Séance du 15 mars 2000
QUESTIONS ORALES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT (Application des articles 76 à 78 du réglement)
Réglementation applicable aux ateliers protégés
750.
- 10 mars 2000. -
M. Jacques Machet
appelle l'attention de
Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité
sur les revendications exprimées par le Groupement national des ateliers
protégés (GAP-UNETA), plus particulièrement, sur les conséquences de l'arrêt
rendu en juin 1999 par la Cour de cassation touchant la structure
Bretagne-Ateliers et, au-delà, l'ensemble des entreprises de travail adapté
(ETA). Il lui précise que cette décision, qui fait obligation aux ateliers
protégés de prendre à leur charge un avantage conventionnel ou complément de
rémunération en lieu et place de l'Etat, remet en cause la survie même de ces
structures qui emploient plus de 16 000 handicapés. Au-delà de cette difficulté
majeure, il lui indique que les ETA réclament depuis plusieurs années la
redéfinition de leur mission et de leurs moyens, et aspirent à ce que
l'actualisation du dispositif législatif et réglementaire débouche sur un
véritable statut d'entreprise de travail adapté qui pérennise le rôle qu'elles
doivent exercer dans la cité. En conséquence, il lui demande quelles réponses
le Gouvernement compte apporter aux propositions du Groupement national des
ateliers protégés pour que l'engagement de l'Etat soit réaffirmé, et que
l'insertion professionnelle, dont bénéficie des handicapés par leur statut de
salarié, ne soit pas remise en cause.
Aide aux producteurs de pommes
751.
- 10 mars 2000. -
M. Jean Huchon
appelle l'attention de
M. le ministre de l'agriculture et de la pêche
sur le marasme persistant du marché des fruits et spécialement de la pomme. Il
lui rappelle les conséquences désastreuses du boycott britannique et la
présence en début de campagne d'un stock important en provenance de
l'hémisphère Sud. Pour un prix de revient bord verger de 2 francs le kilo
environ, il semble que les producteurs ne recevront qu'un prix de 1,50 franc
environ. Le manque à gagner pour les producteurs serait actuellement d'environ
750 000 000 de francs et pourrait doubler d'ici à la fin de la campagne.
Beaucoup d'exploitations ne peuvent faire face aux charges inhérentes à cette
spéculation exigeante en main-d'oeuvre. Beaucoup sont en situation de dépôt de
bilan et de cessation d'activité. Il lui demande, en conséquence, quelles
mesures concrètes il entend prendre pour sauver cette production importante de
notre agriculture.
Aéroport international de Beauvilliers
752.
- 10 mars 2000. -
M. Gérard Larcher
attire l'attention de
M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement
sur le projet d'implantation d'un aéroport international en Eure-et-Loir sur le
site de Beauvilliers. Il souhaite connaître l'état d'avancement de ce projet et
les éventuelles études d'impact, notamment environnementales et
d'infrastructures réalisées. En effet, cette infrastructure dans l'hypothèse de
sa réalisation aura des répercussions profondes sur l'équilibre des territoires
et des milieux agricoles et naturels tant dans la région Centre que dans le
Sud-Ouest de l'Ile-de-France.
Grève des trésoreries
753.
- 13 mars 2000. -
M. Pierre Hérisson
appelle l'attention de
M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie
sur la grève des trésoreries. En effet, à la suite des intentions exprimées par
le Gouvernement de réorganiser les services de l'administration fiscale, les
grèves des trésoreries semblent prendre des proportions importantes sur
l'ensemble du territoire et causent déjà des préjudices graves aux
entrepreneurs et artisans du bâtiment. Les conséquences de ces grèves dans le
cadre des marchés publics, notamment, commencent à générer des défaillances de
paiement de sommes dues aux entreprises, même dans le cas où les mandatements
leur ont été notifiés. Aussi, il lui demande quelles mesures il compte prendre
pour mettre un terme à cette grave défaillance du service public qui est à
l'origine de difficultés importantes de trésorerie dans les entreprises.
Enseignement de l'histoire
et de la géographie dans les séries S
754.
- 13 mars 2000. -
M. Jacques Legendre
attire l'attention de
M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie
sur l'enseignement de l'histoire et de la géographie dans les séries
scientifiques (S) des lycées. La réforme des lycées qui est envisagée prévoit
en effet, dès la rentrée scolaire prochaine pour les classes de première et dès
2001 pour celles de terminale, de réduire le temps consacré à l'histoire et à
la géographie à deux heures trente par semaine. Une forte distorsion existait
déjà entre la série S et les autres séries générales, dans lesquelles ces deux
matières sont enseignées à raison de quatre heures hebdomadaires. Elle avait
été aggravée lors de la précédente réforme des lycées en 1992, puisque pour les
mêmes contenus et les mêmes épreuves au baccalauréat, la dotation horaire de
ces disciplines avait été réduite de 25 % et ramenée à trois heures par semaine
dans la série S. La réduction d'horaire projetée compromet ainsi non seulement
l'utilisation de méthodes pédagogiques innovantes, mais conduira également à
remettre en cause les contenus des enseignements d'histoire et de géographie,
affectant gravement leur cohérence, en ce que les nouveaux horaires induiront
des allègements de programmes : pour tenir compte de cette réduction, il est
fort à craindre que le groupe technique disciplinaire du Conseil national des
programmes ne puisse que trancher dans les programmes actuels et supprimer
certains aspects importants de l'histoire comme de la géographie. Il lui
demande en conséquence quelles mesures il compte prendre pour pérenniser un
enseignement de trois heures hebdomadaires d'histoire et de géographie dans la
série S des lycées, de façon à ce que soit toujours offert aux lycéens, à
partir de bases scientifiques solides, les savoirs et les méthodes qui leur
sont indispensables pour se situer et agir dans un monde dont ils aspirent à
mieux comprendre la complexité et la diversité.
Situation des établissements d'accueil pour les handicapés
755.
- 13 mars 2000. -
Mme Janine Bardou
appelle l'attention de
Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité
sur la situation des établissements d'accueil pour handicapés, à la suite de
leur régionalisation et de l'application de la réduction du temps de travail.
La réforme de l'organisation de la protection sociale, mise en oeuvre par les
ordonnances de 1996, a instauré une régionalisation de la gestion des
établissements de santé. Depuis lors, les agences régionales de
l'hospitalisation étendent progressivement leur compétence aux établissements
médico-sociaux. La répartition régionale des dotations budgétaires et du nombre
de lits, pour positive qu'elle soit, risque de remettre en cause la politique
dynamique et novatrice de certains départements comme la Lozère. Il serait
regrettable que la régionalisation de la gestion, pour nécessaire qu'elle soit,
remette en cause l'existence même d'un certain nombre d'établissement de
qualité, au motif que le ratio régional du nombre de lits par habitant est
dépassé et alors même que, sur le plan national, le nombre d'établissements
pour handicapés reste insuffisant. Ne pourrait-on pas envisager, à ce titre,
que soit maintenue une enveloppe budgétaire nationale qui tiendrait à compenser
les frais entraînés par la prise en charge dans une région des personnes venues
d'autres régions dépourvues de moyens d'accueil ? Par ailleurs, le passage aux
35 heures va entraîner une baisse de 10 % du temps de travail dans ces
établissements, qui ne sera compensée qu'à hauteur de 6 % par un recrutement de
personnels supplémentaires. Cette diminution de 4 % du temps consacré aux
handicapés n'est guère compatible avec l'objectif de maintenir les prestations
rendues aux usagers. Elle lui demande quelles mesures elle envisage de prendre
pour que la qualité des soins et de l'encadrement soit préservée ?
Installation de matériels de sécurité
autour des piscines à usage privatif
756.
- 13 mars 2000. -
M. Jean-Pierre Raffarin
attire l'attention de
M. le secrétaire d'Etat au logement
sur l'avis relatif à la sécurité des piscines enterrées non couvertes à usage
privatif, rendu public par la commission de sécurité des consommateurs (CSC).
Compte tenu du nombre important et constant de noyades mortelles ou avec
séquelles graves chez les jeunes enfants et le développement d'environ 15 % du
parc des piscines privées sur le territoire, la CSC estime que les barrières
constituent à ce jour un système efficace d'aide à la sécurité des jeunes
enfants de moins de six ans. La commission préconise la mise en place d'un
dispositif contraignant par la voie législative et/ou réglementaire pour rendre
obligatoire l'installation de matériels de sécurité autour des piscines
enterrées non couvertes à usage privatif. Fort de ce constat, il aimerait
connaître la position du Gouvernement sur ce dossier, savoir si ce dernier a
l'intention de déposer un projet de loi en ce sens et lui rappelle le dépôt, en
juillet 1998, de sa proposition de loi n° 531 relative à la sécurité des
piscines.
Multiplication des accidents survenus sur la RN 30
757.
- 14 mars 2000. -
M. Jacques Legendre
rappelle à
M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement
que, le vendredi 3 mars, un accident de la route a fait trois morts et un
blessé grave à l'intersection de la route nationale 30 et de la route
départementale 34 B allant de Hermies à Moeuvres, sur le territoire de la
commune de Boursies, arrondissement de Cambrai (Nord). Cette tragédie était
redoutée depuis longtemps par les élus du secteur. Dix jours auparavant, le
maire de Boursies avait encore attiré l'attention par lettre sur les risques
graves encourus par les automobilistes sur cette portion de route rectiligne.
Cet accident survient après une série de tragédies qui ont récemment endeuillé
le Cambrésis : un mort le 13 février à Haynecourt, un mort le 29 février à
Gouzeaucourt, un mort le 1er mars entre Saint-Hilaire-lez-Cambrai et Bévillers.
Il lui demande quelles mesures il compte prendre pour rendre plus sûre la RN 30
dans la traversée de Boursies et mettre un terme à cette hécatombe.
Rattachement administratif des communes de Boursies,
Doignies et Moeuvres
758. - 14 mars 2000. - M. Jacques Legendre attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur la situation ambiguë des communes de Boursies, Doignies et Moeuvres, qui sont situées dans l'arrondissement de Cambrai, mais forment une enclave du département du Nord, dont elles sont séparées par la commune de Graincourt-lès-Havrincourt, dans celui du Pas-de-Calais. Quoique situées dans le Nord, ces communes sont dotées d'un code postal du Pas-de-Calais, commençant par 62. Leurs voitures sont évidemment immatriculées 59, mais l'entretien des routes relève de la direction de l'équipement du Pas-de-Calais. De plus, ces communes viennent de se voir privées du bénéfice de l'Objectif 2, pourtant accordé à toutes les communes du canton de Marcoing, dont elles relèvent, au prétexte que les cantons Pas-de-Calais au milieu desquels elles se trouvent sont eux aussi en dehors de l'Objectif 2. Une telle situation créant un fort sentiment d'exclusion et d'injustice dans ces communes, il lui demande quelles mesures il compte prendre, en liaison avec tous les ministres concernés, pour les trois communes de Boursies, Doignies et Moeuvres puissent se sentir à part entière des communes du Cambrésis.