'article 40
de la Constitution.
Monsieur Sergent, quel est l'avis définitif de la commission des finances sur
cet amendement ?
M. Michel Sergent
au nom de la commission des finances.
L'article 40 de la constitution est
applicable, monsieur le président.
M. Georges Othily
Mais la fraude n'était pas précisée ! Il ne s'agissait pas d'une fraude
fiscale !
M. le président.
L'article 40 étant applicable, l'amendement n° 76 rectifié n'est pas
recevable.
Par amendement n° 166, le Gouvernement propose, au début de la seconde phrase
du IV de l'article 5, de remplacer les mots : « Ces certificats valent
attestation d'être à jour » par les mots : « Ce certificat atteste que
l'entreprise est à jour ».
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
C'est un amendement de cohérence.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission des affaires sociales ?
M. Jean-Louis Lorrain
rapporteur pour avis.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 166, accepté par la commission.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 215, M. Hyest propose de compléter le IV de l'article 5 par
trois alinéas ainsi rédigés :
« Toutefois, les personnes relevant des organismes visés au 3° de l'article L.
621-3 et à l'article L. 723-1 du code de la sécurité sociale peuvent par
dérogation aux dispositions du II conclure avec leur caisse de retraite un plan
d'apurement d'une durée maximale de 5 ans. Il peut comporter l'annulation des
pénalités et majorations de retard. Ce plan peut prévoir des abandons des
créances qui ne peuvent être supérieurs à 20 % pour l'exercice 1999, à 40 %
pour l'exercice 1998, à 60 % pour l'exercice 1997 et à 80 % pour l'exercice
1996. Les droits corrélatifs sont minorés dans les mêmes proportions.
« Pour les cotisations dues au titre des exercices antérieurs à 1996,
l'organisme ne peut prononcer l'abandon total des créances que sous réserve du
respect du plan d'apurement prévu à l'alinéa précédent. Les périodes au titre
desquelles cet abandon intervient ne sont pas prises en compte pour le calcul
des prestations servies par l'organisme, même si les intéressés auraient pu
prétendre à une mesure d'exonération.
« Le non-règlement de la totalité des cotisations dues au titre des exercices
antérieurs à 2000 ne fait pas obstacle au service des prestations par
l'organisme, dès lors que les intéressés se sont acquittés des cotisations dues
à compter de l'exercice 2000. Pour le calcul des prestations dues au titre des
cotisations versées en application du plan d'apurement, les dispositions
prévues à l'article R. 643-14 du code de la sécurité sociale ne sont pas
applicables. »
La parole est à M. Hyest.
M. Jean-Jacques Hyest.
J'avais rédigé cet amendement en fonction de la possibilité de supprimer
complètement les dettes. A partir du moment où le Sénat a adopté une
disposition différente, je retire cet amendement.
M. le président.
L'amendement n° 215 est retiré.
Je vais mettre aux voix l'article 5.
M. Jean-Jacques Hyest.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Hyest.
M. Jean-Jacques Hyest.
L'amendement n° 76 rectifié de la commission des affaires sociales n'a pu être
voté, l'article 40 de la Constitution, qui a été opposé, étant applicable.
Permettez-moi de vous rappeler qu'il faut tout de même assurer une certaine
cohérence dans les textes !
Nous avions demandé que des termes génétiques ne soient pas employés, car les
condamnations pénales citées doivent correspondre à des articles soit du code
pénal, soit du code du travail. Cela a été fait pour les autres amendements.
Or, contrairement au paragraphe II
bis
de l'article 5, le paragraphe III
va comporter le terme de « fraude », puisque, l'amendement n° 76 rectifié étant
irrecevable, c'est la rédaction gouvernementale qui est retenue.
Je ne sais pas à quoi s'applique ce terme. S'agit-il de la fraude à la
main-d'oeuvre ? S'agit-il de la fraude sur la qualité des produits ?
M. Michel Charasse.
De toutes les fraudes !
M. Jean-Jacques Hyest.
Mais il n'existe pas de condamnation pour un terme générique ! Il faut que le
type de fraude soit précisé et que cela corresponde à des dispositions du code
pénal ou du code du travail !
Monsieur Charasse, je suis désolé de vous le dire, mais si l'on ne précise pas
en vertu de quel texte de répression pénale il y a condamnation, cela ne tient
pas ! C'est comme cela.
M. Michel Charasse.
C'est le texte qui est rédigé comme ça !
M. Jean-Jacques Hyest.
Oui, mais quand les textes sont mal rédigés, nous sommes là pour les
améliorer, monsieur Charasse ! Voilà pourquoi je regrette que vous ayez opposé
l'article 40 de la Constitution à cet amendement n° 76 rectifié !
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'article 5, modifié.
(L'article 5 est adopté.)
Article 6
M. le président.
« Art. 6. - I. - Les entreprises industrielles, commerciales, artisanales,
agricoles, ou du secteur de la pêche, ainsi que les contribuables exerçant des
professions non commerciales installés et exerçant leur activité au 1er janvier
2000 dans un département d'outre-mer peuvent demander, dans un délai de douze
mois à compter de la publication de la présente loi, l'adoption d'un plan
d'apurement de leurs dettes fiscales au 31 décembre 1999.
« Pendant une période de six mois à compter du dépôt de la demande, le sursis
de paiement de ces dettes est de droit et les mesures de recouvrement forcé
sont suspendues.
« II. - Si la demande du contribuable est acceptée, le plan d'apurement est
signé dans le délai de six mois mentionné au I. Il est d'une durée maximum de
sept ans. Sauf mauvaise foi, le contribuable peut bénéficier de remises totales
ou partielles de ses impositions directes, y compris les majorations et
intérêts de retard, afin de tenir compte de la situation de l'entreprise, de
garantir sa pérennité et le respect ultérieur de ses obligations fiscales.
« En cas de signature d'un plan d'apurement, l'entreprise qui a fait l'objet
d'une taxation d'office pourra bénéficier d'un réexamen de sa situation en vue
d'une imposition sur des bases réelles.
« III. - Le respect du plan et le paiement des échéances courantes entraînent
la remise des majorations et intérêts de retard encore dus, à l'exclusion des
sanctions encourues en cas de mauvaise foi, de manoeuvres frauduleuses, d'abus
de droit ou d'opposition à contrôle fiscal.
« IV. - Une condamnation pénale pour travail dissimulé, marchandage, prêt
illicite de main-d'oeuvre ou fraude fiscale, ou, après mise en demeure, le
non-respect de l'échéancier du plan d'apurement ou le non-paiement des charges
fiscales courantes entraîne la caducité du plan.
« V. - En cas de condamnation pénale pour travail dissimulé, marchandage, prêt
illicite de main-d'oeuvre ou pour fraude fiscale au cours des cinq années
précédant la publication de la présente loi, le bénéfice des dispositions du
présent article est exclu.
« VI. - Le contribuable concerné peut demander au comptable public chargé du
recouvrement, chaque année, un certificat de respect du plan d'apurement et des
échéances courantes. Ce certificat vaut attestation d'être à jour de ses dettes
fiscales, au sens du code des marchés publics.
« VII. - Les modalités d'application du présent article sont déterminées par
décret.
« VIII. - La perte des recettes pour l'Etat résultant du dernier alinéa du II
est compensée, à due concurrence, par la création d'une taxe additionnelle aux
droits prévus par les articles 575 et 575 A du code général des impôts. »
Sur l'article, la parole est à M. Charasse.
M. Michel Charasse.
J'aurais pu intervenir tout aussi bien sur l'article 5, puisque sa philosophie
en est la même que celle de l'article 6.
Je rejoins ce qu'a dit notre collègue Jean-Jacques Hyest, non pas à l'instant,
mais dans son intervention précédente, sur cette espèce de caractère général
d'allégement ou d'exonération, tout en lui précisant qu'en ce qui concerne
l'amendement n° 76 rectifié, qui a fait l'objet d'un différend sur le mot «
fraude », l'Assemblée nationale nous envoie un texte dans lequel l'Etat renonce
à perdre des recettes dans trois ou quatre cas.
On en supprime un. Peu nous importe de savoir s'il est juridiquement bien
qualifié ou non. Cette possibilité, pour l'Etat, de ne pas récupérer la
ressource qui est supprimée équivaut forcément à une augmentation des pertes de
recettes !
J'ajoute que si l'amendement de la commission avait été gagé - puisqu'on est
en matière de recettes - le problème ne se serait pas posé.
J'en arrive à l'article 6.
J'ai beaucoup trop d'amitié pour M. le secrétaire d'Etat et je connais
suffisamment son talent pour imaginer un seul instant qu'il ait pu tremper
lui-même dans la rédaction de cet article ou dans celle de l'article 5, ou
alors cela signifierait qu'il a beaucoup changé depuis que j'ai eu le plaisir
de faire sa connaissance, voilà de nombreuses années.
Je considère en effet que l'article 6, comme, d'ailleurs, l'article 5 sont
d'épouvantables nids à contentieux et à mauvaise foi et qu'ils méritent d'être
un peu clarifiés.
Je ne poserai pas la question de savoir combien d'entreprises concernées sont
en difficulté parce que les collectivités locales ne les ont pas payées, parce
que les collectivités locales d'outre-mer sont souvent en cessation de
paiement, parce que la tutelle n'a pas fait son métier ni la chambre régionale
des comptes et qu'on continue à vivre avec des chèques sans provision jusqu'au
jour où on place ces entreprises dans des situations telles qu'elles ne peuvent
plus faire face à leurs obligations fiscales et sociales.
Je me contenterai de poser à M. le secrétaire d'Etat quelques questions
précises qui me paraissent requérir des réponses pour éclairer les débats et
éviter de futurs contentieux.
Mes chers collègues, dans le code général des impôts figure actuellement une
disposition qui précise que, par la voie gracieuse, il est toujours possible
d'obtenir auprès du directeur des services fiscaux des délais de paiement, des
modérations ou des remises gracieuses, sauf quand elles dépassent certaines
sommes, auquel cas la décision relève de la compétence du directeur régional ou
du ministre. Je ne vois pas très bien comment s'harmonise le I de l'article 6
avec ces dispositions ou avec celles qui prévoient que les plans d'apurement ou
de règlement peuvent déjà être accordés par un organisme, que M. Hyest connaît
bien, la commission des chefs de service financiers.
M. Jean-Jacques Hyest.
Absolument.
M. Michel Charasse.
Cette commission, qui se réunit sous la présidence du trésorier-payeur
général, regroupe, outre ce dernier, le directeur des services fiscaux et le
directeur de l'URSSAF et accorde des allégements.
Je vous pose donc une question très simple, monsieur le secrétaire d'Etat. Un
texte étant déjà applicable dans l'ensemble du territoire de la République,
dans les départements métropolitains et outre-mer, le présent texte suspend-il
l'application du précédent et, outre-mer, ne pourra-t-on faire appel qu'à la
disposition du I de l'article 6 et non aux dispositions existantes ? Cela
signifie-t-il que les entreprises, pouvant demander mais n'étant pas forcément
autorisées à avoir satisfaction, ne pourront plus par la suite utiliser la
procédure de droit commun ? Lorsqu'elles auront tiré la première cartouche, la
deuxième ne sera plus valable ? C'est un point sur lequel je souhaite que M. le
secrétaire d'Etat nous éclaire car il y a une confusion entre le droit existant
et le droit nouveau, lequel a un caractère permanent.
Au deuxième alinéa du paragraphe I, il est indiqué : « pendant une période de
six mois à compter du dépôt de la demande, le sursis de paiement de ces dettes
est de droit et les mesures de recouvrement forcé sont suspendues ». Qu'en
est-il des garanties prises par le Trésor ? Font-elles partie du recouvrement
forcé, de la saisine, etc. ?... Sont-elles prévues dans le dispositif ou pas ?
Cette question mérite quand même d'être posée.
Au paragraphe II, il est prévu qu'un plan d'apurement est signé, d'une durée
maximum de sept ans. « Le contribuable peut bénéficier de remises totales ou
partielles de ses impositions directes, y compris les majorations et intérêts
de retard, afin de tenir compte de la situation de l'entreprise, de garantir sa
pérennité et le respect ultérieur de ses obligations fiscales. » Très bien !
Au paragraphe III, il est prévu que le respect du plan et le paiement des
échéances courantes ne s'appliquent pas en cas de mauvaise foi, de manoeuvres
frauduleuses, etc. Qu'en est-il s'il n'y a pas de manoeuvres frauduleuses mais
si l'administration fiscale a mis en oeuvre l'article L. 101 du livre des
procédures fiscales ? Vous savez que cet article, c'est l'article 40 du code de
procédure pénale appliqué à l'administration fiscale. Selon ce dernier article,
tout fonctionnaire qui connaît des faits susceptibles d'être qualifiés de
crimes ou délits doit saisir le procureur. Selon l'article L. 101, tout
magistrat qui connaît des faits susceptibles de constituer de la fraude fiscale
doit saisir l'administration fiscale... Qu'en est-il dans ce cas là ? Comment
les choses s'harmonisent-elles ?
Je poursuis ma lecture de l'article 6 du projet de loi : « En cas de signature
d'un plan d'apurement, l'entreprise qui a fait l'objet d'une taxation d'office
pourra bénéficier d'un réexamen de sa situation en vue d'une imposition sur des
bases réelles ». Est-ce une obligation ou une faculté ? Dès lors que le plan
d'apurement est signé, est-ce que le mot « pourra » s'interprète comme une
obligation ou est-ce qu'il s'interprète simplement comme une faculté ? Je
plains les services des administrations fiscales qui vont avoir à appliquer un
texte aussi mal écrit et aussi imprécis par rapport au droit existant.
J'admets volontiers qu'on puisse faire des cadeaux, sans considération, sans
entrer dans le détail, de procéder à un arrosage généralisé, pour des raisons
politiques ou autres, mais il y a tout de même un droit en France et, en
matière d'impôt, depuis la Révolution française, nous sommes dans un régime où
l'égalité est la règle.
Dernier point - je pose la question, monsieur le secrétaire d'Etat, mais je
vous rassure, je n'attends pas de réponse - qu'en sera-t-il pour les
particuliers qui, indépendamment des événements qui sont visés au paragraphe I
de l'article 6 et dans les départements d'outre-mer, dont on connaît les
caractéristiques particulières, seront poursuivis parce qu'ils n'auront pas
payé leur taxe d'habitation ou parce qu'ils n'auront pas payé leur impôt sur le
revenu et pour lesquels il n'y aura aucun moratoire ni aucune mesure de
bienveillance alors qu'à côté une entreprise avec trois Mercedes devant la
porte, sous prétexte qu'elle aura fait quelques mauvaises affaires en traitant
avec de mauvais payeurs, collectivité locale ou autres, sera dispensée de tout
paiement ?
Un problème de moralité de l'impôt et de civisme me semble également posé par
cet article 6, qui, s'il avait été rédigé par un candidat au concours d'entrée
à l'Ecole nationale des impôts, aurait donné lieu certainement à une très
mauvaise note et à un recalage de l'intéressé.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Monsieur Charasse, le texte de l'article 6 vous est
certes présenté par le Gouvernement, mais, vous le savez bien, il résulte de la
rédaction du Conseil d'Etat, sous réserve d'amendements sur lesquels je
reviendrai.
M. Michel Charasse.
Il est payé pour susciter les contentieux !
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Par ailleurs, je tiens à vous dire que l'article 6
n'exclut pas le droit commun,...
M. Michel Charasse.
Ah bon !
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
... qui, bien évidemment, s'applique outre-mer. Cet
article tend à compléter éventuellement le droit commun pour les situations
particulières de l'outre-mer. Par conséquent, le droit commun et la législation
fiscale en vigueur trouvent pleinement leur application, ce qui signifie,
notamment, que les garanties sont maintenues et que c'est le recouvrement seul
qui est suspendu pendant la période de six mois de suspension.
S'agissant de l'article L. 101 du livre des procédures fiscales, qui a son
équivalent dans l'article 40 du code de procédure pénale, il pourra continuer à
s'appliquer comme les textes ordinaires.
Enfin, M. Charasse m'a interpellé sur l'utilisation qui est faite du verbe «
pourra » dans le dernier paragraphe du II.
Je tiens à préciser que ce texte résulte d'un amendement d'origine
parlementaire dont les auteurs ont souhaité faire en sorte qu'une entreprise
qui aurait, par exemple, sous-évalué ses bases puisse bénéficier d'un réexamen
et être imposée sur des bases réelles au lieu de supporter une taxation
d'office arbitraire.
L'administration pourrait ainsi, au lieu de se situer dans le cadre d'un plan
d'apurement de taxation d'office, laquelle pourrait être très lourde, en
revenir à la réalité économique de l'activité de l'entreprise.
Voilà les précisions que je tenais à apporter.
M. Michel Charasse.
On fait la taxation d'office quand on n'est pas capable d'établir les bases
!
M. le président.
Par amendement n° 77, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des
affaires sociales, propose :
A. - Dans le second alinéa du I de l'article 6, de remplacer le mot : « six »
par le mot : « douze ».
B. - En conséquence, dans la première phrase du II de cet article, de
remplacer le mot : « six » par le mot : « douze ».
La parole et à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Pour être cohérent avec ce qui vient de se passer,
nous ne pouvons que retirer cet amendement.
Néanmoins, au vu de déclarations aussi brillantes, nous eussions aimé que la
commission des finances adopte une position d'ensemble sur ces articles, ce qui
n'a pas été le cas.
Au demeurant, je me demande - et n'y voyez nul accès d'agacement, mes chers
collègues - en quoi le fait de supprimer des abandons de créances pourrait
porter atteinte aux recettes de l'Etat.
M. le président.
L'amendement n° 77 est retiré.
Par amendement n° 231, MM. Lise, Désiré, Larifla et les membres du groupe
socialiste proposent de compléter le second alinéa du I de l'article 6 par une
phrase ainsi rédigée : « Cette suspension des poursuites est accompagnée d'une
suspension du calcul des majorations et intérêts de retard pendant la période
mentionnée à l'alinéa précédent. »
La parole est à M. Lise.
M. Claude Lise.
Dans le prolongement de l'amendement n° 230, qui a été adopté tout à l'heure,
il s'agit d'éviter d'aggraver la situation des entreprises en difficulté
pendant la période de suspension des poursuites qui leur a été accordée.
Je voudrais profiter de cet exposé pour tenter de corriger l'analyse quelque
peu sommaire qu'a faite notre collègue M. Charasse.
L'image qu'il donne de la situation tant des entreprises que des collectivités
locales dans les DOM ne correspond pas à la réalité. En tant que président du
conseil général de la Martinique et représentant au bureau des présidents de
conseils généraux mes collègues présidents de conseils généraux de la Réunion,
de la Guyane et de la Guadeloupe, connaissant la situation de bien des
collectivités, je ne peux pas laisser dire ici que ces dernières ne paieraient
pas, de manière semble-t-il délibérée ou par laxisme, les entreprises et que ce
serait là la raison essentielle de la situation dramatique de ces
entreprises.
En réalité, les entreprises en difficulté, qui sont très nombreuses chez nous,
sont victimes d'un certain nombre de handicaps structurels, qui ont été évoqués
hier sur toutes les travées. J'ai entendu présenter de façon dramatique la
situation que nous vivons !
L'analyse doit donc tenir compte de ces handicaps structurels, de l'étroitesse
des marchés, de certaines conséquences de l'égalité sociale comme la hausse
brutale du SMIC qui est intervenue voilà quelques années et que les entreprises
n'étaient pas toujours en mesure de supporter, du coût du crédit, etc. Mon
collègue M. Désiré a déjà insisté sur un certain nombre de ces difficultés.
Si l'on veut à la fois modifier la situation outre-mer et apporter un ballon
d'oxygène à nos entreprises, surtout aux plus petites, qui sont les plus
nombreuses, il faut sortie d'une vision purement métropolitaine. Le plus urgent
est d'enrayer ce cycle infernal des dépôts de bilan auxquels trop d'entreprises
sont acculées, non par suite d'une mauvaise gestion ni parce que des
collectivités les auraient mises en difficulté, mais en raison de tous ces
handicaps que j'ai très brièvement rappelés.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission des affaires sociales ?
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Nous nous en remettons à la sagesse du Sénat.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement s'en remet également à la sagesse du
Sénat.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 231, pour lequel la commission et le
Gouvernement s'en remettent à la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Je suis saisi de deux amendements présentés par Jean-Louis Lorrain, au nom de
la commission des affaires sociales.
L'amendement n° 78 tend à compléter
in fine
la première phrase du
premier alinéa du II de l'article 6 par les mots : « afin de tenir compte de la
situation de l'entreprise, garantir sa pérennité et le respect ultérieur de ses
obligations fiscales ».
L'amendement n° 79 tend à rédiger ainsi la dernière phrase du premier alinéa
du II de l'article 6 : « Il peut comporter l'annulation des majorations et
intérêts de retard pour les dettes constatées au 31 décembre 1999. »
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Ces amendements prévoient la suppression de la
possibilité d'un abandon des créances fiscales, en cohérence avec l'amendement
présenté, pour les mêmes raisons, sur les dettes sociales, à l'article 5.
Je rappelle que l'article L. 247 du livre des procédures fiscales prévoit déjà
la possibilité de bénéficier de remises gracieuses, totales ou partielles.
Cette nouvelle mesure paraît donc largement inutile.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Défavorable, pour les raisons qui ont déjà été
exposées.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 78, repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 79, repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 80, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des
affaires sociales, propose de rédiger comme suit le second alinéa du II de
l'article 6 :
« Toute entreprise ayant fait l'objet d'une taxation d'office pourra
bénéficier, en cas de signature d'un plan d'apurement, d'un réexamen de sa
situation en vue d'une imposition sur des bases réelles. »
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Il s'agit d'un amendement de précision
rédactionnelle.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 80, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 132, Mme Michaux-Chevry et les membres du groupe du
Rassemblement pour la République proposent de compléter le II de l'article 6
par un alinéa ainsi rédigé :
« Pour les entreprises inscrites au répertoire des métiers, les chambres de
métiers sont associées à la mise en oeuvre du plan d'apurement par un
accompagnement en conseil des entreprises concernées. »
La parole est à M. Lauret.
M. Edmond Lauret.
Afin de garantir la bonne réussite des plans d'apurement, les chambres de
métiers souhaitent être associées à leur mise en oeuvre en intervenant auprès
des entreprises avec leurs services d'aide et de conseil.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission des affaires sociales ?
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Sagesse.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement est défavorable à cet amendement. Les
chambres de métiers peuvent conseiller les entreprises concernées, mais elle ne
peuvent pas être associées à la mise en oeuvre des plans d'apurement. Il y a là
un empiètement sur les compétences des services fiscaux.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 132, repoussé par le Gouvernement et pour
lequel la commission s'en remet à la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Je suis saisi de deux amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion
commune.
Par amendement n° 81 rectifié, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission
des affaires sociales, propose de rédiger comme suit le IV de l'article 6 :
« IV. - Toute condamnation pénale de l'entreprise ou du chef d'entreprise pour
travail dissimulé, marchandage, prêt illicite de main-d'oeuvre ou fraude
fiscale, en application des articles L. 152-3, L. 152-3-1, L. 362-3, L. 362-4,
L. 362-5 et L. 362-6 du code du travail, ou, après mise en demeure, le
non-respect de l'échéancier du plan d'apurement ou le non-paiement des charges
fiscales dues postérieurement à la signature de ce plan, sauf cas de force
majeure dans ces deux derniers cas, entraîne la caducité du plan d'apurement.
»
Par amendement n° 152, Mme Michaux-Chevry et M. Reux proposent, au IV de
l'article 6, de supprimer les mots : « ou, après mise en demeure, le
non-respect de l'échéancier du plan d'apurement ou le non-paiement des charges
fiscales courantes ».
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis, pour défendre
l'amendement n° 81 rectifié.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Outre quelques rectifications rédactionnelles,
l'amendement n° 81 rectifié vise à la prise en compte des cas de force majeure
et ce en cohérence avec l'amendement n° 75, que nous avons précédemment
adopté.
M. le président.
L'amendement n° 152 est-il soutenu ?...
Quel est l'avis du Gouvernement sur l'amendement n° 81 rectifié ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement y est défavorable pour les raisons qui
ont été indiquées précédemment.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 81 rectifié, repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 82 rectifié, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission
des affaires sociales, propose de rédiger comme suit le V de l'article 6 :
« V. - Ne peuvent bénéficier des dispositions du présent article les
entreprises ou les chefs d'entreprise ayant été condamnés pénalement, en
application des articles L. 152-3, L. 152-3-1, L. 362-3, L. 362-4, L. 362-5 et
L. 362-6 du code du travail, pour travail dissimulé, marchandage, prêt illicite
de main-d'oeuvre ou pour fraude fiscale au cours des cinq années précédant la
publication de la présente loi. »
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Il s'agit d'un amendement rédactionnel.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 82 rectifié, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 168, le Gouvernement propose de rédiger ainsi la seconde
phrase du VI de l'article 6 : « Ce certificat atteste que l'entreprise est à
jour de ses dettes fiscales, au sens du code des marchés publics. »
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Il s'agit d'un amendement de forme.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission des affaires sociales ?
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 168, accepté par la commission.
(L'amendement est adopté).
M. le président.
Par amendement n° 169, le Gouvernement propose de supprimer le VIII de
l'article 6.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement propose de supprimer le gage afférent
à une disposition d'origine parlementaire.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission des affaires sociales ?
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 169, accepté par la commission.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 6, modifié.
(L'article 6 est adopté.)
Article 7
M. le président.
« Art. 7. - Il est créé, au chapitre II du titre III du livre VIII du code du
travail, une section 6 ainsi rédigée :
« Section 6
« Aide à la création d'emploi
«
Art. L. 832-7
. - Une prime à la création d'emploi financée par l'Etat
est instituée pour les entreprises dont le siège et l'établissement principal
sont situés dans un département d'outre-mer, qui contribuent à la
diversification des débouchés commerciaux.
« Cette aide est versée aux entreprises agréées par le représentant de l'Etat
dans le département, qui, après avis du président du conseil régional, s'assure
que l'activité de l'entreprise présente un intérêt pour le développement
économique du département.
« L'aide est versée pendant dix ans, de façon dégressive, pour les créations
nettes d'emplois postérieures à la date de l'agrément. Son montant et les
conditions de sa dégressivité sont fixés par décret.
« Un décret en Conseil d'Etat détermine les modalités d'application du présent
article. »
Par amendement n° 193, M. Othily propose, à la fin du premier alinéa du texte
présenté par cet article pour l'article L. 832-7 du code du travail, de
remplacer les mots : « à la diversification des débouchés commerciaux » par les
mots : « à l'accroissement et à la diversification des débouchés commerciaux
matériels et immatériels ».
La parole est à M. Othily.
M. Georges Othily.
Considérant que la rédaction actuelle manque de clarté, je propose d'apporter
cette précision qui n'affecte en rien le fond.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission des affaires sociales ?
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Sagesse.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement n'est pas favorable à cet amendement,
car il estime que ces précisions ne sont pas utiles.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 193, repoussé par le Gouvernement et pour
lequel la commission s'en remet à la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 194, M. Othily propose, après le premier alinéa du texte
présenté par l'article 7 pour l'article L. 832-7 du code du travail, d'insérer
un alinéa ainsi rédigé :
« Elle est proportionnelle au chiffre d'affaires que l'entreprise réalise dans
les secteurs reconnus comme contribuant à la diversification des débouchés
commerciaux départementaux. »
La parole est à M. Othily.
M. Georges Othily.
La diversification des débouchés commerciaux ne peut résulter, dans la
majorité des cas, que d'un effort progressif. Il est indispensable de soutenir
les premières étapes d'une telle évolution. C'est pourquoi il convient de
prendre pour base la proportion du chiffre d'affaires correspondant.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission des affaires sociales ?
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
La commission est défavorable à cet amendement. Il
semble préférable que la prime soit forfaitaire pour chaque emploi créé. Cela a
l'avantage de la simplicité.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement partage l'avis de la commission.
J'ajoute que cet amendement ne saurait, me semble-t-il, être admis par les
instances européennes, qui y verraient une aide à l'export. Il s'agit d'un
domaine très sensible, sur lequel nous devons négocier avec la Commission
européenne. Celle-ci accepte que nous aidions à la création d'emploi, mais pas
proportionnellement au chiffre d'affaires.
M. le président.
L'amendement n° 194 est-il maintenu, monsieur Othily ?
M. Georges Othily.
Je le retire, monsieur le président.
M. le président.
L'amendement n° 194 est retiré.
Je suis maintenant saisi de quatre amendements qui peuvent faire l'objet d'une
discussion commune.
Les deux premiers sont identiques.
L'amendement n° 133 est présenté par Mme Michaux-Chevry et les membres du
groupe du Rassemblement pour la République.
L'amendement n° 195 est déposé par M. Othily.
Tous deux tendent à remplacer l'avant-dernier et le dernier alinéas du texte
proposé par l'article 7 pour l'article L. 832-7 du code du travail par un
alinéa ainsi rédigé :
« Le montant, la dégressivité et les conditions de l'aide sont fixés par
décret en Conseil d'Etat. La date de départ de l'aide est celle de l'agrément
reconnaissant à l'entreprise de nouvelles activités répondant à l'objet du
présent article. Elle est attribuée, d'une part, pour les créations d'emplois
postérieures à la date de l'agrément, d'autre part, pour des consolidations
d'emplois qui ne seraient pas assurées si l'aide n'était pas consentie. »
Les deux amendements suivants sont présentés par M. Jean-Louis Lorrain, au nom
de la commission des affaires sociales.
L'amendement n° 83 tend :
A. - Après le troisième alinéa du texte proposé par l'article 7 pour l'article
L. 832-7 du code du travail, à insérer un alinéa additionnel ainsi rédigé :
« Pour les entreprises ainsi agréées, l'exonération prévue au I de l'article
L. 752-3-1 du code de la sécurité sociale est égale à 100 % du montant des
cotisations dans la limite du plafond de la sécurité sociale. »
B. - A compléter l'article 7 par un paragraphe ainsi rédigé :
« II. - Les pertes de recettes pour les organismes de sécurité sociale
résultant du quatrième alinéa de l'article L. 832-7 du code du travail sont
compensées, à due concurrence, par la création d'une taxe additionnelle aux
droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »
C. - En conséquence, à faire précéder le début de l'article 7 de la mention :
« I. - ».
L'amendement n° 84 vise, avant le dernier alinéa du texte proposé par
l'article 7 pour l'article L. 832-7 du code du travail, à insérer un alinéa
additionnel ainsi rédigé :
« L'Etat peut participer au financement des actions visant à favoriser la
diversification des débouchés commerciaux des entreprises agréées au titre du
présent article. »
La parole est à M. Lauret, pour défendre l'amendement n° 133.
M. Edmond Lauret.
Si le point de départ de l'aide ne peut être rétroactif et se situer avant la
date d'agrément de l'entreprise, les emplois pris en compte pour le calcul de
cette aide doivent être non seulement ceux qui sont créés postérieurement à cet
agrément, mais encore ceux qui l'ont précédé et dont la consolidation est
subordonnée à un soutien de même nature.
M. le président.
La parole est à M. Othily, pour défendre l'amendement n° 195.
M. Georges Othily.
Mon argumentation est la même que celle qui vient d'être développée par M.
Lauret.
M. le président.
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis, pour présenter
les amendements n°s 83 et 84 et pour donner l'avis de la commission des
affaires sociales sur les amendements n°s 133 et 195.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
La commission estime que le développement des
exportations des DOM est indispensable à leur développement économique. Dès
lors, il est nécessaire d'optimiser l'exonération des cotisations sociales pour
garantir la compétitivité des produits exportés.
L'amendement n° 83 vise, en conséquence, à relever l'exonération prévue à
l'article 2 du projet de loi pour les entreprises exportatrices bénéficiant de
la prime à l'exportation, l'exonération portant non plus sur 1,3 ou 1,5 SMIC
mais sur le plafond de la sécurité sociale, soit 14 700 francs bruts par
mois.
L'amendement n° 84 prévoit la possibilité d'une participation de l'Etat au
financement des actions visant à favoriser la diversification des débouchés
commerciaux des entreprises agréées au titre du présent article.
En ce qui concerne l'amendement n° 133, la commission émet un avis favorable,
sous réserve d'ne rectification qui consisterait à proposer l'insertion, après
l'avant-dernier alinéa du texte proposé pour l'article L. 832-7 du code du
travail, d'un alinéa ainsi rédigé :
« L'aide est également versée, selon les mêmes conditions, pour les emplois
préservés dans le cas où un accord d'entreprise ou d'établissement a permis
d'éviter des licenciements prévus dans le cadre d'une procédure collective de
licenciement pour motif économique.
M. le président.
Monsieur Lauret, acceptez-vous la nouvelle rédaction de l'amendement proposée
par la commission des affaires sociales ?
M. Edmond Lauret
Assurément, monsieur le président.
M. le président.
Je suis donc saisi d'un amendement n° 133 rectifié, tendant à insérer, après
l'avant-dernier alinéa du texte proposé par l'article 7 pour l'article L. 832-7
du code du travail, un alinéa ainsi rédigé :
« L'aide est également versée, selon les mêmes conditions, pour les emplois
préservés dans le cas où un accord d'entreprise ou d'établissement a permis
d'éviter des licenciements prévus dans le cadre d'une procédure collective de
licenciement pour motif économique. »
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur ces quatre amendements ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement est défavorable à ces amendements, à
l'encontre desquels il invoque, en tout état de cause, l'article 40 de la
Constitution.
En effet, la commission des affaires sociales propose de relever le plafond
des aides.
Quant aux deux autres amendements, ils visent à aider l'entreprise, et non pas
à favoriser les créations d'emplois. Ils introduiraient d'ailleurs une entorse
aux règles de la concurrence et seraient, à l'évidence, censurés par la
Commission européenne.
On ne peut pas à la fois vouloir être dans l'Union européenne et s'en exclure
par des mesures d'aide qui sont contraires aux dispositions mêmes du traité.
Par conséquent, j'oppose aux amendements n°s 133 rectifié, 195, 83 et 84 à la
fois l'article 40 de la Constitution et le traité de l'Union européenne.
M. le président.
L'article 40 de la Constitution est-il applicable ?
M. Michel Sergent,
au nom de la commission des finances.
Monsieur le président, l'article 40
est applicable aux amendements n°s 133 rectifié, 195 et 84. En revanche, il
n'est pas applicable à l'amendement n° 83, qui comporte un gage.
M. le président.
L'article 40 étant applicable, les amendements n°s 133 rectifié, 195 et 84 ne
sont pas recevables L'amendement n° 83 est recevable.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 83, repoussé par le Gouvernement.
Je suis saisi d'une demande de scrutin public émanant de la commission des
lois.
Il va être procédé au scrutin dans les conditions réglementaires.
(Le scrutin a lieu.)
M. le président.
Personne ne demande plus à voter ?...
Le scrutin est clos.
(Il est procédé au comptage des votes.)
M. le président.
Voici le résultat du dépouillement du scrutin n°
77:
Nombre de votants | 261 |
Nombre de suffrages exprimés | 244 |
Majorité absolue des suffrages | 123 |
Pour l'adoption | 162 |
Contre | 82 |
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 7, modifié.
(L'article 7 est adopté.)
Articles additionnels après l'article 7
M. le président.
Je suis saisi de trois amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion
commune.
Les deux premiers sont identiques.
L'amendement n° 134 est présenté par Mme Michaux-Chevry et les membres du
groupe du Rassemblement pour la République.
L'amendement n° 196 est déposé par M. Othily.
Tous deux tendent à insérer, après l'article 7, un article additionnel ainsi
rédigé :
« En vue de la création d'emplois mentionnée à l'article L. 832-7 du code du
travail, l'entreprise intéressée propose le cas échéant à l'Etat la passation
d'un contrat par lequel elle s'engage à la réalisation des emplois considérés,
sous condition d'obtention des concours spéciaux qui seraient nécessaires de la
part des pouvoirs publics, notamment en ce qui concerne l'appui à des actions
de prospection commerciale, à l'acquisition de matières premières ou de
brevets, à la réalisation de dispositifs logistiques. »
Par amendement n° 136, M. Lanier, Mme Michaux-Chevry, MM. Lauret, Reux et les
membres du groupe du Rassemblement pour la République et apparentés proposent
d'insérer, après l'article 7, un article additionnel ainsi rédigé :
« En vue de la création d'emplois mentionnée à l'article L. 832-7 du code du
travail, l'entreprise intéressée propose le cas échéant à l'Etat la passation
d'un contrat par lequel elle s'engage à la réalisation d'emplois considérés,
sous condition d'obtention des concours spéciaux qui seraient nécessaires de la
part des pouvoirs publics, notamment en ce qui concerne le soutien à des
actions de prospection commerciale, à l'acquisition de matières premières ou de
brevets, à la réalisation de dispositifs logistiques. »
La parole est à M. Lauret, pour présenter l'amendement n° 134.
M. Edmond Lauret.
La création d'emplois du fait de la diversification des débouchés commerciaux
peut être manifestement tributaire de montages complexes, pour la réalisation
desquels une entreprise peut avoir besoin de concours adéquats dans des
domaines divers.
Il est proposé de faciliter une telle démarche en prévoyant la possibilité de
conclure des contrats spéciaux à cette fin entre les services de l'Etat et les
entreprises porteuses de projets.
M. le président.
La parole est à M. Othily, pour présenter l'amendement n° 196.
M. Georges Othily.
Cet amendement est identique à celui qui vient d'être défendu par M.
Lauret.
M. le président.
La parole est à M. Lanier, pour défendre l'amendement n° 136.
M. Lucien Lanier.
Cet amendement a pour objet de montrer que la création d'emplois du fait de la
diversification des débouchés commerciaux, diversification qui est d'ailleurs
bien utile dans les départements d'outre-mer, est tributaire, en définitive, de
montages complexes pour l'entreprise qui a besoin de concours à cet effet. Il
peut s'agir de moyens de production, d'une prospection commerciale ou d'un
soutien logistique plus important afin de pouvoir communiquer davantage.
Il est proposé, par cet amendement, de faciliter la démarche des entreprises
en prévoyant la possibilité de conclure des contrats spéciaux entre les
services de l'Etat et les entreprises qui sont porteuses de projets.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission des affaires sociales ?
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Sur le fond, nous sommes tout à fait favorables à
ces deux amendements. Toutefois, étant donné qu'ils sont très proches de
l'amendement n° 84, auquel a été appliqué l'article 40 de la Constitution, nous
pensons qu'ils vont subir le même sort.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Comme l'y invite M. Jean-Louis Lorrain, le
Gouvernement invoque l'article 40.
Je souhaite également souligner que les négociations que nous avons engagées
avec Bruxelles sur l'article 7 se situent à la limite du droit européen,
puisque tout a été fait pour éviter qu'elles ne s'analysent comme une aide
directe aux entreprises, qui est condamnée en termes de distorsion de
concurrence.
Je crains, que dans ce domaine, à trop vouloir charger la barque on ne fasse
sombrer le navire et que de bonnes intentions ne conduisent à supprimer
l'ensemble du dispositif de l'article 7, qui subirait les foudres de la
Commission.
Nous assistons à de nombreuses surenchères, comme à l'article 2, sous la
pression de groupes d'intérêt. Je crains que, à force de faire des surenchères,
ces groupes d'intérêt n'aillent à l'encontre des intérêts de leurs propres
mandants : en étendant ainsi le champ des exonérations et celui des aides en
matière de création d'emplois, ils risquent, soit de conduire à l'adoption de
mesures strictes, soit, au contraire, d'empêcher celles-ci d'être conformes au
droit européen.
M. le président.
L'article 40 de la Constitution est-il applicable à l'encontre des amendements
identiques n°s 134 et 196 ainsi que de l'amendement n° 136 ?
M. Michel Sergent,
au nom de la commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes
économiques de la nation.
Il l'est, monsieur le président.
M. le président.
L'article 40 étant applicable, les amendements identiques n°s 134 et 196 ainsi
que l'amendement n° 136 ne sont pas recevables.
Par amendement n° 135, Mme Michaux-Chevry et les membres du groupe du
Rassemblement pour la République proposent d'insérer, après l'article 7, un
article additionnel ainsi rédigé :
« Le IV
bis
de l'article 217
undecies
du code général des impôts
est complété
in fine
par deux alinéas ainsi rédigés :
« Toutefois, la reprise de l'avantage n'est pas effectuée lorsque les biens
ayant ouvert droit à déduction sont transmis dans le cadre des opérations
mentionnées aux articles 210 A ou 210 B si le bénéficiaire de la transmission
s'engage à maintenir l'exploitation des biens outre-mer dans le cadre d'une
activité mentionnée au premier alinéa du I pendant la fraction du délai de
conservation restant à courir.
« Si avant l'expiration de sa durée normale d'utilisation, l'un des
investissements est cédé ou cesse d'être affecté à l'exploitation de
l'entreprise utilisatrice, ou si l'acquéreur cesse son activité, l'avantage
résultant de l'application du troisième alinéa est rapporté au résultat
imposable de l'exercice au cours duquel cet événement se réalise, majoré d'un
montant égal au produit de cet avantage par le taux de l'intérêt de retard
prévu au troisième alinéa de l'article 1727 et appliqué dans les conditions
mentionnées à l'article 1727 A. »
La parole est à M. Lauret.
M. Edmond Lauret.
Le IV de l'article 217
undecies
du code général des impôts prévoit une
obligation spécifique de conservation des investissements réalisés dans les
départements d'outre-mer par les sociétés soumises à l'impôt sur les sociétés,
sans application de l'abattement du tiers prévu à l'article 217
bis
,
portant sur la durée normale d'utilisation des investissements concernés.
L'abattement proposé vise à étendre à l'obligation de conservation spécifique
ainsi introduite et qui peut être excessivement contraignante eu égard à sa
durée, notamment dans le cas d'investissements immobiliers, ainsi qu'aux
pénalités qui en sanctionnent le non-respect, les aménagements indispensables à
la mobilité des exploitations prévus au I en ce qui concerne l'obligation
générale de conservation des biens acquis avec le bénéfice de l'aide
fiscale.
Nous assortissons le dispositif préalablement proposé d'une sanction pour le
cas où des engagements seraient rompus en vue de compléter ou d'améliorer
l'application de cet article.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. José Balarello,
rapporteur.
La commission s'en remet à la sagesse du Sénat.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement invoque l'article 40.
Je signale aussi que l'engagement a été pris de mettre en place un dispositif
d'aide à l'investissement dans le cadre du projet de loi de finances pour 2001.
Cette question pourra donc être abordée à ce moment-là.
M. le président.
L'article 40 de la Constitution est-il applicable ?
M. Michel Sergent,
au nom de la commission des finances.
Il l'est, monsieur le président.
M. le président.
L'article 40 étant applicable, l'amendement n° 135 n'est pas recevable.
Article 7
bis
M. le président.
« Art. 7
bis.
- L'article 21 de la loi n° 94-638 du 25 juillet 1994
précitée est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« Cette instance paritaire de concertation rend, après consultation des
collectivités régionales et départementales de chaque département d'outre-mer,
un rapport annuel assorti de propositions susceptibles de diminuer le coût des
transports outre-mer. Ce rapport annuel sera transmis au Gouvernement. » -
(Adopté.)
Article 7
ter
M. le président.
« Art. 7
ter.
- Les produits de l'agriculture, de l'élevage, de la
pêche, de l'industrie agroalimentaire provenant du surplus communautaire et qui
sont destinés à la consommation humaine dans les départements d'outre-mer
doivent comporter une date limite de consommation. »
Par amendement n° 42, M. Huchon, au nom de la commission des affaires
économiques, propose de supprimer cet article.
La parole est à M. Huchon, rapporteur pour avis.
M. Jean Huchon,
rapporteur pour avis.
Transitant par des circuits communautaires
déterminés et gérés par des offices sectoriels reconnus, les produits du
surplus sont soumis à la réglementation communautaire en matière d'hygiène et
de date limite de consommation dès lors qu'ils sont destinés à la consommation
humaine.
La disposition votée par l'Assemblée nationale est donc une précaution inutile
qui, selon votre rapporteur pour avis, n'a pas lieu d'être.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. José Balarello,
rapporteur.
Favorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 42, accepté par la commission et par le
Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, l'article 7
ter
est supprimé.
Article 7
quater
M. le président.
« Art. 7
quater. -
La compétence de la chambre de commerce, d'industrie
et des métiers de Saint-Pierre-et-Miquelon est étendue au secteur agricole.
« Une section agricole peut être créée, à la demande du conseil général, selon
des modalités fixées par décret en Conseil d'Etat.
« Dans ce cas, le décret en Conseil d'Etat modifie l'appellation de la chambre
consulaire afin de tenir compte de ses nouvelles attributions. »
Je suis saisi de deux amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion
commune.
Par amendement n° 43 rectifié, M. Huchon, au nom de la commission des affaires
économiques, propose :
I. - De supprimer le deuxième alinéa de cet article.
II. - En conséquence, au début du dernier alinéa de cet article, de remplacer
les mots : « Dans ce cas, le » par le mot : « Un ».
Par amendement n° 170, le Gouvernement propose de remplacer les deux derniers
alinéas de cet article par trois alinéas ainsi rédigés :
« L'appellation de la chambre consulaire devient : Chambre d'agriculture, de
commerce, d'industrie et des métiers.
« Une section agricole peut être créée après avis du conseil général.
« Un décret en Conseil d'Etat précisera les modalités d'application du présent
article. »
La parole est à M. Huchon, rapporteur pour avis, pour défendre l'amendement n°
43 rectifié.
M. Jean Huchon,
rapporteur pour avis.
Je retire cet amendement au profit de celui du
Gouvernement.
M. le président.
L'amendement n° 43 rectifié est retiré.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat, pour défendre l'amendement n° 170.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Cet amendement a pour objet de rectifier certaines
imperfections juridiques : l'appellation de la chambre consulaire de
Saint-Pierre-et-Miquelon devient « chambre d'agriculture, de commerce,
d'industrie et des métiers ».
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. José Balarello,
rapporteur.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 170, accepté par la commission.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 7
quater,
ainsi modifié.
(L'article 7
quater
est adopté.)
Article 7
quinquies
M. le président.
« Art. 7
quinquies
. - Chaque année, le Gouvernement transmet au
Parlement un rapport sur les mesures législatives, réglementaires et
financières qu'il a prises et qu'il entend prendre en vue du rapprochement des
taux bancaires pratiqués dans les départements d'outre-mer de ceux pratiqués en
métropole. »
Je suis saisi de deux amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion
commune.
Par amendement n° 232, M. Désiré propose de rédiger comme suit cet article
:
« I. - Une banque de développement est créée spécifiquement dans les
départements d'outre-mer. Elle a pour mission de gérer un fonds abondé par les
recettes issues de la suppression de la prime d'éloignement versée aux agents
de la fonction publique de l'Etat. Ce fonds est destiné à l'octroi de prêts
pour la réalisation d'investissements productifs et l'aide à la création
d'entreprises dans les départements d'outre-mer.
« II. - Chaque année la banque de développement sus évoquée remet au
Gouvernement un rapport transmis au parlement sur les mesures législatives,
réglementaires et financières qu'il a prises et qu'il entend prendre en vue du
rapprochement des taux bancaires pratiqués dans les départements d'outre-mer de
ceux pratiqués en métropole.
« III. - Un décret pris en Conseil d'Etat détermine les modalités
d'application du présent article. »
Par amendement n° 6, M. Balarello, au nom de la commission des lois, propose
de rédiger comme suit cet article :
« Le Gouvernement transmet chaque année au Parlement un rapport sur les
conditions de fixation des taux bancaires dans les départements d'outre-mer et
leur écart par rapport aux taux pratiqués en métropole. »
La parole est à M. Désiré, pour défendre l'amendement n° 232.
M. Rodolphe Désiré.
Les entreprises d'outre-mer souffrent d'un déficit permanent en moyens
financiers du fait de l'absence d'accumulation du capital - ce sont des
entreprises qui existent depuis moins de trente ans - de la frilosité des
banques installées aux Antilles-Guyane face à des économies fragiles, de petite
échelle, et des taux d'intérêt pratiqués aujourd'hui dans les DOM - ils sont de
2 % à 3 % voire 8 % pour les avances de crédits - plus élevés par rapport à la
métropole.
Au début des années quatre-vingt-dix, ces taux d'intérêt étaient de l'ordre de
12 à 14 %.
Aujourd'hui, les banques favorisent beaucoup plus la consommation que
l'investissement. Il est donc nécessaire de mettre en place dans les
départements français d'Amérique un instrument financier plus performant. C'est
pourquoi des mesures indispensables telles que des crédits bonifiés ou des
crédits destinés au développement sont nécessaires.
La création d'une banque de développement pourrait faciliter l'accès aux
financements de la Banque européenne d'investissements.
Le nouvel article 12
bis
issu de l'amendement de nos collègues députés
Huguette Bello et Claude Hoarau permet d'imaginer que les sommes dégagées - 400
millions de francs ; certains parlent même de 800 millions de francs - par la
suppression de la prime d'éloignement des fonctionnaires pourraient utilement
servir de ressources au Gouvernement pour financer une banque de
développement.
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur, pour défendre l'amendement n° 6.
M. José Balarello,
rapporteur.
Il s'agit d'un amendement rédactionnel.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. José Balarello,
rapporteur.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur.
M. José Balarello,
rapporteur.
Monsieur le président, je demande que le Sénat se prononce
par priorité sur l'amendement n° 6.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur cette demande de priorité ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
La priorité est ordonnée.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 6, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, l'article 7
quinquies
est ainsi rédigé et l'amendement
n° 232 n'a plus d'objet.
Articles additionnels après l'article 7
quinquies
ou après l'article 9
quinquies
M. le président.
Je suis saisi de trois amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion
commune.
Par amendement n° 1, MM. Payet et Vergès proposent d'insérer, après l'article
7
quinquies
, un article additionnel ainsi rédigé :
« A la Réunion, les conditions d'accès à la profession de transporteur public
routier de personnes relèvent d'un régime dérogatoire qui concerne les artisans
taxiteurs exploitant personnellement un véhicule d'une capacité maximale de
neufs places, sans délai minimal d'exploitation mais après une formation d'une
durée au moins égale à vingt heures. »
Par amendement n° 137, M. Lauret et les membres du groupe du Rassemblement
pour la République proposent d'insérer, après l'article 7
quinquies
, un
article additionnel ainsi rédigé :
« Dans les régions d'outre-mer, les conditions d'accès à la profession de
transporteur public routier de personnes sont aménagées. Cet aménagement
concerne en particulier les artisans taxiteurs exploitant personnellement un
seul véhicule de neuf places au plus, la place du conducteur incluse, sans
délai minimal d'exercice de la profession, mais après une formation minimale
obligatoire dans le domaine des transports publics de personnes.
« Pour favoriser une harmonisation des transports de personnes, un plan de
modernisation de la profession est mis en place avant le 31 mars 2001,
notamment pour permettre une cessation volontaire de l'activité par un système
incitateur d'indemnisation. »
Par amendement n° 182, le Gouvernement propose d'insérer, après l'article 9
quinquies
, un article additionnel ainsi rédigé :
« Dans les départements d'outre-mer, les conditions d'accès à l'activité de
transporteur public routier de personnes sont aménagées. Cet aménagement
concerne en particulier les conditions de capacité professionnelle et de
capacité financière pour les artisans exploitant personnellement un seul
véhicule, lorsque ce véhicule a une capacité maximale de neuf places,
conducteur inclus, ou pour les entreprises qui n'utilisent qu'un seul véhicule
de ce type. »
La parole est à M. Payet, pour défendre l'amendement n° 1.
M. Lylian Payet.
La situation des artisans taxiteurs à la Réunion, due à une pratique
traditionnelle, pose un véritable problème car la notion de « taxis collectifs
», très répandue outre-mer, n'existe pas dans la réglementation actuelle.
Conscient de ces difficultés, le Gouvernement avait proposé d'instaurer un
régime dérogatoire à l'occasion d'un projet d'ordonnance relatif aux transports
intérieurs dans les DOM. Malheureusement, à la suite des avis défavorables émis
par les collectivités antillaises et guyanaises, la disposition, qui avait reçu
l'agrément des instances réunionnaises, n'avait pu voir le jour.
Notre amendement s'inspire donc, pour la Réunion, du texte proposé dans le
projet d'ordonnance.
Mais je vois, monsieur le secrétaire d'Etat, qu'à la suite de la promesse que
vous aviez formulée à l'Assemblée nationale le 11 mai dernier vous nous
soumettez un amendement applicable aux taxiteurs de l'ensemble des DOM.
Dans ces conditions, je retire l'amendement n° 1 au profit de l'amendement n°
182 du Gouvernement.
M. le président.
L'amendement n° 1 est retiré.
La parole est à M. Lauret, pour défendre l'amendement n° 137.
M. Edmond Lauret.
Cet amendement prévoit d'aménager le régime actuel des taxiteurs sur deux
points :
D'une part, en vue d'une modernisation de la profession, l'ouverture d'une
période transitoire permettant l'inscription au registre des transports publics
de personnes, pour un véhicule de moins de neuf places maximum, conducteur
compris, est à prévoir pour les artisans taxiteurs, sans délai
d'exploitation.
Le critère d'accès à la profession de taxiteur étant subordonné depuis la loi
du 20 janvier 1995 à la réussite d'un examen professionnel de niveau non
négligeable, notamment en matière de gestion, l'inscription au registre des
transports ne nécessiterait pas d'examen complémentaire. Une formation
minimale, sous forme de stage, pourrait être envisagée dans le domaine des
transports publics de personnes.
D'autre part, un plan de modernisation de la profession doit être mis en place
dans les meilleurs délais. Celui-ci pourrait inclure une forme d'incitation à
la création d'activité.
Je me rallie cependant à l'amendement proposé par le Gouvernement et je retire
le mien, monsieur le président.
M. le président.
L'amendement n° 137 est retité.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat, pour présenter l'amendement n°
182.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
L'amendement présenté par le Gouvernement répond,
effectivement, aux préoccupations de MM. Payet et Lauret : il vise à étendre le
champ d'application des dispositions concernant les artisans taxis à l'ensemble
de l'outre-mer ; il ne les limite pas à la Réunion, comme le proposait M. Payet
dans son amendement.
Il tend également à corriger l'état actuel de la réglementation, qui interdit
de fait aux artisans des départements d'outre-mer de soumissionner aux appels
d'offres pour l'octroi de délégations de service public.
En outre, il a pour objet de permettre la reconversion des taxiteurs qui le
souhaiteraient à la profession de transporteurs publics de personnes.
Cet amendement est très attendu, notamment à la Réunion, mais aussi dans les
autres départements d'outre-mer.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission des affaires économiques ?
M. Jean Huchon,
rapporteur pour avis.
Ma tâche est simplifiée puisque je me proposais de
demander à MM. Payet et Lauret de retirer leurs amendements au profit de celui
du Gouvernement, auquel je suis favorable.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 182.
M. Edmond Lauret.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Lauret.
M. Edmond Lauret.
Je veux remercier M. le secrétaire d'Etat d'avoir présenté l'amendement n°
182, qui permettra, en effet, de régler un dossier très sensible à la
Réunion.
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 182, accepté par la commission.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 9
quinquies.
Chapitre II
Des mesures propres à favoriser
l'emploi des jeunes
Article 8
M. le président.
« Art. 8. - I. - Le chapitre Ier du titre Ier du livre VIII du code du travail
est complété par un article L. 811-2 ainsi rédigé :
«
Art L. 811-2. -
Dans les départements d'outre-mer, l'employeur, pour
assurer dans l'entreprise la formation pratique d'un apprenti ou d'un salarié
en contrat de qualification, peut, pour une durée limitée, bénéficier du
concours de personnes qui les parrainent.
« Ces personnes sont choisies parmi les salariés de l'entreprise concernés par
une mesure de retraite anticipée au sens de l'article L. 322-4 du présent code,
les travailleurs involontairement privés d'emploi, bénéficiaires d'un des
revenus de remplacement dont la liste est fixée par décret ou parmi les
personnes retraitées. Elles sont agréées par le représentant de l'Etat dans le
département, compte tenu notamment de leur expérience en matière de tutorat au
sens des articles L. 117-4 et L. 981-2.
« Pendant l'exercice de leur mission, elles bénéficient de la législation de
sécurité sociale relative à la protection en matière d'accident du travail dans
les conditions fixées à l'article L. 754-5 du code de la sécurité sociale.
« Un décret en Conseil d'Etat fixe les mesures d'application du présent
article. »
« II. - Après le septième alinéa (5°) de l'article L. 161-22 du code de la
sécurité sociale, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« 6° Des activités de parrainage définies à l'article L. 811-2 du code du
travail. »
« III. - La section 3 du chapitre IV du titre V du livre VII du code de la
sécurité sociale est intitulée : "Dispositions concernant certaines catégories"
et comprend un article L. 754-5 ainsi rédigé :
«
Art. L. 754-5
. - Les personnes mentionnées au premier alinéa de
l'article L. 811-2 du code du travail, qui assurent la formation pratique d'un
apprenti ou d'un salarié en contrat de qualification dans l'entreprise
bénéficient, pendant l'exercice de leur mission, des dispositions du livre IV,
selon des modalités d'application qui seront fixées par décret en Conseil
d'Etat. »
« IV. - La limite d'âge fixée par l'article L. 117-3 du code du travail est
portée à trente ans pour l'apprentissage maritime dans les départements
d'outre-mer. »
Par amendement n° 85, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des
affaires sociales, propose, dans le premier alinéa du texte présenté par le I
de cet article pour l'article L. 811-2 du code du travail, après les mots : «
d'un apprenti », d'insérer les mots : « , d'un jeune âgé de dix-huit à trente
ans en contrat d'accès à l'emploi, d'un salarié en contrat d'adaptation, d'un
salarié en contrat d'orientation ».
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Je présenterai en même temps l'amendement n° 86,
qui a le même objet.
Le dispositif de parrainage prévu par l'article 8 ne concerne que les
apprentis et les jeunes sous contrat de qualification. Aussi, pour renforcer
son effet, qui risquerait sinon d'être modeste, il importe de l'ouvrir
également aux jeunes sous contrat d'accès à l'emploi et aux salariés en contrat
d'adaptation ou en contrat d'orientation.
Ces personnes éloignées de l'emploi ont en effet bien souvent besoin d'un
accompagnement continu lors de leur retour à l'activité.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement est favorable à l'amendement n° 85 et
à ceux qui viendront en conséquence, c'est-à-dire les amendements n°s 86 et
87.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 85, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 233, Mme Derycke, MM. Lise, Larifla, Désiré, Badinter et les
membres du groupe socialiste proposent de compléter le premier alinéa du texte
présenté par le I de l'article 8 pour l'article L. 811-2 du code du travail par
une phrase ainsi rédigée : « Les jeunes filles bénéficient de ce dispositif à
proportion de leur représentation au sein de ce public. »
La parole est à M. Lise.
M. Claude Lise.
Il s'agit d'un amendement de précision. Nous pensons qu'il est utile de faire
une place particulière aux jeune filles, car elles sont moins souvent
favorisées, moins souvent attirées par ce type de dispositif.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission des affaires sociales ?
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
L'avis de la commission est très mitigé et serait
plutôt défavorable. L'intention est louable mais la rédaction nous paraît
imparfaite. Il y a un risque d'effet de quota et la mise en oeuvre de cette
disposition nous semble très complexe.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement n'est pas favorable à cet amendement,
non pas sur le principe mais parce qu'il est mal placé dans le texte. En effet,
il s'agit d'organiser le système de parrainage en prévoyant les parrains parmi
les chômeurs et les préretraités. Cet amendement n'a pas sa place à cet endroit
du texte. Aussi, le Gouvernement émet un avis défavorable.
M. le président.
Monsieur Lise, l'amendement n° 233 est-il maintenu ?
M. Claude Lise.
Non, monsieur le président, je le retire.
M. le président.
L'amendement n° 233 est retiré.
Par amendement n° 88, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des
affaires sociales, propose, dans la première phrase du deuxième alinéa du texte
présenté par le I de l'article 8 pour l'article L. 811-2 du code du travail,
après les mots : « parmi les salariés », de supprimer les mots : « de
l'entreprise ».
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Il s'agit de préciser que les parrains ne sont pas
nécessairement des anciens salariés de l'entreprise mais qu'ils peuvent être
aussi des anciens salariés d'une autre entreprise.
M. Georges Othily.
Et les marraines ?
(Sourires.)
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 88, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 86, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des
affaires sociales, propose, à la fin de la seconde phrase du deuxième alinéa du
texte présenté par le I de l'article 8 pour l'article L. 811-2 du code du
travail, de remplacer les mots : « et L. 981-2 » par les mots : « L. 981-2, L.
981-6 et L. 981-7 ».
La commission des affaires sociales et le Gouvernement se sont déjà
exprimés.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 86, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 89, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des
affaires sociales, propose, dans le troisième alinéa du texte présenté par le I
de l'article 8 pour l'article L. 811-2 du code du travail, après les mots : «
accident du travail », d'insérer les mots : « et de maladie professionnelle
».
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Il s'agit d'un amendement de précision.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 89, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 87, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des
affaires sociales, propose, dans le texte présenté par le III de l'article 8
pour l'article L. 754-5 du code de la sécurité sociale, après les mots : « d'un
apprenti », d'insérer les mots : « , d'un jeune âgé de dix-huit à trente ans en
contrat d'accès à l'emploi, d'un salarié en contrat d'adaptation, d'un salarié
en contrat d'orientation ».
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Il s'agit d'un amendement de conséquence.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 87, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 8, modifié.
(L'article 8 est adopté.)
Article 9
M. le président.
« Art. 9. - Dans le chapitre II du titre III du livre VIII du code du travail,
il est inséré un article L. 832-6 ainsi rédigé :
«
Art. L. 832-6
. - Dans les départements d'outre-mer, les jeunes âgés
de dix-huit à trente ans peuvent bénéficier d'une aide financière de l'Etat
dénommée aide à un projet initiative-jeune, en vue de faciliter la réalisation
d'un projet professionnel.
« Cette aide bénéficie aux jeunes qui :
«
a)
Soit créent ou reprennent une entreprise à but lucratif dont le
siège et l'établissement principal sont situés dans un département d'outre-mer
et dont ils assurent la direction effective ; dans ce cas l'aide de l'Etat
prend la forme d'un capital versé en deux ou plusieurs fractions ;
«
b)
Soit poursuivent, hors du département d'outre-mer dans lequel est
situé le centre de leurs intérêts, une formation professionnelle proposée par
l'Agence nationale pour l'insertion et la promotion des travailleurs
d'outre-mer ; dans ce cas l'aide de l'Etat prend la forme d'une mensualité,
dans la limite de deux ans, à laquelle peut s'ajouter la prise en charge de
frais liés à la formation.
« La décision d'attribution de l'aide est prise par le représentant de l'Etat
dans le département, qui apprécie la réalité, la consistance et la viabilité du
projet.
« L'aide, dont le montant est fixé par décret, est versée à compter de la date
de la création effective de l'entreprise ou de celle du début de la
formation.
« Un même jeune peut bénéficier successivement des deux types d'aide si, après
avoir suivi une formation en mobilité, il crée une entreprise dans les
conditions fixées au présent article.
« L'aide en capital est exonérée de toutes charges sociales et fiscales.
L'aide mensuelle est soumise à cotisations sociales dans les conditions prévues
à l'article L. 962-3. Elle fait partie, le cas échéant, des ressources pour le
calcul du revenu minimum d'insertion ou d'autres prestations sociales.
« Toute personne qui aura frauduleusement bénéficié ou tenté de bénéficier de
l'aide afférente au projet initiative-jeune sera punie des peines prévues aux
articles 313-1 à 313-3 du code pénal.
« Un décret en Conseil d'Etat fixe les conditions d'application du présent
article et notamment celles de la suspension ou de la suppression de l'aide,
ainsi que celles relatives au non-cumul de cette aide avec d'autres aides
publiques. »
Par amendement n° 234, MM. Larifla, Lise, Désiré et les membres du groupe
socialiste proposent :
A. - Dans le premier alinéa du texte présenté par l'article 9 pour l'article
L. 832-6 du code du travail, après les mots : « les jeunes âgés de dix-huit à
trente ans », d'insérer les mots : « ainsi que les bénéficiaires du dispositif
prévu à l'article L. 322-4-18 du code du travail arrivant au terme de leur
contrat ».
B. - Afin de compenser les pertes de recettes résultant du A ci-dessus, de
compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :
« ... - Les pertes de recettes occasionnées aux organismes de sécurité sociale
par l'extension du dispositif d'aide à un projet initiative-jeune aux
bénéficiaires du dispositif de l'article L. 322-4-18 du code du travail
arrivant au terme de leur contrat sont compensées par l'augmentation à due
concurrence des droits de consommation prévus aux articles 575 et 575 A du code
général des impôts. »
C. - En conséquence, de faire précéder le début de cet article de la mention :
« I. - ».
La parole est à M. Larifla.
M. Dominique Larifla.
Il s'agit d'étendre aux jeunes qui bénéficient d'un emploi-jeune à la sortie
du dispositif le bénéfice de l'aide de l'Etat en faveur des jeunes de dix-huit
ans à trente ans qui reprennent une entreprise dans un DOM ou qui poursuivent,
hors de leur département d'origine, une formation professionnelle.
Les mesures générales, comme les emplois-jeunes, sont efficaces mais elles
sont limitées dans le temps. La volonté du Gouvernement tend à la pérennisation
de l'emploi de ces jeunes. Cet amendement s'inscrit dans cette logique.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission des affaires sociales ?
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Favorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement est favorable à cet amendement
présenté par M. Larifla. Il s'agit d'un amendement important puisque la loi
prévoit des dispositions pour les jeunes outre-mer dont on connaît le poids
démographique mais aussi l'attente en termes d'emploi.
Pour les jeunes qui ont bénéficié d'un emploi-jeune et qui sont aujourd'hui
outre-mer au nombre de plus de 10 000, non compris, bien sûr, les emplois
d'aide éducateur ou d'adjoint de sécurité, la perspective de bénéficier d'un
plan initiative-jeune est évidemment très favorable car elle leur permet, comme
l'a dit M. Larifla, de prolonger leur expérience, en créant par exemple une
entreprise. A ce titre, le Gouvernement émet un avis favorable et lève le gage
en supprimant le paragraphe B de l'amendement.
M. le président.
Il s'agit de l'amendement n° 234 rectifié.
Je vais le mettre aux voix.
M. Lucien Lanier.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Lanier.
M. Lucien Lanier.
Je suis partisan de cet amendement et, bien entendu, je le voterai. Je
constate que, en l'occurrence, on supprime les gages financiers alors que pour
d'autres dispositions, qui étaient, elles aussi, nécessaires, l'article 40 de
la Constitution a été invoqué. D'où cette simple question au Gouvernement :
pourquoi y a-t-il deux poids deux mesures ? M. le secrétaire d'Etat va très
certainement me répondre qu'il invoque l'article 40, car il s'agit d'un
amendement très important. Aussi, je lui demanderai si ultérieurement, pour
d'autres sujets également très importants, on ne pourrait pas, sur les 37
milliards de francs en sept ans, trouver quelques reconversions, ce qui
permettrait peut-être de ne pas exciper de l'article 40 de la Constitution.
(M. Chérioux applaudit.)
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Je voudrais simplement dire à M. Lanier que, dans
l'esprit du Gouvernement, l'article 40 de la Constitution ne s'applique pas car
il y a non pas modification de l'enveloppe financière, mais simplement
possibilité offerte à un bénéficiaire d'emploi-jeune de passer dans un plan
initiative-jeune. Nous restons donc à enveloppe constante.
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 234 rectifié, accepté par la commission et
par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 235, Mme Derycke, MM. Lise, Larifla, Désiré, Badinter et les
membres du groupe socialiste proposent de compléter le premier alinéa du texte
présenté par l'article 9 pour l'article L. 832-6 du code du travail par une
phrase ainsi rédigée : « Les jeunes filles bénéficient de ce dispositif à
proportion de leur représentation dans cette tranche d'âge. »
La parole est à M. Lagauche.
M. Serge Lagauche.
Il s'agit de décliner l'objectif de l'égalité entre les hommes et les femmes
que vous avez décidé d'inscrire à l'article 1er. Cet amendement a pour objet de
préciser que les filles bénéficient des dispositifs d'insertion
professionnelle, de formation ou d'apprentissage proportionnellement à leur
représentation dans le public visé à l'article 1er.
Je rappelle qu'une disposition analogue a été adoptée par la Haute Assemblée
lors de l'examen du projet de loi relatif à la lutte contre les exclusions,
avec le programme de formation TRACE.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission des affaires sociales ?
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Défavorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Défavorable.
M. le président.
Monsieur Lagauche, l'amendement n° 235 est-il maintenu ?
M. Serge Lagauche.
Non, monsieur le président, je le retire.
M. le président.
L'amendement n° 235 est retiré.
Par amendement n° 138, Mme Michaux-Chevry et les membres du groupe du
Rassemblement pour la République proposent, dans le quatrième alinéa (
b
)
du texte présenté par l'article 9 pour l'article L. 832-6 du code du travail,
après les mots : « le centre de leurs intérêts », d'insérer les mots : « ou
pour ce qui concerne l'archipel de la Guadeloupe, hors des îles des Saintes, de
Marie-Galante, de la Désirade, de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy où est
situé le centre de leurs intérêts ».
La parole est à M. Lanier.
M. Lucien Lanier.
Cet amendement concerne l'archipel de la Guadeloupe - ce qui peut d'ailleurs
s'expliquer puisque la Guadeloupe est composée de plusieurs îles - à
l'exception, notamment, des îles des Saintes et de Marie-Galante.
La notion d'archipel a été reconnue par la Commission européenne dans le cadre
de son rapport sur la mise en oeuvre de l'article 299-2 du traité d'Amsterdam,
dont on a déjà beaucoup parlé. Ce rapport précise qu'un article permet à la
Commission d'autoriser des mesures destinées à réduire, en faveur des résidents
des régions ultrapériphériques, le coût des liaisons maritimes et aériennes
aussi bien entre ces régions et la métropole qu'entre des régions
archipélagiques ».
Le coût des déplacements est réel, et je l'ai moi-même constaté. Il en est
ainsi entre Marie-Galante et Basse-Terre ou entre Marie-Galante et des points
situés plus au nord de la Guadeloupe. Une série de situations génèrent donc des
dépenses supplémentaires.
Dès lors que cette notion d'archipel a été reconnue par les institutions
européennes, elle doit trouver sa pleine expression par le biais de
l'attribution d'une aide financière en faveur des jeunes, afin de faciliter la
mobilité pour la formation, sachant que les déplacements nécessitent
généralement des trajets en bateau qui sont relativement onéreux.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission des affaires sociales ?
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Favorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement n'est pas favorable à cet amendement
car celui-ci relève directement de la compétence régionale. Il appartient à la
région de financer les actions de formation. Par conséquent, il n'est pas dans
le rôle du projet initiative-jeune de financer les actions de formation à
l'intérieur d'un département s'agissant de ce qui relève de la compétence
régionale.
Cela étant dit, je reconnais qu'un problème se pose pour les îles du Nord,
comme l'a dit M. Lanier. Il conviendra avec moi que les îles plus proches de la
Guadeloupe posent moins de problèmes de déplacement.
En tout cas, sous réserve d'un examen ultérieur, le Gouvernement est
défavorable à cet amendement.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 138, accepté par la commission et repoussé
par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Je suis saisi de deux amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion
commune.
Par amendement n° 90, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des
affaires sociales, propose, dans le quatrième alinéa (b) du texte présenté par
l'article 9 pour l'article L. 832-6 du code du travail, après les mots : «
travailleurs d'outre-mer », d'insérer les mots : « ou par tout organisme de
formation agréé par l'Etat, après avis du président du conseil régional ».
Par amendement n° 171, le Gouvernement propose :
I. - Dans le quatrième alinéa (b) du texte présenté par l'article 9 pour
l'article L. 832-6 du code du travail, après les mots : « Agence nationale pour
l'insertion et la promotion des travailleurs d'outre-mer », d'insérer les mots
: « ou par tout organisme agréé par l'Etat lorsqu'elle se déroule à l'étranger
».
II. - En conséquence, dans le même alinéa, de remplacer les mots : « dans ce
cas » par les mots : « dans ces cas ».
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis, pour défendre
l'amendement n° 90.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Cet amendement vise à étendre le champ de l'aide à
la formation professionnelle prévue pour le projet initiative-jeune au-delà des
jeunes suivant une formation proposée par l'Agence nationale pour l'insertion
et la promotion des travailleurs d'outre-mer, l'ANT. Il étend l'aide à tout
autre organisme de formation agréé par l'Etat, après avis du président du
conseil régional.
L'instauration d'un monopole de fait au profit de l'ANT me paraît
préjudiciable à plusieurs égards. D'abord, l'action de l'ANT en matière de
mobilité-formation ne touche qu'un nombre restreint de jeunes, 4 000 en 1998.
Ensuite, elle ne concerne que des formations suivies en métropole et très
marginalement dans des pays européens. Or il me semble nécessaire que les
formations puissent également se dérouler dans des pays relevant des zones
régionales des DOM, car ils constituent leur débouché naturel.
Par ailleurs, l'instauration d'un agrément pour les organismes de formation
permettra d'encadrer tout risque de dérapage.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat, pour présenter l'amendement n° 171 et
pour donner l'avis du Gouvernement sur l'amendement n° 90.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
L'amendement n° 171 est différent de celui qui a été
présenté par M. Jean-Louis Lorrain, bien qu'il porte sur le même objet. En
effet, il permet à des organismes qui sont agréés de participer à ce type de
programme de formation à l'étranger. Il n'en réserve pas le monopole à
l'ANT.
Par ailleurs, s'agissant de crédits d'Etat, il ne retient pas l'avis du
président du conseil régional, puisque l'organisme aura été agréé par l'Etat. A
ce titre, il convient de conserver la cohérence en matière d'attribution
d'agrément.
Aussi, le Gouvernement émet un avis défavorable sur l'amendement n° 90.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission des affaires sociales sur l'amendement n° 171
?
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
La commission des affaires sociales souhaiterait
faire plaisir à M. le secrétaire d'Etat car ses propositions vont dans le bon
sens. Il nous paraissait intéressant de recueillir l'avis du président du
conseil régional.
Cela étant dit, nous sommes prêts à nous rallier à votre amendement, monsieur
le secrétaire d'Etat. Toutefois, nous souhaiterions savoir en quoi notre
amendement vous chagrine.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Monsieur le rapporteur pour avis, l'amendement n° 90,
outre le problème de l'avis du président du conseil régional, ne fait pas
référence, à la différence de l'amendement n° 171 du Gouvernement, au fait que
la formation se déroule à l'étranger, ce qui pourrait laisser penser que tous
les organismes de formation pourraient être agréés.
Or, si je comprends bien, votre intention est bien de permettre que des
actions de formation se déroulent à l'étranger, notamment dans les pays
voisins, afin que ceux-ci puissent bénéficier de nos compétences. Une telle
intention avait d'ailleurs été exprimée lors de la discussion du texte à
l'Assemblée nationale, sans faire l'objet d'une disposition insérée dans le
projet de loi.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Je retire l'amendement n° 90 au profit de
l'amendement n° 171, monsieur le président.
M. le président.
L'amendement n° 90 est retiré.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 171, accepté par la commission.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 91, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des
affaires sociales, propose, avant le dernier alinéa du texte présenté par
l'article 9 pour l'article L. 832-6 du code du travail, d'insérer un alinéa
additionnel ainsi rédigé :
« Les jeunes bénéficiant ou ayant bénéficié de l'aide à un projet
initiative-jeune et créant ou reprenant une entreprise à but lucratif dont le
siège et l'établissement principal sont situés dans un département d'outre-mer
et dont ils assurent la direction effective peuvent également bénéficier des
aides prévues à l'article L. 351-24. »
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
L'amendement n° 91 vise à renforcer l'efficacité du
projet initiative-jeune en permettant à ses bénéficiaires d'être également
éligibles aux aides de soutien à la création ou à la reprise d'entreprise.
En l'état actuel, tous les jeunes des départements d'outre-mer pouvant accéder
au projet initiative-jeune ne pourront bénéficier de ce soutien à la création
d'entreprise.
Cette aide semble pourtant complémentaire du projet initiative-jeune. Elle
comprend, en effet, trois volets : une aide au montage de projet, un
accompagnement post-création pendant trois ans maximum, un soutien financier,
qui peut prendre la forme d'une avance remboursable, d'une exonération de
charges sociales et du maintien des revenus sociaux, cette aide étant bien
souvent nécessaire, compte tenu de la difficulté d'accès au crédit bancaire
dans les départements d'outre-mer.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 91, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 9, modifié.
(L'article 9 est adopté.)
Article additionnel après l'article 9
M. le président.
Par amendement n° 92, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des
affaires sociales, propose d'insérer, après l'article 9, un article additionnel
ainsi rédigé :
« Le chapitre II du titre III du livre VIII du code du travail est complété
par un article L. 832-7-1 ainsi rédigé :
«
Art. L. 832-7-1. -
Dans les départements d'outre-mer, le champ des
activités mentionnées au premier alinéa de l'article L. 322-4-18 s'étend aux
activités de coopération internationale régionale et d'aide humanitaire. »
Cet amendement est assorti d'un sous-amendement n° 153, déposé par M. Lauret
et tendant :
I. - A compléter
in fine
le texte présenté par l'amendement n° 92 pour
l'article L. 832-7-1 du code du travail par les mots : « ainsi qu'aux activités
du secteur privé d'exportation ».
II. - Pour compenser les pertes de recettes résultant du I ci-dessus, à
compléter l'amendement n° 92 par un paragraphe additionnel ainsi rédigé :
« ... Les pertes de recettes résultant de l'extension des dispositions du
premier alinéa de l'article L. 322-4-18 du code du travail aux activités du
secteur privé d'exportation sont compensées à due concurrence par une taxe
additionnelle assise sur le produit des jeux mentionnés aux articles 919, 919
A, 919 B et 919 C du code général des impôts. »
III. - En conséquence, à faire précéder le début du texte proposé par
l'amendement de la mention : « I ».
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis, pour présenter
l'amendement n° 92.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Cet amendement vise à étendre à la coopération
internationale, régionale et à l'aide humanitaire, pour les seuls départements
d'outre-mer, les activités que peuvent recouvrir les emplois-jeunes afin de
prendre en compte leur spécificité géographique et l'importance du chômage des
jeunes.
Il apparaît en effet particulièrement justifié de permettre aux jeunes de
mieux connaître leur environnement régional, car celui-ci constitue le débouché
commercial naturel des départements d'outre-mer et, par conséquent, le gage de
leur développement économique futur.
M. le président.
Le sous-amendement n° 153 est-il soutenu ?...
Quel est l'avis du Gouvernement sur l'amendement n° 92 ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Cet amendement présente beaucoup d'intérêt. Nous avons
cherché, depuis plusieurs mois, à monter ce type de programme, notamment à
partir de la Réunion.
Toutefois, j'ai deux interrogations. La première a trait à la difficulté de
trouver un opérateur fiable à l'étranger. Nous allons en effet envoyer des
jeunes à l'étranger pour mener des actions de coopération humanitaire. Il
faudra donc des opérateurs sérieux pour se rendre, par exemple, à Madagascar où
sévit une épidémie de choléra. A cet égard, nous devons prévoir un encadrement
de qualité.
Ma seconde interrogation concerne les emplois-jeunes, qui ont une durée de
cinq ans. Les missions, en l'occurrence, peuvent être plus courtes. Il faudra
donc adapter le dispositif, dont je perçois bien l'intérêt : il permet à nos
jeunes formés outre-mer de faire bénéficier les pays voisins sous-développés de
leurs capacités et de leur expérience.
Le Gouvernement émet donc un avis favorable sur l'amendement n° 92.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 92, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 9.
Par amendement n° 93, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des
affaires sociales, propose d'insérer, après l'article 9, un article additionnel
ainsi rédigé :
« Dans le premier alinéa de l'article L. 832-2 du code du travail, après les
mots : "favoriser l'insertion professionnelle", sont insérés les mots : "des
jeunes âgés de dix-huit à vingt-cinq ans rencontrant des difficultés
particulières d'accès à l'emploi,". »
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Cet amendement vise à recentrer le contrat d'accès
à l'emploi, le CAE, sur les jeunes les plus en difficulté. Le CAE est un
instrument d'insertion professionnelle efficace pour les jeunes peu qualifiés,
notamment du fait de la faiblesse des formes traditionnelles de formation en
alternance.
Or, en 1998, les jeunes ne représentaient que 20 % des bénéficiaires de ce
contrat.
Le rapport Fragonard prévoyait d'ailleurs de réserver un contingent de 40 %
des CAE aux jeunes en difficulté.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement émet un avis défavorable sur cet
amendement dans la mesure où le dispositif qu'il prévoit relève du domaine
réglementaire.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 93, repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 9.
Division additionnelle avant l'article 9
bis
M. le président.
Par amendement n° 172 rectifié, le Gouvernement propose d'insérer, avant
l'article 9
bis,
une division additionnelle ainsi rédigée :
« Chapitre ...
« Dispositions pour l'amélioration de l'activité économique dans les
départements d'outre-mer. »
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Il s'agit de modifier le positionnement du chapitre
III.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. José Balarello,
rapporteur.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 172 rectifié, accepté par la commission.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, une division additionnelle ainsi rédigée est insérée dans le
projet de loi, avant l'article 9
bis.
Article 9
bis
M. le président.
« Art. 9
bis.
- I. - Le premier alinéa de l'article L. 122-7 du code
des assurances est ainsi rédigé :
« Les contrats d'assurance garantissant les dommages d'incendie ou tous autres
dommages à des biens situés en France, ainsi que les dommages aux corps de
véhicules terrestres à moteur, ouvrent droit à la garantie de l'assuré contre
les effets du vent dû aux tempêtes, ouragans et cyclones, sur les biens faisant
l'objet de tels contrats, sauf en ce qui concerne les effets du vent dû à un
événement cyclonique pour lequel les vents maximaux de surface enregistrés ou
estimés sur la zone sinistrée ont atteint ou dépassé 145 km/h en moyenne sur
dix minutes ou 215 km/h en rafales, qui relèvent des dispositions des articles
L. 125-1 et suivants du présent code. »
« II. - Le troisième alinéa du même article est ainsi rédigé :
« En outre, si l'assuré est couvert contre les pertes d'exploitation, cette
garantie est étendue aux effets des tempêtes, ouragans ou cyclones, dans les
conditions du contrat correspondant. » -
(Adopté.)
Chapitre III
Dispositions pour l'amélioration de l'activité
économique dans les départements d'outre-mer
M. le président.
Par amendement n° 173, le Gouvernement propose de supprimer cette division et
son intitulé.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Il s'agit d'un amendement de conséquence.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. José Balarello,
rapporteur.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 173, accepté par la commission.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, cette division et son intitulé sont supprimés.
Article 9
ter
M. le président.
« Art. 9
ter.
- L'article 28-1 de la loi n° 73-1193 du 27 décembre 1973
d'orientation du commerce et de l'artisanat est ainsi rédigé :
«
Art. 28-1
. - Dans les départements d'outre-mer, sauf dérogation
motivée de la Commission nationale d'urbanisme commercial, l'autorisation
demandée ne peut être accordée, que celle-ci concerne l'ensemble du projet ou
une partie seulement, lorsqu'elle a pour conséquence de porter au-delà d'un
seuil de 25 %, sur l'ensemble du territoire du département ou d'un pays de ce
département ou d'une agglomération au sens des articles 25 et 26 de la loi n°
99-533 du 25 juin 1999 d'orientation pour l'aménagement et le développement
durable du territoire, ou d'augmenter, si elle est supérieure à ce seuil
au-delà duquel la demande est automatiquement rejetée, qu'il s'agisse d'un ou
de plusieurs transferts, changements d'activité, extensions, ou toute opération
de concentration, la surface totale des grandes et moyennes surfaces de détail
dans lesquelles sont mis en vente des produits alimentaires, ou la part de son
chiffre d'affaires annuel hors taxes incluant toutes les ventes au détail sur
place, par correspondance ou par tout autre moyen de communication, et
appartenant :
« - soit à une même enseigne ;
« - soit à une même société, ou une de ses filiales, ou une société dans
laquelle l'un des associés du groupe possède une fraction du capital comprise
entre 10 % et 50 %, ou une société contrôlée par cette même société au sens de
l'article 355-1 de la loi n° 66-537 du 24 juillet 1966 sur les sociétés
commerciales ;
« - soit contrôlée directement ou indirectement par au moins un associé du
groupe exerçant sur elle une influence au sens de l'article 357-1 de la loi n°
66-537 du 24 juillet 1966 précitée, ou ayant un dirigeant de droit ou de fait
commun. » -
(Adopté.)
Article 9
quater
M. le président.
« Art. 9
quater
. - I. - Afin de favoriser l'embauche de jeunes dans les
départements d'outre-mer et dans la collectivité territoriale de
Saint-Pierre-et-Miquelon par la cessation d'activité, dans les cinq années
suivant la publication de la présente loi, de salariés âgés, l'Etat, le conseil
régional ou le conseil général, ainsi que les organisations syndicales
d'employeurs et de salariés représentatives dans le département peuvent passer
une convention-cadre aux fins de la mise en place d'un dispositif dénommé
congé-solidarité.
« La convention-cadre doit être conclue au plus tard le 30 juin 2001. Elle
désigne, avec son accord, l'organisme gestionnaire de l'allocation de
congé-solidarité.
« II. - Le congé-solidarité est mis en oeuvre par la conclusion d'une
convention de congé-solidarité entre l'entreprise et l'Etat. Peuvent conclure
une convention les entreprises et professions mentionnés à l'article L. 131-2
du code du travail ainsi que les entreprises des professions agricoles et de la
pêche.
« La convention d'application du congé-solidarité doit être conclue au plus
tard à la fin de la sixième année suivant la conclusion de la convention-cadre
mentionnée au I. Elle fixe les engagements de l'employeur ainsi que ceux de
l'Etat, du conseil régional ou du conseil général.
« III. - La convention-cadre fixe les modalités d'ouverture du droit à
l'allocation de congé-solidarité dans les limites et conditions suivantes :
« 1° Peuvent bénéficier de l'allocation congé-solidarité les salariés employés
dans l'entreprise depuis au moins cinq années à la date de leur adhésion à la
convention d'application du congé-solidarité et ayant atteint à cette date
l'âge de cinquante-cinq ans s'ils justifient d'une durée d'une activité
salariée d'au moins dix ans ;
« 2° L'adhésion du salarié à la convention d'application du congé-solidarité
doit intervenir dans le délai d'un an suivant la date de sa conclusion ;
« 3° Pour bénéficier de l'allocation de congé-solidarité, le salarié prend
l'initiative de la rupture de son contrat de travail et adhère à la convention
d'application du congé-solidarité. Toutefois, le maintien de tout ou partie des
avantages dus aux salariés peut être prévu par accord. Le salarié s'engage à
n'exercer aucune activité professionnelle ;
« 4° Le montant de l'allocation de congé-solidarité est fonction de la durée
de la carrière du salarié, sans pouvoir excéder une proportion de sa
rémunération antérieure fixée par la convention-cadre ni être inférieur à un
montant minimum fixé par décret dans la limite de 85 % du salaire antérieur
;
« 5° L'allocation de congé-solidarité est versée jusqu'à la date à laquelle le
salarié remplit les conditions pour bénéficier d'une pension de vieillesse du
régime obligatoire de sécurité sociale dont il relève au taux plein et au plus
tard à l'âge de soixante-cinq ans ;
« 6° L'allocation de congé-solidarité cesse définitivement d'être versée en
cas d'exercice par le salarié d'une activité professionnelle postérieurement à
son adhésion à la convention d'application.
« IV. - La convention-cadre fixe également les contreparties de la mise en
oeuvre du congé-solidarité dans les limites suivantes :
« 1° La durée collective du travail est fixée à au plus soit trente-cinq
heures hebdomadaires, soit 1 600 heures sur l'année ;
« 2° Pour chaque salarié adhérant à la convention d'application du
congé-solidarité, l'employeur est tenu d'embaucher un jeune âgé d'au plus
trente ans sous contrat à durée indéterminée fixant un horaire au moins égal à
celui du salarié remplacé et conclu dans le délai fixé par cette convention et
qui ne peut excéder six mois ;
« 3° L'effectif atteint à la date de la dernière embauche à laquelle est tenu
l'employeur et déterminé selon les modalités prévues à l'article L. 421-2 du
code du travail ne doit pas être réduit pendant la durée fixée par la
convention et qui ne peut être inférieure à deux ans.
« V. - Le financement de l'allocation de congé-solidarité et des cotisations
de retraite complémentaire afférentes aux périodes de versement de l'allocation
est assuré conjointement par l'Etat, l'entreprise, le conseil régional ou le
conseil général.
« La participation de l'Etat ne peut excéder ni 60 % du montant total des
allocations versées et des cotisations de retraite dues au titre des
conventions d'application conclues chaque année ni, pour chaque allocataire,
une proportion de l'allocation, fixée par décret, fonction de la durée de la
carrière du bénéficiaire dans la limite de 65 % de sa rémunération
antérieure.
« La participation de l'Etat est subordonnée à l'engagement solidaire des
autres signataires de la convention-cadre d'assurer le financement du montant
mentionné à l'alinéa précédent non pris en charge par l'Etat.
« La participation des employeurs au financement de l'allocation de
congé-solidarité n'est soumise à aucune charge sociale, fiscale ou
parafiscale.
« La participation des collectivités locales constitue une dépense
obligatoire.
« VI. - Les services de l'Etat compétents en matière d'emploi assurent la
gestion des conventions d'application du congé-solidarité.
« VII. - Les bénéficiaires de l'allocation de congé-solidarité bénéficient,
pour eux-mêmes et leurs ayants droit, de prestations en nature en cas de
maladie et de maternité du régime dont ils relevaient à la date de leur
adhésion à la convention d'application.
« Les périodes de versement de l'allocation de congé-solidarité sont
assimilées à des périodes d'assurance pour l'ouverture du droit à la pension de
retraite du régime de sécurité sociale dont relevait le bénéficiaire. Le Fonds
de solidarité vieillesse mentionné à l'article L. 135-2 du code de la sécurité
sociale verse au régime concerné une somme correspondant à cette validation et
reçoit à ce titre le produit de cotisations à la charge des personnes
mentionnées au premier alinéa du V établies sur une base forfaitaire fixée par
décret.
« VIII. - Le non-respect par l'employeur des engagements souscrits dans la
convention d'application du congé-solidarité entraîne une majoration de sa
contribution financière fixée par celle-ci. Aucune nouvelle adhésion à la
convention d'application ne peut alors être acceptée.
« Tout employeur ayant conclu une convention d'application du congé-solidarité
est tenu de s'assurer en vue de garantir la poursuite du versement de sa
contribution en cas de redressement ou de liquidation judiciaires. Cette
assurance est souscrite auprès de l'association mentionnée à l'article L.
143-11-4 du code du travail. »
Sur cet article, je suis tout d'abord saisi de trois amendements.
Par amendement n° 94, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des
affaires sociales, propose de rédiger comme suit le premier alinéa du I de cet
article :
« Dans les cinq ans suivant la publication de la présente loi, afin de
favoriser l'emploi des jeunes dans les départements d'outre-mer par la
cessation anticipée d'activité des salariés âgés, l'Etat, le conseil régional,
le conseil général, ainsi que les organisations syndicales d'employeurs et de
salariés représentatives dans le département peuvent conclure une
convention-cadre visant à mette en place un dispositif dénommé
congé-solidarité. »
Par amendement n° 174, le Gouvernement propose, dans le premier alinéa du I de
l'article 9
quater,
après les mots : « cessation d'activité », de
supprimer les mots : « dans les cinq années suivant la publication de la
présente loi ».
Par amendement n° 175, le Gouvernement propose d'insérer, après le premier
alinéa du 1 de l'article 9
quater,
un alinéa ainsi rédigé :
« La convention-cadre fixe les engagements respectifs de l'Etat, du conseil
régional et du conseil général. »
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis, pour présenter
l'amendement n° 94.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur.
Cet amendement rédactionnel vise notamment à clarifier les
délais d'application du dispositif, les conventions de congé solidarité pouvant
être signées dans un délai de cinq ans après la publication de la loi.
Je précise que l'exclusion de Saint-Pierre-et-Miquelon n'est qu'apparente,
l'article 40 du projet de loi étendant l'application de cet article à la
collectivité territoriale.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat, pour présenter les amendements n°s
174 et 175 et pour donner l'avis du Gouvernement sur l'amendement n° 94.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Les amendements du Gouvernement ont le même objet que
l'amendement n° 94, présenté par M. Lorrain. Ce sont des amendements de
cohérence et de précision par rapport à la rédaction actuelle. Par conséquent,
je suggère à M. Lorrain de s'y rallier.
M. le présisent.
Monsieur le rapporteur pour avis, l'amendement n° 94 est-il maintenu ?
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
La commission des affaires sociales se rallie aux
amendements du Gouvernement et retire donc l'amendement n° 94.
M. le président.
L'amendement n° 94 est retiré.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 174, accepté par la commission.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 175, accepté par la commission.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 95, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des
affaires sociales, propose, dans la première phase du second alinéa du I de
l'article 9
quater
, de remplacer les mots : « 30 juin » par les mots : «
31 décembre ».
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Cet amendement vise à reporter au 31 décembre 2001
la date limite de signature de la convention-cadre instituant le congé de
solidarité entre l'Etat, les collectivités locales et les partenaires
sociaux.
Le délai prévu apparaît trop bref compte tenu de la date de promulgation de la
loi et de la complexité prévisible des négociations.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement émet un avis défavorable sur cet
amendement, car il souhaite, en matière d'emploi, que l'on aille vite. C'est
pourquoi il préfère le terme plus rapproché du 30 juin 2001.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Monsieur le secrétaire d'Etat, rien n'empêche
d'aller très vite. On peut le faire avant le 31 décembre, mais on peut
également le faire le 1er juillet.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 95, repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 96, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des
affaires sociales, propose de rédiger comme suit la première phrase du premier
alinéa du II de l'article 9
quater :
« Les conditions de mise en oeuvre du congé-solidarité dans l'entreprise
sont définies par une convention conclue entre l'employeur et l'Etat. »
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
C'est un amendement rédactionnel visant à apporter
une précision.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 96, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Je suis saisi de deux amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion
commune.
Par amendement n° 97, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des
affaires sociales, propose de supprimer le second alinéa du II de l'article 9
quater.
Par amendement n° 176, le Gouvernement propose de rédiger ainsi le second
alinéa du II de l'article 9
quater :
« Cette convention d'application prévoit les engagements de l'entreprise et de
l'Etat. »
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis, pour défendre
l'amendement n° 97.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Cet amendement vise à supprimer un alinéa dont la
rédaction paraît particulièrement imprécise.
L'alinéa prévoit en effet que la signature de la convention de congé de
solidarité intervient avant la sixième année suivant la conclusion de la
convention-cadre. Pourtant, le I de l'article limite son application à cinq
ans.
L'alinéa prévoit également que cette convention conclue par l'Etat et
l'entreprise fixe leurs engagements respectifs mais aussi ceux du conseil
général ou ceux du conseil régional, qui n'en sont pourtant pas signataires.
Cela paraît être en incompatibilité manifeste avec le droit commun des
contrats. Nous proposons donc la suppression de cette disposition.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat, pour défendre l'amendement n° 176.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement propose une nouvelle rédaction du
second alinéa du paragraphe II de l'article 9
quater,
afin de préciser
que « cette convention d'application prévoit les engagements de l'entreprise et
de l'Etat », et ce en vue de clarifier le contenu de la convention-cadre et de
la convention d'application. Peut-être M. le rapporteur pour avis pourrait-il
se rallier à cet amendement, qui se situe dans le même esprit que celui de son
amendement n° 97 ?
M. le président.
Monsieur le rapporteur pour avis, l'amendement n° 97 est-il maintenu ?
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
La commission est prête à retirer l'amendement n°
97 et à se rallier à l'amendement n° 176, sous réserve de la suppression du mot
: « application ».
M. le président.
Monsieur le secrétaire d'Etat, que pensez-vous de la suggestion de M. le
rapporteur pour avis ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
J'y suis favorable, et je modifie donc l'amendement n°
176 en conséquence.
M. le président.
L'amendement n° 97 est donc retiré.
Par ailleurs, je suis saisi d'un amendement n° 176 rectifié, présenté par le
Gouvernement et tendant à rédiger ainsi le second alinéa du II de l'article 9
quater :
« Cette convention prévoit les engagements de l'entreprise et de l'Etat. »
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 176 rectifié, accepté par la commission.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 99, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des
affaire sociales, propose, dans le deuxième alinéa (1°) du III de l'article 9
quater,
de remplacer les mots : « au moins cinq années » par les mots :
« au moins un an ».
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
L'article 9
quater
prévoit que le congé
solidarité n'est ouvert qu'aux salariés ayant au moins cinq ans d'ancienneté.
Cette condition risque de limiter considérablement la portée du dispositif, car
l'ancienneté moyenne est très faible dans les départements d'outre-mer.
En outre, les dispositifs « classiques » de retrait anticipé d'activité -
préretraite, allocation de remplacement pour l'emploi - ne prévoient qu'une
condition d'ancienneté d'un an dans l'entreprise. C'est pourquoi cet amendement
vise à ramener la condition d'ancienneté à un an.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement n'est pas favorable à cet
amendement.
Il s'agit de mettre en place un mécanisme de solidarité permettant, d'une
part, de faire bénéficier les travailleurs âgés d'un système de préretraite,
d'autre part, de faire appel à un travailleur plus jeune grâce à un financement
assuré par l'Etat et par les collectivités locales.
Je crains que l'abaissement à un an de la condition d'ancienneté ne finisse
par favoriser des embauches de circonstance. Par conséquent, nous courons le
risque que les entreprises, pour bénéficier d'aides, recrutent des travailleurs
en fin de parcours et, ensuite, au bout d'un an, les fassent entrer dans le
cadre du congé-solidarité.
Le Gouvernement, défavorable à cet amendement, souligne les risques que
représenterait un abaissement aussi important du seuil de présence dans
l'entreprise.
M. le président.
Monsieur le rapporteur pour avis, l'amendement n° 99 est-il maintenu ?
M. Jean-Louis Lorrain
rapporteur pour avis.
Sensible aux arguments de M. le secrétaire d'Etat,
je retire cet amendement.
M. le président.
L'amendement n° 99 est retiré.
Par amendement n° 197, M. Othily propose, dans le deuxième alinéa (1°) du III
de l'article 9
quater
, de remplacer les mots : « cinquante-cinq ans »
par les mots : « cinquante-deux ans ».
La parole est à M. Othily.
M. Georges Othily
Je retire cet amendement, monsieur le président.
M. le président.
L'amendement n° 197 est retiré.
Par amendement n° 98, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des
affaires sociales, propose, à la fin du deuxième alinéa (1°) du III de
l'article 9
quater
, de remplacer les mots : « d'une activité salariée
d'au moins dix ans » par les mots : « d'affiliation d'au moins cinq ans à un
régime d'assurance vieillesse ».
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Outre la correction de quelques imperfections
rédactionnelles, cet amendement vise à limiter la condition d'affiliation
préalable à l'assurance vieillesse, la réduisant de dix ans à cinq ans.
De très nombreux salariés ne justifient en effet que d'un très faible nombre
de semestres de cotisations validés pour l'assurance vieillesse. Il ne faudrait
pas que, en étant trop strict sur les conditions d'éligibilité du
congé-solidarité, on en limite par trop la portée.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Compte tenu du retrait de l'amendement n° 99, qui
visait à réduire à au moins un an l'exigence de présence dans l'entreprise, cet
amendement ne se justifie plus. En effet, les cinq ans de présence dans
l'entreprise se traduiront par cinq ans de cotisations au régime d'assurance
vieillesse.
Cela étant, l'exigence de dix ans de cotisations sociales pour qu'un salarié
puisse bénéficier du régime de congé-solidarité me paraît plus fiable. Je
rappelle que nous avons introduit ce dispositif de préretraite à la demande des
élus et des entreprises des départements d'outre-mer. Cependant, il ne faut pas
favoriser des situations excessives dans ce domaine, qui entraîneraient
d'ailleurs des coûts supplémentaires pour l'Etat, mais aussi pour les
collectivités locales.
Je vous incite donc à la prudence, mesdames, messieurs les sénateurs : dix
années de cotisations sociales à l'âge de cinquante-cinq ans, c'est tout de
même bien le minimum que l'on puisse exiger d'un salarié pour bénéficier d'un
congé-solidarité !
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Après avoir entendu M. le secrétaire d'Etat, je
retire cet amendement, monsieur le président.
M. le président.
L'amendement n° 98 est retiré.
Par amendement n° 100, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des
affaires sociales, propose :
A. - Dans le troisième alinéa (2°) du III de l'article 9
quater,
de
remplacer les mots : « d'application du » par le mot : « de ».
B. - En conséquence, dans la première phrase du quatrième alinéa (3°) du III,
dans le VI, dans les première et seconde phrases du premier alinéa du VIII, et
dans la première phrase du second alinéa du VIII de l'article 9
quater,
de procéder à la même substitution de mots.
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Il s'agit, dans un souci de clarté, de retenir
l'appellation : « convention de congé de solidarité » pour l'ensemble du
présent article.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 100, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 177, le Gouvernement propose de compléter le troisième
alinéa (2°) du III de l'article 9
quater
par les mots : « et au plus
tard le 31 décembre 2006 ».
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Là encore, il s'agit d'identifier clairement le terme
du dispositif.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission des affaires sociales ?
M. Jean-Louis Lorrain.
rapporteur pour avis.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 177, accepté par la commission.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 101, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des
affaires sociales, propose de compléter,
in fine,
la deuxième phrase du
quatrième alinéa (3°) du III de l'article 9
quater
par les mots : «
d'entreprise ou, en l'absence d'un tel accord, par un accord entre le salarié
et l'employeur ».
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain
rapporteur pour avis.
Il s'agit d'un amendement rédactionnel.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 101, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 102, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des
affaires sociales, propose de supprimer la dernière phrase du quatrième alinéa
(3°) du III de l'article 9
quater.
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Il est prévu que le salarié bénéficiaire du congé
de solidarité s'engage à n'exercer aucune activité professionnelle.
A la place d'un tel engagement, très contraignant mais aussi stigmatisant, il
est préférable de s'en tenir à la suspension automatique et définitive de
l'allocation en cas de reprise d'une activité professionnelle.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
L'obligation de prendre cet engagement doit figurer
expressément dans la loi. Nul n'étant censé ignorer la loi, ce texte sera donc
porté à la connaissance du salarié concerné.
Là encore, il ne faut pas que les départs en préretraite conduisent à
accroître le travail dissimulé. Je préfère donc que cette disposition soit
maintenue, et j'émets un avis défavorable.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Je suis sensible à ce qui vient d'être dit,
monsieur le président, et je retire mon amendement.
M. le président.
L'amendement n° 102 est retiré.
Par amendement n° 103, Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des
affaires sociales, propose de rédiger comme suit le sixième alinéa (5°) du III
de l'article 9
quater :
« 5° L'allocation de congé-solidarité est versée jusqu'à la date à
laquelle le salarié remplit les conditions pour bénéficier d'une pension de
retraite à taux plein au titre de l'assurance vieillesse du régime de sécurité
sociale dont il relève ou au plus tard à l'âge de soixante-cinq ans ; ».
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Il s'agit d'un amendement rédactionnel.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 103, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 104, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des
affaires sociales, propose, à la fin du septième alinéa (6°) du III de
l'article 9
quater,
de supprimer les mots : « d'application ».
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Il s'agit là encore d'un amendement
rédactionnel.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 104, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Je suis saisi de trois amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion
commune.
Par amendement n° 198, M. Othily propose de rédiger comme suit le IV de
l'article 9
quater
:
« IV. - Les entreprises qui signent une convention s'engagent à embaucher,
dans le délai prévu par la convention-cadre qui suit le départ en
congé-solidarité d'un salarié, un demandeur d'emploi ou un bénéficiaire du RMI
âgé de moins de trente ans, en contrat à durée indéterminée. Les horaires
cumulés des salariés ayant choisi le congé-solidarité et de ceux étant entrés,
de ce fait, dans l'entreprise doivent être équilibrés. En cas de non-respect de
ces obligations la convention est dénoncée et l'entreprise doit rembourser tout
ou partie des sommes versées au salarié en congé-solidarité. »
Par amendement n° 105, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des
affaires sociales, propose de rédiger ainsi le IV de l'article
quater
:
« IV. - La convention-cadre fixe également les conditions de mise en oeuvre du
congé-solidarité dans l'entreprise.
« Elle prévoit notamment que, pour chaque salarié adhérant à la convention,
l'employeur est tenu d'embaucher un jeune âgé d'au plus trente ans sous contrat
de travail à durée indéterminée, pour une durée de travail effectif au moins
égale à celle effectuée par le salarié adhérant à la convention.
« Elle fixe aussi le délai dans lequel doit être conclu ce contrat de travail,
ce délai ne pouvant excéder six mois, ainsi que la durée pendant laquelle
l'effectif de l'entreprise, déterminé selon les modalités prévues à l'article
L. 421-2 du code du travail, ne peut être inférieur à l'effectif constaté à la
date de signature de la convention, cette durée ne pouvant être inférieure à
deux ans. »
Par amendement n° 236, MM. Larifla, Lise, Désiré et les membres du groupe
socialiste proposent :
A. - Dans le troisième alinéa (2°) du IV de l'article 9
quater,
après
les mots : « un jeune âgé d'au plus trente ans », d'insérer les mots : « ou un
bénéficiaire du dispositif prévu à l'article L. 322-4-18 du code du travail
arrivant au terme de son contrat, ».
B. - Afin de compenser les pertes de recettes résultant du A ci-dessus,
d'insérer un paragraphe additionnel après le IV de l'article 9
quater
:
« ... - Les pertes de recettes occasionnées aux organismes de sécurité sociale
par l'extension du congé-solidarité aux employeurs embauchant un bénéficiaire
du dispositif de l'article L. 322-4-18 du code du travail sont compensées par
l'augmentation à due concurrence des droits de consommation prévus aux articles
575 et 575 A du code général des impôts. »
La parole est à M. Othily, pour défendre l'amendement n° 198.
M. Georges Othily.
Le projet de loi encadre sans aucune souplesse les facultés de
congé-solidarité, notamment en raison du recours à des conventions-cadres
plutôt qu'à de seules conventions d'entreprise et de la fixation du seuil fixé
à cinquant-cinq ans, alors qu'un fort potentiel n'est fourni qu'à partir de
cinquante-deux ans.
De plus, les entreprises éligibles doivent appliquer les trente-cinq heures
hebdomadaires et elles ne peuvent plus procéder ensuite à d'éventuels
ajustements d'effectifs pendant la durée de la convention et au moins pendant
deux ans, ce qui en dissuadera beaucoup de recourir à un dispositif
contraignant.
Tout en conservant la référence à une convention-cadre, il est proposé de
fixer le seuil à cinquante-deux ans, encore que cette demande soit satisfaite,
semble-t-il, par l'amendement n° 105.
M. le président.
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis, pour défendre
l'amendement n° 105.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Cet amendement vise à assouplir les contreparties
auxquelles doivent s'engager les entreprises signant une convention de
congé-solidarité.
Nous proposons de supprimer l'obligation de réduction pour l'entreprise de la
durée du travail à trente-cinq heures hebdomadaires. Cette limite apparaît en
effet contreproductive. Les entreprises de moins de vingt salariés n'ayant
obligation de passer à trente-cinq heures qu'en 2002, cela les écarte de fait
du dispositif, alors qu'elles constituent la très grande majorité des
employeurs.
Nous introduisons par ailleurs une légère modification pour la condition de
stabilité de l'effectif, en précisant que la date du calcul n'est pas le jour
de l'embauche du dernier jeune, mais celui de la signature de la convention.
M. le président.
La parole est à M. Larifla, pour défendre l'amendement n° 236.
M. Dominique Larifla.
Le dispositif « emplois-jeunes » connaît, dans les départements d'outre-mer,
un succès très important puisqu'en moyenne le nombre de ces emplois pour mille
habitants y est trois fois plus important qu'en métropole.
Il est illusoire de penser que la totalité des postes créés dans le cadre de
ce dispositif seront pérennisés. Afin de favoriser le reclassement des jeunes
concernés, il est important que les embauches compensatrices intervenant dans
le cadre du dispositif de préretraite à cinquante-cinq ans puissent leur être
attribuées.
C'est pourquoi il est souhaitable qu'une dérogation soit prévue en matière
d'âge pour les emplois-jeunes arrivant au terme de leur contrat. S'agissant de
jeunes ayant une bonne qualification, il faut encourager dans toute la mesure
du possible leur réinsertion dans le secteur marchand.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission des affaires sociales sur les amendements n°s
198 et 236 ?
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
La commission souhaiterait connaître l'avis du
Gouvernement sur l'amendement n° 105 avant de se prononcer.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur les amendements n°s 198, 105 et 236 ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement n'est pas favorable aux amendements
n°s 198 et 105, dans la mesure où ils ne permettent pas de retenir l'exigence
de passage aux 35 heures.
Nous sommes dans une logique de partage du travail pour donner leur place aux
jeunes. Les financements de l'Etat et des collectivités locales ne peuvent
s'inscrire que dans un processus de recours à l'emploi des jeunes, que ce soit
par le départ de salariés anciens ou par l'application des 35 heures.
C'est pourquoi le Gouvernement a souhaité que cette mesure, qui représente une
charge pour l'Etat et pour les collectivités locales, soit bien associée à une
démarche de réduction du temps de travail.
En revanche, le Gouvernement est favorable à l'amendement n° 236 et il lève le
gage prévu, dans la mesure où cet amendement permet aux bénéficiaires d'un
emploi-jeune âgés de plus de trente ans d'entrer dans le dispositif d'embauche
contre un départ à la retraite.
M. le président.
Il s'agit donc de l'amendement n° 236 rectifié.
Quel est, dans ces conditions, l'avis de la commission des affaires sociales
sur les amendements n°s 198 et 236 rectifié ?
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Nous souhaiterions que M. Othily retire
l'amendement n° 198.
Toutefois, dans un souci de clarté, nous demandons que l'amendement n° 105
soit mis aux voix par priorité.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur cette demande de priorité ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
La priorité est ordonnée.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix, par priorité, l'amendement n° 105, repoussé par le
Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, les amendements n°s 198 et 236 rectifié n'ont plus d'objet.
Par amendement n° 106, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des
affaires sociales, propose, dans le deuxième alinéa du V de l'article 9
quater
, de supprimer les mots : « d'application ».
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Il s'agit d'un amendement rédactionnel.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 106, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 9
quater
, modifié.
(L'article 9
quater
est adopté.)
Articles additionnels après l'article 9
quater
M. le président.
Par amendement n° 139, M. Lauret propose, après l'article 9
quater
,
d'insérer un article additionnel ainsi rédigé :
« Le Gouvernement remet au Parlement avant le 30 juin 2001 un rapport qui
examine les conditions dans lesquelles la durée maximale d'exécution du contrat
emploi-solidarité mentionné à l'article L. 322-4-8-1 du code du travail est
portée à cent vingt mois dans les départements d'outre-mer. »
Cet amendement est-il soutenu ?...
Par amendement n° 200, M. Othily propose, d'insérer après l'article 9
quater,
un article additionnel ainsi rédigé :
« Les bois et les forêts domaniaux de l'Etat sont transférés dans le
patrimoine des collectivités guyanaises. Pour l'entretien et la gestion de ce
domaine, il est créé un office régional de la forêt dont le statut et la
composition sont fixés par décret en Conseil d'Etat. »
La parole est à M. Othily.
M. Georges Othily.
Pour permettre une meilleure gestion de la forêt guyanaise, il y a lieu de
concevoir, en concertation avec l'ONF, une nouvelle gestion dans la politique
d'aménagement de cette forêt. Il s'agit là d'un vieux problème qui, jusqu'à
présent, n'a pas encore été réglé.
Cela étant, monsieur le président, je rectifie la première phrase de cet
amendement, qui serait donc ainsi rédigée : « Les bois et les forêts domaniaux
de l'Etat peuvent être transférés dans le patrimoine des collectivités
guyanaises dans des conditions fixées par décret, dans un but de développement
économique ».
En effet, les collectivités communales peuvent favoriser le développement
économique par l'exploitation et l'aménagement de la forêt, et il peut en être
de même au niveau de la collectivité départementale et régionale, cette
ressource extrêmement importante étant susceptible de créer des emplois dans
notre pays.
M. le président.
Je suis donc saisi d'un amendement n° 200 rectifié, présenté par M. Othily, et
tendant, après l'article 9
ter
, à insérer un article additionnel ainsi
rédigé :
« Les bois et les forêts domaniaux de l'Etat peuvent être transférés dans le
patrimoine des collectivités guyanaises dans des conditions fixées par décret,
dans un but de développement économique. Pour l'entretien et la gestion de ce
domaine, il est créé un office régional de la forêt dont le statut et la
composition sont fixés par décret en Conseil d'Etat". »
Quel est l'avis de la commission ?
M. José Balarello,
rapporteur.
Favorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Un projet de loi d'orientation sur la forêt est en
cours de discussion et il sera soumis au Sénat à l'automne.
S'agissant du cas particulier de la Guyane, un groupe de travail a été mis en
place, animé par le directeur régional de l'Office national de la forêt, afin
de proposer un projet de loi ou des dispositions spécifiques à ce département.
Cette commission devrait se réunir dès le 16 juin prochain.
En conséquence, je pense qu'il n'y a pas lieu, à ce stade, d'anticiper : la
concertation est lancée et M. Othily pourra trouver satisfaction dans le cadre
de la discussion du projet de loi d'orientation sur la forêt.
Compte tenu de ces engagements, je lui demande de retirer cet amendement.
M. le président.
Monsieur Othily, l'amendement n° 200 rectifié est-il maintenu ?
M. Georges Othily.
C'est un problème que je connais très bien. J'ai d'ailleurs déposé sur ce
sujet une proposition de loi au Sénat, qui n'a pas encore été inscrite à
l'ordre du jour, puisque c'est le Gouvernement qui décide...
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Pas totalement !
M. Georges Othily.
... sauf une fois par mois, certes, mais il en est ainsi en pratique.
Par ailleurs, une commission régionale a été effectivement mise en place en
Guyane, afin de travailler sur la proposition de loi que j'ai déposée. Mais je
suis obligé de constater que l'Assemblée nationale a adopté la semaine dernière
le projet de loi d'orientation sur la forêt sans que, à aucun moment, on n'ait
parlé de la Guyane.
Comment peut-on, dans ces conditions, évoquer un projet de loi où l'on n'a pas
daigné s'occuper de la forêt guyanaise ? Il s'agissait, en fait, du
remplacement des forêts françaises après les tempêtes du mois de décembre
1999.
Dès lors, je maintiens mon amendement.
(M. Bourdin applaudit.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 200 rectifié, accepté par la commission et
repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 9
quater.
Par amendement n° 201, M. Othily propose d'insérer après l'article 9
quater
, un article additionnel ainsi rédigé :
« Les fonctionnaires dans tous les départements d'outre-mer partant à la
retraite bénéficient du montant de l'indemnité de vie chère, soit des 53 %
comme à La Réunion. »
La parole est à M. Othily.
M. Georges Othily.
Le taux sur la base duquel est assise l'indemnité de vie chère doit être, à
mon avis, identique dans tous les départements de la France d'outre-mer.
Comment peut-on accepter que seule La Réunion bénéficie du taux de 53 % alors
que, pour les autres départements d'outre-mer, ce taux est de 40 % ?
Confiant dans la très grande sagesse de notre assemblée et sachant à quel
point la France aime l'outre-mer, je souhaite que tous les départements
d'outre-mer soient traités sur un pied d'égalité, c'est-à-dire que le taux soit
identique à la Réunion, à la Martinique, à la Guadeloupe, en Guyane et -
pourquoi pas ? - bientôt à Mayotte.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. José Balarello,
rapporteur.
Défavorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement invoque l'article 40 à l'encontre de
cet amendement.
M. le président.
L'article 40 de la Constitution est-il applicable ?
M. Michel Sergent,
au nom de la commission des finances.
Il l'est, monsieur le président.
M. le président.
L'article 40 étant applicable, l'amendement n° 201 n'est pas recevable.
Par amendement n° 202, M. Othily propose d'insérer, après l'article 9
quater,
un article additionnel ainsi rédigé :
« Le taux sur la base duquel est assise l'indemnité de vie chère est identique
dans tous les départements d'outre-mer, à savoir 53 % comme à la Réunion. »
La parole est à M. Othily.
M. Georges Othily.
Là encore, on ne comprend pas que les taux sur lesquels est assise l'indemnité
de vie chère soient disparates : 53 % à la Réunion et seulement 40 % à la
Martinique, à la Guadeloupe et en Guyane.
Comme la France nous aime également, pourquoi ne pas prévoir 53 % pour tous
les départements d'outre-mer, au nom de la discrimination positive ?
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. José Balarello,
rapporteur.
Défavorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement invoque l'article 40 de la
Constitution à l'encontre de cet amendement.
M. le président.
L'article 40 de la Constitution est-il applicable ?
M. Michel Sergent,
au nom de la commission des finances.
Il l'est, monsieur le président.
M. le président.
L'article 40 étant applicable, l'amendement n° 202 n'est pas recevable.
Par amendement n° 203, M. Othily propose d'insérer, après l'article 9
quater,
un article additionnel ainsi rédigé :
« Dans le premier alinéa de l'article 199
undecies
du code général des
impôts, après les mots : "réduction d'impôt", sont insérés les mots : "de 53
%". »
La parole est à M. Othily.
M. Georges Othily.
Visiblement, on ne veut pas mettre tout le monde dans le même panier ! Le taux
de réduction de l'impôt sur le revenu est, lui aussi, différent selon les DOM.
Comme la France nous aime beaucoup, nous aimerions être imposés tous au même
taux.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. José Balarello,
rapporteur.
Défavorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement invoque l'article 40 de la
Constitution à l'encontre de cet amendement.
M. le président.
L'article 40 de la Constitution est-il applicable ?
M. Michel Sergent,
au nom de la commission des finances.
Il l'est, monsieur le président.
M. le président.
L'article 40 étant applicable, l'amendement n° 203 n'est pas recevable.
Chapitre IV
Du soutien aux investissements
Article 9
quinquies
M. le président.
« Art. 9
quinquies
. - Le Gouvernement, sur la base des travaux réalisés
par le groupe de travail qu'il a mis en place en concertation avec les acteurs
économiques des départements d'outre-mer, publiera, avant l'ouverture du débat
sur la loi de finances de l'année suivant celle de la présente loi, un rapport
détaillé sur l'évolution du dispositif d'incitation à l'investissement visant à
compléter, améliorer et prolonger le dispositif existant. »
Par amendement n° 44, M. Huchon, au nom de la commission des affaires
économiques, propose, dans cet article, de remplacer les mots : « publiera,
avant l'ouverture du débat sur la loi de finances de l'année suivant celle de
la présente loi, » par les mots : « transmettra au Parlement avant le 15
septembre 2001 ».
La parole est à M. Huchon, rapporteur pour avis.
M. Jean Huchon,
rapporteur pour avis.
Cet article additionnel introduit par l'Assemblée
nationale impose au Gouvernement de publier, avant la discussion de la loi de
finances de l'année prochaine, un rapport sur l'évolution du dispositif d'aide
à l'investissement outre-mer. Ce rapport doit formuler des propositions visant
à compléter et à améliorer le dispositif existant.
Par l'adoption de cet amendement, l'Assemblée nationale a cherché à pallier
l'absence de dispositions relatives à l'investissement outre-mer dans le projet
de loi initial, alors même que ce dernier a pour ambition, aux termes de
l'article 1er, de favoriser le développement économique des départements
d'outre-mer.
Je demande donc que le Gouvernement, qui a quelque peu fait preuve
d'immobilisme jusqu'à présent, alors que les besoins des entreprises en la
matière sont considérables dans les DOM, produise un rapport sur l'état du
dispositif d'incitation à l'investissement. Cela permettra de conforter ce
dispositif fiscal tout en l'améliorant.
Je précise également que ce rapport devra être transmis au Parlement, qui doit
être tenu informé des évolutions du système fiscal.
Je propose, enfin, d'améliorer la rédaction en précisant que la remise du
rapport au Parlement interviendra avant le 15 septembre 2001.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. José Balarello,
rapporteur.
Favorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement est défavorable à cet amendement, car
un rapport de cette nature existe déjà, comme je l'ai indiqué à l'Assemblée
nationale. Tous les ans, le ministère de l'économie, des finances et de
l'industrie publie un rapport sur la défiscalisation.
En outre, je confirme l'engagement du Gouvernement qu'un dispositif améliorant
les aides fiscales à l'investissement figurera dans le projet de loi de
finances pour 2001.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 44, accepté par la commission et repoussé par
le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 9
quinquies
, ainsi modifié.
(L'article 9
quinquies
est adopté.)
Articles additionnels après l'article 9
quinquies
M. le président.
Par amendement n° 178, le Gouvernement propose d'insérer, après l'article 9
quinquies
, un article additionnel ainsi rédigé :
« A l'article L. 1511-5 du code général des collectivités territoriales, les
mots : "agricole et industrielle" sont remplacés par les mots : "économique,
notamment en faveur de l'emploi". »
Cet amendement est affecté d'un sous-amendement n° 263, présenté par M. Hyest,
et tendant à compléter le texte proposé par l'amendement n° 178 par un alinéa
ainsi rédigé :
« Le même article est complété par les mots : "le cas échéant en dérogeant aux
conditions d'utilisation prévues pour les collectivités territoriales par les
dispositions du II de l'article 87 de la loi de finances pour 1987 (n° 86-1317)
du 31 décembre 1986". »
La parole est à M. le secrétaire d'Etat, pour défendre l'amendement n° 178.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Cet amendement prévoit un élargissement de la
procédure conventionnelle prévue en matière de développement économique et
d'emploi afin de ne pas restreindre les capacités d'intervention en faveur des
entreprises au regard du droit communautaire. Cela concerne donc les actions
des collectivités locales.
M. le président.
La parole est à M. Hyest, pour défendre le sous-amendement n° 263.
M. Jean-Jacques Hyest.
L'amendement du Gouvernement prévoit un élargissement nécessaire. Encore
faut-il que les modalités pratiques permettent, toujours dans le cadre d'une
convention avec l'Etat, de rendre le dispositif effectif.
C'est pourquoi ce sous-amendement vise à préciser les formes que peuvent
revêtir les interventions économiques des collectivités locales lorsqu'elles
agissent en faveur de l'emploi et du développement économique.
Ainsi, le dispositif est encore plus complet.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission sur l'amendement n° 178 et le sous-amendement
n° 263 ?
M. José Balarello,
rapporteur.
L'amendement a pour objet d'élargir le champ d'application de
l'article L. 1511-5 du code général des collectivités territoriales, qui permet
aux collectivités locales d'accorder des aides aux entreprises en dehors du
régime de droit commun lorsqu'elles s'associent à l'Etat dans le cadre d'une
convention.
Dans le droit actuel, cette procédure de convention est réservée aux actions
de politique agricole et industrielle. L'amendement propose de l'élargir à
toutes les actions en faveur du développement économique et de l'emploi.
Selon la rédaction proposée, cette modification aurait une portée générale et
s'appliquerait donc en métropole comme en outre-mer, alors que l'exposé des
motifs ne vise que les départements d'outre-mer.
L'extension proposée est sans doute utile, mais est-ce de bonne méthode
d'adopter une disposition de portée générale au détour d'un texte concernant
l'outre-mer ?
C'est la raison pour laquelle la commission des lois s'en remet, tant sur
l'amendement que sur le sous-amendement, à une sagesse positive.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur le sous-amendement n° 263 ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement s'en remet également à la sagesse
positive du Sénat.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix le sous-amendement n° 263, pour lequel la commission et le
Gouvernement s'en remettent à la sagesse du Sénat.
(Le sous-amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix, ainsi modifié, l'amendement n° 178, pour lequel la
commission s'en remet à la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 9
quinquies.
Par amendement n° 218, MM. Bret, Autexier, Mme Beaudeau, M. Bécart, Mmes
Bidard-Reydet, Borvo, MM. Fischer, Foucaud, Le Cam, Lefebvre, Mme Luc, MM.
Loridant, Muzeau, Ralite, Renar et Mme Terrade proposent d'insérer, après
l'article 9
quinquies
, un article additionnel ainsi rédigé :
« Dans le cadre d'un développement endogène des départements d'outre-mer, les
futures mesures d'incitation à l'investissement devront prévoir des garanties
en matière de durabilité des investissements effectués et un engagement, d'une
durée à déterminer, des investisseurs bénéficiaires de ces dispositions ».
La parole est à M. Bret.
M. Robert Bret.
Si la loi Pons, dispositif d'incitation à l'investissement, a eu des effets
pervers, elle a également permis de développer les investissements dans les
DOM.
(M. Jean Chérioux s'exclame.)
Si donc la prolongation du dispositif d'incitation à l'investissement est une
nécessité pour les DOM, qui doivent faire face à des contextes concurrentiels
particulièrement difficiles, les mesures doivent être complétées par la mise en
place de garanties dans un objectif de développement durable de ces territoires
domiens, garanties en termes de durabilité des investissements effectués et
d'engagements, d'une durée à déterminer, de la part des investisseurs
bénéficiaires.
Cela paraît indispensable si l'on veut à la fois éviter les éventuelles
spéculations et asseoir les bases d'un véritable développement endogène et
durable.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. José Balarello.
rapporteur.
La commission émet un avis défavorable. Le Gouvernement a
promis un débat sur la loi Pons lors de l'examen de la prochaine loi de
finances. La présente disposition trouvera mieux sa place dans ce débat.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement partage l'avis de la commission.
M. le président.
L'amendement est-il maintenu, monsieur Bret ?
M. Robert Bret.
Non, je le retire, monsieur le président, et je prends acte.
M. le président.
L'amendement n° 218 est retiré.
Division et articles additionnels
après l'article 9
quinquies
M. le président.
Par amendement n° 179, le Gouvernement propose d'insérer, après l'article 9
quinquies
, une division additionnelle ainsi rédigée :
« Chapitre ...
« De l'organisation des transports. »
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
C'est un amendement de coordination avec les
amendements qui vont venir en discussion immédiatement après.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission des affaires économiques ?
M. Jean Huchon,
rapporteur pour avis.
La commission des affaires économiques émet un avis
défavorable. En effet, il aurait fallu placer cette division additionnelle
avant l'article 7
bis
, qui concerne la conférence paritaire des
transports.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
M. Huchon a raison : l'article 7
bis
devrait
effectivement être placé sous l'intitulé : « De l'organisation des transports.
»
Mais comme nous ne pouvons pas revenir en arrière, je propose que nous
apportions cette correction au cours de la prochaine lecture.
M. Jean Huchon,
rapporteur pour avis.
Dans ces conditions, la commission des affaires
économiques émet un avis favorable sur l'amendement.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 179, accepté par la commission.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, une division additionnelle ainsi rédigée est insérée dans le
projet de loi, après l'article 9
quinquies
.
Je suis maintenant saisi de trois amendements présentés par le
Gouvernement.
Par amendement n° 180, le Gouvernement propose d'insérer, après l'article 9
quinquies,
un article additionnel ainsi rédigé :
« Dans les départements de la Guadeloupe, de la Martinique et de la Guyane,
par dérogation à la loi du 30 décembre 1982 modifiée d'orientation des
transports intérieurs, et aux prescriptions du chapitre Ier du livre IV de la
première partie du code général des collectivités territoriales, les effets des
conventions et des autorisations relatives aux services réguliers publics de
transport routier de personnes peuvent être prorogés par les autorités
organisatrices compétentes pour une durée ne pouvant excéder dix-huit mois à
compter de la date de promulgation de la présente loi. Dans ce délai, une loi
définira un nouveau dispositif d'organisation des transports publics terrestres
de personnes, portant en particulier sur les modalités d'attribution des
lignes, les financements et la gestion de ce service public. Cette loi
précisera également les conditions dans lesquelles s'effectuera le passage du
dispositif actuel à ce nouveau dispositif. »
Par amendement n° 181, le Gouvernement propose d'insérer, après l'article 9
quinquies,
un article additionnel ainsi rédigé :
« Le transport public fluvial en Guyane est soumis :
« 1° - aux conditions de capacités financières et professionnelles définies
par décret en Conseil d'Etat conformément aux dispositions des articles 7 et 8
de la loi du 30 décembre 1982 modifiée d'orientation des transports intérieurs
;
« 2° - à des conditions relatives aux caractéristiques techniques des
embarcations, précisées par décret en Conseil d'Etat. » Par amendement n° 183
rectifié, le Gouvernement propose d'insérer, après l'article 9
quinquies,
un article additionnel ainsi rédigé :
« I. - L'article L. 4434-3 du code général des collectivités territoriales est
ainsi modifié :
« A. - Le 2° du B est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« - à des dépenses d'investissement d'intérêt départemental autres que les
précédentes dans la limite de 10 % du montant de la dotation ».
« B. - Le C est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« - à des dépenses d'investissement d'intérêt communal autres que les
précédentes dans la limite de 10 % du montant de la dotation ».
« C. - Il est complété par un D ainsi rédigé :
« D. - Dans les départements de la Guadeloupe, de la Guyane et de la
Martinique, une partie du produit de la taxe est affectée au budget des
communes de plus de 50 000 habitants et des établissements publics de
coopération intercommunale lorsque la population de l'ensemble des communes
membres de l'établissement dépasse 50 000 habitants, ayant mis en place un
service public de transports urbains de personnes ou ayant approuvé un plan de
déplacement urbain. Elle est affectée au financement des dépenses
d'investissement et de fonctionnement des transports publics urbains et des
autres services de transports publics qui, sans être entièrement à l'intérieur
du périmètre de transports urbains, concourent à la desserte de l'agglomération
dans le cadre d'un contrat passé avec l'autorité responsable de l'organisation
des transports urbains. Elle peut également être affectée aux aides à la
modernisation de l'activité de transporteur public de personnes urbain.
« Son montant est égal à 3 % du produit total. Elle est répartie entre les
communes et les établissements publics éligibles au prorata de leur population.
»
« II. - L'article L. 4434-4 du code général des collectivités territoriales
est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« Dans les départements de la Guadeloupe, de la Guyane et de la Martinique, la
première année au cours de laquelle est affectée une part du produit de la taxe
dans les conditions prévues par le D de l'article L. 4434-3, il n'est pas fait
application des alinéas précédents. La répartition entre les parties définies
au 2° du A, au 2° du B et au C de l'article L. 4434-3 se fait alors au prorata
de leurs parts respectives de l'année précédente. »
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Ces trois amendements portent sur la question des
transports.
Le Gouvernement avait été habilité, à la suite de l'adoption d'un amendement
d'origine parlementaire, à légiférer par ordonnance jusqu'au 26 avril 2000 dans
le domaine des transports intérieurs dans les départements d'outre-mer.
Un texte a été soumis à une longue concertation puis présenté aux assemblées
locales, qui l'on repoussé. En conséquence, nous nous trouvons devant un vide
juridique.
C'est pourquoi le Gouvernement propose, tout d'abord, de prévoir une période
de dix-huit mois où sont validées les conventions et les autorisations
actuelles dans l'attente d'un nouveau dispositif qui sera fixé par la loi. Il
est très important, pour des raisons de responsabilité et de sécurité, que nous
ne nous trouvions pas dans un vide juridique à la Guadeloupe, à la Martinique
et en Guyane.
C'est l'objet de l'amendement n° 180, qui tend à déroger à la loi Sapinen
matière d'appel d'offres concernant les attributions de lignes de transports et
à maintenir la situation actuelle dans l'attente d'une législation adaptée.
L'amendement n° 181 vise à organiser le transport public fluvial en Guyane. Là
encore, il s'agit de faire face à des problèmes de responsabilité éventuelle
concernant les caractéristiques techniques des embarcations et les capacités
financières et professionnelles de ceux qui exercent cette activité.
L'amendement n° 183 rectifié donne une liberté d'usage pour 10 % de la
dotation du fonds d'investissement routier au département - cette disposition,
qui était en vigueur antérieurement, avait été supprimé - et prévoit la même
disposition pour les communes. Enfin, il prévoit une affectation de 3 % du
fonds d'investissement routier des transports, le FIRT, qui est financé par une
taxe sur l'essence, pour l'organisation des réseaux urbains de transports,
problème qui devient important, voire crucial, notamment en Martinique, à
Fort-de-France, mais aussi en Guadeloupe et en Guyane.
Je précise que la Réunion n'est pas concernée par cette dernière
disposition.
Tels sont les trois amendements relatifs aux transports qui visent à compenser
l'absence de dispositions légales pour des activités importantes au regard tant
de l'économie des départements d'outre-mer que du service rendu aux
voyageurs.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission des affaires économiques sur ces trois
amendements ?
M. Jean Huchon,
rapporteur pour avis.
La commission émet un avis favorable sur ces
amendements importants qui visent à remédier à une carence des équipements dans
les DOM.
M. Othily avait soulevé le problème de la Guyane, où, la population étant peu
nombreuse, le dispositif qui vise les villes de plus de 50 000 habitants ne
pouvait être appliqué. Peut-être conviendrait-il de prévoir une dérogation.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Monsieur Huchon, en réalité, une seule agglomération
est concernée dans chaque département. Et si Cayenne, de mémoire, a environ 30
000 habitants, l'agglomération, elle, dépasse les 50 000, et c'est à ce niveau
que se posent les questions d'organisation des transports urbains de
voyageurs.
M. José Balarello,
rapporteur.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur.
M. José Balarello,
rapporteur.
Monsieur le secrétaire d'Etat, peut-être conviendrait-il de
préciser que cette disposition s'applique non seulement aux villes mais
également aux agglomérations de plus de 50 000 habitants.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
C'est déjà dans le texte où il est écrit : « et des
établissements publics de coopération intercommunale ».
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 180, accepté par la commission.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 9
quinquies.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 181, accepté par la commission.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 9
quinquies.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 183 rectifié, accepté par la commission.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 9
quinquies.
TITRE II
DE L'ÉGALITÉ SOCIALE
ET DE LA LUTTE CONTRE L'EXCLUSION
Article 10
M. le président.
« Art. 10. - Il est créé, au chapitre II du titre Ier du livre VIII du code du
travail, un article L. 812-1 ainsi rédigé :
«
Art. L. 812-1
. - L'article L. 129-2, à l'exception de son
avant-dernier alinéa, n'est pas applicable dans les départements d'outre-mer.
Dans ces départements, il est créé un titre de travail simplifié pour assurer
la rémunération et pour la déclaration en vue du paiement des cotisations
sociales :
« - des personnes employées dans des entreprises de moins de onze salariés,
quel que soit le secteur d'activité ;
« - des personnes effectuant des travaux et services au domicile des
particuliers.
« L'activité de ces personnes est réputée être salariée.
« Lorsque l'activité s'exerce en entreprise, elle ne peut excéder pour la même
personne cent jours consécutifs ou non par année civile dans la même
entreprise.
« Le titre de travail simplifié ne peut être utilisé qu'avec l'accord du
salarié. Il se substitue à la remise du bulletin de paie prévu par l'article L.
143-3. L'entreprise doit cependant satisfaire à l'obligation visée à l'article
L. 320.
« L'employeur et le salarié qui utilisent le titre de travail simplifié sont
réputés satisfaire aux obligations mises à la charge de l'un ou l'autre par les
articles L. 122-3-1 et L. 212-4-3, ainsi qu'aux déclarations au titre de la
médecine du travail et du régime des prestations mentionnées à l'article L.
351-2.
« La rémunération portée sur le titre de travail simplifié inclut une
indemnité de congés payés dont le montant est égal à un dixième de la
rémunération hormis lorsque s'applique le régime des professions affiliées aux
caisses de compensation prévues à l'article L. 223-16.
« Les titres de travail simplifiés sont émis et délivrés par les
établissements de crédit ou par les institutions ou services énumérés à
l'article 8 de la loi n° 84-46 du 24 janvier 1984 relative à l'activité et au
contrôle des établissements de crédit, dans le cadre de la convention prévue à
l'avant-dernier alinéa de l'article L. 129-2.
« Les cotisations sociales d'origine légale ou conventionnelle imposées par la
loi dues au titre des rémunérations versées aux salariés visés au présent
article sont calculées sur une base forfaitaire réduite et font l'objet d'un
versement unique à la caisse générale de sécurité sociale.
« Par dérogation, ces cotisations peuvent être calculées, d'un commun accord
entre l'employeur et le salarié, sur les rémunérations réellement versées au
salarié.
« Les modalités de gestion et répartition de ce versement unique font l'objet
d'un accord entre les organismes concernés avant le 1er juillet 2001. A défaut
d'accord à cette date, ces modalités sont fixées par arrêté
interministériel.
« Les modalités d'application du présent article sont déterminées par décret
en Conseil d'Etat. »
Je suis saisi de deux amendements présentés par M. Jean-Louis Lorrain, au nom
de la commission des affaires sociales.
L'amendement n° 107 vise, dans le deuxième alinéa du texte présenté par
l'article 10 pour l'article L. 812-1 du code du travail, après les mots : «
dans des entreprises », insérer les mots : « ou des associations ».
L'amendement n° 108, tend à compléter
in fine
le deuxième alinéa du
texte présenté par ce même article pour l'article L. 812-1 du code du travail
par les mots : « , hormis celles pouvant utiliser le titre emploi simplifié
agricole défini à l'article 1000-6 du code rural. »
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
L'amendement n° 107 vise à étendre le champ
d'utilisation du titre de travail simplifié aux associations.
L'amendement n° 108 a pour objet d'exclure les entreprises du secteur agricole
du bénéfice du titre de travail simplifié, celles-ci pouvant déjà disposer du
titre emploi simplifié agricole, dit TESA, institué par la récente loi
d'orientation agricole.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur les amendements n°s 107 et 108 ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement n'est pas favorable à l'amendement n°
107 dans la mesure où la notion d'entreprise - je l'ai précisé à l'Assemblée
nationale et je le confirme au Sénat ; les travaux parlementaires en feront foi
- inclut bien les associations qui peuvent avoir des salariés. Cela concerne
par exemple - la question m'avait été posée outre-mer - les offices de tourisme
ou les associations de ce type.
M. le président.
Monsieur le rapporteur pour avis, l'amendement n° 107 est-il maintenu ?
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Certes, j'ai bien entendu M. le secrétaire d'Etat
confirmer que la notion d'entreprise incluait bien les associations. Mais,
s'agissant de certaines associations comptant un nombre important de salariés,
ce n'est pas toujours évident. Nous préférons le préciser et nous maintenons
donc l'amendement.
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 107, repoussé par le Gouvernement.
Je suis saisi d'une demande de scrutin public émanant de la commission des
lois.
Il va être procédé au scrutin dans les conditions réglementaires.
(Le scrutin a lieu.)
M. le président.
Personne ne demande plus à voter ?...
Le scrutin est clos.
(Il est procédé au comptage des votes.)
M. le président.
Voici le résultat du dépouillement du scrutin n°
78:
Nombre de votants | 313 |
Nombre de suffrages exprimés | 218 |
Majorité absolue des suffrages | 110 |
Pour l'adoption | 213 |
Contre | 5 |
Quel est l'avis du Gouvernement sur l'amendement n° 108 ?
M. Jean-Jack Queyranne, secrétaire d'Etat. Le Gouvernement n'est pas favorable à cet amendement, qui constitue un recul pour le monde agricole dans la mesure où le titre de travail simplifié représente une simplification plus grande et un avantage bien plus important que le titre emploi simplifié agricole. Le secteur agricole doit pouvoir bénéficier de ce dispositif.
M. le président. L'amendement est-il maintenu, monsieur le rapporteur pour avis ?
M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. Je le retire.
M. le président. L'amendement n° 108 est retiré.
Je suis saisi de deux amendements présentés par M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des affaires sociales.
L'amendement n° 109 tend à supprimer la dernière phrase du sixième alinéa du texte proposé par l'article 10 pour l'article L. 812-1 du code du travail.
L'amendement n° 110 vise, dans le septième alinéa du texte proposé par l'article 10 pour l'article L. 812-1 du code du travail, à remplacer les mots : « et L. 212-4-3 » par les mots : « , L. 212-4-3 et L. 320 ».
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, le rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. En première lecture, l'Assemblée nationale est revenue sur une disposition du projet de loi initial qui supprimait l'obligation de déclaration préalable d'embauche pour tout salarié recruté par l'intermédiaire d'un titre de travail simplifié.
Cette disposition, qui allait dans le sens d'une plus grande simplification, me paraît devoir être rétablie. C'est le sens de ces deux amendements.
On comprend volontiers le souci de l'Assemblée nationale d'éviter certaines dérives dans l'utilisation du titre de travail simplifié, mais l'utilisation de ce titre n'exonère pas l'employeur d'une inscription sur le registre unique du personnel. Cela me paraît être une garantie suffisante.
J'observe en outre que, dans le secteur agricole, le TESA est réputé satisfaire l'obligation de déclaration préalable d'embauche.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement sur les amendements n°s 109 et 110 ?
M. Jean-Jack Queyranne, secrétaire d'Etat. Le Gouvernement n'est pas favorable à ces amendements.
Il s'agit de lutter contre le travail dissimulé, la déclaration préalable permet la vérification de l'inspection du travail.
Je voudrais ajouter que, dans un des départements d'outre-mer, c'est même le syndicat des entreprises du bâtiment qui a demandé que cette disposition soit prévue afin que des entreprises ne soient pas couvertes ainsi par des titres de travail simplifié, en cas de contrôle, alors qu'elles pratiqueraient le travail dissimulé.
Je souhaite donc que la commission des affaires sociales retire ses amendements.
M. le président. Monsieur le rapporteur pour avis, les amendements n°s 109 et 110 sont-ils maintenus ?
M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. Nous ne faisions que rétablir le texte initial du Gouvernement. Cela étant, nous retirons ces amendements.
M. le président. Les amendements n°s 109 et 110 sont retirés.
Par amendement n° 111, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des affaires sociales, propose, à la fin du huitième alinéa du texte présenté par l'article 10 pour l'article L. 812-1 du code du travail, de supprimer les mots : « hormis lorsque s'applique le régime des professions affiliées aux caisses de compensation prévues à l'article L. 223-16 ».
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. L'Assemblée nationale a introduit en première lecture une disposition prévoyant que l'indemnité forfaitaire de 10 % de congés payés pour les bénéficiaires de titre de travail simplifié ne s'applique pas dans les professions où il existe une caisse de congés payés.
Cet amendement vise à supprimer cet ajout qui complexifie à l'extrême la gestion du titre de travail simplifié pour les employeurs des professions concernées.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne, secrétaire d'Etat. Cette disposition a été introduite par l'Assemblée nationale, sur l'initiative d'un député se faisant l'écho des craintes des entrepreneurs du bâtiment de voir leur caisse de congés payés dépossédée d'une partie de ses attributions par le développement dans ce secteur d'activité du titre de travail simplifié, avec un versement direct par l'employeur des congés payés. Or vous connaissez le poids et le rôle social que peut jouer la caisse des congés payés dans le secteur du bâtiment.
L'avis du Gouvernement est donc défavorable.
M. le président. Monsieur le rapporteur pour avis, l'amendement n° 111 est-il maintenu ?
M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. Je le retire, monsieur le président.
M. le président. L'amendement n° 111 est retiré.
Par amendement n° 112, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des affaires sociales, propose, après le huitième alinéa du texte présenté par l'article 10 pour l'article L. 812-1 du code du travail, d'insérer un alinéa additionnel ainsi rédigé :
« Les salariés visés au présent article ne sont pas pris en compte pour le calcul de l'effectif au sens de l'article L. 421-2. »
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis. La mise en place du titre de travail simplifié a avant tout pour vocation de permettre la régularisation du travail auparavant illégal. C'est donc sa singularisation par sa suppression.
Si l'on intègre les salariés en bénéficiant dans le calcul de l'effectif, l'utilisation du titre sera dissuasive pour les entreprises. La mesure n'aurait alors qu'une faible portée et le travail dissimulé subsisterait. Le mieux serait donc l'ennemi du bien.
Le Gouvernement l'avait bien compris car, dans le projet de loi initial, il avait inclus une telle disposition. L'Assemblée nationale l'a cependant supprimée. Cet amendement vise à la rétablir.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne, secrétaire d'Etat. Le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.
M. le président. Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 112, pour lequel le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. le président. Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 10, modifié.
(L'article 10 est adopté.)
Article additionnel après l'article 10
M. le président.
Par amendement n° 140, Mme Michaux-Chevry et les membres du groupe du
Rassemblement pour la République proposent d'insérer, après l'article 10, un
article ainsi rédigé :
« I. - Il est créé dans le chapitre II du titre III du livre VIII du code du
travail une section 7 intitulée :
« Section 7. - Aide aux emplois de service.
«
Art. L. 832-6. -
Dans les départements d'outre-mer et la collectivité
territoriale de Saint-Pierre-et-Miquelon, les personnes physiques qui, sur leur
lieu de résidence, embauchent pour l'exécution de tâches domestiques des
bénéficiaires du revenu minimum d'insertion, bénéficient d'une exonération
égale à 100 % des cotisations à la charge de l'employeur dues au titre des
assurances sociales, des accidents du travail et des allocations familiales.
« Bénéficient de la même exonération les associations agréées par l'Etat
visées aux articles L. 128 et L. 129-1, lorsque les travailleurs mis à la
disposition des seules personnes physiques par ces associations sont des
bénéficiaires du revenu minimum d'insertion.
« Sans préjudice de l'application des dispositions de l'article 199
sexdecies
du code général des impôts, l'exonération prévue aux deux
alinéas précédents est accordée pendant une durée de deux ans ; elle porte sur
la partie des rémunérations des salariés n'excédant pas le salaire minimum de
croissance.
« Les contrats de travail à durée déterminée ou indéterminée conclus en
application du présent article ont une durée minimum hebdomadaire de vingt
heures.
« Un décret en Conseil d'Etat détermine les modalités d'application du présent
article. »
« II. - Les pertes de recettes résultant du I sont compensées à due
concurrence par l'institution d'une cotisation additionnelle aux droits visés à
l'article 575 A du code général des impôts affectée aux régimes de sécurité
sociale. »
La parole est à M. Reux.
M. Victor Reux.
Dans les départements d'outre-mer, une longue tradition d'emploi de personnel
de maison justifie que des mesures incitatives propres puissent faciliter
l'embauche de bénéficiaires du revenu minimum d'insertion dans ce secteur. Le
dispositif proposé crée ainsi les conditions d'un développement du secteur des
emplois de service, parallèlement aux tâches d'utilité sociale auxquelles
l'agence d'insertion emploiera les allocataires du revenu minimum
d'insertion.
Ne sont visés par ce dispositif que les contrats de travail dont la durée
minimum hebdomadaire est de vingt heures. Ces contrats, qui intéressent les
seuls bénéficiaires du revenu minimum d'insertion, sont passés directement avec
les particuliers ou par l'intermédiaire des associations agréées par l'Etat
prévues aux articles L. 128 et L. 129-1 du code du travail. Ils ouvrent droit à
une exonération des cotisations à la charge de l'employeur dues au titre des
assurances sociales, des accidents du travail et des allocations familiales.
Cette exonération est d'autant plus incitative qu'elle se combine, dans les
seuls départements d'outre-mer, avec la réduction de l'impôt sur le revenu dont
bénéficient déjà, selon l'article 199
sexdecies
du code général des
impôts, les contribuables qui utilisent les services d'un employé de maison.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission des affaires sociales ?
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Nous aimerions connaître l'avis du Gouvernement
parce qu'il nous semble que cette proposition, qui est d'ailleurs fort
intéressante, est satisfaite par l'article 2.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement des affaires sociales ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Je confirme que ces dispositions, qui marquent pour
l'outre-mer le souhait de voir déclarés les emplois de service, sont déjà
couvertes par l'article 2 et le titre de travail simplifié que nous venons
d'adopter. De l'avis du Gouvernement, cet amendement est en retrait par rapport
aux textes qui viennent d'être adoptés.
Le Gouvernement est donc défavorable à l'amendement, non pour des raisons de
principe, mais parce que les modalités qu'il prévoit sont trop restrictives.
M. le président.
Monsieur Reux, l'amendement n° 140 est-il maintenu ?
M. Victor Reux.
Je le retire, monsieur le président.
M. le président.
L'amendement n° 140 est retiré.
Article 11
M. le président.
« Art. 11. - Au terme d'un délai de trois ans à compter de la publication de
la présente loi, le revenu minimum d'insertion défini à l'article 3 de la loi
n° 88-1088 du 1er décembre 1988 relative au revenu minimum d'insertion est
versé dans les mêmes conditions dans les départements d'outre-mer et les
départements métropolitains.
« Un décret en Conseil d'Etat fixe les modalités permettant d'aligner dans le
délai indiqué ci-dessus le montant du revenu minimum d'insertion versé dans les
départements d'outre-mer sur celui de la métropole. »
Je suis saisi de deux amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion
commune.
Par amendement n° 2, MM. Payet et Vergès proposent de rédiger ainsi l'article
11 :
« I. - A la promulgation de la présente loi, le revenu minimum d'insertion
défini à l'article 3 de la loi n° 88-1088 du 1er décembre 1988 sera versé dans
les mêmes conditions dans les départements d'outre-mer et les départements
métropolitains ».
« II. - La perte de recettes pour l'Etat résultant du I est compensée, à due
concurrence, par la création d'une taxe additionnelle aux droits prévus par les
articles 575 et 575 A du code général des impôts. »
Par amendement n° 219, MM. Bret, Autexier, Mme Beaudeau, M. Bécart, Mmes
Bidard-Reydet et Borvo, MM. Fischer, Foucaud, Le Cam, Lefebvre, Mme Luc, MM.
Loridant, Muzeau, Ralite, Renar et Mme Terrade proposent de rédiger ainsi
l'article 11 :
« I. - A la promulgation de la présente loi, le revenu minimum d'insertion
défini à l'article 3 de la loi n° 88-1088 du 1er décembre 1988 sera versé dans
les mêmes conditions dans les départements d'outre-mer et les départements
métropolitains ».
« II. - La perte de recettes résultant pour l'Etat de l'anticipation de la
date de versement dans les mêmes conditions du revenu minimum d'insertion dans
les départements d'outre-mer et les départements métropolitains est compensée,
à due concurrence, par le relèvement des deux dernières tranches de l'impôt sur
le revenu prévu à l'article 187 du code général des impôts. »
La parole est à M. Payet, pour présenter l'amendement n° 2.
M. Lylian Payet.
Il s'agit tout simplement d'appliquer dès la promulgation de la loi le droit
commun dans les DOM et de verser aux RMIstes « domiens » un revenu minimum
d'insertion aligné sur celui de la métropole pour respecter le principe
fondamental de l'égalité sociale.
M. le président.
La parole est à M. Bret, pour défendre l'amendement n° 219.
M. Robert Bret.
Même amendement, mêmes arguments.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission des affaires sociales sur les amendements n°s
2 et 219 ?
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Dès le départ, nous avons dit, monsieur le
secrétaire d'Etat, que nous n'étions pas pour le « toujours plus ». Dès lors,
même si nous sommes très sensibles aux préoccupations exprimés dans ces
amendements, nous pensons que le passage de trois à cinq ans constituait déjà
un progrès très positif.
Nous avons donc émis un avis défavorable sur ces deux amendements.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
J'ai dit que le Gouvernement avait introduit le
principe de l'égalité du RMI dans un délai de trois ans et non pas dans trois
ans : il s'agit donc d'un alignement progressif.
Nous prenons en compte les nécessités d'égalité sociale, souhait qui est
exprimé par nos compatriotes d'outre-mer, en particulier à la Réunion. En même
temps, nous souhaitons que le dispositif de retour à l'emploi prenne son plein
effet. C'est pour cela que l'alignement sur trois ans a été prévu.
J'ajoute que ces dispositions relèvent de l'article 40 de la Constitution,
puisqu'elles tendent à une aggravation des charges. J'attends, sur ce point,
l'opinion de la commission des finances.
M. le président.
Monsieur Sergent, l'article 40 de la Constitution est-il applicable?
M. Michel Sergent,
au nom de la commission des finances.
Il l'est, monsieur le président,
sur les deux amendements.
M. le président.
L'article 40 étant applicable, les amendements n°s 2 et 219 ne sont pas
recevables.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 11.
(L'article 11 est adopté.)
Articles additionnels après l'article 11
M. le président.
Par amendement n° 113 rectifié, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission
des affaires sociales, propose d'insérer, après l'article 11, un article
additionnel ainsi rédigé :
« I. - A compter de la publication de la présente loi, la charge
supplémentaire, résultant de l'article 11, que supportent les départements
d'outre-mer au titre des actions d'insertion prévues à l'article 38 de la loi
n° 88-1088 du 1er décembre 1988 précitée est compensée par une majoration de la
dotation globale de fonctionnement.
« II. - La perte de recettes pour l'Etat résultant du I est compensée à due
concurrence par la création d'une taxe additionnelle aux droits prévus aux
articles 575 et 575 A du code général des impôts. »
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
L'alignement du RMI aura pour conséquence mécanique
d'accroître le nombre de ses bénéficiaires et, par conséquent, le montant des
crédits d'insertion au titre du programme départemental d'insertion. Cette
charge supplémentaire sera lourde pour les conseils généraux, dont la situation
financière est parfois fragile. Par ailleurs, elle pourrait être comprise entre
50 millions et 100 millions de francs.
Cet amendement vise donc à prendre en compte cette contrainte en prévoyant que
les charges supplémentaires seront compensées par une majoration de la DGF.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Une majoration de la DGF grèverait le budget du
ministère de l'intérieur. En conséquence, j'invoque l'article 40 à l'encontre
de cet amendement.
M. le président.
L'article 40 de la Constitution est-il applicable?
M. Michel Sergent,
au nom de la commission des finances.
La commission des finances ne
partage pas l'analyse de M. le secrétaire d'Etat. L'article 40 n'est pas
applicable, en l'occurrence.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Je précise simplement qu'il s'agit de prélèvements
sur recettes.
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 113 rectifié, repoussé par le
Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 11.
Par amendement n° 141, M. Lauret et les membres du groupe du Rassemblement
pour la République proposent d'insérer, après l'article 11, un article
additionnel ainsi rédigé :
« Au terme d'un délai de trois ans, le crédit du chapitre individualisé du
budget des départements d'outre-mer mentionné à l'article 38 de la loi 88-1088
du 1er décembre 1988 relative au revenu minimum d'insertion évolue sur la base
du crédit de l'année précédente selon un indice de progression égal à l'indice
de progression de la dotation globale de fonctionnement des départements
mentionnée aux articles L. 2334-1 et suivants du code général des collectivités
territoriales. »
La parole est à M. Lauret.
M. Edmond Lauret.
Compte tenu du vote qui vient d'intervenir, je retire cet amendement.
M. le président.
L'amendement n° 141 est retiré.
Article 12
M. le président.
« Art. 12. - La loi n° 88-1088 du 1er décembre 1988 précitée est ainsi
modifiée :
« 1° A l'article 17-1, les mots : "au titre des articles 13, 14 ou 16" sont
remplacés par les mots : "au titre des articles 13, 14, 16 ou 42-13" ;
« 2° Le chapitre IV du titre III est ainsi modifié :
«
a)
Après l'article 42-7, il est inséré un article 42-7-1 ainsi rédigé
:
«
Art. 42-7-1
. - Les articles 42-1 et 42-2 ne sont pas applicables
dans les départements d'outre-mer. Les agences d'insertion exercent les
missions dévolues aux commissions locales d'insertion.
« Les contrats d'insertion sont signés par le directeur de l'agence ou son
représentant par délégation, y compris dans des services publics ou organismes
conventionnés à cet effet.
« Le programme local d'insertion est élaboré par l'agence d'insertion en
partenariat avec la commune ou le groupement de communes concerné, et en
cohérence avec le plan départemental d'insertion. Les organisations
socioprofessionnelles et les associations d'insertion de la commune peuvent
être associées à l'élaboration du programme local d'insertion.
« Ce programme local est approuvé par le conseil municipal ou l'organe
délibérant du groupement de communes, et signé par le maire ou le président du
groupement, et par le directeur de l'agence d'insertion. »
«
b)
Après l'article 42-10, sont insérés les articles 42-11, 42-12 et
42-13 ainsi rédigés :
«
Art. 42-11
. - Par dérogation à l'article 12, dans les départements
d'outre-mer, la demande d'allocation du revenu d'insertion est déposée auprès
de la caisse d'allocations familiales, ou d'un organisme sans but lucratif
agréé par le représentant de l'Etat dans des conditions fixées par décret.
« La caisse ou l'organisme assure l'instruction administrative du dossier pour
le compte de l'Etat.
« L'instruction sociale du dossier est effectuée par l'agence d'insertion,
saisie sans délai de toute ouverture de droit. L'agence assume également la
responsabilité de l'élaboration du contrat d'insertion mentionné à l'article
42-4 et en suit la mise en oeuvre. Elle peut conventionner à cet effet des
organismes investis d'une mission de service public ou sans but lucratif.
«
Art. 42-12
. - Dès le dépôt de la demande, l'intéressé est informé,
par la caisse ou l'organisme mentionné au premier alinéa de l'article 42-11, de
la démarche d'insertion dans laquelle il a l'obligation de s'engager aux termes
de l'article 2, des conditions de suspension ou de radiation du revenu minimum
d'insertion, ainsi que des sanctions pénales, en cas de manquement à ses
obligations ou de fraude.
«
Art. 42-13
. - Par dérogation aux articles 13 et 14, le représentant
de l'Etat suspend le versement de l'allocation dans les cas suivants :
«
a)
Lorsque l'intéressé ne s'engage pas dans la démarche d'insertion,
notamment en vue de signer le contrat d'insertion, ou son renouvellement, ou
encore ne s'engage pas dans sa mise en oeuvre ; l'absence à deux convocations
consécutives sans motif grave entraîne la suspension de l'allocation ;
«
b)
Lorsque des éléments ou informations font apparaître que les
revenus déclarés sont inexacts ou que l'intéressé exerce une activité
professionnelle.
« Lorsque l'allocation est suspendue, le représentant de l'Etat fait convoquer
l'intéressé en vue d'un entretien dans un délai maximum de deux mois, à compter
de la suspension. Celui-ci peut se faire assister par la personne de son
choix.
« A l'issue de cet entretien, le représentant de l'Etat peut soit lever la
suspension, soit la maintenir, soit mettre fin au droit au versement de
l'allocation.
« La suspension est levée lorsqu'un contrat d'insertion est effectivement mis
en oeuvre. »
Par amendement n° 237, Mme Derycke, MM. Lise, Larifla, Désiré, Badinter et les
membres du groupe socialiste proposent, après la première phrase du troisième
alinéa du texte présenté par le a) du 2° de cet article pour l'article 42-7-1
de la loi n° 88-1088 du 1er décembre 1998, d'insérer une phrase ainsi rédigée :
« Celui-ci doit tenir compte de la proportion de femmes bénéficiaires du revenu
minimum d'insertion. »
La parole est à M. Lise.
M. Claude Lise.
Cet amendement vise à préciser que le programme local d'insertion doit tenir
compte de la proportion de femmes bénéficiaires du RMI.
L'esprit qui préside à cet amendement est le même que celui qui a animé ceux
que nous avons présentés précédemment aux articles 8 et 9.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission des affaires sociales ?
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Avis défavorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 237, repoussé par la commission et accepté
par le Gouvernement.
(L'amendement n'est pas adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 114, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des
affaires sociales, propose de rédiger comme suit la seconde phrase du troisième
alinéa du texte présenté par le a) du 2° de l'article 12 pour l'article 42-7-1
de la loi n° 88-1088 du 1er décembre 1998 relative au revenu minimum
d'insertion :
« Les représentants du système éducatif, d'institutions, d'entreprises,
d'organismes ou d'associations intervenant dans le domaine économique et social
ou dans celui de la formation dans le ressort territorial du programme local
d'insertion peuvent être associés à son élaboration. »
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
La phrase que cet amendement vise à modifier a été
introduite en première lecture à l'Assemblée nationale. Elle prévoit que les
organisations socio-professionnelles et les associations d'insertion de la
commune peuvent être associées à l'élaboration du programme local
d'insertion.
Par cet amendement, la commission des affaires sociales vous propose d'en
revoir la rédaction sans en bouleverser le sens. Cette nouvelle rédaction est
d'ailleurs inspirée par l'actuel article 42-2 de la loi du 1er décembre
1988.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement s'en remet à la sagesse de la Haute
Assemblée.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 114, pour lequel le Gouvernement s'en remet à
la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 12, ainsi modifié.
(L'article 12 est adopté.)
Article 12
bis
M. le président.
« Art. 12
bis.
- Dans un délai de trois mois suivant la promulgation de
la présente loi, le Gouvernement présentera un décret modifiant le décret n°
53-1266 du 22 décembre 1953 portant aménagement du régime de rémunération des
fonctionnaires de l'Etat en service dans les départements d'outre-mer et visant
à supprimer le titre Ier dudit décret. »
Sur l'article, la parole est à M. Lauret.
M. Edmond Lauret.
A l'Assemblée nationale, nos collègues députés ont décidé de proposer au
Gouvernement la suppression par décret de la prime d'éloignement des
fonctionnaires. Je souhaiterais formuler deux remarques.
Tout d'abord, lorsqu'on avait entamé cette discussion sous l'ancien
gouvernement, il était question de réaffecter cette somme - 400 millions de
francs - dans l'économie locale, notamment pour créer des postes d'enseignants
parce que, outre-mer, en particulier à la Réunion, nous connaissons des retards
très importants. Je note qu'on propose au Sénat de supprimer cette prime
d'éloignement, mais
quid
des 400 millions de francs ?
Ensuite, je voudrais faire remarquer au Gouvernement qu'il est peut-être
dangereux de supprimer brutalement cette prime. En disant cela, je pense
notamment aux enseignants des universités, aux praticiens hospitaliers, aux
enseignants qui travaillent dans la forêt guyanaise, car nous risquons de
connaître des problèmes quant à la qualité du travail des fonctionnaires.
(M. Bourdin applaudit.)
M. le président.
Par amendement n° 204, M. Othily propose de rédiger comme suit cet article
:
« Les indemnités d'installation et d'éloignement versées aux fonctionnaires
civils et militaires affectés outre-mer sont supprimées.
« Est créé un fonds d'aménagement du territoire et des infrastructures dont
les modalités de versement aux collectivités d'outre-mer ainsi que la
composition de son comité directeur sont fixées en Conseil d'Etat.
« Le montant des sommes affectées à ces indemnités au titre de l'année 2000
est transféré au fonds d'aménagement du territoire et des infrastructures afin
de combler les retards de développement.
« Pour l'année 2001, les sommes versées au fonds d'aménagement du territoire
et des infrastructures sont calculées sur la base de l'enveloppe établie pour
l'année 2000 indexée sur le taux de l'inflation. Pour les années postérieures,
l'enveloppe retenue est celle arrêtée l'année précédente majorée du taux de
l'inflation. »
La parole est à M. Othily.
M. Georges Othily.
Les qualités professionnelles des Guyanais, des Martiniquais, des
Guadeloupéens et des Réunionnais sont équivalentes à celles des Français de
l'hexagone.
Il ne s'agit pas de faire jouer une quelconque préférence locale. Un
inspecteur divisionnaire de la Poste et des télécommunications originaire des
DOM ne doit pas figurer sur une liste d'attente pour permettre à un
fonctionnaire métropolitain de payer le pavillon qu'il s'est acheté avec sa
prime d'installation ou sa prime d'éloignement pour sa retraite. Moi, je dis
non à de telles pratiques, je dis qu'il faut supprimer cette prime
d'éloignement qui avait un sens autrefois, mais qui n'en a plus aujourd'hui en
raison de l'évolution des moyens de transports.
La première fois que mon père, qui était magistrat, a été affecté en
métropole, c'était à Angoulême, il nous a fallu faire pratiquement trois
semaines en bateau ; ensuite, il a été nommé à la Réunion et il y a eu
plusieurs mois de voyage. A l'époque, la prime d'éloignement se justifiait.
Aujourd'hui, non.
Par ailleurs, il faut que le Gouvernement s'engage à nous dire aujourd'hui ce
qu'il va faire des sommes ainsi économisées.
Pour notre part, nous proposons qu'un fonds spécial soit créé afin de
rattraper le retard que l'outre-mer a pris depuis 365 ans.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. José Balarello,
rapporteur.
La commission des lois, après un très large débat, a émis un
avis défavorable sur l'amendement n° 204, présenté par M. Othily.
Si cet amendement est rejeté, nous en resterons au texte adopté par
l'Assemblée nationale, qui est ainsi rédigé : « Dans un délai de trois mois
suivant la promulgation de la présente loi, le Gouvernement présentera un
décret modifiant le décret n° 52-1266 du 22 décembre 1953 portant aménagement
du régime de rémunérations des fonctionnaires de l'Etat en service dans les
départements d'outre-mer et visant à supprimer le titre Ier. »
Monsieur Othily, la commission des lois a émis un avis défavorable non sur la
suppression de la prime d'éloignement, mais sur l'affectation des crédits qui y
sont affectés.
La première année, le fonds sera approvisionné mais, les années suivantes,
cette prime d'éloignement tendrait à zéro. C'est la raison pour laquelle, fort
astucieusement, - mais je vous connais suffisamment pour ne pas m'en étonner -
vous avez prévu : « Pour l'année 2001, les sommes versées au fonds
d'aménagement du territoire et des infrastructures sont calculées sur la base
de l'enveloppe établie pour l'année 2000 indexée sur le taux de l'inflation.
Pour les années postérieures, l'enveloppe retenue est celle arrêtée l'année
précédente majorée du taux de l'inflation. »
En réalité, ce processus n'a rien à voir avec la prime d'éloignement. C'est la
raison pour laquelle la commission des lois a émis un avis défavorable sur
votre amendement.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement est défavorable à l'amendement n° 204,
qui va à l'encontre de l'ordonnance de 1959, laquelle régit les finances
publiques. En effet, il crée un principe d'affectation, alors que les finances
publiques et le budget de l'Etat répondent au principe de non-affectation.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 204.
M. Georges Othily.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Othily.
M. Georges Othily.
Monsieur le président, je souhaite rectifier mon amendement pour revenir non
sur la suppression des indemnités, mais sur l'affectation des sommes en
question et laisser ce soin au Gouvernement, en précisant simplement qu'un
décret en Conseil d'Etat déterminera les possibilités d'affectation ou
d'utilisation des crédits ainsi disponibles. Rien ne s'oppose à cela !
M. José Balarello,
rapporteur.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur.
M. José Balarello,
rapporteur.
Une telle rectification ne modifierait pas l'avis de la
commission, qui est défavorable à l'amendement dans sa totalité.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Nous opposons à cet amendement, rectifié ou non,
l'article 40 de la Constitution, c'est évident !
M. Jean-Jacques Hyest.
Eh oui !
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Cet amendement est en effet contraire aux principes
fondamentaux des finances publiques, qui sont codifiés par l'ordonnance de
1959.
Le principe de non-affectation fait que l'on ne peut pas supprimer des
dispositions et affecter les ressources ainsi dégagées. Sinon, il n'y aurait
plus de budget de l'Etat !
M. Georges Othily.
Alors, que faire ?
M. le président.
L'article 40 de la Constitution est-il applicable ?
M. Michel Sergent,
au nom de la commission des finances.
Il l'est, monsieur le président.
M. le président.
L'article 40 étant applicable, l'amendement n° 204 n'est pas recevable.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 12
bis.
(L'article 12
bis
est adopté.)
Articles additionnels après l'article 12
bis
M. le président.
Par amendement n° 205, M. Othily propose d'insérer, après l'article 12
bis,
un article additionnel ainsi rédigé :
« L'article L. 755-10 du code de la sécurité sociale est ainsi rédigé :
«
Art. L. 755-10.
- Dans les départements mentionnés à l'article L.
755-1, la charge et le service des prestations familiales dues aux personnels
de l'Etat, des collectivités locales et de leurs établissements publics sont
assumés par les caisses d'allocations familiales dans les mêmes conditions que
celles fixées pour les autres ressortissants et ce, à compter du 1er septembre
2000. »
La parole est à M. Othily.
M. Georges Othily.
Il existe des dispositions spécifiques à l'outre-mer qui aboutissent à ce que
les fonctionnaires des collectivités locales ne bénéficient pas des prestations
familiales de droit commun. Cela se traduit, pour ces catégories, par un régime
de prestations familiales inférieur à celui des autres salariés d'environ 10 %,
à l'absence de droit aux allocations de logement et à l'action sociale des
caisses d'allocations familiales. C'est d'autant plus injuste que certains de
ces fonctionnaires touchent à peu près le même salaire que les personnes qui
bénéficient de ces prestations.
De plus, il existe une inégalité flagrante au sein même des collectivités
puisque les agents qui ne sont pas dans une situation statutaire, situation
courante chez nous, restent attachés aux avantages servis par les caisses
d'allocations familiales.
Cette situation rend, par ailleurs, la gestion des prestations familiales plus
complexe : les prestations familiales des fonctionnaires locaux sont gérées par
leur collectivité de rattachement, dont ce n'est pas le métier originel, et
cela oblige la caisse d'allocations familiales à mener des contrôles afin
d'éviter des doubles paiements.
Ce constat n'est pas nouveau puisqu'il a fait l'objet de débats précis lors
des assemblées régionales des caisses d'allocations familiales d'outre-mer en
novembre 1995 et 1997. Les délibérations prises dans le sens d'un rattachement
des fonctionnaires des collectivités locales à la caisse d'allocations
familiales prises par les conseils d'administration des caisses d'allocations
familiales de la Réunion et de la Guadeloupe avaient été cassées par le
ministère de l'emploi et de la solidarité.
Le motif d'annulation invoqué par le ministère repose sur les dispositions de
l'article R. 513-1 du code de la sécurité sociale qui n'ont pas été rendues
applicables aux départements d'outre-mer en raison de l'existence, dans ces
départements, de plusieurs régimes de prestations familiales ayant notamment
des modalités de financement distinctes. Ainsi, les prestations familiales
versées aux fonctionnaires de l'Etat résidant dans ces départements sont
financées sur le budget de l'Etat en vertu de l'article L. 755-10 du code de la
sécurité sociale.
Le présent amendement tend donc à modifier l'article L. 755-10 du code de la
sécurité sociale, afin de rétablir une véritable égalité dans les départements
d'outre-mer.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission des affaires sociales ?
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
La commission est défavorable à cet amendement.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement est également défavorable à cet
amendement.
Monsieur Othily, partout en France, sur le territoire métropolitain comme
outre-mer, les prestations sociales aux fonctionnaires de l'Etat sont gérées
par l'Etat et non pas par les caisses d'allocations familiales. Ces compétences
ne peuvent donc pas être transférées, sauf évidemment par suite d'une
modification législative, mais alors la cohérence de la fonction publique
d'Etat ne serait plus assurée.
M. le président.
Monsieur Othily, maintenez-vous votre amendement ?
M. Georges Othily.
Oui, monsieur le président.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 205, repoussé par la commission et par le
Gouvernement.
(L'amendement n'est pas adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 238 rectifié, MM. Lise, Larifla, Désiré et les membres du
groupe socialiste proposent d'insérer, après l'article 12
bis,
un
article additionnel ainsi rédigé :
« Après l'article 42-13 de la loi n° 88-1088 du 1er décembre 1988 précitée, il
est inséré un article additionnel ainsi rédigé :
«
Art. ....
- Par convention entre l'Etat et le conseil général, est
mis en place à compter du 1er janvier 2001 un revenu de solidarité en faveur
des bénéficiaires du revenu minimum d'insertion âgés d'au moins cinquante ans
qui s'engagent à quitter définitivement le marché du travail et de l'insertion,
après avoir été depuis deux ans au moins au RMI.
« Le montant du revenu de solidarité est fixé par décret.
« Le revenu de solidarité est versé à un seul membre du foyer, et jusqu'à ce
que l'intéressé bénéficie d'une retraite à taux plein, et au plus tard à
soixante-cinq ans.
« Le financement du revenu de solidarité est assuré par l'Etat, qui participe
à hauteur de l'allocation moyenne versée dans les départements d'outre-mer au
titre du revenu minimum d'insertion, et par le conseil général concerné pour le
complément. Les dépenses du conseil général sont prélevées sur le crédit prévu
à l'article 38.
« Un décret en Conseil d'Etat précise en tant que de besoin les modalités
d'application du présent article. »
La parole est à M. Lise.
M. Claude Lise.
Comme vous le savez, les départements d'outre-mer sont malheureusement
caractérisés par un nombre très important de bénéficiaires du RMI. Il faut
savoir que 22 000 d'entre eux sont âgés de plus de cinquante ans et que près de
5 000 ont plus de soixante ans. Plus de 6 500 sont RMIstes depuis que la loi a
été votée, c'est-à-dire depuis plus de dix ans, et 8 000 autres le sont depuis
plus de cinq ans.
Beaucoup de ces RMIstes ont commencé à travailler très jeunes, notamment dans
des secteurs éprouvants, comme le bâtiment et les travaux publics. Pour nombre
d'entre eux, il est donc tout à fait illusoire d'envisager un retour à
l'emploi.
Par ailleurs, ils occupent souvent une partie des possibilités d'insertion -
je pense aux contrats d'insertion par l'activité qui ont été créés par la loi
de 1994 - qui seraient beaucoup plus utilement offertes à un public plus
jeune.
Nous proposons donc un dispositif analogue à une préretraite, à partir de
cinquante ans, pour les bénéficiaires du RMI depuis plus de deux ans.
La situation matérielle de ces personnes serait sensiblement améliorée
puisqu'elles pourraient percevoir 2 700 francs par mois au lieu de 1 800 francs
actuellement.
En outre, le coût d'un tel dispositif serait nul, l'Etat apportant le montant
l'allocation versé et le conseil général le solde, financé sur les crédits
d'insertion du RMI.
Les difficultés des conseils généraux ayant été évoquées tout à l'heure, je
signale qu'en réduisant le nombre de RMIstes grâce à un tel dispositif on
soulagerait d'autant les crédits sociaux inscrits au budget des départements
!
M. le président.
Quel est l'avis de la commission des affaires sociales ?
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
La commission est défavorable à cet amendement.
Elle craint, en effet, que ce dispositif non seulement ne favorise le travail
dissimulé - nous ne nous faisons aucune illusion sur ce point -, mais encore
n'incite pas à un retour à l'activité.
Si le RMI est parfois utilisé comme complément de ressources, l'objectif
initial du législateur n'était pas celui-ci ; il était de faciliter
l'insertion, tout en sachant qu'à partir d'un certain âge c'est illusoire.
Enfin, si cet amendement a aussi pour objet de maîtriser l'évolution des
crédits d'insertion départementaux, il est d'ores et déjà satisfait par
l'amendement n° 113 rectifié de la commission des affaires sociales.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Cet amendement, qui est déposé par M. Lise, président
du conseil général de la Martinique, et qui reprend une proposition du rapport
Fragonard, a pour objet d'instituer, pour les bénéficiares du RMI âgés de plus
de cinquante ans, un dispositif que l'on pourrait qualifier de système de
préretraite.
Comme M. Lorrain vient de le dire, on peut craindre, les dispositifs
d'insertion disparaissant au-delà de cinquante ans, une clause d'automaticité
en quelque sorte.
Cela étant, on voit bien l'intérêt d'une telle mesure. C'est pourquoi le
Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 238 rectifié, repoussé par la commission et
pour lequel le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 12
bis.
4
NOMINATION D'UN MEMBRE
D'UNE DÉLÉGATION PARLEMENTAIRE
M. le président.
Je rappelle au Sénat que le groupe du Rassemblement pour la République a
présenté une candidature pour la délégation du Sénat pour la planification.
Cette candidature n'a fait l'objet d'aucune opposition.
En conséquence, elle est ratifiée et je proclame M. Alain Hethener membre de
la délégation du Sénat pour la planification.
Mes chers collègues, nous allons maintenant interrompre nos travaux ; nous les
reprendrons à vingt et une heures trente.
La séance est suspendue.
(La séance, suspendue à dix-neuf heures vingt-cinq, est reprise à vingt et une
heures trente, sous la présidence de M. Paul Girod.)
PRÉSIDENCE DE M. PAUL GIROD
vice-président
M. le président. La séance est reprise.
5
LOI D'ORIENTATION POUR L'OUTRE-MER
Suite de la discussion d'un projet de loi
déclaré d'urgence
M. le président.
Nous reprenons la discussion du projet de loi, adopté par l'Assemblée
nationale, après déclaration d'urgence, d'orientation pour l'outre-mer.
Dans la discussion des articles, nous en sommes parvenus à l'article 13.
Article 13
M. le président.
« Art. 13. - Au chapitre II du titre III du livre VIII du code du travail, il
est créé une section 7 ainsi rédigée :
« Section 7.
« Aide à la réinsertion professionnelle.
«
Art. L. 832-8
. - Dans les départements d'outre-mer, les
bénéficiaires du revenu minimum d'insertion, de l'allocation de solidarité
spécifique ou de l'allocation de parent isolé bénéficient, à leur demande,
d'une allocation de retour à l'activité pour leur réinsertion dans une activité
professionnelle salariée ou indépendante, dans les conditions suivantes :
« 1° L'allocation de retour à l'activité est versée par l'Etat soit lorsque
l'intéressé crée ou reprend une entreprise, soit lorsqu'il effectue des
activités au domicile de particuliers ou en entreprise ;
« 2° La durée de versement, les modalités et le montant de l'allocation sont
définis par décret en Conseil d'Etat. Son montant évolue comme le revenu
minimum d'insertion en métropole et sa gestion est confiée à la caisse générale
de sécurité sociale ;
« 3° L'allocation n'est pas cumulable avec une autre aide à l'emploi, à
l'exception des exonérations de cotisations patronales en cas d'embauche en
contrat de travail ordinaire, des contrats d'accès à l'emploi, des aides
perçues en application de l'article L. 351-24, et de l'avantage prévu à
l'article L. 812-1 en matière de calcul des cotisations sociales ;
« 4° L'accès à cette allocation met fin de plein droit au bénéfice du revenu
minimum d'insertion, de l'allocation de solidarité spécifique ou de
l'allocation de parent isolé.
« Les modalités d'application du présent article sont déterminées par décret
en Conseil d'Etat. »
Par amendement n° 115, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des
affaires sociales, propose, dans le premier alinéa du texte présenté par cet
article pour l'article L. 832-8 du code du travail, après les mots : « de
l'allocation de solidarité spécifique », d'insérer les mots : « , de
l'allocation de veuvage. »
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis de la commission des affaires sociales.
Cet
amendement vise à ajouter l'allocation de veuvage aux trois minima sociaux -
revenu minimum d'insertion, RMI, allocation de solidarité spécifique, ASS, et
allocation de parent isolé, API - ouvrant droit à l'allocation de retour à
l'activité, dite ARA. Cela ne concernerait que quelque cinq cents veuves dont
le revenu maximum est de 3 160 francs par mois et qu'il me semble souhaitable
d'inclure dans le dispositif.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. José Balarello,
rapporteur de la commission des lois constitutionnelles, de législation, du
suffrage universel, du règlement et d'administration générale.
Monsieur le
président, je rappelle que la commission des lois a en quelque sorte donné
délégation aux commissions saisies pour avis sur les amendements qui les
concernent. En accord avec la présidence, il a donc été décidé que ce serait le
rapporteur pour avis concerné qui s'exprimerait.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur l'amendement n° 115.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat à l'outre-mer.
C'est une bonne proposition, à laquelle
le Gouvernement est donc favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 115, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 116, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des
affaires sociales, propose, dans le deuxième alinéa (1°) du texte présenté par
l'article 13 pour l'article L. 832-8 du code du travail, de remplacer les mots
: « effectue des activités » par les mots : « exerce une activité. »
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Il s'agit d'un amendement rédactionnel.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 116, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 117, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des
affaires sociales, propose, dans le deuxième alinéa (1°) du texte présenté par
l'article 13 pour l'article L. 832-8 du code du travail, après les mots : « au
domicile de particuliers », d'insérer les mots : « , dans une association. »
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Le dispositif de l'ARA doit également être
applicable pour tout titulaire d'un minimum social lorsqu'il travaille dans une
association. Il pourrait, notamment, s'agir d'associations intermédiaires, trop
peu implantées dans les DOM.
Je tiens également à préciser que cet article est destiné à être inséré dans
le code du travail. Dès lors, la rédaction doit en être claire et se suffire à
elle-même. En l'occurrence, on ne peut se contenter de se référer à la liste
des employeurs figurant à l'article 2 du texte.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Tout à l'heure, monsieur le président, j'ai expliqué
pourquoi le Gouvernement n'était pas favorable à l'introduction du mot «
association », dans la mesure où, selon lui, le terme « entreprise », qui
figure à l'article L. 832-8 du code du travail, englobe les associations.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 117, repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 118, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des
affaires sociales, propose, à la fin du troisième alinéa (2°) du texte présenté
par l'article 13 pour l'article L. 832-8 du code du travail, de remplacer les
mots : « caisse générale de sécurité sociale » par les mots : « caisse
d'allocations familiales. »
La parole est M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Le projet de loi prévoit que l'ARA soit gérée par
la caisse générale de sécurité sociale. Il nous semble préférable de laisser
les CAF gérer ces dossiers, dans la mesure où elles gèrent déjà la plupart des
minima sociaux et connaissent donc les bénéficiaires. C'est une mesure de
simplification nécessaire, au moment où les caisses de sécurité sociale sont
fortement sollicitées, notamment par la CMU.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Cet amendement peut répondre à une certaine logique,
mais le Gouvernement préfère, quant à lui, privilégier le retour à l'activité.
Or si le RMI est géré par les caisses d'allocations familiales, l'activité
relève, elle, des régimes de protection sociale, donc de la sécurité sociale.
Matérialiser cette distinction permettra de bien montrer que le RMIste qui
bénéficie de l'allocation de retour à l'activité s'insère dans un cycle de
travail et ne relève plus du RMI. Il peut en résulter effectivement une
certaine complexité mais il est important, d'un point de vue psychologique, de
montrer qu'il entre dans un autre cycle et que l'on s'engage vers une société
du travail. Le Gouvernement est donc défavorable à cet amendement.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
D'un côté, il y a le symbole et, de l'autre, la
facilité administrative.
Je rappelle en outre que le RMI n'est pas seulement une allocation. La
symbolique de la composante familiale, de l'aide sociale ne lui est pas
attachée. Dans le RMI, il y a aussi le mot « insertion ». Au demeurant, je me
rallierai à l'avis du Gouvernement en retirant cet amendement.
M. le président.
L'amendement n° 118 est retiré.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 13, modifié.
(L'article 13 est adopté.)
Article additionnel après l'article 13
M. le président.
Par amendement n° 119, M. Jean-Louis Lorrain, au nom de la commission des
affaires sociales, propose d'insérer, après l'article 13, un article
additionnel ainsi rédigé :
« Le chapitre II du titre III du livre VIII du code du travail est complété
par un article L. 832-8-1 ainsi rédigé :
«
Art. L. 832-8-1.
- Dans les départements d'outre-mer, à titre
expérimental et à partir du 1er janvier 2001, tout bénéficiaire du revenu
minimum d'insertion depuis un an peut, dans le cadre d'un contrat d'accès à
l'emploi à mi-temps prévu à l'article L. 832-2, conclure une convention de
retour à l'activité avec son employeur et l'agence départementale
d'insertion.
« Pendant la durée de la convention, le bénéficiaire a droit au maintien
intégral de l'allocation de revenu minimum d'insertion.
« Un bilan de ces conventions de retour à l'activité sera réalisé et rendu
public dans chaque département pour le 1er janvier 2003.
« Un décret en Conseil d'Etat détermine les modalités d'application du présent
article, notamment en ce qui concerne les actions de formation devant
bénéficier aux personnes concluant une convention de retour à l'activité. »
La parole est à M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Cet amendement vise à relancer l'insertion des
titulaires du RMI de longue durée dans l'économie marchande avec plus de force
que ne le permet l'ARA prévue à l'article 13.
Notre idée est de permettre aux personnes qui sont bénéficiaires du RMI depuis
plus d'un an d'accepter un contrat d'accès à l'emploi à mi-temps et de
bénéficier, pendant la durée de ce contrat, du maintien de l'allocation du RMI
qu'elles touchaient précédemment.
Cet amendement permet d'inciter au retour dans le monde du travail - mais
aussi à la régularisation du travail dissimulé - de personnes qui ne
souhaitaient pas, dans un premier temps, occuper un emploi à temps complet.
C'est un mécanisme de dynamisation des dépenses passives au titre du RMI.
C'est pourquoi le dispositif est mis en oeuvre dans le cadre d'une convention
dite de « revenu minimum d'activité ».
Cet amendement s'inspire du dispositif d'intéressement proposé par la
commission des affaires sociales lors de l'examen de la loi d'orientation
relative à la lutte contre les exclusions. Il est plus favorable que l'ARA ou
que les mécanismes d'intéressement existants, qui fonctionnent mal dans les
DOM.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Ce dispositif maintient les personnes dans le statut
du RMI. Par ailleurs, avec l'allocation de retour à l'activité, d'une part, et
le contrat d'accès à l'emploi, d'autre part, est assurée une large couverture
de la volonté de retour au travail. C'est pourquoi le Gouvernement n'est pas
favorable à ce dispositif, qui risque au surplus d'être compliqué à gérer.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 119, repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 13.
Article 14
M. le président.
« Art. 14. - Au terme d'un délai de sept ans à compter de la date de
publication de la présente loi, l'allocation de parent isolé visée à l'article
L. 755-18 du code de la sécurité sociale sera, dans les départements
d'outre-mer, versée dans les mêmes conditions qu'en métropole. Un décret en
Conseil d'Etat fixe les modalités de l'alignement progressif. »
Je suis saisi de deux amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion
commune.
Par amendement n° 3, MM. Payet et Vergès proposent de rédiger ainsi cet
article :
« I. - A la promulgation de la présente loi, l'allocation de parent isolé
visée à l'article L. 755-18 du code de la sécurité sociale sera versée, dans
les départements d'outre-mer, dans les mêmes conditions qu'en métropole.
« II. - La perte de recettes pour l'Etat résultant du I est compensée, à due
concurrence, par la création d'une taxe additionnelle aux droits prévus par les
articles 575 et 575 A du code général des impôts. »
Par amendement n° 220, MM. Bret, Autexier, Mme Beaudeau, M. Bécart, Mmes
Bidard-Reydet, Borvo, MM. Fischer, Foucaud, Le Cam, Lefebvre, Mme Luc, MM.
Loridant, Muzeau, Ralite, Renar et Mme Terrade proposent de rédiger ainsi cet
article :
« I. - A la promulgation de la présente loi, l'allocation de parent isolé
visée à l'article L. 755-18 du code de la sécurité sociale sera versée dans les
départements d'outre-mer dans les mêmes conditions qu'en métropole.
« II. - La perte de recettes résultant pour l'Etat de l'anticipation de la
date de versement dans les mêmes conditions de l'allocation de parent isolé
dans les départements d'outre-mer et les départements métropolitains est
compensée, à due concurrence, par le relèvement des deux dernières tranches de
l'impôt sur le revenu prévu à l'article 187 du code général des impôts. »
La parole est à M. Payet, pour présenter l'amendement n° 3.
M. Lylian Payet.
Le présent amendement a pour objet de mettre en oeuvre le principe d'égalité
sociale entre citoyens des DOM et de métropole expressément affirmé à l'article
1er du projet de loi, en alignant les modalités d'attribution de l'allocation
de parent isolé.
En effet, à l'heure actuelle, les bénéficiaires de l'API dans les DOM, en
grande majorité des femmes, ne perçoivent qu'un montant de l'allocation très
largement inférieur à celui qui est versé en métropole, ce qui constitue une
véritable discrimination, relevée d'ailleurs par la délégation du Sénat aux
droits des femmes.
M. le président.
La parole est à M. Bret, pour défendre l'amendement n° 220.
M. Robert Bret.
Cet amendement se fonde sur le principe d'égalité sociale entre citoyens des
DOM et de la métropole, principe affirmé à l'article 1er du projet de loi.
Réaliser l'égalité sociale immédiatement et non dans trois ans est une
urgence, aujourd'hui, dans les départements d'outre-mer. Elus, syndicats,
associations réclament cet alignement immédiat.
Il ne serait pas admissible, je l'ai déjà dit dans la discussion générale, que
ce ne soit pas le cas au regard des conditions de vie souvent très difficiles
dont souffrent un nombre considérable de foyers dans les départements
d'outre-mer.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission des affaires sociales sur les amendements n°s
3 et 220 ?
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Malheureusement, cet avis est défavorable.
En effet, l'alignement immédiat de l'API nous semble prématuré. Nous préférons
que cette démarche se situe dans une politique familiale plus globale.
Par ailleurs, la politique familiale n'est pas constituée des mêmes éléments
dans les DOM ou la métropole. Je rappelle qu'outre-mer, en matière
d'allocations familiales, par exemple, le premier enfant est pris en compte.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement est défavorable à cette disposition
qui représente, par année budgétaire, une charge de l'ordre de 300 millions de
francs, ce qui fait qu'il invoque l'article 40 de la Constitution.
J'ajouterai que le système proposé dans le texte initial maintient le niveau
des prestations actuelles qui, sur certains points, sont supérieures à celles
de la métropole. Ainsi, il existe outre-mer une allocation au premier enfant
qui n'existe plus en métropole.
Il faudrait donc, si l'on voulait être cohérent et s'inscrire dans la logique
départementale, assurer un rééquilibrage de l'ensemble des prestations
familiales ; ce n'est pas l'objet du présent texte.
M. le président.
L'article 40 de la Constitution est-il applicable aux amendements n°s 3 et 220
?
M. Michel Sergent,
au nom de la commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes
économiques de la nation.
Il l'est, monsieur le président.
M. le président.
L'article 40 étant applicable, les amendements n°s 3 et 220 ne sont pas
recevables.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 14.
(L'article 14 est adopté.)
Articles additionnels après l'article 14
M. le président.
Par amendement n° 4, MM. Payet et Vergès proposent d'insérer, après l'article
14, un article additionnel ainsi rédigé :
« I. - Au 1er alinéa de l'article L. 813-1 du code de la sécurité sociale,
après les mots : "territoire métropolitain", sont insérés les mots : "et les
départements visés à l'article L. 751-1 du présent code".
« II. - La perte de recettes pour l'Etat résultant du I est compensée, à due
concurrence, par la création d'une taxe additionnelle aux droits prévus par les
articles 575 et 575 A du code général des impôts. »
La parole est à M. Payet.
M. Lylian Payet.
Le présent amendement a pour objet de mettre en oeuvre le principe d'égalité
sociale entre citoyens des DOM et de métropole expressément affirmé à l'article
1er du projet de loi, en étendant aux DOM le bénéfice d'une allocation servie
en métropole depuis plus de cinquante ans.
En effet, à l'heure actuelle, les mères de famille résidant dans les
départements d'outre-mer, veuves, conjointes ou divorcées de travailleurs
salariés ayant élevé au moins cinq enfants, ne peuvent toujours pas percevoir
une prestation instituée par une loi de 1946.
Je demande donc à mes collègues d'adopter cet amendement même si je sais qu'il
risque d'être frappé par le couperet de l'article 40 de la Constitution.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission des affaires sociales ?
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Défavorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement invoque l'article 40 de la
Constitution.
M. le président.
L'article 40 de la Constitution est-il applicable ?
M. Michel Sergent,
au nom de la commission des finances.
Il l'est, monsieur le président.
M. le président.
En conséquence, l'amendement n° 4 n'est pas recevable.
Toujours après l'article 14, je suis saisi de deux amendements qui peuvent
faire l'objet d'une discussion commune.
Par amendement n° 5, MM. Payet et Vergès proposent d'insérer, après l'article
14, un article additionnel ainsi rédigé :
« I. - A la promulgation de la présente loi, l'allocation de complément
familial visée à l'article L. 522-1 du code de la sécurité sociale sera versée
dans les départements d'outre-mer dans les mêmes conditions qu'en métropole.
« II. - La perte de recettes pour l'Etat résultant du I est compensée, à due
concurrence, par la création d'une taxe additionnelle aux droits prévus par les
articles 575 et 575 A du code général des impôts. »
Par amendement n° 221, MM. Bret, Autexier, Mme Beaudeau, M. Bécart, Mmes
Bidard-Reydet, Borvo, MM. Fischer, Foucaud, Le Cam, Lefebvre, Mme Luc, MM.
Loridant, Muzeau, Ralite, Renar et Mme Terrade proposent d'insérer, après
l'article 14, un article additionnel ainsi rédigé :
« I. - A la promulgation de la présente loi, l'allocation de complément
familial visée à l'article L. 522-1 du code de la sécurité sociale sera versée
dans les départements d'outre-mer dans les mêmes conditions qu'en métropole.
« II. - La perte de recettes résultant pour l'Etat du I ci-dessus est
compensée, à due concurrence, par le relèvement des deux dernières tranches de
l'impôt sur le revenu prévu à l'article 187 du code général des impôts. »
La parole est à M. Payet, pour défendre l'amendement n° 5.
M. Lylian Payet.
Le présent amendement a pour objet de mettre en oeuvre le principe d'égalité
sociale entre citoyens des DOM et de métropole, principe expressément affirmé à
l'article 1er du projet de loi, en alignant les modalités d'attribution du
complément familial.
En effet, à l'heure actuelle, le montant de cette prestation s'élève à 889
francs mais, dans les DOM, les bénéficiaires ne perçoivent que 508 francs.
M. le président.
La parole est à M. Bret, pour défendre l'amendement n° 221.
M. Robert Bret.
Cet amendement a le même objet que celui que nous avons déposé concernant
l'alignement immédiat du RMI. Il s'agit d'aligner les modalités d'attribution
du complément familial dans les DOM sur celles de la métropole. Cet alignement
immédiat semble nécessaire si on veut mettre en place une réelle égalité
sociale. Je crois malheureusement connaître la position de la commission et
celle du Gouvernement sur ce point
(Sourires.)
M. le président.
Quel est l'avis de la commission des affaires sociales sur les amendements n°s
5 et 221 ?
M. Jean-Louis Lorrain,
rapporteur pour avis.
Défavorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur ces amendements ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Au-delà de l'invocation de l'article 40 que
j'opposerai à ces deux amendements, j'ajoute que les dispositions proposées,
qui obéissent à une certaine logique puisqu'il s'agit d'un alignement,
conduiraient à supprimer des prestations pour 23 000 familles qui ont des
enfants de moins de cinq ans et qui perçoivent 508 francs par mois, le système
s'appliquant outre-mer pour les ménages ayant un ou plusieurs enfants de trois
à cinq ans. Cela représenterait pour ces familles une perte de revenus
significative, ce qui n'est pas envisageable.
M. le président.
L'article 40 de la Constitution est-il applicable aux amendements n°s 5 et 221
?
M. Michel Sergent,
au nom de la commission des finances.
Il l'est, monsieur le président.
M. le président.
L'article 40 étant applicable, les amendements n°s 5 et 221 ne sont pas
recevables.
TITRE III
DU DROIT AU LOGEMENT
Article 15
M. le président.
« Art. 15. - I. - Les barèmes de l'allocation logement en secteur locatif dans
les départements d'outre-mer seront unifiés d'ici au 1er juillet 2001, selon
des modalités qui seront précisées par arrêté interministériel.
« II. - Après l'article L. 755-10 du code de la sécurité sociale, il est
inséré un article L. 755-10-1 ainsi rédigé :
«
Art. L. 755-10-1
. - Nonobstant les dispositions de l'article L.
755-10, l'allocation de logement familiale mentionnée à l'article L. 755-21 est
versée par les caisses d'allocations familiales aux personnels de l'Etat, des
collectivités territoriales et de la fonction publique hospitalière dans les
conditions prévues au présent livre. »
(Adopté.)
Article 16
M. le président.
« Art. 16. - Il est rétabli, dans le titre IV du livre III du code de
l'urbanisme, un article L. 340-2 ainsi rédigé :
«
Art. L. 340-2
. - Il est créé, en Guadeloupe, en Guyane, en
Martinique et à la Réunion, un fonds régional d'aménagement foncier et urbain
qui coordonne les interventions financières de l'Etat, des collectivités
territoriales et de l'Union européenne, en vue d'assurer la constitution de
réserves foncières et la réalisation des équipements nécessaires à
l'aménagement d'espaces déjà urbanisés ou qui ont vocation à l'être en vertu
des documents d'urbanisme applicables.
« Le fonds régional participe également au financement des études préalables à
la réalisation de ces opérations.
« Pour la mise en oeuvre du dispositif, une convention est passée avec une
institution financière chargée de regrouper les fonds et de verser les aides.
Les représentants des maîtres d'ouvrage sociaux sont consultés sur la gestion
et l'évaluation de ces fonds.
« La présidence de ces fonds est assurée par le président du conseil
régional.
« L'association des maires désigne deux représentants pour siéger au fonds
régional d'aménagement foncier et urbain.
« Les autres modalités d'organisation et de fonctionnement des fonds régionaux
sont définies par décret. »
Par amendement n° 142, M. Lauret propose de compléter la première phrase du
troisième alinéa du texte présenté par cet article pour l'article L. 340-2 du
code de l'urbanisme par les mots : « lorsque ces fonds sont créés
postérieurement à la publication de la présente loi ».
L'amendement est-il soutenu ?...
Par amendement n° 7, M. Balarello, au nom de la commission des lois, propose
de supprimer la seconde phrase du troisième alinéa du texte présenté par
l'article 16 pour l'article L. 340-2 du code de l'urbanisme.
La parole est à M. le rapporteur.
M. José Balarello,
rapporteur.
Cet amendement a pour objet de supprimer une disposition
introduite par l'Assemblée nationale et prévoyant la consultation des
représentants des maîtres d'ouvrages sociaux sur la gestion et l'évaluation du
fonds régional d'aménagement foncier et urbain, le FRAFU.
Une nouvelle rédaction vous sera proposée pour cette consultation par
l'amendement n° 8 de la commission.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement est défavorable à cet amendement car
il souhaite le maintien du texte adopté par l'Assemblée nationale.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 7, repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 8, M. Balarello, au nom de la commission des lois, propose,
après le troisième alinéa du texte présenté par l'article 16 pour l'article L.
340-2 du code de l'urbanisme, d'insérer un alinéa ainsi rédigé :
« Les représentants des maîtres d'ouvrages sociaux sont consultés sur la
programmation des logements sociaux réalisés grâce au fonds régional
d'aménagement foncier et urbain. »
La parole est à M. le rapporteur.
M. José Balarello,
rapporteur.
Cet amendement se justifie par son texte même.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Défavorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 8, repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Je suis maintenant saisi de deux amendements identiques.
L'amendement n° 9 est présenté par M. Balarello, au nom de la commission des
lois.
L'amendement n° 45 est déposé par M. Huchon, au nom de la commission des
affaires économiques.
Tous deux tendent, dans le quatrième alinéa du texte proposé par l'article 16
pour l'article L. 340-2 du code de l'urbanisme, à remplacer les mots : « de ces
fonds », par les mots : « du fonds régional d'aménagement foncier et urbain
».
La parole est à M. le rapporteur, pour défendre l'amendement n° 9.
M. José Balarello,
rapporteur.
Il s'agit d'un amendement purement rédactionnel.
M. le président.
La parole est à M. Huchon, rapporteur pour avis, pour défendre l'amendement n°
45.
M. Jean Huchon,
rapporteur pour avis.
Il s'agit également d'un amendement purement
rédactionnel.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur ces amendements identiques ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix les amendements identiques n°s 9 et 45, acceptés par le
Gouvernement.
(Les amendements sont adoptés.)
M. le président.
Je suis saisi de deux amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion
commune.
Par amendement n° 159, M. Lauret propose de rédiger ainsi le quatrième alinéa
du texte présenté par l'article 16 pour l'article L. 340-2 du code de
l'urbanisme :
« La présidence de ces fonds est assurée alternativement et par périodes
égales par le préfet, le président du conseil régional et le président du
conseil général. »
Par amendement n° 46, M. Huchon, au nom de la commission des affaires
économiques, propose, dans le quatrième alinéa du texte présenté par l'article
16 pour l'article L. 340-2 du code de l'urbanisme, de remplacer les mots : «
par le président du conseil régional », par les mots : « alternativement et par
période d'un an par le président du conseil général et par le président du
conseil régional ».
L'amendement n° 159 est-il soutenu ?...
La parole est à M. Huchon, rapporteur pour avis, pour défendre l'amendement n°
46.
M. Jean Huchon,
rapporteur pour avis.
La commission des affaires économiques vous suggère
d'instaurer le principe d'une présidence annuelle tournante de chaque fonds
régional d'aménagement foncier urbain partagée entre le président du conseil
général et celui du conseil régional, dès lors que ces collectivités qui
contribuent au fonds ont des domaines de compétences - l'aménagement du
territoire pour la région et l'habitat pour le département - qui interfèrent
avec le champ d'intervention de ce dernier.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. José Balarello,
rapporteur.
Favorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 46, accepté par la commission et par le
Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 16, modifié.
(L'article 16 est adopté.)
Article additionnel après l'article 16
M. le président.
Par amendement n° 259, MM. Lise, Larifla et Désiré proposent d'insérer, après
l'article 16, un article additionnel ainsi rédigé :
« I. - Après l'article 815-5 du code civil, sont insérées les dispositions
suivantes :
Section 1
bis
Dispositions concernant le traitement particulier
des immeubles en indivision
dans les départements d'outre-mer
«
Art. 815-5-1
. - Par dérogation de l'article 815-3, lorsqu'un immeuble
indivis se trouve dans le périmètre d'une opération programmée de
l'amélioration de l'habitat, d'un programme social thématique, d'une opération
de résorption de l'habitat insalubre, d'un programme de logements d'insertion
privée ou d'une autre procédure opérationnelle prévue par le code de la
construction et de l'habitation, et que le consentement de tous les
coindivisaires ne peut être obtenu, en particulier si ceux-ci ne sont pas en
état de manifester leur volonté, tout indivisaire diligent peut exécuter seul
les travaux d'amélioration, de réhabilitation et de restauration de l'immeuble
indivis et accomplir tous les actes d'administration et les formalités de
publicité y afférents.
« Il peut notamment dans ce cadre conclure tout conventionnement, ainsi que
les actes de mise en location et de renouvellement des baux, à l'exclusion de
tous autres actes de disposition.
« Les actes accomplis dans ces conditions sont opposables aux autres
indivisaires dont le consentement a fait défaut.
« En application de l'alinéa premier, il peut, le cas échéant, employer les
fonds de l'indivision détenus par lui et est réputé en avoir la libre
disposition à l'égard des tiers.
« Pour l'application des alinéas précédents, il est tenu à un état à la
disposition des autres indivisaires dans les conditions de l'article 815-8.
«
Art. 815-5-2
. - Au plus tard au début des travaux, lorsque les autres
indivisaires sont identifiés et leurs domiciles connus, ils seront informés par
l'indivisaire diligent, par lettre recommandée avec accusé de réception ou par
acte d'huissier.
« Cette formalité est requise à peine d'inopposabilité aux autres
indivisaires, des actes accomplis par l'indivisaire diligent.
« La lettre recommandée ou l'acte d'huissier reproduit les dispositions du
présent article et celles de l'article 815-5-1.
« Le Président du tribunal de grande instance saisi, à peine d'irrecevabilité,
dans le délai de deux mois à compter de la notification de la lettre
recommandée ou de la signification de l'acte d'huissier, peut interdire ou
suspendre les travaux, si les autres indivisaires prouvent que ceux-ci mettent
manifestement en péril l'intérêt commun des co-indivisaires.
« Les dispositions des articles 815-6 et suivants restent applicables.
«
Art. 815-5-3
. - Ceux des coindivisaires qui n'ont pas été en état de
manifester leur volonté pourront toujours le faire jusqu'à l'expiration du
délai de recours des tiers visé à l'article R. 490-7 du code de l'urbanisme,
qui court à compter de l'accomplissement par l'indivisaire diligent des
formalités de publicité prévues à l'article R. 421-39 du même code.
« En cas de contestation, ils doivent dans le même délai saisir le Président
du tribunal de grande instance qui peut interdire ou suspendre les travaux,
s'ils prouvent que ceux-ci mettent manifestement en péril l'intérêt commun des
coindivisaires.
« II. - L'article 815-4 du même code est ainsi rédigé :
«
Art. 815-4
. - Les articles 815-5-1 à 815-5-3 sont applicables aux
seuls départements d'outre-mer. »
La parole est à M. Lise.
M. Claude Lise.
Cet amendement vise à apporter de nouvelles possibilités en matière de
politique du logement dans les départements d'outre-mer, en particulier de
logement social.
S'il est adopté, il permettra de faciliter, dans les départements d'outre-mer,
le traitement des immeubles en indivision, notamment dans les centres-villes et
dans les quartiers anciens.
En effet, le fonctionnement du marché immobilier est contrarié par de
multiples obstacles parmi lesquels figurent l'absence de titre de propriété et
plus encore l'indivision. Cette dernière situation génère dans les villes une
précarisation des statuts d'occupation et un abandon du partage patrimonial,
ferments des phénomènes cumulés d'insalubrité et de vacances.
L'amendement tend donc à favoriser l'exécution de travaux dans les immeubles
indivis en évitant que l'absence de consentement de tel ou tel autre
indivisaire ou son immobilisme volontaire ne bloque la situation et, par
conséquent, ne soit un obstacle à la politique du logement que nous cherchons à
mener.
L'amendement a également pour objet de lutter efficacement contre l'insécurité
des immeubles qui, quelquefois, présentent un réel danger, en permettant la
réalisation de travaux de sécurité abolument indispensables.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. José Balarello,
rapporteur.
La commission des lois est défavorable à cet amendement.
Elle ne sous-estime pas le problème qui est ici posé, mais je dirai à notre
collègue M. Lise qu'il se pose très exactement dans les mêmes termes en
métropole, notamment dans les vieux villages.
M. Jean-Jacques Hyest.
Eh oui !
M. José Balarello,
rapporteur.
Cet amendement mérite un examen au regard du droit de la
copropriété - qu'il bouleverse - mais seulement s'agissant des départements
d'outre-mer puisqu'il tend à créer une nouvelle section dans le code civil pour
définir un régime particulier des immeubles en indivision dans les département
d'outre-mer.
Il prévoit notamment de déroger à la règle de l'unanimité, prescrite par
l'article 815-3 du code civil, en permettant à un indivisaire, sans
intervention préalable du juge,...
M. Jean-Jacques Hyest.
Eh oui !
M. José Balarello,
rapporteur.
... d'exécuter, de sa propre et seule initiative, sur
l'immeuble indivis des travaux d'amélioration, de réhabilitation et de
restauration, ou de mettre en location ledit immeuble, même s'il s'agit d'un
acte d'administration. Par exemple, le fait de consentir un bail commercial
pour une durée de neuf années est un acte qui s'apparente presque à un acte de
disposition compte tenu de la durée.
Pour toutes ces raisons - même si l'amendement déposé par M. Lise répond à un
besoin réel - une étude doit être effectuée au regard du droit de copropriété :
il n'est pas possible, dans les limites de la discussion d'une loi sur les DOM,
de modifier dans ces termes les dispositions du code civil.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Je partage l'avis de M. le rapporteur. Le problème de
l'indivision, que nous rencontrons tous dans la gestion locale, est peut-être
accru dans les départements d'outre-mer, où les centres villes comptent des
bâtiments anciens en indivision et qui ne trouvent pas de règlement. Cela peut
gêner la réhabilitation des centres anciens ou les opérations programmées
d'amélioration de l'habitat.
Cela étant, il ne nous paraît pas conforme à la Constitution, s'agissant du
droit de propriété, d'établir un régime différent pour l'outre-mer. Cette
question doit faire l'objet d'une étude approfondie pour en définir le cadre
réglementaire et législatif. Le Gouvernement, en liaison avec le ministère de
la justice, souhaite créer un groupe de travail qui pourra identifier les
questions et éventuellement proposer des modifications en matière de procédures
qui permettraient d'accélérer la dévolution des immeubles.
Nous touchons là un domaine fragile, celui du droit de propriété. On ne peut
légiférer d'une façon aussi approfondie en ce qui concerne des dispositions
sensibles à l'occasion de la discussion d'un amendement. Le Gouvernement
souhaite donc le retrait de cet amendement.
M. le président.
L'amendement n° 259 est-il maintenu, monsieur Lise ?
M. Claude Lise.
Je le retire, monsieur le président.
M. le président.
L'amendement n° 259 est retiré.
Article additionnel avant l'article 17
M. le président.
Par amendement n° 222, MM. Bret, Autexier, Mme Beaudeau, M. Bécart, Mmes
Bidard, Borvo, MM. Fischer, Foucaud, Le Cam, Lefèbvre, Mme Luc, MM. Loridant,
Muzeau, Ralite, Renard et Mme Terrade proposent d'insérer, avant l'article 17,
un article additionnel ainsi rédigé :
« I. - L'éducation et la formation des jeunes sont les éléments essentiels du
développement des départements d'outre-mer, de la promotion de leur culture et
de leurs identités.
« A ce titre, la lutte contre la sous-scolarisation, la descolarisation et
toutes les autres difficultés scolaires que rencontrent les élèves doivent
conduire à élever la qualification des jeunes et à donner à tous une formation
professionnelle diplômante.
« A ces fins, un plan doté d'un échéancier sera mis en place dans un délai
d'un an à compter de la promulgation de la présente loi, et en collaboration
avec les collectivités territoriales concernées. »
« II. - Les éventuelles dépenses supplémentaires résultant pour le budget de
l'Etat du I ci-dessus sont compensées à due concurrence par le relèvement du
taux de l'impôt sur les sociétés. »
La parole est à M. Bret.
M. Robert Bret.
Cet amendement tend à faire en sorte qu'un plan, assorti d'un échéancier,
marque la volonté de donner à l'éducation et à la formation toute la place qui
leur revient dans ce projet de loi.
Il nous semble nécessaire de prendre en compte, de façon beaucoup plus
importante, les spécificités et les problèmes qui se posent aux départements
d'outre-mer dans ce domaine. Je pense notamment à la nécessité de faire face à
une croissance démographique qui peut être un enjeu si l'on donne les moyens à
cette jeunesse de se former dans des conditions correctes et adaptées aux
contextes régionaux.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission des affaires culturelles ?
M. Victor Reux,
rapporteur pour avis de la commission des affaires culturelles.
Cet
amendement revêt un caractère déclaratif. Ses auteurs se proposent de remédier
à la situation de sous-scolarisation et de sous-qualification des jeunes dans
les départements d'outre-mer, cette situation étant d'ailleurs très inégale
dans les quatre départements.
Il convient de rappeler que deux plans de rattrapage ont déjà été engagés en
faveur de ces départements notamment de la Guyane en 1996 et 1997, et que ces
plans n'ont pas encore produit tous leurs effets.
Tout en comprenant la finalité de cet amendement, je ne peux qu'y être
défavorable à titre personnel.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Je partage l'avis de M. le rapporteur pour avis : il
s'agit d'un amendement déclaratif. Je souhaite toutefois indiquer à M. Bret que
le Gouvernement est très sensible au problème de l'éducation et à la situation
démographique dans les départements d'outre-mer.
Entre la rentrée de 1998 et la prochaine rentrée 2000, ce sont près de 2 500
postes supplémentaires qui ont été affectés dans les départements d'outre-mer,
dont 478 en Guadeloupe, 627 en Guyane, 336 en Martinique et 1 044 à la Réunion.
Les besoins de scolarisation sont donc bien pris en compte.
Le ratio par élève dans les établissements du premier degré est maintenant
identique à celui de la métrople. En ce qui concerne le niveau du baccalauréat
outre-mer, il est encore légèrement inférieur, mais le rattrapage, comme
l'indique M. Reux dans son rapport, est en train de s'opérer.
Le Gouvernement est donc défavorable à cet amendement.
M. le président.
Monsieur Bret, l'amendement est-il maintenu ?
M. Robert Bret.
Je le retire, monsieur le président.
M. le président.
L'amendement n° 222 est retiré.
TITRE IV
DU DÉVELOPPEMENT DE LA CULTURE
ET DES IDENTITÉS OUTRE-MER
Article 17
M. le président.
« Art. 17. - Le premier alinéa de l'article 17 de la loi n° 89-486 du 10
juillet 1989 d'orientation sur l'éducation est complété par une phrase ainsi
rédigée :
« Lorsqu'un institut universitaire de formation des maîtres est créé dans une
académie qui ne comprend aucune université, il est rattaché à une ou plusieurs
universités d'une autre académie. » -
(Adopté.)
Articles additionnels après l'article 17
M. le président.
Par amendement n° 206 rectifié, M. Othily propose d'insérer, après l'article
17, un article additionnel ainsi rédigé :
« L'Etat s'engage, dans le délai d'un an à compter de la promulgation de la
présente loi, à créer une université de Guyane. L'institut universitaire de
formation des maîtres sera rattaché à cette université. »
La parole et à M. Othily.
M. Georges Othily.
La création d'une université en Guyane est un vaste sujet. Le projet de loi
prévoit la création d'un IUFM, mais, si l'on veut respecter la réglementation,
il y a d'abord l'université et ensuite l'IUFM à l'intérieur de l'université.
Par mesure dérogatoire, on peut toujours créer un IUFM et, ensuite, on verra
pour l'université. Mais c'est une affaire qui n'a que trop duré.
L'amendement que je vous propose est le corollaire de ce qui se passe dans les
contrats de plan Etat-région qui ont été signés récemment par l'exécutif
régional, qui a acté, avec l'accord du Gouvernement, la création de
l'université en Guyane, dont le financement est d'ores et déjà prévu.
Je demande donc que la création d'une université figure dans la loi, ce avec
l'accord de tout le monde.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission des affaires culturelles ?
M. Victor Reux,
rapporteur pour avis.
Cet amendement aurait d'abord pour conséquence de
retarder la mise en place d'un IUFM de plein exercice en Guyane et donc de
différer le processus de « guyanisation » des enseignants, notamment dans le
premier degré, où les besoins d'encadrement sont les plus urgents.
Il convient également de s'interroger sur la réalité de la demande en Guyane
en matière de formation supérieure. Votre commission des affaires culturelles
rappelle que le nombre des étudiants actuellement inscrits à l'Institut
d'études supérieures de la Guyane était de l'ordre de cinq cent cinquante et
que les autres formations supérieures se limitaient à quatre STS accueillant
cent vingt élèves et à un IUT à Kourou recevant soixante-dix-huit étudiants,
dont seulement un tiers de Guyanais.
Votre rapporteur ne peut donc qu'exprimer son scepticisme quant à la viabilité
d'une université de plein exercice en Guyane dotée d'activités de recherche et
qui semble, pour l'instant, ne pas disposer d'une masse suffisante d'étudiants.
Le précédent de l'université d'Agen, qui a tourné au fiasco, l'incite à la
prudence en ce domaine.
Je ne puis donc qu'exprimer mes réserves sur cet amendement dont je comprends
la finalité et demander son avis au Gouvernement.
M. le président.
Quel est donc l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement n'est pas favorable à cet amendement
dans la mesure où il prévoit un délai très court pour la création de
l'université.
Un rapport a été demandé à un universitaire, M. Blamont, de façon à
définir les filières de formation. Ce rapport suggère une mise en place
progressive des éléments d'université.
Aujourd'hui, comme l'a dit M. Reux, il y a moins de 800 étudiants en Guyane.
La montée en charge d'une université se fera progressivement, avec des
équipements et des enseignements correspondants. Il serait dommageable de faire
en Guyane, dans la précipitation, une université au rabais. C'est pourquoi, je
le répète, le Gouvernement émet un avis défavorable sur cet amendement.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 206 rectifié, repoussé par la commission et
par le Gouvernement.
(L'amendement n'est pas adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 239, Mme Derycke, MM. Lise, Larifla, Désiré et les membres
du groupe socialiste proposent d'insérer, après l'article 17, un article
additionnel ainsi rédigé :
« L'Etat et les collectivités locales encouragent le respect, la protection et
le maintien des connaissances, innovations et pratiques des communautés
autochtones et locales fondées sur leurs modes de vie traditionnels et qui
contribuent à la conservation du milieu naturel et l'usage durable de la
diversité biologique. »
La parole est à M. Lise.
M. Claude Lise.
La France a signé la convention sur la diversité biologique de Nairobi lors du
sommet de la Terre de Rio, en juin 1992. Cette convention reconnaît l'existence
de communautés autochtones et locales dont les connaissances, les innovations
et les pratiques incarnent des modes de vie traditionnels. Les 175 pays
signataires s'engagent à protéger ces connaissances, ces innovations et ces
pratiques.
Nous savons que des communautés autochtones et locales, au sens de la
convention précitée, sont présentes dans les départements d'outre-mer. Selon
nous, il appartient à la France de mieux prendre en compte leurs modes de vie
traditionnels.
Tel est l'objet de cet amendement.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. José Balarello,
rapporteur.
Comme l'a indiqué M. Lise, cet amendement tend à reconnaître
les communautés autochtones et locales, telles que les communautés
amérindiennes de Guyane. Cependant, il reproduit une stipulation du traité de
Nairobi, qui a été signé par la France. Or, sur un plan juridique, il nous
paraît peu conséquent de recopier le texte d'un traité dans un projet de
loi.
Néanmoins, la commission souhaite, avant de se prononcer, connaître l'avis du
Gouvernement.
M. le président.
Quel est donc l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
On peut partager l'avis de la commission des lois
puisque le traité est une norme supérieure à la loi.
Cela dit, l'enjeu de cet amendement me paraît essentiel pour les communautés
amérindiennes qui étaient les premières populations vivant en Guyane et qui ont
aujourd'hui un mode de vie, des traditions et un attachement très fort à leur
propre culture et à leur propre histoire.
Ces groupes, qui représentent un peu plus de 6 000 personnes, sont divisés en
groupes ethniques différents, mais ils constituent une population qui, en
Guyane, mérite le respect et la reconnaissance de la nation.
L'adoption par le Parlement français de cette disposition serait d'ailleurs
significative à l'égard d'autres pays dans la mesure où, dans ces derniers, le
sort des populations d'origine, telles que les Amérindiens, par exemple, a été
beaucoup moins préservé que dans notre pays.
Le Gouvernement est donc favorable à cet amendement.
M. le président.
Quel est, en définitive, l'avis de la commission ?
M. José Balarello,
rapporteur.
Compte tenu des propos tenus par M. le secrétaire d'Etat, la
commission émet un avis favorable.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 239.
M. Georges Othily.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Othily.
M. Georges Othily.
Voir des étrangers à un problème de tradition voulant inscrire une telle
disposition dans un texte législatif, alors que tant d'autres choses plus
importantes ne figurent pas dans ce projet de loi d'orientation, ne peut que me
faire sourire !
Je suis de descendance amérindienne ; j'ai également des ascendants
bushninguës ainsi que des ascendants européens, comme vous, mes chers
collègues. Je mets au défi les auteurs de cet amendement de prouver que les
peuples autochtones n'ont pas le même coefficient intellectuel que tous ceux
qui siègent dans cet hémicycle.
Pourquoi vouloir inscrire une telle disposition dans ce projet de loi
d'orientation ? Vous ne connaissez pas ce problème, mes chers collègues !
Alors, ne commencez pas à faire protéger par les lois de la République
certaines communautés, tels les Amérindiens, au même titre que l'on protège la
nature. Il s'agit d'hommes et, au nom des droits de l'homme, je vous affirme
que vous n'avez pas le droit de faire figurer une telle disposition dans une
loi de la République !
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Je suis étonné de la réaction de M. Othily. Chaque
fois que je suis allé en Guyane, j'ai reçu des représentants de la communauté
amérindienne qui m'ont déclaré souhaiter voir leurs droits reconnus.
Voilà quelques semaines, le Président de la République recevait officiellement
l'un des leaders des communautés amérindiennes sud-américaines.
Je pense qu'il est temps maintenant de reconnaître des modes de vie, des
cultures qui sont effectivement menacés par la civilisation moderne et qui ont
droit au respect ; et cela n'instaure aucune discrimination.
Au moment où l'on engage, à Paris, la réalisation d'un musée des Arts
premiers, cela a une valeur tout à fait significative. En tout cas, je peux
témoigner de la vitalité de ces communuatés.
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 239, accepté par la commission et par le
Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 17.
Article 18
M. le président.
« Art. 18. - Les langues régionales en usage dans les départements d'outre-mer
font partie du patrimoine linguistique de la Nation. Elles bénéficient du
renforcement des politiques en faveur des langues régionales afin d'en
faciliter l'usage. La loi n° 51-46 du 11 janvier 1951 relative à l'enseignement
des langues et dialectes locaux leur est applicable. » -
(Adopté.)
Article 18
bis
M. le président.
« Art. 18
bis.
- Dans chaque département et dans chaque région de
Guadeloupe, Martinique, Guyane et la Réunion, les représentants de l'Etat, des
syndicats d'enseignants, de l'université, de la fédération des parents
d'élèves, des collectivités en charge de la construction des écoles primaires
et secondaires sont constitués en commission ayant pour mission d'adapter les
programmes et les méthodes pédagogiques aux spécificités propres aux zones
géographiques, culturelles et économiques des départements d'outre-mer. »
Je suis saisi de deux amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion
commune.
Par amendement n° 39, M. Reux, au nom de la commission des affaires
culturelles, propose de rédiger ainsi cet article :
« Le conseil de l'éducation nationale institué dans les départements et les
régions de Guadeloupe, de Guyane, de Martinique et de la Réunion, peut rendre
tout avis sur les programmes des enseignements dispensés dans les écoles,
collèges et lycées, implantés dans ces départements et régions et émettre toute
proposition en vue de l'adaptation de ceux-ci aux spécificités locales. »
Par amendement n° 240, MM. Désiré, Lise, Larifla et les membres du groupe
socialiste proposent de compléter l'article 18
bis
par les mots suivants
: « et de favoriser l'apprentissage notamment, des langues anglaise et
espagnole dès le cours préparatoire de l'enseignement primaire. »
La parole est à M. Reux, rapporteur pour avis, pour défendre l'amendement n°
39.
M. Victor Reux,
rapporteur pour avis.
Sur la proposition de M. Camille Dersières, député
de la Martinique, l'Assemblée nationale a adopté, contre l'avis du
Gouvernement, un article nouveau tendant à créer dans chaque région de
Guadeloupe, Martinique, Guyane et Réunion, une commission qui aurait pour
mission d'adapter les programmes scolaires et les méthodes pédagogiques aux
spécificités des départements concernés.
La commission des affaires culturelles tient à rappeler que des instructions
qui devaient entrer en vigueur à la prochaine rentrée scolaire autorisent déjà
des aménagements non négligeables des programmes d'histoire et de géographie
dans chacun des départements concernés, ainsi qu'un aménagement général pour
les programmes nationaux s'appliquant dans l'ensemble des établissements de
métropole et d'outre-mer.
Faut-il aller plus loin au risque de porter atteinte au caractère national des
programmes et à leur mode d'élaboration, qui sont fixés par les articles 4 à 6
de la loi d'orientation de 1989 et qui assurent, en fait, une égalité des
chances pour tous les élèves de la République ?
Plutôt que de créer une nouvelle structure dotée d'une véritable mission
d'adaptation des programmes, la commission des affaires culturelles vous
propose que le conseil de l'éducation nationale existant dans chaque
département d'outre-mer et comprenant notamment les élus locaux ait la faculté
de rendre tout avis sur les programmes et d'émettre toute proposition en vue de
l'adaptation de ceux-ci aux spécificités locales.
La commission des affaires culturelles vous propose d'adopter l'article 18
bis
dans sa nouvelle rédaction.
M. le président.
La parole est à M. Désiré, pour présenter l'amendement n° 240.
M. Rodolphe Désiré.
Indépendamment du fait que l'anglais et l'espagnol sont deux langues de la
communauté européenne, ce sont les langues essentielles du bassin caribéen.
Leur enseignement, comme le préconise le professeur Claude Hagège, devrait
commencer, en vue d'une maîtrise parfaite des langues étrangères, dès le
primaire. Autrement dit, pour faire en sorte non seulement que la Martinique,
la Guadeloupe et la Guyane puissent s'inscrire véritablement dans leur espace
géographique et mener plus facilement des actions de coopération régionales,
mais aussi que les jeunes de ces départements français d'Amérique s'insèrent
mieux dans l'ensemble du continent américain, on peut imaginer un enseignement
tel que celui qui est pratiqué au Québec ou à l'île Maurice, où le français et
l'anglais sont enseignés dès le primaire, afin que les élèves soient mieux
armés pour partir plus tard à la conquête de territoires et de marchés
extérieurs.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission des affaires culturelles sur l'amendement n°
240 ?
M. Victor Reux,
rapporteur pour avis.
Cet amendement a pour objet de favoriser
l'apprentissage de l'anglais et de l'espagnol dans le premier degré, dès le
cours préparatoire.
Comme vous le savez, un tel apprentissage des langues étrangères existe déjà
en métropole dès le cours élémentaire, dans une perspective de diversification
linguistique.
Je rappellerai aussi que, au collège, le choix se porte massivement sur
l'anglais en première langue et sur l'espagnol en deuxième langue.
Comme l'article 18 du projet de loi prévoit déjà une prise en compte des
langues régionales dans les écoles des départements d'outre-mer et que
l'acquisition et la maîtrise de la langue française doivent rester une priorité
pour notre système d'enseignement, on peut craindre que l'apprentissage précoce
de l'anglais et de l'espagnol ne vienne réduire la juste place du français dans
les langues régionales et renforcer la suprématie de l'anglais.
Je ne peux donc qu'exprimer mes réserves à l'égard de cet amendement et
demander l'avis du Gouvernement sur ce point.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur les amendements n°s 39 et 240 ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement est favorable à l'amendement n° 39,
qui vise à donner au conseil de l'éducation nationale le pouvoir d'émettre des
propositions en vue d'adapter l'enseignement aux spécificités locales.
En revanche, le Gouvernement n'est pas favorable à l'amendement n° 240. En
effet, prescrire l'enseignement de certaines langues - et l'énumération
pourrait être prolongée - dès le cours préparatoire de l'enseignement primaire
relève non pas du domaine législatif mais de l'organisation des programmes.
Cela étant, je partage le sentiment de M. Désiré : il faudra effectivement
renforcer l'enseignement des langues anglaise et espagnole, sans oublier le
portugais, s'agissant de la Guyane ; mais cela peut se faire sans que la loi le
prescrive. Nous sommes en dehors du domaine normatif.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 39, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, l'article 18
bis
est ainsi rédigé et l'amendement n°
240 n'a plus d'objet.
Article additionnel après l'article 18
bis
ou après l'article 21
M. le président.
Je suis saisi de deux amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion
commune.
Par amendement n° 143, Mme Michaux-Chevry et les membres du groupe du
Rassemblement pour la République proposent d'insérer, après l'article 18
bis,
un article additionnel ainsi rédigé :
« Il est institué un conseil culturel de l'île de Saint-Martin, dont le siège
se trouve à l'hôtel de ville de cette commune. Ce conseil est constitué de cinq
personnalités de la commune nommées par le maire, de deux personnalités nommées
par le président du conseil régional et de deux personnalités nommées par le
président du conseil général. Le conseil élit son président. Il a notamment
pour mission de proposer aux responsables de l'île de Saint-Martin et du
département de la Guadeloupe, ainsi qu'au préfet, toute mesure de nature à
préserver et développer les acquis culturels spécifiques de l'île. Il peut être
consulté par le préfet et les collectivités locales. »
Par amendement n° 242, MM. Larifla, Désiré, Lise et les membres du groupe
socialiste proposent d'insérer, après l'article 21, un article additionnel
ainsi rédigé :
« Il est institué un conseil culturel de l'île de Saint-Martin, siégeant dans
cette commune. Ce conseil est constitué de cinq personnalités de la commune
nommées par le maire, de deux personnalités nommées par le président du conseil
régional et de deux personnalités nommées par le président du conseil général.
Le conseil élit son président. Il a notamment pour mission de proposer aux
responsables de l'île de Saint-Martin et du département de la Guadeloupe, ainsi
qu'au représentant de l'Etat, toute mesure de nature à préserver et développer
les acquis culturels spécifiques de l'île. Il peut être consulté par le
représentant de l'Etat et les collectivités territoriales. »
La parole est à M. Lauret, pour défendre l'amendement n° 143.
M. Edmond Lauret.
L'île de Saint-Martin possède une personnalité spécifique, différente de celle
de la Guadeloupe, qui mérite d'être reconnue. A cette fin, il semble judicieux
de créer un organe
ad hoc
chargé de donner toute sa place à la culture
et au patrimoine saint-martinois. Cependant, il paraît indispensable d'associer
les collectivités régionales et départementales à cette démarche.
M. le président.
La parole est à M. Larifla, pour présenter l'amendement n° 242.
M. Dominique Larifla.
Je partage le même souci que Mme Michaux-Chevry et ses collègues quant à la
nécessité d'instaurer un conseil culturel de l'île de Saint-Martin.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission des affaires culturelles sur les amendements
n°s 143 et 242 ?
M. Victor Reux,
rapporteur pour avis.
La commission des affaires culturelles est
favorable sur le principe.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement est également favorable à ces
amendements, qui visent à reconnaître le particularisme culturel de l'île de
Saint-Martin.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 143, accepté par la commission et par le
Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 18
bis
, et l'amendement n° 242 n'a plus
d'objet.
Article 19
M. le président.
« Art. 19. - I. - L'Etat et les collectivités territoriales mettent en place
progressivement des mesures tendant à la réduction des écarts de prix entre la
métropole et les départements d'outre-mer en matière de biens culturels,
éducatifs et scolaires.
« II. - L'article 10 de la loi n° 81-766 du 10 août 1981 relative au prix du
livre est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« Le prix du livre est identique en métropole et dans les départements
d'outre-mer à compter du 1er janvier 2002. »
Par amendement n° 207, M. Othily propose de compléter le texte présenté par le
II de cet article pour compléter par un alinéa l'article 10 de la loi n° 81-766
du 10 août 1981 relative aux prix du livre par les mots : « sous réserve à
cette date des résultats d'une étude menée par le Conseil national du livre sur
les retombées économiques de la mesure ».
La parole est à M. Othily.
M. Georges Othily.
Je retire cet amendement, qui est satisfait.
M. le président.
L'amendement n° 207 est retiré.
Par amendement n° 241, MM. Lise, Larifla, Désiré, et les membres du groupe
socialiste proposent de compléter l'article 19 par un paragraphe additionnel
ainsi rédigé :
« « ... - Un décret précise les modalités de compensation du surcoût
occassionné aux professionnels du livre par les dispositions du présent
article. »
La parole est à M. Lise.
M. Claude Lise.
L'alignement du prix du livre dans les DOM est certainement une excellente
chose dans le cadre de la diffusion pour le plus grand nombre des biens
culturels.
Le différentiel de prix entre les DOM et la métropole s'explique
essentiellement par le coût du transport, mais également par l'octroi de mer,
ainsi que par d'autres petites taxes constitutives de ce prix.
Il faut souligner que les professionnels du livre ne sont pas opposés à cet
alignement, mais ils souhaitent connaître précisément la façon dont seront
couverts les surcoûts générés afin de ne pas être les seuls à les supporter.
Actuellement, en effet, ils sont assez inquiets.
C'est pourquoi je propose que les compensations soient explicitement prévues
par un décret, après la mise en oeuvre de toutes les études nécessaires et en
concertation avec les professionnels du secteur concerné.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission des affaires culturelles ?
M. Victor Reux,
rapporteur pour avis.
Cet amendement tend à préciser les conditions dans
lesquelles sera compensé le coût de l'application de la loi de 1981 sur le prix
unique du livre dans les départements d'outre-mer.
Cette mesure d'équité a un coût, et une mesure de compensation s'impose si
l'on veut préserver l'équilibre économique déjà très précaire des librairies
outre-mer.
Il me semble nécessaire que le Gouvernement nous confirme son intention de
mandater une mission chargée d'étudier les mécanismes à mettre en place.
En tout cas, la commission des affaires culturelles est favorable à
l'inscription dans la loi du principe de la compensation.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
L'alignement du prix du livre, qui intervient vingt
ans après la loi sur le prix unique du livre, est important pour l'outre-mer.
Je signale que le prix du livre y est de 17 % à 30 % supérieur à celui de la
métropole ! Par conséquent, des mesures doivent être prises. Il s'agit de ne
pas pénaliser les libraires, qui ont des problèmes de stocks, de retours, de
coûts de transport.
Une mission a été demandée dans ce sens au ministère de la culture et au
Centre national des lettres pour prévoir des mesures de compensation. Cela
étant, ces compensations ne relèvent pas du domaine réglementaire, mais de
mesures à caractère budgétaire, voire d'instructions ministérielles.
C'est pourquoi, sous réserve des engagements que je viens de prendre, je
suggère à M. Lise de retirer cet amendement, mais je confirme bien la volonté
du secrétaire d'Etat à l'outre-mer et du ministre de la culture de faire en
sorte que cet alignement ne désorganise pas le marché du livre, notamment le
réseau des libraires outre-mer, qui sont très dynamiques mais peu nombreux,
comme on le comprend compte tenu de l'étroitesse du marché.
M. le président.
Monsieur Lise, l'amendement est-il maintenu ?
M. Claude Lise.
Non, je le retire, monsieur le président.
M. le président.
L'amendement n° 241 est retiré.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 19.
(L'article 19 est adopté.)
Article additionnel après l'article 19
M. le président.
Par amendement n° 210, M. Reux propose d'insérer, après l'article 19, un
article additionnel ainsi rédigé :
« Afin de promouvoir l'égalité d'accès de Saint-Pierre-et-Miquelon aux
systèmes d'information des multimédia, l'Etat mettra en place un dispositif
visant à compenser le surcoût engendré par la surtaxe satellitaire (qui frappe
le tarif d'accès à Internet via Wanadoo). »
La parole est à M. Reux.
M. Victor Reux.
Si la commission des affaires culturelles a émis un avis favorable sur
l'article 19, qui prévoit des mesures destinées à réduire les écarts dans le
prix du livre et des biens culturels en général, elle ne s'est pas prononcée
sur cet amendement particulier, que je présente donc à titre personnel.
L'archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon est enclavé dans un environnement
totalement anglophone et l'accès aux nouveaux médias de haute technologie
représente, pour sa population, une voie de désenclavement précieuse. Mais sa
faiblesse numérique ne peut lui permettre, contrairement à ce qui s'est passé
dans les DOM, de s'affranchir du coût de la surtaxe due au satellite, laquelle
double le prix d'accès à Internet via Wanadoo, qui est un produit de France
Télécom.
La mesure proposée vise à réduire cet écart de prix.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. José Balarello,
rapporteur.
Favorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Je ne suis pas défavorable sur le principe à la
disposition proposée, mais je souhaite qu'elle puisse faire l'objet d'une
étude, notamment en termes de compensation, et qu'elle ne soit pas réservée
uniquement à Saint-Pierre-et-Miquelon ; le problème peut, en effet, se poser
dans d'autres départements d'outre-mer.
Sous cette réserve, soit M. Reux peut maintenir cet amendement, qui sera voté
dans l'attente d'une amélioration que je pense nécessaire compte tenu de ces
différents problèmes, soit nous y reviendrons en deuxième lecture, mais le
problème est bien réel : quand on lutte contre la discrimination sur le prix du
livre et qu'on vise à établir l'égalité, il faut que cela concerne aussi les
nouveaux médias, c'est bien évident.
Le Gouvernement s'en remet donc à la sagesse de la Haute Assemblée, sous
réserve d'une amélioration rédactionnelle qui me paraît souhaitable, parce que
c'est un problème essentiel si l'on veut vaincre l'isolement de nos
départements d'outre-mer dans l'accès aux nouvelles technologies.
M. le président.
L'amendement est-il maintenu, monsieur Reux ?
M. Victor Reux.
C'est pour les raisons que M. le secrétaire d'Etat vient d'indiquer que je
maintiens cet amendement, monsieur le président.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 210, accepté par la commission et pour lequel
le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l'article 19.
Article 20
M. le président.
« Art. 20. - Compte tenu de l'absence d'assujettissement à la taxe spéciale
sur le prix des places de spectacles cinématographiques des exploitants de
salles implantées dans les départements d'outre-mer et à
Saint-Pierre-et-Miquelon, et sans préjudice des aides de droit commun, les
conditions d'accès des entreprises de production, qui y sont établies, au
soutien financier de l'Etat pour les oeuvres cinématographiques de longue durée
qu'elles produisent seront, aux fins de compensation, modifiées par décret.
»
Par amendement n° 40, M. Reux, au nom de la commission des affaires
culturelles, propose de rédiger ainsi cet article :
« Pour le calcul du soutien financier dont peuvent bénéficier les entreprises
de production établies dans les départements d'outre-mer et à
Saint-Pierre-et-Miquelon, à raison de la représentation en salles des oeuvres
cinématographiques de longue durée qu'elle produisent, l'absence de perception
de la taxe spéciale sur le prix des places de spectacles cinématographiques
dans les salles de ces départements est compensée dans des conditions fixées
par décret. »
La parole est à M. Reux, rapporteur pour avis.
M. Victor Reux,
rapporteur pour avis.
Il s'agit d'un amendement d'ordre rédactionnel.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement est favorable à cet amendement et ne
peut que regretter qu'un film comme
La veuve de Saint-Pierre
n'ait pas
été tourné à Saint-Pierre-et-Miquelon. Ce sera peut-être une incitation à
tourner sur place pour Mme Binoche et M. Auteuil !
M. le président.
Ils y seront sensibles !
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 40, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté).
M. le président.
En conséquence, l'article 20 est ainsi rédigé.
Article 21
M. le président.
« Art. 21. - L'Etat met en place, en partenariat avec les collectivités
territoriales des départements d'outre-mer qui le souhaitent, un fonds destiné
à promouvoir les échanges éducatifs, culturels ou sportifs des habitants de ces
départements vers la métropole ou vers les pays situés dans leur environnement
régional. » -
(Adopté.)
Article additionnel après l'article 21
M. le président.
Par amendement n° 53 rectifié, M. Vergès et les membres du groupe communiste
républicain et citoyen proposent d'insérer, après l'article 21, un article
additionnel ainsi rédigé :
« La continuité territoriale des trois chaînes publiques de télévision
nationale, confiée à la société nationale de programme dénommée Réseau France
Outre-mer est organisée, dans les départements d'outre-mer, par le Conseil
supérieur de l'audiovisuel, suivant des dispositifs qui peuvent être
différenciés, après consultation de chaque conseil régional concerné dans les
formes prévues à l'article L. 4433-30 du code général des collectivités
territoriales ».
La parole est à M. Vergès.
M. Paul Vergès.
Il s'agit là d'un problème d'une extrême importance pour la Réunion.
Les Réunionnais ne disposent pas, comme vous en métropole, de trois chaînes :
ils reçoivent RFO, qui diffuse deux canaux, une chaîne locale et une sélection
de programmes de TF1 et, surtout, de France 2, France 3 et La Cinquième-Arte.
Par ailleurs, ils ont accès à une vingtaine de chaînes émanant d'opérateurs
privés, au regard desquelles les chaînes publiques sont à l'évidence en état
d'infériorité.
Les Réunionnais souhaitent bénéficier de l'égalité dans l'offre d'images. Il
n'est pas acceptable que, lorsqu'ils sont en métropole, ils aient accès à trois
chaînes alors que, lorsqu'ils rentrent chez eux, ils n'aient accès qu'au choix
préalable opéré par RFO.
La loi confère à RFO la responsabilité d'assurer la continuité territoriale.
Nous ne le contestons pas, mais nous voulons que, au-delà des chaînes des
opérateurs privés, les Réunionnais puissent avoir accès aux mêmes chaînes qu'en
métropole. Jadis, on pouvait nous objecter que c'était difficile, notamment sur
le plan technique. Désormais, depuis plus d'un an, nous disposons d'un
satellite géostationnaire capable de transporter l'image.
Les opérateurs, chez nous, s'engagent à assurer le transport des images des
chaînes publiques, ce qui signifie que le travail technique se résumerait à un
reformatage pour compenser le décalage du faisceau horaire de la Réunion. A
partir de ce moment, nous aurions, comme vous, droit aux mêmes images, aux
mêmes commentaires et à la même ligne éditoriale des trois chaînes publiques de
métropole.
Par ailleurs, il faut savoir que ce qui est diffusé par le faisceau hertzien à
La Réunion peut être capté à l'île Maurice, et il est évident que la
possibilité, pour un million de Mauriciens qui sont multilingues mais chez qui
la pratique du français est très enracinée, de capter les chaînes publiques
françaises est un moyen considérable de maintenir les positions de la
francophonie. Or je crois que c'est inestimable pour l'avenir.
C'est pourquoi il ne s'agit pas de contester à RFO sa responsabilité en
matière de continuité territoriale, mais de lui demander, sous l'autorité du
CSA, d'assurer effectivement l'acheminement et le reformatage des trois
chaînes. A partir de là, RFO pourrait, compte tenu des conventions qui existent
déjà avec l'ARTOI, l'association des radios et télévisions de l'océan Indien,
jouer, par son avance technique et par ses moyens beaucoup plus développés, un
rôle considérable d'aide, de coopération et de codéveloppement avec les
télévisions de Madagascar, de l'île Maurice, des Seychelles et de la région.
Si nous adoptions cet amendement, nous ferions effectivement un pas
considérable, en assurant aux Réunionnais l'égalité dans l'offre d'image
publique. En même temps, nous ferions jouer à RFO son rôle de garant de la
continuité territoriale, de rayonnement et de coopération avec l'ensemble des
francophones de la région, qui sont aujourd'hui 16 millions et qui seront 35
millions dans vingt-cinq ans, avant d'atteindre 50 millions dans quarante ou
cinquante ans.
Voilà l'enjeu dans notre région ! Il s'agit de permettre un rayonnement de
notre culture dans tous ces pays de l'océan Indien, qui constitueront un bassin
de 2,5 milliards d'habitants dans vingt-cinq ans, et d'y combattre la
suprématie des anglophones.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission des affaires culturelles ?
M. Victor Reux,
rapporteur pour avis.
Le même amendement a déjà été discuté dans le cadre
de la deuxième lecture du projet de loi sur la communication audiovisuelle.
La commission avait alors estimé intéressante l'idée d'assurer la continuité
territoriale des trois chaînes publiques de télévision, et décidé de demander
l'avis du Gouvernement avant de se prononcer, compte tenu de la difficulté
d'évaluer avec précision ses implications techniques et financières.
Le Gouvernement avait donné un avis défavorable, au motif que l'extension
outre-mer de l'offre de service public, dont les modalités sont de la
compétence de l'Etat et non du CSA, doit être progressive et conduite de façon
à ne pas porter atteinte à la mission de RFO.
La commission s'est ralliée à cette position et a prononcé, à son tour, un
avis défavorable. Le Sénat n'ayant pas adopté l'amendement de M. Vergès lors de
l'examen du projet de loi sur la communication audiovisuelle, je confirme
l'avis défavorable de la commission.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
M. Vergès souhaite établir une égalité d'accès aux
chaînes de télévision du service public, égalité qui, jusqu'à présent, n'était
pas assurée pour des raisons techniques, RFO ne diffusant que sur deux canaux,
l'un pour sa propre diffusion, l'autre pour la reprise d'un ensemble de
programmes des chaînes publiques.
Le contexte a changé avec le développement des satellites et il existe
maintenant une capacité de réception directe, sous réserve des difficultés dont
M. Vergès a parlé et qui sont liées au décalage horaire et au reformatage de
certaines émissions.
Cette proposition est intéressante, d'autant que, par rapport à un amendement
qui avait été déposé à l'Assemblée nationale, la diffusion serait confiée à
RFO. Tout risque de déstabilisation de cet opérateur, qui est fragile puisqu'il
ne concerne qu'un petit bassin de population, serait ainsi écarté.
Le Gouvernement s'en remet donc à la sagesse de la Haute Assemblée, car la
mesure proposée est positive et permettra, après étude - il ne s'agit pas de le
faire dès demain - d'assurer la réception de France 2, de France 3 et de La
Cinquième à la Réunion, dans la mesure où les moyens techniques le permettent.
Il serait anormal que le Maghreb, par exemple, reçoive ces chaînes alors que
cela ne serait pas le cas dans l'océan Indien, avec des moyens techniques
comparables. Nous devons donc, en nous donnant le temps de la concertation avec
le CSA et avec RFO, aller dans ce sens : le service public appartient à tous
les Français.
M. Victor Reux,
rapporteur pour avis.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Reux, rapporteur pour avis.
M. Victor Reux.
rapporteur pour avis.
Après avoir entendu le Gouvernement, je m'en remets
également à la sagesse du Sénat.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 53 rectifié, pour lequel la commission et le
Gouvernement s'en remettent à la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 21.
TITRE V
DE L'ACTION INTERNATIONALE DE LA GUADELOUPE, DE LA GUYANE, DE LA MARTINIQUE ET
DE LA RÉUNION DANS LEUR ENVIRONNEMENT RÉGIONAL
Article 22
M. le président.
« Art. 22. - Il est inséré, dans le chapitre Ier du titre IV du livre IV de la
troisième partie du code général des collectivités territoriales, les articles
L. 3441-2 à L. 3441-6 ainsi rédigés :
«
Art. L. 3441-2
. - Le conseil général de chaque département
d'outre-mer peut adresser au Gouvernement des propositions en vue de la
conclusion d'engagements internationaux concernant la coopération régionale
entre la République française et, selon le cas, les Etats de la Caraïbe, les
Etats voisins de la Guyane et les Etats de l'océan Indien.
«
Art. L. 3441-3
. - Dans les domaines de compétence de l'Etat, les
autorités de la République peuvent délivrer pouvoir au président du conseil
général des départements d'outre-mer pour négocier et signer des accords avec
un ou plusieurs Etats ou territoires situés, selon le cas, dans la Caraïbe, au
voisinage de la Guyane ou dans la zone de l'océan Indien, ou avec des
organismes régionaux des aires correspondantes, y compris des organismes
régionaux dépendant des institutions spécialisées des Nations unies.
« Dans le cas où il n'est pas fait application des dispositions de l'alinéa
ci-dessus, le président du conseil général ou son représentant peut être
associé, ou participer au sein de la délégation française, aux négociations
d'accords de même nature.
« Le président du conseil général peut être chargé par les autorités de la
République de les représenter au sein d'organismes régionaux relevant des
catégories mentionnées au premier alinéa du présent article. Les autorités de
la République le munissent des instructions et pouvoirs nécessaires.
«
Art. L. 3441-4
. - Dans les domaines de compétence du département,
les conseils généraux des départements d'outre-mer peuvent, par délibération,
demander aux autorités de la République d'autoriser leur président à négocier,
dans le respect des engagements internationaux de la République, des accords
avec un ou plusieurs Etats, territoires ou organismes régionaux définis à
l'article L. 3441-3.
« Lorsque cette autorisation est accordée, les autorités de la République
sont, à leur demande, représentées à la négociation.
« A l'issue de la négociation, le projet d'accord est soumis à la délibération
du conseil général pour acceptation. Les autorités de la République peuvent
ensuite donner, sous réserve du respect des engagements internationaux de
celle-ci, pouvoir au président du conseil général aux fins de signature de
l'accord.
«
Art. L. 3441-5
. - Les accords internationaux portant à la fois sur
des domaines de compétence de l'Etat et sur des domaines de compétence du
département sont, dans les cas où il n'est pas fait application du premier
alinéa de l'article L. 3441-3, négociés et signés par les autorités de la
République. A sa demande, le président du conseil général ou son représentant
participe, au sein de la délégation française, à la négociation de ces accords
et à leur signature.
« Les présidents des conseils généraux d'outre-mer, ou leurs représentants,
participent, au sein de la délégation française, à leur demande, aux
négociations avec l'Union européenne relatives aux mesures spécifiques tendant
à fixer les conditions d'application du traité instituant la Communauté
européenne dans le cadre du paragraphe 2 de l'article 299 de ce traité.
« Les présidents des conseils généraux d'outre-mer peuvent demander à l'Etat
de prendre l'initiative de négociations avec l'Union européenne en vue
d'obtenir des mesures spécifiques utiles au développement de leur
territoire.
«
Art. L. 3441-6
. - Les conseils généraux des départements d'outre-mer
peuvent saisir le Gouvernement de toute proposition tendant à l'adhésion de la
France aux organismes régionaux mentionnés au premier alinéa de l'article L.
3441-3. »
Je suis saisi de cinq amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion
commune.
Par amendement n° 154, Mme Michaux-Chevry et M. Reux proposent de supprimer
cet article.
Par amendement n° 10, M. Balarello, au nom de la commission des lois, propose
de compléter le texte présenté par l'article 22 pour l'article L. 3441-2 du
code général des collectivités territoriales par les mots : « , ou d'accords
avec des organismes régionaux des aires correspondantes, y compris des
organismes régionaux dépendant des institutions spécialisées des Nations unies.
»
Par amendement n° 243, MM. Lise, Désiré, Larifla et les membres du groupe
socialiste proposent de rédiger comme suit le texte présenté par l'article 22
pour l'article L. 3441-6 du code général des collectivités territoriales :
«
Art. L. 3441-6
. - Les départements d'outre-mer peuvent, avec l'accord
des autorités de la République, être membres associés des organismes régionaux
mentionnés au premier alinéa de l'article L. 3444-3 ou observateurs auprès de
ceux-ci.
« Les conseils généraux de ces départements peuvent saisir le Gouvernement de
toutes propositions tendant à l'adhésion de la France à de tels organismes.
»
Par amendement n° 11, M. Balarello, au nom de la commission des lois, propose
:
I. - De compléter l'article 22 par un alinéa ainsi rédigé :
«
Art. L. 3441-7
. - Les conseils généraux des départements d'outre-mer
peuvent recourir aux sociétés d'économie mixte locales et aux sociétés
d'économie mixte régies par la loi n° 46-860 du 30 avril 1946, pour la mise en
oeuvre des actions engagées dans le cadre des compétences qui leur sont
dévolues en matière de coopération régionale. »
II. - En conséquence, dans le premier alinéa de l'article 22, de remplacer la
référence : « L. 3441-6 » par la référence : « L. 3441-7 ».
Par amendement n° 223, MM. Bret, Autexier, Mme Beaudeau, M. Bécart, Mmes
Bidard-Reydet, Borvo, MM. Fischer, Foucaud, Le Cam, Lefebvre, Mme Luc, MM.
Loridant, Muzeau, Ralite, Renar et Mme Terrade proposent de compléter l'article
22 par un alinéa ainsi rédigé :
«
Art. L...
. - Pour le cas particulier des relations entre Saint-Martin
et Sint Maarten, le maire de Saint-Martin peut être substitué au président du
conseil général selon les dispositions des articles L. 3441-2 à L. 3441-6. »
La parole est à M. Reux, pour défendre l'amendement n° 154.
M. Victor Reux.
L'action internationale des départements d'outre-mer dans leur environnement
régional relève de la compétence de la collectivité régionale, les autres
collectivités n'ayant ici qu'un rôle consultatif.
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur, pour défendre l'amendement n° 10.
M. José Balarello,
rapporteur.
Cet amendement tend à permettre aux conseils généraux des DOM
de formuler des propositions au Gouvernement en vue de la conclusion
d'engagements internationaux non seulement avec les Etats voisins mais aussi
avec des organisations internationales régionales.
Le projet de loi prévoyant que les présidents de conseil général des
départements d'outre-mer pourront être autorisés à négocier de tels accords
avec les organismes régionaux, il paraît logique qu'ils puissent aussi en avoir
l'initiative.
M. le président.
La parole est à M. Lise, pour défendre l'amendement n° 243.
M. Claude Lise.
Je ne comprends pas : certains présidents de région, qui n'ont pas voulu d'un
partage et d'une clarification des compétences que j'ai eu l'occasion de
proposer, notamment dans le rapport que j'ai remis au Premier ministre, veulent
faire semblant de croire, aujourd'hui, qu'il y a une sorte de compétence
particulière de nos régions en matière de coopération.
Dans nos départements, qui sont des régions monodépartementales, nous avons
deux assemblées, deux exécutifs, qui ont la même légitimité. De plus, nombre de
compétences sont enchevêtrées. Ainsi, les deux assemblées s'occupent des
problèmes économiques, des problèmes d'éducation, de coopération etc.
La coopération, notamment, a commencé bien avant le dépôt de ce texte. Depuis
des années, les exécutifs des départements se déplacent, rencontrent des
responsables de pays voisins. Des accords, qui n'ont peut-être pas de valeur
internationale, ont même été passés. Voilà un an, j'ai eu l'occasion d'en
conclure un avec le Premier ministre de l'île de Sainte-Lucie pour un transfert
de technologie en matière d'irrigation. Le conseil général, en effet, maîtrise
l'irrigation, gère un barrage et tout un périmètre d'irrigation dans le sud-est
de la Martinique. Je ne vois pas bien quel intérêt aurait le Premier ministre
de Sainte-Lucie à aller discuter de ce sujet avec le président de région, qui
n'a aucune expérience en la matière.
Chaque assemblée a ses compétences et, dans le cadre de ses compétences, peut
très normalement continuer - je dis bien « continuer », car ce n'est pas
nouveau - à avoir des relations internationales.
Je suis donc fondamentalement opposé à l'amendement n° 154, qui prévoit la
suppression d'un article qui se trouve précisément dans le projet pour
confirmer la place des exécutifs départementaux en matière de coopération
régionale.
Je demande, au contraire, le rétablissement du texte initial, qui permettait
aux deux exécutifs de siéger dans des organismes extérieurs - pas en même
temps, bien sûr, mais l'un ou l'autre, en s'entendant, selon les problèmes
posés - de rencontrer les différents responsables d'organismes régionaux, voire
d'occuper un siège d'observateur, par exemple, en tant qu'associé.
D'ailleurs, nos partenaires - c'est en tout cas ce que je constate dans la
zone Caraïbe - qui ont pris l'habitude de rencontrer les uns et les autres,
s'attendent à nous voir siéger les uns et les autres.
Je ne vois donc pas de raison, je le répète, de donner un rôle spécifique à la
région dans le domaine de la coopération.
Le jour où nous aurons une assemblée unique, ce que je souhaite, nous aurons
un seul exécutif, qui, bien entendu, représentera chacun de nos départements
dans les zones concernées. Mais, pour l'instant, je plaide, en ce qui me
concerne, pour un retour au texte initial.
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur, pour défendre l'amendement n° 11.
M. José Balarello,
rapporteur.
Cet amendement tend à préciser que les conseils généraux des
départements d'outre-mer pourront recourir aux sociétés d'économie mixte en
matière de coopération régionale, c'est-à-dire utiliser ces sociétés pour mener
à bien des projets même en terre étrangère.
M. le président.
La parole est à M. Bret, pour défendre l'amendement n° 223.
M. Robert Bret.
Cette explication vaudra également pour l'amendement n° 224, qui porte sur
l'article 23, et qui ressemble comme un frère jumeau à celui-ci.
Ces deux amendements témoignent de la nécessité de prendre en compte, de façon
concrète, la spécificité des situations qui caractérisent les îles du nord de
l'archipel de la Guadeloupe, et plus particulièrement, en l'espèce, de
Saint-Martin.
L'île de Saint-Martin est binationale, avec libre circulation des biens et des
personnes, mais avec deux statuts administratifs différents, et qui le sont
également au regard de l'Europe.
Le différentiel du coût du travail avec la partie néerlandaise est de l'ordre
de un à trois, quel que soit le niveau des salaires ou le domaine d'activité.
Les entreprises de Saint-Martin souffrent donc d'une concurrence
particulièrement forte.
De plus, il nous faut tenir compte, pour Saint-Martin, de son caractère d'île
ultrapériphérique d'un département, la Guadeloupe, considéré lui-même comme
ultrapériphérique par rapport à la métropole.
L'éloignement de l'archipel guadeloupéen, les multiples spécificités de l'île
binationale de Saint-Martin ne peuvent permettre une gestion « à distance » des
domaines essentiels au développement économique et social.
Cet isolement conduit à la nécessité de mettre en place des mesures
parfaitement adaptées aux multiples contraintes.
D'où le dépôt de ces deux amendements, qui visent à permettre une plus grande
responsabilisation et à donner à la collectivité la maîtrise effective de son
développement.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission sur les amendements n°s 154, 243 et 223 ?
M. José Balarello,
rapporteur.
La commission donne un avis défavorable à l'amendement n° 154
et un avis favorable aux amendements n°s 243 et 223.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur les amendements n°s 154, 10, 243, 11 et
223 ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement, tout comme la commission, est
défavorable à l'amendement n° 154, qui aurait pour conséquence de priver les
conseils généraux de toute action extérieure.
Il est favorable aux amendements n°s 10 et 243, ainsi qu'à l'amendement n° 10,
qui a trait aux possibilités offertes aux sociétés d'économie mixte.
En revanche, le Gouvernement, conscient des problèmes qui se posent en raison
de la partition de l'île, n'est pas favorable à l'amendement n° 223, qui
conférerait au maire de Saint-Martin un pouvoir de négociation qui est, pour
l'autre partie, celui d'une province, ce que serait plutôt la Guadeloupe.
Il est même possible que, dans les prochaines semaines, la partie néerlandaise
de Saint-Martin soit rattachée à la couronne, auquel cas, on verrait mal le
maire de Saint-Martin négocier directement avec le gouvernement néerlandais
!
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 154.
M. Jacques Larché,
président de la commission des lois constitutionnelles, de législation, du
suffrage universel, du règlement et d'administration générale.
Je demande
la parole.
M. le président.
La parole est à M. le président de la commission des lois.
M. Jacques Larché,
président de la commission des lois.
Suivant en cela le Gouvernement,
j'estime qu'il convient de repousser l'amendement n° 154 et d'adopter les
amendements n°s 10, 243 et 11.
En revanche, contrairement au Gouvernement, j'estime qu'il faut adopter
également l'amendement n° 223. En effet, quelle que soit l'évolution de
Saint-Martin - on verra bien ! -, sa spécificité doit être reconnue. L'île doit
donc disposer de moyens de contact, et c'est ce à quoi tend très justement
l'amendement de M. Bret.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 154, repoussé par la commission et par le
Gouvernement.
(L'amendement n'est pas adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux vois l'amendement n° 10, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 243, accepté par la commission et par le
Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 11, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 223, accepté par la commission et repoussé
par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 22, modifié.
(L'article 22 est adopté.)
Article 23
M. le président.
« Art. 23. - Il est inséré, dans le chapitre III du titre III du livre IV de
la quatrième partie du code général des collectivités territoriales, les
articles L. 4433-4-1 à L. 4433-4-7 ainsi rédigés :
«
Art. L. 4433-4-1
. - Les conseils régionaux de Guadeloupe, de
Martinique, de Guyane et de la Réunion peuvent adresser au Gouvernement des
propositions en vue de la conclusion d'engagements internationaux concernant la
coopération régionale entre la République française et, selon le cas, les Etats
de la Caraïbe, les Etats voisins de la Guyane et les Etats de l'océan
Indien.
«
Art. L. 4433-4-2
. - Dans les domaines de compétence de l'Etat, les
autorités de la République peuvent délivrer pouvoir au président du conseil
régional de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane et de la Réunion pour négocier
et signer des accords avec un ou plusieurs Etats ou territoires situés, selon
le cas, dans la Caraïbe, au voisinage de la Guyane ou dans la zone de l'océan
Indien, ou avec des organismes régionaux des aires correspondantes, y compris
des organismes régionaux dépendant des institutions spécialisées des Nations
unies.
« Dans le cas où il n'est pas fait application des dispositions de l'alinéa
ci-dessus, le président du conseil régional ou son représentant peut être
associé ou participer, au sein de la délégation française, aux négociations
d'accords de même nature.
« Le président du conseil régional peut être chargé par les autorités de la
République de les représenter au sein des organismes régionaux relevant des
catégories mentionnées au premier alinéa. Les autorités de la République le
munissent des instructions et pouvoirs nécessaires.
«
Art. L. 4433-4-3
. - Dans les domaines de compétence de la région,
les conseils régionaux de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane et de la Réunion
peuvent, par délibération, demander aux autorités de la République d'autoriser
leur président à négocier, dans le respect des engagements internationaux de la
République, des accords avec un ou plusieurs Etats, territoires ou organismes
régionaux définis à l'article L. 4433-4-2.
« Lorsque cette autorisation est accordée, les autorités de la République
sont, à leur demande, représentées à la négociation.
« A l'issue de la négociation, le projet d'accord est soumis à la délibération
du conseil régional pour acceptation. Les autorités de la République peuvent
ensuite donner, sous réserve du respect des engagements internationaux de
celle-ci, pouvoir au président du conseil régional aux fins de signature de
l'accord.
«
Art. L. 4433-4-4
. - Les accords internationaux portant à la fois sur
des domaines de compétence de l'Etat et sur des domaines de compétence de la
région sont, dans les cas où il n'est pas fait application du premier alinéa de
l'article L. 4433-4-2, négociés et signés par les autorités de la République. A
sa demande, le président du conseil régional ou son représentant participe, au
sein de la délégation française, à la négociation de ces accords et à leur
signature.
« Les présidents des conseils régionaux d'outre-mer, ou leurs représentants,
participent, au sein de la délégation française, à leur demande, aux
négociations avec l'Union européenne relatives aux mesures spécifiques tendant
à fixer les conditions d'application du traité instituant la Communauté
européenne dans le cadre du paragraphe 2 de l'article 299 de ce traité.
« Les présidents des conseils régionaux d'outre-mer peuvent demander à l'Etat
de prendre l'initiative de négociations avec l'Union européenne en vue
d'obtenir des mesures spécifiques utiles au développement de leur
territoire.
«
Art. L. 4433-4-5
. - Les régions de Guadeloupe, de Martinique, de
Guyane et de la Réunion peuvent, avec l'accord des autorités de la République,
être membres associés des organismes régionaux, mentionnés au premier alinéa de
l'article L. 3441-3, ou observateurs auprès de ceux-ci.
« Les conseils régionaux de ces régions peuvent saisir le Gouvernement de
toutes propositions tendant à l'adhésion de la France à de tels organismes.
«
Art. L. 4433-4-6
. - Il est institué quatre fonds de coopération
régionale : un pour la Guadeloupe et un pour la Martinique, un pour la Guyane
et un pour la Réunion. Ces fonds sont alimentés par des crédits de l'Etat. Ils
peuvent recevoir des dotations du département, de la région, de toute autre
collectivité publique et de tout organisme public.
« Il est institué, auprès du représentant de l'Etat en Guadeloupe, à la
Martinique, en Guyane et à la Réunion, un comité paritaire composé, d'une part,
de représentants de l'Etat, d'autre part, de représentants du ou des conseils
régionaux et du ou des conseils généraux. Le comité arrête la liste des
opérations éligibles au fonds de coopération régionale ainsi que le taux de
subvention applicable à chacune d'elles.
« Un décret en Conseil d'Etat fixe les modalités d'application du présent
article.
«
Art. L. 4433-4-7
. - Le conseil régional peut recourir à des outils
opérationnels, notamment aux sociétés d'économie mixte locales pour la mise en
oeuvre des actions engagées dans le cadre des compétences qui leur sont
dévolues en matière de coopération régionale. »
Par amendement n° 12, M. Balarello, au nom de la commission des lois, propose
de compléter le texte présenté par cet article pour l'article L. 4433-4-1 du
code général des collectivités territoriales par les mots : « , ou d'accords
avec des organismes régionaux des aires correspondantes, y compris des
organismes régionaux dépendant des institutions spécialisées des Nations unies.
»
La parole est à M. le rapporteur.
M. José Balarello,
rapporteur.
Cet amendement a pour objet, comme l'amendement n° 10, adopté
précédemment, de donner la possibilité aux conseils régionaux de formuler des
propositions au Gouvernement en vue de la conclusion d'engagements
internationaux non seulement avec des Etats voisins mais également avec des
organisations internationales régionales.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 12, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 155, Mme Michaux-Chevry propose, dans le deuxième alinéa du
texte présenté par l'article 23 pour l'article L. 4433-4-2 du code général des
collectivités territoriales, de remplacer les mots : « peut être associé ou
participer » par les mots : « doit être associé et participer ».
Cet amendement est-il soutenu ?...
Par amendement n° 13, M. Balarello, au nom de la commission des lois, propose,
à la fin de la première phrase du deuxième alinéa du texte présenté par
l'article 23 pour l'article L. 4433-4-6 du code général des collectivités
territoriales, de remplacer les mots : « de représentants du ou des conseils
régionaux et du ou des conseils généraux » par les mots : « de représentants du
conseil régional et du conseil général ».
La parole est à M. le rapporteur.
M. José Balarello,
rapporteur.
Il s'agit d'un amendement rédactionnel.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 13, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 244 rectifié, MM. Lise, Désiré, Larifla et les membres du
groupe socialiste proposent, après le texte présenté par l'article 23 pour
l'article L. 4433-4-6 du code général des collectivités territoriales,
d'insérer un article ainsi rédigé :
«
Art...
- Il est institué une instance de concertation des politiques
de coopération régionale dans la zone Antilles-Guyane.
« Cette instance est composée de représentants de l'Etat et des conseils
généraux et des conseils régionaux de Guadeloupe, Guyane et Martinique.
« Elle se réunit au moins une fois par an en vue de coordonner les politiques
menées par les exécutifs locaux d'une part et l'Etat d'autre part. Elle se
charge également de diffuser l'information relative aux actions menées dans la
zone.
« Un décret en conseil d'Etat fixe les modalités d'application du présent
article. »
La parole est à M. Lise.
M. Claude Lise.
Il s'agit de mettre en place une structure de concertation dans la zone
Antilles-Guyane.
Puisqu'il y a trois régions monodépartementales, avec six exécutifs, qui sont
en mesure de procéder à des actions de coopération - en plus de l'action de
l'Etat, bien entendu - il nous semble intéressant de pouvoir disposer d'une
structure - dans notre esprit, ce n'est qu'uns structure de concertation -
afin d'éviter les doublons, les politiques inutilement concurrentes et, au
contraire, d'aller vers une certaine harmonisation des différentes politiques
menées. C'est d'autant plus nécessaire, à nos yeux, qu'il y a trois
départements, dans la même zone.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. José Balarello,
rapporteur.
Favorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 244 rectifié, accepté par la commission et
par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 14, M. Balarello, au nom de la commission des lois, propose
de rédiger comme suit le texte présenté par l'article 23 pour l'article L.
4433-4-7 du code général des collectivités territoriales :
«
Art. L. 443-4-7
- Les conseils régionaux d'outre-mer peuvent recourir
aux sociétés d'économie mixte locales et aux sociétés d'économie mixte régies
par la loi n° 46-860 du 30 avril 1946, pour la mise en oeuvre des actions
engagées dans le cadre des compétences qui leur sont dévolues en matière de
coopération régionale. »
La parole est à M. le rapporteur.
M. José Balarello,
rapporteur.
Nous avons déjà adopté un amendement ayant le même objet au
bénéfice des conseils généraux. Il s'agit maintenant d'autoriser les conseils
régionaux d'outre-mer à recourir aux sociétés d'économie mixte en matière de
coopération régionale.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 14, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 224, MM. Bret, Autexier, Mme Beaudeau, M. Bécart, Mmes
Bidard-Reydet, Borvo, MM. Fischer, Foucaud, Le Cam, Lefebvre, Mme Luc, MM.
Loridant, Muzeau, Ralite, Renar et Mme Terrade proposent de compléter l'article
23 par un alinéa ainsi rédigé :
«
Art. L. ...
- Pour le cas particulier des relations entre
Saint-Martin et Sint Maarten, le maire de Saint-Martin peut être substitué au
président du conseil régional selon les dispositions des articles L. 4433-4-1 à
L. 4433-4-7. »
La parole est à M. Bret.
M. Robert Bret.
Cet amendement est la conséquence de l'amendement n° 233, précédemment
adopté.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. José Balarello,
rapporteur.
Favorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Défavorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 224, accepté par la commission et repoussé
par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 23, modifié.
(L'article 23 est adopté.)
TITRE VI
DE L'APPROFONDISSEMENT
DE LA DÉCENTRALISATION
Chapitre Ier
De la consultation obligatoire des assemblées locales
Article 24
M. le président.
« Art. 24. - I. - Il est créé, au titre IV du livre IV de la troisième partie
du code général des collectivités territoriales, un chapitre IV intitulé :
"Attributions", comprenant les articles L. 3444-1 à L. 3444-3 ainsi rédigés
:
«
Art. L. 3444-1
. - Les conseils généraux des départements d'outre-mer
sont consultés sur les projets de loi, d'ordonnance ou de décret comportant des
dispositions d'adaptation du régime législatif et de l'organisation
administrative de ces départements.
« L'avis des conseils généraux est réputé acquis en l'absence de notification
au représentant de l'Etat d'un avis exprès dans un délai d'un mois à compter de
la saisine. Ce délai est réduit à quinze jours en cas d'urgence sur demande du
représentant de l'Etat.
«
Art. L. 3444-2
. - Les conseils généraux des départements d'outre-mer
peuvent présenter des propositions de modification des dispositions
législatives ou réglementaires en vigueur, ainsi que toutes propositions
législatives ou réglementaires concernant le développement économique, social
et culturel de ces départements.
« Ils peuvent également faire au Premier ministre toutes remarques ou
suggestions concernant le fonctionnement des services publics de l'Etat dans le
département.
«
Art. L. 3444-3
. - Les conseils généraux des départements d'outre-mer
sont consultés par les soins du ministre chargé des départements d'outre-mer
sur les propositions d'actes de la Communauté européenne pris en application du
paragraphe 2 de l'article 299 du traité instituant la Communauté européenne qui
concernent leur département. Les dispositions du deuxième alinéa de l'article
L. 3444-1 sont applicables.
« Les conseils généraux peuvent adresser au Gouvernement des propositions pour
l'application du paragraphe 2 de l'article 299 du traité instituant la
Communauté européenne. »
« II. - Il est inséré, dans le chapitre III du titre III du livre IV de la
quatrième partie du code général des collectivités territoriales, trois
articles L. 4433-3-1, L. 4433-3-2 et L. 4433-3-3 ainsi rédigés :
«
Art. L. 4433-3-1
. - Les conseils régionaux des régions d'outre-mer
sont consultés sur les projets de loi, d'ordonnance ou de décret comportant des
dispositions d'adaptation du régime législatif et de l'organisation
administrative de ces régions.
« L'avis des conseils régionaux est réputé acquis en l'absence de notification
au représentant de l'Etat d'un avis exprès dans un délai d'un mois à compter de
la saisine ; ce délai est réduit à quinze jours en cas d'urgence sur demande du
représentant de l'Etat.
«
Art. L. 4433-3-2
. - Les conseils régionaux des régions d'outre-mer
sont consultés sur les propositions d'actes de la Communauté européenne pris en
application du paragraphe 2 de l'article 299 du traité instituant la Communauté
européenne qui concernent leur région par les soins du ministre chargé de
l'outre-mer. Les dispositions du deuxième alinéa de l'article L. 4433-3-1 sont
applicables.
« Les conseils régionaux peuvent adresser au Gouvernement des propositions
pour l'application du paragraphe 2 de l'article 299 du traité instituant la
Communauté européenne.
«
Art. L. 4433-3-3
. - Les conseils régionaux d'outre-mer concernés sont
consultés par l'Autorité de régulation des télécommunications avant toute
décision d'attribution d'autorisation délivrée en application des articles L.
33-1 et L. 34-1 du code des postes et télécommunications pour des réseaux ou
services locaux ou interrégionaux.
« L'avis des conseils régionaux est réputé donné en l'absence de notification
à l'Autorité de régulation des télécommunications d'un avis exprès dans un
délai de deux semaines à compter de la saisine. »
Par amendement n° 15, M. Balarello, au nom de la commission des lois, propose
de compléter le texte présenté par cet article pour l'article L. 3444-2 du code
général des collectivités territoriales par un alinéa ainsi rédigé :
« Le Premier ministre accuse réception dans les quinze jours et fixe le délai
dans lequel il apportera une réponse au fond. »
La parole est à M. le rapporteur.
M. José Balarello,
rapporteur.
Cet amendement a pour objet de préciser que le Premier
ministre devra accuser réception dans les quinze jours des propositions
formulées par les conseils généraux des départements d'outre-mer et fixer le
délai dans lequel il y apportera une réponse au fond, de même que l'article L.
4433-3 du code général des collectivités territoriales le prévoit actuellement
s'agissant des suggestions formulées par les conseils régionaux d'outre-mer.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 15.
M. Lucien Lanier.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Lanier.
M. Lucien Lanier.
Je voudrais savoir exactement de quels documents le Premier ministre doit
accuser réception ? S'agit-il des documents du congrès, lequel n'existe pas
dans notre esprit, ou s'agit-il d'autres documents ? Je ne voudrais pas que,
par ce biais, on rétablisse le congrès « en douce » !
M. José Balarello,
rapporteur.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur.
M. José Balarello,
rapporteur.
Monsieur Lanier, je l'ai bien précisé, il s'agit des
propositions formulées par les conseils généraux des départements
d'outre-mer.
M. le président.
Veuillez poursuivre, monsieur Lanier.
M. Lucien Lanier.
Par ailleurs, et c'est surtout sur ce point que porte mon intervention, je
n'aime pas que l'on donne des injonctions à un Premier ministre, quel qu'il
soit d'ailleurs, ni au Gouvernement français en général. A ce compte-là,
bientôt le Gouvernement sera à la botte ! J'aimerais également une explication
sur ce point.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Je voudrais rassurer M. Lanier, cette disposition
existe déjà, s'agissant des régions, aux termes de la loi de 1984. Mais,
s'agissant des départements, elle n'a que valeur réglementaire puisqu'elle
résulte d'un décret de 1960. Il s'agit donc de mettre sur le même pied les
conseils régionaux et les conseils généraux en donnant valeur législative aux
dispositions du décret de 1960.
Ne voyez donc là aucune résurgence du congrès ! Il s'agit simplement des
dispositions réglementaires ou législatives que les assemblées locales peuvent
présenter.
M. Georges Othily.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Othily.
M. Georges Othily.
Je souhaite à mon tour apporter un éclaircissement à M. Lanier.
Aux termes du texte présenté par la commission, la possibilité pour le conseil
général - qu'il a déjà en vertu du décret de 1960 - de présenter des
dispositions d'ordre législatif ou réglementaire figurera désormais dans le
code général des collectivités territoriales, à l'instar du conseil régional,
aux termes de l'article L. 4333-1 de ce même code. Le conseil général pourra
saisir le Premier ministre d'une proposition ; le Premier ministre disposera de
quinze jours pour en accuser réception, et il devra fixer dans sa réponse le
délai dans lequel il apportera une réponse au fond.
M. Lucien Lanier.
Et s'il ne répond pas dans les quinze jours ?
M. Georges Othily.
Il aura tort !
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 15, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 156, Mme Michaux-Chevry et M. Reux proposent, après le
second alinéa du texte présenté par le II de l'article 24 pour l'article L.
4433-3-1 du code général des collectivités territoriales, d'insérer un alinéa
ainsi rédigé :
« Les conseils régionaux de la Guadeloupe, de la Guyane, de la Martinique et
de la Réunion peuvent présenter des propositions de modifications des
dispositions législatives ou réglementaires en vigueur, ainsi que toutes
propositions législatives ou réglementaires concernant le développement
économique, social et culturel de ces régions. »
La parole est à M. Reux.
M. Victor Reux.
Je le retire.
M. le président.
L'amendement n° 156 est retiré.
Par amendement n° 245, MM. Lise, Larifla, Désiré et les membres du groupe
socialiste proposent de rédiger comme suit le début du premier alinéa du texte
présenté par le II de l'article 24 pour l'article L. 4433-3-3 du code général
des collectivités territoriales : « Les conseils régionaux et les conseils
généraux d'outre-mer... ».
La parole est à M. Lise.
M. Claude Lise.
L'objet de cet amendement est d'associer les conseils généraux à la
consultation par l'autorité de régulation des télécommunications. Il s'agit
d'équipements dont l'importance, qui touche à des intérêts vitaux de nos
régions monodépartementales, mérite indiscutablement, selon nous, l'avis des
deux assemblées locales.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. José Balarello,
rapporteur.
Favorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 245, accepté par la commission et par le
Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 246, MM. Lise, Larifla, Désiré et les membres du groupe
socialiste proposent de rédiger comme suit le début du deuxième alinéa du texte
présenté par le II de l'article 24 pour l'article L. 4433-3-3 du code général
des colectivités territoriales : « L'avis des conseils régionaux et conseils
généraux est réputé... ».
La parole est à M. Lise.
M. Claude Lise.
Il s'agit d'un amendement de conséquence.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. José Balarello,
rapporteur.
Favorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 246, accepté par la commission et par le
Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 24, modifié.
(L'article 24 est adopté.)
Article 24
bis
M. le président.
« Art. 24
bis.
- Les conseils régionaux des régions de Guadeloupe, de
Martinique, de Guyane et de la Réunion sont consultés sur les projets
d'attribution ou de renouvellement des concessions portuaires et aéroportuaires
concernant ces régions. »
Par amendement n° 16, M. Balarello, au nom de la commission des lois, propose
:
I. - Avant le premier alinéa de cet article, d'ajouter un alinéa ainsi rédigé
:
« Il est inséré dans le chapitre III du titre III du livre IV de la quatrième
partie du code général des collectivités territoriales (partie législative), un
article L. 4433-3-4 ainsi rédigé : »
II. - En conséquence, de rédiger comme suit le début de cet article : «
Art. L. 4433-3-4.
- Les conseils régionaux... ».
La parole est à M. le rapporteur.
M. José Balarello,
rapporteur.
Cet amendement tend à codifier, dans le code général des
collectivités territoriales, les dispositions de l'article 24
bis
prévoyant la consultation des conseils régionaux d'outre-mer sur les projets
d'attribution ou de renouvellement des concessions portuaires et
aéroportuaires.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 16, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 247, MM. Lise, Larifla, Désiré et les membres du groupe
socialiste proposent, au début de l'article 24
bis
, de remplacer les
mots : « Les conseils régionaux des régions de Guadeloupe... » par les mots : «
Les conseils régionaux et les conseils généraux de Guadeloupe... ».
La parole est à M. Lise.
M. Claude Lise.
Même objet que mon amendement précédent.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. José Balarello,
rapporteur.
Favorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 247, accepté par la commission et par le
Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 24
bis
, modifié.
(L'article 24
bis
est adopté.)
Article 24
ter
M. le président.
« Art. 24
ter.
- Le Gouvernement adresse tous les deux ans aux conseils
régionaux des régions de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane et de la Réunion
un rapport relatif à la problématique des échanges aériens, maritimes et des
télécommunications. Ce rapport pourra ensuite faire l'objet de recommandations
de la part des conseils régionaux. »
Par amendement n° 17, M. Balarello, au nom de la commission des lois, propose
de supprimer cet article.
La parole est à M. le rapporteur.
M. José Balarello,
rapporteur.
Cet amendement a pour objet de supprimer l'article 24
ter
prévoyant un rapport bisannuel du Gouvernement aux régions
d'outre-mer relatif à la problématique des échanges maritimes, aériens et de
télécommunications.
En effet, la commission des comptes économiques et sociaux des départements
d'outre-mer et de suivi de la présente loi d'orientation, créée par l'article
42, sera chargée d'établir un rapport d'évaluation annuelle sur la mise en
oeuvre des dispositions de cette loi qui pourra notamment aborder les questions
relatives aux transports et aux télécommunications.
Par ailleurs, l'article 7
bis
du projet de loi examiné par la
commission des affaires économiques prévoit un rapport annuel de la conférence
paritaire des transports et instances paritaires de concertation créée dans les
départements d'outre-mer par la loi Perben du 25 juillet 1994. Cela fait
beaucoup de rapports !
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 17, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, l'article 24
ter
est supprimé.
Chapitre II
De l'exercice des compétences nouvelles
Article 25
M. le président.
« Art. 25. - I. - Dans la section 3 du chapitre III du titre III du livre IV
de la quatrième partie du code général des collectivités territoriales, il est
créé, après la sous-section 7, une sous-section 8 intitulée : "Routes",
comprenant les articles L. 4433-24-1 à L. 4433-24-3 ainsi rédigés :
«
Art. L. 4433-24-1
. - L'ensemble de la voirie classée en route
nationale est transféré dans le patrimoine des régions de Guadeloupe, de
Guyane, de Martinique et de la Réunion si celles-ci en font la demande à l'Etat
; en cas de transfert, la région assure la construction, l'aménagement,
l'entretien et la gestion de la voirie transférée.
« Les charges transférées aux régions en application des dispositions du
présent article sont compensées dans les conditions fixées par les articles L.
1614-1 à L. 1614-3. Toutefois, par dérogation à l'article L. 1614-1, le montant
de ces charges est égal, la première année du transfert, à la moyenne annuelle
de l'ensemble des dotations d'Etat accordées pour les routes nationales pendant
les cinq années précédant le transfert.
« Lorsque la voirie classée route nationale n'est pas transférée, les marchés
relatifs aux études et aux travaux sur routes nationales peuvent être passés
par les régions d'outre-mer en application du livre III du code des marchés
publics.
«
Art. L. 4433-24-2
. - Les services de l'Etat qui participent à
l'exercice des compétences transférées aux régions en application de l'article
L. 4433-24-1 sont, en tant que de besoin, mis à disposition des régions dans
les conditions prévues à l'article L. 4151-1.
«
Art. L. 4433-24-3
. - Un décret en Conseil d'Etat détermine les
conditions d'application de la présente sous-section. »
« II. - Sous réserve des décisions juridictionnelles passées en force de chose
jugée, sont validés les marchés relatifs aux travaux sur routes nationales
passés par les régions de Guadeloupe, de Guyane, de Martinique et de la Réunion
antérieurement à l'entrée en vigueur de la présente loi, en tant que leur
légalité serait contestée par le moyen tiré de l'incompétence du maître
d'ouvrage. »
Par amendement n° 55, M. Vergès et les membres du groupe communiste
républicain et citoyen proposent :
I - Dans le premier alinéa du texte proposé par le I de cet article, pour
l'article L. 4433-24-1 du code général des collectivités territoriales, de
remplacer les mots : « est transféré », par les mots : « et les emprises
foncières destinées aux routes nationales et acquises au titre du fonds
d'investissement pour les routes et les transports sont transférés ».
II - Pour compenser la perte de recettes résultant du I ci-dessus, de
compléter cet article par un paragraphe additionnel ainsi rédigé :
« ... - La perte de recettes résultant pour l'Etat du transfert des emprises
foncières destinées aux routes nationales et acquises au titre du fonds
d'investissement pour les routes et les transports visé à l'article L.
4433-24-1 du code général des collectivités territoriales, est compensée à due
concurrence par la création d'une taxe additionnelle aux droits prévus par les
articles 575 et 575A du code général des impôts. »
Cet amendement est assorti d'un sous-amendement n° 260, présenté par le
Gouvernement, et tendant :
A - A supprimer le II de l'amendement n° 55.
B - En conséquence, au début du texte de cet amendement, à supprimer la
mention : « I ».
La parole est à M. Vergès, pour défendre l'amendement n° 55.
M. Paul Vergès.
Je retire cet amendement.
M. le président.
L'amendement n° 55 est retiré, et le sous-amendement n° 260 n'a plus
d'objet.
Par amendement n° 56, M. Vergès et les membres du groupe communiste
républicain et citoyen, proposent :
I. - Après les mots : « la première année du transfert, », de rédiger ainsi la
fin du deuxième alinéa du texte proposé par le I de cet article pour l'article
L. 4433-24-1 du code général des collectivités territoriales : « au montant des
dépenses nécessaires à la remise à niveau des routes existantes tel qu'évalué
par la commission prévue à l'article L. 1614-3 du présent code, ce montant ne
pouvant être inférieur à la moyenne annuelle de l'ensemble des dotations d'Etat
accordées par les routes nationales pendant les cinq années précédant le
transfert. Lorsqu'une expertise technique aura conclu à l'insécurité de
sections de routes nationales, la responsabilité de l'Etat reste entière sur
ces parties d'ouvrages transférées à la région ».
II. - Pour compenser les pertes de recettes résultant du I ci-dessus, de
compléter cet article par un paragraphe additionnel ainsi rédigé :
« ... - La perte de recettes résultant pour l'Etat de la modification des
conditions de transfert de charges aux régions pour les routes visé à l'article
L.4433-24-1 du code général des collectivités territoriales est compensée à due
concurrence par la création d'une taxe additionnelle aux droits prévus par les
articles 575 et 575 A du code général des impôts. »
La parole est à M. Vergès.
M. Paul Vergès.
Je retire cet amendement.
M. le président.
L'amendement n° 56 est retiré.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 25.
(L'article 25 est adopté.)
Article 26
M. le président.
« Art. 26. - Il est inséré, dans le code général des collectivités
territoriales, un article L. 4433-15-1 ainsi rédigé :
«
Art. L. 4433-15-1
. - Dans les régions de Guadeloupe, de Guyane, de
Martinique et de la Réunion, les compétences en matière de gestion et de
conservation des ressources biologiques de la mer, dévolues à l'autorité
administrative en application des articles 2, 3, 4 et 5 du décret du 9 janvier
1852 sur l'exercice de la pêche maritime sont exercées par la région, sous
réserve des engagements internationaux de la France, du respect de la
compétence communautaire, et dans le cadre de la politique commune des
pêches.
« Des décrets en Conseil d'Etat, pris après avis des conseils régionaux,
précisent les modalités de ces transferts de compétence.
« Les services de l'Etat qui participent à l'exercice des compétences
transférées aux régions sont, en tant que de besoin, mis à disposition des
collectivités territoriales. »
Par amendement n° 18, M. Balarello, au nom de la commission des lois, propose
de rédiger comme suit le dernier alinéa du texte proposé par cet article pour
l'article L. 4433-15-1 du code général des collectivités territoriales :
« Les services de l'Etat qui participent à l'exercice des compétences
transférées aux régions en application du présent article sont, en tant que de
besoin, mis à disposition des régions dans les conditions prévues à l'article
L. 4151-1. »
La parole est à M. le rapporteur.
M. José Balarello,
rapporteur.
Il s'agit de préciser les conditions de mise à disposition
des services techniques de l'Etat, s'agissant des compétences transférées aux
régions en matière de pêche.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 18, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 19, M. Balarello, au nom de la commission des lois, propose
:
A. - De compléter l'article 26 par un paragraphe II ainsi rédigé :
« II. - L'article L. 4141-2 du code général des collectivités territoriales
est complété par un 9° ainsi rédigé :
« 9° Les décisions prises par les régions d'outre-mer en application de
l'article L. 4433-15-1. »
B. - En conséquence, de faire précéder le premier alinéa de cet article de la
mention : « I. - ».
La parole est à M. le rapporteur.
M. José Balarello,
rapporteur.
Cet amendement tend à ajouter à la liste des actes de la
région soumis au contrôle de légalité énumérés à l'article L. 4141-2 du code
général des collectivités territoriales, les décisions qui seront prises par
les régions en matière de pêche, en application de l'article 26 du projet de
loi, de même que le prévoit l'article 27 s'agissant des décisions qui seront
prises par les régions en application du code minier.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 19, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 26, modifié.
(L'article 26 est adopté.)
Article 27
M. le président.
« Art. 27. - I. - L'article L. 4433-17 du code général des collectivités
territoriales est complété par trois alinéas ainsi rédigés :
« Toutefois, l'inventaire minier en mer est élaboré et mis en oeuvre par les
régions.
« Dans le respect des droits de souveraineté et de propriété de l'Etat sur son
domaine public maritime, les régions de Guadeloupe, Guyane, Martinique et de la
Réunion exercent les compétences définies aux articles 68-21 et 68-22 du code
minier.
« Les services de l'Etat qui participent à l'exercice des compétences
transférées aux régions en application du présent article sont, en tant que de
besoin, mis à disposition des régions dans les conditions prévues à l'article
L. 4151-1 et à l'article 16-3 de la loi n° 72-619 du 5 juillet 1972 portant
création et organisation des régions. »
« II. - Le chapitre IV du titre III du livre Ier du code minier est complété
par une section 4 ainsi rédigée :
« Section 4.
« De la recherche et de l'exploitation en mer.
«
Art. 68-21
. - Lorsqu'elles concernent les titres miniers en mer, et
à l'exclusion de ceux relatifs aux minerais ou produits utiles à l'énergie
atomique, les décisions individuelles mentionnées aux articles 9, 10, 18-1, 25,
68-9, 119-1, 119-4 et 119-5 sont prises par la région, qui se prononce après
avis du Conseil général des mines.
« Lorsqu'elle ne suit pas l'avis du Conseil général des mines, la décision de
la région doit être motivée.
«
Art. 68-22
. - Pour l'application en mer, dans les régions
d'outre-mer, des dispositions de l'article 8, la compétence dévolue au préfet
est exercée par la région.
«
Art. 68-23
. - Pour l'application en mer, dans les régions
d'outre-mer, des dispositions des articles 29 (III) et 75-1, la région est
substituée à l'Etat.
«
Art. 68-24
. - Un décret en Conseil d'Etat précise les modalités
d'application de la présente section. »
« III. - L'article L. 4141-2 du code général des collectivités territoriales
est complété par un 8° ainsi rédigé :
« 8° Les décisions prises par les régions d'outre-mer en application des
articles 68-21 et 68-22 du code minier. »
« IV. - A l'article 6 de la loi n° 68-1181 du 30 décembre 1968 relative à
l'exploration du plateau continental et à l'exploitation de ses ressources
naturelles, après les mots : "pour son application", sont insérés les mots :
"et des dispositions particulières applicables aux régions d'outre-mer". » -
(Adopté.)
Article 28
M. le président.
« Art. 28. - L'article L. 4433-7 du code général des collectivités
territoriales est ainsi rédigé :
«
Art. L. 4433-7
. - Les conseils régionaux de Guadeloupe, de Guyane,
de Martinique et de la Réunion adoptent un schéma d'aménagement qui fixe les
orientations fondamentales à moyen terme en matière de développement durable,
de mise en valeur du territoire et de protection de l'environnement. Ce schéma
détermine notamment la destination générale des différentes parties du
territoire de la région, l'implantation des grands équipements
d'infrastructures et de transport, la localisation préférentielle des
extensions urbaines, des activités industrielles, portuaires, artisanales,
agricoles, forestières et touristiques ainsi que celles relatives aux nouvelles
technologies de l'information et de la communication.
« Au plus tard à l'expiration d'un délai de dix ans à compter de la date
d'approbation, le conseil régional procède à une analyse du schéma et délibère
sur son maintien en vigueur ou sur une mise en révision complète ou
partielle.
« Le conseil régional consulte le conseil général sur les implications des
orientations du schéma d'aménagement régional sur la politique de l'habitat.
« A défaut d'une telle délibération, le schéma d'aménagement régional devient
caduc. »
Par amendement n° 47, M. Huchon, au nom de la commission des affaires
économiques, propose, à la fin de la seconde phrase du premier alinéa du texte
présenté par l'article 28 pour l'article L. 4443-7 du code général des
collectivités locales, de supprimer les mots : « ainsi que celles relatives aux
nouvelles technologies de l'information et de la communication ».
La parole est à M. Huchon, rapporteur pour avis.
M. Jean Huchon,
rapporteur pour avis.
La commission des affaires économiques propose de
supprimer la disposition prévoyant que les schémas d'aménagement régionaux
déterminent la localisation des activités relatives aux nouvelles technologies
de l'information et de la communication.
En effet, lorsque ces activités donnent lieu à l'implantation de grands
équipements d'infrastructure, ceux-ci sont déjà visés par la loi. Si, au
contraire - ces activités n'exigent que des équipements légers, elles ne
doivent pas être visées par ces schémas au risque d'imposer de nouvelles
contraintes aux PME qui les développent et qui ont avant tout besoin d'un
environnement juridique souple.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. José Balarello,
rapporteur.
Après quelques hésitations - je m'en suis d'ailleurs ouvert à
M. Huchon - la commission des lois a décidé de s'en remettre à la sagesse du
Sénat.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement est défavorable à cet amendement.
Nous avons beaucoup parlé, au cours de ces deux jours, du développement des
technologies de l'information et de la communication outre-mer, de
l'opportunité, de la chance qu'elles présentent, pour souhaiter que les schémas
d'aménagement régionaux aient compétence dans ce domaine.
Je ne comprends pas - je l'avoue - que l'on retire cette compétence aux
schémas d'aménagement régionaux, parce qu'il s'agit quand même d'un secteur
stratégique, où les élus doivent pouvoir donner leur avis sur l'implantation de
ces équipements.
M. Jean Huchon,
rapporteur pour avis.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Huchon, rapporteur pour avis.
M. Jean Huchon,
rapporteur pour avis.
Je retire cet amendement.
M. le président.
L'amendement n° 47 est retiré.
Par amendement n° 48, M. Huchon, au nom de la commission des affaires
économiques, propose :
I. - D'insérer, après le premier alinéa du texte présenté par l'article 28
pour l'article L. 4433-7 du code général des collectivités locales, un alinéa
ainsi rédigé :
« Le conseil régional consulte le conseil général sur les implications des
orientations du schéma d'aménagement régional sur la politique de l'habitat.
»
II. - En conséquence, de supprimer le troisième alinéa du texte présenté par
ce même article pour l'article L. 4433-7 du code général des collectivités
locales.
La parole est à M. Huchon, rapporteur pour avis.
M. Jean Huchon,
rapporteur pour avis.
Je retire cet amendement, car il est satisfait par
l'amendement n° 20 de la commission des lois.
M. le président.
L'amendement n° 48 est retiré.
Par amendement n° 20, M. Balarello, au nom de la commission des lois, propose
:
A. - De supprimer l'avant-dernier alinéa du texte présenté par l'article 28
pour l'article L. 4433-7 du code général des collectivités territoriales.
B. - De compléter cet article par un paragraphe II ainsi rédigé :
« II. - Dans le troisième alinéa de l'article L. 4433-9 du code général des
collectivités territoriales, après les mots : "des avis", sont insérés les mots
: "du conseil général et". »
C. - En conséquence, de faire précéder le premier alinéa de cet article de la
mention : « I. - ».
La parole est à M. le rapporteur.
M. José Balarello,
rapporteur.
Cet amendement a pour objet de faire figurer la consultation
du conseil général sur le schéma d'aménagement régional, prévue par l'article
28 du projet de loi, à l'article L. 4433-9 du code des collectivités
territoriales, relatif à la procédure d'élaboration des schémas, où elle trouve
mieux sa place, et de prévoir, comme en métropole, l'avis du conseil général
sur l'ensemble du schéma et non sur les seuls aspects relatifs à la politique
de l'habitat.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 20, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 28, ainsi modifié.
(L'article 28 est adopté.)
Article 29
M. le président.
« Art. 29. - L'article L. 4433-18 du code général des collectivités
territoriales est ainsi rédigé :
«
Art. L. 4433-18
. - Dans le respect de la programmation nationale
pluriannuelle des investissements de production d'électricité et du schéma de
services collectifs de l'énergie, chaque région de Guadeloupe, Guyane,
Martinique et de la Réunion élabore, adopte et met en oeuvre, après
concertation avec les autres collectivités territoriales, les établissements
publics de coopération intercommunale et les producteurs intéressés de son
territoire, un plan énergétique régional pluriannuel de prospection et
d'exploitation des énergies renouvelables et d'utilisation rationnelle de
l'énergie.
« Pour l'élaboration et la mise en oeuvre des dispositions de l'alinéa
précédent, les services de l'Etat sont, en tant que de besoin, mis à
disposition des régions dans les conditions prévues à l'article L. 4151-1. » -
(Adopté.)
Article 30
M. le président.
« Art. 30. - I. - L'article 14 de la loi n° 64-1245 du 16 décembre 1964
relative au régime et à la répartition des eaux et à la lutte contre leur
pollution n'est pas applicable dans les départements d'outre-mer.
« II. - Après l'article 14-2 de la loi n° 64-1245 du 16 décembre 1964
précitée, il est inséré un article 14-3 ainsi rédigé :
«
Art. 14-3
. - I. - Il est créé, dans chacun des départements
d'outre-mer, un office de l'eau, établissement public local à caractère
administratif, rattaché au département.
« En liaison avec le comité de bassin, et conformément aux principes de
gestion des ressources et des milieux naturels définis à l'article L. 200-1 du
code rural, l'office de l'eau est chargé de faciliter les diverses actions
d'intérêt commun dans le domaine de la gestion de l'eau et des milieux
aquatiques. Sans préjudice des compétences dévolues en la matière à l'Etat et
aux collectivités territoriales, il exerce les missions suivantes :
« - l'étude et le suivi des ressources en eau, des milieux aquatiques et
littoraux et de leurs usages ;
« - le conseil et l'assistance technique aux maîtres d'ouvrages, la formation
et l'information dans le domaine de la gestion de l'eau et des milieux
aquatiques.
« Sur proposition du comité de bassin, il peut également assurer la
programmation et le financement d'actions et de travaux.
« II. - L'office de l'eau est administré par un conseil d'administration qui
comprend :
« 1° Des représentants de la région, du département et des communes, ainsi que
des établissements publics de coopération intercommunale ou des syndicats
mixtes ayant des compétences dans le domaine de l'eau ;
« 2° Des représentants des services de l'Etat dans le département ;
« 3° Des représentants d'usagers et des milieux socioprofessionnels ;
« 4° Des représentants d'associations agréées de consommateurs et de
protection de l'environnement, et des personnalités qualifiées dans le domaine
de l'eau et des milieux aquatiques et littoraux.
« Les catégories de représentants mentionnés au 1° constituent au moins 50 %
du conseil d'administration.
« Un représentant du personnel siège au conseil d'administration avec voix
consultative.
« La présidence de l'office est assurée par le président du conseil
général.
« Le directeur de l'office est nommé, après avis du préfet, par arrêté du
président du conseil général.
« Le préfet exerce les fonctions de commissaire du Gouvernement de
l'office.
« III. - Le personnel de l'office est recruté et géré dans le cadre des
dispositions législatives et réglementaires applicables à la fonction publique
territoriale.
« Les ressources de l'office se composent :
« 1° De subventions ;
« 2° De redevances pour services rendus ;
« 3° Des ressources financières prévues par les lois et règlements en
vigueur.
« Le contrôle de légalité et le contrôle budgétaire des actes de l'office
s'exercent conformément aux dispositions de l'article L. 3241-1 du code général
des collectivités territoriales.
« IV. - Un décret en Conseil d'Etat précise les conditions d'application du
présent article. »
Par amendement n° 144, M. Lauret propose, après le sixième alinéa du II du
texte présenté par le II de cet article pour l'article 14-3 de la loi n°
64-1245 du 16 décembre 1964, d'insérer un alinéa ainsi rédigé :
« Les représentants du département constituent au moins 60 % de l'ensemble
formé par les catégories mentionnées au 1°. »
Cet amendement est-il soutenu ?...
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 30.
(L'article 30 est adopté.)
Article 31
M. le président.
« Art. 31. - Il est inséré, au chapitre IV du titre IV du livre IV de la
troisième partie du code général des collectivités territoriales, un article L.
3444-4 ainsi rédigé :
«
Art. L. 3444-4
. - Dans les départements d'outre-mer, le conseil
général est saisi pour avis, avant le 31 décembre de chaque année, des
orientations générales de la programmation des aides de l'Etat au logement pour
l'année suivante.
« Ces orientations générales portent sur la répartition des aides par
dispositif, d'une part, et la répartition des aides par bassin d'habitat au
sens de l'article L. 441-1-4 du code de la construction et de l'habitation,
d'autre part.
« Dès qu'il est consulté sur ces orientations, le conseil général en saisit
pour avis le conseil régional, qui devra y procéder avant le 31 décembre de
chaque année.
« La présidence du conseil départemental de l'habitat est assurée par le
président du conseil général. »
Par amendement n° 21, M. Balarello, au nom de la commission des lois, propose,
dans le premier alinéa du texte présenté par l'article 31 pour l'article L.
3444-4 du code général des collectivités territoriales, de remplacer les mots :
« le conseil général est saisi pour avis » par les mots : « le conseil général
et le conseil régional sont saisis pour avis ».
La parole est à M. le rapporteur.
M. José Balarello,
rapporteur.
Cet amendement a pour objet de prévoir que le conseil
régional est consulté chaque année comme le conseil général sur la
programmation des aides de l'Etat au logement. C'est plus simple que de prévoir
que le conseil général consulté par l'Etat sur cette programmation consulte à
son tour le conseil régional.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement est défavorable à cet amendement et
souhaite l'adoption de l'amendement n° 185 qu'il a déposé.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 21, repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Je suis maintenant saisi de deux amendements qui peuvent faire l'objet d'une
discussion commune.
Par amendement n° 22, M. Balarello, au nom de la commission des lois, propose
de supprimer l'avant-dernier alinéa du texte présenté par l'article 31 pour
l'article L. 3444-4 du code général des collectivités territoriales.
Par amendement n° 185, le Gouvernement propose de rédiger ainsi
l'avant-dernier alinéa du texte présenté par l'article 31 pour l'article L.
3444-4 du code général des collectivités territoriales :
« Le conseil régional peut être saisi pour avis sur ces orientations par le
représentant de l'Etat dans le département. Dans le cas où il est saisi, le
conseil régional doit rendre son avis au plus tard le 31 décembre. »
La parole est à M. le rapporteur, pour défendre l'amendement n° 22.
M. José Balarello,
rapporteur.
Cet amendement est la conséquence de l'amendement n° 21. Il
tend à supprimer la consultation du conseil régional par le conseil général
prévue par l'article 31 du projet de loi.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat, pour défendre l'amendement n° 185 et
pour donner l'avis du Gouvernement sur l'amendement n° 22.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
L'amendement n° 185 permet de créer une saisine
directe du conseil régional par l'Etat.
Par ailleurs, le Gouvernement est défavorable à l'amendement n° 22.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission sur l'amendement n° 185 ?
M. José Balarello,
rapporteur.
Défavorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 22, repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, l'amendement n° 185 n'a plus d'objet.
Par amendement n° 248, MM. Lise, Larifla, Désiré et les membres du groupe
socialiste proposent d'insérer, après le texte présenté par l'article 31 pour
l'article L. 3444-4 du code général des collectivités territoriales, trois
articles ainsi rédigés :
«
Art. L...
- Dans les départements d'outre-mer, les compétences en
matière d'amélioration de l'habitat privé sont exercées par le conseil
général.
« Les charges transférées au département en application des dispositions du
présent article sont compensées par la dotation d'une quote-part de la ligne
budgétaire unique dont le montant est égal, la première année du transfert, à
la moyenne annuelle des dotations de l'Etat destinées à l'amélioration de
l'habitat pour chaque département d'outre-mer pendant les cinq années précédant
le transfert.
«
Art. L...
- Les services de l'Etat qui participent à l'exercice des
compétences transférées aux départements en application de l'article ci-dessus
sont, en tant que de besoin, mis à disposition des départements.
«
Art. L...
- Un décret en Conseil d'Etat détermine les modalités des
transferts de compétences prévus aux deux articles ci-dessus. »
La parole est à M. Lise.
M. Claude Lise.
J'espère que cet amendement fera plaisir à tous mes collègues qui, hier,
réclamaient de nouveaux transferts de compétences en faveur des collectivités
locales. Cette proposition de transfert de compétences en matière d'habitat qui
concerne tout naturellement les conseils généraux - qui font déjà beaucoup en
la matière, devrait leur donner satisfaction.
L'objectif est de développer les politiques locales d'amélioration, de
réhabilitation et de restauration des logements concernant prioritairement les
personnes défavorisées dont s'occupent par priorité les conseils généraux tout
en accroissant la lisibilité et l'efficacité de l'action publique en la
matière.
La politique du logement social et de son financement dans les départements
d'outre-mer, plus précisément, le volet « amélioration de l'habitat », se
caractérise par une multiplicité de financeurs, par une diversité des modes de
paiement et par une complexité croissante des montages administratifs et
financiers.
Il en résulte, malgré l'association de beaucoup de bonnes volontés et la
mobilisation des collectivités locales, la mise en oeuvre d'un système d'aides
complexe « en tamis », qui exclut les dossiers présentant un caractère anormal
face aux critères sociaux, juridiques, administratifs et techniques.
Aussi, compte tenu de la forte implication des conseils généraux en matière de
politique et de financement du logement social, de la pression de la demande de
logements sociaux dans tous nos départements, mais aussi de l'exigence
d'efficacité et d'une demande unanime en faveur du renforcement des
responsabilités locales, ce transfert favoriserait une meilleure lisibilité des
dispositifs d'aides auprès du public concerné et de l'ensemble des
partenaires.
Le transfert serait certainement un gage d'optimisation des politiques mises
en oeuvre et une condition favorable à l'exercice de responsabilités
locales.
Ce transfert ne toucherait en rien au système de partenariat qui existe entre
collectivités dans le cadre du fonds régional d'aménagement foncier et
urbain.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. José Balarello,
rapporteur.
J'avoue qu'au départ j'étais réticent sur ce transfert de
bloc de compétences. Mais, après un très large débat en commission des lois, M.
Lise ainsi que M. le président Larché m'ont convaincu d'accepter cet amendement
qui, en définitive, porte seulement sur l'amélioration de l'habitat privé.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement partage la préoccupation de M. Lise.
Cet amendement demanderait cependant à être évalué par rapport aux missions et
aux compétences de l'Agence nationale d'amélioration de l'habitat, dont les
recettes font l'objet d'une péréquation nationale.
M. Lise pourrait retirer son amendement sachant que nous vérifierons la
faisabilité du transfert qu'il propose. Il s'agit de créer un bloc de
compétences logement au profit du département, ce qui présente un intérêt
outre-mer.
M. le président.
Monsieur Lise, l'amendement n° 248 est-il maintenu ?
M. Claude Lise.
Je le retire, monsieur le président, mais je voudrais souligner combien le
problème qui nous occupe est important.
A cet égard, je suis heureux que M. le secrétaire d'Etat nous donne des
assurances quant à une étude sérieuse sur la possibilité de réaliser ce
transfert de compétences. Ce transfert vraiment attendu par tous les opérateurs
ira dans le sens de l'amélioration des politiques en faveur du logement social
menées dans nos départements.
M. le président.
L'amendement n° 248 est retiré.
M. Jacques Larché,
président de la commission des lois constitutionnelles, de législation, du
suffrage universel, du règlement et d'administration générale.
Je demande
la parole.
M. le président.
La parole est à M. le président de la commission des lois.
M. Jacques Larché,
président de la commission des lois.
J'avoue m'étonner quelque peu de la
facilité avec laquelle M. Lise se laisse convaincre.
Nous savons très bien qu'il existe un certain nombre de limites que nous ne
pouvons pas franchir, et nous ne les franchirons pas.
Nous discutons de transfert de compétences. Il faut donc les prévoir et les
voter. On renforcerait ainsi ce qui est notre but sous-jacent avec l'examen de
ce texte, vers l'auto-administration des départements d'outre-mer.
Par conséquent, monsieur le président, je reprends l'amendement n° 248 de M.
Lise.
M. le président.
Il s'agit donc de l'amendement n° 248 rectifié.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement s'en remet à la sagesse de la Haute
Assemblée.
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 248 rectifié, pour lequel le Gouvernement
s'en remet la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 31, modifié.
(L'article 31 est adopté.)
Article 32
M. le président.
« Art. 32. - I. - Dans le titre VI du livre V de la deuxième partie du code
général des collectivités territoriales, il est inséré, avant l'article L.
2563-7, un chapitre IV intitulé : "Dispositions particulières applicables aux
communes de Saint-Martin et de Saint-Barthélémy". »
« II. - Il est inséré, après l'article L. 2563-7 du code général des
collectivités territoriales, un article L. 2563-8 ainsi rédigé :
«
Art. L. 2563-8
. - Les conseils municipaux de Saint-Martin et de
Saint-Barthélemy peuvent, par délibération, demander à la région ou au
département de la Guadeloupe de leur transférer pour une durée déterminée leurs
compétences dans les domaines de la formation professionnelle, de l'action
sanitaire, de l'environnement et du tourisme, des ports maritimes de commerce
et de pêche ou des aéroports.
« Le maire de la commune notifie cette délibération à l'exécutif de la
collectivité compétente.
« Par délibération notifiée à la commune, le conseil régional ou le conseil
général se prononce sur la demande des conseils municipaux de Saint-Martin et
de Saint-Barthélemy dans un délai de trois mois à compter de la date de
notification de la demande.
« Une convention, passée entre la commune et la région ou le département de la
Guadeloupe, précise les conditions financières dans lesquelles les compétences
sont transférées par le département et la région ainsi que, le cas échéant, les
conditions de mise à disposition des personnels. Les sommes afférentes aux
compétences transférées doivent être au moins égales à celles qui étaient
dépensées sur le territoire de la commune à ce titre, en fonctionnement,
l'année civile précédente et en investissement, en moyenne annuelle sur les
cinq années précédentes. Ces sommes présentent le caractère de dépenses
obligatoires.
« La convention prévoit la durée pendant laquelle l'exercice de la ou des
compétences de la région ou du département est transféré à la commune. Cette
durée ne peut être inférieure à six ans. Ces conventions peuvent être dénoncées
avec un préavis d'un an.
« L'exercice de ces compétences par les communes de Saint-Martin et de
Saint-Barthélemy entraîne de plein droit l'application des dispositions des
trois premiers alinéas de l'article L. 1321-1, des deux premiers alinéas de
l'article L. 1321-2 et des articles L. 1321-3, L. 1321-4 et L. 1321-5.
« Les communes sont substituées de plein droit à la région ou au département
dans l'ensemble des actes qui ont été pris par ces autorités à la date du
transfert, pour l'exercice des compétences transférées. A partir de l'entrée en
vigueur du transfert de compétences, elles peuvent procéder à leur
modification.
« Les communes sont substituées de plein droit au département ou à la région
dans les contrats conclus par ces collectivités avant l'entrée en vigueur du
transfert de compétences, sans que cette substitution n'entraîne, au profit des
cocontractants, aucun droit à résiliation ou à indemnisation.
« Le département ou la région informent leurs cocontractants de cette
substitution, dans le délai d'un mois suivant l'entrée en vigueur du transfert
de compétences. »
Sur cet article, je suis saisi de deux amendements qui peuvent faire l'objet
d'une discussion commune.
Par amendement n° 157, Mme Michaux-Chevry et M. Reux proposent de supprimer
cet article.
Par amendement n° 23, M. Balarello, au nom de la commission des lois, propose,
dans le premier alinéa du texte présenté par le II de l'article 32 pour
l'article L. 2563-8 du code général des collectivités territoriales, de
remplacer les mots : « de l'environnement et du tourisme » par les mots : « de
l'environnement, du tourisme, de la voirie classée en route départementale
».
La parole est à M. Reux, pour défendre l'amendement n° 157.
M. Victor Reux.
On ne peut subdéléguer les communes de Saint-Martin et Saint-Barthélemy en
obtenant des transferts de compétences normalement dévolues aux collectivités
départementale ou régionale.
Ces collectivités seront amenées à prendre des décisions qui ne les
exonéreront pas de leur propre responsabilité tant administrative, juridique
que financière. Sur ce dernier point, les aides communautaires attribuées sont
toujours soumises à un rapport d'activité qui maintient jusqu'à apurement
l'entière responsabilité du seul bénéficiaire connu des autorités de l'Union
européenne, à savoir la région pour ce qui est de la formation
professionnelle.
Cet article contrevient à la notion bien admise qu'il ne saurait y avoir de
subdélégation à une délégation donnée.
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur, pour défendre l'amendement n° 23 et pour
donner l'avis de la commission sur l'amendement n° 157.
M. José Balarello,
rapporteur.
L'amendement n° 23 tend à ajouter les routes départementales
dans la liste des compétences dont les conseils municipaux de Saint-Martin et
Saint-Barthélemy pourront demander le transfert par convention, afin de
permettre, notamment à la commune de Saint-Barthélemy, de mener à bien la
modernisation du réseau routier que souhaite la municipalité.
L'amendement n° 157 vise à supprimer l'article 32 prévoyant la possibilité
d'un transfert de compétences au profit des communes de Saint-Barthélemy et de
Saint-Martin. Or, ces transferts sont souhaitables pour prendre en compte les
spécificités de ces communes et leur éloignement par rapport à la Guadeloupe.
De toute façon, ils resteront subordonnés à une convention et, donc, à l'accord
de la collectivité concernée, région ou département. La commission est donc
défavorable à l'amendement n° 157.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement est contre l'amendement n° 157,
puisqu'il veut tenir compte de la situation des communes de Saint-Martin et de
Saint-Barthélemy et de la possibilité de leur transférer des compétences qui
relèvent du pouvoir de la Guadeloupe, à l'échelon tant de la région que du
département.
Il me paraît qu'il faut rapprocher l'exercice des compétences et les
transférer autant que nécessaire à ces deux communes, qui sont distantes de
plusieurs centaines de kilomètres de la Guadeloupe.
En conséquence, je suis défavorable à l'amendement n° 157 de Mme
Michaux-Chevry qu'a défendu M. Reux.
En revanche, je suis favorable à l'amendement n° 23 de M. Balarello, qui tire
la conséquence d'un transfert de compétences puisque, transférant les routes,
il transfère également la taxe correspondante en recette.
M. le président.
Monsieur Reux, l'amendement n° 157 est-il maintenu ?
M. Victor Reux.
Je le retire, monsieur le président.
M. le président.
L'amendement n° 157 est retiré
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 23.
M. Jean-Jacques Hyest.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Hyest.
M. Jean-Jacques Hyest.
Il n'y a qu'une route départementale, je suppose ?
M. Lucien Lanier.
Non, il y en a plusieurs !
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Elle n'est pas entretenue !
M. le président.
M. Hyest a la parole, et lui seul !
M. Jean-Jacques Hyest.
Je suppose qu'il n'y a qu'une route départementale.
M. José Balarello,
rapporteur.
C'est la « voirie » départementale !
M. Jean-Jacques Hyest.
Ce n'est pas la route, c'est la voirie classée en route départementale.
M. Lucien Lanier.
Oui, mais il y a des carrefours !
M. Jean-Jacques Hyest.
Je pose une question parce que la voirie peut être communale ou
départementale. Ou bien on écrit « la voirie départementale », ou bien on écrit
« la voirie classée en route départementale ».
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Je précise à M. Hyest que cette voirie est
départementale et que les habitants et les collectivités de Saint-Martin et de
Saint-Barthélemy se plaignent de son défaut d'entretien.
M. Jean-Jacques Hyest.
Nous sommes bien d'accord !
M. Lucien Lanier.
Ils ont bien raison !
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Leur transférer la compétence et la recette
correspondante permettra, me semble-t-il, d'assurer une meilleure gestion, plus
proche des citoyens et de tenir compte du particularisme.
M. Jean-Jacques Hyest.
Ce n'est pas la question que je posais !
M. José Balarello,
rapporteur.
C'est une question de sémantique !
(Sourires.)
M. Jean-Jacques Hyest.
Y a-t-il une route ou plusieurs ?
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 23, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 32, ainsi modifié.
(L'article 32 est adopté.)
Chapitre III
Des finances locales
Article 33
M. le président.
« Art. 33. - Après l'article L. 2563-2 du code général des collectivités
territoriales, il est inséré un article L. 2563-2-1 ainsi rédigé :
«
Art. L. 2563-2-1
. - Le montant total de la dotation forfaitaire des
communes des départements d'outre-mer est majoré en 2001 d'une somme de 40
millions de francs, prélevée sur la dotation d'aménagement instituée à
l'article L. 2334-13.
« Cette majoration est répartie entre les communes des départements
d'outre-mer proportionnellement à la population de chacune d'entre elles et à
l'éloignement par rapport aux centres urbains, à l'enclavement et à
l'insuffisance de liaisons terrestres entre le chef-lieu et la commune. »
Par amendement n° 24, M. Balarello, au nom de la commission des lois, propose
:
A - A la fin du premier alinéa du texte présenté par l'article 33 pour
l'article L. 2563-2-1 du code général des collectivités territoriales, de
supprimer les mots : « , prélevée sur la dotation d'aménagement instituée à
l'article L. 2334-13 ».
B - Pour compenser la perte de recettes résultant du A ci-dessus, de compléter
cet article par un paragraphe additionnel ainsi rédigé :
« II. - La perte de recettes résultant de la suppression du prélèvement sur la
dotation d'aménagement de la dotation forfaitaire des communes des départements
d'outre-mer est compensée à due concurrence par la création d'une taxe
additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des
impôts. »
C - En conséquence, faire précéder le premier alinéa de cet article de la
mention : « I. - ».
La parole est à M. le rapporteur.
M. José Balarello,
rapporteur.
Cet amendement a pour objet de supprimer le prélèvement de 40
millions de francs sur la dotation d'aménagement prévu par le projet de loi
pour financer la majoration de la dotation forfaitaire des communes des
départements d'outre-mer.
En effet, ainsi que l'a souligné le comité des finances locales, ce
prélèvement aurait pour conséquence de réduire les crédits destinés à la
dotation de solidarité urbaine et à la dotation de solidarité rurale, ce qui
entraînerait des difficultés supplémentaires dans la répartition de la dotation
globale de fonctionnement.
Il est donc préférable que la majoration de la dotation forfaitaire des
communes des départements d'outre-mer provienne d'un abondement extérieur à la
DGF.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement invoque l'article 40 concernant cette
disposition qui accroît les charges de l'Etat.
M. le président.
L'article 40 de la Constitution est-il applicable ?
M. Michel Sergent,
au nom de la commission des finances.
Il ne l'est pas, monsieur le
président.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 24, repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 25, M. Balarello, au nom de la commission des lois, propose
de rédiger comme suit le second alinéa du texte présenté par l'article 33 pour
l'article L. 2563-2-1 du code général des collectivités territoriales :
« Après répartition entre les départements d'outre-mer proportionnellement à
leur population, cette majoration est répartie entre les communes de la
Martinique, de la Guadeloupe et de la Réunion proportionnellement à leur
population et entre les communes de la Guyane pour 95 % proportionnellement à
leur population et pour 5 % proportionnellement à leur superficie. »
La parole est à M. le rapporteur.
M. José Balarello,
rapporteur.
Cet amendement a pour objet de prendre en compte la situation
particulière des communes enclavées de l'intérieur de la Guyane, qui est
particulièrement vaste, tout en prévoyant des critères objectifs de répartition
de la majoration de la DGF. Celle-ci serait d'abord répartie entre les
différents départements proportionnellement à leur population. La répartition
entre les communes de la Guyane serait ensuite effectuée pour 95 %
proportionnellement à leur population et pour 5 % proportionnellement à leur
superficie.
Pour ce qui concerne les communes des autres départements où ne se pose pas ce
problème spécifique, la répartition serait effectuée en fonction du seul
critère de la population.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 25, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 33, ainsi modifié.
(L'article 33 est adopté.)
Articles additionnels après l'article 33
M. le président.
Par amendement n° 249, MM. Larifla, Désiré, Lise et les membres du groupe
socialiste proposent d'insérer, après l'article 33, un article additionnel
ainsi rédigé :
« Il est créé une taxe locale sur l'importation et la production d'alcool dans
les départements d'outre-mer. Le taux de cette taxe est défini par décret.
Cette taxe est prélevée par l'administration des douanes et redistribuée aux
communes de chaque département au prorata de leur population. »
La parole est à M. Larifla.
M. Dominique Larifla.
La situation des communes d'outre-mer est très difficile. L'étroitesse de la
base fiscale est pour une large part responsable des difficultés financières de
ces communes.
Il convient de prolonger le travail de recensement du patrimoine immobilier,
qui est indispensable à l'assujettissement de tout citoyen à l'impôt, en créant
une nouvelle ressource susceptible d'améliorer de façon structurelle la
situation des finances locales dans les départements d'outre-mer.
A cette fin, il est proposé de créer une taxe sur l'importation et la
production d'alcool, qui représente une assiette taxable de l'ordre de 340
millions de francs pour le département de la Guadeloupe.
Cette taxe serait prélevée par l'administration des douanes à l'importation ou
en sortie d'usine pour la production locale et redistribuée aux communes au
prorata de leur population.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. José Balarello,
rapporteur.
La commission a émis un avis favorable.
Cependant, nous nous sommes posé la question de savoir si le taux de la taxe
pouvait être prévu par décret ou s'il ne fallait pas qu'il le soit par la loi.
Je souhaiterais entendre le Gouvernement sur ce point.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat sur
cet amendement n° 249.
Je confirme à M. Balarello que le taux d'une taxe ne peut être fixé que par la
loi, aux termes de l'article 34 de la Constitution. Il faudrait donc modifier
l'amendement en ce sens pour assurer sa conformité à la Constitution.
M. le président.
Monsieur Larifla, acceptez-vous de rectifier votre amendement, ainsi que le
suggère M. le secrétaire d'Etat.
M. Dominique Larifla.
Oui, monsieur le président.
M. le président.
Je suis donc saisi d'un amendement n° 249 rectifié, présenté par MM. Larifla,
Désiré, Lise et les membres du groupe socialiste, et tendant à insérer, après
l'article 33, un article additionnel ainsi rédigé :
« Il est créé une taxe locale sur l'importation et la production d'alcool dans
les départements d'outre-mer. Cette taxe est prélevée par l'administration des
douanes et redistribuée aux communes de chaque département au prorata de leur
population.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 249 rectifié, accepté par la commission et
pour lequel le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi après l'article 33.
Par amendement n° 250, MM. Larifla, Lise, Désiré et les membres du groupe
socialiste proposent d'insérer, après l'article 33, un article additionnel
ainsi rédigé :
Après le premier alinéa du I de l'article L. 2334-7-2 du code général des
collectivités territoriales, il est inséré un nouvel alinéa ainsi rédigé :
« Dans les départements d'outre-mer, ladite dotation forfaitaire est diminuée,
à compter de 2001, d'un montant égal à la participation de la commune aux
dépenses d'aide sociale du département au titre de 1996 et revalorisée comme la
dotation globale de fonctionnement mise en répartition. »
La parole est à M. Larifla.
M. Dominique Larifla.
Les difficultés financières de communes guadeloupéennes résultent de
nombreuses causes, au nombre desquelles on peut citer les sureffectifs d'agents
communaux et à l'étroitesse des bases fiscales, ce dernier problème étant en
voie d'amélioration grâce à un meilleur recensement du foncier bâti. Cependant,
la loi sur la couverture maladie universelle a eu pour effet de durcir le
problème de financement des budgets communaux en amoindrissant la DGF
communale.
Nous souhaitons que l'année de référence pour la ponction de la DGF soit non
plus l'année 1997, mais l'année 1996, car nous avons assisté à une explosion
des dépenses relatives à l'aide médicale, surcoût qui a été lui-même répercuté
sur les communes par le département.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. José Balarello,
rapporteur.
La commission est défavorable à cet amendement, car il ne
nous paraît pas possible de prévoir un régime particulier pour les départements
d'outre-mer, d'autant que d'autres communes non seulement dans les DOM, mais
aussi en métropole, connaissent également des difficultés financières.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
La mise en place de la CMU a entraîné des distorsions
de calcul pour les départements. Le ministère de l'intérieur étudie cette
situation qui concerne, je crois, une vingtaine de départements, dont trois
outre-mer.
Il est préférable de renvoyer cette question au contentieux général concernant
la CMU, sachant qu'une concertation est en cours avec l'association des
présidents de conseils généraux sur cette question. Le Gouvernement est donc
défavorable à l'amendement, sous réserve d'un examen ultérieur dans le projet
de loi de finances rectificative.
M. le président.
Monsieur Larifla, l'amendement n° 250 est-il maintenu ?
M. Dominique Larifla.
Monsieur le président, compte tenu des assurances données par M. le secrétaire
d'Etat, je le retire.
M. le président.
L'amendement n° 250 est retiré.
Article 34
M. le président.
« Art. 34. - Les deuxième et troisième alinéas de l'article 18 de la loi n°
92-676 du 17 juillet 1992 relative à l'octroi de mer et portant mise en oeuvre
de la décision du Conseil des ministres des Communautés européennes n° 89-688
du 22 décembre 1989 sont ainsi rédigés :
« Les ressources du fonds sont affectées, par délibération du conseil
régional, à des subventions aux investissements des communes et des
établissements publics de coopération intercommunale facilitant l'installation
d'entreprises et la création d'emplois dans le secteur productif ou contribuant
à la réalisation d'infrastructures publiques nécessaires au développement des
entreprises.
« Ces subventions sont cumulables avec celles dont peuvent bénéficier les
communes et les établissements publics de coopération intercommunale de la part
de l'Etat ou d'autres collectivités publiques, ou au titre du Fonds européen de
développement régional. » -
(Adopté.)
Articles additionnels après l'article 34
M. le président.
Par amendement n° 57, MM. Vergès et Payet proposent d'insérer, après l'article
34, un article additionnel ainsi rédigé :
« I. - A compter de la promulgation de la présente loi et à la date fixée
conventionnellement par chaque maire et les représentants qualifiés du
personnel de sa commune, tous les agents qualifiés de "journaliers autorisés »
en poste dans les communes de la Réunion sont titularisés au sein de la
fonction publique territoriale, aux mêmes conditions statutaires et de
rémunération que leurs collègues de métropole.
« Si à cette date, fixée conventionnellement, la rémunération de base de la
fonction publique territoriale se trouve abondée, au nom de l'unité de
traitement dans la fonction publique, d'un index multiplicateur pour se trouver
à égalité de traitement avec la fonction publique d'Etat à la Réunion, le
Gouvernement prendra à sa charge le paiement de cette surrémunération pour que
soit respecté le principe d'égalité de traitement entre les collectivités
communales de la République.
« La Caisse nationale des retraites des agents des collectivités locales
prendra à sa charge le coût total des rachats de cotisations de retraite des
agents titularisés dans le cadre de la présente loi.
« Les maires de la Réunion sont autorisés à recruter leur personnel sur la
base du 1er alinéa de cet article.
« II. - Des décrets en Conseil d'Etat fixent les conditions d'application de
cet article. »
« III. - La perte des recettes est compensée à due concurrence par la création
d'une taxe additionnelle aux droits prévus par les articles 575 et 575 A du
code général des impôts. »
La parole est à M. Vergès.
M. Paul Vergès.
Cet amendement est l'illustration des contradictions - que nous avons
soulignées à l'occasion de la discussion générale - entre la fonction publique
d'Etat et la fonction publique territoriale chez nous, qu'elle soit
départementale ou communale. Il doit exister des passerelles entre ces deux
fonctions publiques afin de faciliter effectivement l'accès des jeunes qui
veulent faire carrière dans la fonction publique communale.
Quelle est la situation à la Réunion ? Sur quelque 16 000 employés communaux,
plus de 13 000 n'ont pas le statut de la fonction publique. Seule une minorité
perçoit une surrémunération de 53 %.
M. Jean-Jacques Hyest.
Forcément !
M. Paul Vergès.
Tous les autres en sont privés.
La ligne budgétaire correspondant aux quelques milliers qui touchent la
surrémunération est égale à celle des 13 000 autres ! Il est évident qu'une
telle situation ne peut perdurer, car elle devient explosive.
Un préfet de la Réunion - dans le souci d'empêcher que ne grossisse le nombre
de « journaliers communaux sans statut », comme on les appelle -, a interdit
tout recrutement qui ne corresponde pas au statut d'un titulaire percevant la
surrémunération de 53 %. Les communes sont paralysées et ne peuvent plus
recruter de cadres.
Les maires de la Réunion et les syndicats ont trouvé une voie de concertation
et une solution d'attente en suggérant de porter d'abord les salaires de ces
journaliers communaux au niveau de ceux qui sont versés en métropole à des
travailleurs effectuant le même travail et ayant la même qualification. Cela
représente déjà un effort financier considérable.
Mais dès que ces travailleurs sont au même niveau que ceux de la métropole,
ils se posent justement la question de savoir pourquoi ils n'ont pas droit à la
surrémunération de 53 %. Cela ne peut plus continuer !
M. Jean-Jacques Hyest.
Il faut supprimer les 53 % !
M. Paul Vergès.
Nous proposons que tout journalier communal dans ce cas soit titularisé au
sein de la fonction publique territoriale, aux mêmes conditions statutaires de
rémunération que leurs collègues de métropole.
Il reste le problème de la surrémunération de 53 %. Il n'existe aucun texte
officiel organisant la surrémunération de 53 % aux employés communaux. Cela se
ferait uniquement par mimétisme avec la fonction publique d'Etat. Nous
demandons à la représentation nationale comme au Gouvernement d'intervenir,
parce que les textes qui organisent la surrémunération de 53 % dans la fonction
publique d'Etat sont des textes législatifs ou réglementaires.
A la Réunion, il existe même ce que l'on appelle un index de correction, c'est
celui du franc CFA, lequel a disparu à la Réunion depuis des décennies ; c'est
donc à partir d'une monnaie disparue que l'on fait un index multiplicateur des
rémunérations !
Les fonctionnaires ne sont pas les responsables - j'insiste sur ce point et je
parle d'autant plus librement que toute ma famille est dans la fonction
publique - de la différence qui existe, au sein de la fonction publique, entre
la masse de ceux qui sont sous-payés et ceux qui sont surrémunérés.
Pour faire en sorte que soit assuré leur service public, les maires engagent
des travailleurs avec des CES et des CEC, contrats qui durent cinq ans. Les
centaines de travailleurs qui arrivent actuellement au terme de ces cinq ans
demandent à être intégrés dans la fonction publique ! C'est pourquoi la
situation devient explosive !
Cet amendement est en fait un appel à la représentation nationale et au
Gouvernement pour qu'ils prennent en compte ce problème et qu'ils aident les
maires, les fonctionnaires et les employés communaux de chez nous à trouver une
solution juste, faute de quoi nous irons, comme l'on dit vulgairement, « droit
dans le mur » et, alors il sera trop tard !
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. José Balarello,
rapporteur.
L'Assemblée nationale et nous avons déjà entériné la
suppression de la prime d'éloignement. Maintenant, nous est posé le problème
des surrémunérations. M. Vergès a raison, il s'agit-là d'un vrai dilemme.
A l'heure actuelle, les préfets ne veulent plus que les collectivités
territoriales embauchent des contractuels - c'est d'ailleurs ce qu'ils disent
dans toutes les collectivités territoriales de France ; ils souhaitent qu'elles
embauchent des titulaires. Or, à la Réunion ou dans les DOM, on est amené à
engager des contractuels, faute de quoi on est contraint d'appliquer les
surrémunérations, ce qui pose des problèmes invraisemblables.
Cependant, j'ai bien compris que, par cet amendement - auquel nous sommes
défavorables - M. Vergès lançait une sorte d'appel au Parlement pour que ce
dernier se saisisse de la question des surrémunérations et, corrélativement, du
statut de ceux qui travaillent dans la fonction publique territoriale
d'outre-mer.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement est également défavorable à cet
amendement.
M. Vergès a le mérite de souligner devant le Sénat la gravité de ce problème,
qui va s'accentuant : les personnels se trouvent dans une situation de
précarité, ce qui conduit à multiplier les statuts différents et, en même
temps, grève les budgets des collectivités locales au point qu'elles ne peuvent
plus investir.
Le 6 juin, j'ai réuni les présidents des associations des maires des quatre
départements d'outre-mer. La prise de conscience à la Réunion est la plus forte
puisque, comme l'a souligné M. Vergès, l'association des maires a signé, avec
toutes les organisations syndicales, un protocole d'accord qui prévoit la
possibilité d'intégrer ces agents au niveau des fonctionnaires métropolitains
avec une rémunération de niveau 1, sans surrémunération. Treize communes sur
vingt-quatre l'appliquent à la Réunion. Il en résulte pour ces communes une
augmentation des charges.
Cela dit, soyons clairs. C'est d'ailleurs ce même langage de vérité que j'ai
tenu aux maires qui étaient présents. Dans d'autres départements, on a
titularisé jusqu'à 40 % des personnels sous la pression ! Le syndicat
indépendantiste de la Guadeloupe est favorable non seulement aux
surrémunérations, mais, mieux, à la rétroactivité de celles-ci jusqu'en 1984 !
Voilà ce qu'on peut lire dans les documents syndicaux. Si une analyse sérieuse
et responsable n'est pas faite par les élus et les organisations syndicales,
les communes connaîtront une situation de crise et nous courons le risque de
voir se développer soit une débudgétisation des emplois par transfert au
secteur privé, soit des formules précaires.
C'est donc un appel à la responsabilité que je lance aujourd'hui. En effet, on
ne peut pas demander à l'Etat, donc à l'ensemble de la collectivité nationale,
de prendre en charge, sur la DGF, les surrémunérations des fonctionnaires
territoriaux outre-mer ! Chaque collectivité pourrait soutenir qu'il n'existe
aucune raison à ce type de surrémunération, faisant la comparaison avec un
fonctionnaire de Versailles, d'Amiens, de Saint-Denis de la Réunion ou de
Cayenne, exerçant le même type de travail dans un fonction publique
communale.
De plus, faire peser sur la CNRACL le retour des arriérés de cotisations
grèverait le budget de cette caisse et se répercuterait sur toutes les
collectivités locales. La question devient prégnante quand on sait que nous
avons déjà un règlement sur trois ans du surplus des cotisations de la caisse
précitée !
Moi, je me réfère au Président de la République, puisque nous avons eu un
débat à la Réunion avec l'ensemble des maires, débat auquel vous assistiez
d'ailleurs. Je pense qu'en l'absence de volonté commune de l'ensemble des
formations politiques de prendre en charge le problème et de proposer des
solutions qui, peut-être, reviendront sur un certain nombre d'avantages acquis,
nous resterons dans le domaine de la surenchère et nous risquons de faire
preuve d'une certaine myopie par rapport aux conséquences de ces
surrémunérations, d'abord sur la fonction publique territoriale, ensuite sur la
fonction publique hospitalière.
L'amendement de M. Vergès a le mérite d'attirer l'attention du Sénat. Je ne
pense pas que la solution soit dans la légalisation d'un système à deux
vitesses. Mais il faudra bien aller vers une solution globale sinon les
finances des collectivités locales, dans leur immense majorité, connaîtront de
très grandes difficultés, sans parler du sentiment d'exaspération qu'éprouvent
ceux qui ne sont pas titulaires, qui ont un statut précaire à l'égard des
titulaires et de ceux qui bénéficient de surrémunérations.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 57.
M. Paul Vergès.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Vergès.
M. Paul Vergès.
Je remercie M. le secrétaire d'Etat de sa réponse mais l'exposé que nous avons
fait comme la réponse que nous avons reçue montent que chaque jour qui passe
aggrave la situation et que, dans ce domaine, il faut faire preuve de courage
politique.
Il ne s'agit pas de faire de la surenchère en pensant aux prochaines échéances
électorales. Il faut dire la vérité.
Les maires qui cèdent n'ont plus d'autres ressources pour investir. On
n'imagine pas qu'une commune de la Réunion, puisse augmenter l'ensemble de son
personnel de 53 % !
Dès lors, il faut aider ces maires, non pas à avoir du courage politique, mais
à sauver leur budget, à sauver leur administration communale.
Il faut éviter de désigner ceux qui bénéficient de surrémunérations comme
ayant provoqué la catastrophe actuelle. Ils passent des concours ; ils sont
reçus et on leur dit : voilà votre traitement... Or celui-ci découle d'un texte
de 1953, il date du franc CFA, et l'on continue à donner...
Il faut du courage politique, il faut de la concertation, mais il faut surtout
parler d'une même voix, représentation nationale et Gouvernement, quelle que
soit la tendance des uns et des autres : vous savez qu'à la Réunion, on ne
cultive pas que la canne à sucre ; on y cultive aussi la politique et les
luttes électorales !
(Sourires.)
Malgré tout, il faut se mettre d'accord
pour régler ce problème sinon nous allons vers la paralysie.
Monsieur le secrétaire d'Etat, je suis étonné que vous n'ayez pas invoqué
l'article 40. De toute façon, il n'y avait pas d'autre moment pour évoquer ce
problème, car la loi d'orientation ne pourra pas obtenir de succès alors que
l'ensemble des administrations communales de la Réunion va vers la
paralysie.
C'est la raison pour laquelle, par principe, je maintiens cet amendement, qui
aura eu au moins le mérite de sensibiliser chacun de nos collègues à ce
problème auquel les maires sont confrontés chaque jour, car la pression monte.
On ne peut pas imaginer une administration à deux vitesses : la majorité
demande à être rétribuée comme les autres, et les maires ne savent pas quoi
répondre. Quand ils cèdent pour l'un, ils se préparent à céder pour un deuxième
et, quand ils cèdent pour le deuxième, ils se préparent à céder pour un
troisième.
Il faut donc trouver une solution concertée. Il ne s'agit pas de sacrifier qui
que ce soit ; il s'agit de sauver l'administration communale de la Réunion.
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 57, repoussé par la commission et par le
Gouvernement.
(L'amendement n'est pas adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 251, MM. Larifla, Lise, Désiré et les membres du groupe
socialiste proposent d'insérer, après l'article 34, un article additionnel
ainsi rédigé :
« I. Après le premier alinéa du I de l'article 13 de la loi n° 99-641 du 27
juillet 1999 portant création de la couverture maladie universelle, est inséré
un alinéa ainsi rédigé :
« Dans les départements d'outre-mer, le montant de la dotation globale de
décentralisation et, s'il y a lieu, celui des impôts affectés au département
pour compenser l'accroissement net des charges résultant des transferts de
compétences entre l'Etat et les collectivités territoriales sont réduits d'un
montant égal aux dépenses consacrées à l'aide médicale en 1996. »
« II. Après le I de l'article 13 de la même loi, il est inséré un paragraphe
additionnel ainsi rédigé :
« ... - Dans les départements d'outre-mer, les dépenses fixées au I du présent
article sont constituées par les dépenses inscrites au titre de l'aide médicale
dans les chapitres des comptes administratifs des départements de 1996 relatifs
à l'aide sociale ou à l'insertion, à l'exclusion des charges des services
communs réparties entre les services utilisateurs. »
La parole est à M. Larifla.
M. Dominique Larifla.
Cet amendement visait le même objet que l'amendement que j'ai précédemment
présenté au niveau des communes. Cette fois-ci, c'étaient les départements qui
étaient concernés. Compte tenu des explications qui ont été données par M. le
secrétaire d'Etat, je retire l'amendement.
M. le président.
L'amendement n° 251 est retiré.
Article 35
M. le président.
« Art. 35. - I. - L'article 268 du code des douanes est ainsi modifié :
« 1° Le deuxième alinéa du 1 est remplacé par quatre alinéas ainsi rédigés
:
« Les taux et l'assiette du droit de consommation sont fixés par délibération
des conseils généraux des départements. Ces délibérations prennent effet au
plus tôt au 1er janvier 2001.
« Pour les produits mentionnés au premier alinéa ayant fait l'objet d'une
homologation en France continentale en application de l'article 572 du code
général des impôts, le montant du droit est déterminé par application du taux
fixé par le conseil général à un pourcentage fixé par ce même conseil,
supérieur à 66 % et au plus égal à 100 % du prix de vente au détail en France
continentale.
« Pour les produits mentionnés au premier alinéa n'ayant pas fait l'objet
d'une homologation en France continentale, le montant du droit est déterminé
par application du taux fixé par le conseil général à un pourcentage fixé par
ce même conseil, supérieur à 66 % et au plus égal à 100 % du prix de vente au
détail en France continentale correspondant à la moyenne pondérée des prix
homologués.
« Les taux des droits de consommation fixés par chaque conseil général ne
peuvent être supérieurs aux taux prévus à l'article 575 A du code général des
impôts qui frappent les produits de même catégorie en France continentale. »
;
« 2° Le troisième alinéa du 1 est supprimé ;
« 3° Le 4 est complété par une phrase ainsi rédigée :
« Il en est de même à la Guadeloupe et à la Martinique à compter du 1er
janvier 2001. » ;
« 4° Les 5 et 6 sont abrogés. »
« II. - Au quatrième alinéa de l'article 572 du code général des impôts, les
mots : "et d'outre-mer" sont supprimés et les mots : "des articles 268 et" sont
remplacés par les mots : "de l'article". »
« III. - L'article 575 B du même code est complété par un alinéa ainsi rédigé
:
« Ces dispositions s'appliquent également aux tabacs manufacturés importés
dans les départements d'outre-mer. » -
(Adopté.)
Article 35
bis
M. le président.
« Art. 35
bis.
- Le 1°
bis
du II de l'article 1519 du code
général des impôts est complété par un
c
ainsi rédigé :
«
c)
A compter du 1er janvier 2001, pour le département de la
Guadeloupe, le taux de la redevance communale des mines pour les gîtes
géothermiques est fixé à 1,655 F par mètre cube d'eau extraite. »
Sur cet article, je suis saisi de deux amendements identiques.
L'amendement n° 26 est présenté par M. Balarello, au nom de la commission des
lois.
L'amendement n° 49 est présenté par M. Huchon, au nom de la commission des
affaires économiques.
Tous deux tendent à supprimer cet article.
La parole est à M. le rapporteur, pour défendre l'amendement n° 26.
M. José Balarello,
rapporteur.
Cet amendement a pour objet de supprimer l'article 35
bis,
qui tend à instituer une redevance communale des mines sur l'eau extraite
des gîtes géothermiques. Dans la pratique, cette taxe ne serait perçue que par
la commune de Bouillante, où se trouve la seule centrale géothermique existant
actuellement en France.
D'après les informations communiquées par EDF, qui est un actionnaire très
important de la société qui exploite le site, la mise en place de la taxe
conduirait à menacer la rentabilité de l'exploitation, car le montant annuel de
la taxe serait largement supérieur à celui de ses bénéfices.
L'amendement adopté par l'Assemblée nationale ne peut donc être maintenu,
d'autant qu'il apparaît souhaitable de favoriser le développement des énergies
nouvelles telles que l'énergie géothermique.
M. le président.
La parole est à M. Huchon, rapporteur pour avis, pour présenter l'amendement
n° 49.
M. Jean Huchon,
rapporteur pour avis.
Il s'agit du même amendement. Je n'ai rien à
ajouter.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix les amendements identiques n°s 26 et 49, pour lesquels le
Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.
(Les amendements sont adoptés.)
M. le président.
En conséquence, l'article 35
bis
est supprimé.
Article additionnel avant l'article 36
M. le président.
Par amendement n° 145, Mme Michaux-Chevry et les membres du groupe du
Rassemblement pour la République proposent d'insérer, avant l'article 36, un
article additionnel ainsi rédigé :
« L'article 13 de la loi n° 99-641 du 27 juillet 1999 portant création d'une
couverture maladie universelle est ainsi modifié :
« 1° Il est inséré, après le premier alinéa du I, un alinéa ainsi rédigé :
« Dans le département de la Guadeloupe, le montant de la dotation globale de
décentralisation, et s'il y a lieu, celui des impôts affectés au département
pour compenser l'accroissement net des charges résultant des transferts de
compétences entre l'Etat et les collectivités territoriales sont réduits d'un
montant égal aux dépenses consacrées à l'aide médicale 1996.
« 2° Le II est complété
in fine
par un alinéa ainsi rédigé :
« Dans le département de la Guadeloupe, les dépenses fixées au I du présent
article sont constituées par les dépenses inscrites au titre de l'aide médicale
dans les chapitres des comptes administratifs des départements de 1996 relatifs
à l'aide sociale ou à l'insertion, à l'exclusion des charges des services
communs réparties entre les services utilisateurs. »
La parole est à M. Lauret.
M. Edmond Lauret.
Compte tenu de l'assurance donnée par M. le secrétaire d'Etat lors de l'examen
de l'amendement n° 250, je retire cet amendement.
M. le président.
L'amendement n° 145 est retiré.
Article 36
M. le président.
« Art. 36. - I. - A l'article L. 2563-7 du code général des collectivités
territoriales, les mots : "Dans la commune de Saint-Martin" sont remplacés par
les mots : "Dans les communes de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy". »
« II. - L'article 1585-I du code général des impôts est ainsi modifié :
« 1° Au premier alinéa, les mots : "de la commune de Saint-Martin" sont
remplacés par les mots : "des communes de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy"
et les mots : "son réseau routier" par les mots : "leur réseau routier" ;
« 2° Au deuxième alinéa, les mots : "aux résidents de la commune de
Saint-Martin" sont remplacés par les mots : "aux résidents des communes de
Saint-Martin et de Saint-Barthélemy", le mot : "délibération" par le mot :
"délibérations" et les mots : "du conseil municipal de la commune de
Saint-Martin" par les mots : "du conseil municipal de Saint-Martin et du
conseil municipal de Saint-Barthélemy". »
Je suis saisi de deux amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion
commune.
Par amendement n° 27, M. Balarello, au nom de la commission des lois, propose
de compléter cet article par un paragraphe III ainsi rédigé :
« III - L'article 266
quater
du code des douanes est complété par un
alinéa ainsi rédigé :
« 4. - Par dérogation aux dispositions du présent article, les communes de
Saint-Barthélemy et de Saint-Martin fixent, par délibération du conseil
municipal et dans la limite de 1,50 F par litre de carburant consommé, les taux
de la taxe spéciale de consommation sur les produits visés au premier alinéa et
perçoivent cette taxe sur leur territoire, en lieu et place du conseil
régional. Les recettes correspondantes sont affectées à des fonds
d'investissement destinés à financer l'entretien et la modernisation de la
voirie des îles de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin. En conséquence, les
communes de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin ne bénéficient plus du
reversement aux communes par la région de la Guadeloupe du produit de la taxe
spéciale de consommation sur les produits visés au premier alinéa. »
Par amendement n° 252 rectifié, MM. Larifla, Désiré, Lise et les membres du
groupe socialiste proposent de compléter l'article 36 par un paragraphe
additionnel ainsi rédigé :
« ... - Il est créé au profit de la commune de Saint-Barthélemy et de
Saint-Martin une taxe sur les carburants. »
La parole est à M. le rapporteur, pour présenter l'amendement n° 27.
M. José Balarello,
rapporteur.
Conformément au souhait des communes de Saint-Barthélemy et
de Saint-Martin, cet amendement a pour objet de permettre la création à leur
profit d'une taxe sur les carburants, cette taxe étant affectée à des travaux
d'entretien et d'amélioration du réseau routier. Elle se substituera à la taxe
actuellement prévue au profit de la région, en application de l'article 266
quater
du code des douanes. En conséquence, il est précisé que les
communes intéressées ne bénéficieront plus du reversement par la région du
produit de la taxe régionale.
M. le président.
La parole est à M. Larifla, pour présenter l'amendement n° 252 rectifié.
M. Dominique Larifla.
Cet amendement vise le même objectif que celui que vient de présenter M. le
rapporteur puisqu'il s'agit de créer, au profit de la commune de Saint-Martin
et de celle de Saint-Barthélemy, une taxe sur les carburants pour permettre à
ces communes d'entretenir et de moderniser les infrastructures routières. Je le
retire donc.
M. le président.
L'amendement n° 252 rectifié est retiré.
Quel est l'avis du Gouvernement sur l'amendement n° 27 ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 27.
M. Robert Del Picchia.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Del Picchia.
M. Robert Del Picchia.
Je m'étonne que l'on fixe une taxe de 1,50 franc par litre de carburant
consommé, alors que les prix des carburants varient régulièrement. Pourquoi
fixer un chiffre entier, 1,50 franc et non un pourcentage ? En effet, dans un
an, le prix du pétrole sera peut-être de 50 dollars le baril. Si c'est le cas,
1,50 franc ne correspondra plus à rien.
M. Jean-Jacques Hyest.
Il est écrit dans le texte : « dans la limite de ».
M. José Balarello,
rapporteur.
Tout à fait !
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 27, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Je suis saisi de deux amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion
commune.
Par amendement n° 28, M. Balarello, au nom de la commission des lois, propose
de compléter l'article 36 par un paragraphe IV ainsi rédigé :
« IV. - Dans le chapitre Ier du titre Ier du livre II du code des ports
maritimes, il est inséré un article L. 211-3-1 ainsi rédigé :
«
Art. L. 211-3-1. -
Par dérogation aux dispositions des articles 211-1
à 211-3, la commune de Saint-Barthélemy peut fixer et percevoir une taxe sur
les débarquements de passagers par voie maritime, dont le montant est fixé par
délibération du conseil municipal dans la limite de 30 francs par passager,
pour financer l'amélioration des installations portuaires. »
Par amendement n° 253, MM. Larifla, Désiré, Lise et les membres du groupe
socialiste proposent de compléter cet article par un paragraphe additionnel
ainsi rédigé :
« ... - Il est créé au profit de la commune de Saint-Barthélemy une taxe sur
les débarquements des passagers par voie maritime. Le montant de cette taxe et
ses modalités d'application sont fixées par décret. »
La parole est à M. le rapporteur, pour défendre l'amendement n° 28.
M. José Balarello,
rapporteur.
Conformément au souhait de la municipalité de
Saint-Barthélemy, cet amendement a pour objet de permettre à la commune de
percevoir une taxe sur les passagers débarquant au port de Gustavia, dans la
limite de 30 francs par passager, destinée à la rénovation des installations
portuaires, à la réalisation d'une nouvelle capitainerie et à la construction
d'une station d'épuration.
M. le président.
La parole est à M. Larifla, pour défendre l'amendement n° 253.
M. Dominique Larifla.
Je le retire au profit de l'amendement n° 28.
M. le président.
L'amendement n° 253 est retiré.
Quel est l'avis du Gouvernement sur l'amendement n° 28 ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement est favorable à cet amendement.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 28.
M. Lucien Lanier.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Lanier.
M. Lucien Lanier.
Dans la ligne de ce qu'a dit tout à l'heure notre collègue Del Pichia, je
m'étonne que l'on inscrive dans la loi un prix fixe. C'est ce que nous venons
de faire tout à l'heure pour l'essence, ce qui implique que le prix de
l'essence ne pourra plus jamais augmenter de plus de 1,50 franc. Il faut en
être tout à fait conscient.
Dans le présent amendement, il est écrit « dans la limite de 30 francs ».
Qu'est-ce que cela veut dire ? La monnaie par nature est évolutive. Ne peut-on
modifier le texte pour dire que les communes fixeront le prix de la taxe ? Ce
serait la logique, alors qu'on est en train de mettre n'importe quoi dans la
loi.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Monsieur Lanier, un grand nombre de taxes prélevées
par les collectivités locales sont déterminées de cette manière. C'est le cas
de la taxe de séjour. Les communes la fixent, et la loi établit une limite
maximale, limite que la loi de finances peut relever chaque année. Cela
ressortit bien aux fonctions du législateur que d'instituer une taxe et d'en
fixer la limite. On pourrait citer d'autres exemples à l'appui.
M. Jean-Jacques Hyest.
Tout à fait !
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 28, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 36, modifié.
(L'article 36 est adopté.)
Article additionnel après l'article 36
M. le président.
Par amendement n° 29, M. Balarello, au nom de la commission des lois, propose
d'insérer, après l'article 36, un article additionnel ainsi rédigé :
« Il est inséré, dans le chapitre III du titre III du livre IV de la quatrième
partie du code général des collectivités territoriales, un article L. 4433-4-8
ainsi rédigé :
«
Art. L. 4433-4-8. -
Le contrat de plan conclu entre l'Etat et la
région de la Guadeloupe comprend un chapitre spécifique à la commune de
Saint-Barthélemy et un chapitre spécifique à la commune de Saint-Martin. »
La parole est à M. le rapporteur.
M. José Balarello,
rapporteur.
La commission propose d'insérer un nouvel article tendant à
prévoir que le contrat de plan conclu entre l'Etat et la région de la
Guadeloupe devra comprendre une enveloppe spécifique à Saint-Barthélemy et une
enveloppe spécifique à Saint-Martin.
Cette disposition devrait permettre de contribuer à répondre aux souhaits de
ces communes de disposer d'une plus grande autonomie financière vis-à-vis de la
Guadeloupe.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le contrat de plan a été signé le 21 avril 2000, et la
disposition proposée ne s'appliquerait donc qu'au prochain contrat de plan.
Même si l'intention qui a présidé à la rédaction de cet amendement est louable,
puisqu'il s'agit de mettre en évidence les besoins de financement de
Saint-Martin et de Saint-Barthélemy, l'avis du Gouvernement est défavorable.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 29.
M. Jacques Larché,
président de la commission des lois.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le président de la commission des lois.
M. Jacques Larché,
président de la commission des lois.
Je prends acte de la remarque de M.
le secrétaire d'Etat. Mais, dans ces conditions, il faut trouver un moyen de
rendre la disposition applicable à l'actuel contrat de plan.
A cette fin, sous réserve, bien évidemment, de progrès qui pourraient être
réalisés en commission mixte paritaire, je propose une nouvelle rédaction pour
cet amendement, monsieur le président, à savoir : « Le contrat de plan
actuellement conclu entre l'Etat et la région de la Guadeloupe est complété par
un chapitre spécifique à la commune de Saint-Barthélemy et un chapitre
spécifique à la commune de Saint-Martin. »
M. le président.
Monsieur le rapporteur, acceptez-vous de rectifier votre amendement dans le
sens proposé par M. le président de la commission des lois ?
M. José Balarello,
rapporteur.
Oui, monsieur le président.
M. le président.
Je suis donc saisi d'un amendement n° 29 rectifié, présenté par M. Balarello,
au nom de la commission des lois, et tendant à insérer, après l'article 36, un
article additionnel ainsi rédigé :
« Il est inséré, dans le chapitre III du titre III du livre IV de la quatrième
partie du code général des collectivités territoriales, un article L. 4433-4-8
ainsi rédigé :
«
Art. L. 4433-4-8.
- Le contrat de plan actuellement conclu entre
l'Etat et la région de la Guadeloupe est complété par un chapitre spécifique à
la commune de Saint-Barthélemy et un chapitre spécifique à la commune de
Saint-Martin. »
Quel est l'avis du Gouvernement sur cet amendement n° 29 rectifié ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement est favorable à cet amendement.
D'ailleurs, sous réserve de vérification, un chapitre spécifique est déjà prévu
dans le contrat de plan. Mais c'est une raison de plus pour l'affirmer dans la
loi. Ainsi, il aura force obligatoire.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 29 rectifié, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 36.
Article 37
M. le président.
« Art. 37. - A l'article L. 2562-1 du code général des collectivités
territoriales, la référence : ", L. 2213-28" est supprimée. »
Par amendement n° 186, le Gouvernement propose de rédiger ainsi cet article
:
« Les articles L. 2561-1 et L. 2562-1 du code général des collectivités
territoriales sont ainsi rédigés :
«
Art. L. 2561-1
. - Ne sont pas applicables aux communes des
départements de Guadeloupe, de Guyane, de Martinique et de la Réunion les
dispositions des chapitres III et IV du titre 1er du livre 1er de la présente
partie, ainsi que celles de l'article L. 2123-21.
«
Art. L. 2562-1
. - Ne sont pas applicables aux communes des
départements de Guadeloupe, de Guyane, de Martinique et de la Réunion les
dispositions des articles L. 2224-23 à L. 2224-29. »
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Cet amendement de forme vise à actualiser et à
rationaliser les dispositions du code général des collectivités territoriales
qui sont inapplicables outre-mer.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. José Balarello,
rapporteur.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ... ?
Je mets aux voix l'amendement n° 186, accepté par la commission.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, l'article 37 est ainsi rédigé.
Article 37
bis
M. le président.
« Art. 37
bis.
- L'article 285
ter
du code des douanes est ainsi
modifié :
« 1° Après le quatrième alinéa, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« Une part égale à 30 % du produit de la taxe est affectée au budget des
communes classées comme stations balnéaires. Ce prélèvement est réparti entre
les communes concernées au prorata de leur population. » ;
« 2° Le dernier alinéa est ainsi rédigé :
« Ces dispositions s'appliquent jusqu'au 31 décembre 2006. »
Par amendement n° 146, Mme Michaux-Chevry et les membres du groupe du
Rassemblement pour la République proposent de supprimer cet article.
La parole est à M. Lauret.
M. Edmond Lauret.
La taxe mentionnée à l'article 37
bis
est utilisée pour la promotion
touristique. La réduire de 30 % au bénéfice des communes classées stations
balnéaires pénaliserait les autres communes, d'autant que ces communes
balnéaires bénéficient déjà en grande partie de cette promotion touristique du
fait qu'elles accueillent l'essentiel des touristes.
Nous proposons donc de supprimer cet article.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. José Balarello,
rapporteur.
Défavorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement est également défavorable à cet
amendement. Il faut aider les communes qui supportent des charges résultant de
l'accueil de touristes.
M. le président.
Monsieur Lauret, l'amendement n° 146 est-il maintenu ?
M. Edmond Lauret.
Je le retire, monsieur le président.
M. le président.
L'amendement n° 146 est retiré.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 37
bis.
(L'article 37
bis
est adopté.)
Article additionnel après l'article 37
bis
M. le président.
Par amendement n° 30, M. Balarello, au nom de la commission des lois, propose
d'insérer, après l'article 37
bis,
un article additionnel ainsi rédigé
:
« Il est inséré, dans le chapitre III du titre III du livre IV de la quatrième
partie du code général des collectivités territoriales, un article L. 4433-4-9
ainsi rédigé :
«
Art. L. 4433-4-9.
- Dans chacune des régions de la Guadeloupe, de la
Guyane, de la Martinique et de la Réunion, il est créé une commission de suivi
de l'utilisation des fonds structurels européens.
« Coprésidée par le préfet, le président du conseil régional et le président
du conseil général, cette commission est en outre composée des parlementaires
de la région, d'un représentant de l'association des maires, de représentants
des chambres consulaires et de représentants des services techniques de
l'Etat.
« Cette commission établit un rapport semestriel sur la consommation des
crédits. »
La parole est à M. le rapporteur.
M. José Balarello,
rapporteur.
Cet amendement tend à consacrer dans la loi l'existence, dans
chacune des régions de la Guadeloupe, de la Guyane, de la Martinique et de la
Réunion, d'une commission de suivi de l'utilisation des fonds structurels
européens.
En effet, on constate actuellement des difficultés à programmer les opérations
d'investissement et à mobiliser les crédits correspondants, ce qui aboutit à
une sous-consommation des crédits communautaires. Cette sous-consommation
existe déjà en métropole, notamment dans les zones frontières.
Cette situation apparaît tout à fait regrettable alors même que les fonds
structurels disponibles pour les départements d'outre-mer vont atteindre, pour
la période 2000-2006, la somme de 23 milliards de francs, ce qui, ajouté aux
fonds de concours de l'Etat et des autres collectivités, représentera 37
milliards de francs, si mes souvenirs sont exacts, monsieur le secrétaire
d'Etat.
Les élus des DOM savent pertinemment que, sans la mise en place d'une
commission de suivi qui contrôle notamment les projets qui seront financés, une
partie de ces fonds ne sera pas utilisée et retournera à Bruxelles. C'est
d'ailleurs ce qui se passe déjà en métropole.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Cette intention affichée par le rapporteur de la
commission des lois correspond à un besoin réel puisqu'il faut assurer cette
consommation de crédits dans les délais prévus.
Le règlement du Conseil européen du 21 juin 1999 a institué, dans chaque
région, un comité de suivi. La proposition de M. Balarello confirme l'existence
de ce comité de suivi et en fixe la composition. En ce sens, elle me paraît
utile.
C'est pourquoi le Gouvernement émet un avis favorable sur cet amendement, qui
vient compléter le dispositif européen existant.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 30, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 37
bis.
« Chapitre IV
« De la création de deux départements
à la Réunion »
M. le président.
Par amendement n° 38, M. Balarello, au nom de la commission des lois, propose
de supprimer cette division et son intitulé.
La parole est à M. le rapporteur.
M. José Balarello,
rapporteur.
Je demande la réserve de cet amendement jusqu'après l'examen
de l'article 38, monsieur le président.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur cette demande de réserve ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
La réserve est ordonnée.
Article 38
M. le président.
« Art. 38. - Dans les conditions fixées par une loi ultérieure, il sera créé
dans la région de la Réunion, au plus tard le 1er janvier 2002, deux
départements qui comprendraient respectivement les communes suivantes :
« - d'une part, La Possession, Le Port, Saint-Denis, Sainte-Rose,
Sainte-Marie, Sainte-Suzanne, Saint-André, Bras-Panon, Saint-Benoît,
Plaine-des-Palmistes et Salazie ;
« - d'autre part, les Trois-Bassins, Saint-Paul, l'Etang-Salé, Saint-Leu, Les
Avirons, Saint-Louis, Cilaos, Entre-Deux, Le Tampon, Saint-Pierre, Petite-Ile,
Saint-Joseph et Saint-Philippe. »
Sur cet article, je suis saisi de deux amendements identiques.
L'amendement n° 31 est présenté par M. Balarello, au nom de la commission des
lois.
L'amendement n° 123 est déposé par MM. Lauret, Lanier, Mme Michaux-Chevry, M.
Reux et les membres du groupe RPR et apparentés.
Tous deux tendent à supprimer cet article.
La parole est à M. le rapporteur, pour présenter l'amendement n° 31.
M. José Balarello,
rapporteur.
Cet amendement a pour objet de supprimer l'article 38
prévoyant la bidépartementalisation de la Réunion. En effet, une telle réforme,
qui pourrait être justifiée par des considérations relatives à l'évolution
démographique ou à l'aménagement du territoire, ne devrait être envisagée que
si elle rencontrait l'accord unanime des élus réunionnais. Or tel n'est pas le
cas.
Certes, une majorité des parlementaires de l'île se sont prononcés en faveur
de la création d'un second département, mais le conseil général comme le
conseil régional ont émis un avis défavorable sur l'avant-projet de loi.
Cette réforme ne devrait pas non plus être envisagée sans l'adhésion de la
population locale. Or la population réunionnaise, consultée par deux sondages,
a montré sa vive hostilité au projet de bidépartementalisation : selon l'un de
ces sondages, 32 % seulement des Réunionnais seraient favorables à la création
d'un second département.
Par ailleurs, plusieurs organisations socioprofessionnelles, que nous avons
d'ailleurs rencontrées, ont également exprimé des réserves sur ce projet. En
effet, leurs représentants doutent que la bidépartementalisation puisse
constituer un moteur de développement et créer des emplois.
Au demeurant, force est de constater qu'une réforme administrative telle que
la bidépartementalisation ne saurait constituer à elle seule une réponse au
problème majeur que connaît actuellement la Réunion, à savoir la situation de
l'emploi, alors même qu'elle aura un coût important pour les finances
publiques.
M. le président.
La parole est à M. Lauret, pour défendre l'amendement n° 123.
M. Edmond Lauret.
Département français depuis 1946, la Réunion bénéficie aujourd'hui d'une
stabilité sociale, économique et politique unique dans sa zone géographique.
Cette stabilité est due en grande partie à l'existence d'un conseil général
bénéficiant d'une image de rigueur dans la gestion des deniers publics et
capable de mettre en oeuvre avec efficacité, en partenariat avec les autres
collectivités locales, des projets structurants à l'échelle régionale.
L'aménagement du territoire est une priorité pour ce département, qui mène
actuellement avec efficacité des réformes ambitieuses, comme le basculement des
eaux des régions humides vers les régions plus sèches ou encore une politique
de développement sur l'ensemble de l'île.
Ce type de réforme nécessite une collectivité de taille importante au point de
vue tant de la décision politique que du portage financier ou de la mise en
oeuvre technique.
Dans ces conditions, scinder en deux le département actuel constituerait une
erreur stratégique majeure pour au moins quatre raisons évidentes.
Premièrement, trois entités politiques sur un même territoire de 2 500
kilomètres carrés accroissent les risques de conflits sur les grands objectifs
à atteindre.
Deuxièmement, le blocage institutionnel et administratif de la Réunion
aboutira à une exacerbation des tensions sociales dans l'île et peut-être même
à la naissance ou à la renaissance de mouvements autonomistes ou
indépendantistes.
Troisièmement, cette instabilité est néfaste dans une négociation face aux
instances européennes, alors que les années à venir seront celles de la mise
mise en place du nouvel article 299-2 du traité d'Amsterdam et seront une
période durant laquelle nous devrons définir des adaptations pour l'outre-mer
dans les domaines économiques et fiscaux, clés de voûte du développement.
Quatrièmement, enfin, étant une source de dépenses inutiles, la
bidépartementalisation constituera un prétexte facile afin de faire stagner,
voire de faire reculer les crédits publics à destination de la Réunion.
Je passe sur les sondages - selon le dernier d'entre eux, 32 % des Réunionnais
sont opposés à ce projet - ainsi que sur les manifestations.
Monsieur le secrétaire d'Etat, mes chers collègues, il est indispensable de
clarifier ce soir certains discours ou certains écrits au sujet de ce projet de
découpage. Les décisions des collectivités locales, départementales et
régionales sont limpides et sans appel : 27 conseillers généraux contre 22 se
sont prononcés contre le premier projet de scission ; 27 conseillers généraux
contre 22 se sont prononcés contre le principe même de la
bidépartementalisation ; 25 conseillers régionaux contre zéro se sont prononcés
contre le premier projet gouvernemental ; enfin, 25 conseillers régionaux
contre 20 se sont prononcés contre le principe même de la scission.
Monsieur le secrétaire d'Etat, il s'agit là de majorités importantes,
contrairement à ce que vous avez avancé hier. Penseriez-vous, monsieur le
secrétaire d'Etat, que les appuis que nous avons reçus de trois de vos amis
doivent être rejetés ? Je ne peux l'imaginer !
Le 17 février 2000 - c'est-à-dire avant l'avis des élus, - M. le Premier
ministre justifiait son projet de découpage par la « demande exprimée
majoritairement par les élus ». Vous savez, mes chers collègues, quel a été
l'avis des élus !
Notre secrétaire d'Etat à l'outre-mer a déclaré ceci avant l'avis des élus : «
Nous proposons cette bidépartementalisation. Il est évident que si, du côté de
la Réunion, une majorité d'avis hostiles apparaît, à ce moment-là, les
conditions ne seront pas réunies pour créer les deux départements. Je pense que
le Gouvernement ne vise pas à imposer cette bidépartementalisation. »
Le Président de la République, que M. le secrétaire d'Etat aime citer
régulièrement, a conditionné la réforme éventuelle au respect des principes de
la République et de la démocratie, et à l'accord des élus. Ces conditions ne
sont pas réunies.
Je passe sur les avis de l'Association des maires de France l'AMF, du Centre
national de la fonction publique territoriale, le CNFPT, de l'ordre des
avocats, du Mouvement des entreprises de France, le MEDEF, des syndicats
ouvriers, des associations de chômeurs, du Conseil d'Etat, de l'Eglise, des
chambres de commerce, etc.
S'il vous plaît, mes chers collègues, arrêtons de jouer avec le statut de
notre département ! Aidez-nous à développer l'emploi, la formation, le
logement, et vous verrez que tout ira mieux. Les Réunionnais veulent seulement
travailler ! S'il faut découper quelque part, faites-le là où les populations
le demandent.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement souhaite le maintien de l'article 38.
Il a tenu compte des avis qui ont été exprimés, notamment sur le découpage.
Je ne partage pas la description des risques qu'évoquait à l'instant M.
Lauret. Il n'y a pas de mise en cause de la Réunion en tant qu'entité
géographique et politique, à laquelle les citoyens sont attachés. Une région «
Réunion » subsistera, avec deux départements qui seront chargés de
l'organisation administrative et de l'équilibre du territoire.
Nous sommes très loin de la diabolisation de ce projet de loi telle qu'elle
est opérée. Il faut, dans ce domaine, raison garder et essayer de voir ce qui
peut rapprocher le pouvoir des citoyens et mieux organiser le service public
dans ce cadre.
M. Lauret a cité des organisations qui ont pris position contre la
bidépartementalisation ; je pourrais en citer beaucoup qui ont pris position
pour, en particulier les élus du sud de la Réunion, très largement, qui
aspirent à cette création, précisement pour donner une chance supplémentaire au
développement du sud de l'île.
Le Gouvernement est donc défavorable à ces amendements identiques.
M. le président.
Je vais mettre aux voix les amendements identiques n°s 31 et 123.
M. Paul Vergès.
Je demande la parole contre les amendements.
M. le président.
La parole est à M. Vergès.
M. Paul Vergès.
Certains des discours prononcés ici me rajeunissent de plus de cinquante ans.
En 1943, 1944, 1945 et 1946, j'ai entendu les mêmes discours de diabolisation.
On disait alors : Si la Réunion se transforme de colonie en département, ce
sera un désastre économique ! Faites attention ! On introduira l'impôt sur le
revenu, la sécurité sociale ! Et les moyens étaient ceux d'aujourd'hui.
Aujourd'hui, le mot d'ordre est : « Coup' pa nous » ! Ne nous coupez pas en
deux ; ne créez pas un second département !
A l'époque où l'on a introduit la sécurité sociale, les grands propriétaires
fonciers de l'époque mettaient les salaires de leurs journaliers agricoles en
deux tas et leur disaient : actuellement, ton salaire est égal aux deux tas ;
mais, après la création du département, le Gouvernement t'en prendra une
partie. Et l'on a fait assommer ainsi des contrôleurs de la sécurité sociale !
Le département constituait, aux yeux des gens, une régression par rapport à la
colonie. Des associations, beaucoup de maires - contre les députés, c'est vrai
- ont pris position contre la transformation. Aujourd'hui, on ne discute plus
la départementalisation, et on ne sait même plus qui a fait classer la Réunion
comme département. Comme disait Kennedy, la victoire a de nombreux pères, et la
défaite est orpheline.
Nous assistons exactement au même scénario aujourd'hui. Or, qu'y a-t-il de
dramatique ? On peut bien sûr discuter sur le fond pour savoir s'il faut ou non
créer un second département, mais il ne faut quand même pas dramatiser et dire
que l'on va trancher dans la chair des Réunionnais !
Hier, dans la discussion générale, on a évoqué la concentration à Saint-Denis
de toutes les activités, ce qui amène 60 000 voitures chaque jour dans cette
ville. Le matin, il y a deux voies pour entrer à Saint-Denis et une voie pour
en sortir, le soir il y a deux voies pour sortir de la ville et une seule pour
y entrer. Les gens viennent de toute l'île travailler à Saint-Denis parce que
s'y trouvent concentrés les administrations, les services, les sièges
sociaux...
En redonnant son rôle à Saint-Pierre, ancienne capitale politique de l'île, en
dédoublant ce département, vous obtiendriez déjà un résultat sur ce simple
problème. C'est tellement évident que la totalité des partis politiques de la
Réunion ont, à un moment ou à un autre, demandé la création de deux
départements. Tous, y compris vous, monsieur Lauret ! En tant que président du
conseil régional, j'ai le texte, signé de votre main voilà deux ans, posant
comme préalable à la désignation du président du conseil régional la création
de deux départements.
Alors, cessons de faire croire à notre assemblée, qui ne connaît pas les
détails, que la situation est tragique. Ce n'est pas vrai ! On fait peur aux
gens en transformant une réforme administrative en changement de statut.
Certains ont même osé dire que la création de deux départements était la voie
ouverte à l'indépendance ! Et il ne suffit pas de susciter l'affolement pour
réaliser une grande opération politique !
Lorsque vous dites qu'il faut à tout prix créer de nouvelles communes, vous
recueillez l'unanimité ! Mais personne ne dit combien coûteront ces nouvelles
communes ni combien coûtera leur fonctionnement !
Il ne s'agit d'ailleurs pas d'adopter le modèle métropolitain. J'entendais
l'un de mes collègues dire : en France, on fait comme ceci ou comme cela.
Toutefois, il est évident que l'histoire de la formation des collectivités
locales à la Réunion n'est pas la même qu'en métropole. S'il y a bien quelque
chose que nous voulons éviter, ce sont ces petites communes de quelques
certaines d'habitants.
M. Jean-Jacques Hyest.
Bien entendu, et c'est ce que j'ai dit tout à l'heure !
M. Paul Vergès.
Nous tenons donc compte de la progression démographique et nous disons que
l'idéal, compte tenu de la géographie de l'île, de son caractère montagneux,
des distances et de la population, c'est de nous orienter vers des communes de
plus ou moins 25 000 habitants, selon l'existence ou pas d'une agglomération
urbaine. C'est en fonction de cette considération que se dégage une unanimité
pour créer de nouvelles communes, et là, on ne pose pas la question du coût
!
Mais comment, cependant, amener la création de nouvelles communes, laquelle
dépend de la volonté des maires, si l'on s'oppose à ce que le Gouvernement crée
un second département ? La création de nouveaux cantons, de nouvelles communes
et d'un nouveau département fait partie d'une réforme administrative générale,
et aucun de ces éléments n'est dissociable de l'ensemble. Sur ce plan, il
suffit d'examiner les chiffres.
M. le président.
Veuillez conclure, mon cher collègue.
M. Paul Vergès.
Je ne sais pas si je pourrai vous convaincre ; en tout cas, ce que je sais,
c'est que la totalité des hommes politiques de la Réunion ont signé une demande
de création rapide de deux départements. Ils changent d'avis, j'en prends acte.
Mais, je vous le dis, ne perdez pas l'occasion d'une réforme historique, ne
laissez pas aujourd'hui échapper l'occasion de la création d'un second
département, car vous y serez amenés de toute façon par l'expression d'une
demande lucide, raisonnée de l'ensemble de la population.
M. Jean-Jacques Hyest.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Hyest.
M. Jean-Jacques Hyest.
Monsieur le président, j'aime bien les raccourcis historiques et,
effectivement, on peut s'interroger, librement et sans pression. J'ai tout de
même l'impression que, d'une certaine manière, la création d'un second
département a des raisons plus politiques que d'aménagement du territoire.
M. Jean Arthuis.
Absolument !
M. Jean-Jacques Hyest.
Monsieur le secrétaire d'Etat, il y a tout de même un organe important, le
Conseil d'Etat, qui a eu à se prononcer ! Nous n'avons pas eu son avis, mais
nous le connaissons à peu près : il a trouvé cette mesure inopportune, en
termes d'aménagement du territoire.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Conseil d'Etat doit se prononcer en droit et non
pas en opportunité !
M. Jean-Jacques Hyest.
Monsieur le secrétaire d'Etat, veuillez m'excuser de vous dire que, à partir
du moment où l'on parle de découpage, le Conseil d'Etat a évidemment le droit
de dire - parce que c'est son rôle : il est le conseil de l'Etat - que la
création d'un second département ne lui paraît pas indispensable pour le
développement économique et social de la Réunion.
Tous les arguments qui ont été donnés sur le plan de l'aménagement du
territoire ne me paraissent pas pertinents. La Réunion constitue une unité, et
ce n'est pas parce que l'on mettra une préfecture dans un coin et une
préfecture dans l'autre que l'on évitera la circulation importante sur la route
du littoral. Cela ne tient pas ! Sauf si, comme je l'ai dit l'autre jour, on
crée, dans le cadre de la loi d'orientation qui vise à développer l'emploi,
quelques administrations locales et quelques mandats électifs en plus. Ce
serait une raison tout à fait pertinente, mais je crois vraiment que ce n'est
pas l'intérêt de la Réunion aujourd'hui.
Je rappellerai d'ailleurs que le département de la Seine-et-Marne, cher à M.
le président de la commission des lois et à moi-même, a connu une progression
démographique beaucoup plus importante que l'île de la Réunion, puisque sa
population est passée de 500 000 habitants à 1,2 million d'habitants. Certains
prônaient la création d'un second département. Nous considérons au contraire
que notre force, c'est l''unité, et qu'il serait très difficile, en découpant
la Seine-et-Marne en deux départements, de parvenir à un équilibre
démographique et surtout économique. En définitive ce serait un appauvrissement
plutôt qu'un enrichissement.
Je crois vraiment - et ce n'est pas pour faire plaisir aux uns ou aux autres
qui, selon peut-être les moments, ont eu un avis différent, parce que, comme
vous l'avez dit, vous aimez bien les joutes politique - que, aujourd'hui, ce
n'est pas l'intérêt de la Réunion de créer un second département. De plus,
alors que nous cherchons à fournir les moyens pour le développement économique
et social, une telle mesure aurait un coût extrêmement élevé sans présenter
d'avantage particulier. C'est pourquoi je soutiendrai la position de la
commission des lois.
M. Lucien Lanier.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Lanier.
M. Lucien Lanier.
Je ne souhaite pas revenir sur tout ce qui a été dit hier concernant cette
bidépartementalisation. Je vous en ai très longuement parlé, monsieur le
secrétaire d'Etat, et j'ai même fait appel à vous, appel à votre logique, appel
aussi à un argument dont vous excipez régulièrement depuis le début de cette
discussion : « Je ne ferai rien sans l'avis majoritaire et même largement
majoritaire des populations. »
Certes, je viens d'entendre M. Vergès, et je reconnais que son grand talent
ferait fondre un coeur de pierre.
(Sourires.)
Mais, malheureusement, ses références au passé ne me touchent
plus. C'est un passé que je n'ai pas connu, en tout cas ici, ni même dans ma
carrière politique. Et quand bien même le passé est le passé, les choses
évoluent, et c'est peut-être l'intelligence du politique que de savoir évoluer
avec elles pour appréhender la réalité telle qu'elle est.
Si je me réfère au passé, il y a bien un exemple de bi-départementalisation
récente qui me vient à l'esprit, celui qui a été réalisé dans une île,...
M. Jean-Jacques Hyest.
Eh oui !
M. Lucien Lanier.
... et je ne peux pas dire que cela lui ait porté bonheur !
Alors, allons-nous recommencer la même erreur avec la Réunion ? Ne faut-il pas
considérer que rien n'est mûr en définitive pour imposer, pour faire passer en
force dans la loi cette bidépartementalisation à laquelle sont hostiles la
grande majorité de la population - elle compte bien autant que les élus - et la
plupart des élus - je ne sais pas ceux auxquels vous faisiez allusion, monsieur
Vergès - et d'abord ceux qui ont en charge l'administration du département, que
ce soit le conseil général ou le conseil régional.
Monsieur le secrétaire d'Etat, allez - vous persister à être en contradiction
avec vous-même en disant qu'il faut absolument faire la bidépartementalisation
parce que c'est le bonheur de la Réunion ? Qui vous dit que c'est le bonheur de
la Réunion ? M. Vergès nous déclarait tout à l'heure que nous avions tort de
croire que le découpage en deux départements aboutirait à la destruction de la
Réunion. Qui me le prouve ? Quelle preuve m'apportez-vous de cette affirmation
? Moi, je ne vous affirme pas du tout que la bidépartementalisation fera le
bonheur ou le malheur de la Réunion ; je dis que, pour l'instant, la majorité
de ceux qu'elle concerne ne sont pas d'accord.
Alors, soyons logiques avec ce que veut cette loi. Vous avez demandé depuis le
début, monsieur le secrétaire d'Etat, que les conseils, les avis viennent vers
vous de la base. Ils y sont maintenant. Et, sur ce problème de la
bidépartementalisation, vous avez des avis négatifs.
Si vous êtes vraiment logique avec vous-même, vous ne considérerez pas que la
bidépartementalisation est réclamée, qu'elle doit faire le bonheur, demain, de
la Réunion. En tout cas, peut-être fera-t-elle le bonheur de certains intérêts
particuliers, mais certainement pas le bonheur de l'intérêt général !
(MM.
Lauret et Arthuis applaudissent.)
M. Lylian Payet.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Payet.
M. Lylian Payet.
Monsieur le président, hier, à cette tribune, j'avais dis que je n'étais pas
un farouche défenseur de la bidépartementalisation. En écoutant aujourd'hui les
arguments de certains collègues qui connaissent mal la Réunion,...
M. Lucien Lanier.
Ah !
M. Lylian Payet.
... voire qui ne la connaissent pas du tout, et qui parlent à notre place, je
suis en train de devenir un défenseur de la bidépartementalisation.
Il est vrai qu'une majorité d'élus à la Réunion appellent la
bidépartementalisation de leur voeux. Seize maires sur vingt-quatre, cela ne
compte pas ? Sept parlementaires sur huit, cela ne compte pas ?
Par ailleurs, comme vous le savez très bien, les majorités du conseil général
et du conseil régional ont été faussées par un problème émanant d'un parti
soutenant le Gouvernement : les socialistes ont voté avec la minorité du
conseil général et du conseil régional parce que la frontière ne correspondait
pas à ce qu'ils souhaitaient.
M. Jean-Jacques Hyest.
Eh bien oui, et alors ?
M. Lylian Payet.
Le débat a donc été faussé.
Je remercie en tout cas certains de nos collègues qui ont parlé en notre nom :
ils sont en train de me faire devenir bidépartementaliste, et je soutiendrai la
proposition du Gouvernement.
M. Jean-Jacques Hyest.
Parce qu'on n'a pas le droit, en tant que parlementaire, de s'exprimer ? C'est
nouveau !
M. Edmond Lauret.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Lauret.
M. Edmond Lauret.
Je voudrais tout de même clarifier les choses. Ce n'est pas le tracé qui a
fait l'objet du vote ! Dans son premier projet, M. le secrétaire d'Etat avait
présenté un tracé précis du découpage. Le conseil général et le conseil
régional l'ayant refusé, des amendement ont été présentés, appelant à se
prononcer sur le principe de la bidépartementalisation. Le conseil général a
dit non, le conseil régional a dit non. Tout cela est écrit, je tiens les
procès-verbaux des délibérations à votre disposition !
M. Jean Arthuis.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Arthuis.
M. Jean Arthuis.
J'avais, jusqu'à ce soir, une hésitation sur l'opportunité de la
bidépartementalisation. J'ai écouté les uns et les autres, notamment M.
Balarello, rapporteur de la commission des lois, et M. Lauret, et j'avoue que
leurs arguments sont déterminants.
Comment peut-on invoquer une bidépartementalisation pour contribuer au
développement de l'île de La Réunion ? Nous connaissons un exemple proche qui
est riche d'enseignements ! Qui peut dire que la bidépartementalisation, en
Corse, soit un facteur de réussite ?
Cessons d'invoquer des institutions politiques sans doute créatrices d'emplois
parce que l'on va multiplier les postes de la fonction publique territoriale,
et peut-être les postes d'élus, mais cela va-t-il créer la valeur ajoutée dont
on a besoin pour contribuer au progrès économique et à la cohésion sociale ? Je
ne le crois pas.
Moi, je suis attentif aux arguments développés par M. Lauret : il y a des élus
locaux qui assument pleinement leurs responsabilités et qui ont manifesté leur
choix.
Je m'opposerai donc avec détermination - et mon groupe avec moi - à la
bidépartementalisation, car ce n'est en aucune façon une voie d'avenir ou de
progrès. Il faut, au contraire, rassembler les acteurs économiques, sociaux et
politiques de la Réunion, qui ont déjà manifesté leur capacité à s'unir pour
former un projet, une ambition.
La bidépartementalisation est une fausse fenêtre, que nous combattrons.
M. Jacques Larché.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Jacques Larché.
M. Jacques Larché.
Je souhaiterais poser une question sur un point qui n'a pas été évoqué, me
semble-t-il, suffisamment : nous sommes tous préoccupés de l'avenir économique
de La Réunion et de l'utilité de la dépense publique ; dans ces conditions, je
voudrais que M. le secrétaire d'Etat nous communique de manière précise les
résultats de l'étude d'impact à laquelle il n'a certainement pas manqué de se
livrer sur le coût global de cette bidépartementalisation. A quel montant de
dépenses celle-ci serait-elle susceptible, le cas échéant, d'aboutir ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Pour répondre à M. Larché, j'indique qu'il n'y a pas
eu d'étude d'impact s'agissant du coût financier de la mesure proposée.
(Exclamations sur les travées des Républicains et Indépendants, du RPR et de
l'Union centriste.)
Les sommes qui ont été évoquées ici ou là ne
correspondent donc pas à la réalité.
M. Jacques Larché.
Lesquelles ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Je voudrais également dire que l'exigence d'une
décentralisation s'appuyant sur deux départements est déjà portée par
l'évolution d'un certain nombre d'administrations. J'ai, par exemple, installé
la direction départementale de l'agriculture dans le sud de La Réunion, parce
qu'il fallait tenir compte des déséquilibres existants.
On le constate, il y a des réalités différentes au niveau du département, et
je pense que la bidépartementalisation permettra une meilleure administration
des collectivités.
M. Jacques Larché.
Ce n'est pas la solution !
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix les amendements identiques n°s 31 et 123, repoussés par le
Gouvernement.
Je suis saisi d'une demande de scrutin public émanant du groupe du RPR.
Il va être procédé au scrutin dans les conditions réglementaires.
(Le scrutin a lieu.)
M. le président.
Personne ne demande plus à voter ?...
Le scrutin est clos.
(Il est procédé au comptage des votes.)
M. le président.
Voici le résultat du dépouillement du scrutin n°
79:
Nombre de votants | 314 |
Nombre de suffrages exprimés | 314 |
Majorité absolue des suffrages | 158 |
Pour l'adoption | 203 |
Contre | 111 |
En conséquence, l'article 38 est supprimé.
Nous en revenons à l'amendement n° 38, qui a été précédemment réservé et qui tend, je le rappelle, à supprimer la division et l'intitulé du chapitre IV du titre VI.
La parole est à M. le rapporteur.
M. José Balarello, rapporteur. Il s'agit d'un amendement de coordination.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne, secrétaire d'Etat. Défavorable, par coordination.
M. le président. Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 38, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, la division et l'intitulé du chapitre IV du titre VI sont supprimés.
Division et articles additionnels après l'article 38
M. le président.
Par amendement n° 147, Mme Michaux-Chevry et les membres du groupe du
Rassemblement pour la République proposent d'insérer, après l'article 38, une
division additionnelle ainsi rédigée :
« TITRE ....
« DISPOSITIONS RELATIVES À L'ARCHIPEL
DE LA GUADELOUPE »
M. José Balarello,
rapporteur.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur.
M. José Balarello,
rapporteur.
Je demande la réserve de cet amendement jusqu'après l'examen
de l'amendement n° 158.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur cette demande de réserve ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Favorable, monsieur le président.
M. le président.
La réserve est ordonnée.
Par amendement n° 149, Mme Michaux-Chevry et les membres du groupe du
Rassemblement pour la République proposent d'insérer, après l'article 38, un
article additionnel ainsi rédigé :
« Il est inséré, après l'article 158
quater
du code général des impôts,
un article ainsi rédigé :
«
Art. ....
- Dans les communes doublement insulaires de l'archipel de
la Guadeloupe, il est opéré un abattement annuel de 30 % des revenus nets
globaux imposables pour les contribuables soumis à l'impôt sur le revenu. »
La parole est à M. Lauret.
M. Edmond Lauret.
Je retire cet amendement, monsieur le président.
M. le président.
L'amendement n° 149 est retiré.
Par amendement n° 158, Mme Michaux-Chevry et M. Reux proposent d'insérer,
après l'article 38, un article additionnel ainsi rédigé :
« I. - Il est ajouté après l'article L. 2563-7 du code général des
collectivités territoriales deux articles additionnels ainsi rédigés :
«
Art. L. ...
- Les recettes fiscales de la commune de Saint-Martin
comprennent les taxes suivantes :
« - Une taxe sur les hébergements touristiques, ainsi qu'une taxe sur les
locations de véhicules de tourisme et les locations de bateaux à usage
touristique ou de loisir, dont les taux sont fixés par délibération du conseil
municipal dans la limite de 7,5 % du montant des prestations d'hébergement ou
de location ;
« - Une taxe sur les véhicules dont le montant annuel est fixé par
délibération du conseil municipal dans la limite de 750 F pour les véhicules de
tourisme et de 1 500 F pour les véhicules utilitaires ;
« La commune de Saint-Martin peut en outre instituer une taxe sur les
consommations de carburants dont le taux est fixé par délibération du conseil
municipal dans la limite de 2,50 francs par litre de carburant consommé.
« Le produit de cette taxe est réparti à hauteur de 80 % au profit de la
commune de Saint-Martin et de 20 % à celui de l'Etat, dont 5 % au titre des
frais d'assiette et de recouvrement. Ces taxes sont établies et recouvrées, les
infractions sont recherchées, constatées et poursuivies et les contestations
sont instruites et jugées selon les modalités et sous les garanties applicables
aux taxes sur le chiffre d'affaire pour les taxes sur les hébergements
touristiques et sur les locations de véhicules ou de bateaux et aux droits de
timbre pour la taxe sur les véhicules.
«
Art. L. ...
- L'île de Saint-Martin constitue, du point de vue
douanier, une zone franche au sens de l'article 286 du code des douanes. Les
opérations d'importation ou d'exportation ne peuvent donner lieu à la
perception d'aucun droit de douane ou droit assimilé, ou taxe visée au titre X
dudit code ; cette disposition ne fait pas obstacle à l'exercice par l'Etat de
ses pouvoirs pour la recherche, la constatation et la poursuite des infractions
à la législation et à la réglementation sur les produits et les marchandises
dont l'importation, l'exportation, le commerce ou la détention sont
prohibés.
« Les taxes sur le chiffre d'affaire et taxes assimilées, ainsi que les
contributions indirectes, monopoles fiscaux et taxes diverses instituées par
les titres II et III de la première partie du livre Ier du code général des
impôts, et l'octroi de mer, ne sont pas applicables à Saint-Martin, à
l'exception de la taxe sur la valeur ajoutée sur les opérations visées au 7° de
l'article 257 dudit code. La commune de Saint-Martin n'est éligible aux
versements des fonds de compensation pour la taxe sur la valeur ajoutée qu'au
titre des dépenses réelles d'investissement de la commune soumises à la taxe
sur la valeur ajoutée.
« De même, les impositions directes perçues au profit des collectivités
locales et de divers organismes, à l'exception de la taxe d'apprentissage, des
cotisations au titre des participations des employeurs à l'effort de
construction et au développement de la formation professionnelle continue et de
la contribution des institutions financières, ne sont pas dus lorsqu'ils
trouvent leur origine dans des opérations ou activités accomplies ou exercées,
ou dans des revenus, bénéfices ou biens obtenus ou possédés à Saint-Martin par
des personnes physiques résidentes ou par des personnes morales qui y ont un
établissement stable.
« Pour l'application des dispositions de l'alinéa précédent, est considéré
comme résidente toute personne qui exerce une activité professionnelle à
Saint-Martin et y a le centre de ses intérêts économiques ainsi que le lieu de
son séjour principal. Est également considérée comme résidente toute personne
qui, n'exerçant aucune activité, justifie y séjourner de manière effective plus
de dix mois par an. Est considérée comme un établissement stable toute
installation fixe et autonome par l'intermédiaire de laquelle une entreprise
exerce tout ou partie de son activité principale.
« La résidence est attestée par un document établi conjointement par le maire
et le représentant de l'Etat dans le département.
« Les droits de timbre et les droits d'enregistrement, à l'exception de la
taxe différentielle sur les véhicules à moteur et de la taxe sur les
certificats d'immatriculation des véhicules, sont perçus à Saint-Martin dans
les conditions de droit commun applicables en Guadeloupe.
« Les dispositions du présent article ne font pas obstacle à l'exercice par
l'Etat de ses pouvoirs pour la recherche, la constatation et la poursuite des
infractions à caractère fiscal. »
« II. - Les pertes de recettes pour l'Etat sont compensées à due concurrence
par la majoration des taxes prévues aux articles 575, 575 A, 919, 919 A, 919 B
et 919 C du code général des impôts. »
La parole est à M. Reux.
M. Victor Reux.
Il est nécessaire de sortir l'île de Saint-Martin du non-droit et, ce faisant,
d'une part, de reconnaître les spécificités fiscales de cette commune de la
Guadeloupe et, d'autre part, de lui permettre d'avoir la maîtrise de son
développement. Ce sont les conclusions auxquelles ont abouti plusieurs
propositions de loi et rapports, dont le dernier est celui de M. François
Seners.
Par ailleurs, pour ce qui concerne l'impôt sur le revenu, Saint-Martin doit
relever du principe de cette imposition. Mais les particuliers évoluant au sein
de cette économie insulaire et souffrant des entraves d'une double insularité
ne sauraient supporter la charge d'une imposition sur le revenu sur le modèle
du régime existant en Guadeloupe et en métropole, sans pour autant prétendre à
un paradis fiscal.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. José Balarello,
rapporteur.
La commission souhaiterait connaître l'avis du
Gouvernement.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement est défavorable à cet amendement.
Nous venons d'adopter une série d'amendements qui ont fait l'objet d'un avis
favorable du Gouvernement et qui prennent en compte les spécificités de
Saint-Martin. Le Gouvernement n'est donc pas favorable à la généralisation d'un
régime d'exemption fiscale à Saint-Martin.
Des dispositions ont déjà été introduites en la matière et je ne crois pas
qu'il soit utile de mettre en place un régime qui prévoirait une exemption
totale. De plus, au niveau douanier, cela poserait des problèmes par rapport à
l'appartenance à l'Union européenne non pas seulement de Saint-Martin, mais de
la Guadeloupe même.
M. le président.
Monsieur Reux, l'amendement est-il maintenu ?
M. Victor Reux.
Je le retire, monsieur le président, ainsi que l'amendement n° 147,
précédemment réservé.
M. le président.
Les amendements n° 158 et 147 sont retirés.
La suite de la discussion est renvoyée à une séance ultérieure.
6
TRANSMISSION D'UN PROJET DE LOI
M. le président.
J'ai reçu, transmis par M. le Premier ministre, un projet de loi, adopté avec
modifications par l'Assemblée nationale en nouvelle lecture, relatif à la
chasse.
Le projet de loi sera imprimé sous le n° 414, distribué et renvoyé à la
commission des affaires économiques et du Plan.
7
DÉPÔT D'UNE PROPOSITION DE LOI
M. le président.
J'ai reçu de M. Denis Badré une proposition de loi tendant à appliquer le taux
réduit de TVA au chocolat, à la confiserie et à la margarine.
La proposition de loi sera imprimée sous le n° 416, distribuée et renvoyée à
la commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques
de la nation, sous réserve de la constitution éventuelle d'une commission
spéciale dans les conditions prévues par le règlement.
8
TRANSMISSION D'UNE PROPOSITION DE LOI
M. le président.
J'ai reçu de M. le président de l'Assemblée nationale une proposition de loi,
adoptée par l'Assemblée nationale, modifiant la loi n° 83-583 du 5 juillet 1983
réprimant la pollution par les navires.
La proposition de loi sera imprimée sous le n° 415, distribuée et renvoyée à
la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage
universel, du règlement et d'administration générale, sous réserve de la
constitution éventuelle d'une commission spéciale dans les conditions prévues
par le règlement.
9
DÉPÔT DE RAPPORTS
M. le président.
J'ai reçu de M. Michel Caldaguès un rapport fait au nom de la commission des
affaires étrangères, de la défense et des forces armées sur le projet de loi,
adopté par l'Assemblée nationale, autorisant la ratification de la convention
relative à la coopération en matière d'adoption d'enfants entre la République
française et la République socialiste du Vietnam (n° 392, 1999-2000).
Le rapport sera imprimé sous le n° 410, et distribué.
J'ai reçu de M. Robert Del Picchia un rapport fait au nom de la commission des
affaires étrangères, de la défense et des forces armées sur le projet de loi
autorisant l'approbation de l'accord entre le Gouvernement de la République
française et le Gouvernement de la République dominicaine sur l'encouragement
et la protection réciproques des investissements (n° 328, 1999-2000).
Le rapport sera imprimé sous le n° 411 et distribué.
J'ai reçu de M. Jean-Paul Delevoye un rapport fait au nom de la commission des
lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du règlement et
d'administration générale sur le projet de loi, adopté avec modifications par
l'Assemblée nationale en nouvelle lecture, relatif à l'accueil et à l'habitat
des gens du voyage (n° 352, 1999-2000).
Le rapport sera imprimé sous le n° 412 et distribué.
J'ai reçu de M. Guy Cabanel un rapport fait au nom de la commission des lois
constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du règlement et
d'administration générale sur le projet de loi organique, adopté avec
modifications par l'Assemblée nationale en nouvelle lecture, tendant à
favoriser l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats de membre des
assemblées de province et du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, de l'Assemblée
de la Polynésie française et de l'Assemblée territoriale des îles
Wallis-et-Futuna (n° 363, 1999-2000).
Le rapport sera imprimé sous le n° 413 et distribué.
10
DÉPÔT D'UN RAPPORT D'INFORMATION
M. le président.
J'ai reçu de M. Xavier de Villepin un rapport d'information fait au nom de la
commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées sur la
défense antimissiles du territoire (NMD) aux Etats-Unis.
Le rapport d'information sera imprimé sous le n° 417 et distribué.
11
ORDRE DU JOUR
M. le président.
Voici quel sera l'orde du jour de la prochaine séance publique, précédemment
fixée au jeudi 15 juin, à dix heures, à quinze heures et, éventuellement, le
soir :
1. Discussion des conclusions du rapport (n° 404, 1999-2000) de M. Lucien
Neuwirth, fait au nom de la commission des affaires sociales sur la proposition
de loi (n° 348, 1999-2000) de MM. Lucien Neuwirth, Jean Delaneau, Jacques
Bimbenet, Paul Blanc, Mme Annick Bocandé, MM. Louis Boyer, Jean-Pierre
Cantegrit, Jean Chérioux, Philippe Darniche, Christian Demuynck, Charles
Descours, Jacques Dominati, Michel Esneu, Alfred Foy, Serge Franchis, Francis
Giraud, Alain Gournac, Claude Huriet, André Jourdain, Henri Le Breton,
Dominique Leclerc, Marcel Lesbros, Jean-Louis Lorrain, Jacques Machet, Max
Marest, Georges Mouly, Philippe Nogrix, Mme Nelly Olin, MM. Lylian Payet, André
Pourny, Henri de Raincourt, Bernard Seillier, Louis Souvet, Martial
Taugourdeau, Alain Vasselle et Guy Vissac instituant un congé et une allocation
favorisant l'exercice de la solidarité familiale en cas de maladie d'un enfant
ou de fin de vie d'un proche.
Le délai limite pour le dépôt des amendements à ce texte est expiré.
2. Discussion des conclusions du rapport (n° 402, 1999-2000) de M. Philippe
Arnaud, fait au nom de la commission des affaires économiques et du Plan, sur
la proposition de loi (n° 196, 1999-2000) de MM. André Dulait, Jean-Paul
Amoudry, Philippe Arnaud, Denis Badré, René Ballayer, Jacques Baudot, Michel
Bécot, Claude Belot, Daniel Bernardet, Jean-Pierre Cantegrit, Marcel Deneux,
Gérard Deriot, André Diligent, Jean Faure, Serge Franchis, Yves Fréville,
Francis Grignon, Pierre Hérisson, Rémi Herment, Daniel Hoeffel, Jean Huchon,
Claude Huriet, Jean-Jacques Hyest, Henri Le Breton, Marcel Lesbros, Jean-Louis
Lorrain, Philippe Nogrix, Jacques Machet, Kléber Malécot, André Maman, Louis
Mercier, Louis Moinard, René Monory, Philippe Richert, Michel Souplet, Albert
Vecten et Xavier de Villepin portant sur l'organisation d'audiences publiques
lors de la réalisation de grandes infrastructures.
Le délai limite pour le dépôt des amendements à ce texte est expiré.
3. Discussion des conclusions du rapport (n° 390, 1999-2000) de M. Christian
Bonnet, fait au nom de la commission des lois constitutionnelles, de
législation, du suffrage universel, du règlement et d'administration générale,
sur la proposition de loi (n° 277, 1999-2000) de MM. Jean-Claude Gaudin, Michel
Mercier, Emmanuel Hamel, Serge Mathieu, Francis Giraud et André Vallet tendant
à permettre aux conseillers d'arrondissement de siéger au conseil d'une
communauté urbaine.
Le délai limite pour le dépôt des amendements à ce texte est expiré.
4. Discussion, en deuxième lecture, de la proposition de loi (n° 308,
1999-2000), modifiée par l'Assemblée nationale, tendant à préciser la
définition des délits non intentionnels.
Rapport (n° 391, 1999-2000) de M. Pierre Fauchon, fait au nom de la commission
des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du
règlement et d'administration générale.
Le délai limite pour le dépôt des amendements à ce texte est expiré.
Délais limites pour le dépôt des amendements
Nouvelle lecture du projet de loi organique, adopté par l'Assemblée nationale
en nouvelle lecture, tendant à favoriser l'égal accès des femmes et des hommes
aux mandats de membre des assemblées de province et du Congrès de la
Nouvelle-Calédonie, de l'Assemblée de la Polynésie française et de l'Assemblée
territoriale des îles Wallis-et-Futuna (n° 363, 1999-2000) ;
Délai limite pour le dépôt des amendements : lundi 19 juin 2000, à dix-sept
heures.
Nouvelle lecture du projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale en
nouvelle lecture, relatif à l'élection des sénateurs (n° 364, 1999-2000) ;
Délai limite pour le dépôt des amendements : lundi 19 juin 2000, à dix-sept
heures.
Nouvelle lecture du projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale en
nouvelle lecture, relatif à l'accueil et à l'habitat des gens du voyage (n°
352, 1999-2000) ;
Délai limite pour le dépôt des amendements : mardi 20 juin 2000, à dix-sept
heures.
Nouvelle lecture du projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale en
nouvelle lecture, relatif à la chasse.
Délai limite pour le dépôt des amendements : mercredi 21 juin 2000, à dix-sept
heures.
Personne ne demande la parole ?...
La séance est levée.
(La séance est levée le jeudi 15 juin 2000, à zéro heure trente.)
Le Directeur
du service du compte rendu intégral,
DOMINIQUE PLANCHON
DÉLÉGATION DU SÉNAT
POUR LA PLANIFICATION
(Loi n° 82-653 du 29 juillet 1982
portant réforme de la planification)
Lors de sa séance du mercredi 14 juin 2000, le Sénat a nommé M. Alain Hethener
membre de la délégation du Sénat pour la planification, en remplacement de M.
Roger Husson, décédé.
Le Directeur du service du compte rendu intégral, DOMINIQUE PLANCHON
ANNEXES AU PROCÈS-VERBAL
de la séance
du mercredi 14 juin 2000
SCRUTIN (n° 75)
sur l'amendement n° 71, présenté par M. Jean-Louis Lorrain au nom de la
commission des affaires sociales, à l'article 5 du projet de loi, adopté par
l'Assemblée nationale après déclaration d'urgence, d'orientation pour
l'outre-mer (plan d'apurement des dettes sociales).
Nombre de votants : | 312 |
Nombre de suffrages exprimés : | 296 |
Pour : | 213 |
Contre : | 83 |
Le Sénat a adopté.
ANALYSE DU SCRUTIN
GROUPE COMMUNISTE RÉPUBLICAIN ET CITOYEN (17) :
Pour :
1. _ M. Paul Vergès.
Abstentions :
16.
GROUPE DU RASSEMBLEMENT DÉMOCRATIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN (23) :
Pour :
17.
Contre :
6. _ MM. François Abadie, Jean-Michel Baylet, André Boyer,
Yvon Collin, Gérard Delfau et Lylian Payet.
GROUPE DU RASSEMBLEMENT POUR LA RÉPUBLIQUE (99) :
Pour :
98.
N'a pas pris part au vote :
1. _ M. Christian Poncelet, président du
Sénat.
GROUPE SOCIALISTE (77) :
Contre :
77.
GROUPE DE L'UNION CENTRISTE (52) :
Pour :
51.
N'a pas pris part au vote :
1. _ M. Jean Faure, qui présidait la
séance.
GROUPE DES RÉPUBLICAINS ET INDÉPENDANTS (46) :
Pour :
46.
Sénateurs ne figurant sur la liste d'aucun groupe (7) :
N'ont pas pris part au vote :
7.
Ont voté pour
Nicolas About
Louis Althapé
Jean-Paul Amoudry
Pierre André
Philippe Arnaud
Jean Arthuis
Denis Badré
José Balarello
René Ballayer
Janine Bardou
Bernard Barraux
Jacques Baudot
Michel Bécot
Claude Belot
Georges Berchet
Jean Bernadaux
Jean Bernard
Daniel Bernardet
Roger Besse
Jacques Bimbenet
Jean Bizet
Paul Blanc
Maurice Blin
Annick Bocandé
André Bohl
Christian Bonnet
James Bordas
Didier Borotra
Joël Bourdin
Jean Boyer
Louis Boyer
Jean-Guy Branger
Gérard Braun
Dominique Braye
Paulette Brisepierre
Louis de Broissia
Guy-Pierre Cabanel
Michel Caldaguès
Robert Calmejane
Jean-Pierre Cantegrit
Jean-Claude Carle
Auguste Cazalet
Charles Ceccaldi-Raynaud
Gérard César
Jacques Chaumont
Jean Chérioux
Marcel-Pierre Cleach
Jean Clouet
Gérard Cornu
Charles-Henri de Cossé-Brissac
Jean-Patrick Courtois
Charles de Cuttoli
Xavier Darcos
Désiré Debavelaere
Luc Dejoie
Robert Del Picchia
Jean Delaneau
Jean-Paul Delevoye
Jacques Delong
Fernand Demilly
Christian Demuynck
Marcel Deneux
Gérard Deriot
Charles Descours
André Diligent
Jacques Dominati
Michel Doublet
Paul Dubrule
Alain Dufaut
Xavier Dugoin
André Dulait
Ambroise Dupont
Jean-Léonce Dupont
Daniel Eckenspieller
Jean-Paul Emin
Jean-Paul Emorine
Michel Esneu
Hubert Falco
Pierre Fauchon
André Ferrand
Hilaire Flandre
Gaston Flosse
Jean-Pierre Fourcade
Bernard Fournier
Serge Franchis
Philippe François
Jean François-Poncet
Yves Fréville
Yann Gaillard
René Garrec
Jean-Claude Gaudin
Philippe de Gaulle
Patrice Gélard
Alain Gérard
François Gerbaud
Charles Ginésy
Francis Giraud
Paul Girod
Daniel Goulet
Alain Gournac
Adrien Gouteyron
Francis Grignon
Louis Grillot
Georges Gruillot
Hubert Haenel
Emmanuel Hamel
Anne Heinis
Marcel Henry
Pierre Hérisson
Rémi Herment
Alain Hethener
Daniel Hoeffel
Jean Huchon
Jean-Paul Hugot
Jean-François Humbert
Claude Huriet
Jean-Jacques Hyest
Pierre Jarlier
Pierre Jeambrun
Charles Jolibois
Bernard Joly
André Jourdain
Alain Joyandet
Roger Karoutchi
Christian de La Malène
Jean-Philippe Lachenaud
Pierre Laffitte
Alain Lambert
Lucien Lanier
Jacques Larché
Gérard Larcher
Patrick Lassourd
Robert Laufoaulu
Edmond Lauret
René-Georges Laurin
Henri Le Breton
Jean-François Le Grand
Dominique Leclerc
Jacques Legendre
Guy Lemaire
Serge Lepeltier
Marcel Lesbros
Jean-Louis Lorrain
Simon Loueckhote
Roland du Luart
Jacques Machet
Kléber Malécot
André Maman
Max Marest
Philippe Marini
René Marquès
Pierre Martin
Paul Masson
Serge Mathieu
Louis Mercier
Michel Mercier
Lucette Michaux-Chevry
Jean-Luc Miraux
Louis Moinard
René Monory
Aymeri de Montesquiou
Georges Mouly
Bernard Murat
Philippe Nachbar
Paul Natali
Lucien Neuwirth
Philippe Nogrix
Nelly Olin
Paul d'Ornano
Joseph Ostermann
Georges Othily
Jacques Oudin
Michel Pelchat
Jacques Pelletier
Jean Pépin
Jacques Peyrat
Xavier Pintat
Bernard Plasait
Jean-Marie Poirier
Guy Poirieux
Ladislas Poniatowski
André Pourny
Jean Puech
Jean-Pierre Raffarin
Henri de Raincourt
Jean-Marie Rausch
Victor Reux
Charles Revet
Henri Revol
Henri de Richemont
Philippe Richert
Yves Rispat
Louis-Ferdinand de Rocca Serra
Josselin de Rohan
Michel Rufin
Jean-Pierre Schosteck
Raymond Soucaret
Michel Souplet
Louis Souvet
Martial Taugourdeau
Henri Torre
René Trégouët
François Trucy
Maurice Ulrich
Jacques Valade
André Vallet
Alain Vasselle
Albert Vecten
Paul Vergès
Jean-Pierre Vial
Xavier de Villepin
Serge Vinçon
Guy Vissac
Ont voté contre
François Abadie
Guy Allouche
Bernard Angels
Henri d'Attilio
Bertrand Auban
François Autain
Robert Badinter
Jean-Michel Baylet
Jean-Pierre Bel
Jacques Bellanger
Maryse Bergé-Lavigne
Jean Besson
Pierre Biarnès
Marcel Bony
André Boyer
Yolande Boyer
Claire-Lise Campion
Jean-Louis Carrère
Bernard Cazeau
Monique Cerisier-ben Guiga
Gilbert Chabroux
Michel Charasse
Marcel Charmant
Yvon Collin
Gérard Collomb
Raymond Courrière
Roland Courteau
Marcel Debarge
Bertrand Delanoë
Gérard Delfau
Jean-Pierre Demerliat
Dinah Derycke
Rodolphe Désiré
Marie-Madeleine Dieulangard
Claude Domeizel
Michel Dreyfus-Schmidt
Josette Durrieu
Bernard Dussaut
Claude Estier
Léon Fatous
Serge Godard
Jean-Noël Guérini
Claude Haut
Roger Hesling
Roland Huguet
Alain Journet
Philippe Labeyrie
Serge Lagauche
Roger Lagorsse
Dominique Larifla
Louis Le Pensec
André Lejeune
Claude Lise
Philippe Madrelle
Jacques Mahéas
François Marc
Marc Massion
Pierre Mauroy
Gérard Miquel
Michel Moreigne
Jean-Marc Pastor
Lylian Payet
Guy Penne
Daniel Percheron
Jean-Claude Peyronnet
Jean-François Picheral
Bernard Piras
Jean-Pierre Plancade
Danièle Pourtaud
Gisèle Printz
Paul Raoult
Roger Rinchet
Gérard Roujas
André Rouvière
Claude Saunier
Michel Sergent
René-Pierre Signé
Simon Sutour
Michel Teston
Pierre-Yvon Tremel
André Vezinhet
Marcel Vidal
Henri Weber
Abstentions
Jean-Yves Autexier
Marie-Claude Beaudeau
Jean-Luc Bécart
Danielle Bidard-Reydet
Nicole Borvo
Robert Bret
Guy Fischer
Thierry Foucaud
Gérard Le Cam
Pierre Lefebvre
Paul Loridant
Hélène Luc
Roland Muzeau
Jack Ralite
Ivan Renar
Odette Terrade
N'ont pas pris part au vote
MM. Philippe Adnot, Philippe Darniche, Jacques Donnay, Hubert Durand-Chastel,
Alfred Foy, Bernard Seillier et Alex Türk.
N'ont pas pris part au vote
MM. Christian Poncelet, président du Sénat, et Jean Faure, qui présidait la
séance.
Les nombres annoncés en séance avaient été de :
Nombre de votants : | 314 |
Nombre de suffrages exprimés : | 298 |
Majorité absolue des suffrages exprimés : | 150 |
Pour l'adoption : | 215 |
Contre : | 83 |
Mais, après vérification, ces nombres ont été rectifiés, conformément à la liste ci-dessus.
SCRUTIN (n° 76)
sur l'amendement n° 75 rectifié, présenté par M. Jean-Louis Lorrain au nom de
la commission des affaires sociales, à l'article 5 du projet de loi, adopté par
l'Assemblée nationale après déclaration d'urgence, d'orientation pour
l'outre-mer (causes de caducité du plan d'apurement).
Nombre de votants : | 312 |
Nombre de suffrages exprimés : | 296 |
Pour : | 214 |
Contre : | 82 |
Le Sénat a adopté.
ANALYSE DU SCRUTIN
GROUPE COMMUNISTE RÉPUBLICAIN ET CITOYEN (17) :
Pour :
1. _ M. Paul Vergès.
Abstentions :
16.
GROUPE DU RASSEMBLEMENT DÉMOCRATIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN (23) :
Pour :
18.
Contre :
5. _ MM. François Abadie, Jean-Michel Baylet, André Boyer,
Yvon Collin et Gérard Delfau.
GROUPE DU RASSEMBLEMENT POUR LA RÉPUBLIQUE (99) :
Pour :
98.
N'a pas pris part au vote :
1. _ M. Christian Poncelet, président du
Sénat.
GROUPE SOCIALISTE (77) :
Contre :
77.
GROUPE DE L'UNION CENTRISTE (52) :
Pour :
51.
N'a pas pris part au vote :
1. _ M. Jean Faure, qui présidait la
séance.
GROUPE DES RÉPUBLICAINS ET INDÉPENDANTS (46) :
Pour :
46.
Sénateurs ne figurant sur la liste d'aucun groupe (7) :
N'ont pas pris part au vote :
7.
Ont voté pour
Nicolas About
Louis Althapé
Jean-Paul Amoudry
Pierre André
Philippe Arnaud
Jean Arthuis
Denis Badré
José Balarello
René Ballayer
Janine Bardou
Bernard Barraux
Jacques Baudot
Michel Bécot
Claude Belot
Georges Berchet
Jean Bernadaux
Jean Bernard
Daniel Bernardet
Roger Besse
Jacques Bimbenet
Jean Bizet
Paul Blanc
Maurice Blin
Annick Bocandé
André Bohl
Christian Bonnet
James Bordas
Didier Borotra
Joël Bourdin
Jean Boyer
Louis Boyer
Jean-Guy Branger
Gérard Braun
Dominique Braye
Paulette Brisepierre
Louis de Broissia
Guy-Pierre Cabanel
Michel Caldaguès
Robert Calmejane
Jean-Pierre Cantegrit
Jean-Claude Carle
Auguste Cazalet
Charles Ceccaldi-Raynaud
Gérard César
Jacques Chaumont
Jean Chérioux
Marcel-Pierre Cleach
Jean Clouet
Gérard Cornu
Charles-Henri de Cossé-Brissac
Jean-Patrick Courtois
Charles de Cuttoli
Xavier Darcos
Désiré Debavelaere
Luc Dejoie
Robert Del Picchia
Jean Delaneau
Jean-Paul Delevoye
Jacques Delong
Fernand Demilly
Christian Demuynck
Marcel Deneux
Gérard Deriot
Charles Descours
André Diligent
Jacques Dominati
Michel Doublet
Paul Dubrule
Alain Dufaut
Xavier Dugoin
André Dulait
Ambroise Dupont
Jean-Léonce Dupont
Daniel Eckenspieller
Jean-Paul Emin
Jean-Paul Emorine
Michel Esneu
Hubert Falco
Pierre Fauchon
André Ferrand
Hilaire Flandre
Gaston Flosse
Jean-Pierre Fourcade
Bernard Fournier
Serge Franchis
Philippe François
Jean François-Poncet
Yves Fréville
Yann Gaillard
René Garrec
Jean-Claude Gaudin
Philippe de Gaulle
Patrice Gélard
Alain Gérard
François Gerbaud
Charles Ginésy
Francis Giraud
Paul Girod
Daniel Goulet
Alain Gournac
Adrien Gouteyron
Francis Grignon
Louis Grillot
Georges Gruillot
Hubert Haenel
Emmanuel Hamel
Anne Heinis
Marcel Henry
Pierre Hérisson
Rémi Herment
Alain Hethener
Daniel Hoeffel
Jean Huchon
Jean-Paul Hugot
Jean-François Humbert
Claude Huriet
Jean-Jacques Hyest
Pierre Jarlier
Pierre Jeambrun
Charles Jolibois
Bernard Joly
André Jourdain
Alain Joyandet
Roger Karoutchi
Christian de La Malène
Jean-Philippe Lachenaud
Pierre Laffitte
Alain Lambert
Lucien Lanier
Jacques Larché
Gérard Larcher
Patrick Lassourd
Robert Laufoaulu
Edmond Lauret
René-Georges Laurin
Henri Le Breton
Jean-François Le Grand
Dominique Leclerc
Jacques Legendre
Guy Lemaire
Serge Lepeltier
Marcel Lesbros
Jean-Louis Lorrain
Simon Loueckhote
Roland du Luart
Jacques Machet
Kléber Malécot
André Maman
Max Marest
Philippe Marini
René Marquès
Pierre Martin
Paul Masson
Serge Mathieu
Louis Mercier
Michel Mercier
Lucette Michaux-Chevry
Jean-Luc Miraux
Louis Moinard
René Monory
Aymeri de Montesquiou
Georges Mouly
Bernard Murat
Philippe Nachbar
Paul Natali
Lucien Neuwirth
Philippe Nogrix
Nelly Olin
Paul d'Ornano
Joseph Ostermann
Georges Othily
Jacques Oudin
Lylian Payet
Michel Pelchat
Jacques Pelletier
Jean Pépin
Jacques Peyrat
Xavier Pintat
Bernard Plasait
Jean-Marie Poirier
Guy Poirieux
Ladislas Poniatowski
André Pourny
Jean Puech
Jean-Pierre Raffarin
Henri de Raincourt
Jean-Marie Rausch
Victor Reux
Charles Revet
Henri Revol
Henri de Richemont
Philippe Richert
Yves Rispat
Louis-Ferdinand de Rocca Serra
Josselin de Rohan
Michel Rufin
Jean-Pierre Schosteck
Raymond Soucaret
Michel Souplet
Louis Souvet
Martial Taugourdeau
Henri Torre
René Trégouët
François Trucy
Maurice Ulrich
Jacques Valade
André Vallet
Alain Vasselle
Albert Vecten
Paul Vergès
Jean-Pierre Vial
Xavier de Villepin
Serge Vinçon
Guy Vissac
Ont voté contre
François Abadie
Guy Allouche
Bernard Angels
Henri d'Attilio
Bertrand Auban
François Autain
Robert Badinter
Jean-Michel Baylet
Jean-Pierre Bel
Jacques Bellanger
Maryse Bergé-Lavigne
Jean Besson
Pierre Biarnès
Marcel Bony
André Boyer
Yolande Boyer
Claire-Lise Campion
Jean-Louis Carrère
Bernard Cazeau
Monique Cerisier-ben Guiga
Gilbert Chabroux
Michel Charasse
Marcel Charmant
Yvon Collin
Gérard Collomb
Raymond Courrière
Roland Courteau
Marcel Debarge
Bertrand Delanoë
Gérard Delfau
Jean-Pierre Demerliat
Dinah Derycke
Rodolphe Désiré
Marie-Madeleine Dieulangard
Claude Domeizel
Michel Dreyfus-Schmidt
Josette Durrieu
Bernard Dussaut
Claude Estier
Léon Fatous
Serge Godard
Jean-Noël Guérini
Claude Haut
Roger Hesling
Roland Huguet
Alain Journet
Philippe Labeyrie
Serge Lagauche
Roger Lagorsse
Dominique Larifla
Louis Le Pensec
André Lejeune
Claude Lise
Philippe Madrelle
Jacques Mahéas
François Marc
Marc Massion
Pierre Mauroy
Gérard Miquel
Michel Moreigne
Jean-Marc Pastor
Guy Penne
Daniel Percheron
Jean-Claude Peyronnet
Jean-François Picheral
Bernard Piras
Jean-Pierre Plancade
Danièle Pourtaud
Gisèle Printz
Paul Raoult
Roger Rinchet
Gérard Roujas
André Rouvière
Claude Saunier
Michel Sergent
René-Pierre Signé
Simon Sutour
Michel Teston
Pierre-Yvon Tremel
André Vezinhet
Marcel Vidal
Henri Weber
Abstentions
Jean-Yves Autexier
Marie-Claude Beaudeau
Jean-Luc Bécart
Danielle Bidard-Reydet
Nicole Borvo
Robert Bret
Guy Fischer
Thierry Foucaud
Gérard Le Cam
Pierre Lefebvre
Paul Loridant
Hélène Luc
Roland Muzeau
Jack Ralite
Ivan Renar
Odette Terrade
N'ont pas pris part au vote
MM. Philippe Adnot, Philippe Darniche, Jacques Donnay, Hubert Durand-Chastel,
Alfred Foy, Bernard Seillier et Alex Türk.
N'ont pas pris part au vote
MM. Christian Poncelet, président du Sénat, et Jean Faure, qui présidait la
séance.
Les nombres annoncés en séance avaient été de :
Nombre de votants : | 313 |
Nombre de suffrages exprimés : | 297 |
Majorité absolue des suffrages exprimés : | 149 |
Pour l'adoption : | 215 |
Contre : | 82 |
Mais, après vérification, ces nombres ont été rectifiés, conformément à la liste ci-dessus.
SCRUTIN (n° 77)
sur l'amendement n° 83, présenté par M. Jean-Louis Lorrain au nom de la
commission des affaires sociales, à l'article 7 du projet de loi, adopté par
l'Assemblée nationale après déclaration d'urgence, d'orientation pour
l'outre-mer (relèvement de l'exonération de cotisations sociales prévues à
l'article 2).
Nombre de votants : | 261 |
Nombre de suffrages exprimés : | 244 |
Pour : | 162 |
Contre : | 82 |
Le Sénat a adopté.
ANALYSE DU SCRUTIN
GROUPE COMMUNISTE RÉPUBLICAIN ET CITOYEN (17) :
Abstentions :
17.
GROUPE DU RASSEMBLEMENT DÉMOCRATIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN (23) :
Pour :
18.
Contre :
5. _ MM. François Abadie, Jean-Michel Baylet, André Boyer,
Yvon Collin et Gérard Delfau.
GROUPE DU RASSEMBLEMENT POUR LA RÉPUBLIQUE (99) :
Pour :
98.
N'a pas pris part au vote :
1. _ M. Christian Poncelet, président du
Sénat.
GROUPE SOCIALISTE (77) :
Contre :
77.
GROUPE DE L'UNION CENTRISTE (52) :
N'ont pas pris part au vote :
52, dont M. Jean Faure, qui présidait la
séance.
GROUPE DES RÉPUBLICAINS ET INDÉPENDANTS (46) :
Pour :
46.
Sénateurs ne figurant sur la liste d'aucun groupe (7) :
N'ont pas pris part au vote :
7.
Ont voté pour
Nicolas About
Louis Althapé
Pierre André
José Balarello
Janine Bardou
Georges Berchet
Jean Bernard
Roger Besse
Jacques Bimbenet
Jean Bizet
Paul Blanc
Christian Bonnet
James Bordas
Joël Bourdin
Jean Boyer
Louis Boyer
Gérard Braun
Dominique Braye
Paulette Brisepierre
Louis de Broissia
Guy-Pierre Cabanel
Michel Caldaguès
Robert Calmejane
Jean-Claude Carle
Auguste Cazalet
Charles Ceccaldi-Raynaud
Gérard César
Jacques Chaumont
Jean Chérioux
Marcel-Pierre Cleach
Jean Clouet
Gérard Cornu
Charles-Henri de Cossé-Brissac
Jean-Patrick Courtois
Charles de Cuttoli
Xavier Darcos
Désiré Debavelaere
Luc Dejoie
Robert Del Picchia
Jean Delaneau
Jean-Paul Delevoye
Jacques Delong
Fernand Demilly
Christian Demuynck
Charles Descours
Jacques Dominati
Michel Doublet
Paul Dubrule
Alain Dufaut
Xavier Dugoin
Ambroise Dupont
Jean-Léonce Dupont
Daniel Eckenspieller
Jean-Paul Emin
Jean-Paul Emorine
Michel Esneu
Hubert Falco
André Ferrand
Hilaire Flandre
Gaston Flosse
Jean-Pierre Fourcade
Bernard Fournier
Philippe François
Jean François-Poncet
Yann Gaillard
René Garrec
Jean-Claude Gaudin
Philippe de Gaulle
Patrice Gélard
Alain Gérard
François Gerbaud
Charles Ginésy
Francis Giraud
Paul Girod
Daniel Goulet
Alain Gournac
Adrien Gouteyron
Louis Grillot
Georges Gruillot
Hubert Haenel
Emmanuel Hamel
Anne Heinis
Alain Hethener
Jean-Paul Hugot
Jean-François Humbert
Pierre Jeambrun
Charles Jolibois
Bernard Joly
André Jourdain
Alain Joyandet
Roger Karoutchi
Christian de La Malène
Jean-Philippe Lachenaud
Pierre Laffitte
Lucien Lanier
Jacques Larché
Gérard Larcher
Patrick Lassourd
Robert Laufoaulu
Edmond Lauret
René-Georges Laurin
Jean-François Le Grand
Dominique Leclerc
Jacques Legendre
Guy Lemaire
Serge Lepeltier
Simon Loueckhote
Roland du Luart
Max Marest
Philippe Marini
Pierre Martin
Paul Masson
Serge Mathieu
Lucette Michaux-Chevry
Jean-Luc Miraux
Aymeri de Montesquiou
Georges Mouly
Bernard Murat
Philippe Nachbar
Paul Natali
Lucien Neuwirth
Nelly Olin
Paul d'Ornano
Joseph Ostermann
Georges Othily
Jacques Oudin
Lylian Payet
Michel Pelchat
Jacques Pelletier
Jean Pépin
Jacques Peyrat
Xavier Pintat
Bernard Plasait
Guy Poirieux
Ladislas Poniatowski
André Pourny
Jean Puech
Jean-Pierre Raffarin
Henri de Raincourt
Jean-Marie Rausch
Victor Reux
Charles Revet
Henri Revol
Henri de Richemont
Yves Rispat
Louis-Ferdinand de Rocca Serra
Josselin de Rohan
Michel Rufin
Jean-Pierre Schosteck
Raymond Soucaret
Louis Souvet
Martial Taugourdeau
Henri Torre
René Trégouët
François Trucy
Maurice Ulrich
Jacques Valade
André Vallet
Alain Vasselle
Jean-Pierre Vial
Serge Vinçon
Guy Vissac
Ont voté contre
François Abadie
Guy Allouche
Bernard Angels
Henri d'Attilio
Bertrand Auban
François Autain
Robert Badinter
Jean-Michel Baylet
Jean-Pierre Bel
Jacques Bellanger
Maryse Bergé-Lavigne
Jean Besson
Pierre Biarnès
Marcel Bony
André Boyer
Yolande Boyer
Claire-Lise Campion
Jean-Louis Carrère
Bernard Cazeau
Monique Cerisier-ben Guiga
Gilbert Chabroux
Michel Charasse
Marcel Charmant
Yvon Collin
Gérard Collomb
Raymond Courrière
Roland Courteau
Marcel Debarge
Bertrand Delanoë
Gérard Delfau
Jean-Pierre Demerliat
Dinah Derycke
Rodolphe Désiré
Marie-Madeleine Dieulangard
Claude Domeizel
Michel Dreyfus-Schmidt
Josette Durrieu
Bernard Dussaut
Claude Estier
Léon Fatous
Serge Godard
Jean-Noël Guérini
Claude Haut
Roger Hesling
Roland Huguet
Alain Journet
Philippe Labeyrie
Serge Lagauche
Roger Lagorsse
Dominique Larifla
Louis Le Pensec
André Lejeune
Claude Lise
Philippe Madrelle
Jacques Mahéas
François Marc
Marc Massion
Pierre Mauroy
Gérard Miquel
Michel Moreigne
Jean-Marc Pastor
Guy Penne
Daniel Percheron
Jean-Claude Peyronnet
Jean-François Picheral
Bernard Piras
Jean-Pierre Plancade
Danièle Pourtaud
Gisèle Printz
Paul Raoult
Roger Rinchet
Gérard Roujas
André Rouvière
Claude Saunier
Michel Sergent
René-Pierre Signé
Simon Sutour
Michel Teston
Pierre-Yvon Tremel
André Vezinhet
Marcel Vidal
Henri Weber
Abstentions
Jean-Yves Autexier
Marie-Claude Beaudeau
Jean-Luc Bécart
Danielle Bidard-Reydet
Nicole Borvo
Robert Bret
Guy Fischer
Thierry Foucaud
Gérard Le Cam
Pierre Lefebvre
Paul Loridant
Hélène Luc
Roland Muzeau
Jack Ralite
Ivan Renar
Odette Terrade
Paul Vergès
N'ont pas pris part au vote
Philippe Adnot
Jean-Paul Amoudry
Philippe Arnaud
Jean Arthuis
Denis Badré
René Ballayer
Bernard Barraux
Jacques Baudot
Michel Bécot
Claude Belot
Jean Bernadaux
Daniel Bernardet
Maurice Blin
Annick Bocandé
André Bohl
Didier Borotra
Jean-Guy Branger
Jean-Pierre Cantegrit
Philippe Darniche
Marcel Deneux
Gérard Deriot
André Diligent
Jacques Donnay
André Dulait
Hubert Durand-Chastel
Pierre Fauchon
Alfred Foy
Serge Franchis
Yves Fréville
Francis Grignon
Marcel Henry
Pierre Hérisson
Rémi Herment
Daniel Hoeffel
Jean Huchon
Claude Huriet
Jean-Jacques Hyest
Pierre Jarlier
Alain Lambert
Henri Le Breton
Marcel Lesbros
Jean-Louis Lorrain
Jacques Machet
Kléber Malécot
André Maman
René Marquès
Louis Mercier
Michel Mercier
Louis Moinard
René Monory
Philippe Nogrix
Jean-Marie Poirier
Philippe Richert
Bernard Seillier
Michel Souplet
Alex Türk
Albert Vecten
Xavier de Villepin
N'ont pas pris part au vote
MM. Christian Poncelet, président du Sénat et Jean Faure, qui présidait la
séance.
Les nombres annoncés en séance ont été reconnus, après vérification, conformes
à la liste de scrutin ci-dessus.
SCRUTIN (n° 78)
sur l'amendement n° 107, présenté par M. Jean-Louis Lorrain au nom de la
commission des affaires sociales, à l'article 10 du projet de loi, adopté par
l'Assemblée nationale après déclaration d'urgence, d'orientation pour
l'outre-mer (élargissement de l'usage du titre emploi simplifié aux
associations).
Nombre de votants : | 312 |
Nombre de suffrages exprimés : | 217 |
Pour : | 212 |
Contre : | 5 |
Le Sénat a adopté.
ANALYSE DU SCRUTIN
GROUPE COMMUNISTE RÉPUBLICAIN ET CITOYEN (17) :
Abstentions :
17.
GROUPE DU RASSEMBLEMENT DÉMOCRATIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN (23) :
Pour :
17.
Contre :
5. _ MM. François Abadie, Jean-Michel Baylet, André Boyer,
Yvon Collin et Gérard Delfau.
Abstention :
1. _ M. Lylian Payet.
GROUPE DU RASSEMBLEMENT POUR LA RÉPUBLIQUE (99) :
Pour :
98.
N'a pas pris part au vote :
1. _ M. Christian Poncelet, président du
Sénat.
GROUPE SOCIALISTE (77) :
Abstentions :
77.
GROUPE DE L'UNION CENTRISTE (52) :
Pour :
51.
N'a pas pris part au vote :
1. _ M. Jean Faure, qui présidait la
séance.
GROUPE DES RÉPUBLICAINS ET INDÉPENDANTS (46) :
Pour :
46.
Sénateurs ne figurant sur la liste d'aucun groupe (7) :
N'ont pas pris part au vote :
7.
Ont voté pour
Nicolas About
Louis Althapé
Jean-Paul Amoudry
Pierre André
Philippe Arnaud
Jean Arthuis
Denis Badré
José Balarello
René Ballayer
Janine Bardou
Bernard Barraux
Jacques Baudot
Michel Bécot
Claude Belot
Georges Berchet
Jean Bernadaux
Jean Bernard
Daniel Bernardet
Roger Besse
Jacques Bimbenet
Jean Bizet
Paul Blanc
Maurice Blin
Annick Bocandé
André Bohl
Christian Bonnet
James Bordas
Didier Borotra
Joël Bourdin
Jean Boyer
Louis Boyer
Jean-Guy Branger
Gérard Braun
Dominique Braye
Paulette Brisepierre
Louis de Broissia
Guy-Pierre Cabanel
Michel Caldaguès
Robert Calmejane
Jean-Pierre Cantegrit
Jean-Claude Carle
Auguste Cazalet
Charles Ceccaldi-Raynaud
Gérard César
Jacques Chaumont
Jean Chérioux
Marcel-Pierre Cleach
Jean Clouet
Gérard Cornu
Charles-Henri de Cossé-Brissac
Jean-Patrick Courtois
Charles de Cuttoli
Xavier Darcos
Désiré Debavelaere
Luc Dejoie
Robert Del Picchia
Jean Delaneau
Jean-Paul Delevoye
Jacques Delong
Fernand Demilly
Christian Demuynck
Marcel Deneux
Gérard Deriot
Charles Descours
André Diligent
Jacques Dominati
Michel Doublet
Paul Dubrule
Alain Dufaut
Xavier Dugoin
André Dulait
Ambroise Dupont
Jean-Léonce Dupont
Daniel Eckenspieller
Jean-Paul Emin
Jean-Paul Emorine
Michel Esneu
Hubert Falco
Pierre Fauchon
André Ferrand
Hilaire Flandre
Gaston Flosse
Jean-Pierre Fourcade
Bernard Fournier
Serge Franchis
Philippe François
Jean François-Poncet
Yves Fréville
Yann Gaillard
René Garrec
Jean-Claude Gaudin
Philippe de Gaulle
Patrice Gélard
Alain Gérard
François Gerbaud
Charles Ginésy
Francis Giraud
Paul Girod
Daniel Goulet
Alain Gournac
Adrien Gouteyron
Francis Grignon
Louis Grillot
Georges Gruillot
Hubert Haenel
Emmanuel Hamel
Anne Heinis
Marcel Henry
Pierre Hérisson
Rémi Herment
Alain Hethener
Daniel Hoeffel
Jean Huchon
Jean-Paul Hugot
Jean-François Humbert
Claude Huriet
Jean-Jacques Hyest
Pierre Jarlier
Pierre Jeambrun
Charles Jolibois
Bernard Joly
André Jourdain
Alain Joyandet
Roger Karoutchi
Christian de La Malène
Jean-Philippe Lachenaud
Pierre Laffitte
Alain Lambert
Lucien Lanier
Jacques Larché
Gérard Larcher
Patrick Lassourd
Robert Laufoaulu
Edmond Lauret
René-Georges Laurin
Henri Le Breton
Jean-François Le Grand
Dominique Leclerc
Jacques Legendre
Guy Lemaire
Serge Lepeltier
Marcel Lesbros
Jean-Louis Lorrain
Simon Loueckhote
Roland du Luart
Jacques Machet
Kléber Malécot
André Maman
Max Marest
Philippe Marini
René Marquès
Pierre Martin
Paul Masson
Serge Mathieu
Louis Mercier
Michel Mercier
Lucette Michaux-Chevry
Jean-Luc Miraux
Louis Moinard
René Monory
Aymeri de Montesquiou
Georges Mouly
Bernard Murat
Philippe Nachbar
Paul Natali
Lucien Neuwirth
Philippe Nogrix
Nelly Olin
Paul d'Ornano
Joseph Ostermann
Georges Othily
Jacques Oudin
Michel Pelchat
Jacques Pelletier
Jean Pépin
Jacques Peyrat
Xavier Pintat
Bernard Plasait
Jean-Marie Poirier
Guy Poirieux
Ladislas Poniatowski
André Pourny
Jean Puech
Jean-Pierre Raffarin
Henri de Raincourt
Jean-Marie Rausch
Victor Reux
Charles Revet
Henri Revol
Henri de Richemont
Philippe Richert
Yves Rispat
Louis-Ferdinand de Rocca Serra
Josselin de Rohan
Michel Rufin
Jean-Pierre Schosteck
Raymond Soucaret
Michel Souplet
Louis Souvet
Martial Taugourdeau
Henri Torre
René Trégouët
François Trucy
Maurice Ulrich
Jacques Valade
André Vallet
Alain Vasselle
Albert Vecten
Jean-Pierre Vial
Xavier de Villepin
Serge Vinçon
Guy Vissac
Ont voté contre
MM. François Abadie, Jean-Michel Baylet, André Boyer, Yvon Collin et Gérard
Delfau.
Abstentions
Guy Allouche
Bernard Angels
Henri d'Attilio
Bertrand Auban
François Autain
Jean-Yves Autexier
Robert Badinter
Marie-Claude Beaudeau
Jean-Luc Bécart
Jean-Pierre Bel
Jacques Bellanger
Maryse Bergé-Lavigne
Jean Besson
Pierre Biarnès
Danielle Bidard-Reydet
Marcel Bony
Nicole Borvo
Yolande Boyer
Robert Bret
Claire-Lise Campion
Jean-Louis Carrère
Bernard Cazeau
Monique Cerisier-ben Guiga
Gilbert Chabroux
Michel Charasse
Marcel Charmant
Gérard Collomb
Raymond Courrière
Roland Courteau
Marcel Debarge
Bertrand Delanoë
Jean-Pierre Demerliat
Dinah Derycke
Rodolphe Désiré
Marie-Madeleine Dieulangard
Claude Domeizel
Michel Dreyfus-Schmidt
Josette Durrieu
Bernard Dussaut
Claude Estier
Léon Fatous
Guy Fischer
Thierry Foucaud
Serge Godard
Jean-Noël Guérini
Claude Haut
Roger Hesling
Roland Huguet
Alain Journet
Philippe Labeyrie
Serge Lagauche
Roger Lagorsse
Dominique Larifla
Gérard Le Cam
Louis Le Pensec
Pierre Lefebvre
André Lejeune
Claude Lise
Paul Loridant
Hélène Luc
Philippe Madrelle
Jacques Mahéas
François Marc
Marc Massion
Pierre Mauroy
Gérard Miquel
Michel Moreigne
Roland Muzeau
Jean-Marc Pastor
Lylian Payet
Guy Penne
Daniel Percheron
Jean-Claude Peyronnet
Jean-François Picheral
Bernard Piras
Jean-Pierre Plancade
Danièle Pourtaud
Gisèle Printz
Jack Ralite
Paul Raoult
Ivan Renar
Roger Rinchet
Gérard Roujas
André Rouvière
Claude Saunier
Michel Sergent
René-Pierre Signé
Simon Sutour
Odette Terrade
Michel Teston
Pierre-Yvon Tremel
Paul Vergès
André Vezinhet
Marcel Vidal
Henri Weber
N'ont pas pris part au vote
MM. Philippe Adnot, Philippe Darniche, Jacques Donnay, Hubert Durand-Chastel,
Alfred Foy, Bernard Seillier et Alex Türk.
N'ont pas pris part au vote
MM. Christian Poncelet, président du Sénat, et Jean Faure, qui présidait la
séance.
Les nombres annoncés en séance avaient été de :
Nombre de votants : | 313 |
Nombre de suffrages exprimés : | 218 |
Majorité absolue des suffrages exprimés : | 110 |
Pour l'adoption : | 213 |
Contre : | 5 |
Mais, après vérification, ces nombres ont été rectifiés conformément à la liste ci-dessus.
SCRUTIN (n° 79)
sur les amendements n° 31, présenté par M. José Balarello au nom de la
commission des lois, et n° 123, présenté par M. Edmond Lauret et les membres du
groupe du Rassemblement pour la République, tendant à supprimer l'article 38 du
projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale après déclaration d'urgence,
d'orientation pour l'outre-mer (création de deux départements à la Réunion).
Nombre de votants : | 311 |
Nombre de suffrages exprimés : | 311 |
Pour : | 202 |
Contre : | 109 |
Le Sénat a adopté.
ANALYSE DU SCRUTIN
GROUPE COMMUNISTE RÉPUBLICAIN ET CITOYEN (17) :
Contre :
17.
GROUPE DU RASSEMBLEMENT DÉMOCRATIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN (23) :
Pour :
6. _ MM. François Abadie, Jean-Michel Baylet, André Boyer, Yvon
Collin, Gérard Delfau et Georges Mouly
Contre :
15.
N'ont pas pris part au vote :
2. _ M. Paul Girod, qui présidait la
séance, et Lylian Payet.
GROUPE DU RASSEMBLEMENT POUR LA RÉPUBLIQUE (99) :
Pour :
98.
N'a pas pris part au vote :
1. _ M. Christian Poncelet, président du
Sénat.
GROUPE SOCIALISTE (77) :
Contre :
77.
GROUPE DE L'UNION CENTRISTE (52) :
Pour :
52.
GROUPE DES RÉPUBLICAINS ET INDÉPENDANTS (46) :
Pour :
46.
Sénateurs ne figurant sur la liste d'aucun groupe (7) :
N'ont pas pris part au vote :
7.
Ont voté pour
François Abadie
Nicolas About
Louis Althapé
Jean-Paul Amoudry
Pierre André
Philippe Arnaud
Jean Arthuis
Denis Badré
José Balarello
René Ballayer
Janine Bardou
Bernard Barraux
Jacques Baudot
Jean-Michel Baylet
Michel Bécot
Claude Belot
Jean Bernadaux
Jean Bernard
Daniel Bernardet
Roger Besse
Jean Bizet
Paul Blanc
Maurice Blin
Annick Bocandé
André Bohl
Christian Bonnet
James Bordas
Didier Borotra
Joël Bourdin
André Boyer
Jean Boyer
Louis Boyer
Jean-Guy Branger
Gérard Braun
Dominique Braye
Paulette Brisepierre
Louis de Broissia
Michel Caldaguès
Robert Calmejane
Jean-Pierre Cantegrit
Jean-Claude Carle
Auguste Cazalet
Charles Ceccaldi-Raynaud
Gérard César
Jacques Chaumont
Jean Chérioux
Marcel-Pierre Cleach
Jean Clouet
Yvon Collin
Gérard Cornu
Charles-Henri de Cossé-Brissac
Jean-Patrick Courtois
Charles de Cuttoli
Xavier Darcos
Désiré Debavelaere
Luc Dejoie
Robert Del Picchia
Jean Delaneau
Jean-Paul Delevoye
Gérard Delfau
Jacques Delong
Christian Demuynck
Marcel Deneux
Gérard Deriot
Charles Descours
André Diligent
Jacques Dominati
Michel Doublet
Paul Dubrule
Alain Dufaut
Xavier Dugoin
André Dulait
Ambroise Dupont
Jean-Léonce Dupont
Daniel Eckenspieller
Jean-Paul Emin
Jean-Paul Emorine
Michel Esneu
Hubert Falco
Pierre Fauchon
Jean Faure
André Ferrand
Hilaire Flandre
Gaston Flosse
Bernard Fournier
Serge Franchis
Philippe François
Yves Fréville
Yann Gaillard
René Garrec
Jean-Claude Gaudin
Philippe de Gaulle
Patrice Gélard
Alain Gérard
François Gerbaud
Charles Ginésy
Francis Giraud
Daniel Goulet
Alain Gournac
Adrien Gouteyron
Francis Grignon
Louis Grillot
Georges Gruillot
Hubert Haenel
Emmanuel Hamel
Anne Heinis
Marcel Henry
Pierre Hérisson
Rémi Herment
Alain Hethener
Daniel Hoeffel
Jean Huchon
Jean-Paul Hugot
Jean-François Humbert
Claude Huriet
Jean-Jacques Hyest
Pierre Jarlier
Charles Jolibois
André Jourdain
Alain Joyandet
Roger Karoutchi
Christian de La Malène
Jean-Philippe Lachenaud
Alain Lambert
Lucien Lanier
Jacques Larché
Gérard Larcher
Patrick Lassourd
Robert Laufoaulu
Edmond Lauret
René-Georges Laurin
Henri Le Breton
Jean-François Le Grand
Dominique Leclerc
Jacques Legendre
Guy Lemaire
Serge Lepeltier
Marcel Lesbros
Jean-Louis Lorrain
Simon Loueckhote
Roland du Luart
Jacques Machet
Kléber Malécot
André Maman
Max Marest
Philippe Marini
René Marquès
Pierre Martin
Paul Masson
Serge Mathieu
Louis Mercier
Michel Mercier
Lucette Michaux-Chevry
Jean-Luc Miraux
Louis Moinard
René Monory
Georges Mouly
Bernard Murat
Philippe Nachbar
Paul Natali
Lucien Neuwirth
Philippe Nogrix
Nelly Olin
Paul d'Ornano
Joseph Ostermann
Jacques Oudin
Michel Pelchat
Jean Pépin
Jacques Peyrat
Xavier Pintat
Bernard Plasait
Jean-Marie Poirier
Guy Poirieux
Ladislas Poniatowski
André Pourny
Jean Puech
Jean-Pierre Raffarin
Henri de Raincourt
Victor Reux
Charles Revet
Henri Revol
Henri de Richemont
Philippe Richert
Yves Rispat
Louis-Ferdinand de Rocca Serra
Josselin de Rohan
Michel Rufin
Jean-Pierre Schosteck
Michel Souplet
Louis Souvet
Martial Taugourdeau
Henri Torre
René Trégouët
François Trucy
Maurice Ulrich
Jacques Valade
Alain Vasselle
Albert Vecten
Jean-Pierre Vial
Xavier de Villepin
Serge Vinçon
Guy Vissac
Ont voté contre
Guy Allouche
Bernard Angels
Henri d'Attilio
Bertrand Auban
François Autain
Jean-Yves Autexier
Robert Badinter
Marie-Claude Beaudeau
Jean-Luc Bécart
Jean-Pierre Bel
Jacques Bellanger
Georges Berchet
Maryse Bergé-Lavigne
Jean Besson
Pierre Biarnès
Danielle Bidard-Reydet
Jacques Bimbenet
Marcel Bony
Nicole Borvo
Yolande Boyer
Robert Bret
Guy-Pierre Cabanel
Claire-Lise Campion
Jean-Louis Carrère
Bernard Cazeau
Monique Cerisier-ben Guiga
Gilbert Chabroux
Michel Charasse
Marcel Charmant
Gérard Collomb
Raymond Courrière
Roland Courteau
Marcel Debarge
Bertrand Delanoë
Jean-Pierre Demerliat
Fernand Demilly
Dinah Derycke
Rodolphe Désiré
Marie-Madeleine Dieulangard
Claude Domeizel
Michel Dreyfus-Schmidt
Josette Durrieu
Bernard Dussaut
Claude Estier
Léon Fatous
Guy Fischer
Thierry Foucaud
Jean-Pierre Fourcade
Jean François-Poncet
Serge Godard
Jean-Noël Guérini
Claude Haut
Roger Hesling
Roland Huguet
Pierre Jeambrun
Bernard Joly
Alain Journet
Philippe Labeyrie
Pierre Laffitte
Serge Lagauche
Roger Lagorsse
Dominique Larifla
Gérard Le Cam
Louis Le Pensec
Pierre Lefebvre
André Lejeune
Claude Lise
Paul Loridant
Hélène Luc
Philippe Madrelle
Jacques Mahéas
François Marc
Marc Massion
Pierre Mauroy
Gérard Miquel
Aymeri de Montesquiou
Michel Moreigne
Roland Muzeau
Georges Othily
Jean-Marc Pastor
Jacques Pelletier
Guy Penne
Daniel Percheron
Jean-Claude Peyronnet
Jean-François Picheral
Bernard Piras
Jean-Pierre Plancade
Danièle Pourtaud
Gisèle Printz
Jack Ralite
Paul Raoult
Jean-Marie Rausch
Ivan Renar
Roger Rinchet
Gérard Roujas
André Rouvière
Claude Saunier
Michel Sergent
René-Pierre Signé
Raymond Soucaret
Simon Sutour
Odette Terrade
Michel Teston
Pierre-Yvon Tremel
André Vallet
Paul Vergès
André Vezinhet
Marcel Vidal
Henri Weber
N'ont pas pris part au vote
MM. Philippe Adnot, Philippe Darniche, Jacques Donnay, Hubert Durand-Chastel,
Alfred Foy, Lylian Payet, Bernard Seillier et Alex Türk.
N'ont pas pris part au vote
MM. Christian Poncelet, président du Sénat, et Paul Girod, qui présidait la
séance.
Les nombres annoncés en séance avaient été de :
Nombre de votants : | 314 |
Nombre de suffrages exprimés : | 314 |
Majorité absolue des suffrages exprimés : | 158 |
Pour l'adoption : | 203 |
Contre : | 111 |
Mais, après vérification, ces nombres ont été rectifiés conformément à la liste ci-dessus.