Séance du 1er février 2000
SOMMAIRE
PRÉSIDENCE DE M. PAUL GIROD
1.
Procès-verbal
(p.
0
).
2.
Décès d'un ancien sénateur
(p.
1
).
3.
Décision du Conseil constitutionnel
(p.
2
).
4.
Cessation du mandat et remplacement d'un sénateur
(p.
3
).
5.
Organismes extraparlementaires
(p.
4
).
6.
Dépôt d'un rapport du Gouvernement
(p.
5
).
7.
Adaptation au droit communautaire dans le domaine des transports.
- Discussion d'un projet de loi (p.
6
).
Discussion générale : MM. Louis Besson, secrétaire d'Etat au logement ;
Jean-François Le Grand, rapporteur de la commission des affaires économiques ;
Mme Anne Heinis, MM. Henri de Richemont, Pierre Lefebvre, Léon Fatous, Serge
Godard, Mmes Yolande Boyer, Marie-Madeleine Dieulanguard.
M. le secrétaire d'Etat.
Clôture de la discussion générale.
Suspension et reprise de la séance (p. 7 )
PRÉSIDENCE DE M. JEAN FAURE
8.
Conférence des présidents
(p.
8
).
9.
Adaptation au droit communautaire dans le domaine des transports.
- Suite de la discussion et adoption d'un projet de loi (p.
9
).
M. Jean-Claude Gayssot, ministre de l'équipement, des transports et du logement.
Article additionnel avant l'article 1er (p. 10 )
Amendement n° 22 de M. Pierre Lefebvre. - MM. Gérard Le Cam, Jean-François Le Grand, rapporteur de la commission des affaires économiques ; le ministre. - Retrait.
Article 1er (p. 11 )
Amendement n° 19 de M. Henri de Richemont. - MM. Henri de Richemont, le
rapporteur, le ministre. - Adoption.
Adoption de l'article modifié.
Article 2 (p. 12 )
Amendement n° 2 de la commission. - MM. le rapporteur, le ministre. -
Adoption.
Adoption de l'article modifié.
Article 3 (p. 13 )
Amendements n°s 3 et 4 de la commission. - MM. le rapporteur, le ministre. -
Adoption des deux amendements.
Adoption de l'article modifié.
Article 4 (p. 14 )
Amendement n° 17 de Mme Anne Heinis. - Mme Anne Heinis, MM. le rapporteur, le
ministre, Gérard Braun, au nom de la commission des finances. -
Irrecevabilité.
Amendement n° 5 de la commission. - MM. le rapporteur, le ministre. -
Adoption.
Adoption de l'article modifié.
Article additionnel après l'article 4 (p. 15 )
Amendement n° 20 rectifié de M. Henri de Richemont. - MM. Henri de Richemont, le rapporteur, le ministre. - Adoption de l'amendement insérant un article additionnel.
Article 5 (p. 16 )
Amendement n° 6 de la commission. - MM. le rapporteur, le ministre. -
Adoption.
Adoption de l'article modifié.
Articles additionnels après l'article 5 (p. 17 )
Amendement n° 7 de la commission. - MM. le rapporteur, le ministre, Gérard
Braun, au nom de la commission des finances. - Adoption de l'amendement
insérant un article additionnel.
Amendement n° 18 de Mme Anne Heinis et sous-amendement n° 28 du Gouvernement ;
amendement n° 21 de M. Henri de Richemont. - Mme Anne Heinis, MM. le ministre,
Henri de Richemont, le rapporteur. - Rejet du sous-amendement n° 28 ; adoption
de l'amendement n° 18 insérant un article additionnel, l'amendement n° 21
devenant sans objet.
Articles 6 à 10. - Adoption (p.
18
)
Article additionnel après l'article 10 (p.
19
)
Amendement n° 26 du Gouvernement. - MM. le ministre, le rapporteur. - Adoption de l'amendement insérant un article additionnel.
Article 11. - Adoption (p.
20
)
Article 12 (p.
21
)
Amendement n° 8 de la commission. - Adoption.
Adoption de l'article modifié.
Article 13 (p.
22
)
Article L. 410-2 du code de l'aviation civile
(p.
23
)
Amendement n° 9 de la commission et sous-amendement n° 27 du Gouvernement. -
MM. le rapporteur, le ministre. - Adoption du sous-amendement et de
l'amendement modifié.
Adoption de l'article du code, modifié.
Article L. 410-3 du code précité (p. 24 )
Amendement n° 23 de M. Pierre Lefebvre. - MM. Gérard Le Cam, le rapporteur, le
ministre. - Adoption.
Adoption de l'article du code, modifié.
Article L. 410-4 du code précité (p. 25 )
Amendements n°s 10 et 11 de la commission. - Adoption des deux amendements.
Adoption de l'article du code, modifié.
Article L. 410-5 du code précité (p. 26 )
Amendements n°s 12 rectifié, 13 rectifié et 14 de la commission. - Adoption des
trois amendements.
Adoption de l'article du code, modifié.
Article additionnel
après l'article L. 410-5 du code précité
(p.
27
)
Amendement n° 15 de la commission et sous-amendement n° 25 rectifié de M.
Pierre Lefebvre. - MM. le rapporteur, Gérard Le Cam, le ministre. - Adoption du
sous-amendement et de l'amendement modifié insérant un article additionnel au
code.
Adoption de l'article 13 modifié.
Articles 14 à 16. - Adoption (p.
28
)
Article 17 (p.
29
)
Amendement n° 16 de la commission. - MM. le rapporteur, le ministre. -
Adoption.
Adoption de l'article modifié.
Article 18 (p. 30 )
Amendement n° 24 de M. Pierre Lefebvre et sous-amendement n° 29 du
Gouvernement. - MM. Gérard Le Cam, le ministre, le rapporteur. - Rejet du
sous-amendement et de l'amendement.
Adoption de l'article.
Article 19 (p. 31 )
Amendement n° 1 du Gouvernement. - MM. le ministre, le rapporteur. - Adoption de l'amendement rédigeant l'article.
Article 20. - Adoption (p.
32
)
Vote sur l'ensemble (p.
33
)
MM. Jacques Machet, le rapporteur.
Adoption du projet de loi.
10.
Textes soumis en application de l'article 88-4 de la Constitution
(p.
34
).
11.
Ordre du jour
(p.
35
).
COMPTE RENDU INTÉGRAL
PRÉSIDENCE DE M. PAUL GIROD
vice-président
M. le président.
La séance est ouverte.
(La séance est ouverte à dix heures.)
1
PROCÈS-VERBAL
M. le président.
Le procès-verbal de la précédente séance a été distribué.
Il n'y a pas d'observation ?...
Le procès-verbal est adopté.
2
DÉCÈS D'UN ANCIEN SÉNATEUR
M. le président. J'ai le regret de vous faire part du décès de notre ancien collègue Emile Didier, qui fut sénateur des Hautes-Alpes de 1971 à 1989.
3
DÉCISION DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL
M. le président.
En application de l'article 40 de l'ordonnance n° 58-1067 du 7 novembre 1958,
le Conseil constitutionnel a communiqué à M. le président du Sénat le texte
d'une décision rendue le 27 janvier 2000 par laquelle le Conseil
constitutionnel a rejeté la requête concernant l'élection au Sénat de M.
Jean-Pierre Vial, qui s'est déroulée le 14 novembre 1999 dans le département de
la Savoie.
Acte est donné de cette communication.
Cette décision du Conseil constitutionnel sera publiée au
Journal officiel
à la suite du compte rendu intégral de la présente séance.
4
CESSATION DU MANDAT
ET REMPLACEMENT D'UN SÉNATEUR
M. le président.
M. le président du Conseil constitutionnel a fait connaître, par lettre en
date du 28 janvier 2000, à M. le président du Sénat que, par décision du 27
janvier 2000, le Conseil constitutionnel a rejeté la contestation dirigée
contre l'élection à l'Assemblée nationale, à la suite du scrutin du 5 décembre
1999, de M. Michel Charzat comme député de la vingt et unième circonscription
de Paris.
En conséquence, conformément à l'article L.O. 137 du code électoral, M. Michel
Charzat cesse d'appartenir au Sénat.
Conformément aux articles L.O. 325 et L.O. 179 du code électoral, M. le
ministre de l'intérieur, par lettre en date du 28 janvier 2000, a fait
connaître à M. le président du Sénat qu'en application de l'article L.O. 320 du
code électoral, M. Jean-Yves Autexier est appelé à remplacer, en qualité de
sénateur de Paris, M. Michel Charzat.
5
ORGANISMES EXTRAPARLEMENTAIRES
M. le président.
J'informe le Sénat que M. le Premier ministre a demandé au Sénat de bien
vouloir procéder à la désignation de sénateurs appelés à siéger au sein de deux
organismes extraparlementaires.
En conséquence, j'invite la commission des finances à présenter un candidat et
la commission des affaires sociales à présenter deux candidats pour siéger au
sein du conseil de surveillance du Fonds de financement de la protection
complémentaire de la couverture universelle du risque maladie.
J'invite également la commission des affaires sociales à présenter un candidat
pour siéger au sein du Conseil national du bruit.
Les nominations des sénateurs appelés à siéger au sein de ces organismes
extraparlementaires auront lieu ultérieurement dans les conditions prévues par
l'article 9 du règlement.
6
DÉPO^T D'UN RAPPORT DU GOUVERNEMENT
M. le président.
M. le président a reçu de M. le Premier ministre le rapport annuel
d'information sur la protection et le contrôle des matières nucléaires pour
l'année 1998, établi en application de l'article 10 de la loi n° 80-572 du 25
juillet 1980.
Acte est donné du dépôt de ce rapport.
7
ADAPTATION AU DROIT COMMUNAUTAIRE
DANS LE DOMAINE DES TRANSPORTS
Discussion d'un projet de loi
M. le président.
L'ordre du jour appelle la discussion du projet de loi (1998-1999) portant
diverses dispositions d'adaptation au droit communautaire dans le domaine des
transports. [Rapport n° 190 (1999-2000).]
Dans la discussion générale, la parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat au logement.
Monsieur le président, monsieur le
rapporteur, mesdames, messieurs les sénateurs, je voudrais tout d'abord excuser
l'absence de M. Jean-Claude Gayssot, qui est retenu ce matin par d'importantes
discussions avec les représentants des chauffeurs routiers afin d'aider à
dénouer la situation que vous connaissez.
Comme vous le savez, la France exercera la présidence du Conseil des ministres
européens au cours du second semestre de cette année.
Il s'agit d'une échéance très importante à laquelle le Gouvernement travaille
afin qu'elle se traduise dans les faits par des avancées significatives de la
construction européenne dans de nombreux domaines, en particulier dans ceux
dont M. Gayssot a la charge.
Le Gouvernement souhaite que l'on puisse aboutir ou avancer, en particulier
sur les dossiers qui touchent à la sécurité, à l'harmonisation économique et
sociale dans le transport, ainsi qu'à un développement plus équilibré des
différents modes de transports.
Le projet de loi qu'en remplacement de M. Gayssot je vous présente ce matin a
pour objectif de transposer, dans notre droit interne, plusieurs dispositions
communautaires concernant les transports maritimes, aériens, routiers et
fluviaux.
Les mesures proposées ont déjà fait l'objet de longues discussions avec les
représentants des professions concernées et sont même déjà quasiment entrées
dans les faits pour certaines d'entre elles.
Cet exercice de transposition vous sera également demandé prochainement par
plusieurs membres du Gouvernement dans leurs domaines respectifs, toujours dans
le même esprit d'ajustement de certaines dispositions de notre droit au droit
communautaire.
Le retard relatif que vous pouvez constater dans le dépôt et la discussion de
ce projet de loi par rapport aux dates de transposition requises par les
directives s'explique de deux manières : d'abord, la densité du calendrier
parlementaire, depuis deux ans et demi, ne nous a pas permis de faire plus vite
; ensuite et surtout, il n'était pas question pour le Gouvernement de mettre
les professions concernées devant le fait accompli. Il importait de discuter
avec elles les modalités de passage aux nouveaux systèmes plus conformes au
droit européen de la concurrence, notamment pour les courtiers maritimes et les
bateliers.
Agir autrement aurait sans doute acculé ces professions à d'importantes
difficultés, ce que nous ne voulions, bien sûr, pas. M. Gayssot a donc pris le
temps d'organiser avec elles la transition et la mise en place d'un nouveau
mode de fonctionnement.
En revanche, prendre le temps de la discussion a permis à chacun de réfléchir
et de s'organiser pour mieux s'adapter aux nouvelles réalités et aux nouveaux
systèmes proposés. Aussi, je crois sincèrement que nous sommes parvenus à une
situation juste et équilibrée.
Le présent projet de loi comporte quatre titres : le premier est consacré aux
transports maritimes, le deuxième à l'aviation civile, le troisième aux
transports routiers, le quatrième au transport fluvial.
Permettez-moi de vous présenter maintenant, dans l'ordre, chacun de ces titres
dans ses grandes lignes.
Le titre Ier concerne les transports maritimes et les activités nautiques.
Le transport maritime a fait, hélas ! vous le savez, les unes des journaux
depuis le naufrage de l'
Erika
et la pollution de nos côtes qu'il a
provoquée.
Le Gouvernement tient ici à rendre hommage une fois de plus aux sauveteurs de
l'équipage du navire ainsi qu'à toutes celles et à tous ceux qui ont contribué
- et contribuent encore aujourd'hui -, directement ou indirectement, à l'effort
de nettoyage de nos plages.
Sachez, mesdames, messieurs les sénateurs, que le Gouvernement, qui n'a pas
attendu cette catastrophe pour agir à l'échelon international afin d'améliorer
les conditions du transport maritime, notamment les conditions de travail et
les qualifications des marins, n'en est maintenant que plus déterminé à faire
tout ce qu'il est possible de faire auprès des différentes instances
européennes et internationales pour avancer vite sur ce dossier de la sécurité
du transport maritime.
Dans la continuité de son engagement depuis deux ans, le ministre s'emploiera
à poursuivre son action nationale et internationale en faveur de la sécurité
autour de quatre axes principaux : le renforcement de la réglementation, le
renforcement du système de contrôle, la responsabilité des acteurs du commerce
maritime et, enfin, la définition de sanctions plus fortes pour ceux qui ne
respecteraient pas les règles.
La tragédie de l'
Erika
nous enseigne que les obligations et la
réglementation concernant les navires qui transportent des matières dangereuses
ou polluantes doivent être durcies. Dans les instances compétentes que sont
l'Organisation maritime internationale - qui, je le précise, s'est récemment
prononcée à nouveau en faveur d'un renforcement des règles - et la Commission
européenne, le gouvernement français demandera que les navires à simple coque
ou les navires les plus âgés soient rapidement bannis des ports européens.
M. Gayssot continuera à défendre avec vigueur, comme il l'a fait pendant deux
ans, une amélioration des conditions de travail et des qualifications des
marins, qui constitue un élément essentiel de la sécurité des transports.
Comme je le disais, la réglementation existe, mais trop nombreux sont ceux qui
ne la respectent pas. Qu'ils puissent obtenir des certificats de complaisance
auprès de sociétés peu scrupuleuses et qu'ils passent au travers de nos
contrôles n'est pas acceptable et ne devrait plus être possible.
Mais il faut préciser également qu'après des années de disette budgétaire, le
Gouvernement a décidé, depuis 1997, de renforcer les moyens en hommes et en
investissements pour assurer un contrôle de qualité des navires qui touchent
nos ports. Ainsi, d'ici à deux ans, le nombre d'inspecteurs dans les ports aura
doublé.
Mais sachez également que, pour être efficace, le renforcement des contrôles
doit en outre être le fruit d'une volonté, d'une politique commune, car la
pollution ne connaît bien évidemment pas les frontières administratives.
M. Gayssot a commencé à mettre en place avec les pays voisins un système
européen de surveillance maritime. Il souhaite étendre ce projet à l'ensemble
de l'Europe, et il proposera à nos partenaires européens, en conformité avec le
droit international, d'instaurer un système européen de surveillance et de
contrôle maritime.
Ce système devra nous permettre d'obliger les navires à destination des ports
européens à se signaler et à être soumis à des contrôles en tant que de besoin
dès leur entrée dans la zone d'exclusivité économique, c'est-à-dire, vous le
savez, jusqu'à 200 milles de nos côtes. M. Gayssot demandera ainsi, dans ce
cadre, que soit admise la possibilité de réaliser des contrôles sur les navires
susceptibles de mettre en péril l'environnement marin ou de polluer les
côtes.
Au-delà de l'augmentation des contrôles publics, c'est un contrôle sur
l'ensemble de ceux qui sont à même, de par leur responsabilité, de nous
garantir la sécurité qu'il convient de mettre en place. La banque de données
Equasis, que le ministère de l'équipement a commencé à développer en 1998, va
dans ce sens.
Cependant, il ne faut point espérer de remède à long terme si les dispositions
juridiques internationales ne sont pas revues pour permettre de mieux
responsabiliser l'ensemble des acteurs du transport maritime, qui, pour le
moment font encore courir un risque aux hommes et à l'environnement. Le
mécanisme actuel limite leur responsabilité.
Le gouvernement français demandera que la responsabilité financière des
pollueurs soit revue à la hausse. Les pollueurs potentiels doivent payer,
avant, le coût de la sécurité, et les pollueurs coupables doivent payer, après,
le coût des dommages qu'ils occasionnent.
Enfin, il est souhaitable que nos partenaires européens acceptent de renforcer
les sanctions pour les navires qui ne respectent pas les réglementations en
vigueur. L'accès aux ports européens devrait leur être interdit et la
possibilité d'étendre les occasions données aux contrôleurs de bannir un navire
devrait être examinée.
Nous ne pouvons espérer éradiquer les risques d'un nouveau naufrage sans
mobiliser l'ensemble de nos partenaires et des institutions internationales,
notamment la Commission européenne, bien sûr, avec laquelle M. Gayssot a eu
plusieurs contacts depuis le naufrage de l'
Erika
.
J'en viens maintenant aux dispositions du projet de loi concernant le secteur
maritime, en particulier à celles qui ont trait aux courtiers maritimes.
Elles ont pour objectif de supprimer le privilège accordé à cette profession
de courtier interprète et de conducteur de navires qui date de l'Ancien régime,
plus précisément de Colbert, et qui n'est plus compatible, vous le comprenez
bien, avec le droit communautaire de la concurrence.
Jusqu'à présent, les courtiers maritimes étaient titulaires d'une charge,
comme il y en avait beaucoup au xviie siècle mais qui n'ont plus de véritable
raison d'être à l'aube du xxie siècle.
La suppression de leur monopole laisse donc à l'armateur la liberté de choix.
La suppression du privilège se traduit concrètement par une modification du
code de commerce.
Le projet de loi prévoit, bien entendu, que la perte du droit de présentation
de leur successeur qui leur était reconnu fait l'objet d'une indemnisation par
une commission selon des modalités très précises de calcul ; il prévoit
également une reconversion possible de ces officiers ministériels vers d'autres
professions connexes.
Il est en effet tout à fait normal et légitime que les titulaires de ce type
de charge soient, conformément aux textes constitutionnels, justement
indemnisés.
L'indemnité représente 65 % de la valeur des offices. Elle est calculée sur la
base des recettes moyennes et du solde moyen d'exploitation entre 1992 et 1996,
selon des coefficients sur lesquels je ne m'étendrai pas.
Comme en matière de suppression de la charge de commissaire-priseur, le projet
de loi pose les jalons de la reconversion des courtiers maritimes dans
certaines professions juridiques et judiciaires.
Ainsi que vous pouvez le constater, la suppression du privilège est
accompagnée de mesures compensatoires précises permettant une bonne adaptation
de la profession. Rappelons que celle-ci compte aujourd'hui moins de
quatre-vingts membres. Ces derniers peuvent d'ailleurs continuer à exercer la
partie commerciale de leur activité qui, pour sa part, reste autorisée.
Comme je vous l'ai dit voilà quelques instants, le chapitre II traite des
modalités de francisation des navires. Il complète la mise en conformité de
notre législation en matière de francisation des navires avec les dispositions
du traité de Rome posant les principes de la libre circulation des
travailleurs, du libre établissement et de l'égalité de traitement à l'égard
des ressortissants de l'Unioneuropéenne.
En modifiant le code des douanes, le dispositif proposé consacre le caractère
communautaire du cabotage aujourd'hui réservé aux seuls navires français et
procède à la même extension communautaire pour le transport du charbon.
Il vise également à adapter aux directives communautaires les procédures de
contrôle en matière de plaisance et de sécurité de la navigation et instaure
des habilitations au profit d'agents publics.
Le titre II est consacré, pour sa part, aux licences des personnels
navigants.
Depuis 1991, une directive européenne instaure les principes de reconnaissance
mutuelle de ces licences.
L'application pratique de cette directive s'est heurtée à de nombreuses
difficultés en raison des exigences et des niveaux de formation assez
disparates dans les différents Etats de l'Union européenne.
Pour surmonter cette difficulté, les autorités conjointes de l'aviation
civile, dénommées « JAA », qui regroupent trente autorités aéronautiques
européennes, ont travaillé à la mise en oeuvre d'un code commun dit « JAR-FCL »
en matière de sécurité et d'exploitation des aéronefs. Son adoption par les
différents Etats de l'Union européenne doit permettre d'assurer un niveau de
compétence identique, et donc la reconnaissance sans difficulté des titres
délivrés dans l'ensemble de ces Etats.
L'harmonisation des licences entre les pays de l'Union européenne sera donc
profitable à la fois aux pilotes ressortissants de la Communauté souhaitant
exercer en France et aux pilotes français désirant travailler dans ces pays.
Techniquement, ces nouvelles règles européennes sont satisfaisantes. Elles
renforcent la rigueur de la formation, en s'appuyant notamment sur l'agrément
formel des organismes de formation, des centres d'examen médicaux et des
examinateurs, navigants ou médecins. Ces agréments mettront notamment l'accent
sur l'introduction, au sein des organismes de formation et de contrôle, de
véritables systèmes qualité. Cela se traduira également par la possibilité
d'une formation et d'un contrôle continus.
L'adoption de ces règles permet à la France de figurer dans le peloton de tête
européen, de renforcer la crédibilité de nos navigants auprès des compagnies
étrangères. Elle nous permet aussi de disposer d'un référentiel indiscutable
pour accueillir les navigants de l'espace économique européen qui voudraient
voir reconnaître leurs licences.
Conformément aux recommandations des JAA, lesdispositions techniques sont
applicables depuis le 1er juillet 1999 pour les pilotes d'avions et le seront
le 1er juillet 2000 pour les pilotes d'hélicoptères. Il convient donc d'adopter
les dispositions législatives permettant d'asseoir convenablement dans le droit
français ces règles nouvelles.
Ces règles nouvelles reposent sur trois dispositions.
Tout d'abord, les personnels chargés de piloter un avion doivent, pour le
faire en toute sécurité, avoir des connaissances théoriques et pratiques qu'il
convient d'entretenir périodiquement et non pas disposer seulement d'un brevet
acquis à vie.
Ensuite, la reconnaissance de la qualité du système d'expertise médicale passe
par la mise en place d'une obligation d'agrément fondé sur le respect de
critères stricts applicables aux centres d'expertise et aux médecins
examinateurs.
Enfin, les organismes de formation devront obtenir un agrément. Ils doivent,
pour cela, se structurer, s'équiper et formaliser le suivi de la qualité de la
formation qu'ils délivrent pour produire une formation de qualité. Il est
néanmoins prévu que certains organismes qui seront limités à la formation des
pilotes privés pour le pilotage de loisir pourront continuer à faire l'objet
d'une simple déclaration.
Le projet de loi met en place des examinateurs chargés de contrôler les
pilotes et habilités à renouveler leurs qualifications, rendant ainsi effective
la notion de contrôle continu.
Le texte offre enfin la possibilité de reconnaître, conformément à nos
engagements communautaires, les titres aéronautiques et les formations produits
par les autres Etats de l'Union européenne dans des conditions équivalentes aux
nôtres.
Le titre III comprend, pour sa part, des dispositions relatives aux transports
routiers de voyageurs.
Le règlement communautaire n° 12/98 du Conseil du 11 décembre 1997 fixant les
conditions de l'admission des transporteurs non résidents aux transports
nationaux de voyageurs par route dans un Etat membre, dit « règlement cabotage
voyageurs », doit être intégré dans notre droit interne.
Ce règlement admet le cabotage européen pour les services occasionnels et rend
caducs les régimes d'autorisation nationaux s'appliquant aux seules entreprises
françaises.
Ce type de cabotage, lorsqu'il est exécuté sur le territoire français par des
transporteurs établis en France, est jusqu'à présent régi par les dispositions
de la loi d'orientation des transports intérieurs, la LOTI, et par le décret du
14 novembre 1949 pour les entreprises établies en Ile-de-France.
Ces dispositions nationales constituent des mesures de « discrimination à
rebours » des transporteurs français vis-à-vis de leurs concurrents établis
dans les autres pays de l'Union européenne. En effet, elles restreignent leur
possibilité de prise en charge des voyageurs sur le territoire national aux
seuls départements où sont implantés ces transporteurs, et aux départements
limitrophes ou à la région d'Ile-de-France pour les transporteurs qui y sont
implantés.
Il est donc proposé de mettre fin à ces discriminations à rebours, tout en
unifiant les dispositions applicables sur l'ensemble du territoire national.
Permettez-moi, pour terminer, d'évoquer le titre IV, qui est consacré au
transport fluvial.
La réforme que nous proposons de réaliser se situe non pas dans un contexte de
régression de ce mode de transport, mais au contraire dans un contexte et des
perspectives de renouveau de la voie d'eau. Je crois que c'est très
important.
Comme vous le savez, le développement de la voie d'eau est primordial. Depuis
juin 1997, Jean-Claude Gayssot a tenu à ce que les crédits destinés à
l'entretien du réseau augmentent de plus de 40 %, et le Gouvernement a relancé
le projet de canal à grand gabarit Seine-Nord.
La modernisation et la mise au gabarit des canaux entre Dunkerque et l'Escault
au prochain contrat de plan Etat-région permettra une première phase de
réalisation de la liaison globale projetée.
Nous avons la volonté de continuer cette année à améliorer le réseau, grâce à
des dotations en forte augmentation, ce qui permettra au programme
d'investissement de Voies navigables de France d'être proche du milliard de
francs cette année.
Après une forte croissance en 1998, le transport fluvial de marchandises a
conforté son dynamisme en 1999, avec un trafic en hausse d'environ 10 % en
tonne kilométrique.
La batellerie montre ainsi sa capacité à faire valoir les atouts du transport
fluvial et aborde une nouvelle étape de modernisation dans de bonnes
conditions. M. Gayssot est, vous le savez, très attaché, dans l'intérêt d'un
équilibre entre les modes de transport et du développement durable, à ce que
cette tendance se confirme.
Le présent projet de loi vise à transposer la directive 96-75 du 19 novembre
1996 concernant les modalités d'affrètement et de formation des prix dans le
domaine des transports nationaux et internationaux de marchandises par voie
navigable dans l'Union européenne.
Cette directive a posé le principe du régime de la liberté d'affrètement,
conduisant en cela à l'extinction du système du tour de rôle. Nous avons
préparé avec une attention toute particulière cette transition dans le
fonctionnement de la batellerie.
Cette transposition ne pouvait en effet être faite à la légère, sans prendre
toute la mesure de la réalité économique et sociale du secteur et sans prévoir,
de concert avec tous les acteurs sociaux, des solutions pour assurer l'avenir
de la profession.
A cet effet, un contrat de modernisation a été conclu en mai 1999 entre
l'Etat, Voies navigables de France et les professionnels. Il a permis de fixer
les contours de cette nouvelle organisation et les efforts de chacun, y compris
de l'Etat, pour participer activement au développement du transport fluvial. La
profession a ainsi bénéficié de 35 millions de francs d'aides publiques.
Poursuivant sa démarche d'accompagnement des transitions, le Gouvernement a
prévu des modalités d'observation, statistiques notamment, du secteur du
transport fluvial et l'instauration de sanctions en cas de prix anormalement
bas.
Depuis le 1er janvier 2000, les professionnels ont anticipé la réforme, et
tous les indices montrent que les prix des transports restent soutenus dans un
environnement où la demande est en forte croissance avec deux années
successives d'augmentation du trafic de 10 %.
L'article 16 du projet de loi pose donc le principe de la libre conclusion des
contrats et de la libre négociation des prix. Il définit les différents types
de contrats et prévoit l'inscription des bateaux utilisés pour le transport de
marchandises au fichier tenu par Voies navigables de France.
L'Etat conserve cependant la possibilité d'intervenir en cas de perturbations
graves du marché. Il peut ainsi saisir la Commission européenne pour demander à
celle-ci d'empêcher toute nouvelle augmentation de capacité sur un marché en
difficulté.
Enfin, le projet de loi introduit des possibilités de sanctions pénales à
l'encontre de tout prestataire de transport public par voie navigable qui
pratiquerait un prix trop bas.
Tel est donc, monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs,
brièvement exposé, l'objet de ce projet de loi que le Gouvernement vous propose
d'adopter.
(Applaudissements sur les travées socialistes, ainsi que sur les
travées du groupe communiste républicain et citoyen.)
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur.
M. Jean-François Le Grand,
rapporteur de la commission des affaires économiques et du Plan.
Monsieur
le président, monsieur le secrétaire d'Etat, mes chers collègues, c'est une
première que nous vivons aujourd'hui au Sénat, puisque c'est la première fois
que le Parlement français a à traiter de dispositions d'adaptation au droit
communautaire dans le domaine des transports.
Après les projets de loi « portant diverses dispositions d'ordre social », les
DDOS, et les projets de loi « portant diverses dispositions d'ordre financier
», les DDOF, voici donc un projet de loi « portant diverses dispositions
d'adaptation au droit communautaire », un DDAC, premier d'une « catégorie »
nouvelle appelée vraisemblablement à prospérer et dont l'objet est, par un
texte législatif unique, d'adapter au droit communautaire un certain nombre de
codes et textes législatifs français. Je note d'ailleurs avec satisfaction que
c'est sur le bureau du Sénat qu'a été déposé ce projet de loi.
Si l'urgence n'a pas été déclarée par le Gouvernement, on relève néanmoins que
les délais fixés par les textes européens visés sont le plus souvent dépassés
et qu'il convient donc d'adopter rapidement ces mesures sous peine d'exposer
notre pays à des recours contentieux devant la Cour de justice des Communautés
européennes.
Le projet de loi comporte vingt articles. Il concerne exclusivement le domaine
des transports, mais dans ses trois modes : maritime, aérien et terrestre.
Monsieur le secrétaire d'Etat, vous avez présenté en détail les diverses
dispositions de ce texte ; je me bornerai donc à les rappeler brièvement et à
faire quelques commentaires, sachant que nous aurons l'occasion, lors de la
discussion des amendements que j'aurai l'honneur de présenter au nom de la
commission des affaires économiques et du Plan ou que nos collègues défendront
intuitu personæ,
de revenir sur chacun des articles.
Les modifications et adaptations présentées par ce projet de loi touchent
principalement et successivement au code du commerce, au code des douanes, à la
loi du 3 janvier 1967 portant statut des navires, à la loi du 5 juillet 1983
sur la sauvegarde de la vie humaine en mer, au code de l'aviation civile, à la
loi du 30 décembre 1982 plus communément appelée la « LOTI », et, enfin, au
code du domaine public fluvial, et de la navigation intérieure.
Les douze premiers articles constituent le volet maritime du projet de loi.
Ils portent essentiellement sur quatre points : les articles 1er à 6 concernent
la suppression du monopole des courtiers maritimes, les articles 7 et 8
l'assouplissement des règles de francisation des navires, l'article 9 la mise
en conformité de notre législation sur le cabotage maritime, et l'article 11 le
renforcement du contrôle des normes de conformité européennes pour ce qui est
du marquage des bateaux de plaisance et d'un certain nombre d'équipements
marins des navires professionnels.
Dans le secteur aérien, les articles 12 à 14 tendent à adapter certaines
dispositions du code de l'aviation civile relatives aux conditions de formation
et à l'aptitude médicale des personnels navigants afin de prendre en compte
plusieurs mesures prises dans le cadre de la conférence européenne de
l'aviation civile.
Dans le secteur des transports terrestres, l'article 15 vise à mettre en
conformité la LOTI avec un règlement communautaire de 1997 sur le cabotage
routier européen. J'y reviendrai dans un instant : il y a là un clin d'oeil
sinon de l'histoire, du moins de l'actualité immédiate puisque, au moment même
où nous nous exprimons, se déroulent dans le pays des mouvements sociaux
concernant ce secteur.
Enfin, s'agissant du transport de marchandises par voie fluviale, les articles
16 à 20 tendent à supprimer l'actuel système d'affrètement et de prix
administrés en vertu d'une directive de 1996, tout en appliquant au secteur la
législation pénale punissant les prix trop bas.
Puisque nous sommes conduits à examiner un projet relevant de la catégorie
nouvelle que je citais tout à l'heure, un DDAC, peut-être convient-il de
s'interroger sur l'approche qui doit être la nôtre face à des dispositions
présentées comme des adaptations législatives nécessitées par les textes
communautaires sous peine de contentieux.
En bref, pour poser la question différemment, quelle est la marge de manoeuvre
des assemblées parlementaires ? Celles-ci doivent-elles seulement juger les
projets de cette nature sur leur conformité aux décisions européennes ? C'est
toute la question.
Nombre de dispositions du projet de loi mettent manifestement en conformité
notre législation avec les normes européennes.
Les nouvelles dispositions relatives à la francisation des navires sont ainsi
présentées comme la mise en conformité de notre législation avec les articles
48, 52, 58 et 221 du traité de Rome posant les principes de la libre
circulation des travailleurs et de l'égalité de traitement à l'égard des
ressortissants des Etats membres de la Communauté européenne.
Les nouvelles dispositions relatives au cabotage maritime mettent notre
législation en conformité avec le règlement CEE n° 3577/92 du Conseil du 7
décembre 1992 concernant l'application du principe de la libre circulation des
services aux transports maritimes à l'intérieur des Etats membres de la
Communauté européenne.
Les dispositions relatives aux importations de charbon, quant à elles, mettent
notre législation relative au transport maritime des importations de charbon en
conformité avec le règlement CEE n° 4055/86 du Conseil du 22 décembre 1986
portant application du principe de la libre prestation des services au
transport maritime entre Etats membres et entre les Etats membres et les pays
tiers.
Les nouvelles mesures relatives au contrôle du marquage des bateaux de
plaisance et des équipements marins appliquent - pardonnez-moi cette litanie de
références, mais elle nous permettra d'acter les dispositions concernées -
plusieurs textes européens : la directive n° 89/686 CEE du Conseil du 21
décembre 1989, modifiée par la directive n° 93/95/CEE du Conseil du 29 octobre
1993 ; la directive n° 94/25/CE du Parlement européen et du Conseil du 16 juin
1994 ; enfin, la directive n° 96/98/CE du 20 décembre 1996 relative aux
équipements marins.
S'agissant des dispositions relatives aux personnels navigants de
l'aéronautique civile, les modifications apportées au code de l'aviation civile
fondent les nouvelles reconnaissances de validité sur l'acceptation mutuelle
des licences du personnel navigant, elle-même prévue par la directive n°
91/670/CEE du 16 décembre 1991.
En ce qui concerne les nouvelles règles relatives au cabotage routier, les
dispositions proposées portent application du règlement CE n° 12/98 du Conseil
du 11 décembre 1997 fixant les conditions de l'admission des transporteurs non
résidents aux transports nationaux de voyageurs par route dans un Etat
membre.
Enfin, en ce qui concerne les nouvelles règles relatives à l'affrètement et à
la formation des prix en matière de transport de marchandises par voie
navigable, la réforme proposée - qui met fin aux dispositions transitoires de
la loi n° 94-576 du 12 juillet 1994 - applique la directive n° 96-75 du 19
novembre 1996 concernant les modalités d'affrètement et de formation des prix
dans le domaine des transports nationaux et internationaux de marchandises par
voie navigable dans la Communauté européenne.
On relèvera cependant que les nouvelles dispositions proposées pour les
personnels navigants de l'aéronautique civile transposent non pas des normes
européennes mais des règlements aéronautiques communs, les
Joint Aviation
Requirements,
ou JAR, adoptés dans le cadre de la conférence européenne de
l'aviation civile en ce qui concerne les licences du personnel de conduite des
avions et les conditions d'aptitude médicale applicables à ces personnels.
D'autres JAR traitent des normes de formation et définissent des règles qui
sont désormais applicables dans les Etats membres de la Communauté, même si
elles n'y sont pas encore appliquées.
Il ne s'agit donc point là,
stricto sensu,
de dispositions d'adaptation
au droit communautaire, même si elles ont vocation à être incorporées dans un
règlement européen.
Bien souvent, les dispositions qui nous sont proposées présentent un caractère
si technique qu'on se demande s'il est de bonne méthode législative de les
soumettre à la représentation nationale, leur caractère réglementaire pouvant
apparaître patent.
Par ailleurs, les différentes sections du projet de loi présentent un
caractère si hétéroclite qu'elles relèvent presque d'un inventaire à la Prévert
!
On passe ainsi de la suppression des courtiers maritimes à la libéralisation
de la navigation fluviale en passant par l'octroi du pavillon français aux
navires, par la libéralisation du cabotage maritime et des importations de
charbon, par la reconnaissance mutuelle des licences des personnels navigants
aéronautiques et par la libéralisation du cabotage routier.
La catastrophe de l'
Erika
fera sans doute apparaître bien déplacé,
voire peut-être, aux yeux de certains, inopportun un débat parlementaire sur
l'assouplissement des règles concernant l'octroi du pavillon français ou les
conditions du contrôle des marques européennes de conformité sur les bateaux de
plaisance.
A ce sujet, monsieur le secrétaire d'Etat, vous avez rendu hommage tout à
l'heure à celles et à ceux qui se sont dévoués pour éviter le pire, encore que
le pire se soit peut-être déjà produit. Permettez à la commission des affaires
économiques, mais également au Sénat, de s'associer à l'hommage que vous avez
rendu. Toutefois, dans le même temps, vous avez rappelé la détermination du
Gouvernement à mettre en oeuvre des dispositions susceptibles d'éviter que ne
se renouvellent de telles situations. Dès lors, permettez-moi de vous donner un
simple conseil : lisez les rapports du Sénat !
Mme Marie-Madeleine Dieulangard.
C'est vrai !
M. Jean-François Le Grand,
rapporteur.
En 1994, une mission d'information diligentée par la
commission des affaires économiques et du Plan - j'ai eu l'honneur de rapporter
ses travaux - a rédigé un document que je tiens à votre disposition et que j'ai
d'ailleurs fait parvenir à M. Gayssot. Y sont proposées des mesures qui, si
elles avaient été appliquées, auraient permis d'éviter aujourd'hui une
catastrophe de l'ampleur de celle que nous connaissons avec l'
Erika.
M. François Gerbaud.
Très bien !
M. Charles Revet.
Une fois encore le Sénat, montre son bon sens !
M. Jean-François Le Grand,
rapporteur.
Alors, plutôt que de dire aujourd'hui, monsieur le secrétaire
d'Etat, que vous faites preuve de détermination, que le Gouvernement fera, que
le Gouvernement agira, que le Gouvernement entreprendra, que le Gouvernement
proposera, pouvez-vous nous dire que le Gouvernement lira les rapports du Sénat
et qu'il s'inspirera de ses conclusions ? Ces propositions ont été élaborées
par des sénateurs issus de toutes les tendances politiques et ont recueilli
l'approbation unanime du Sénat lorsque j'ai eu l'honneur de les lui présenter.
Je crois, monsieur le secrétaire d'Etat, que le Gouvernement pourrait gagner un
peu de temps en les lisant et en s'en inspirant.
J'ai même demandé que soit diligentée, dans le même esprit et peut-être dans
le même format, une mission d'information visant à évaluer la pertinence des
recommandations que nous avions faites à l'époque. Si elles avait été
appliquées
in extenso
, aurait-on pu éviter le pire ?
M. François Trucy.
Eh oui !
M. Jean-François Le Grand,
rapporteur.
Si tel est le cas, il faut alors mettre en oeuvre ces
recommandations ; sinon, il faut les réévaluer à la lumière de la réalité
malheureuse des faits consécutifs au naufrage de l'
Erika
. Nous ferons
alors oeuvre utile.
Monsieur le secrétaire d'Etat, puisque la France va présider l'Union
européenne du mois de juin au mois de décembre de cette année, il serait
peut-être bon que vous vous inspiriez de ce type de travail. Trop souvent - et
je conclurai ainsi mon intervention s'agissant de l'
Erika
- les travaux
parlementaires retiennent l'attention le jour où ils sont présentés mais
retombent dans l'oubli dès le lendemain, pour disparaître au fond d'un placard.
Si on les en tirait, peut-être s'apercevrait-on qu'ils contenaient des éléments
tout à fait intéressants. En l'occurrence, cela nous aurait évité de perdre six
ans et de subir aujourd'hui la catastrophe économique - mais bien plus encore
écologique, n'en déplaise à ceux qui pensent qu'il s'agit d'un événement mineur
- que représente l'accident de l'
Erika
.
Monsieur le secrétaire d'Etat, il est urgent aujourd'hui de légiférer et de
statuer sur ce point, mais il est vrai que, lorsqu'on parle de libéralisation
des normes, on s'inscrit peut-être un peu à contre-courant de ce qu'il serait
souhaitable de faire.
Ma démarche, aujourd'hui, s'est voulue pragmatique et réaliste. C'est la
raison pour laquelle je vous présenterai tout à l'heure, au nom de la
commission des affaires économiques et du Plan, une dizaine d'amendements,
tendant à une clarification rédactionnelle d'un certain nombre de textes de
transposition et, surtout, à une amélioration des mesures accompagnant la
disparition du privilège des courtiers interprètes et des conducteurs de
navires. Certains de mes collègues y adjoindront d'ailleurs leurs propres
amendements et nous aurons, monsieur le secrétaire d'Etat, à vous entendre sur
ce point.
Avant de conclure, comment pourrais-je passer sous silence le problème des
transporteurs routiers ? On nous propose aujourd'hui d'adapter le droit
français au droit communautaire. Et si nous nous posions la question inverse ?
Et si nous adaptions le droit communautaire au droit français ? Et si nous
faisions en sorte que les dispositions sociales ou économiques qui valent en
France puissent être reprises par l'ensemble des pays de la Communauté
européenne ?
M. Charles Revet.
Ce serait plus logique !
M. Jean-François Le Grand,
rapporteur.
Nous éviterions ainsi des poches de
dumping
social et
des distorsions de concurrence.
Il y a deux ans, au moment de la discussion de la loi dite « loi Gayssot » sur
les transporteurs routiers, texte que j'avais eu l'honneur de rapporter devant
le Sénat, j'avais invité M. le ministre de l'équipement, des transports et du
logement à tenir une conférence européenne sur l'harmonisation des normes
sociales et des conditions de travail dans le transport routier et dans le
cabotage. Il m'avait alors été répondu que l'idée était bonne et qu'on le
ferait. Deux ans après, j'entends dire encore que c'est une bonne idée et qu'on
va le faire !
J'ai eu l'occasion, à diverses reprises, soit en présentant des avis
budgétaires, soit à l'occasion d'un certain nombre d'autres interventions, de
rappeler cette exigence. Il y a quelques mois encore, j'ai interpellé le
Gouvernement, lors d'une séance de questions d'actualité au Sénat, sur ce qui
se passait dans le cabotage, citant une entreprise allemande qui fait appel à
des chauffeurs bulgares payés à peu près 4 000 francs par mois, soit le double
du salaire moyen en Bulgarie, mais nettement moins que ce que peuvent gagner
les chauffeurs et les transporteurs routiers en France. Il y a là, à
l'évidence, une distorsion de concurrence et un
dumping
social négatif
qui jouent contre nos entreprises. Il ne s'agit pas ici d'attaquer qui que ce
soit, mais simplement de constater la réalité des faits : de promesse en
promesse, nous nous réveillerons peut-être un jour pour constater qu'il n'y a
plus d'entreprises françaises pour assurer le cabotage routier.
Voilà quelques semaines, les patrons transporteurs manifestaient pour dire
qu'ils ne pouvaient plus tenir. Aujourd'hui, ce sont les chauffeurs, parce
qu'on veut leur imposer des charges inacceptables dans l'exercice même de leur
travail. Monsieur le secrétaire d'Etat, profitons de cette journée d'action à
l'extérieur de cette enceinte pour en faire une journée d'action à
l'intérieur.
(Applaudissements sur les travées du RPR et des Républicains et
Indépendants.)
M. le président.
J'indique au Sénat que, compte tenu de l'organisation du débat décidée par la
conférence des présidents, les temps de parole dont disposent les groupes pour
cette discussion sont les suivants :
Groupe du Rassemblement pour la République, 31 minutes ;
Groupe socialiste, 26 minutes ;
Groupe des Républicains et Indépendants, 17 minutes ;
Groupe communiste républicain et citoyen, 9 minutes.
Dans la suite de la discussion générale, la parole est à Mme Heinis.
Mme Anne Heinis.
Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'Etat, mes chers collègues, mon
intervention ne portera que sur le titre Ier, relatif aux activités maritimes
et nautiques, et plus précisément sur les six premiers articles du texte, qui
ont pour objet la suppression du privilège dont bénéficie la profession des
courtiers interprètes et des conducteurs de navires, communément appelés
courtiers maritimes.
Jusqu'à présent, ces derniers bénéficiaient d'un monopole de présentation en
douane en qualité d'officiers ministériels.
La plupart d'entre eux exercent, en outre, des activités annexes de
prestataire de services.
Pour l'ensemble de ces activités, la perte brutale du monopole va se traduire,
dans le climat de concurrence exacerbée actuel, par une perte de chiffre
d'affaires immédiate et importante, chacun des prestataires de services
portuaires essayant de récupérer les affaires traitées jusqu'alors par les
courtiers maritimes. Les plus lucratives seront, évidemment, les premières
visées, avant celles qui étaient peu rentables, voire déficitaires.
Or, les courtiers maritimes seront mal armés pour résister, car l'article 85
du code de commerce leur interdit de faire des opérations pour leur propre
compte et de s'associer dans des sociétés commerciales.
Cet énorme handicap aurait pu être surmonté si le Gouvernement avait prévu,
dans son dispositif, une période transitoire pendant laquelle ils auraient
conservé leur monopole tout en étant libérés des contraintes de l'article 85 du
code du commerce. Ils auraient ainsi pu assurer la mutation de leur entreprise
en se dotant de structures adaptées pour résister à la concurrence.
Le Gouvernement ne s'est pas engagé dans cette voie. Il ne prévoit qu'une
indemnisation de la perte du droit de présentation, autrement dit, en termes
clairs, la possibilité pour eux de vendre leur charge, sans toutefois prendre
en compte l'inévitable chute du chiffre d'affaires et de la rentabilité des
anciennes charges qui parviendront à survivre.
C'est la raison pour laquelle, monsieur le secrétaire d'Etat, je défendrai un
amendement visant à l'instauration d'une telle période transitoire.
Mais, consciente des aléas de cette demande et du peu de chances, compte tenu
de ce qui a déjà été dit, de la voir aboutir, je veux attirer l'attention du
Gouvernement sur la faiblesse de l'indemnisation globalement retenue pour
l'ensemble de la profession.
Sans entrer dans la discussion technique portant sur le mode de calcul de la
valeur des offices et sur l'indemnité subséquente, il apparaît que les
évaluations doivent prendre en compte l'ensemble des activités exercées par les
courtiers maritimes, qu'elles soient ou non liées au privilège, c'est-à-dire
leur valeur économique réelle globale, qui, encore une fois, va être
sérieusement mise à mal faute de période transitoire.
D'un mot, je tiens à dire également que, s'agissant des transporteurs
routiers, et plus précisément du conflit actuel, je partage totalement le point
de vue que vient d'exprimer M. le rapporteur.
M. Charles Revet.
Nous sommes tout à fait d'accord !
M. Jean-François Le Grand,
rapporteur.
Cela ne me surprend pas !
Mme Anne Heinis.
En effet, la disparité des normes sociales au sein de l'Union européenne
pénalise nos transporteurs, confrontés à des concurrents qui, nous le savons,
versent des salaires beaucoup plus bas et paient des charges beaucoup moins
lourdes,...
M. Charles Revet.
Eh oui !
Mme Anne Heinis.
... ce qui les rend beaucoup plus compétitifs. Il faudra bien, un jour,
arriver à cette égalité de moyens qui fait aujourd'hui défaut !
De plus, monsieur le secrétaire d'Etat, ce genre de problèmes est appelé à
toucher de plus en plus de secteurs dans notre pays, et souvent à son
désavantage, ce qui n'est pas acceptable. Cela signifie d'ailleurs que nos
normes sociales sont plus avancées.
Au nom du groupe des Républicains et Indépendants, et rejoignant en cela M. le
rapporteur, j'en appelle donc au Gouvernement pour qu'il se saisisse avec la
plus extrême vigilance de ces problèmes de cohésion entre le droit européen et
le droit français, problèmes qui, nous le savons, ne sont pas simples et qui
nécessiteront un suivi aussi actif que permanent.
(Applaudissements sur les
travées des Républicains et Indépendants et du RPR.)
M. le président.
La parole est à M. de Richemont.
M. Henri de Richemont.
Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'Etat, mes chers collègues,
notre assemblée est donc saisie la première de ce projet de loi portant
diverses mesures d'adaptation au droit communautaire dans le domaine des
transports.
Avant d'en venir à l'examen du texte lui-même, je veux, dans mon propos
liminaire, souligner combien la libéralisation européenne des modes de
transport routier, aérien et maritime s'est accélérée depuis que M. Gayssot et
vous-même, monsieur le secrétaire d'Etat, êtes au Gouvernement.
En effet, force est de constater que la libéralisation est presque complète au
sein du marché intérieur, et la Commission européenne travaille encore à une
rénovation des règles de service public dans le domaine du transport terrestre,
afin d'introduire plus de concurrence et plus de transparence dans
l'attribution des contrats de service public.
J'en viens au projet de loi qui nous est aujourd'hui présenté. Dans
l'ensemble, il est parfaitement bien rédigé et correspond à son objet, qui est
d'adapter le droit français concernant, notamment, le transport maritime aux
exigences du droit communautaire.
En ce qui concerne l'attribution du pavillon français, il tient exactement
compte de la jurisprudence la plus récente de la Cour de justice des
Communautés européennes, et notamment des arrêts du 7 mars 1996, du 12 juin
1997 et du 27 novembre 1997.
L'essentiel de mon propos portera sur la partie du texte qui concerne les
courtiers maritimes, auxquels je veux, en préambule, rendre un hommage
particulier. Dans l'affaire de l'
Erika,
ils se sont mobilisés sur toute
la côte ouest pour être les intermédiaires entre les victimes, les communes et
le Fonds international d'indemnisation pour les dommages à la pollution pour
les hydrocarbures, le FIPOL, afin de mettre en place, notamment, le bureau des
réclamations à Lorient. Leur disponibilité a favorisé la compréhension entre
les parties. Aujourd'hui, leur avenir est en cause et l'on peut regretter que,
demain, on ne trouve plus des professionnels disponibles mettant toutes leurs
compétences au service des victimes mais aussi d'une meilleure compréhension
entre les différents acteurs du transport maritime.
Dans le contexte actuel, concurrentiel et mondialisé, la disparition de leur
privilège entraînera irrémédiablement une baisse du chiffre d'affaires
correspondant, soit entre 70 % et 100 % des ressources des entreprises
concernées.
Quant aux courtiers individuels, certains se retrouveront sans emploi et sans
possibilité de recours à l'assurance chômage.
C'est la raison pour laquelle je tiens à remercier tout particulièrement notre
excellent rapporteur qui, conscient des difficultés auxquelles sera confronté
l'ensemble de la profession, propose les modifications, notamment d'ordre
fiscal et social, indispensables pour assurer la pérennité des activités en
cause et empêcher que les courtiers ne voient leur profession disparaître.
Pour ma part, monsieur le secrétaire d'Etat, je proposerai trois modifications
qui me paraissent importantes.
La première vise à resserrer l'article 1er du projet de loi sur son objectif,
à savoir la suppression du privilège des courtiers maritimes quant à la
conduite en douane des navires.
Je ne pense pas que notre Haute Assemblée puisse aujourd'hui voter un texte
qui nous ramènerait plus de trois cents ans en arrière, puisque aussi bien le
projet de loi qui nous est proposé reprend exactement le texte de l'ordonnance
de Colbert sur la marine de 1681.
Aujourd'hui, plus personne ne conteste que le courtage d'affrètement ou la
traduction des chartes-parties soient des activités libres, comme toute
activité commerciale et intellectuelle. Quant à la fixation des cours de fret,
elle n'existe plus depuis bien longtemps.
Il ne me paraît pas non plus nécessaire d'énoncer, à l'article 1er, que les
activités visées sont exercées librement par l'armateur ou son représentant.
C'est la raison pour laquelle, dans un souci d'efficacité, nous proposerons un
amendement tendant à simplifier, à rendre le texte plus moderne, plus
compréhensible, sans se référer à des activités qui, encore une fois, sont
libéralisées depuis bien longtemps.
La deuxième modification tend à ce que, dans un délai de quatre mois à compter
de la promulgation de la présente loi, un expert indépendant désigné par une
commission évalue, dans un rapport, la situation économique de la profession de
courtier maritime et réévalue, si nécessaire, le mode de calcul et le montant
de l'indemnité.
Sans préjuger du dispositif proposé au Sénat, il me paraît plus judicieux et
plus sage, vis-à-vis des acteurs concernés, de se donner les moyens d'évaluer
de manière objective et transparente la situation économique de l'ensemble de
la profession.
Enfin, troisième modification, je propose que le dispositif soit assorti d'une
période transitoire de trois ans pour permettre aux professionnels concernés de
s'adapter et d'assurer la pérennité de leur activité, soumise, je le répète, à
une rude concurrence.
La mise en place éventuelle d'une période transitoire est conforme au
règlement communautaire du 12 octobre 1992. Je souhaite donc que les courtiers,
dont le rôle est irremplaçable et auxquels j'ai tenu à rendre hommage tout à
l'heure, puissent en bénéficier.
Monsieur le secrétaire d'Etat, je vous ai écouté avec grand intérêt parler de
l'
Erika
et des conséquences désastreuses de son naufrage pour nos côtes
et notre environnement.
Je souhaite faire quelques observations sur les réformes possibles en matière
tant de responsabilité que de sécurité.
Il est important de souligner qu'aucune réforme ne peut être faite par le
biais d'une loi française, car la matière, vous le savez, monsieur le
secrétaire d'Etat, est régie par les conventions internationales, qui ont une
force supérieure aux lois françaises. Ainsi, on ne peut envisager de rendre
l'affréteur responsable en cas de simple faute dans le choix d'un navire
affrété puisque les conventions de 1969 et 1992 l'exonèrent de toute
responsabilité, sauf faute inexcusable.
De même, il est totalement irréaliste de penser que l'on pourrait abandonner
la règle selon laquelle la faute inexcusable seule entraîne déchéance du droit
à limitation pour le propriétaire du navire. Ce serait en effet ébranler tout
le système actuel de la limitation de responsabilité des armateurs, sans
lesquels, d'ailleurs, il n'y aurait pas de transport maritime, la convention de
1976 sur la limitation de responsabilité en matière de créance maritime faisant
de la faute inexcusable le pivot de son système.
En revanche, la modification des plafonds de responsabilité paraît plus facile
à obtenir, car l'article 15 de la convention de 1992 prévoit une procédure
particulière de modification des limites de responsabilité au cas où le quart
des Etats contractants déposeraient une demande visant à modifier ces
limites.
J'en viens aux réformes à envisager en matière de sécurité.
Modifier la structure de la réglementation nous paraît difficile à imaginer.
En revanche, des améliorations sont non seulement possibles mais
nécessaires.
Vous avez parlé, monsieur le secrétaire d'Etat, des navires âgés. La
réglementation internationale n'interdit pas à un armateur d'exploiter des
pétroliers de plus de vingt-cinq ans d'âge. Les règles plus récentes de la
convention MARPOL imposent seulement que les navires de plus de trente ans
d'âge aient une double coque. Si tel est le cas, il n'est pas possible de les
empêcher de venir charger ou décharger dans nos ports.
Pourquoi, dans ces conditions, ne pas demander à l'Union européenne de prendre
des mesures pour interdire à tous les navires de plus de vingt ans d'âge de
venir charger ou décharger dans les ports des Etats membres ? On pourrait
d'ailleurs également le prévoir en droit français, à condition, bien entendu,
qu'il n'y ait aucune discrimination contraire aux dispositions du traité de
Rome.
En matière de contrôle, monsieur le secrétaire d'Etat, de tout temps, c'est le
principe de l'Etat du pavillon qui prévaut. Il appartient, en effet, à ce
dernier de faire respecter la réglementation internationale. Mais cela n'a pas
empêché le contrôle de l'Etat du port. Le principe qu'un Etat peut contrôler
tout navire en escale dans un port a toujours été appliqué par les Etats et a
même été reconnu par le droit international, notamment par des dispositions
récentes de l'OMI. Mais c'est un droit et non pas une obligation, excepté pour
les Etats membres de l'Union européenne, depuis l'entrée en vigueur du
mémorandum de Paris, intégré dans le droit communautaire par une directive du
mois de juillet 1996.
Aux termes de cette directive, les Etats membres de l'Union européenne ont
l'obligation d'inspecter au moins 25 % des navires qui entrent dans leurs
ports, y compris les navires non communautaires, et d'exercer une rétention au
cas où ils ne respecteraient pas les règles de sécurité. Cette directive
prévoit également des mesures de publicité pour informer les Etats du nom des
navires qui auraient été retenus plus de vingt-quatre heures.
Monsieur le secrétaire d'Etat, l'Union européenne devrait encore durcir cette
directive, en portant l'obligation de contrôle à 30 %, puis à 40 %, voire à 50
% des navires et - pourquoi pas ? - en l'étendant à tous les navires
pétroliers.
M. Jean-François Le Grand,
rapporteur !
Absolument.
M. Henri de Richemont.
Une dimension europénne devrait être conférée au contrôle qui s'effectue
aujourd'hui dans un contexte purement national.
Monsieur le secrétaire d'Etat, mes chers collègues, l'efficacité du contrôle
dépend de la volonté et des moyens dont dispose l'administration nationale. Or
il existe aujourd'hui des disparités nationales qui peuvent entraîner la fuite
des navires à problèmes vers les ports où l'administration a la réputation
d'être moins rigoureuse.
Il faudrait donc instaurer une coopération entre l'Etat du port et
l'administration européenne, mais surtout prévoir des moyens en personnel et
financiers pour effectuer ces contrôles qui ne sont pas assurés à l'heure
actuelle.
C'est donc par une coopération étroite des pays membres de l'Union européenne
que nous pourrons éviter que ne se reproduisent des drames tels que celui que
nous avons connu. Si nous pouvons nous rassembler et faire des propositions
lorsque la France présidera l'Union européenne au printemps prochain, nous
ferons alors oeuvre utile.
(Applaudissements sur les travées du RPR et des Républicains et Indépendants,
ainsi que sur certaines travées du RDSE.)
M. le président.
La parole est à M. Lefebvre.
M. Pierre Lefebvre.
Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'Etat, mes chers collègues,
comme l'indique son exposé des motifs, ce sujet est le premier du genre en ce
sens qu'il compile une série de textes communautaires non encore retranscrits
dans notre droit et qui n'ont aucun rapport direct entre eux.
Aussi, avant d'en venir plus précisément au contenu des différentes
dispositions proposées, je souhaiterais exprimer brièvement quelques réserves
sur la forme puisque, semble-t-il, les projets de loi de ce type sont amenés à
se multiplier très prochainement. Après le DDOEF et le DMOS, voici donc venu le
temps des « DDAC » !
En premier lieu, la haute technité de ce texte - quatre codes et cinq lois
sont modifiés - ainsi que la diversité des sujets abordés - le maritime, le
routier, l'aérien, le fluvial - tendent à faire oublier quelque peu les
véritables enjeux de chacun de ces secteurs, qui méritent les uns après les
autres un débat portant sur l'avenir, sur la place, sur le type de
développement des transports que nous souhaitons pour notre pays.
En second lieu, les directives et règlements dont ce projet de loi organise la
transposition ont été adoptés en d'autres temps et devaient être intégrés dans
notre droit avant le 1er janvier 2000 pour les plus récents. Ainsi ce texte
fait figure de « voiture balai législative », regroupant plusieurs textes
européens en souffrance que le Parlement est chargé d'adopter en urgence pour
éviter une condamnation de notre pays.
Enfin, je l'ai dit, pour l'essentiel des dispositions à examiner, la
réglementation européenne s'applique d'ores et déjà et, en quelque sorte, la
représentation nationale a pour seule fonction, en la matière, d'adapter la
législation sans être en mesure de discuter, voire de contester le fond.
Cela révèle, une fois de plus, le peu d'influence qu'exerce le Parlement
français sur les choix européens, les résolutions ayant tout au plus pour
fonction de conforter, le cas échéant, le Gouvernement dans ses démarches et
son action au sein de l'Union européenne.
Certes, monsieur le secrétaire d'Etat, je comprends la position qui est celle
de M. Gayssot en présentant par ce texte des directives négociées et votées par
ses prédécesseurs et qu'il lui revient - tâche ingrate - de transposer.
Pour autant, et malgré le caractère libéral de la réglementation européenne
dans le domaine des transports, il faut reconnaître que ce projet de loi
traduit le souci du Gouvernement de concertation avec les professionnels et de
précaution contre les effets néfastes de la concurrence.
Dans le même temps, vous le comprenez, il nous est difficile de ressentir de
l'enthousiasme devant un projet de loi qui s'inspire, de fait, d'une
réglementation dont nous rejetons les finalités et la logique.
Cette logique est particulièrement apparente dans les titres I et IV du projet
de loi, qui concernent les transports maritimes et fluviaux.
S'agissant tout d'abord du domaine maritime, la suppression du monopole
conféré jusqu'à maintenant à la profession des courtiers interprètes et
conducteurs de navires n'est pas sans susciter quelques interrogations, tant
sur la survie des cabinets de courtage que sur les emplois liés à leur
activité.
En effet, la fin de ce privilège ne peut que fragiliser et menacer les
opérations commerciales d'ores et déjà effectuées par les courtiers mais dont
la viabilité reposait jusqu'à présent en grande partie sur les activités de
nature administrative.
Certes, le présent projet de loi prévoit un mécanisme d'indemnisation devant
faciliter la transition de cette profession. Toutefois, comme pour les
commissaires-priseurs - le dispositif proposé est largement inspiré de celui
qui leur est applicable - le risque existe de voir une profession aux
dimensions limitées et fortement localisées être rapidement soumise à des
opérations peu amicales de la part de cabinets anglais ou néerlandais, par
exemple, avec les conséquences que l'on peut imaginer sur les emplois dans nos
régions portuaires.
Malgré la forte implantation locale des cabinets de courtage, il est à
craindre en effet que la période de transition qui leur sera nécessaire ne soit
insuffisante pour surmonter une concurrence dont les conditions sont par trop
inégales au niveau européen.
Les mêmes questions se posent s'agissant de l'avenir des navires de commerce
confrontés à la libéralisation du cabotage, compte tenu de la faiblesse de
notre flotte en unités comme en capacité de transport, qui a connu un déclin
continu depuis près de trente ans.
C'est, à l'évidence, l'avenir de la flotte de commerce française qui est en
jeu et, notamment, celui des petites unités.
S'il faut espérer par ailleurs un surcroît d'activités pour les ports de
commerce de la métropole et des territoires d'outre-mer, encore faut-il prévoir
les conditions d'une réelle capacité d'accueil à l'intérieur de ces ports et
s'assurer de leur bonne insertion dans le territoire avec les liaisons
routières et ferroviaires. A défaut, les ports d'importance secondaire n'auront
rien à gagner, bien au contraire, à cette libéralisation qui aurait pour effet
de détourner le trafic côtier vers les ports de dimension européenne et
internationale, ou de voir les donneurs d'ordre privilégier d'autres modes de
transport, tels que le mode routier et autoroutier.
Enfin, conformément au droit communautaire, l'article 219 du code des douanes
est modifié afin d'élargir les conditions de francisation des navires aux
armateurs européens.
Si chacun d'entre nous peut souhaiter une expansion du pavillon national, il
est à redouter, dans le même temps, que le
dumping
fiscal et social
auquel se livrent les Etats membres soit aggravé, les armateurs étant incités à
rechercher le pavillon le plus avantageux.
A l'heure où chacun se dit prêt à lutter contre les pavillons de complaisance,
encore faut-il ne pas suivre cette pente en Europe même, où les régimes fiscaux
évoluent de plus en plus vite, sans pour autant tendre vers une harmonisation
souhaitable et une égalisation des conditions d'immatriculation des navires.
Il est à noter - il faut s'en réjouir - que le texte conditionne l'octoi du
pavillon à l'existence d'un lien économique entre le navire et un établissement
stable implanté sur le territoire français. Cette précaution supplémentaire
était indispensable pour garantir la stabilité de notre flotte ; je pense en
particulier, ici, aux pêcheurs, qui ont déjà été durement frappés par la
concurrence et par la succession des plans communautaires.
Le transport fluvial est un autre volet du projet de loi visé par la directive
du 19 novembre 1996 prévoyant la liberté de contracter entre transporteurs et
chargeurs sur la base de prix librement négociés.
Du reste, la loi de 1994 s'inscrivait déjà dans la perspective de la
libéralisation de ce secteur, rendue effective depuis le 1er janvier
dernier.
On ne peut que partager l'inquiétude qui se manifeste dans la batellerie
artisanale, tant l'existence du « tour de rôle » constitua une véritable
institution, antérieure d'ailleurs à la loi de 1941, qui l'a, en quelque
sorte,officialisée.
A l'heure où les dépôts de bilan se multiplient et où les bateliers
connaissent les plus grandes difficultés, contraints de se reconvertir ou de
partir en retraite anticipée, l'arrivée sur le marché de nouveaux concurrents
amènera inévitablement la profession à se réorganiser pour être compétitive.
Aussi, certains craignent à juste titre que la libéralisation ne signe la mort
de la batellerie artisanale en France.
Je sais, monsieur le secrétaire d'Etat, que le texte qui nous est soumis
aujourd'hui a fait l'objet sur ce point d'une longue concertation, en amont,
avec l'ensemble des professionnels.
Cependant, le retard accumulé par la France depuis plusieurs années dans ce
secteur ne place-t-il pas notre pays en situation de subir les prix et les
conditions du marché imposés par les batelleries belge, hollandaise ou
allemande ?
Certes, depuis deux ans, les efforts consentis en faveur du soutien à la
batellerie ou pour l'entretien et l'aménagement des canaux sont importants,
mais ils sont, hélas ! encore bien insuffisants pour mettre notre pays sur un
pied d'égalité avec ses voisins.
De même, si le trafic fluvial a sensiblement augmenté depuis 1997, il ne
représente cependant qu'à peine 3 % du transport de marchandises, alors que ce
mode est peu coûteux et est écologique, de surcroît.
Faute de temps, je n'évoquerai pas les différents aspects de ce texte
concernant les transports aériens et routiers, qui ne donnent pas lieu
d'ailleurs à de grands bouleversements.
En conclusion, je dirai que ce texte porte la marque libérale de directives
dont nous contestons la pertinence, mais qu'il est assorti toutefois de
dispositions de nature à en limiter les inconvénients.
(Applaudissements sur
les travées du groupe communiste républicain et citoyen.)
M. le président.
La parole est à M. Fatous.
M. Léon Fatous.
Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'Etat, mes chers collègues,
comme nous le savons tous aujourd'hui, nous avons à adapter notre législation
en matière de transports aux directives européennes, et ce, bien entendu, avant
que notre pays n'assume la présidence de l'Union européenne.
Ainsi, les différents modes de transport sont concernés ; je m'attacherai,
pour ma part, à n'évoquer que les services de transport routier non urbain de
personnes, et le transport de marchandises par voie navigable.
Premièrement, s'agissant du service de transport routier non urbain de
personnes, la difficulté rencontrée concernait notamment l'article 29 de la loi
d'orientation des transports intérieurs. Cet article oblige les voyagistes à
obtenir l'autorisation du préfet du département où l'entreprise était inscrite
pour tout déplacement de personnes au plan national.
Le règlement communautaire autorise dans son article 3 le cabotage pour les
services occasionnels, et il énumère, dans son article 4, les dispositions
nationales qui peuvent s'appliquer à ces services, mais il ne prévoit pas de
les soumettre à autorisation.
C'est pourquoi l'article 15 du projet de loi supprime la procédure
d'autorisation pour les services occasionnels. Cela simplifiera une nouvelle
fois la tâche des transporteurs, et il faut s'en réjouir.
Par ailleurs, l'article 15 étend les dispositions relatives aux services
privés définis par l'article 29 de la LOTI, la loi d'orientation des transports
intérieurs, à la région d'Ile-de-France. C'est la fin d'un protectionnisme
franco-français, ce qui permettra une concurrence plus ouverte.
Deuxièmement, concernant l'affrètement et, plus particulièrement, la formation
du prix en matière de transports de marchandises par voie navigable, on peut
ajouter, avant même d'entrer dans le débat, que ces mesures répondent à la fois
aux attentes et aux craintes des bateliers français. Nous savons d'ailleurs que
certaines mesures sont déjà entrées en application.
Quelles sont les modifications concrètes ?
D'un système organisé et réglementé dit de « tour de rôle » dans lequel les
demandes de marchandises sont réparties au sein de bourses d'affrètement avec
des prix préalablement fixés, on passe, avec la directive européenne, à un
système de libre conclusion des contrats d'affrètement et de formation des
prix.
Bien que cette directive de 1996 ait été applicable en janvier 1997, elle
avait néanmoins prévu une période transitoire jusqu'au 1er janvier 2000
permettant le maintien du tour de rôle et un régime de tarifs minimaux.
L'application de cette directive nécessite donc de revoir les dispositions
régissant les règles commerciales.
Je note avec satisfaction que le Gouvernement a déjà pris plusieurs mesures,
notamment au travers du contrat de modernisation du transport fluvial, pour
permettre à la batellerie française de faire face à l'ouverture du marché dans
de bonnes conditions.
Par ailleurs, et je vous en félicite, monsieur le secrétaire d'Etat, la
politique de rééquilibrage en faveur des modes de transports alternatifs à la
route a permis une progression du trafic fluvial de 10 %, montrant ainsi aux
professionnels de la batellerie une volonté de les accompagner.
Ainsi, l'article 16 du projet de loi instaure un régime de liberté
d'affrètement et de formation des prix du transport fluvial de marchandises.
Cet article réécrit les dispositions relatives aux contrats de transport de
marchandises. Il prévoit la libre conclusion des contrats entre les parties et
la classification des contrats selon trois types : le contrat à temps, le
contrat au tonnage et le contrat de voyage. Il prévoit également la liberté de
sous-traiter et le recours au contrat type.
Vous n'avez cependant pas sous-estimé le risque de voir naître des
difficultés, et vous avez prévu, à l'article 17, un certain nombre de sanctions
pénales applicables aux transporteurs, aux auxiliaires de transport et aux
loueurs de bateaux en cas de prix anormalement bas. Cette disposition n'est pas
prévue par la directive européenne.
Pouvez-vous nous indiquer, monsieur le secrétaire d'Etat, si elle a reçu
l'aval de la Commission ? Je crois qu'elle viendra utilement compléter le
dispositif de sauvegarde proposé par la directive en cas de perturbation grave
du marché.
L'article définit - c'est une bonne chose - les charges qui doivent être
couvertes, ne permettant ainsi aucune tergiversation aux contrevenants.
L'ensemble de ces mesures était attendu par les bateliers français afin de
dissuader tout
dumping
social et économique. Nous savons qu'ils en sont
satisfaits.
Monsieur le secrétaire d'Etat, je profiterai de cette intervention pour vous
parler de deux problèmes liés à des questions touchant la région Nord -
Pas-de-Calais.
D'abord, s'agissant de la plate-forme multimodale de Dourges, baptisée « Delta
3 » depuis quelques jours, le dossier est bien avancé et la première pierre
devrait être posée dans le courant de l'année 2000. C'est un vaste et important
projet de développement qui ne peut avoir des chances de réussir que si la
question du canal Seine-Nord est traitée.
La réalisation de ce canal de grand gabarit, de même que la modernisation du
canal de la Deule sont très attendues par les élus, à commencer par le
président de la région, maire de Dunkerque et président de la communauté
urbaine de Dunkerque, qui y voit l'affirmation du rôle du port autonome de
Dunkerque.
Ce sont là, je sais, des projets d'investissement importants, mais ils
répondent à notre objectif de régulariser les différents modes de transport en
favorisant le transport ferré et le transport fluvial.
Il me serait agréable, monsieur le secrétaire d'Etat, que vous puissiez nous
dire, sinon aujourd'hui, du moins dans une autre circonstance, où vous en êtes
dans vos réflexions. Cela dit, le groupe socialiste vous suivra, bien sûr, sur
ces deux dossiers.
(Applaudissements sur les travées socialistes.)
M. le président.
La parole est à M. Godard.
M. Serge Godard.
Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'Etat, mes chers collègues,
c'est la première fois que nous sommes amenés à discuter et à réfléchir sur
diverses dispositions à prendre en matière de transport à travers une loi
unique visant à adapter notre législation au droit communautaire.
Le terme « adaptation » pourrait laisser croire qu'il s'agit de simples
aménagements techniques, d'une sorte de toilettage des textes. En réalité, nous
devons nous interroger bien au-delà de ces considérations banales et avoir à
l'esprit non seulement pour ce qui nous concerne aujourd'hui, mais aussi pour
les autres lois d'adaptation qui suivront, la nécessité de prendre en compte un
certain nombre de spécificités liées soit à nos pratiques, soit à des
structures professionnelles, soit, aussi, à la nécessité de protéger notre
environnement.
Ainsi, pour ce qui concerne l'affrètement maritime en particulier, nous
devrons faire preuve d'une vigilance particulière. Notre pays développe en
effet une longueur exceptionnelle de côtes sur la façade atlantique et le long
de la Manche et nous ne pouvons admettre que des équipages de rencontre, armant
des bâtiments devenus dangereux, continuent à faire courir des risques
écologiques inadmissibles, à l'insu des affréteurs ou, parfois, avec leur
tacite complicité.
Pour ce qui concerne l'aéronautique civile, les dispositions nouvelles mises
en avant dans ce projet de loi résultent d'une volonté de la Conférence
européenne de l'aviation civile qui a fait élaborer par le
Joint Aviation
Authority,
cet organisme associé, des règles propres à améliorer la
sécurité et l'exploitation des aéronefs.
Faut-il ajouter que ces règles permettront enfin une cohérence dans la
formation, la qualification et le contrôle des équipages européens d'aéronefs
?
De plus, nous pourrons bénéficier dans notre pays d'avancées notables et d'une
plus grande clarté quant aux notions de brevets et de licences. En fait, la
distinction entre ces deux dernières entités est pratiquement abolie, ce qui
est une bonne chose, puisque la licence devient permanente, seules les
qualifications seront soumises à renouvellement.
En outre, si la distinction entre pilotes privés et pilotes professionnels est
parfaitement respectée, les uns et les autres peuvent être titulaires des mêmes
qualifications. Ainsi, la qualification de vol aux instruments, dite IFR, peut
être reconnue aux pilotes privés. Cette avancée est importante.
Ces dispositions permettent aussi aux centres de formation aéronautique et aux
écoles de pilotage que sont la plupart des aéroclubs français de continuer
leurs missions. Il est en effet indispensable que cette adaptation au droit
communautaire ne se fasse pas au détriment de la formation et du maintien à
niveau des nombreux pratiquants du sport aérien et, du même coup, au détriment
de l'activité des clubs aéronautiques. Beaucoup de ces clubs représentent une
activité économique non négligeable, ne serait-ce que par les emplois de
moniteurs ou de mécaniciens qui sont nécessaires à leur fonctinnement. Ce sont
aussi - faut-il le rappeler ? - des centres de formation pour nombre de jeunes
pilotes dont quelques-uns deviendront des professionnels.
Pour leur part, les écoles privées pourront mettre à profit ces nouvelles
dispositions pour remonter leur niveau de qualité, en particulier au travers du
dispositif assurance-qualité.
En outre, à la faveur de l'adoption de ces nouvelles règles, les distinctions
entre centres d'expertise disparaissent, tandis que les agréments qui avaient
été donnés à des médecins spécialisés ne sont pas remis en cause. Ainsi, encore
une fois, les adeptes du sport aérien que sont essentiellement les pilotes
d'aéro-club continueront à bénéficier d'un système simple et peu coûteux de
contrôle médical.
De façon générale, il est par ailleurs prévu de faire appel des décisions
médicales devant le conseil médical de l'aéronautique civile. C'est également
une excellente disposition.
Ce projet de loi ne se contente donc pas d'adapter des directives de droit
européen, il permet aussi de mieux définir une formation de qualité et de
maintenir la sécurité au niveau le plus élevé.
Ce texte devrait enfin permettre une reconnaissance mutuelle des licences
entre les Etats de l'Union européenne, ce qui devrait clarifier et sans doute
donner plus de réalisme à la définition des normes européennes en face des
licences ou brevets acquis outre-Atlantique et dont la reconnaissance en Europe
posait souvent de nombreux problèmes à leurs titulaires.
En termes économiques par ailleurs, l'application de ce projet de loi
entraînera la création de postes de pilotes inspecteurs, et, comme je l'ai déjà
dit, cela ne destructurera pas les milieux associatifs de l'aéronautique ; au
contraire, cela devrait les conforter dans leurs missions, tout en donnant aux
professionnels les moyens de rehausser les niveaux de formation donc, au final,
d'améliorer la sécurité.
On le voit, avec ce projet de loi, il s'agit de prendre des décisions qui,
même si elles présentent une certaine urgence, vont tout à la fois harmoniser
les dispositions existantes à travers l'Europe dans l'ensemble des domaines des
transports et, à n'en pas douter, en particulier pour ce qui est du transport
aérien, améliorer la formation des personnels navigants. Plus généralement, ce
texte traduit une importante avancée de l'organisation de l'ensemble des
transports en Europe. C'est la raison pour laquelle le groupe auquel
j'appartiens le soutiendra, monsieur le secrétaire d'Etat.
(Applaudissements
sur les travées socialistes.)
M le président.
La parole est à Mme Boyer.
Mme Yolande Boyer.
Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'Etat, mes chers collègues, le
Gouvernement a souhaité, dans un texte unique, transposer dans notre droit des
directives européennes, ce qui est une première pour notre assemblée. Il
manifeste ainsi la volonté d'accélérer le processus législatif afin de préparer
la présidence française de l'Union européenne. Nous comprenons sa volonté et
nous le soutiendrons.
Ce texte regroupe les trois modes de transport : aérien, terrestre et
maritime. Mon intervention portera toutefois sur les transports maritimes et,
plus précisément, sur deux aspects du texte : les dispositions relatives aux
courtiers et la francisation des navires.
Enfin, en raison de l'actualité, je tiens à parler à nouveau du drame que nous
vivons dans ma région, la Bretagne, depuis le 12 décembre dernier, jour du
naufrage du pétrolier
Erika.
La mise en conformité de la réglementation française avec le droit
communautaire va mettre un terme au privilège séculaire des charges de
courtiers interprètes et conducteurs de navires que l'on nomme également
courtiers maritimes.
Cette profession, instituée par Colbert en 1657 - vous l'avez rappelé,
monsieur le secrétaire d'Etat - va faire l'objet de mesures d'indemnisations
substantielles du fait de l'abolition de l'exclusivité qu'elle détient
jusqu'ici en matière de transport maritime.
Il me paraît en outre important de souligner que ces nouvelles dispositions ne
portent pas atteinte à la partie commerciale de l'activité, qui pourra
continuer à s'exercer lilbrement.
Le projet de loi, les amendements et les réflexions résultant du travail de la
commission des affaires économiques et du Plan permettent d'affirmer que le
préjudice subi par la profession sera réellement pris en compte. Toutefois, il
serait dommageable de s'en tenir là et d'éluder le volet social de ce dossier
concernant le personnel salarié des offices des courtiers interprètes et
conducteurs interprètes et conducteurs de navires.
On compte aujourd'hui 80 courtiers maritimes en France et l'on peut estimer à
environ 200 le nombre de salariés qui peuvent être directement affectés par les
mesures de suppression du privilège accordé à cette profession. J'ai rencontré
certains d'entre eux, ils sont inquiets sur leur avenir professionnel.
J'insiste donc sur la nécessité d'associer à cette réforme des dispositions
sociales satisfaisantes en cas de licenciements des salariés.
Au chapitre II du titre Ier relatif aux transports maritimes et activités
nautiques, il est question des dispositions relatives à la francisation des
navires. L'on se réjouira de la volonté clairement affirmée dans le projet de
loi de mettre en conformité notre législation avec les dispositions de certains
articles du traité de Rome : libre circulation des travailleurs, libre
établissement et égalité de traitement à l'égard des ressortissants des Etats
membres de l'Union européenne.
Je noterai particulièrement l'introduction de conditions supplémentaires
nécessaires pour l'entrée en flotte de navires de pêche.
L'existence d'un lien économique réel entre ces bâtiments et la France doit
faire l'objet de toutes les attentions afin d'éviter toute fragilisation
supplémentaire d'un secteur déjà trop souvent malmené, dans un souci notamment
de préservation de la ressource en évitant toute captation de quota.
J'en arrive au dramatique accident de l'
Erika,
qui souligne bien la
pertinence de l'échelle européenne dans de telles situations.
Certes, bon nombre de textes existent déjà et des progrès ont été réalisés, je
pense en particulier au mémoradum de Paris mis en place en 1982 par Louis Le
Pensec, ministre de la mer. Mais à cela doivent s'ajouter la volonté et les
moyens d'imposer ces règles.
Mme Loyola de Palacio, commissaire européenne en charge de ces dossiers, ainsi
que la Commission semblent sensibilisés et souhaitent une évolution quant à la
sécurité des navires et à la lutte contre les pavillons de complaisance.
Les députés européens du groupe socialiste, par la voix de Bernard Poignant,
ont fait des propositions. Nous souhaitons qu'elles soient reprises
fermement.
Dans notre mémoire collective de Bretons, l'
Erika
est un nom de plus
qui s'ajoute à la dramatique liste :
Tanio, Bolen, Amoco Cadiz...
Ce
sont des noms synonymes de catastrophe pour la vie économique, pour l'écologie,
pour les paysages et, finalement, pour la vie de toute une région.
Dans cette catastrophe, nous ne devons pas oublier que des hommes ont été
sauvés par d'autres hommes courageux. On ne l'a pas nécessairement assez
souligné. Nous ne devons cependant pas nous contenter de dénoncer, d'être
excédés, d'en avoir « ras-le-bol ».
Il est essentiel que la part du budget de l'Etat consacrée à la protection de
nos côtes et à la sauvegarde des vies humaines ne s'affaiblisse pas. La France
doit maintenir les moyens civils et militaires destinés à la protection de ses
marins et des marins qui transitent au large de nos côtes.
Il faut continuer à faire progresser la législation dans le domaine de la
sécurité maritime de l'Union européenne, même si nous devons toujours garder en
mémoire que la cause réelle de cette nouvelle catastrophe est bien le
libéralisme effréné et les recherches de profits, au mépris de tout le
reste.
Ainsi, nous vous proposons de défendre au niveau communautaire et au sein de
l'Organisation maritime internationale les mesures suivantes : le renforcement
des contrôles sur les navires à risques et sur les sociétés de classification ;
l'interdiction de l'accès au port des navires sans double coque, tout en
modifiant la réglementation sur l'âge des bateaux qui transitent dans nos eaux
; une harmonisation des sanctions entre les divers Etats membres ; des
exigences plus grandes par rapport aux pavillons de complaisance ; une plus
grande responsabilisation des propriétaires de cargaison, en appliquant le
principe pollueur-payeur ; la mise en place d'une base de données permettant à
chacun une meilleure information sur les navires qui circulent ; enfin, et cela
est extrêmement important, une meilleure formation des marins.
Monsieur le secrétaire d'Etat, vous avez longuement développé les propositions
dans ce domaine au début de votre intervention. Nous comptons donc sur la
détermination du Gouvernement français afin que nous puissions dire : « Plus
jamais ça ! », même si nous savons que le risque zéro n'existe pas.
(Applaudissements sur les travées socialistes).
M. le président.
La parole est à Mme Dieulangard.
Mme Marie-Madeleine Dieulangard.
Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'Etat, mes chers collègues,
nous sommes amenés aujourd'hui à compléter notre législation afin d'y intégrer
des directives élaborées dans le cadre de l'Union européenne, puisque les
transports entrent désormais dans le champ d'une politique commune.
A l'heure où plus de 400 kilomètres de notre littoral sont pollués par le
naufrage de l'
Erika,
vous comprendrez que l'élue de la Loire-Atlantique
que je suis revienne sur les dispositions relatives au contrôle et à la
poursuite des infractions en matière de réglementation portant sur les
équipements de sécurité et de prévention de la pollution.
Ces aménagements permettant l'extension du contrôle au marquage européen de
conformité sont, certes, relativement modestes, mais ils participent à
l'édification d'une politique européenne de sécurité maritime, ainsi que l'ont
souhaité les Etats européens, en faisant, par le traité de Maastricht, un
nouveau champ d'intervention de l'Union européenne.
En effet, bien que l'Organisation internationale du travail et, surtout,
l'Organisation maritime internationale demeurent des niveaux pertinents
d'élaboration de conventions internationales, ces organisations comportent des
failles liées à l'absence de pouvoirs de police.
D'ailleurs, le mémorandum de Paris, dont notre collègue Louis Le Pensec a pris
l'initiative, permet depuis 1982 d'organiser les contrôles par l'Etat du port
dans la zone « Europe » et contribue à résoudre un certain nombre de problèmes,
ce qui va dans le sens de l'efficacité.
Mes chers collègues, les naufrages de navires transportant des produits
dangereux sont tragiquement synonymes de catastrophes : catastrophes
écologiques, économiques et sociales.
Ils sont, pour la communauté internationale, des électrochocs et doivent nous
inciter à combattre les dérives auxquelles ont mené les dérégulations
successives en matière d'organisation du trafic, de fiabilité des navires, de
respect des normes sociales élémentaires en direction des équipages.
Déjà le naufrage de l'
Amoco Cadiz
avait conduit les autorités à édifier
le rail d'Ouessant.
Aujourd'hui, le cas de l'
Erika
est malheureusement emblématique. Le
navire a près de vingt-cinq ans, il est immatriculé sous un pavillon de
complaisance, celui de Malte, dont on sait qu'il représente plus de 19 % des
accidents. L'armateur, après avoir été rappelé à l'ordre à l'occasion de
visites de contrôle, a pu changer de société de certification, ce qui confirme
le bien-fondé des suspicions qui planent sur l'absence de transparence et de
fiabilité de certaines de ces sociétés.
D'ailleurs, les professionnels de la construction navale jugent que seules
quatre ou cinq sociétés dans le monde sont véritablement fiables, ce qui
explique qu'aujourd'hui l'on estime que 40 % des bateaux qui continuent à
naviguer sont sous-normes !
Tous ces éléments démontrent que le naufrage de l'
Erika
n'était pas une
fatalité.
M. Jean-François Le Grand,
rapporteur.
Absolument !
Mme Marie-Madeleine Dieulangard.
Un consensus semble se dégager entre les autorités publiques et les
professionnels du transport maritime autour des priorités qu'il convient de
traiter à l'échelle de l'Union européenne, car elle apparaît comme le meilleur
niveau d'intervention, puisqu'elle peut mettre en oeuvre des instruments
juridiques contraignants.
Le Gouvernement place ce projet au coeur du programme de la présidence
française ; la Commission a également annoncé qu'elle allait compléter ses
propositions.
Ces initiatives porteraient sur le contrôle des navires.
Cela passe par la fixation d'une limite d'âge, qui pourrait être de quinze ou
vingt ans. Monsieur le secrétaire d'Etat, il conviendra alors de « balayer
devant notre porte », puisque, sur la quinzaine de pétroliers qui naviguent
sous pavillon français, la plupart dépassent cette limite d'âge.
Le Gouvernement souhaite par ailleurs étendre notre capacité d'intervention
dans la zone économique exclusive, c'est-à-dire 200 milles, voire interdire le
cas échéant l'accès de navires dangereux à nos eaux et nos ports.
En France, les pouvoirs de police sont assurés par des contrôleurs des
affaires maritimes, dont M. Gayssot a annoncé le doublement des effectifs.
Mais certains s'interrogent sur l'opportunité de créer un corps de garde-côtes
européen à l'image de ce qui existe aux Etats-Unis.
En ce qui concerne les sociétés de certification, soumises à agrément depuis
une directive européenne de 1994, il convient, à l'aune de ce qui s'est passé
pour la certification de l'
Erika
, d'assurer une plus grande transparence
des registres de ces sociétés tenus secrets jusqu'à présent.
L'amélioration de la sécurité des navires passe également par des mesures
volontaristes en matière de politique industrielle. L'OMI avait posé la règle
de la double coque pour le transport des hydrocarbures, mais les délais
octroyés aux flottes permettent à des bateaux défaillants de naviguer
encore.
Des innovations techniques ont été imaginées et proposées dans nos chantiers
de construction navale. Je pense en particulier au projet de
tanker
3E -
économique, écologique, européen - qui fut abandonné dès lors que les armateurs
et affréteurs savaient pouvoir utiliser des navires construits selon des normes
moins exigeantes.
Sur un autre plan, le Gouvernement entend que soit réformé le régime de
responsabilités, afin d'associer à la responsabilité des armateurs celle des
affréteurs. En effet, il est normal que ceux-ci supportent les conséquences
juridiques et financières de leurs choix hasardeux. Ainsi, pour l'
Erika
,
le FIPOL interviendra à hauteur de 1,2 milliard de francs, alors que l'on
estime actuellement le montant de la facture à 2 milliards de francs déjà.
Je souhaite également attirer votre attention, monsieur le secrétaire d'Etat,
sur la nécessité d'aggraver les pénalités financières sanctionnant les
dégazages au large de nos côtes.
M. Jean-François Le Grand,
rapporteur.
Très bien !
Mme Marie-Madeleine Dieulangard.
Il s'agit là d'une délinquance régulière,...
M. Jean-François Le Grand,
rapporteur.
Absolument !
Mme Marie-Madeleine Dieulangard.
... moins spectaculaire certes, mais qui atteste du degré de cynisme de ceux
qui se livrent à de telles pratiques.
M. Jean-François Le Grand,
rapporteur.
Vous avez parfaitement raison !
Mme Marie-Madeleine Dieulangard.
Je conclurai mon intervention en soulevant quelques questions qu'il conviendra
également d'intégrer à nos réflexions. J'espère que, à l'occasion de la
présidence française de l'Union européenne, les Etats membres seront en mesure
de proposer un dispositif permettant de résoudre rapidement les difficultés
inextricables que rencontrent les marins d'origine étrangère dont les navires
sont bloqués dans les ports européens et qui sont obligés de rester à bord sans
percevoir de salaires, subsistant grâce à la solidarité des associations et des
collectivités locales.
Enfin, je pense qu'il serait urgent, monsieur le secrétaire d'Etat, de trouver
des solutions juridiques à la question du droit social applicable aux marins
embarqués sur les navires inscrits au registre des terres Australes et
Antarctiques françaises.
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Monsieur le président, je m'exprimerai succinctement,
car M. Jean-Claude Gayssot sera disponible à seize heures et fera donc précéder
la discussion des articles d'une réponse plus complète aux divers
intervenants.
Permettez-moi toutefois de souligner d'ores et déjà la qualité du rapport de
la commission des affaires économiques et de remercier tout spécialement M. le
rapporteur,...
M. Charles Revet.
Très bien !
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
... les membres de la commission et leurs
collaborateurs. En approfondissant chacun des volets de ce texte, ils ont
incontestablement contribué à enrichir le projet.
La discussion des articles et des amendements qui s'y rapportent permettra,
bien évidemment, de faire écho à tel ou tel point évoqué par les intervenants.
Je pense, par exemple, à la préoccupation de Mme Heinis sur les courtiers
maritimes. L'échange sur cette question qui nous retiendra au début de la
séance de cet après-midi permettra, je l'espère, une meilleure compréhension
réciproque.
M. Jean-Claude Gayssot sera certainement très sensible aux propos de M. de
Richemont, qui a en quelque sorte salué le travail réalisé en donnant au
ministre des transports français ce label « d'euroconstructivité » auquel il
tient, comme vous le savez.
M. Lefebvre a qualifié ce texte de « voiture balai », en raison de la
disparité et de la diversité des points qui y sont abordés, mais c'est souvent
le fait des projets dits « portant diverses dispositions ». Comme cette
expression l'indique, de tels textes ne sont pas ciblés sur un seul sujet.
M. Lefebvre en a également profité pour prendre acte de la concertation
approfondie qui a eu lieu avec les professions concernées et pour se réjouir
des corrections rendues possibles par le projet pour certaines situations qui
seraient l'expression d'une dégradation face à laquelle il ne faudrait pas,
effectivement, que nous nous trouvions démunis, sans possibilité
d'intervenir.
Un peu dans le même esprit, M. Fatous s'est interrogé sur l'aval qu'aurait pu
donner ou non la Commission européenne au dispositif visant à appliquer des
sanctions en cas de prix trop faibles. On m'a indiqué que cet aval avait été
donné.
En conséquence, le travail qui vous est demandé constitue une harmonisation
entre les démarches dont le Gouvernement prend l'initiative, qu'il soumet au
Parlement, et les exigences de l'échelon européen.
M. Godard a beaucoup insisté sur la nécessité de la formation en soulignant
que le projet de loi allait au-delà d'une simple adaptation du droit
communautaire et ouvrait des perspectives de progrès. Je lui donne l'assurance
que ce sont là les intentions qui ont présidé aux travaux d'élaboration de ce
projet de loi.
Mmes Boyer et Dieulangard se sont bien évidemment fait l'écho du drame vécu
par leurs départements respectifs qui subissent de plein fouet les conséquences
du naufrage de l'
Erika.
Leur souhait de voir progresser les dispositions de prévention, de contrôle,
de formation, dans un objectif de sécurité accrue, ne peut bien évidemment
qu'être partagé par le Gouvernement. Il en est de même de leur souci de voir
pris en compte, au-delà des naufrages, les problèmes de dégazage.
Monsieur le rapporteur, vous avez opportunément évoqué, dans votre
intervention, l'important rapport que vous aviez établi en 1994 et dans lequel
étaient suggérées des mesures utiles pour accroître la sécurité dans le
transport maritime. Vous avez émis quelques regrets que des suites positives ne
soient pas toujours données aux travaux du Parlement.
J'ajouterai - sans vouloir en rien amoindrir ces propos - qu'il arrive aussi
que le Parlement approuve des mesures budgétaires allant à l'encontre des
propositions de certains rapports produits par ses membres...
Je pense ainsi au problème du contrôle réalisé dans les ports et aux effectifs
insuffisants d'inspecteurs. C'est vrai que les capacités d'interventions ont
été réduites. A ce propos, un orateur estimait tout à l'heure que l'objectif de
contrôle de 25 % des navires était insuffisant. Mais, mesdames, messieurs les
sénateurs, grâce aux efforts les plus récents, on est parvenu à un contrôle de
13 % des navires et le doublement annoncé pour deux ans devrait permettre
d'atteindre enfin le seuil de 25 % que vous considérez comme insuffisant !
Il faut avoir ces indications présentes à l'esprit pour mesurer les efforts
exigés de la collectivité publique et y affecter, bien évidemment, les moyens
correspondants dans les lois de finances.
Vous avez quasiment tous, mesdames, messieurs les sénateurs, mis en
perspective vos propositions, vos réflexions avec la prochaine présidence
européenne qu'assumera la France.
M. Jean-Claude Gayssot vous confirmera cet après-midi qu'il abordera cette
présidence avec des dossiers solides, des propositions bien étudiées et qu'il
mettra la détermination que vous lui connaissez à essayer d'emporter le plus
possible l'adhésion de ses collègues ministres des transports de l'Union
européenne.
(Applaudissements sur les travées socialistes.)
M. le président.
Personne ne demande plus la parole dans la discussion générale ?...
La discussion générale est close.
Mes chers collègues, nous allons maintenant interrompre nos travaux ; nous les
reprendrons à seize heures.
La séance est suspendue.
(La séance, suspendue à onze heures cinquante, est reprise à seize heures
cinq, sous la présidence de M. Jean Faure.)
PRÉSIDENCE DE M. JEAN FAURE
vice-président
M. le président. La séance est reprise.
8
CONFÉRENCE DES PRÉSIDENTS
M. le président.
La conférence des présidents a établi comme suit l'ordre du jour des
prochaines séances du Sénat :
Mercredi 2 février 2000 :
Ordre du jour prioritaire
A quinze heures :
Projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale, relatif à l'accueil et à
l'habitat des gens du voyage (n° 460, 1998-1999).
La conférence des présidents a fixé à trois heures la durée globale du temps
dont disposeront, dans la discussion générale, les orateurs des divers groupes
ou ne figurant sur la liste d'aucun groupe ;
Les délais limites pour les inscriptions de parole et le dépôt des amendements
sont clos.
Jeudi 3 février 2000 :
A neuf heures trente :
Ordre du jour prioritaire
1° Suite du projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale, relatif à
l'accueil et à l'habitat des gens du voyage (n° 460, 1998-1999) ;
2° Projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale, portant création d'une
commission nationale de déontologie de la sécurité (n° 480, 1997-1998).
La conférence des présidents a fixé à deux heures la durée globale du temps
dont disposeront, dans la discussion générale, les orateurs des divers groupes
ou ne figurant sur la liste d'aucun groupe.
Les délais limites pour les inscriptions de parole et le dépôt des amendements
sont clos.
A quinze heures et, éventuellement, le soir :
3° Questions d'actualité au Gouvernement.
L'inscription des auteurs de questions devra être effectuée au service de la
séance avant onze heures.
Ordre du jour prioritaire
4° Suite de l'ordre du jour du matin.
Mardi 8 février 2000 :
A neuf heures trente :
1° Dix-huit questions orales sans débat ;
L'ordre d'appel des questions sera fixé ultérieurement.
N° 630 de M. Adrien Gouteyron à M. le ministre de l'équipement, des transports
et du logement (contrat de plan en Haute-Loire) ;
N° 642 de M. Raymond Soucaret à M. le ministre de l'économie, des finances et
de l'industrie (suppression des postes de correspondants locaux des douanes et
droits indirects) ;
N° 643 de M. Bernard Murat à Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité
(conséquences du classement des foyers-logements en « équipement recevant du
public ») ;
N° 644 de M. René Marquès à M. le ministre de l'équipement, des transports et
du logement (immatriculation des vélomoteurs) ;
N° 655 de M. Francis Grignon à Mme le secrétaire d'Etat à la santé et à
l'action sociale (remboursement des traitements des maladies orphelines) ;
N° 669 de M. Jean Faure à Mme le ministre de l'aménagement du territoire et de
l'environnement (politique de diversification énergétique et de valorisation de
la forêt française) ;
N° 671 de M. Charles Descours à Mme le ministre de l'emploi et de la
solidarité (rôle de la commission de transparence) ; N° 673 de M. Dominique
Leclerc à M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la
technologie (réforme des études des professions de santé) ;
N° 674 de M. Jean-Pierre Demerliat à M. le ministre de l'économie, des
finances et de l'industrie (création de bureaux de tabac dans les petites
communes) ;
N° 676 de M. Léon Fatous à M. le ministre de l'équipement, des transports et
du logement (baisse des effectifs de la direction de l'équipement du
Pas-de-Calais) ;
N° 679 de Mme Dinah Derycke à M. le secrétaire d'Etat à l'industrie (avenir de
l'usine Alstom de Lys-lez-Lannoy) ;
N° 681 de M. Alain Joyandet à M. le ministre de l'équipement, des transports
et du logement (réglementation applicable aux baptêmes de l'air) ;
N° 682 de M. Bernard Plasait à Mme le secrétaire d'Etat aux petites et
moyennes entreprises, au commerce et à l'artisanat (conditions d'extension de
surfaces commerciales) ;
N° 685 de M. Michel Duffour à M. le ministre de la défense (réorientation des
missions de la SNECMA) ;
N° 687 de M. Jean-Claude Peyronnet à M. le ministre de l'agriculture et de la
pêche (conséquences de l'embargo sur la viande bovine britannique) ;
N° 689 de M. Serge Franchis à Mme la ministre de l'aménagement du territoire
et de l'environnement (contribution de l'Etat à la réalisation du plan de
prévention des risques naturels de la ville d'Auxerre) ;
N° 702 de Mme Nicole Borvo à Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité
(fonctionnement des caisses d'assurance maladie) ;
N° 706 de M. Xavier Darcos à M. le ministre de l'économie, des finances et de
l'industrie (fermeture de services du Trésor public dans les zones rurales).
Ordre du jour prioritaire
A seize heures et, éventuellement, le soir :
2° Deuxième lecture de la proposition de loi, modifiée par l'Assemblée
nationale, tendant à modifier l'article 6
ter
de l'ordonnance n° 58-1100
du 17 novembre 1958 relative au fonctionnement des assemblées parlementaires
(n° 141, 1999-2000).
La conférence des présidents a fixé au lundi 7 février 2000, à dix-sept
heures, le délai limite pour le dépôt des amendements à ce texte.
3° Projet de loi portant adaptation du droit de la preuve aux technologies de
l'information et relatif à la signature électronique (n° 488, 1998-1999).
La conférence des présidents a fixé :
- au lundi 7 février 2000, à dix-sept heures, le délai limite pour le dépôt
des amendements à ce texte ;
- à deux heures trente la durée globale du temps dont disposeront, dans la
discussion générale, les orateurs des divers groupes ou ne figurant sur la
liste d'aucun groupe ;
L'ordre des interventions sera déterminé en fonction du tirage au sort et les
inscriptions de parole devront être faites au service de la séance, avant
dix-sept heures, le lundi 7 février 2000.
4° Projet de loi, modifié par l'Assemblée nationale, modifiant le code pénal
et le code de procédure pénale et relatif à la lutte contre la corruption (n°
135, 1999-2000).
La conférence des présidents a fixé au lundi 7 février 2000, à dix-sept
heures, le délai limite pour le dépôt des amendements à ce texte.
Mercredi 9 février 2000 :
A quinze heures :
Ordre du jour priopritaire
1° Projet de loi autorisant la ratification du protocole établi sur la base de
l'article K. 3 du traité sur l'Union européenne relatif au champ d'application
du blanchiment de revenus dans la convention sur l'emploi de l'informatique
dans le domaine des douanes et à l'inclusion du numéro d'immatriculation du
moyen de transport dans la convention (n° 48, 1999-2000).
2° Projet de loi autorisant la ratification de la convention établie sur la
base de l'article K. 3 du traité sur l'Union européenne sur l'emploi de
l'informatique dans le domaine des douanes (n° 49, 1999-2000).
3° Projet de loi autorisant la ratification du protocole, établi sur la base
de l'article K. 3 du traité sur l'Union européenne, concernant
l'interprétation, à titre préjudiciel, par la Cour de justice des Communautés
européennes de la convention sur l'emploi de l'informatique dans le domaine des
douanes (n° 50, 1999-2000).
4° Projet de loi autorisant la ratification de l'accord relatif à
l'application provisoire entre certains Etats membres de l'Union européenne de
la convention établie sur la base de l'article K. 3 du traité sur l'Union
européenne sur l'emploi de l'informatique dans le domaine des douanes (n° 51,
1999-2000).
5° Projet de loi autorisant la ratification de la convention établie sur la
base de l'article K. 3 du traité sur l'Union européenne relative à l'assistance
mutuelle et à la coopération entre les administrations douanières (ensemble une
annexe) (n° 138, 1999-2000).
La conférence des présidents a décidé que ces cinq projets de loi feraient
l'objet d'une discussion générale commune.
6° Projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale, autorisant la ratification
de l'accord euro-méditerranéen établissant une association entre les
Communautés européennes et leurs Etats membres, d'une part, et l'Etat d'Israël,
d'autre part (n° 95, 1999-2000).
7° Déclaration du Gouvernement, suivie d'un débat, sur les conséquences et les
suites des intempéries et de la marée noire intervenues fin décembre 1999.
La conférence des présidents a fixé à trois heures la durée globale du temps
dont disposeront, dans le débat, les ortateurs des groupes ou ne figurant sur
la liste d'aucun groupe.
L'ordre des interventions sera déterminé en fonction du tirage au sort et les
inscriptions de parole devront être faite au service de la séance, avant
dix-sept heures, le mardi 8 février 2000.
Le soir :
8° Deuxième lecture du projet de loi, modifié par l'Assemblée nationale,
relatif aux volontariats civils institués par l'article L. 111-2 du code du
service national (n° 179, 1999-2000).
La conférence des présidents a fixé au mardi 8 février 2000, à dix-sept
heures, le délai limite pour le dépôt des amendements à ce texte.
9° Projet de loi autorisant l'approbation de l'accord entre le Gouvernement de
la République française et le Conseil fédéral suisse relatif à la coopération
transfrontalière en matière judicaire, policière et douanière (ensemble une
déclaration) (n° 490, 1998-1999).
10° Projet de loi autorisant l'approbation du protocole d'entente entre le
Gouvernement de la République française et le Gouvernement du Québec relatif à
la protection sociale des élèves et étudiants et des participants à la
coopération (n° 7, 1999-2000).
11° Projet de loi autorisant l'approbation de la convention d'entraide
judiciaire en matière pénale entre le Gouvernement de la République française
et le Gouvernement de la République orientale de l'Uruguay (n° 33,
1999-2000).
12° Projet de loi autorisant l'approbation de la convention d'extradition
entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la
République orientale de l'Uruguay (n° 34, 1999-2000).
La conférence des présidents a décidé que ces deux projets de loi feraient
l'objet d'une discussion générale commune.
13° Projet de loi autorisant l'approbation de la convention du 15 juillet 1982
portant création de l'Organisation européenne de télécommunications par
satellite (EUTELSAT) telle qu'elle résulte des amendements adoptés à Cardiff le
20 mai 1999 (n° 66, 1999-2000) ;
14° Projet de loi autorisant l'adhésion du Gouvernement de la République
française à la convention internationale de 1989 sur l'assistance (n° 107,
1999-2000) ;
15° Projet de loi autorisant l'adhésion de la République française à la
convention internationale d'assistance mutuelle administrative en vue de
prévenir, de rechercher et de réprimer les infractions douanières (ensemble 11
annexes) (n° 137, 1999-2000).
Jeudi 10 février 2000 :
Ordre du jour réservé
A neuf heures trente :
1° Sous réserve de leur dépôt, conclusions de la commission des lois sur :
- la proposition de résolution de M. Robert Badinter et des membres du groupe
socialiste et apparentés tendant à créer une commission d'enquête sur les
conditions de détention dans les maisons d'arrêt (n° 165, 1999-2000) ;
- la proposition de résolution de MM. Jean Arthuis, Josselin de Rohan, Henri
de Raincourt et Guy-Pierre Cabanel tendant à créer une commission d'enquête sur
la situation des établissements pénitentiaires en France (n° 183,
1999-2000).
2° Proposition de loi de M. Bernard Joly tendant à permettre la dévolution
directe de tous les biens vacants et sans maître à la commune en lieu et place
de l'Etat (n° 325, 1998-1999).
La conférence des présidents a fixé au mercredi 9 février 2000, à dix-sept
heures, le délai limite pour le dépôt des amendements à ce texte.
3° Conclusions de la commission des affaires économiques sur la proposition de
loi de M. Jean-Pierre Raffarin et de plusieurs de ses collègues tendant à
favoriser la création et le développement des entreprises sur les territoires
(n° 189, 1999-2000).
La conférence des présidents a fixé :
- au mercredi 9 février 2000, à dix-sept heures, le délai limite pour le dépôt
des amendements à ce texte ;
- à trois heures la durée globale du temps dont disposeront, dans la
discussion générale, les orateurs des divers groupes ou ne figurant sur la
liste d'aucun groupe.
L'ordre des interventions sera déterminé en fonction du tirage au sort et les
inscriptions de parole devront être faites au service de la séance, avant
dix-sept heures, le mercredi 9 février 2000.
A quinze heures :
4° Nomination des membres de la commission d'enquête sur les établissements
pénitentiaires, sous réserve de sa création par le Sénat.
Les candidatures à cette commission d'enquête devront être déposées au
secrétariat central du service des commissions avant le jeudi 10 février 2000,
à douze heures.
5° Suite de l'ordre du jour du matin.
Mardi 22 février 2000 :
A neuf heures trente :
1° Quinze questions orales sans débat.
L'ordre d'appel des questions sera fixé ultérieurement.
N° 662 de M. Guy Vissac à M. le ministre de l'équipement, des transports et du
logement (financement des travaux sur les routes nationales de la région
Auvergne) ;
N° 666 de M. Jean-Marc Pastor à Mme la garde des sceaux, ministre de la
justice (prestation compensatoire en cas de divorce) ;
N° 672 de M. Jean-Patrick Courtois à Mme la ministre de la culture et de la
communication (assujettissement à la taxe professionnelle des associations
organisant des spectacles vivants) ;
N° 677 de M. Bernard Cazeau à Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité
(fermeture du secteur psychiatrique du centre hospitalier Vauclaire) ;
N° 686 de M. Christian Demuynck à M. le ministre de l'agriculture et de la
pêche (difficultés d'application de la loi relative aux animaux dangereux) ;
N° 690 de M. Daniel Hoeffel à M. le ministre de l'éducation nationale, de la
recherche et de la technologie (enseignement des langues anciennes) ;
N° 693 de M. Georges Mouly à Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité
(prestations sociales) ;
N° 694 de Mme Marie-Madeleine Dieulangard à M. le ministre de l'équipement,
des transports et du logement (aménagement de la RN 171) ;
N° 696 de M. Michel Esneu à M. le ministre de l'intérieur (élections
municipales et communication communale sur site internet) ;
N° 698 de M. Jean Boyer à M. le ministre de l'économie, des finances et de
l'industrie (réorganisation des services de contributions indirectes) ;
N° 699 de M. Marcel Charmant à M. le ministre de l'éducation nationale, de la
recherche et de la technologie (avenir du centre d'information et d'orientation
de Nevers) ;
N° 700 de M. Jean-François Le Grand à Mme le ministre de l'emploi et de la
solidarité (carte hospitalière de la Manche) ;
N° 704 de M. Jean-Paul Hugot à M. le ministre de l'intérieur (continuité
territoriale et coopération intercommunale) ;
N° 707 de M. Aymeri de Montesquiou à Mme le ministre de l'aménagement du
territoire et de l'environnement (présence des services publics sur l'ensemble
du territoire national) ;
N° 708 de M. Gérard Delfau à M. le ministre de l'intérieur (refus de
transformation d'une communauté de communes).
A seize heures :
Ordre du jour prioritaire
2° Deuxième lecture du projet de loi, modifié par l'Assemblée nationale,
relatif au référé devant les juridictions administratives (n° 136,
1999-2000).
La conférence des présidents a fixé au lundi 21 février 2000, à dix-sept
heures, le délai limite pour le dépôt des amendements à ce texte.
Mercredi 23 février 2000 :
A quinze heures :
Ordre du jour prioritaire
1° Deuxième lecture de la proposition de loi, adoptée avec modifications par
l'Assemblée nationale en deuxième lecture, instituant un Défenseur des enfants
(n° 97, 1999-2000).
La conférence des présidents a fixé au mardi 22 février 2000, à dix-sept
heures, le délai limite pour le dépôt des amendements à ce texte.
2° Proposition de loi, adoptée par l'Assemblée nationale, visant à renforcer
le rôle de l'école dans la prévention et la détection des faits de mauvais
traitements à enfants (n° 125, 1999-2000).
La conférence des présidents a fixé au mardi 22 février 2000, à dix-sept
heures, le délai limite pour le dépôt des amendements à ce texte.
3° Deuxième lecture du projet de loi, modifié par l'Assemblée nationale,
portant réglementation des ventes volontaires de meubles par nature aux
enchères publiques (n° 156, 1999-2000).
La conférence des présidents a fixé au mardi 22 février 2000, à dix-sept
heures, le délai limite pour le dépôt des amendements à ce texte.
Jeudi 24 février 2000 :
A dix heures :
1° Question orale européenne avec débat n° QE 8 de M. Hubert Haenel à M. le
ministre de l'agriculture et de la pêche (voies pour sortir de la crise liée à
l'épizootie d'encéphalopathie spongiforme bovine).
La discussion de cette question orale européenne s'effectuera selon les
modalités prévues à l'article 83
ter
du règlement.
A quinze heures :
2° Questions d'actualité au Gouvernement.
L'inscription des auteurs de questions devra être effectuée au service de la
séance avant onze heures.
Ordre du jour prioritaire
3° Proposition de loi, adoptée par l'Assemblée nationale, relative à la
constitution d'une commission de contrôle nationale et décentralisée des fonds
publics accordés aux entreprises (n° 163, 1999-2000).
La conférence des présidents a fixé au mercredi 23 février 2000, à dix-sept
heures, le délai limite pour le dépôt des amendements à ce texte.
Mardi 29 février 2000,
à seize heures,
et mercredi 1er mars
2000,
à quinze heures :
Ordre du jour prioritaire
1° Projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale après déclaration
d'urgence, tendant à favoriser l'égal accès des femmes et des hommes aux
mandats électoraux et fonctions électives (n° 192, 1999-2000).
2° Projet de loi organique, adopté par l'Assemblée nationale, tendant à
favoriser l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats de membre des
assemblées de province et du congrès de la Nouvelle-Calédonie, de l'assemblée
de la Polynésie française et de l'assemblée territoriale des îles
Wallis-et-Futuna (n° 193, 1999-2000).
Pour ces deux textes, la conférence des présidents a :
- fixé au lundi 28 février 2000, à dix-sept heures, le délai limite pour le
dépôt des amendements ;
- décidé qu'il serait procédé à une discussion générale commune ;
- attribué un temps de parole spécifique à la délégation parlementaire aux
droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes
;
- fixé à trois heures la durée globale du temps dont disposeront, dans la
discussion générale commune, les orateurs des divers groupes ou ne figurant sur
la liste d'aucun groupe.
L'ordre des interventions sera déterminé en fonction du tirage au sort et les
inscriptions de parole devront être faites au service de la séance, avant
dix-sept heures, le lundi 28 février 2000.
Jeudi 2 mars 2000 :
A neuf heures trente et à quinze heures :
Ordre du jour prioritaire
1° Troisième lecture, sous réserve de sa transmission, du projet de loi
organique relatif aux incompatibilités entre mandats électoraux (AN, n°
1877).
2° Nouvelle lecture, sous réserve de sa transmission, du projet de loi relatif
aux incompatibilités entre mandats électoraux et fonctions électives (AN, n°
1878).
Pour ces deux textes, la conférence des présidents a :
- fixé au mardi 29 février 2000, à dix-sept heures, le délai limite pour le
dépôt des amendements ;
- décidé qu'il serait procédé à une discussion générale commune ;
- fixé à deux heures la durée globale du temps dont disposeront, dans la
discussion générale commune, les orateurs des divers groupes ou ne figurant sur
la liste d'aucun groupe.
L'ordre des interventions sera déterminé en fonction du tirage au sort et les
inscriptions de parole devront être faites au service de la séance, avant
dix-sept heures, le mercredi 1er mars 2000.
Mardi 7 mars 2000 :
A neuf heures trente :
1° Questions orales sans débat.
A seize heures :
Ordre du jour prioritaire
2° Sous réserve de sa transmission, projet de loi modifiant la loi n° 84-610
du 16 juillet 1984 relative à l'organisation et à la promotion des activités
physiques et sportives (AN, n° 1821) (urgence déclarée.)
La conférence des présidents a fixé :
- au lundi 6 mars 2000, à dix-sept heures, le délai limite pour le dépôt des
amendements à ce texte ;
- à trois heures la durée globale du temps dont disposeront, dans la
discussion générale, les orateurs des divers groupes ou ne figurant sur la
liste d'aucun groupe.
L'ordre des interventions sera déterminé en fonction du tirage au sort et les
inscriptions de parole devront être faites au service de la séance, avant
dix-sept heures, le lundi 6 mars 2000.
Mercredi 8 mars 2000 :
Ordre du jour prioritaire
A quinze heures :
Suite de l'ordre du jour de la veille.
Jeudi 9 mars 2000 :
Ordre du jour réservé
A neuf heures trente :
1° Sous réserve de leur dépôt, conclusions de la commission des finances sur
:
- la proposition de loi de M. Yann Gaillard et de plusieurs de ses collègues
portant diverses mesures fiscales tendant au développement du marché de l'art
et à la protection du patrimoine national (n° 469, 1998-1999) ;
- la proposition de loi de M. Yann Gaillard et de plusieurs de ses collègues
tendant à aménager le régime fiscal des achats d'oeuvres d'art par les
entreprises (n° 468, 1998-1999).
La conférence des présidents a fixé au mercredi 8 mars 2000, à dix-sept
heures, le délai limite pour le dépôt des amendements à ce texte.
A quinze heures :
2° Questions d'actualité au Gouvernement.
L'inscription des auteurs de questions devra être effectuée au service de la
séance avant onze heures.
*
* *
Le mardi 14 mars 2000 aura lieu le Forum des Sénats du monde.
Par ailleurs, le Sénat recevra solennellement dans l'hémicycle :
- Mme Nicole Fontaine, présidente du Parlement européen, le mercredi 22 mars
2000, à seize heures ;
- M. Boutros Boutros-Ghali, secrétaire général de l'Organisation
internationale de la francophonie, le mercredi 3 mai 2000, à seize heures.
Y a-t-il des observations en ce qui concerne les propositions de la conférence
des présidents relatives à la tenue des séances et à l'ordre du jour réservé
?...
Ces propositions sont adoptées.
9
ADAPTATION AU DROIT COMMUNAUTAIRE
DANS LE DOMAINE DES TRANSPORTS
Suite de la discussion et adoption d'un projet de loi
M. le président.
L'ordre du jour appelle la suite de la discussion du projet de loi n° 484
(1998-1999) portant diverses dispositions d'adaptation au droit communautaire
dans le domaine des transports.
Rapport n° 190 (1999-2000).
Je rappelle que la discussion générale a été close.
M. Jean-Claude Gayssot,
ministre de l'équipement, des transports et du logement.
Je demande la
parole.
M. le président.
La parole est à M. le ministre.
M. Jean-Claude Gayssot,
ministre de l'équipement, des transports et du logement.
Monsieur le
président, monsieur le rapporteur, mesdames, messieurs les sénateurs, je
regrette de ne pas avoir pu être présent ce matin dans cette enceinte, mais,
comme vous l'a dit M. Louis Besson, je rencontrais les représentants des
salariés chauffeurs routiers pour aider à dénouer la crise.
Je pense que nous y parviendrons grâce aux garanties données et à la volonté
exprimée par le Gouvernement de ne pas exclure du progrès social ce secteur,
bien sûr spécifique.
Je tiens aussi à rassurer M. le rapporteur : la conviction qu'il a exprimée, à
plusieurs reprises, suivant laquelle il faut impérativement progresser pour
harmoniser les législations sociales européennes dans ce secteur est très
fortement partagée par chacune et chacun d'entre nous.
M. Louis Besson m'a fait part des interventions qui ont été prononcées ce
matin.
Je tiens à vous remercier, monsieur le rapporteur, et vous, mesdames,
messieurs les orateurs, d'avoir bien voulu me communiquer le contenu de vos
interventions afin que je puisse en prendre connaissance avant de venir
m'exprimer devant vous cet après-midi.
J'ai ainsi pu constater l'intérêt que vous avez porté à l'étude du projet de
loi qui concerne à la fois les transports maritimes, aériens et terrestres.
J'ai pu également mesurer la qualité de votre travail et la pertinence de vos
remarques, tout particulièrement celles du rapporteur M. Jean-François Le
Grand.
Avant de vous répondre de manière plus détaillée dans le cadre de la
discussion des amendements, je souhaite tout d'abord revenir sur quelques
remarques de caractère général.
Vous avez été nombreux ce matin à noter qu'il s'agit là d'une « première »,
c'est-à-dire du premier texte portant diverses dispositions d'adaptation
communautaire. Il s'agit bien d'adapter le droit français aux engagements pris
par la France dans le cadre de son intégration dans la Communauté européenne.
Mais il s'agit également de transposer le droit européen en ménageant les
transitions et en apportant les adaptations nécessaires à une évolution dans de
bonnes conditions économiques et sociales pour les acteurs du transport.
Longuement discuté avec les professionnels et l'ensemble des intéressés, ce
projet de loi prend en compte, comme l'a dit M. Lefebvre, les spécificités de
la législation nationale.
Je crois ainsi utile de préciser que les courtiers maritimes ont disposé d'un
délai de huit ans pour se préparer à l'évolution de leur profession, le
règlement communautaire ayant été adopté à la fin de l'année 1992.
Bon nombre d'entre eux ont donc pris les dispositions nécessaires pour adapter
leur activité aux nouvelles perspectives. Mme Heinis et M. de Richemont ont
souligné la nécessité d'une période supplémentaire d'adaptation permettant aux
courtiers d'exercer leur activité sous le régime du monopole pendant trois ans
de plus, tout en leur ouvrant la possibilité, pour se diversifier, d'exercer
des professions qui leur sont aujourd'hui interdites.
Très franchement, si le Gouvernement peut accepter l'esprit d'une telle
mesure, c'est à la condition de ramener la période de transition à six mois,
afin de respecter nos engagements communautaires et de rester dans les normes
fixées.
S'agissant de la batellerie, MM. Fatous et Lefebvre ont souligné que la
directive posait le principe du régime de la liberté d'affrètement et
conduisait en cela à l'extinction du système du tour de rôle auquel les
bateliers étaient très attachés. La transposition ne pouvait donc être faite à
la légère, sans prendre toute la mesure de la réalité économique et sociale du
secteur et sans imaginer, de concert avec tous les acteurs sociaux, des
solutions pour l'avenir de la profession.
Le contrat de modernisation signé avec les professionnels a permis de fixer
les contours de cette nouvelle organisation et de déterminer les efforts de
chacun, y compris de l'Etat, pour participer activement au développement du
transport fluvial : surveillance, subventions et sanctions en cas de prix
anormalement bas. Ce dispositif de précaution, nous l'avons défendu auprès de
la Commission et nous avons obtenu son accord.
D'ailleurs, depuis le 1er janvier de cette année, les professionnels ont
anticipé cette réforme et tous les indices montrent que les prix des transports
restent soutenus dans un environnement où la demande est en forte croissance :
pendant deux années successives, le trafic a augmenté de 10 % environ.
En ce qui concerne maintenant le transport aérien, comme l'a indiqué M. Le
Grand, les articles 12 et 14 adaptent le code de l'aviation civile quant aux
conditions de formation et à l'aptitude médicale des personnels navigants.
Il s'agit non pas, à proprement parler, de la transposition d'une
réglementation européenne, mais de l'adoption en France d'une réglementation
élaborée en commun au sein d'un organisme européen, les Autorités conjointes de
l'aviation civile, les JAA, et qui a vocation à être incluse dans un règlement
européen.
Comme l'a souligné M. Godard, ce projet de loi contribue à l'amélioration de
la sécurité, tant il est vrai que la formation des pilotes, professionnels ou
non, constitue, de ce point de vue, un enjeu essentiel. Ce n'est pas au moment
où le développement du trafic aérien civil connaît une progression considérable
que nous devons baisser la garde dans ce domaine.
Dans la nouvelle réglementation dont cette loi constituera l'armature un
certain nombre de dispositions vont incontestablement dans le sens de la
sécurité. C'est le cas pour les pilotes privés de l'approfondissement de la
formation théorique, de l'initiation au pilotage sans visibilité et du
renforcement des conditions de renouvellement des qualifications.
Par ailleurs, la qualification IFR sera identique pour les pilotes privés et
les pilotes professionnels. Enfin, les licences d'instructeurs devront faire
l'objet d'un renouvellement.
En outre, M. Godard, dont la pertinence des propos ne m'a pas échappé, a bien
noté que les écoles de formation, tenues d'obtenir un agrément, devront mettre
en place un système destiné à maintenir un haut niveau de qualité de la
formation. On reconnaît là le souci d'un pilote d'avion expérimenté, puisqu'il
a longtemps été pilote en aéroclub.
Chacun l'a bien compris, l'harmonisation des formations au sein de l'Union
européenne ne pourra que faciliter l'accès à l'emploi de nos pilotes ; les
qualifications qu'ils pourront acquérir dans le cadre de leur travail en Europe
y concourront.
Les pilotes français pourront ainsi exercer plus facilement leur activité dans
le ciel européen.
Enfin, je ne voudrais pas terminer cette intervention sans évoquer la
catastrophe écologique que la France a connue à la fin de l'année dernière, qui
continue à souiller nos plages, et que vous avez été nombreux à rappeler, tout
d'abord vous, monsieur le rapporteur, mais aussi Mmes Dieulangard et Boyer.
Vous avez souhaité faire des propositions au Gouvernement, et vous savez que
j'y prête la plus grande attention. Monsieur le rapporteur, vous aviez rendu,
en 1994, un rapport d'information sur la sécurité maritime. Vous y faisiez déjà
des recommandations.
Sachez, mesdames, messieurs les sénateurs, que le Gouvernement, qui n'a pas
attendu cette catastrophe pour agir à l'échelon international, afin d'améliorer
les conditions du transport maritime, notamment les conditions de travail et
les qualifications des marins, n'en est que plus déterminé à faire tout ce qui
est possible auprès des différentes instances européennes et internationales,
mais aussi auprès des instances nationales, puisque j'organiserai, le 10
février prochain, une rencontre avec tous les acteurs du transport maritime, en
vue de définir, au moins à l'échelle nationale, une charte de sécurité
maritime. En outre, j'interviens également à l'échelon européen sur ce thème,
et nous devons aussi y sensibiliser l'OMI.
Je crois d'ailleurs utile de rappeler brièvement les propositions que j'ai
faites au nom du Gouvernement et qui s'articulent autour de quatre idées, même
si je ne ferai, dans une certaine mesure, que répéter ce que d'autres ont dit
avant moi.
Les quatre idées en question sont le renforcement de la réglementation, le
renforcement du système de contrôle, la responsabilisation des acteurs du
commerce maritime et, enfin, l'instauration de sanctions plus fortes contre
ceux qui ne respectent pas les règles, avec tout ce que cela peut impliquer sur
le plan de l'activité.
Le renforcement de la réglementation, c'est la suppression rapide des navires
à simple coque dans les eaux européennes. C'est également - et vous le
souligniez déjà dans votre rapport de 1994, monsieur Le Grand - l'amélioration
des conditions de travail et de la formation des marins. A cet égard, Mme
Dieulangard a évoqué la question du droit social applicable aux marins
embarqués sur les navires inscrits au registre des Terres australes et
antarctiques françaises.
Vous savez que j'ai lancé une concertation sur la réforme du pavillon, dont
j'ai confié l'organisation à deux inspecteurs généraux de mon département
ministériel, et que, naturellement, j'attache une grande importance à ce que
cette question soit débattue dans l'optique de cette concertation.
Vous avez également évoqué, madame Dieulangard, la situation des marins
abandonnés. La France joue un rôle actif sur ce sujet au sein de l'OMI. Son
rapport sur ce thème a été unanimement salué et a suscité la création d'un
groupe de travail chargé d'élaborer des règles internationales dans ce
domaine.
Le renforcement du système de contrôle, c'est la mise en place d'un
signalement lors de l'entrée dans les eaux européennes,...
M. Henri de Richemont.
Il existe déjà !
M. Jean-Claude Gayssot,
ministre de l'équipement, des transports et du logement.
... au-delà des
200 milles marins. Monsieur de Richemont, la proposition que je fais s'inscrit
dans le cadre des 200 milles marins. Il y a les eaux territoriales et les eaux
internationales, mais il y a aussi ce que l'on appelle la zone d'exclusivité
économique, c'est-à-dire 200 milles marins. On voit bien, en France, à quoi
cela peut correspondre. Si nous arrivons, dans cette zone-là, à avoir un droit
d'intervention et de regard, outre les avancées que nous avons faites et
proposées avec le système Equasis pour ce qui est de la connaissance en temps
réel de la nature des navires qui circulent sur les mers et sur les océans, on
voit bien l'efficacité que pourrait avoir cet élargissement de notre propre
zone d'intervention. En outre, il s'agit non seulement de valoriser mais aussi
de renforcer considérablement les capacités de contrôle de l'inspection dans ce
domaine. Mais nous en reparlerons, si vous le voulez bien.
Le renforcement du système de contrôle, c'est d'ailleurs aussi, comme Mme
Boyer l'a souligné, un renforcement des contrôles des sociétés de
classification, des inspecteurs de l'Etat du port et du pavillon par la
création d'un système commun.
La responsabilisation, c'est le relèvement des plafonds de responsabilité dans
le cadre des conventions MARPOL, mais c'est également la prise en compte de
l'ensemble des dommages, y compris les dommages causés à l'environnement.
Enfin, je demanderai à nos partenaires européens que soient renforcées les
sanctions pour les navires qui ne respectent pas les réglementations en
vigueur. Je souhaite que l'accès des ports européens soit interdit à ceux qui
ne respectent pas ces réglementations et que soit examinée la possibilité
d'étendre les occasions données aux contrôleurs de bannir un navire.
Pour éviter qu'un tel naufrage ne vienne à nouveau souiller nos côtes, le
Gouvernement mettra tout en oeuvre auprès des institutions compétentes et avec
ses partenaires européens.
J'ai évoqué cette question avec M. Le Grand : je suis d'accord pour que soient
davantage valorisés les rapports parlementaires qui, en général, sont très
argumentés et peuvent constituer de véritables mines d'enseignements et de
propositions. Ces rapports, je le dis franchement, ont été trop souvent assez
peu utilisés par les pouvoirs publics. J'ai lu votre rapport, qui traite du
transport maritime. Vous me l'avez dédicacé, d'une manière un peu partisane,
certes, mais gentille.
(M. le rapporteur sourit.)
Nous sommes les seuls
à nous comprendre, monsieur le rapporteur !
Il me conforte dans ce que je viens de dire sur l'utilisation des rapports des
commissions parlementaires. Cela me conforte aussi dans la nécessité pour vous,
mesdames, messieurs les sénateurs, de ne pas hésiter à voter les dépenses
indispensables au fonctionnement des services lorsque le Gouvernement vous le
propose.
(Applaudissements sur les travées socialistes et sur les travées du
groupe communiste républicain et citoyen.)
Mme Marie-Madeleine Dieulangard.
Tout à fait !
M. Louis Le Pensec.
Très bien !
M. le président.
Nous passons à la discussion des articles.
TITRE Ier
TRANSPORTS MARITIMES
ET ACTIVITÉS NAUTIQUES
Chapitre Ier
Dispositions relatives aux courtiers interprètes
et conducteurs de navires
Article additionnel avant l'article 1er
M. le président.
Par amendement n° 22, MM. Lefebvre, Le Cam, Mme Terrade et les membres du
groupe communiste républicain et citoyen proposent d'insérer, avant l'article
1er, un article additionnel ainsi rédigé :
« Dans la perspective de la présidence du Conseil de l'Union européenne
qu'exercera la France au cours du second semestre 2000, le Gouvernement engage
auprès de ses partenaires, de même qu'au sein de l'Organisation maritime
internationale, les démarches nécessaires au renforcement de la réglementation
maritime, au développement et à l'amélioration des procédures d'inspection et
de contrôle des navires, à la responsabilisation de tous les acteurs du
commerce maritime, y compris les affréteurs, et à la mise en place de sanctions
dissuasives à leur égard en cas d'infraction aux règles de sécurité et aux
normes sociales.
« La France proposera notamment aux Etats membres de l'Union européenne
d'interdire sans délai l'entrée dans leurs ports des navires ne respectant pas
les règles internationales, affrétés de produits polluants ou dangereux. »
La parole est à M. Le Cam.
M. Gérard Le Cam.
Notre amendement vise à indiquer la forte volonté de la France de militer en
faveur d'un renforcement de la réglementation maritime et de se donner les
moyens de la faire appliquer ; les récents événements en montrent toute
l'actualité et la nécessité. Il s'agit là d'un engagement du ministre des
transports. En adoptant cet amendement, notre assemblée affirmera son soutien à
cette démarche.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Jean-François Le Grand,
rapporteur de la commission des affaires économiques et du Plan.
J'exprimerai l'avis de la commission en deux temps.
Le premier concerne la recevabilité de cet amendement. Il ne s'agit pas
véritablement d'une proposition normative. Il s'agit plutôt d'une injonction au
Gouvernement à agir dans une certaine direction. Aussi, la commission émet-elle
un avis défavorable, précisément parce que l'objet de cette disposition n'est
pas normatif.
S'agissant du second temps, permettez-moi de revenir quelques instants sur le
fond de cet amendement. Je souhaiterais dire combien l'ensemble du Sénat
partage le souci qui a été exprimé par M. Le Cam et ses collègues du groupe
communiste républicain et citoyen. Cela a été largement dit ce matin au cours
de la discussion générale, notamment par votre rapporteur. Cela a été
excellemment rappelé voilà un instant par vous-même, monsieur le ministre. Je
me réjouis de voir dans quelle disposition d'esprit vous comptez aborder la
présidence française de l'Union européenne au second semestre et le problème
particulier de la sécurité maritime.
J'ai bien noté que vous aviez lu le rapport que j'ai eu l'honneur de
présenter au Sénat, au nom de la commission des affaires économiques et du
Plan, et dont je vous avais dédicacé un exemplaire. Je me réjouis de constater
que vous vous soyez sans doute inspiré de cette dédicace, dont je ne dévoilerai
pas la teneur. Je ne reviendrai pas dans le détail sur ce que vous avez annoncé
tout à l'heure à la tribune. Je constaterai simplement que vous avez repris,
pour une grande part, les mesures que nous préconisions.
Je les rappellerai très brièvement. Neuf orientations étaient proposées. Il
s'agissait de mesures relatives à la prévention de l'accident, à la réparation
des dommages et à la répression des infractions, de mesures à court terme, à
moyen terme et à long terme. Une troisième catégorie concernait les
dispositions d'ordre national, européen et international. J'avais d'ailleurs eu
l'occasion, à deux reprises, de siéger au sein de l'Organisation maritime
internationale et de présenter un certain nombre de recommandations. L'une de
celles-ci avait été retenue, je m'en étais réjoui, mais c'était certainement la
moins douloureuse ou la moins difficile à mettre en oeuvre.
J'ai noté votre observation sur la zone d'exclusivité économique. Si nous
pouvions effectivement emprunter cette direction et aller jusque-là, nous
disposerions de moyens d'intervention plus importants et certainement beaucoup
plus efficaces.
Nous avions aussi évoqué la nécessité d'intervenir dans le contrôle des
navires. A l'époque de la présentation du rapport - c'était votre prédécesseur
qui était ministre des transports - il y avait déjà eu une augmentation du
nombre des inspecteurs, qui, si mes souvenirs sont exacts, était passé de
soixante-dix à cent. Vous proposez un accroissement important de ce nombre.
C'est bien d'augmenter le nombre d'inspecteurs, mais encore faut-il leur donner
les moyens d'agir, et donc d'inspecter un certain nombre de navires.
Ce matin, notre collègue Henri de Richemont a fait part de son souhait, qui
est largement partagé, de voir un grand nombre de navires inspectés pour une
grande part d'eux-mêmes, afin que les inspections ne portent pas seulement sur
quelques points particuliers et que l'on puisse retenir à quai des bateaux sous
normes.
En 1994, nous avions dénoncé ce que l'on avait appelé « les bateaux de la
honte », en raison du risque qu'ils faisaient courir à l'économie du littoral,
à l'écosystème marin et surtout - on aurait dû mettre ce risque en premier - à
l'équipage. Dans certains équipages, tous les marins ne parlaient pas la même
langue et n'étaient pas soumis aux mêmes normes sociales. Des équipages étaient
de véritables lieux de servage, pour appeler les choses par leur nom. Aussi,
chaque fois qu'il y aura une avancée à cet égard, on ne pourra que s'en
réjouir.
J'ai profité de l'examen de l'amendement présenté par M. Le Cam pour élargir
le débat et revenir sur ce qui a été dit ce matin. Je n'entrerai pas à nouveau
dans le détail des dispositions, mais je vous remercie, monsieur le ministre,
d'avoir apporté un début de solution à une difficulté qui est notoire.
Parmi le propositions qui avaient été faites, figurait également le souhait de
retenir à quai les bateaux sous normes, avec la possibilité de les mettre en
vente lorsque l'armateur disparaissait. Cela était peut-être de nature à mettre
un terme à des pratiques qui ne sont pas des pratiques commerciales. A
l'époque, j'avais ajouté, en tant que rapporteur, le souhait que tous les
acteurs des différents segments du transport maritime soient coresponsabilisés
lorsqu'il y a difficulté ou accident, afin d'avoir une véritable chaîne - dans
le transport maritime, elle existe - dans le transport lui-même, une véritable
chaîne de solidarité ou de responsabilité.
Cela posait d'ailleurs, à l'époque, le problème du connaissement des
cargaisons, problème qui se pose encore aujourd'hui. Dans les rails, ce que
l'on appelle les dispositifs de séparation de trafic, les DST, qu'il s'agisse
du rail d'Ouessant ou du rail des Casquets au large de la presqu'île du
Cotentin, certains commandants de navire ignorent le connaissement de la
cargaison, la nature des matières transportées. Parfois, on se retrouve, avec
des conteneurs de pesticides sur la côte, alors que, aux termes de la
déclaration, la cargaison était d'une autre nature. Il faut mettre un terme à
ces pratiques illicites et dangereuses. Elles ne sont pas conformes à l'idée
que l'on se fait du droit international maritime.
M. François Gerbaud.
Très bien !
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Claude Gayssot,
ministre de l'équipement, des transports et du logement.
Monsieur le
rapporteur, vous venez de dire beaucoup de choses importantes et intéressantes.
Je vous livrerai simplement une information : on dénombre actuellement quelque
soixante-dix contrôleurs et j'ai proposé que ce nombre soit doublé d'ici à deux
ans, pour renforcer les possibilités de contrôle.
Monsieur Le Cam, je vous invite à retirer cet amendement, à l'esprit duquel
j'adhère cependant tout à fait ; comme je l'ai laissé entendre dans mon
intervention - et je veux qu'il n'y ait aucun doute de votre part quant à mes
intentions ou à la position du Gouvernement - je compte mettre à profit la
présidence française de l'Union européenne, à partir du 1er juillet 2000, soit
dans cinq mois, pour faire avancer ces dossiers et obtenir des décisions
concrètes.
Mais je compte également agir dès le premier semestre de cette année. Je
discutais encore, la semaine dernière, avec Mme Loyola de Palacio afin
d'obtenir que la communication de la Commission soit à la hauteur de ce que les
victimes de ces souillures, de ces catastrophes tout à fait insupportables sont
en droit d'attendre. Et Mme Loyola de Palacio m'a paru tout à fait prête à agir
dans ce sens. Par conséquent, les dispositions proposées dans l'amendement n°
22 étant prises en compte dans notre démarche, il n'est pas utile de les faire
figurer dans la loi.
Aussi, monsieur le sénateur, comme vous ne doutez sans doute pas de la volonté
du Gouvernement, en particulier de la mienne, de défendre vos positions auprès
des instances européennes, je vous invite à retirer votre amendement.
M. le président.
Monsieur Le Cam, l'amendement n° 22 est-il maintenu ?
M. Gérard Le Cam.
Non, je le retire.
M. le président.
L'amendement n° 22 est retiré.
Article 1er
M. le président.
« Art. 1er. - L'article 80 du code de commerce est remplacé par les
dispositions suivantes :
«
Art. 80.
- Le courtage d'affrètement, la constatation du cours du
fret ou du nolis, les formalités liées à la conduite en douane, la traduction
des déclarations, des chartes-parties, des connaissements, des contrats et de
tous actes de commerce, lorsqu'ils concernent les navires, sont effectués
librement par l'armateur ou son représentant. »
Par amendement n° 19, M. de Richemont propose de rédiger comme suit le texte
présenté par cet article pour l'article 80 du code de commerce :
«
Art. 80.
- La conduite en douane des navires est effectuée par
l'armateur ou son représentant. »
La parole est à M. de Richemont.
M. Henri de Richemont.
Cet amendement vise à réécrire le texte présenté par l'article 1er pour
l'article 80 du code de commerce.
En effet, en évoquant le courtage d'affrètement, la constatation du cours du
fret ou du nolis, la traduction des chartes-parties, des connaissements et de
tous actes de commerce, lorsqu'ils concernent les navires, le projet de loi se
réfère à un état de choses très largement dépassé.
Cet article reprend, en substance, les dispositions de l'ordonnance de la
marine de Colbert de 1681. Plus précisément, il synthétise les dispositions des
articles 1er à 3 du titre VII du livre Ier de l'ordonnance précitée.
Monsieur le ministre, je suis heureux que vous considériez Colbert et le
siècle de Louis XIV comme modernistes, et que les dispositions prévues à cette
époque aient encore, à vos yeux, leur importance aujourd'hui.
Nous estimons que ce qui était vrai voilà trois cents ans ne l'est plus
aujourd'hui. Plus personne ne conteste que le courtage d'affrètement ou la
traduction des chartes-parties soient des activités libres comme toutes les
activités commerciales ou intellectuelles. Quant à la fixation des cours de
fret, elle n'existe plus depuis bien longtemps. Enfin, plus personne ne sait ce
qu'est le nolis.
Je vous invite donc, mes chers collègues, à adopter mon amendement afin de
simplifier ce texte en vue de le rendre plus compréhensible et de l'adapter aux
besoins actuels.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Jean-François Le Grand,
rapporteur.
Je ne vais pas me lancer dans un débat sémantique, notamment
avec mon collègue M. de Richemont, qui est un spécialiste du droit maritime.
J'ai effectué des recherches, ce matin, pour savoir ce qu'était le nolis :
c'est, en fait, ce que les vols charters sont aux vols réguliers en matière de
transport aérien. Il s'agit donc d'un transport de fret à moindre coût, mais
avec des délais d'acheminement plus longs.
Faut-il supprimer le nolis sous prétexte qu'il s'agit d'une réminiscence de
Colbert ou le garder parce qu'il correspond effectivement à une part d'activité
du transport maritime ? La commission souhaite connaître l'avis du Gouvernement
sur ce point, et s'en remet à la sagesse du Sénat.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Claude Gayssot,
ministre de l'équipement, des transports et du logement.
Monsieur de
Richemont, vous avez évoqué la nécessité de simplifier l'article 80 du code de
commerce afin de le rendre plus compréhensible. Mais l'amendement n° 19 vise à
réduire la portée de la fin du monopole. Or, le monopole dont disposent
actuellement les courtiers interprètes concerne plusieurs matières, et pas
uniquement la conduite en douane.
Pour être en conformité avec nos engagements européens - mais peut-être
n'est-ce pas ce que vous souhaitez -, l'article 80 du code de commerce doit
être rédigé comme le propose le Gouvernement.
Je comprends le souci que vous exprimez, monsieur le sénateur, mais vous
conviendrez que je ne puisse émettre qu'un avis défavorable sur cet
amendement.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 19.
M. Henri de Richemont.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. de Richemont.
M. Henri de Richemont.
Le monopole repose aujourd'hui sur ce que nous voulons supprimer, mais pas sur
ce qui a été libéralisé depuis longtemps et sur ce qui figurait dans
l'ordonnance de Colbert de 1681. Aujourd'hui, cette dernière est complètement
obsolète. Mais si vous voulez maintenir le texte de Colbert en pensant qu'il
est encore actuel, je ne puis que m'en féliciter pour Colbert et pour ladite
ordonnance !
(Sourires.)
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 19, repoussé par le Gouvernement et pour
lequel la commission s'en remet à la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 1er, ainsi modifié.
(L'article 1er est adopté.)
Article 2
M. le président.
« Art. 2. _ Les titulaires d'office de courtiers interprètes et conducteurs de
navires sont indemnisés du fait de la perte du droit qui leur a été reconnu à
l'article 91 de la loi du 28 avril 1816 sur les finances de présenter un
successeur à l'agrément du ministre chargé de la marine marchande.
« Lorsqu'ils exercent les activités mentionnées à l'article 80 du code de
commerce, les courtiers interprètes et conducteurs de navires conservent leur
qualité de commerçant. »
Par amendement n° 2, M. Le Grand, au nom de la commission, propose de
compléter
in fine
le premier alinéa de cet article par les mots : « et
de la suppression du monopole qui leur était conféré dans ce domaine, jusqu'à
l'entrée en vigueur de la présente loi. »
La parole est à M. le rapporteur.
M. Jean-François Le Grand,
rapporteur.
Cet amendement vise le calcul de l'indemnisation qui sera
versée aux commissaires de port après la suppression du monopole du droit de
présentation de leur charge.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Claude Gayssot,
ministre de l'équipement, des transports et du logement.
J'ai lu très
attentivement cet amendement, et croyez bien que tous les mots de l'avis que je
vais donner, au nom du Gouvernement, sont bien pesés.
Cet amendement reprend un amendement équivalent proposé par le Sénat pour les
commissaires-priseurs visant à inclure dans l'indemnisation la suppression du
monopole conféré aux courtiers.
Le Gouvernement est défavorable à cet amendement pour les mêmes raisons que
celles qu'il avait opposées à l'encontre des amendements des sénateurs, lors du
débat sur les commissaires-priseurs.
Le droit de présentation comprend deux éléments : tout d'abord, le titre et la
fonction proprement dite, qui est insaisissable et intransmissible ; ensuite,
la « finance », qui correspond à la valeur vénale attachée à la présentation,
par le titulaire de l'office, de son successeur à l'agrément de l'autorité
publique.
Le Gouvernement considère que l'atteinte à la valeur pécuniaire du droit de
présentation ne constitue pas une expropriation au sens de l'article XVII de la
Déclaration des droits de l'homme et du citoyen puisque le droit de
présentation n'est pas un droit de propriété, son titulaire n'en ayant pas la
libre disposition. Ainsi, ce n'est pas la perte en elle-même du droit de
présentation qui doit être indemnisée.
Par ailleurs, les courtiers ne perdent pas leur faculté d'exercer leur
profession ; ils pourront continuer à exercer la même activité, même si c'est
dans des conditions différentes.
Ainsi, ce n'est pas non plus la perte du monopole qui doit être indemnisée
puisque celle-ci ne se traduit pas par la perte du droit d'exercer.
En revanche, la suppression du monopole met en cause le principe d'égalité
devant les charges publiques, comparativement aux prédécesseurs auprès de qui
les actuels courtiers ont acquis le droit de présenter leur futur
cessionnaire.
Par conséquent, seule la perte de valeur occasionnée par la suppression du
droit de présentation doit être indemnisée.
C'est pourquoi le Gouvernement émet un avis défavorable sur l'amendement n°
2.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 2, repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 2, ainsi modifié.
(L'article 2 est adopté.)
Article 3
M. le président.
« Art. 3. _ Les demandes d'indemnisation sont portées par chaque intéressé
devant une commission nationale présidée par un magistrat de la Cour des
comptes. La composition et le fonctionnement de cette commission sont fixés par
décret en Conseil d'Etat. A peine de forclusion, la demande d'indemnisation
doit être présentée devant la commission au plus tard dans les deux ans suivant
la date de publication du décret susmentionné.
« La commission évalue le montant de l'indemnisation conformément aux règles
prévues à l'article 4 avec le concours éventuel des experts de son choix. Elle
peut exiger du demandeur toute information nécessaire à son appréciation. En
raison de leur mission, les membres de la commission et les experts sont soumis
aux obligations prévues à l'article 226-13 du code pénal. Les décisions de la
commission peuvent faire l'objet d'un recours de pleine juridiction devant le
Conseil d'Etat. »
Je suis saisi de deux amendements, déposés par M. Le Grand, au nom de la
commission.
L'amendement n° 3 tend à rédiger comme suit le premier alinéa de cet article
:
« Les demandes d'indemnisation sont portées devant une commission nationale
présidée par un magistrat de l'ordre judiciaire et comprenant, en nombre égal,
d'une part, des représentants des courtiers interprètes et conducteurs de
navire et, d'autre part, des personnes qualifiées désignées par le garde des
sceaux, ministre de la justice. Des suppléants sont désignés en nombre égal et
dans les mêmes formes. Les modalités de constitution et de fonctionnement de la
commission sont fixées par décret en Conseil d'Etat. »
L'amendement n° 4 vise à rédiger comme suit la dernière phrase du second
alinéa de l'article 3 :
« Des décisions de la commission peuvent faire l'objet d'un recours devant la
cour d'appel de Paris. »
La parole est à M. le rapporteur, pour défendre ces deux amendements.
M. Jean-François Le Grand,
rapporteur.
Je ne reviendrai pas sur ce qui vient d'être dit à propos de
l'amendement n° 2, mais,
de facto
sinon
de jure,
le Gouvernement
reconnaît la nécessité d'une indemnisation des courtiers maritimes, lesquels
supportent une perte. Aussi, même si la formulation n'est pas tout à fait la
même, nous retrouvons-nous sur le fond.
Dans le droit-fil des dispositions proposées par la commission pour
l'amendement n° 2, il convient, d'une part, d'instituer une commission
nationale mixte pour instruire les demandes d'indemnisation des courtiers et,
d'autre part, de faire en sorte que cette commission, qui serait paritaire,
soit présidée par un magistrat de l'ordre judiciaire, ce qui permettrait de
disposer d'un avis tout à fait objectif quant à la nature de
l'indemnisation.
La commission n'a pas fait preuve de beaucoup d'originalité dans cette
affaire, puisqu'elle s'est inspirée de ce que le Sénat a voté concernant les
commissaires-priseurs. Mais nous avons pensé que ce qui valait pour les uns
valait pour les autres, et que le système adopté par le Sénat était bon.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Claude Gayssot,
ministre de l'équipement, des transports et du logement.
Le fondement
juridique de l'indemnisation pour la fin du droit de présentation se trouve
dans l'atteinte au principe d'égalité devant les charges publiques, lequel
découle de l'article 13 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen
et a été constamment réaffirmé par le Conseil constitutionnel.
C'est pourquoi la commission instaurée à l'article 3 est une commission non
pas juridictionnelle mais bien administrative, qu'il n'y a donc pas lieu de
faire présider par un magistrat de l'ordre judiciaire.
S'agissant de la composition de la commission, le Gouvernement s'en tient au
décret en Conseil d'Etat, puisque les matières évoquées entrent pleinement dans
les attributions du pouvoir réglementaire.
C'est donc un avis défavorable que j'émets, au nom du Gouvernement, sur ces
deux amendements.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 3, repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 4, repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 3, modifié.
(L'article 3 est adopté.)
Article 4
M. le président.
« Art. 4. _ I. _ La valeur des offices, limitée aux activités faisant l'objet
du privilège supprimé par la présente loi, est calculée :
« _ en prenant pour base la somme de la recette nette moyenne au cours des
exercices 1992 à 1996 et de trois fois le solde moyen d'exploitation de
l'office au cours des mêmes exercices ;
« _ en affectant cette somme d'un coefficient de 0,5 pour lesdits offices ;
« _ en multipliant le total ainsi obtenu par le rapport du chiffre d'affaires
moyen des exercices 1992 à 1996 de l'office correspondant aux activités faisant
l'objet du privilège sur le chiffre d'affaires global moyen des exercices 1992
à 1996 de l'office.
« La recette nette est égale à la recette encaissée par l'office, retenue pour
le calcul de l'imposition des bénéfices, diminuée des débours payés pour le
compte des clients et des honoraires rétrocédés.
« Le solde d'exploitation est égal à la recette nette augmentée des frais
financiers et des pertes diverses et diminuée du montant des produits
financiers, des gains divers et de l'ensemble des dépenses nécessitées pour
l'exercice de la profession, telles que retenues pour le calcul de l'imposition
des bénéfices en application des articles 36 à 39 du code général des
impôts.
« Les données utilisées sont celles qui figurent sur la déclaration fiscale
annuelle et dans la comptabilité de l'office.
« II. _ Le montant de l'indemnité afférente à la perte du droit de
présentation est fixé à 65 % de la valeur déterminée au I ci-dessus.
« III. _ Cette indemnité est versée aux courtiers interprètes et conducteurs
de navires sous la forme d'un seul versement dans les douze mois suivant le
dépôt de la demande. »
Par amendement n° 17, Mme Heinis, M. Revet et les membres du groupe des
Républicains et Indépendants proposent de rédiger comme suit les cinquième et
sixième alinéas du I de cet article :
« La recette annuelle est égale aux produits d'exploitation encaissés par
l'office retenus pour le calcul de l'imposition des bénéfices.
« Le solde d'exploitation est égal au résultat d'exploitation majoré des
dotations aux amortissements et provisions et des autres charges et diminué des
autres produits. »
La parole est à Mme Heinis.
Mme Anne Heinis.
Cet amendement, purement technique, est relatif à des déclarations
fiscales.
En effet, l'article 4, sans doute adapté à l'utilisation de l'imprimé fiscal
2035 utilisé par les professions libérales relevant des bénéfices non
commerciaux, devient illisible pour les courtiers maritimes qui relèvent des
bénéfices industriels et commerciaux pour lesquels les déclarations sont faites
sur des imprimés 2052 ou 2033 relevant d'une logique différente.
Sa lecture en devient dès lors incompréhensible puisqu'il ne fait pas
référence à des notions existantes, sauf à définir la recette annuelle comme
étant la recette égale aux produits d'exploitation encaissés par l'office
retenus pour le calcul de l'imposition sur les bénéfices, et le solde
d'exploitation comme étant égal au résultat d'exploitation majoré des dotations
aux amortissements et provisions et des autres charges, et diminué des autres
produits.
Pour rendre ce texte conforme aux modèles de déclarations existantes, et donc
applicable, il convient del'amender.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Jean-François Le Grand,
rapporteur.
Je ne veux pas entrer dans un débat qui relève de la haute
technique fiscale et je me contenterai de dire que la commission a réservé un
avis favorable à cet amendement, sous réserve de la recevabilité des
dispositions qu'il contient.
Dans ces conditions, la commission souhaiterait connaître l'avis du
Gouvernement.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Claude Gayssot,
ministre de l'équipement, des transports et du logement.
Contrairement à
ce que dit Mme Heinis, il ne s'agit pas d'un amendement purement technique :
s'il aligne les données utilisées sur les chiffres fournis dans les
déclarations fiscales des courtiers qui relèvent du régime d'imposition sur les
bénéfices industriels et commerciaux, il ne reprend pas les principes de calcul
retenus dans le cadre du projet de loi et il aurait d'importantes répercussions
budgétaires.
Par ailleurs, l'article 4 prévoit que les chiffres à utiliser sont ceux « qui
figurent sur la déclaration fiscale et dans la comptabilité de l'office ». Ces
derniers permettront aux offices de répondre avec pertinence aux règles fixées
!
Le Gouvernement ne peut être que défavorable à un amendement qui pèserait sur
le budget de l'Etat et, en conséquence, il invoque l'article 40 de la
Constitution.
M. le président.
Monsieur Braun, l'article 40 de la Constitution est-il applicable ?
M. Gérard Braun,
au nom de la commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes
économiques de la nation.
Il l'est, monsieur le président.
M. le président.
En conséquence, je suis au regret de devoir dire à Mme Heinis que l'amendement
n° 17 n'est pas recevable.
Par amendement n° 5, M. Le Grand, au nom de la commission, propose, dans le
III de l'article 4, de remplacer les mots : « douze mois » par les mots : « six
mois ».
La parole est à M. le rapporteur.
M. Jean-François Le Grand,
rapporteur.
Il s'agit simplement de raccourcir le délai prévu pour le
versement de l'indemnité aux courtiers maritimes, en le ramenant de douze mois
à six mois.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Claude Gayssot,
ministre de l'équipement, des transports et du logement.
Le Gouvernement
est favorable à cet amendement.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 5, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 4, ainsi modifié.
(L'article 4 est adopté.)
Article additionnel après l'article 4
M. le président.
Par amendement n° 20, M. de Richemont propose d'insérer, après l'article 4, un
article additionnel ainsi rédigé :
« Dans un délai de quatre mois après la promulgation de la présente loi, un
expert indépendant et désigné par la commission nationale évalue, dans un
rapport, la situation économique de la profession de courtier maritime et
réévalue, si cela s'avère nécessaire, le mode de calcul et le montant de
l'indemnité qui sont prévus pour cette profession dans la présente loi. »
La parole est à M. de Richemont.
M. Henri de Richemont.
Dans le contexte concurrentiel actuel, il est important de rappeler que la
disparition du privilège des courtiers maritimes entraînera celle du chiffre
d'affaires correspondant - soit un montant évalué entre 70 % et 100 % des
ressources des entreprises concernées - sans oublier que les exploitants
individuels se retrouveront sans emploi, sans pouvoir recourir à l'assurance
chômage.
Ainsi, sans préjuger le mode de calcul prévu par le présent projet de loi -
et, il faut le souligner, largement amélioré par notre excellent rapporteur,
notre collègue Jean-François Le Grand - il apparaît plus judicieux et plus sage
vis-à-vis des acteurs concernés de pouvoir évaluer d'une manière totalement
objective et transparente la situation économique de la profession de courtier
maritime.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Jean-François Le Grand.
rapporteur.
La commission est tout à fait favorable à cet amendement,
sous réserve d'une modification rédactionnelle. Ainsi, accepteriez-vous,
monsieur de Richemont, de rédiger ainsi le début de l'amendement n° 20 : « Dans
un délai de quatre mois après l'expiration du délai prévu à l'article 5
ter
, un expert... » ? Cette disposition serait alors compatible avec
celles que nous avons déjà adoptées.
M. le président.
Monsieur de Richemont, acceptez-vous cette proposition ?
M. Henri de Richemont.
Oui, monsieur le président.
M. le président.
Je suis donc saisi d'un amendement n° 20 rectifié, présenté par M. de
Richemont et tendant à insérer, après l'article 4, un article additionnel ainsi
rédigé :
« Dans un délai de quatre mois après l'expiration du délai prévu à l'article 5
ter
, un expert indépendant et désigné par la commission nationale
évalue, dans un rapport, la situation économique de la profession de courtier
maritime et réévalue, si cela s'avère nécessaire, le mode de calcul et le
montant de l'indemnité qui sont prévus pour cette profession dans la présente
loi. »
Quel est l'avis du Gouvernement sur cet amendement n° 20 rectifié ?
M. Jean-Claude Gayssot,
ministre de l'équipement, des transports et du logement.
Cet amendement
vise à mettre en place une mission d'expertise pour examiner la situation
économique de la profession de courtier dans un délai de quatre mois après la
promulgation de la loi. Or le présent projet prévoit, dans son article 3, la
mise en place d'une commission chargée de déterminer la juste indemnisation des
courtiers au regard du préjudice qu'ils auront subi du fait de la perte du
monopole de présentation dont ils disposaient.
Dans ces conditions, une mission d'expertise n'a pas d'objet, même si je
reconnais que le problème existe. Par conséquent, nous examinerons avec la plus
grande attention la situation économique des courtiers dans les mois qui
suivront la promulgation de la loi, mais je suis défavorable, en attendant, à
cet amendement.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 20 rectifié, accepté par la commission et
repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 4.
Article 5
M. le président.
« Art. 5. _ Les conditions dans lesquelles les courtiers interprètes et
conducteurs de navires peuvent, sur leur demande, accéder aux professions de
greffier de tribunal de commerce, d'huissier de justice ou de mandataire
judiciaire à la liquidation des entreprises sont fixées par décret en Conseil
d'Etat. Leur demande doit être présentée au plus tard dans les trois ans
suivant la date de publication du décret susmentionné. »
Par amendement n° 6, M. Le Grand, au nom de la commission, propose de rédiger
comme suit la première phrase de cet article :
« Les conditions dans lesquelles les courtiers interprètes et conducteurs de
navires peuvent, sur leur demande, accéder aux professions de greffier de
tribunal de commerce, d'huissier de justice, de mandataire judiciaire à la
liquidation des entreprises, de commissionnaire de transport ou de
commissaire-priseur, notamment en ce qui concerne les dispenses totales ou
partielles de diplômes et de formation professionnelle, sont fixées par décret
en Conseil d'Etat. »
La parole est à M. le rapporteur.
M. Jean-François Le Grand,
rapporteur.
L'article 5 ouvre aux commissionnaires maritimes le droit de
se reconvertir, le droit de présentation de la charge leur ayant été retiré.
Il est donc nécessaire de prévoir des compensations, et le projet de loi en
contient un certain nombre. Toutefois, comme nous l'avons d'ailleurs fait pour
les commissaires-priseurs, nous proposons au Sénat d'élargir le champ des
activités potentielles des courtiers interprètes et conducteurs de navire et de
leur ouvrir la possibilité de devenir commissaires de transports ou
commissaires-priseurs avec, notamment, dispense totale ou partielle, par décret
en Conseil d'Etat, de diplôme et de formation professionnelle.
Cette disposition relève à la fois de la justice et du bon sens.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Claude Gayssot,
ministre de l'équipement, des transports et du logement.
La charge de
commissaire-priseur devrait évoluer sensiblement dans le cadre du projet de loi
transposant les dispositions communautaires concernant cette profession.
Les charges d'officier ministériel que les commissaires-priseurs continueront
à exercer sur les ventes judiciaires sont fort différentes de celles des
courtiers interprètes. Ceux-ci pourront par ailleurs toujours procéder à des
ventes publiques.
Le Gouvernement pense qu'il n'est pas souhaitable d'ouvrir aux courtiers la
possibilité d'accéder à la profession de commissaire-priseur alors que celle-ci
va être en pleine restructuration.
De même, je précise qu'un décret de 1999 fait évoluer la profession de
commissionnaire de transport. Il ne semble donc pas opportun d'ouvrir
aujourd'hui cette profession aux courtiers interprètes dans d'autres conditions
que celles qui sont prévues par la réglementation en vigueur.
C'est pourquoi le Gouvernement est défavorable à cet amendement.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 6, repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 5, ainsi modifié.
(L'article 5 est adopté.)
Articles additionnels après l'article 5
M. le président.
Par amendement n° 7, M. Le Grand, au nom de la commission, propose d'insérer,
après l'article 5, un article additionnel ainsi rédigé :
« I. - Les indemnités versées aux courtiers interprètes et conducteurs de
navires, en application de la présente loi, sont soumises à l'impôt au taux
prévu au I de l'article 39
quindecies
du code général des impôts sous
réserve des dispositions des II et III ci-dessous.
« II. - L'impôt n'est dû que pour la part de l'indemnité non affectée au
remboursement de la dette contractée pour l'acquisition de l'office.
« III. - En cas d'affectation de la totalité de l'indemnité à la souscription
de parts ou d'actions d'une société dans laquelle le courtier interprète et
conducteur de navires exerce son activité principale, l'imposition due en
application du I fait l'objet d'un report jusqu'à la date de la cession des
titres acquis au moyen de l'indemnité.
« IV. - Les pertes de recettes résultant des II et III sont compensées par un
relèvement, à due concurence, des droits prévus aux articles 575 et 575 A du
code général des impôts. »
La parole est à M. le rapporteur.
M. Jean-François Le Grand,
rapporteur.
Nous proposons un certain nombre de dispositions techniques
destinées à transposer le traitement fiscal particulier souhaité par le Sénat
pour les commissaires-priseurs.
Lorsque l'indemnisation est réaffectée par le courtier dans une action ou dans
une activité de reconversion, il apparaît logique de prévoir un report
d'imposition.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Claude Gayssot,
ministre de l'équipement, des transports et du logement.
Le Gouvernement
demande le retrait de cet amendement. En effet, ses deux premiers paragraphes,
qui ont trait au régime fiscal de l'indemnité, sont inutiles dès lors qu'en
application des règles fiscales actuelles l'indemnité est imposée au taux
réduit des plus-values à long terme non pour son montant total mais seulement
sur sa fraction excédant le prix d'acquisition du droit de présentation.
Dans ces conditions, la proposition concernant l'exonération de la fraction de
l'indemnité affectée au remboursement de la dette contractée pour l'acquisition
de l'office serait pénalisante par rapport aux règles en vigueur puisque, comme
je viens de l'indiquer, c'est la totalité du prix d'acquisition de l'office qui
viendra en diminution de l'indemnité pour le calcul de la plus ou moins-value
réalisée.
Quant au report que vous souhaitez mettre en place, monsieur le rapporteur, en
cas de remploi de l'indemnité dans la souscription de titres de sociétés dans
lesquelles le courtier interprète exerce son activité, il conduirait à
réintroduire un régime d'exonération sous condition de remploi qui, s'il a
existé jusqu'en 1965, a été supprimé en raison des graves inconvénients qu'il
comportait.
Une telle mesure, qui ne pourrait bien évidemment pas être limitée au cas
particulier des courtiers interprètes et conducteurs de navires, aurait dès
lors un coût budgétaire très important.
Compte tenu de ces explications, je vous demande de bien vouloir retirer cet
amendement.
M. Jean-François Le Grand,
rapporteur.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur.
M. Jean-François Le Grand,
rapporteur.
Avec tout le regret que je peux y mettre, notamment dans
l'intonation, je maintiens cet amendement.
Certes, ces dispositions ont un coût pour l'Etat, mais il faut se mettre à la
place des personnes concernées. J'ai presque envie de vous dire, monsieur le
ministre, qu'il faut appliquer ici aussi le principe de précaution : lorsque
j'ai fait mes étude de physiologie, on m'a dit qu'il fallait avant tout ne pas
nuire. Essayons d'appliquer ce principe et efforçons-nous de ne pas nuire à
ceux qui seront déjà pénalisés. Nous verrons bien après !
M. Jean-Claude Gayssot,
ministre de l'équipement, des transports et du logement.
Je demande la
parole.
M. le président.
La parole est à M. le ministre.
M. Jean-Claude Gayssot,
ministre de l'équipement, des transports et du logement.
J'ai envie de
vous répondre, monsieur le rapporteur, que je demande l'application du principe
contenu dans l'article 40 de la Constitution.
M. le président.
L'article 40 est-il applicable, monsieur Braun ?
M. Gérard Braun,
au nom de la commission des finances.
Je suis au regret de dire à M. le
ministre que l'article 40 n'est pas applicable.
M. Jean-Claude Gayssot,
ministre de l'équipement, des transports et du logement.
Dans ces
conditions, le Gouvernement est défavorable à cet amendement.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 7, repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 5.
Je suis saisi de deux amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion
commune.
Par amendement n° 18, Mme Heinis, M. Revet et les membres du groupe des
Républicains et Indépendants proposent d'insérer, après l'article 5, un article
additionnel ainsi rédigé :
« Pendant un délai de trois ans suivant la promulgation de la présente loi,
les courtiers interprètes et conducteurs de navires conserveront le privilège
institué par l'article 80 du code du commerce dans sa rédaction antérieure à la
présente loi, en étant cependant libérés des contraintes stipulées par
l'article 85 du même code. »
Cet amendement est assorti d'un sous-amendement n° 28, présenté par le
Gouvernement, et visant, dans le texte proposé par l'amendement n° 18, à
remplacer les mots : « trois ans » par les mots : « six mois ».
Par amendement n° 21, M. Richemont propose d'insérer, après l'article 5, un
article additionnel ainsi rédigé :
« Les dispositions relatives aux courtiers interprètes et conducteurs de
navires ne s'appliquent que dans un délai de trois ans après la promulgation de
la présente loi. Pendant ce délai transitoire, ces professions conserveront
leur statut institué par l'article 80 du code de commerce dans sa rédaction
antérieure à la présente loi mais seront libérées des contraintes inscrites
dans l'article 85 du même code. »
La parole est à Mme Heinis, pour défendre l'amendement n° 18.
Mme Anne Heinis.
Il est indispensable de prévoir au profit des courtiers maritimes, comme je
l'ai évoqué dans la discussion générale, une période transitoire d'au moins
trois ans pendant laquelle ils conserveront leur privilège institué par
l'article 80 du code de commerce, tout en étant exonérés des contraintes
d'activité de l'article 85 du même code.
Cette période transitoire, conforme au droit communautaire, est nécessaire aux
courtiers pour assurer une mutation de leur entreprise et résister à la
concurrence.
Celle-ci leur a été promise depuis des années par l'Etat français et elle est
implicitement contenue dans le règlement communautaire n° 29/13/92 du 12
octobre 1992.
M. le président.
La parole est à M. le ministre, pour défendre le sous-amendement n° 28.
M. Jean-Claude Gayssot,
ministre de l'équipement, des transports et du logement.
Le Gouvernement
considère qu'une période transitoire trop longue ne serait conforme ni à nos
engagements avec la profession ni aux engagements de la France au plan
communautaire.
Je propose donc de ramener à six mois le délai proposé par les auteurs de
l'amendement n° 18.
M. le président.
La parole est à M. de Richemont, pour défendre l'amendement n° 21.
M. Henri de Richemont.
Cet amendement est similaire à celui qu'a défendu Mme Heinis, même s'il est un
peu plus complet.
Cela étant, monsieur le ministre, je ne suis pas du tout d'accord avec vous :
je ne vois pas en quoi un délai de trois ans serait contraire au droit
communautaire.
Mais surtout, octroyer un délai de trois ans serait une façon de rendre
hommage aux courtiers maritimes, qui, depuis le naufrage de l'
Erika
, ont
joué un rôle déterminant d'interface entre les communes, les victimes, le FIPOL
et les armateurs. Sans eux, monsieur le ministre, il aurait été impossible de
mettre en place aussi vite la commission d'indemnisation à Lorient.
A l'heure où ils vont perdre leur monopole, où certains d'entre eux vont
disparaître, accorder à la profession cette période transitoire pour lui
permettre de s'adapter serait lui témoigner la reconnaissance de la nation pour
son action efficace, dans des circonstances difficiles, face à une situation
tout à fait dramatique.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission sur l'amendement n° 18, le sous-amendement n°
28 et l'amendement n° 21 ?
M. Jean-François Le Grand,
rapporteur.
Je ferai d'abord remarquer à M. le ministre que le délai de
transition de trois ans avait notamment été envisagé sur la production d'un
rapport de Mme Simon-Rovetto remis à son prédécesseur. Ce délai de transition
n'a pas été mis en oeuvre pour des raisons diverses, mais il se trouve que les
professionnels en ont besoin.
Je constate, par ailleurs, que M. le ministre n'est pas, par principe, opposé
au délai transitoire, puisqu'il propose, dans son sous-amendement, de ramener
le délai de trois ans à six mois.
La question qui se pose est de savoir si la Commission européenne acceptera
que le délai soit de trois ans. D'où ma suggestion que le Sénat vote ce délai
de trois ans, quitte à la réduire en deuxième lecture, lorsque nous aurons la
réponse de la Commission de Bruxelles.
Je suis donc favorable à l'amendement n° 18 et défavorable au sous-amendement
n° 28 ainsi qu'à l'amendement n° 21.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur l'amendement n° 18 ?
M. Jean-Claude Gayssot,
ministre de l'équipement, des transports et du logement.
Tout à l'heure -
j'aimerais que l'on entende ce que je dis et uniquement ce que je dis - j'ai
évoqué les engagements pris à la fois devant la Commission et la profession, et
non le droit communautaire, monsieur de Richemont.
Quant à la mise en place envisagée, elle devait intervenir en 1992, pas en
l'an 2000. Les discussions avec la profession et avec la Communauté européenne
nous laissent penser que prolonger de six mois les huit ans qui séparent 1992
de l'an 2000 pourrait être accepté, mais que, si je proposais trois ans de
plus, la situation ne serait plus la même.
Quant à M. le rapporteur, qui dit, en fait : « Essayons toujours, on verra
bien ! », je suis obligé de lui rappeler que des engagements ont été pris
devant la Commission et devant la profession.
D'où la proposition du Gouvernement de ramener le délai à six mois et son avis
défavorable sur l'amendement n° 18 si son sous-amendement n'était pas
adopté.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix le sous-amendement n° 28, repoussé par la commission.
(Le sous-amendement n'est pas adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 18, accepté par la commission et repoussé par
le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 5, et l'amendement n° 21 n'a plus d'objet.
Article 6
M. le président.
« Art. 6. _ Sont supprimés :
« _ à l'article 77 du code de commerce, les mots : "des courtiers interprètes
et conducteurs de navires" ;
« _ à l'article 81 du même code, les mots : "et de courtier interprète et
conducteur de navires" ;
« _ à l'article 82 du même code, les mots : ", ou de courtiers conducteurs de
navires, désignés aux articles 78 et 80" ;
« _ à l'article 84 du même code, les mots : "et les courtiers interprètes
conducteurs de navires".
« A l'article 81 du même code, après les mots : "d'agent de change", la
virgule est remplacée par le mot : "et".
« Les dispositions de l'article 85 du code de commerce, de l'ordonnance de la
marine d'août 1681, des lettres patentes du 10 juillet 1776, de la loi du 28
Ventôse an IX (19 mars 1801) relative à l'établissement des bourses de
commerce, de la loi du 28 avril 1816 sur les finances, de l'ordonnance du 3
juillet 1816 réglant le mode de transmission des fonctions d'agent de change et
de courtier de commerce en cas de démission ou de décès, de l'ordonnance du 14
novembre 1835 relative aux droits de courtage maritime, de la loi du 25 juin
1841 portant fixation d'un budget de l'exercice de 1842, de la loi du 28 mars
1928 sur le régime du pilotage dans les eaux maritimes, de la loi n° 51-1082 du
10 septembre 1951 supprimant le cautionnement des courtiers maritimes et de la
loi n° 83-581 du 5 juillet 1983 sur la sauvegarde de la vie humaine en mer,
l'habitabilité à bord des navires et la prévention de la pollution sont
abrogées en tant qu'elles concernent les courtiers interprètes et conducteurs
de navires. »
- (Adopté.)
Chapitre II
Dispositions relatives à la francisation des navires
Articles 7 et 8
M. le président.
« Art. 7. _ I. _ L'article 219 du code des douanes est remplacé par les
dispositions suivantes :
«
Art. 219. _ I.
_ Pour être francisé, un navire armé au commerce ou un
navire de plaisance doit répondre aux conditions suivantes :
« 1° Avoir été construit dans le territoire d'un Etat membre de la Communauté
européenne ou y avoir acquitté les droits et taxes d'importation exigibles à
moins qu'il n'ait été déclaré de bonne prise faite sur l'ennemi ou confisqué
pour infractions aux lois françaises.
« 2° A. _ Soit appartenir pour moitié au moins à des ressortissants d'un Etat
membre de la Communauté européenne ou d'un Etat partie à l'accord sur l'Espace
économique européen, qui, s'ils résident sur le territoire de la République
française moins de six mois par an, doivent y faire élection de domicile pour
toutes les affaires administratives ou judiciaires se rapportant à la propriété
et à l'état du navire ;
« B. _ Soit appartenir pour moitié au moins à des sociétés ayant leur siège
social ou leur principal établissement sur le territoire de la République
française ou d'un autre Etat membre de la Communauté européenne ou d'un autre
Etat partie à l'accord sur l'Espace économique européen, sous réserve, dans ces
deux derniers cas, que le navire soit dirigé et contrôlé à partir d'un
établissement stable situé sur le territoire français.
« Toutefois, le siège social peut être situé dans un Etat n'appartenant pas à
la Communauté européenne ou n'étant pas partie à l'accord sur l'Espace
économique européen, lorsque, en application d'une convention conclue entre la
France et cet Etat, une société constituée conformément à la loi française peut
régulièrement exercer son activité sur le territoire dudit Etat et y avoir son
siège social. Le navire doit alors être également dirigé et contrôlé à partir
d'un établissement stable situé sur le territoire français ;
« C. _ Soit appartenir pour moitié au moins à des ressortissants d'un Etat
membre de la Communauté européenne ou d'un Etat partie à l'accord sur l'Espace
économique européen remplissant les conditions prévues au A ci-dessus et à des
sociétés remplissant les conditions prévues au B ci-dessus ;
« D. _ Soit être destiné à appartenir après levée de l'option ouverte pour
l'acquisition de la propriété par une opération de crédit-bail :
«
a)
Ou pour moitié au moins à des ressortissants d'un Etat membre de
la Communauté européenne ou d'un Etat partie à l'accord sur l'Espace économique
européen remplissant les conditions prévues au A ci-dessus ;
«
b)
Ou pour moitié au moins à des sociétés remplissant les conditions
prévues au B ci-dessus ;
«
c)
Ou pour moitié au moins à des ressortissants d'un Etat membre de
la Communauté européenne ou d'un Etat partie à l'accord sur l'Espace économique
européen remplissant les conditions prévues au A ci-dessus et à des sociétés
remplissant les conditions prévues au B ci-dessus.
« 3° Indépendamment des cas prévus au 2° ci-dessus, la francisation d'un
navire de commerce ou de plaisance peut être accordée par agrément spécial dans
des conditions fixées par décret :
« A. _ Lorsque, dans l'une des hypothèses prévues au 2° ci-dessus, les droits
des personnes physiques ou morales remplissant les conditions de nationalité,
de résidence, de siège social ou de principal établissement définies par
lesdites dispositions ne s'étendent pas à la moitié mais au quart au moins du
navire et, en outre, à la condition que la gestion du navire soit assurée par
ces personnes elles-mêmes ou, à défaut, confiée à d'autres personnes
remplissant les conditions prévues au 2° A ou au 2° B ci-dessus ;
« B. _ Lorsqu'un navire de commerce ou de plaisance a été affrété, coque nue,
par une personne physique ou par une personne morale répondant aux conditions
prévues respectivement au 2° A ou au 2° B ci-dessus, qui en assure le contrôle,
l'armement, l'exploitation et le cas échéant la gestion nautique, et si la loi
de l'Etat du pavillon permet, en pareille hypothèse, l'abandon du pavillon
étranger.
«
II.
_ Lorsqu'il est frété coque nue, un navire de commerce ou de
plaisance francisé ne peut conserver le pavillon français qu'à la condition
que, pendant la durée de son affrètement, son exploitation et son utilisation
soient dirigées et contrôlées à partir d'un établissement stable situé sur le
territoire français. »
« II. _ Il est inséré, après l'article 219 du code des douanes, un article 219
bis
ainsi rédigé :
«
Art. 219
bis.
_ I.
_ Pour être francisé, un navire armé à la
pêche doit répondre aux conditions suivantes :
« 1° Avoir été construit dans le territoire d'un Etat membre de la Communauté
européenne ou y avoir acquitté les droits et taxes d'importation exigibles, à
moins qu'il n'ait été déclaré de bonne prise faite sur l'ennemi ou confisqué
pour infractions aux lois françaises ;
« 2° A. _ Soit appartenir pour moitié au moins à des ressortissants d'un Etat
membre de la Communauté européenne qui, s'ils résident sur le territoire de la
République française moins de six mois par an, doivent y faire élection de
domicile pour toutes les affaires administratives ou judiciaires se rapportant
à la propriété et à l'état du navire ;
« B. _ Soit appartenir pour moitié au moins à des sociétés ayant leur siège
social ou leur principal établissement sur le territoire de la République
française ou d'un autre Etat membre de la Communauté européenne sous réserve,
dans ce dernier cas, que le navire soit dirigé et contrôlé à partir d'un
établissement stable situé sur le territoire français ;
« Toutefois, le siège social peut être situé dans un Etat n'appartenant pas à
la Communauté européenne, lorsque, en application d'une convention conclue
entre la France et cet Etat, une société constituée conformément à la loi
française peut régulièrement exercer son activité sur le territoire dudit Etat
et y avoir son siège social. Le navire doit alors être également dirigé et
contrôlé à partir d'un établissement stable situé sur le territoire français
;
« C. _ Soit appartenir pour moitié au moins à des ressortissants d'un Etat
membre de la Communauté européenne remplissant les conditions prévues au A
ci-dessus et à des sociétés remplissant les conditions prévues au B ci-dessus
;
« D. _ Soit être destiné à appartenir après levée de l'option ouverte pour
l'acquisition de la propriété par une opération de crédit-bail :
«
a)
Ou pour moitié au moins à des ressortissants d'un Etat membre de
la Communauté européenne remplissant les conditions prévues au A ci-dessus ;
«
b)
Ou pour moitié au moins à des sociétés remplissant les conditions
prévues au B ci-dessus ;
«
c)
Ou pour moitié au moins à des ressortissants d'un Etat membre de
la Communauté européenne ou remplissant les conditions prévues au A ci-dessus
et à des sociétés remplissant les conditions prévues au B ci-dessus.
« 3° Indépendamment des cas prévus au 2° ci-dessus, la francisation d'un
navire armé à la pêche peut être accordée par agrément spécial dans des
conditions fixées par décret :
« A. _ Lorsque, dans l'une des hypothèses prévues au 2° ci-dessus, les droits
des personnes physiques ou morales remplissant les conditions de nationalité,
de résidence, de siège social ou de principal établissement définies par
lesdites dispositions, ne s'étendent pas à la moitié mais au quart au moins du
navire ;
« B. _ Lorsqu'un navire a été affrété coque nue, en vue d'être armé à la
pêche, par une personne physique ou par une personne morale répondant aux
conditions prévues respectivement au 2° A ou au 2° B ci-dessus et si la loi de
l'Etat du pavillon permet, en pareille hypothèse, l'abandon du pavillon
étranger.
«
II.
_ Lorsqu'il est frété coque nue, un navire francisé et armé à la
pêche ne peut conserver le pavillon français qu'à la condition qu'il soit,
pendant la durée de son affrètement, dirigé et contrôlé à partir d'un
établissement stable situé sur le territoire français.
«
III.
_ Le navire francisé et armé à la pêche doit avoir un lien
économique réel avec le territoire français.
« Le mandataire social de l'armement ou son représentant doit résider sur le
territoire français. »
- (Adopté.)
« Art. 8. _ Les articles 3 et 3-1 de la loi n° 67-5 du 3 janvier 1967
modifiée portant statut des navires et autres bâtiments de mer sont remplacés
par l'article 3 ainsi rédigé :
«
Art. 3
. _ Les règles de francisation des navires sont fixées par les
articles 219 et 219
bis
du code des douanes, ci-après reproduits :
«
Art. 219. _ I.
_ Pour être francisé, un navire armé au commerce ou un
navire de plaisance doit répondre aux conditions suivantes :
« 1° Avoir été construit dans le territoire d'un Etat membre de la Communauté
européenne ou y avoir acquitté les droits et taxes d'importation exigibles à
moins qu'il n'ait été déclaré de bonne prise faite sur l'ennemi ou confisqué
pour infractions aux lois françaises.
« 2° A. _ Soit appartenir pour moitié au moins à des ressortissants d'un Etat
membre de la Communauté européenne ou d'un Etat partie à l'accord sur l'Espace
économique européen, qui, s'ils résident sur le territoire de la République
française moins de six mois par an, doivent y faire élection de domicile pour
toutes les affaires administratives ou judiciaires se rapportant à la propriété
et à l'état du navire ;
« B. _ Soit appartenir pour moitié au moins à des sociétés ayant leur siège
social ou leur principal établissement sur le territoire de la République
française ou d'un autre Etat membre de la Communauté européenne ou d'un autre
Etat partie à l'accord sur l'Espace économique européen, sous réserve, dans ces
deux derniers cas, que le navire soit dirigé et contrôlé à partir d'un
établissement stable situé sur le territoire français.
« Toutefois, le siège social peut être situé dans un Etat n'appartenant pas à
la Communauté européenne ou n'étant pas partie à l'accord sur l'Espace
économique européen, lorsque, en application d'une convention conclue entre la
France et cet Etat, une société constituée conformément à la loi française peut
régulièrement exercer son activité sur le territoire dudit Etat et y avoir son
siège social. Le navire doit alors être également dirigé et contrôlé à partir
d'un établissement stable situé sur le territoire français ;
« C. _ Soit appartenir pour moitié au moins à des ressortissants d'un Etat
membre de la Communauté européenne ou d'un Etat partie à l'accord sur l'Espace
économique européen remplissant les conditions prévues au A ci-dessus et à des
sociétés remplissant les conditions prévues au B ci-dessus ;
« D. _ Soit être destiné à appartenir après levée de l'option ouverte pour
l'acquisition de la propriété par une opération de crédit-bail :
«
a)
Ou pour moitié au moins à des ressortissants d'un Etat membre de
la Communauté européenne ou d'un Etat partie à l'accord sur l'Espace économique
européen remplissant les conditions prévues au A ci-dessus ;
«
b)
Ou pour moitié au moins à des sociétés remplissant les conditions
prévues au B ci-dessus ;
«
c)
Ou pour moitié au moins à des ressortissants d'un Etat membre de
la Communauté européenne ou d'un Etat partie à l'accord sur l'Espace économique
européen remplissant les conditions prévues au A ci-dessus et à des sociétés
remplissant les conditions prévues au B ci-dessus.
« 3° Indépendamment des cas prévus au 2° ci-dessus, la francisation d'un
navire de commerce ou de plaisance peut être accordée par agrément spécial dans
des conditions fixées par décret :
« A. _ Lorsque, dans l'une des hypothèses prévues au 2° ci-dessus, les droits
des personnes physiques ou morales remplissant les conditions de nationalité,
de résidence, de siège social ou de principal établissement définies par
lesdites dispositions ne s'étendent pas à la moitié mais au quart au moins du
navire et, en outre, à la condition que la gestion du navire soit assurée par
ces personnes elles-mêmes ou, à défaut, confiée à d'autres personnes
remplissant les conditions prévues au 2° A ou au 2° B ci-dessus ;
« B. _ Lorsqu'un navire de commerce ou de plaisance a été affrété, coque nue,
par une personne physique ou par une personne morale répondant aux conditions
prévues respectivement au 2° A ou au 2° B ci-dessus, qui en assure le contrôle,
l'armement, l'exploitation et le cas échéant la gestion nautique, et si la loi
de l'Etat du pavillon permet, en pareille hypothèse, l'abandon du pavillon
étranger.
«
II.
_ Lorsqu'il est frété coque nue, un navire de commerce ou de
plaisance francisé ne peut conserver le pavillon français qu'à la condition
que, pendant la durée de son affrètement, son exploitation et son utilisation
soient dirigées et contrôlées à partir d'un établissement stable situé sur le
territoire français.
«
Art. 219
bis
. _ I.
_ Pour être francisé, un navire armé à la
pêche doit répondre aux conditions suivantes :
« 1° Avoir été construit dans le territoire d'un Etat membre de la Communauté
européenne ou y avoir acquitté les droits et taxes d'importation exigibles, à
moins qu'il n'ait été déclaré de bonne prise faite sur l'ennemi ou confisqué
pour infractions aux lois françaises ;
« 2° A. _ Soit appartenir pour moitié au moins à des ressortissants d'un Etat
membre de la Communauté européenne qui, s'ils résident sur le territoire de la
République française moins de six mois par an, doivent y faire élection de
domicile pour toutes les affaires administratives ou judiciaires se rapportant
à la propriété et à l'état du navire ;
« B. _ Soit appartenir pour moitié au moins à des sociétés ayant leur siège
social ou leur principal établissement sur le territoire de la République
française ou d'un autre Etat membre de la Communauté européenne sous réserve,
dans ce dernier cas, que le navire soit dirigé et contrôlé à partir d'un
établissement stable situé sur le territoire français ;
« Toutefois, le siège social peut être situé dans un Etat n'appartenant pas à
la Communauté européenne, lorsque, en application d'une convention conclue
entre la France et cet Etat, une société constituée conformément à la loi
française peut régulièrement exercer son activité sur le territoire dudit Etat
et y avoir son siège social. Le navire doit alors être également dirigé et
contrôlé à partir d'un établissement stable situé sur le territoire français
;
« C. _ Soit appartenir pour moitié au moins à des ressortissants d'un Etat
membre de la Communauté européenne remplissant les conditions prévues au A
ci-dessus et à des sociétés remplissant les conditions prévues au B ci-dessus
;
« D. _ Soit être destiné à appartenir après levée de l'option ouverte pour
l'acquisition de la propriété par une opération de crédit-bail :
«
a)
Ou pour moitié au moins à des ressortissants d'un Etat membre de
la Communauté européenne remplissant les conditions prévues au A ci-dessus ;
«
b)
Ou pour moitié au moins à des sociétés remplissant les conditions
prévues au B ci-dessus ;
«
c)
Ou pour moitié au moins à des ressortissants d'un Etat membre de
la Communauté européenne ou remplissant les conditions prévues au A ci-dessus
et à des sociétés remplissant les conditions prévues au B ci-dessus.
« 3° Indépendamment des cas prévus au 2° ci-dessus, la francisation d'un
navire armé à la pêche peut être accordée par agrément spécial dans des
conditions fixées par décret :
« A. _ Lorsque, dans l'une des hypothèses prévues au 2° ci-dessus, les droits
des personnes physiques ou morales remplissant les conditions de nationalité,
de résidence, de siège social ou de principal établissement définies par
lesdites dispositions, ne s'étendent pas à la moitié mais au quart au moins du
navire ;
« B. _ Lorsqu'un navire a été affrété coque nue, en vue d'être armé à la
pêche, par une personne physique ou par une personne morale répondant aux
conditions prévues respectivement au 2° A ou au 2° B ci-dessus et si la loi de
l'Etat du pavillon permet, en pareille hypothèse, l'abandon du pavillon
étranger.
«
II.
_ Lorsqu'il est frété coque nue, un navire francisé et armé à la
pêche ne peut conserver le pavillon français qu'à la condition qu'il soit,
pendant la durée de son affrètement, dirigé et contrôlé à partir d'un
établissement stable situé sur le territoire français.
«
III.
_ Le navire francisé et armé à la pêche doit avoir un lien
économique réel avec le territoire français.
« Le mandataire social de l'armement ou son représentant doit résider sur le
territoire français. »
- (Adopté.)
Chapitre III
Dispositions diverses
Articles 9 et 10
M. le président.
« Art. 9. _ I. _ L'intitulé du chapitre II du titre IX du code des douanes est
remplacé par l'intitulé suivant : "Dispositions particulières".
« II. _ Les articles 257 à 259 du code des douanes sont remplacés par les
dispositions suivantes :
«
Art. 257
. _ Les transports effectués entre les ports de la France
métropolitaine sont réservés aux navires exploités par des armateurs
ressortissants d'un Etat membre de la Communauté européenne ou d'un autre Etat
partie à l'accord sur l'Espace économique européen immatriculés dans un Etat
membre de la Communauté européenne ou dans un autre Etat partie à l'accord sur
l'Espace économique européen et battant pavillon de ce même Etat.
« Toutefois, l'autorité administrative peut, dans des conditions fixées par
décret, autoriser un navire ne satisfaisant pas à ces conditions à assurer un
transport déterminé.
«
Art. 258
. _ 1° Sont également réservés aux navires exploités par des
armateurs ressortissants d'un Etat membre de la Communauté européenne ou d'un
autre Etat partie à l'accord sur l'Espace économique européen, immatriculés
dans un Etat membre de la Communauté européenne ou dans un autre Etat partie à
l'accord sur l'Espace économique européen et battant pavillon de ce même Etat,
les transports effectués :
«
a)
Entre les ports d'un même département français d'outre mer ;
«
b)
Entre les ports des départements de la Guadeloupe, de la Guyane et
de la Martinique.
« 2° L'autorité administrative peut réserver, dans des conditions fixées par
décret, aux navires mentionnés au 1° les transports de certaines marchandises
effectués :
«
a)
Entre les ports des départements français d'outre-mer et ceux de
la France métropolitaine ;
«
b)
Entre les ports de la Réunion et des autres départements français
d'outre-mer.
« 3° Toutefois, par dérogation aux dispositions prévues aux 1° et 2° du
présent article, les services des affaires maritimes locaux concernés peuvent
autoriser un navire ne satisfaisant pas aux conditions du 1° à assurer un
transport déterminé.
«
Art. 259
. _ En cas d'événements exceptionnels ayant pour effet
d'interrompre temporairement les relations maritimes réservées aux navires
exploités par des armateurs ressortissants d'un Etat membre de la Communauté
européenne ou d'un Etat partie à l'accord sur l'Espace économique européen,
immatriculés dans un Etat membre de la Communauté européenne ou dans un autre
Etat partie à l'accord sur l'Espace économique européen et battant pavillon de
ce même Etat, le Gouvernement peut suspendre par décret pris en Conseil d'Etat
et en conseil des ministres, et pendant tout le temps que dure cette
interruption, l'application de l'article 257 ci-dessus et autoriser ainsi les
navires battant pavillon d'un Etat autre que ceux précités à effectuer des
transports entre les ports de la France métropolitaine.
« Le retour au régime normal est prononcé dans la même forme aussitôt que les
circonstances le permettent. »
- (Adopté.)
« Art. 10. _ Le premier alinéa de l'article 7 de la loi du 18 août 1936
modifiée par l'article 4 de la loi n° 96-151 du 26 février 1996 relative aux
transports tendant à l'organisation du marché charbonnier et au contrôle du
prix de vente du charbon est complété par la phrase suivante :
« Ces navires peuvent appartenir en propriété à des ressortissants de l'Espace
économique européen ou être exploités commercialement par ces mêmes
ressortissants. »
- (Adopté.)
Article additionnel après l'article 10
M. le président.
Par amendement n° 26, le Gouvernement propose d'insérer, après l'article 10,
un article additionnel ainsi rédigé :
« Le décret-loi du 30 octobre 1935 sur la protection des transports maritimes
français est abrogé. »
La parole est à M. le ministre.
M. Jean-Claude Gayssot,
ministre de l'équipement, des transports et du logement.
Le décret-loi du
30 octobre 1935 réserve aux navires français les transports des cargaisons à
destination des entreprises publiques. Cette disposition étant rendue caduque
par le règlement 4055/86 du Conseil des Communautés européennes, il convient de
la supprimer.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Jean-François Le Grand,
rapporteur.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 26, accepté par la commission.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 10.
Article 11
M. le président.
« Art. 11. _ La loi n° 83-581 du 5 juillet 1983 modifiée sur la sauvegarde de
la vie humaine en mer, l'habitabilité à bord des navires et la prévention de la
pollution est modifiée comme suit :
« I. _ Au dernier alinéa de l'article 3, les mots : "les représentants de
l'exploitant du réseau de radiocommunications maritimes" sont remplacés par les
mots : "les représentants de l'Agence nationale des fréquences".
« II. _ Le premier alinéa de l'article 4 est remplacé par les dispositions
suivantes :
« Indépendamment des pouvoirs que les officiers et agents de police judiciaire
exercent conformément aux dispositions du code de procédure pénale, les
infractions aux conventions internationales, à la présente loi, aux règlements
sur la sauvegarde de la vie humaine en mer, l'habitabilité à bord des navires
et la prévention de la pollution par les navires et à ceux relatifs aux marques
européennes de conformité des bateaux de plaisance et des équipements de
sécurité et de prévention de la pollution devant être embarqués sur les navires
sont recherchées et constatées par les administrateurs des affaires maritimes,
les officiers du corps technique et administratif des affaires maritimes, les
inspecteurs des affaires maritimes et les techniciens experts du service de la
sécurité de la navigation maritime. »
« III. _ Le premier alinéa de l'article 8 est remplacé par les dispositions
suivantes :
« Est punie d'une amende de 100 000 francs et d'un emprisonnement d'un an ou
de l'une de ces deux peines seulement, toute personne qui vend à un utilisateur
des matériels de sécurité ou de prévention de la pollution n'ayant pas obtenu
l'approbation, la marque européenne de conformité ou l'autorisation d'usage
exigée. »
- (Adopté.)
TITRE II
PERSONNEL NAVIGANT
DE L'AÉRONAUTIQUE CIVILE
Article 12
M. le président.
« Art. 12. _ L'article L. 410-1 du code de l'aviation civile est remplacé par
les dispositions suivantes :
«
Art. L. 410-1
. _ Le commandant, les pilotes, les mécaniciens et toute
personne faisant partie du personnel chargé de la conduite d'un aéronef doivent
être pourvus de titres aéronautiques et de qualifications dans des conditions
déterminées par arrêté.
« Les titres aéronautiques désignés sous l'appellation de brevets, licences ou
certificats attestent l'acquisition de connaissances générales théoriques et
pratiques et ouvrent le droit à leurs titulaires de remplir les fonctions
correspondantes, sous réserve, le cas échéant, de la possession des
qualifications propres à un type d'appareil, à un équipement ou aux conditions
de vol et de l'aptitude médicale requise correspondante. »
« Les titres aéronautiques et les qualifications sont délivrés par l'autorité
administrative sous réserve des dispositions de l'article L. 410-4, après
examen et sont soit acquis définitivement soit valables pour une période
limitée. Dans ce dernier cas, le renouvellement de leur validité est soumis à
la vérification des aptitudes requises.
« Certains aéronefs monoplaces ou biplaces non motorisés, en raison de leurs
caractéristiques particulières, notamment de masse et de vitesse, peuvent être
pilotés sans titre aéronautique dans des conditions fixées par arrêté. »
Par amendement n° 8, M. Le Grand, au nom de la commission, propose, dans
l'avant-dernier alinéa du texte présenté par cet article pour l'article L.
410-1 du code de l'aviation civile, de supprimer les mots : « sous réserve des
dispositions de l'article L. 410-4 ».
La parole est à M. le rapporteur.
M. Jean-François Le Grand,
rapporteur.
Il s'agit d'un amendement de nature rédactionnelle.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Claude Gayssot,
ministre de l'équipement, des transports et du logement.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 8, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 12, ainsi modifié.
(L'article 12 est adopté.)
Article 13
M. le président.
« Art. 13. _ Il est inséré, après l'article L. 410-1 du code de l'aviation
civile, les articles L. 410-2 à L. 410-5 ainsi rédigés :
«
Art. L. 410-2
. _ Les centres d'expertise de médecine aéronautique et
les médecins examinateurs délivrent, pour le personnel navigant, après examen,
les certificats médicaux exigés pour exercer les fonctions correspondant aux
titres aéronautiques.
« A cet effet, ils doivent être agréés par l'autorité administrative dans des
conditions fixées par décret. Celles-ci portent notamment sur les moyens
matériels spécifiques mis en oeuvre et sur la formation en médecine
aéronautique du personnel médical.
« Le Conseil médical de l'aéronautique civile, s'il est saisi par l'intéressé
ou l'employeur à la suite des décisions prises par les centres d'expertise de
médecine aéronautique et les médecins examinateurs, décide de l'aptitude du
personnel navigant.
«
Art. L. 410-3
. _ Les organismes dispensant la formation pour
l'obtention et le maintien des titres aéronautiques du personnel navigant
professionnel et, sur leur demande, des autres titres aéronautiques ainsi que
les organismes ou, le cas échéant, les personnes physiques dispensant la
formation pour l'obtention et le maintien des qualifications doivent être
agréés par l'autorité administrative. Les conditions d'agrément sont fixées par
arrêté. Elles portent sur l'organisation, les moyens humains et matériels, les
garanties financières ainsi que sur les programmes de formation et
d'opérations.
« Les organismes qui ne sont pas agréés déclarent leur activité à l'autorité
administrative dans des conditions fixées par arrêté.
« Les entraîneurs synthétiques de vol destinés à la formation ou au maintien
des compétences du personnel navigant doivent être homologués, selon des
conditions techniques définies par arrêté. Cette homologation est en outre
soumise à la démonstration par l'opérateur de sa capacité à maintenir la
conformité du matériel à ces conditions techniques.
«
Art. L. 410-4
. _ Les examinateurs qui font passer les épreuves
d'aptitude et les contrôles de compétence pour l'obtention et le renouvellement
des titres aéronautiques et des qualifications peuvent être habilités par
l'autorité administrative à procéder au renouvellement des qualifications. Les
conditions d'habilitation sont fixées par arrêté. Elles portent notamment sur
la détention des titres aéronautiques et de qualifications requis.
«
Art. L. 410-5
. _ L'agrément des organismes de formation, des centres
d'expertises de médecine aéronautique et des médecins examinateurs ainsi que
l'habilitation des examinateurs, prévus aux articles L. 410-2, L. 410-3 et L.
410-4 peuvent être retirés lorsque l'une des conditions d'habilitation cesse
d'être satisfaite ou lorsque l'organisme ou les personnes physiques présentent
par leurs méthodes de travail, leur comportement ou, le cas échéant, les
matériels utilisés un risque pour la sécurité et après que la personne
concernée a été mise en mesure de présenter ses observations. En cas d'urgence,
l'agrément peut être suspendu.
« Les certificats médicaux, les formations, les épreuves d'aptitude et les
contrôles de compétence ainsi que les homologations d'entraîneurs synthétiques
de vols obtenus ou effectués dans un Etat membre de la Communauté européenne ou
dans un autre Etat partie à l'accord sur l'Espace économique européen dans des
conditions équivalentes à celles établies par le présent livre et les
dispositions prises pour son application sont reconnus valables au même titre
que les certificats médicaux, les formations, les épreuves et contrôles de
compétences et les homologations d'entraîneurs synthétiques de vol prévus aux
articles L. 410-2, L. 410-3 et L. 410 4 du présent code, dans des conditions
fixées par arrêté. »
ARTICLE L. 410-2 DU CODE DE L'AVIATION CIVILE
M. le président.
Par amendement n° 9, M. Le Grand, au nom de la commission, propose de rédiger
comme suit le dernier alinéa du texte présenté par cet article pour l'article
L. 410-2 du code de l'aviation civile :
« Le conseil médical de l'aéronautique civile, s'il est saisi par le ministre
chargé de l'aviation civile, l'intéressé ou l'employeur, à la suite des
décisions prises par les centres de médecine aéronautique et les médecins
examinateurs, décide de l'aptitude du personnel navigant. »
Cet amendement est assorti d'un sous-amendement n° 27, présenté par le
Gouvernement, et tendant, dans le texte proposé par l'amendement n° 9 pour le
dernier alinéa de l'article L. 410-2 du code de l'aviation civile, après les
mots : « s'il est saisi » à insérer les mots : « d'un recours ».
La parole est à M. le rapporteur, pour présenter l'amendement n° 9.
M. Jean-François Le Grand,
rapporteur.
Il apparaît tout à fait légitime que l'autorité ministérielle
puisse saisir les autorités médicales compétentes, notamment le conseil médical
de l'aéronautique civile, en cas de doute sur l'état physique ou mental d'un
membre du personnel navigant.
M. le président.
La parole est à M. le ministre, pour donner l'avis du Gouvernement sur
l'amendement n° 9 et pour présenter le sous-amendement n° 27.
M. Jean-Claude Gayssot,
ministre de l'équipement, des transports et du logement.
Le Gouvernement
est favorable à l'amendement n° 9. Il souhaite cependant que soit apportée une
précision afin de faire apparaître plus clairement que les possibilités de
recours portent sur les décisions des centres de médecine aéronautique ou des
médecins examinateurs.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission sur le sous-amendement n° 27 ?
M. Jean-François Le Grand,
rapporteur.
La commission n'a pas examiné ce sous-amendement, mais
a
priori
, en tant que rapporteur, je crois pouvoir dire qu'elle y serait
favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix le sous-amendement n° 27, accepté par la commission.
(Le sous-amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix, ainsi modifié, l'amendement n° 9, accepté par le
Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix, ainsi modifié, le texte proposé pour l'article L. 410-2 du
code de l'aviation civile.
(Ce texte est adopté.)
ARTICLE L. 410-3 DU CODE DE L'AVIATION CIVILE
M. le président.
Par amendement n° 23, MM. Lefebvre, Le Cam, Mme Terrade et les membres du
groupe communiste républicain et citoyen proposent de rédiger comme suit le
deuxième alinéa du texte présenté par l'article 13 pour l'article L. 410-3 du
code de l'aviation civile :
« Les organismes de formation aux licences non professionnelles peuvent ne pas
être agréés et doivent déclarer leur activité à l'autorité administrative dans
des conditions fixées par arrêté. »
La parole est à M. Le Cam.
M. Gérard Le Cam.
Au travers de cet amendement, nous souhaitons renforcer la formation et la
qualification des pilotes. Même si le texte proposé peut être interprété dans
le sens que nous souhaitons, il nous semble que la précision apportée n'est pas
inutile.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Jean-François Le Grand,
rapporteur.
La commission est extrêmement partagée, car ce qui va sans
dire va parfois mieux en le disant. Elle s'en remet donc à la sagesse du
Sénat.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Claude Gayssot,
ministre de l'équipement, des transports et du logement.
Pour la même
raison parce que cela va parfois mieux en le disant, le Gouvernement émet un
avis favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 23, accepté par le Gouvernement et pour
lequel la commission s'en remet à la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix, ainsi modifié, le texte proposé pour l'article L. 410-3 du
code de l'aviation civile.
(Ce texte est adopté.)
ARTICLE L. 410-4 DU CODE DE L'AVIATION CIVILE
M. le président.
Je suis saisi de deux amendements présentés par M. Le Grand, au nom de la
commission.
L'amendement n° 10 tend, dans la première phrase du texte proposé par
l'article 13 pour l'article L. 410-4 du code de l'aviation civile, après le mot
: « peuvent être » à insérer les mots : « en outre ».
L'amendement n° 11 vise, dans la première phrase du texte proposé par
l'article 13 pour l'article L. 410-4 du code de l'aviation civile, après le mot
: « procéder » à insérer les mots : « eux-mêmes ».
La parole est à M. le rapporteur.
M. Jean-François Le Grand,
rapporteur.
Ce sont deux amendements de clarification.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Claude Gayssot,
ministre de l'équipement, des transports et du logement.
Clarifions ! Le
Gouvernement est favorable à ces deux amendements.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 10, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 11, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix, modifié, le texte proposé pour l'article L. 410-4 du code de
l'aviation civile.
(Ce texte est adopté.)
ARTICLE L. 410-5 DU CODE DE L'AVIATION CIVILE
M. le président.
Je suis saisi de trois amendements présentés par M. Le Grand, au nom de la
commission.
L'amendement n° 12 rectifié tend, dans la première phrase du premier alinéa du
texte proposé par l'article 13 pour l'article L. 410-5 du code de l'aviation
civile, après les mots : « lorsque l'une des conditions » à insérer les mots :
« d'agrément ou ».
L'amendement n° 13 rectifié vise, dans la première phrase du premier alinéa du
texte proposé par l'article 13 pour l'article L. 410-5 du code de l'aviation
civile, après les mots : « leur comportement ou » à supprimer les mots : « , le
cas échéant, ».
L'amendement n° 14 a pour objet de supprimer le second alinéa du texte proposé
par l'article 13 pour l'article L. 410-5 du code de l'aviation civile.
La parole est à M. le rapporteur.
M. Jean-François Le Grand,
rapporteur.
Les amendements n°s 12 rectifié et 13 rectifié sont des
amendements de clarification.
Quant à l'amendement n° 14, il tend à réécrire l'article L. 410-5 du code de
l'aviation civile afin de mieux replacer un membre de phrase dans le
dispositif.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Claude Gayssot,
ministre de l'équipement, des transports et du logement.
Le Gouvernement
est favorable aux trois amendements.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 12 rectifié, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 13 rectifié, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 14, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix, modifié, le texte proposé pour l'article L. 410-5 du code de
l'aviation civile.
(Ce texte est adopté.)
ARTICLE ADDITIONNEL APRÈS L'ARTICLE L. 410-5
DU CODE DE L'AVIATION CIVILE
M. le président.
Par amendement n° 15, M. Le Grand, au nom de la commission, propose :
I. - Après le texte présenté par l'article 13 pour l'article L. 410-5 du code
de l'aviation civile, d'ajouter un article L. 410-6, ainsi rédigé :
«
Art. 410-6. -
Les certificats médicaux, les formations, les épreuves
d'aptitude et les contrôles de compétence ainsi que les homologations
d'entraîneurs synthétiques de vols, obtenus ou effectués dans un Etat membre de
la Communauté européenne ou dans un autre Etat partie à l'accord sur l'Espace
économique européen dans des conditions équivalente à celles établies par le
présent livre et les dispositions prises pour son application sont reconnus
valables au même titre que les certificats médicaux, les formations, les
épreuves et contrôles de compétence et les homologations d'entraîneurs
synthétiques de vol prévus aux articles L. 410-2, L. 410-3 et L. 410-4 du
présent code, dans des conditions fixées par arrêté. »
II. - En conséquence, dans le premier alinéa de l'article 13, de remplacer la
référence : « L. 410-5 » par la référence : « L. 410-6 ».
Cet amendement est assorti d'un sous-amendement n° 25 rectifié, présenté par
MM. Lefebvre, Le Cam, Mme Terrade, les membres du groupe communiste républicain
et citoyen, et tendant à compléter le texte proposé par le I de l'amendement n°
15 pour insérer un article additionnel après l'article L. 410-5 du code de
l'aviation civile par un alinéa ainsi rédigé :
« En cas de doute sur l'équivalence de ces conditions, des épreuves
complémentaires peuvent être exigées dans des conditions fixées par arrêté.
»
La parole est à M. le rapporteur, pour défendre l'amendement n° 15.
M. Jean-François Le Grand,
rapporteur.
Là encore, il s'agit de déplacer une disposition à un autre
endroit du texte où elle a mieux sa place.
M. le président.
La parole est à M. Le Cam, pour défendre le sous-amendement n° 25 rectifié.
M. Gérard Le Cam.
Ce sous-amendement tend à transposer une disposition qui figure au troisième
alinéa de l'article 4 de la directive du 16 décembre 1991.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission sur le sous-amendement n° 25 rectifié ?
M. Jean-François Le Grand,
rapporteur.
La commission s'en remet à la sagesse du Sénat, mais il est
vrai que les dispositifs existants permettent de dissiper les doutes sur
l'équivalence de la licence.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur l'amendement n° 15 et sur le
sous-amendement n° 25 rectifié ?
M. Jean-Claude Gayssot,
ministre de l'équipement, des transports et du logement.
Le Gouvernement
est favorable à l'amendement et au sous-amendement.
Ils sont utiles au cas où un Etat n'aurait pas encore transposé dans sa
réglementation les dispositions du JAR-FCL ou si, après l'avoir transposée, il
en faisait une application différente et, par conséquent, contestable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix, le sous-amendement n° 25 rectifié, accepté par le
Gouvernement et pour lequel la commission s'en remet à la sagesse du Sénat.
(Le sous-amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix, ainsi modifié, l'amendement n° 15 accepté par le
Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après le texte proposé par l'article 13 pour l'article L. 410-5 du code
de l'aviation civile.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'ensemble de l'article 13, modifié.
(L'article 13 est adopté.)
Article 14
M. le président.
« Art. 14. _ Les articles L. 421-6 et L. 421-7 du code de l'aviation civile
sont abrogés. »
- (Adopté.)
TITRE III
SERVICES DE TRANSPORT
NON URBAIN DE PERSONNES
Article 15
M. le président.
« Art. 15. _ I. _ L'article 29 de la loi n° 82-1153 du 30 décembre 1982
d'orientation des transports intérieurs est modifié comme suit :
« 1° La dernière phrase du cinquième alinéa est supprimée ;
« 2° Le dernier alinéa est remplacé par les dispositions suivantes :
« La définition des services occasionnels publics et les conditions dans
lesquelles ils sont exécutés sont fixées par décret en Conseil d'Etat. »
« II. _ Le second alinéa de l'article 46 de la loi n° 82-1153 du 30 décembre
1982 précitée est remplacé par les dispositions suivantes :
« Toutefois, les dispositions des articles 28 et 28-1 de la présente loi sont
applicables en région d'Ile-de-France, ainsi que les dispositions de son
article 29 relatives aux services privés et aux services occasionnels publics.
»
- (Adopté.)
TITRE IV
AFFRÈTEMENT ET FORMATION DES PRIX EN MATIÈRE DE TRANSPORT DE MARCHANDISES PAR
VOIE NAVIGABLE
Article 16
M. le président.
« Art. 16. _ L'article 189 du code du domaine public fluvial et de la
navigation intérieure est remplacé par les articles 189 à 189-9 suivants :
«
Art. 189
. _ Dans le domaine des transports nationaux et
internationaux de marchandises par voie navigable, les contrats sont librement
conclus entre les parties concernées et les prix librement négociés.
«
Art. 189-1
. _ Les chargeurs et les transporteurs ont le libre choix
entre trois types de contrats : des contrats à temps, des contrats au tonnage,
des contrats de voyages simple ou multiples.
«
Art. 189-2
. _ Le contrat à temps est celui par lequel le transporteur
met un ou plusieurs bateaux et leur équipage à la disposition exclusive d'un
donneur d'ordre pour une durée déterminée afin de transporter les marchandises
que lui confie ce dernier contre le paiement d'une somme d'argent déterminée à
la journée.
«
Art. 189-3
. _ Le contrat au tonnage est celui par lequel le
transporteur s'engage à transporter pendant une période fixée par le contrat un
tonnage déterminé contre le paiement d'un fret à la tonne.
«
Art. 189-4
. _ Le contrat de voyage simple est celui par lequel le
transporteur s'engage à faire un voyage déterminé. Le contrat de voyages
multiples porte sur une série de voyages successifs par un même bateau.
«
Art. 189-5
. _ Le transporteur peut, sous sa responsabilité,
sous-traiter le contrat, en tout ou partie, à un transporteur public de
marchandises par voie navigable.
« Le contrat de sous-traitance est soumis à l'ensemble des règles applicables
au transport public de marchandises.
«
Art. 189-6
. _ Tout contrat de transport public de marchandises par
voie navigable doit comporter des clauses précisant la nature et l'objet du
transport, les modalités d'exécution du service en ce qui concerne le transport
proprement dit et les conditions d'enlèvement et de livraison des objets
transportés, les obligations respectives de l'expéditeur, du transporteur et du
destinataire et le prix du transport ainsi que celui des prestations
accessoires prévues.
«
Art. 189-7
. _ Tout contrat de location d'un bateau de marchandises
avec équipage doit comporter des clauses précisant les obligations respectives
des parties dans les conditions d'emploi de l'équipage et dans l'exécution des
opérations de transport.
«
Art. 189-8
. _ Des contrats types sont établis par décret après avis
des organismes professionnels concernés et du Conseil national des
transports.
« A défaut de convention écrite définissant les rapports entre les parties au
contrat sur les matières mentionnées à l'article 189-6 et à l'article 189-7,
les clauses des contrats types s'appliquent de plein droit.
«
Art. 189-9
. _ Toute entreprise, établie en France et utilisant des
bateaux de navigation intérieure pour le transport de marchandises, doit faire
inscrire dans un fichier tenu par "Voies navigables de France", selon des
modalités fixées par décret, lesdits bateaux porteurs ou non porteurs lui
appartenant ou exploités par elle. »
- (Adopté.)
Article 17
M. le président.
« Art. 17. _ L'article 209 du code du domaine public fluvial et de la
navigation intérieure est remplacé par les dispositions suivantes :
«
Art. 209
. _ Est puni d'une amende de 100 000 francs le fait pour tout
prestataire de transport public de marchandises par voie navigable et notamment
les transporteurs de marchandises par voie navigable, auxiliaires de transport
ou loueurs de bateaux de marchandises avec équipage, d'offrir ou de pratiquer
un prix inférieur au coût de la prestation qui ne permet pas de couvrir les
charges entraînées par les obligations légales et réglementaires, notamment en
matière sociale et de sécurité, ainsi que les charges de carburant et
d'entretien, les amortissements ou les loyers des bateaux, les frais de péage,
les frais de documents de transport, les timbres fiscaux et, pour les
entreprises unipersonnelles, la rémunération du chef d'entreprise.
« Les personnes morales peuvent être déclarées pénalement responsables, dans
les conditions prévues par l'article 121-2 du code pénal, de l'infraction
prévue au présent article.
« La peine encourue par les personnes morales est l'amende suivant les
modalités prévues à l'article 131-38 du code pénal.
« Les infractions sont recherchées et constatées dans les conditions prévues
aux articles 45 (premier et troisième alinéas), 46, 47, 51 et 52 de
l'ordonnance n° 86-1243 du 1er décembre 1986 relative à la liberté des prix et
de la concurrence. Le procureur de la République est préalablement avisé des
opérations envisagées. Les procès-verbaux qui font foi jusqu'à preuve du
contraire lui sont transmis sans délai. Copie en est adressée à l'intéressé.
« Le transporteur public de marchandises par voie navigable, l'auxiliaire de
transport ou le loueur de bateaux de marchandises avec équipage évincé en
raison d'un prix trop bas, la Chambre nationale de la batellerie artisanale,
les organisations professionnelles de transporteurs par voie navigable,
d'auxiliaires de transport et de loueurs de bateaux de marchandises avec
équipage, représentatives au niveau national, peuvent se porter partie
civile.
« L'action est prescrite dans un délai d'un an à compter de la date de fin
d'exécution du contrat. »
Par amendement n° 16, M. Le Grand, au nom de la commission, propose de rédiger
comme suit le début du premier alinéa du texte présenté par cet article pour
l'article 209 du code du domaine public fluvial et de la navigation intérieure
:
« Est puni d'une amende de 100 000 francs le fait pour tout prestataire de
transport public de marchandises par voie navigable, auxiliaire de transport ou
loueur de bateaux de marchandises avec équipage, d'offrir ou de pratiquer...
»
La parole est à M. le rapporteur.
M. Jean-François Le Grand,
rapporteur.
Il s'agit d'un amendement rédactionnel.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Claude Gayssot,
ministre de l'équipement, des transports et du logement.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 16, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 17, ainsi modifié.
(L'article 17 est adopté.)
Article 18
M. le président.
« Art. 18. - L'article 41 de la loin° 82-1153 du 30 décembre 1982 modifiée
d'orientation des transports intérieurs est remplacé par les dispositions
suivantes :
« Art. 41.
- Voies navigables de France contribue à la promotion du
transport fluvial et assure une mission générale d'observation, d'information
et de statistique. Il est consulté par le ministre chargé des transports et
peut présenter des propositions sur la réglementation applicable à
l'organisation des transports par voie navigable. Il participe à la mise en
oeuvre des dispositions applicables au transport par voie navigable. »
Par amendement n° 24, MM. Lefebvre, Le Cam, Mme Terrade et les membres du
groupe communiste républicain et citoyen proposent de compléter la deuxième
phrase du texte présenté par cet article pour l'article 41 de la loi n° 82-1153
du 30 décembre 1982 par les mots : « ainsi que sur la définition des normes de
sécurité de la navigation et l'amélioration des conditions de travail ».
Cet amendement est assorti d'un sous-amendement n° 29, présenté par le
Gouvernement, et tendant, dans le texte proposé par l'amendement n° 24, après
le mot : « navigation », à insérer les mots : « , d'environnement ».
La parole est M. Le Cam, pour défendre l'amendement n° 24.
M. Gérard Le Cam.
Cet amendement tend à préciser les missions de VNF afin de tenir compte du
cadre concurrentiel dans lequel évoluera le transport fluvial.
M. le président.
La parole est à M. le ministre, pour donner l'avis du Gouvernement sur
l'amendement n° 24 et pour présenter le sous-amendement n° 29.
M. Jean-Claude Gayssot,
ministre de l'équipement, des transports et du logement.
Le Gouvernement
est favorable à l'amendement n° 24. Il propose simplement que les questions
environnementales soient intégrées dans les missions de VNF.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission sur l'amendement n° 24 et sur le
sous-amendement n° 29 ?
M. Jean-François Le Grand,
rapporteur.
La commission n'est pas favorable à l'amendement n° 24, non
pas sur le fond, mais sur la forme. Préciser que VNF peut présenter des
propositions sur les normes de sécurité est en effet superfétatoire car cela
figure déjà dans le texte. Par ailleurs, l'amélioration des conditions de
travail n'a pas sa place dans ce texte, dont ce n'est pas l'objet.
C'est pourquoi, bien que partageant les préoccupations de ses auteurs, la
commission est défavorable à l'amendement n° 24, ainsi qu'au sous-amendement n°
29.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix le sous-amendement n° 29, repoussé par la commission.
(Le sous-amendement n'est pas adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 24, repoussé par la commission et accepté par
le Gouvernement.
(L'amendement n'est pas adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 18.
(L'article 18 est adopté.)
Article 19
M. le président.
« Art. 19. _ L'article 212 du code du domaine public fluvial et de la
navigation intérieure est abrogé. »
Par amendement n° 1, le Gouvernement propose de rédiger ainsi cet article :
« I. - L'article 212 du code du domaine public fluvial et de la navigation
intérieure est ainsi rédigé :
«
Art. 212.
- Voies navigables de France est chargé de la gestion du
fonds de la navigation intérieure prévu au 1 de l'article 3 du règlement (CE)
n° 718/1999 du Conseil du 29 mars 1999 relatif à une politique de capacité des
flottes communautaires dans la navigation intérieure en vue de promouvoir le
transport par voie navigable.
« Voies navigables de France établit et recouvre, sous les mêmes garanties et
sanctions qu'en matière d'impôts directs, la contribution spéciale au fonds de
la navigation intérieure prévue à l'article 4 du règlement du 29 mars 1999
susvisé. »
« II. - L'article 57 de la loi de finances rectificative pour 1989 (n° 89-936
du 29 décembre 1989) est abrogé. »
La parole est à M. le ministre.
M. Jean-Claude Gayssot,
ministre de l'équipement, des transports et du logement.
Cet amendement
vise à supprimer, en accord avec la profession, le fonds d'assainissement des
transports fluviaux qui finançait le déchirage des bateaux et qui n'était plus
utilisé.
Cet amendement est également une mesure d'organisation qui confie la gestion
du fonds de navigation intérieur à Voies navigables de France. Ce fonds sera
réactivé en cas d'urgence, si des problèmes de capacité se posent à la
profession.
Un dispositif de surveillance du marché par VNF est mis en place pour
permettre de déclencher si nécessaire l'utilisation de ces fonds d'urgence.
Chacun comprend l'utilité de ces deux dispositions.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Jean-François Le Grand,
rapporteur.
La commission est tout à fait favorable à ces deux
dispositions, d'abord à la création du fond de la navigation intérieure -
comment pourrait-on y être opposés ? - ensuite au fait que la gestion de ce
fonds soit confiée à VNF.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 1, accepté par la commission.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, l'article 19 est ainsi rédigé.
Article 20
M. le président.
« Art. 20. _ La loi n° 94-576 du 12 juillet 1994 relative à l'exploitation
commerciale des voies navigables est abrogée. »
- (Adopté.)
Vote sur l'ensemble
M. le président.
Avant de mettre aux voix l'ensemble du projet de loi, je donne la parole à M.
Machet, pour explication de vote.
M. Jacques Machet.
Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, en examinant
ce projet de loi, le Sénat s'est livré à un exercice nouveau. En effet, c'est
la première fois que nous débattons d'un texte portant diverses dispositions
d'adaptation au droit communautaire.
Comme l'a souligné M. le rapporteur, auquel je tiens ici à rendre hommage pour
la qualité de son travail, ce texte doit être adopté dans des délais brefs,
sous peine d'exposer notre pays à des recours contentieux devant la Cour de
justice des Communautés européennes.
Même si les mesures contenues dans le projet de loi se caractérisent par une
importante technicité, il est indispensable que le Parlement - en cet instant,
notre assemblée - y attache une attention particulière.
Mes collègues du groupe de l'Union centriste et moi-même partageons les
analyses de la commission des affaires économiques. Nous souscrivons à
l'approche pragmatique de M. le rapporteur, qui tend à clarifier la rédaction
d'un certain nombre de dispositions et à améliorer les mesures accompagnant la
disparition du privilège des courtiers interprètes et des conducteurs de
navires.
Au milieu des dispositions visées par le projet de loi, les mesures concernant
le transport maritime ne peuvent nous faire oublier la catastrophe de
l'
Erika.
Ainsi, comme l'ont rappelé nombre d'orateurs, les mesures
relatives à l'assouplissement des règles concernant l'octroi du pavillon
français ou aux conditions du contrôle des marques européennes de conformité
sur les bateaux de plaisance paraissent déplacées, voire inopportunes. Je crois
qu'il faut désormais engager une réflexion au niveau européen sur la sécurité
en mer et trouver des solutions efficaces pour responsabiliser tous les acteurs
du transport maritime.
Cela étant dit, mes collègues du groupe de l'Union centriste et moi-même
voterons ce projet de loi telqu'amendé par le Sénat.
M. Jean-François Le Grand,
rapporteur.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur.
M. Jean-François Le Grand,
rapporteur.
Je souhaite simplement dire qu'il s'agissait effectivement
d'un premier exercice et remercier tout particulièrement nos collaborateurs de
la commission des affaires économiques qui ont eu eux-mêmes à s'adapter à ce
nouveau type d'exercice ; sachant qu'il y avait plusieurs articles de lois ou
de codes à réviser, cela a nécessité un travail de recherche considérable.
Ce matin, M. Besson, secrétaire d'Etat au logement, a fait état de l'évolution
prévisible, en tout cas à court et à moyen terme, du réseau de navigation
fluviale, évoquant, notamment, la mise à grand gabarit de la liaison
Seine-Nord, et la liaison Dunkerque-Escaut.
Monsieur le ministre, je souhaite attirer une fois de plus votre attention sur
la nécessité de développer ce type de transport, notamment à la lumière de
certains projets de nos voisins, ne serait-ce que celui de Rotterdam 2010, où
il est envisagé de réaliser des voies fluviales à grand gabarit, à six pistes,
trois montantes et trois descendantes. La France - mes collègues bretons ne
m'en voudront pas - ne doit pas être « finistérisée » dans le secteur des
transports par la voie fluviale.
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'ensemble du projet de loi.
M. Léon Fatous.
Le groupe socialiste s'abstient.
M. Gérard Le Cam.
Le groupe communiste républicain et citoyen également.
(Le projet de loi est adopté.)
10
TEXTES SOUMIS
EN APPLICATION DE L'ARTICLE 88-4
DE LA CONSTITUTION
M. le président.
J'ai reçu de M. le Premier ministre le texte suivant, soumis au Sénat par le
Gouvernement, en application de l'article 88-4 de la Constitution :
- Proposition de décision du Conseil autorisant l'Allemagne à appliquer un
taux réduit de droit d'accises à certaines huiles minérales utilisées à des
fins spécifiques, conformément à la procédure prévue par l'article 8,
paragraphe 4 de la directive 92/81/CEE.
Ce texte sera imprimé sous le n° E-1390 et distribué.
J'ai reçu de M. le Premier ministre le texte suivant, soumis au Sénat par le
Gouvernement, en application de l'article 88-4 de la Constitution :
- Proposition de décision du Conseil concernant la signature de l'accord entre
la Communauté européenne et la République de Hongrie établissant certaines
conditions pour le transport de marchandises par route et la promotion du
transport combiné. Proposition de décision du Conseil concernant la conclusion
de l'accord entre la Communauté européenne et la République de Hongrie
établissant certaines conditions pour le transport de marchandises par route et
la promotion du transport combiné.
Ce texte sera imprimé sous le n° E-1391 et distribué.
J'ai reçu de M. le Premier ministre le texte suivant, soumis au Sénat par le
Gouvernement, en application de l'article 88-4 de la Constitution :
- Proposition de décision du Conseil concernant la signature de l'accord entre
la Communauté européenne et le République de Bulgarie établissant certaines
conditions pour le transport de marchandises par route et la promotion du
transport combiné. Proposition de décision du conseil concernant la conclusion
de l'accord entre la Communauté européenne et la République de Bulgarie
établissant certaines conditions pour le transport de marchandises par route et
la promotion du transport combiné.
Ce texte sera imprimé sous le n° E-1392 et distribué.
11
ORDRE DU JOUR
M. le président.
Voici quel sera l'ordre du jour de la prochaine séance publique, précédemment
fixée au mercredi 3 février 2000, à quinze heures :
Discussion du projet de loi (n° 460, 1998-1999), adopté par l'Assemblée
nationale, relatif à l'accueil et à l'habitat des gens du voyage.
Rapport (n° 188, 1999-2000) de M. Jean-Paul Delevoye, fait au nom de la
commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel,
du règlement et d'administration générale.
Avis (n° 194, 1999-2000) de M. Pierre Hérisson, fait au nom de la commission
des affaires économiques et du Plan.
Aucune inscription de parole dans la discussion générale de ce texte n'est
plus recevable.
Le délai limite pour le dépôt des amendements est expiré.
Délais limites pour les inscriptions de parole
et pour le dépôt des amendements
Proposition de loi, modifiée par l'Assemblée nationale, tendant à modifier
l'article 6
ter
de l'ordonnancen° 58-1100 du 17 novembre 1958 relative
au fonctionnement des assemblées parlementaires (n° 141, 1999-2000).
Délai limite pour le dépôt des amendements : lundi 7 février 2000, à dix-sept
heures.
Projet de loi portant adaptation du droit de la preuve aux technologies de
l'information et relatif à la signature électronique (n° 488, 1998-1999).
Délai limite pour les inscriptions de parole dans la discussion générale :
lundi 7 février 2000, à dix-sept heures.
Délai limite pour le dépôt des amendements : lundi 7 février 2000, à dix-sept
heures.
Projet de loi, modifié par l'Assemblée nationale, modifiant le code pénal et
le code de procédure pénale et relatif à la lutte contre la corruption (n° 135,
1999-2000).
Délai limite pour le dépôt des amendements : lundi 7 février 2000, à dix-sept
heures.
Déclaration du Gouvernement, suivie d'un débat, sur les conséquences et les
suites des intempéries et de la marée noire intervenues fin décembre 1999.
Délai limite pour les inscriptions de parole dans le débat : mardi 8 février
2000, à dix-sept heures.
Projet de loi, modifié par l'Assemblée nationale, relatif aux volontariats
civils institués par l'article L. 111-2 du code du service national (n° 179,
1999-2000).
Délai limite pour le dépôt des amendements : mardi 8 février 2000, à dix-sept
heures.
Proposition de loi de M. Bernard Joly tendant à permettre la dévolution
directe de tous les biens vacants et sans maître à la commune en lieu et place
de l'Etat (n° 325, 1998-1999).
Délai limite pour le dépôt des amendements : mercredi 9 février 2000, à
dix-sept heures.
Conclusions de la commission des affaires économiques sur la proposition de
loi de M. Jean-Pierre Raffarin et de plusieurs de ses collègues tendant à
favoriser la création et le développement des entreprises sur les territoires
(n° 189, 1999-2000).
Délai limite pour les inscriptions de parole dans la discussion générale :
mercredi 9 février 2000, à dix-sept heures.
Délai limite pour le dépôt des amendements : mercredi 9 février 2000, à
dix-sept heures.
Personne ne demande la parole ?
La séance est levée.
(La séance est levée à dix-sept heures vingt.)
Le Directeur
du service du compte rendu intégral,
DOMINIQUE PLANCHON
ERRATA
Au compte rendu intégral de la séance du 19 janvier 2000
LIBERTÉ DE COMMUNICATION
Dans l'intervention de M. Jean-Paul Hugot :
Page 89, 2e colonne, cinquième alinéa :
Au lieu de :
« Par ailleurs, nous le savons, même si les
responsabilités totales des prestataires techniques à raison des contenus des
services pouvaient se plaider,... ».
Lire :
« Par ailleurs, nous le savons, même si l'irresponsabilité
totale des prestataires techniques à raison des contenus pouvait se plaider,...
»
Page 90, 1re colonne, troisième alinéa, 11e ligne :
Au lieu de :
« - je pense à l'AFAA, l'association française d'action
artistique - ».
Lire :
« - je pense à l'AFA, l'association des fournisseurs d'accès - ».
Au compte rendu intégral de la séance du 25 janvier 2000
SERVICE PUBLIC DE L'ÉLECTRICITÉ
Page 305, 1re colonne, dans le texte proposé pour l'article 13 par
l'amendement n° 12, au cinquième alinéa, 2e ligne :
Après :
« le gestionnaire du réseau... ».
Ajouter :
« public ».
Page 322, 1re colonne, au troisième alinéa de l'article 30, 2e ligne :
Au lieu de :
« détachement à recruter... ».
Lire :
« détachement et recruter ».
Page 325, 2e colonne, au V du texte proposé par l'amendement n° 29, 1re ligne
:
Au lieu de :
« comptabilité... ».
Lire :
« compatibilité ».
Page 326, 1re colonne, rédiger ainsi le 3° du IX proposé par l'amendement n°
29 :
« 3° Des contrats et des protocoles d'accès aux réseaux publics de transport
et de distribution, dont elle peut demander la modification conformément à
l'article 23 ; »
DÉCISION DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL
N° 99-2578 DU 27 JANVIER 2000
Le Conseil constitutionnel,
Vu la requête présentée par M. Frédéric Berger, demeurant à
Champagny-en-Vanoise (Savoie), enregistrée au secrétariat général du Conseil
constitutionnel le 24 novembre 1999 et tendant à l'annulation des opérations
électorales auxquelles il a été procédé le 14 novembre 1999 dans le département
de la Savoie pour la désignation d'un sénateur ;
Vu les observations présentées par le ministre de l'intérieur, enregistrées
comme ci-dessus le 10 décembre 1999 ;
Vu le mémoire en défense présenté par M. Jean-Pierre Vial, sénateur,
enregistré comme ci-dessus le 23 décembre 1999 ;
Vu l'article 59 de la Constitution ;
Vu l'ordonnance n° 58-1067 modifiée portant loi organique sur le Conseil
constitutionnel ;
Vu le code électoral ;
Vu le règlement applicable à la procédure suivie devant le Conseil
constitutionnel pour le contentieux de l'élection des députés et sénateurs ;
Vu les autres pièces produites et jointes au dossier ;
Le rapporteur ayant été entendu ;
Considérant, en premier lieu, que la circonstance que M. Vial était, à la date
de son élection au Sénat, premier vice-président d'un conseil général, maire et
président exécutif d'un établissement public de coopération locale ne le
faisait pas entrer dans un des cas d'inéligibilité prévus aux articles LO 127
et suivants du code électoral, applicables à l'élection des sénateurs en vertu
de l'article LO 296 du même code ;
Considérant, en second lieu, que le requérant ne peut utilement invoquer, au
soutien de ses conclusions d'annulation des opérations électorales, les
dispositions des articles LO 137 et suivants du code électoral relatives aux
cas d'incompatibilité et applicables aux sénateurs en vertu de l'article LO 297
du même code ;
Considérant qu'il résulte de ce qui précède que la requête de M. Berger doit
être rejetée,
Décide :
Art. 1er. _ La requête de M. Frédéric Berger est rejetée.
Art. 2. _ La présente décision sera notifiée au président du Sénat, à M.
Frédéric Berger et publiée au
Journal officiel
de la République
française.
Délibéré par le Conseil constitutionnel dans sa séance du 27 janvier 2000,
présidée par M. Yves Guéna et où siégeaient : MM. Georges Abadie, Michel
Ameller, Jean-Claude Colliard, Alain Lancelot, Mme Noëlle Lenoir, M. Pierre
Mazeaud et Mme Simone Veil.
Le président,
Yves Guéna
ORDRE DU JOUR
DES PROCHAINES SÉANCES DU SÉNAT
établi par le Sénat dans sa séance du mardi 1er février 2000
à la suite des conclusions de la conférence des présidents
Mercredi 2 février 2000, à 15 heures :
Ordre du jour prioritaire
Projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale, relatif à l'accueil et à
l'habitat des gens du voyage (n° 460, 1998-1999).
(La conférence des présidents a fixé à trois heures la durée globale du
temps dont disposeront, dans la discussion générale, les orateurs des divers
groupes ou ne figurant sur la liste d'aucun groupe.
Les délais limites pour les inscriptions de parole et le dépôt des amendements
sont clos.)
Jeudi 3 février 2000 :
Ordre du jour prioritaire
A
9 h 30 :
1° Suite du projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale, relatif à
l'accueil et à l'habitat des gens du voyage (n° 460, 1998-1999).
2° Projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale, portant création d'une
Commission nationale de déontologie de la sécurité (n° 480, 1997-1998).
(La conférence des présidents a fixé à deux heures la durée globale du
temps dont disposeront, dans la discussion générale, les orateurs des divers
groupes ou ne figurant sur la liste d'aucun groupe.
Les délais limites pour les inscriptions de parole et le dépôt des amendements
sont clos.)
A
15 heures
et, éventuellement, le soir :
3° Questions d'actualité au Gouvernement.
(L'inscription des auteurs de questions devra être effectuée au service de
la séance avant 11 heures.)
Ordre du jour prioritaire
4° Suite de l'ordre du jour du matin.
Mardi 8 février 2000 :
A
9 h 30 :
1° Dix-huit questions orales sans débat (l'ordre d'appel des questions sera
fixé ultérieurement) :
- n° 630 de M. Adrien Gouteyron à M. le ministre de l'équipement, des
transports et du logement (Contrat de plan en Haute-Loire) ;
- n° 642 de M. Raymond Soucaret à M. le ministre de l'économie, des finances
et de l'industrie (Suppression des postes de correspondants locaux des douanes
et droits indirects) ;
- n° 643 de M. Bernard Murat à Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité
(Conséquences du classement des foyers-logements en « équipement recevant du
public ») ;
- n° 644 de M. René Marquès à M. le ministre de l'équipement, des transports
et du logement (Immatriculation des vélomoteurs) ;
- n° 655 de M. Francis Grignon à Mme le secrétaire d'Etat à la santé et à
l'action sociale (Remboursement des traitements des maladies orphelines) ;
- n° 669 de M. Jean Faure à Mme le ministre de l'aménagement du territoire et
de l'environnement (Politique de diversification énergétique et de valorisation
de la forêt française) ;
- n° 671 de M. Charles Descours à Mme le ministre de l'emploi et de la
solidarité (Rôle de la commission de la transparence) ;
- n° 673 de M. Dominique Leclerc à M. le ministre de l'éducation nationale, de
la recherche et de la technologie (Réforme des études des professions de santé)
;
- n° 674 de M. Jean-Pierre Demerliat à M. le ministre de l'économie, des
finances et de l'industrie (Création de bureaux de tabac dans les petites
communes) ;
- n° 676 de M. Léon Fatous à M. le ministre de l'équipement, des transports et
du logement (Baisse des effectifs de la direction de l'équipement du
Pas-de-Calais) ;
- n° 679 de Mme Dinah Derycke à M. le secrétaire d'Etat à l'industrie (Avenir
de l'usine Alstom de Lys-lez-Lannoy) ;
- n° 681 de M. Alain Joyandet à M. le ministre de l'équipement, des transports
et du logement (Réglementation applicable aux baptêmes de l'air) ;
- n° 682 de M. Bernard Plasait à Mme le secrétaire d'Etat aux petites et
moyennes entreprises, au commerce et à l'artisanat (Conditions d'extension de
surfaces commerciales) ;
- n° 685 de M. Michel Duffour à M. le ministre de la défense (Réorientation
des missions de la SNECMA) ;
- n° 687 de M. Jean-Claude Peyronnet à M. le ministre de l'agriculture et de
la pêche (Conséquences de l'embargo sur la viande bovine britannique) ;
- n° 689 de M. Serge Franchis à Mme le ministre de l'aménagement du territoire
et de l'environnement (Contribution de l'Etat à la réalisation du plan de
prévention des risques naturels de la ville d'Auxerre) ;
- n° 702 de Mme Nicole Borvo à Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité
(Fonctionnement des caisses d'assurance maladie) ;
- n° 706 de M. Xavier Darcos à M. le ministre de l'économie, des finances et
de l'industrie (Fermeture de services du Trésor public dans les zones
rurales).
Ordre du jour prioritaire
A
16 heures
et, éventuellement, le soir :
2° Deuxième lecture de la proposition de loi, modifiée par l'Assemblée
nationale, tendant à modifier l'article 6
ter
de l'ordonnance n° 58-1100
du 17 novembre 1958 relative au fonctionnement des assemblées parlementaires
(n° 141, 1999-2000).
(La conférence des présidents a fixé au lundi 7 février 2000, à 17 heures,
le délai limite pour le dépôt des amendements à ce texte.)
3° Projet de loi portant adaptation du droit de la preuve aux technologies de
l'information et relatif à la signature électronique (n° 488, 1998-1999).
(La conférence des présidents a fixé :
- au lundi 7 février 2000, à 17 heures, le délai limite pour le dépôt des
amendements à ce texte ;
- à deux heures trente la durée globale du temps dont disposeront, dans la
discussion générale, les orateurs des divers groupes ou ne figurant sur la
liste d'aucun groupe.
L'ordre des interventions sera déterminé en fonction du tirage au sort et les
inscriptions de parole devront être faites au service de la séance, avant 17
heures, le lundi 7 février 2000.)
4° Deuxième lecture du projet de loi, modifié par l'Assemblée nationale,
modifiant le code pénal et le code de procédure pénale et relatif à la lutte
contre la corruption (n° 135, 1999-2000).
(La conférence des présidents a fixé au lundi 7 février 2000, à 17 heures,
le délai limite pour le dépôt des amendements à ce texte.)
Mercredi 9 février 2000 :
Ordre du jour prioritaire
A
15 heures :
1° Projet de loi autorisant la ratification du protocole, établi sur la base
de l'article K. 3 du traité sur l'Union européenne, relatif au champ
d'application du blanchiment de revenus dans la convention sur l'emploi de
l'informatique dans le domaine des douanes et à l'inclusion du numéro
d'immatriculation du moyen de transport dans la convention (n° 48,
1999-2000).
2° Projet de loi autorisant la ratification de la convention, établie sur la
base de l'article K. 3 du traité sur l'Union européenne, sur l'emploi de
l'informatique dans le domaine des douanes (n° 49, 1999-2000).
3° Projet de loi autorisant la ratification du protocole, établi sur la base
de l'article K. 3 du traité sur l'Union européenne, concernant
l'interprétation, à titre préjudiciel, par la Cour de justice des Communautés
européennes de la convention sur l'emploi de l'informatique dans le domaine des
douanes (n° 50, 1999-2000).
4° Projet de loi autorisant la ratification de l'accord relatif à
l'application provisoire entre certains Etats membres de l'Union européenne de
la convention, établie sur la base de l'article K. 3 du traité sur l'Union
européenne, sur l'emploi de l'informatique dans le domaine des douanes (n° 51,
1999-2000).
5° Projet de loi autorisant la ratification de la convention, établie sur la
base de l'article K. 3 du traité sur l'Union européenne, relative à
l'assistance mutuelle et à la coopération entre les administrations douanières
(ensemble une annexe) (n° 138, 1999-2000).
(La conférence des présidents a décidé que ces cinq projets de loi feraient
l'objet d'une discussion générale commune.)
6° Projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale, autorisant la ratification
de l'accord euro-méditerranéen établissant une association entre les
Communautés européennes et leurs Etats membres, d'une part, et l'Etat d'Israël,
d'autre part (n° 95, 1999-2000).
7° Déclaration du Gouvernement, suivie d'un débat, sur les conséquences et
les suites des intempéries et de la marée noire intervenues fin décembre
1999.
(La conférence des présidents a fixé à trois heures la durée globale du
temps dont disposeront, dans le débat, les orateurs des groupes ou ne figurant
sur la liste d'aucun groupe.
L'ordre des interventions sera déterminé en fonction du tirage au sort et les
inscriptions de parole devront être faites au service de la séance, avant 17
heures, le mardi 8 février 2000.)
Le soir :
8° Deuxième lecture du projet de loi, modifié par l'Assemblée nationale,
relatif aux volontariats civils institués par l'article L. 111-2 du code du
service national (n° 179, 1999-2000).
(La conférence des présidents a fixé au mardi 8 février 2000, à 17 heures,
le délai limite pour le dépôt des amendements à ce texte.)
9° Projet de loi autorisant l'approbation de l'accord entre le Gouvernement de
la République française et le Conseil fédéral suisse relatif à la coopération
transfrontalière en matière judiciaire, policière et douanière (ensemble une
déclaration) (n° 490, 1998-1999).
10° Projet de loi autorisant l'approbation du protocole d'entente entre le
Gouvernement de la République française et le Gouvernement du Québec relatif à
la protection sociale des élèves et étudiants et des participants à la
coopération (n° 7, 1999-2000).
11° Projet de loi autorisant l'approbation de la convention d'entraide
judiciaire en matière pénale entre le Gouvernement de la République française
et le Gouvernement de la République orientale de l'Uruguay (n° 33,
1999-2000).
12° Projet de loi autorisant l'approbation de la convention d'extradition
entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la
République orientale de l'Uruguay (n° 34, 1999-2000).
(La conférence des présidents a décidé que ces deux projets de loi
feraient l'objet d'une discussion générale commune.)
13° Projet de loi autorisant l'approbation de la convention du 15 juillet 1982
portant création de l'Organisation européenne de télécommunications par
satellite (EUTELSAT) telle qu'elle résulte des amendements adoptés à Cardiff le
20 mai 1999 (n° 66, 1999-2000) ;
14° Projet de loi autorisant l'adhésion du Gouvernement de la République
française à la convention internationale de 1989 sur l'assistance (n° 107,
1999-2000) ;
15° Projet de loi autorisant l'adhésion de la République française à la
convention internationale d'assistance mutuelle administrative en vue de
prévenir, de rechercher et de réprimer les infractions douanières (ensemble 11
annexes) (n° 137, 1999-2000).
Jeudi 10 février 2000 :
Ordre du jour réservé
A
9 h 30
et à
15 heures :
1° Sous réserve de leur dépôt, conclusions de la commission des lois sur :
- la proposition de résolution de M. Robert Badinter et des membres du groupe
socialiste et apparentés tendant à créer une commission d'enquête sur les
conditions de détention dans les maisons d'arrêt (n° 165, 1999-2000) ;
- la proposition de résolution de MM. Jean Arthuis, Josselin de Rohan, Henri
de Raincourt et Guy-Pierre Cabanel tendant à créer une commission d'enquête sur
la situation des établissements pénitentiaires en France (n° 183,
1999-2000).
2° Proposition de loi de M. Bernard Joly tendant à permettre la dévolution
directe de tous les biens vacants et sans maître à la commune en lieu et place
de l'Etat (n° 325, 1998-1999).
(La conférence des présidents a fixé au mercredi 9 février 2000, à 17
heures, le délai limite pour le dépôt des amendements à ce texte.)
3° Conclusions de la commission des affaires économiques sur la
proposition de loi de M. Jean-Pierre Raffarin et de plusieurs de ses collègues
tendant à favoriser la création et le développement des entreprises sur les
territoires (n° 189, 1999-2000).
(La conférence des présidents a fixé :
- au mercredi 9 février 2000, à 17 heures, le délai limite pour le dépôt des
amendements à ce texte ;
- à trois heures la durée globale du temps dont disposeront, dans la
discussion générale, les orateurs des divers groupes ou ne figurant sur la
liste d'aucun groupe.
L'ordre des interventions sera déterminé en fonction du tirage au sort et les
inscriptions de parole devront être faites au service de la séance, avant 17
heures, le mercredi 9 février 2000).
A 15 heures :
4° Nomination des membres de la commission d'enquête sur les établissements
pénitentiaires, sous réserve de sa création par le Sénat.
(Les candidatures à cette commission d'enquête devront être déposées au
secrétariat central du service des commissions avant le jeudi 10 février 2000,
à 12 heures.)
5° Suite de l'ordre du jour du matin.
Mardi 22 février 2000 :
A
9 h 30 :
1° Quinze questions orales sans débat (l'ordre d'appel des questions sera fixé
ultérieurement) :
- n° 662 de M. Guy Vissac à M. le ministre de l'équipement, des transports et
du logement (Financement des travaux sur les routes nationales de la région
Auvergne) ;
- n° 666 de M. Jean-Marc Pastor à Mme le garde des sceaux, ministre de la
justice (Prestation compensatoire en cas de divorce) ;
- n° 672 de M. Jean-Patrick Courtois à Mme le ministre de la culture et de la
communication (Assujettissement à la taxe professionnelle des associations
organisant des spectacles vivants) ;
- n° 677 de M. Bernard Cazeau à Mme le ministre de l'emploi et de la
solidarité (Fermeture du secteur psychiatrique du centre hospitalier Vauclaire)
;
- n° 686 de M. Christian Demuynck à M. le ministre de l'agriculture et de la
pêche (Difficultés d'application de la loi relative aux animaux dangereux) ;
- n° 690 de M. Daniel Hoeffel à M. le ministre de l'éducation nationale, de la
recherche et de la technologie (Enseignement des langues anciennes) ;
- n° 693 de M. Georges Mouly à Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité
(Prestations sociales) ;
- n° 694 de Mme Marie-Madeleine Dieulangard à M. le ministre de l'équipement,
des transports et du logement (Aménagement de la RN 171) ;
- n° 696 de M. Michel Esneu à M. le ministre de l'intérieur (Elections
municipales et communication communale sur site internet) ;
- n° 698 de M. Jean Boyer à M. le ministre de l'économie, des finances et de
l'industrie (Réorganisation des services des contributions indirectes) ;
- n° 699 de M. Marcel Charmant à M. le ministre de l'éducation nationale, de
la recherche et de la technologie (Avenir du centre d'information et
d'orientation de Nevers) ;
- n° 700 de M. Jean-François Le Grand à Mme le ministre de l'emploi et de la
solidarité (Carte hospitalière de la Manche) ;
- n° 704 de M. Jean-Paul Hugot à M. le ministre de l'intérieur (Continuité
territoriale et coopération intercommunale) ;
- n° 707 de M. Aymeri de Montesquiou à Mme le ministre de l'aménagement du
territoire et de l'environnement (Présence des services publics sur l'ensemble
du territoire national) ;
- n° 708 de M. Gérard Delfau à M. le ministre de l'intérieur (Refus de
transformation d'une communauté de communes).
A
16 heures :
Ordre du jour prioritaire
2° Deuxième lecture du projet de loi, modifié par l'Assemblée nationale,
relatif au référé devant les juridictions administratives (n° 136,
1999-2000).
(La conférence des présidents a fixé au lundi 21 février 2000, à 17 heures,
le délai limite pour le dépôt des amendements à ce texte.)
Mercredi 23 février 2000,
à
15 heures :
Ordre du jour prioritaire
1° Deuxième lecture de la proposition de loi, adoptée avec modifications par
l'Assemblée nationale en deuxième lecture, instituant un Défenseur des enfants
(n° 97, 1999-2000).
(La conférence des présidents a fixé au mardi 22 février 2000, à 17 heures,
le délai limite pour le dépôt des amendements à ce texte.)
2° Proposition de loi, adoptée par l'Assemblée nationale, visant à renforcer
le rôle de l'école dans la prévention et la détection des faits de mauvais
traitements à enfants (n° 125, 1999-2000).
(La conférence des présidents a fixé au mardi 22 février 2000, à 17 heures,
le délai limite pour le dépôt des amendements à ce texte.)
3° Deuxième lecture du projet de loi, modifié par l'Assemblée nationale,
portant réglementation des ventes volontaires de meubles par nature aux
enchères publiques (n° 156, 1999-2000).
(La conférence des présidents a fixé au mardi 22 février 2000, à 17 heures,
le délai limite pour le dépôt des amendements à ce texte.)
Jeudi 24 février 2000 :
A
10 heures :
1° Question orale européenne avec débat n° QE 8 de M. Hubert Haenel à M. le
ministre de l'agriculture et de la pêche (Voies pour sortir de la crise liée à
l'épizootie d'encéphalopathie spongiforme bovine).
(La discussion de cette question orale européenne s'effectuera selon les
modalités prévues à l'article 83
ter
du règlement.)
A 15 heures :
2° Questions d'actualité au Gouvernement.
(L'inscription des auteurs de questions devra être effectuée au service de
la séance avant 11 heures.)
Ordre du jour prioritaire
3° Proposition de loi, adoptée par l'Assemblée nationale, relative à la
constitution d'une commission de contrôle nationale et décentralisée des fonds
publics accordés aux entreprises (n° 163, 1999-2000).
(La conférence des présidents a fixé au mercredi 23 février 2000, à 17
heures, le délai limite pour le dépôt des amendements à ce texte.)
Mardi 29 février 2000,
à
16 heures,
et
mercredi 1er mars
2000,
à
15 heures :
Ordre du jour prioritaire
1° Projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale après déclaration
d'urgence, tendant à favoriser l'égal accès des femmes et des hommes aux
mandats électoraux et fonctions électives (n° 192, 1999-2000).
2° Projet de loi organique, adopté par l'Assemblée nationale, tendant à
favoriser l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats de membre des
assemblées de province et du congrès de la Nouvelle-Calédonie, de l'assemblée
de la Polynésie française et de l'assemblée territoriale des îles
Wallis-et-Futuna (n° 193, 1999-2000).
(Pour ces deux textes, la conférence des présidents a :
- fixé au lundi 28 février 2000, à 17 heures, le délai limite pour le dépôt
des amendements ;
- décidé qu'il serait procédé à une discussion générale commune ;
- attribué un temps de parole spécifique de quinze minutes à la délégation
parlementaire aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes
et les femmes ;
- fixé à trois heures la durée globale du temps dont disposeront, dans la
discussion générale commune, les orateurs des divers groupes ou ne figurant sur
la liste d'aucun groupe.
L'ordre des interventions sera déterminé en fonction du tirage au sort et les
inscriptions de parole devront être faites au service de la séance, avant 17
heures, le lundi 28 février 2000.)
Jeudi 2 mars 2000,
à
9 h 30
et à
15 heures :
Ordre du jour prioritaire
1° Troisième lecture, sous réserve de sa transmission, du projet de loi
organique relatif aux incompatibilités entre mandats électoraux (AN, n°
1877).
2° Nouvelle lecture, sous réserve de sa transmission, du projet de loi relatif
aux incompatibilités entre mandats électoraux et fonctions électives (AN, n°
1878).
(Pour ces deux textes, la conférence des présidents a :
- fixé au mardi 29 février 2000, à 17 heures, le délai limite pour le dépôt
des amendements ;
- décidé qu'il serait procédé à une discussion générale commune ;
- fixé à deux heures la durée globale du temps dont disposeront, dans la
discussion générale commune, les orateurs des divers groupes ou ne figurant sur
la liste d'aucun groupe.
L'ordre des interventions sera déterminé en fonction du tirage au sort et les
inscriptions de parole devront être faites au service de la séance, avant 17
heures, le mercredi 1er mars 2000.)
Mardi 7 mars 2000 :
A
9 h 30 :
1° Questions orales sans débat.
A
16 heures :
Ordre du jour prioritaire
2° Sous réserve de sa transmission, projet de loi modifiant la loi n° 84-610
du 16 juillet 1984 relative à l'organisation et à la promotion des activités
physiques et sportives (AN, n° 1821) (urgence déclarée).
(La conférence des présidents a fixé :
- au lundi 6 mars 2000, à 17 heures, le délai limite pour le dépôt des
amendements à ce texte ;
- à trois heures la durée globale du temps dont disposeront, dans la
discussion générale, les orateurs des divers groupes ou ne figurant sur la
liste d'aucun groupe.
L'ordre des interventions sera déterminé en fonction du tirage au sort et les
inscriptions de parole devront être faites au service de la séance, avant 17
heures, le lundi 6 mars 2000.)
Mercredi 8 mars 2000 :
Ordre du jour prioritaire
A
15 heures :
Suite de l'ordre du jour de la veille.
Jeudi 9 mars 2000 :
Ordre du jour réservé
A
9 h 30 :
1° Sous réserve de leur dépôt, conclusions de la commission des finances sur
:
- la proposition de loi de M. Yann Gaillard et de plusieurs de ses collègues
portant diverses mesures fiscales tendant au développement du marché de l'art
et à la protection du patrimoine national (n° 469, 1998-1999) ;
- la proposition de loi de M. Yann Gaillard et de plusieurs de ses collègues
tendant à aménager le régime fiscal des achats d'oeuvres d'art par les
entreprises (n° 468, 1998-1999).
(La conférence des présidents a fixé au mercredi 8 mars 2000, à 17 heures,
le délai limite pour le dépôt des amandements à ce texte.)
A
15 heures :
2° Questions d'actualité au Gouvernement.
(L'inscription des auteurs de questions devra être effectuée au service de
la séance avant 11 heures.)
*
* *
Le mardi 14 mars 2000 aura lieu le Forum des Sénats du monde.
Par ailleurs, le Sénat recevra solennellement dans l'hémicycle :
- Mme Nicole Fontaine, présidente du Parlement européen, le mercredi 22 mars
2000, à 16 heures ;
- M. Boutros Boutros-Ghali, secrétaire général de l'Organisation
internationale de la francophonie, le mercredi 3 mai 2000, après-midi.
A N N E X E
Questions orales sans débat
inscrites à l'ordre du jour du mardi 8 février 2000
N° 630. - M. Adrien Gouteyron attire l'attention de M. le ministre de
l'équipement, des transports et du logement sur les très graves conséquences
pour le département de la Haute-Loire du contrat de plan à venir dans
l'hypothèse où l'Etat s'en tiendrait à l'enveloppe annoncée de 875 millions de
francs pour sept ans. Il lui rappelle que pour le précédent contrat de plan une
enveloppe de 1,350 milliard de francs avait été prévue. Il tient également à
lui rappeler que l'enveloppe annoncée ne permettra pas la réalisation
d'opérations routières absolument indispensables : raccordement de Brioude à
l'A 75, contournement du Puy-en-Velay, travaux entre Yssingeaux et le
Puy-en-Velay. Il lui demande donc si l'Etat envisage d'abonder ou non
l'enveloppe annoncée.
N° 642. - M. Raymond Soucaret attire l'attention de M. le ministre de
l'économie, des finances et de l'industrie sur la disparition des postes de
correspondants locaux des douanes et des droits indirects et sur ses
conséquences financières. La tenue du poste de correspondant local est
généralement une charge d'emploi imposée par l'administration au titre de
l'exercice principal de débitant de tabacs. C'est également une activité
complémentaire à la tenue de librairie-journaux ou encore de débits de boisson.
Ces recettes locales forment un maillage essentiel pour la présence de
l'administration sur l'ensemble du territoire. Alors qu'une majorité des
correspondants locaux ont un faible niveau d'activité et qu'un certain nombre
d'entre eux ont été affectés par la suppression des titres de mouvement sur les
céréales, face à un faible niveau d'activité, il leur est proposé une aide
pécuniaire à la cessation d'activité. Cette aide a un coût non négligeable,
voire démesuré. Aussi, il lui demande les raisons de cette politique de
suppression des correspondants locaux très coûteuse ainsi que la suppression de
cette dernière.
N° 643. - M. Bernard Murat attire l'attention de Mme le ministre de l'emploi
et de la solidarité sur les conséquences du classement des foyers-logements en
« Equipement recevant du public (ERP) ». Dans un rapport rendu public fin mai
et rédigé en commun par les services du ministère de la solidarité et du
ministère du logement, il est prévu que les foyers-logements existants devront
à l'avenir être classés en ERP et donc réaliser les travaux de sécurité en
conséquence. En outre, ce rapport indique qu'il conviendra alors que les
financements nécessaires à l'application des nouveaux textes soient trouvés,
d'autant que le ministère a laissé entendre qu'une période de six à sept ans
serait donnée à ces établissements pour s'adapter. D'une part, en ce qui
concerne la mise en sécurité de ces établissements, il note que ce rapport ne
précise pas le type de classement en ERP : sont-ils classés en ERP de type U ou
en ERP de type tout public ? Il lui semble qu'une distinction prenant en compte
les personnes domiciliées dans ces établissements, c'est-à-dire la destination
du bâti, doit être envisagée sur ce point. D'autre part, bien que favorable à
cette mesure, il s'inquiète de ses répercussions sur le budget des
foyers-logements. Afin de ne pas alourdir le prix des journées ainsi que la
pression fiscale des collectivités, il lui semble important que l'Etat s'engage
financièrement dans cette démarche. C'est pourquoi il lui demande de bien
vouloir lui indiquer, d'une part, selon quelles modalités son ministère entend
classer les foyers-logements en ERP et, d'autre part, si l'Etat envisage
d'intervenir financièrement sur ce dossier, à quelle hauteur et sous quel
délai.
N° 644. - M. René Marquès attire l'attention de M. le ministre de
l'équipement, des transports et du logement sur les nuisances sonores
provoquées par les vélomoteurs. Dans de nombreuses villes, les habitants se
plaignent de ces nuisances sonores et regrettent qu'aucune mesure ne soit prise
pour sanctionner les conducteurs de ces vélomoteurs d'une puissance inférieure
à 50 centimètres cubes et dépourvus de plaque minéralogique. La plupart du
temps, ces engins sont équipés de « kit » permettant d'accroître leur vitesse
dans des proportions très importantes. Les forces de l'ordre éprouvent des
difficultés non seulement à les arrêter, mais également à les verbaliser. De
plus, les propriétaires de ces vélomoteurs, en roulant à des vitesses
prohibées, mettent leur sécurité en danger ainsi que celle des piétons. Lors de
l'examen du projet de loi relatif à la sécurité routière, un amendement avait
prévu l'obligation d'immatriculation pour les vélomoteurs d'une puissance
inférieure à 50 centimètres cubes. De caractère réglementaire, cette
disposition avait été supprimée. Or elle répond à une préoccupation importante
de nombreuses personnes et de nombreux élus locaux, incapables d'apporter des
solutions à ce problème. Cette obligation d'immatriculation permettrait de
retrouver plus facilement les propriétaires de ces engins et de les
sanctionner. En conséquence, il lui demande de bien vouloir lui indiquer ses
intentions pour régler cette question de sécurité routière.
N° 655. - M. Francis Grignon attire l'attention de Mme le secrétaire d'Etat à
la santé et à l'action sociale sur le remboursement des traitements de
certaines maladies dites orphelines. En effet, la maladie de Biermer, maladie
génétique grave et orpheline, peut être soignée par des injections régulières
de vitamines B 12. Or ce traitement n'est nullement remboursé par la sécurité
sociale. Il lui demande donc si, dans ce type de cas, qui ne doit pas être le
seul, il ne serait pas envisageable de prévoir un remboursement par la sécurité
sociale, remboursement qui serait ainsi fonction de la pathologie et non du
médicament.
N° 669. - M. Jean Faure attire l'attention de Mme le ministre de l'aménagement
du territoire et de l'environnement sur la situation dans laquelle se trouvent
certaines communes devant l'inadéquation qui perdure entre les objectifs du
Gouvernement en matière de diversification énergétique et les outils financiers
mis en oeuvre pour assurer la réalisation de ces objectifs. Chacun s'accorde,
en effet, à reconnaître l'intérêt de la production décentralisée d'énergie en
termes d'aménagement du territoire, et notamment de la filière bois très
développée dans le département de l'Isère. Or, les communes rurales, qui sont
pourtant les mieux placées pour mettre en oeuvre d'ambitieux projets de
diversification, se trouvent dans une situation ubuesque. En effet, les projets
énergétiques qu'elles ont mis à l'étude sont jugés excellents, techniquement et
économiquement. Par exemple, la mise en place de chaufferies à plaquettes leur
ferait économiser des sommes importantes sur leur budget de fonctionnement, les
temps de retour de ces investissements étant très courts (de l'ordre de
quelques années). Elles obtiennent des subventions diverses au titre des
politiques énergétiques menées par l'Etat, l'Europe et les collectivités
régionales et départementales. Pourtant, elles ne trouvent aucune structure
financière pour assurer l'autofinancement restant à leur charge, qu'elles ne
sont pas en mesure d'avancer. Car ces communes sont confrontées à des besoins
urgents en matière de voirie, de sauvegarde du patrimoine, ou à des dépenses
obligatoires qui leur interdisent tout investissement autre, aussi rationnel et
porteur d'avenir soit-il. Or ces communes rurales sont mises en demeure de
résorber leur déficit structurel et d'abonder leur capacité d'autofinancement.
A l'heure de l'adoption du budget de l'ADEME (Agence de l'environnement et de
la maîtrise de l'énergie), il lui demande si le Gouvernement a l'intention de
doter cette agence d'une structure financière capable soit de financer
directement les projets n'ayant pu être pris en charge dans le cadre de
financements traditionnels, soit de se porter caution auprès des prêteurs
traditionnels. Il lui rappelle que c'est à ce prix que la politique de
diversification énergétique et de valorisation de la forêt française pourra
obtenir des résultats significatifs.
N° 671. - M. Charles Descours interroge Mme le ministre de l'emploi et de la
solidarité sur les conséquences des avis de la Commission de la transparence
sur le remboursement des médicaments.
N° 673. - M. Dominique Leclerc souhaite attirer l'attention de M. le ministre
de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur le projet de
réforme des études des professions de santé actuellement en cours d'élaboration
au sein de son ministère. Il lui serait reconnaissant de bien vouloir lui faire
savoir s'il entend tenir compte des propositions formulées par les conférences
de doyens de médecine, pharmacie et chirurgie dentaire au nom des différents
professionnels concernés par cette réforme et si ce projet sera prochainement
soumis au Parlement.
N° 674. - M. Jean-Pierre Demerliat souhaite attirer l'attention de M. le
ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur les difficultés
rencontrées par les communes ou les particuliers pour obtenir l'autorisation
d'ouvrir un bureau de tabac dans les petites communes. Il est parfaitement
conscient des dangers que peut occasionner l'abus du tabac sur la santé, mais
il sait aussi que, si les habitants d'une petite commune n'ont pas la
possibilité de se procurer leur « drogue » chez eux, ils iront faire l'ensemble
de leurs achats dans une ville plus grande, ce qui aura pour conséquence de
faire péricliter les commerces des toutes petites communes et accentuera le
phénomène de désertification des zones rurales.
N° 676. - M. Léon Fatous souhaite interpeller M. le ministre de l'équipement,
des transports et du logement sur la baisse des effectifs des directions de
l'équipement, et plus particulièrement celle du Pas-de-Calais. En effet, même
si le ministère a considérablement ralenti depuis 1997 la baisse des effectifs
de l'équipement, il s'avère que cette dernière reste plus importante que les
autres pour le département du Pas-de-Calais. Cette situation est inquiétante
pour un département et une région qui ont toujours été sous-administrés
(différentiel de 20 % par rapport aux autres départements). Aussi, il voudrait
savoir s'il sera tenu compte de cette situation.
N° 679. - Mme Dinah Derycke souhaite attirer l'attention de M. le secrétaire
d'Etat à l'industrie sur les inquiétudes très fortes des salariés d'Alstom,
entreprise qui vient de fusionner, pour sa partie énergie, avec l'entreprise
ABB. Des documents émanant de la direction mentionnent un nombre très important
de suppressions d'emploi. Pour la seule usine de Lys-lez-Lannoy, unique lieu de
production de chaudières en France, un projet de la direction en voie de
finalisation prévoit une suppression de 346 postes. A cette occasion, les
instances de représentation des salariés n'ont pas été consultées et ces
défaillances ont donné lieu à une procédure juridictionnelle récente, à la
suite de laquelle les organisations syndicales ont obtenu gain de cause. Elle
souhaite que le Gouvernement porte la plus grande attention à cette
réorganisation par produits qui, en désolidarisant juridiquement les diverses
activités d'une entreprise et leur multidisciplinarité, remet en cause des
savoir-faire et sape ce qui fait la force et assure la pérennité de certains
lieux de production. Compte tenu de l'ampleur de cette réorganisation et de ses
implications, notamment en matière d'emploi et particulièrement au coeur du
versant nord-est de l'agglomération lilloise frappée de plein fouet par les
restructuration industrielles, elle lui demande quelle position il compte
prendre face à cette situation.
N° 681. - M. Alain Joyandet appelle l'attention de M. le ministre de
l'équipement, des transports et du logement sur la comptabilité de l'arrêté du
4 avril 1996 du ministère de l'équipement, du logement, des transports et du
tourisme, publié au
Journal officiel
n° 101 du 28 avril 1996, relatif
aux manifestations aériennes, avec l'arrêté du 9 décembre 1998 du ministère de
la jeunesse et des sports, publié au
Journal officiel
n° 31 du 6 février
1999, relatif aux garanties de technique et de sécurité dans les établissements
d'activités physiques et sportives qui organisent la pratique ou l'enseignement
du parachutisme. Des problèmes d'interprétation se posent entre les deux
textes, notamment lors des sauts en tandem définis par l'arrêté de 1996 comme
des « baptêmes de l'air » (art. 2) et, plus particulièrement, en ce qui
concerne la limite d'âge des passagers des baptêmes de l'air. En effet, alors
que l'arrêté du 4 avril 1996 ne prévoit pas de condition d'âge pour les sauts
en tandem qualifiés de baptêmes de l'air et que, de surcroît, il exclut que
ceux-ci puissent être l'occasion de pratiquer un quelconque enseignement du
parachutisme, l'arrêté du ministère de la jeunesse et des sports de 1998 impose
une limite d'âge en dessous de laquelle l'enseignement du parachutisme est
interdit. Ces deux textes, qui devraient être complémentaires - l'arrêté de
1996 réglementant les baptêmes de l'air et celui de 1998 réglementant
l'enseignement du parachutisme - s'opposent dans la pratique. En effet, cette
interprétation n'est pas retenue puisque les dispositions de l'arrêté de 1998,
notamment celles qui concernent la limite d'âge, sont opposées par les
autorités compétentes aux passagers de baptêmes de l'air. Cette situation est
fort préoccupante car elle menace les activités de démonstration des
parachutistes professionnels. C'est pourquoi il lui demande de bien vouloir lui
indiquer de quel arrêté relève la pratique des baptêmes de l'air, dits « sauts
en tandem », et les recommandations qu'il compte faire pour permettre qu'une
telle ambiguïté entre les textes réglementaires cesse, et plus particulièrement
si les règles édictées par le ministère chargé des sports sont opposables aux
parachutistes professionnels détenant leurs prérogatives de son ministère
chargé de l'aviation civile.
N° 682. - M. Bernard Plasait attire l'attention de Mme le secrétaire d'Etat
aux petites et moyennes entreprises, au commerce et à l'artisanat sur le champ
d'application de la loi n° 73-1193 du 27 décembre 1973 modifiée. Il semble, en
effet, que les commissions départementales d'équipement commercial aient
tendance, suivant l'interprétation de la circulaire du 16 janvier 1997 portant
application des dispositions de la loi Royer, à faire une application extensive
de l'article 29-1 et à vouloir inclure toutes les activités de prestation de
services à caractère artisanal, comme les salons de coiffure, de haute coiffure
et d'esthétique, dans le champ d'application de la loi. Pour justifier en
pratique une telle extension, les commissions départementales d'équipement
commercial se fondent sur l'article 1er-B de la circulaire précitée, qui se
réfère à deux décisions du Conseil d'Etat, respectivement rendues les 30
septembre 1987 - SCAEX Interrégion parisienne - et 4 novembre 1994 - Les 3
Sautets. Or, ni l'esprit de la loi qui vise à contrôler l'installation de
magasins de détail ayant une grande surface, ni la jurisprudence du Conseil
d'Etat précitée ne confortent la position de l'administration concernant le
champ d'application extensif de la loi. En effet, les décisions précitées du
Conseil d'Etat soumettent les activités de prestation de services à caractère
artisanal aux dispostions de la loi du 27 décembre 1973 modifiée uniquement
lorsqu'elles s'exercent dans des locaux qui s'intègrent à un magasin de grande
surface participant d'un même ensemble ou centre commercial. Il lui demande
donc de bien vouloir lui indiquer si le projet d'extension d'un salon parisien
de haute coiffure dont la surface est supérieure à 300 mètres carrés mais dont
les locaux ne sont pas inclus dans un ensemble commercial est soumis au respect
des dispositions de la loi précitée, alors même que l'activité de ce salon n'a
rien de comparable à celle d'une grande surface puisqu'une partie de sa
superficie serait même réservée à une clientèle privilégiée disposant de
cabines de coiffage et d'esthétique individuelles.
N° 685. - M. Michel Duffour appelle l'attention de M. le ministre de la
défense sur les récentes déclarations du président de la Société nationale
d'études et de construction de moteurs d'aviation (SNECMA) annonçant une
réorientation stratégique de l'entreprise au travers de la création d'une
société de holding dont le nouvel objet serait la participation directe ou
indirecte dans toute opération financière, commerciale ou industrielle, ainsi
que la gestion d'un portefeuille de titres de participation. Certes,
aujourd'hui, plus un seul programme aéronautique majeur ne peut être lancé par
une seule entreprise, ni même par une seule nation. Il faut donc trouver des
alliances technologiques et des montages financiers afin de préparer l'avenir.
Notre pays ne part pas de rien dans ce domaine. La France a une solide
expérience, que ce soit avec Airbus, Ariane ou CFMI, il existe donc bien
d'autres choix que celui d'engager une réorientation de la vocation des
établissements vers des activités financières ouvertes aux capitaux privés en
France et à l'étranger, dont on sait bien qu'elle sert d'abord aux
actionnaires. Le personnel, les acquis sociaux, la réduction du temps de
travail, l'emploi, les programmes et l'outil industriels passent dans ces
conditions au second plan. Il souhaiterait connaître son avis sur cette
déclaration et savoir s'il entend consulter les salariés, leurs organisations
syndicales, les parlementaires avant toute décision engageant la privatisation
d'une entreprise nationale de pointe.
N° 687. - M. Jean-Claude Peyronnet attire l'attention de M. le ministre de
l'agriculture et de la pêche sur certaines conséquences de la décision
française de maintenir l'embargo sur la viande bovine britannique. Le
Gouvernement a décidé, à juste titre, de maintenir l'interdiction d'importation
de viande bovine britannique. Cette décision, dont les consommateurs lui savent
gré, a entraîné la riposte immédiate de la presse britannique qui incite au
boycott des produits français. Parmi ces produits, il en est un qui est
particulièrement visé puisqu'il est l'un des symboles de notre pays : la pomme.
En Limousin, les producteurs de pommes subissent durement cette mesure de
rétorsion. Quelques chiffres : le Limousin produit 120 000 tonnes de pommes
(des Golden d'altitude haut de gamme pour l'essentiel) réparties sur 4 000
hectares de vergers. Sur ces 120 000 tonnes, 50 000 sont destinées à l'export.
Le premier marché à l'étranger de la pomme du Limousin est la Grande-Bretagne.
Dès lors, les conséquences sont multiples : perte de parts de marché par le
référencement de la concurrence, baisse des prix, augmentation des coûts de
production, dépôts de bilan, marché de l'emploi déprimé. Ces incidences se
répercutent par ailleurs sur les autres professionnels de la filière
(transport, emballage, étiquetage). Aussi, il souhaiterait savoir quelles
mesures le Gouvenement entreprendra pour accompagner ces professionnels. Il
serait nécessaire de mettre en place des reports de charges, d'échéances de
prêts, d'impôts exigibles afin de préserver la trésorerie des exploitants.
N° 689. - M. Serge Franchis rappelle à Mme le ministre de l'aménagement du
territoire et de l'environnement que la loi n° 87-565 du 22 juillet 1987,
modifiée par la loi n° 95-101 du 2 février 1995, met à la charge de l'Etat
l'élaboration de plans de prévention des risques naturels prévisibles tels que
les inondations. Le problème se pose des obligations des habitants, mais aussi
de celles de l'Etat. A Auxerre, les services de l'Etat ont réalisé une
simulation hydraulique à partir des données de la crue centennale de 1910.
Cette simulation a conduit à l'établissement d'un zonage qui classe le quart du
secteur urbanisé de la ville en zone inondable. La direction départementale de
l'équipement prépare un règlement qui fixe des contraintes qui s'imposeront aux
habitants, à quelque 250 entreprises, aux collectivités locales et aux
concessionnaires de services publics, comme EDF-GDF pour ses ouvrages
d'électricité ou de gaz. Les contraintes prévues dans le projet de règlement
sont telles qu'elles obligeront toute la communauté auxerroise à accepter des
efforts très importants : les 250 entreprises existantes ne pourront plus
étendre leur activité sur le site, les habitants devront entreprendre des
travaux dans leurs maisons. Le projet de plan, qui sera prochainement soumis à
l'enquête publique, ne fixe aucune obligation à l'Etat alors même que la
rivière Yonne est une rivière domaniale. Or, l'article 40-1 de la loi dispose
que les plans définissent les mesures de prévention, de protection et de
sauvegarde qui doivent être prises par les collectivités publiques dans le
cadre de leurs compétences. Aussi, il lui demande si le plan de prévention des
risques d'Auxerre, comme dans toutes les situations similaires, ne devrait pas
prévoir les engagements de l'Etat et fixer sa contribution à la réalisation des
objectifs définis par la loi (nature des travaux, obligation de résultat
s'agissant de l'entretien du lit et des berges, solidité des ouvrages de
franchissement) ?
N° 702. - Mme Nicole Borvo attire l'attention de Mme le ministre de l'emploi
et de la solidarité sur la dégradation importante des conditions de travail des
personnels et du service rendu aux assurés sociaux des différentes caisses
d'assurance maladie aggravée par le manque de personnels affectés pour répondre
à l'afflux de demandes couverture maladie universelle. Alors que les caisses
d'assurances maladie sont chargées depuis le 1er janvier 2000 d'accueillir les
bénéficiaires de la CMU qui doit permettre à quelque six millions de personnes
résidant en France et percevant de faibles revenus d'être soignées
gratuitement, les 1 400 emplois n'apparaissent pas suffisants pour faire face à
la demande. Les différents acteurs avaient déjà prévu l'année dernière qu'il
fallait créer un minimum de 3 000 emplois pour faire face à cette affluence.
Outre l'insuffisance du nombre d'emplois, il est à remarquer qu'aucun poste n'a
été affecté à Paris, un des départements pourtant les plus concernés par
l'afflux de demandes CMU. Les conséquences en sont des heures d'attente aux
guichets et la forte augmentation du nombre de dossiers en instance. Selon les
centres, le retard à la liquidation est de 3 à 37 jours. Le manque de personnel
fait que l'on gère au plus pressé et que les dossiers complexes, comme les
indemnités journalières, les accidents de travail ou les nouvelles demandes
d'affiliation restent en solde. Pour toutes ces raisons elle lui demande ce que
l'Etat compte faire pour créer le nombre de postes nécessaires pour assurer un
service de qualité aux assurés et de meilleures conditions de travail des
personnels alors que les négociations sur la réduction du temps de travail ne
sont toujours pas engagées pour ceux-ci.
N° 706. - M. Xavier Darcos attire l'attention de M. le ministre de l'économie,
des finances et de l'industrie sur le projet de réforme envisagé par son
département ministériel, à la suite des conclusions de la mission 2003 présidée
par MM. Bert et Champsaur, et dont l'objet tend à la fermeture des services du
Trésor public dans les cantons ruraux. De nombreuses communes rurales de
Dordogne étant particulièrement préoccupées par la suppression de ces services
de proximité qui sont indispensables en termes d'aménagement du territoire, il
souhaite recueillir des précisions sur sa politique mise en oeuvre pour les
services déconcentrés du Trésor.
N° 662. - M. Guy Vissac attire l'attention de M. le ministre de l'équipement,
des transports et du logement sur la nécessité pour la région Auvergne que soit
maintenu le taux de participation de l'Etat pour les travaux routiers du réseau
national, et ce à équivalence du dernier contrat de plan. Il lui rappelle que,
tandis que se négocient actuellement les crédits du futur contrat de plan
Etat/région, le taux de participation de l'Etat en faveur des travaux routiers
du réseau national atteindrait 50 %, laissant ainsi aux autres collectivités
locales la moitié du financement. Cela est d'autant plus discutable que le
réseau des routes nationales relève uniquement de l'Etat. Il lui demande donc
de lui préciser les intentions du Gouvernement en la matière tout en lui
rappelant qu'une participation plus lourde de la région Auvergne dans ce
secteur risque de compromettre d'autres programmes d'équipement ou l'obligerait
à revenir sur sa résolution de maintenir les taux d'imposition actuels.
N° 666. - M. Jean-Marc Pastor attire l'attention de Mme le garde des sceaux,
ministre de la justice, sur les dispositions régissant la prestation
compensatoire en cas de divorce. Cette prestation, instituée par la loi n°
75-617 du 11 juillet 1975 sur le divorce, due par l'un des époux à l'autre,
plus démuni, pour préserver son niveau de vie, a des conséquences bien souvent
dramatiques sur celui que l'on appelle le débirentier. Lors du divorce, la
prestation compensatoire est calculée en fonction notamment des revenus du
conjoint qui va la verser. Or au fil du temps le débirentier peut perdre son
emploi ou connaître une baisse importante de revenus. La prestation
compensatoire, elle, en raison de son caractère indemnitaire, n'est jamais
modifiée. De plus, cette prestation est transmissible, c'est-à-dire que lors du
décès du débirentier, sa nouvelle épouse ou ses enfants doivent continuer à
verser la prestation à l'ex-conjoint de leur parent défunt. Dans un rapport,
commandé par Mme le garde des sceaux et rendu public le 14 septembre 1999, il
est préconisé de réformer cette prestation, en suggérant notamment le versement
en capital, au moment du divorce, plutôt que le versement sous forme de rente.
La prise en compte par la voie législative de ses propositions, assez
satisfaisantes, est très attendue. C'est pourquoi il souhaite savoir dans
quelle mesure et dans quel délai les conclusions de ce rapport pourront être
reprises par un projet de loi.
N° 672. - M. Jean-Patrick Courtois appelle l'attention de Mme le ministre de
la culture et de la communication sur l'assujettissement des associations
organisant des spectacles vivants à la taxe professionnelle. Le secteur
associatif, en raison de la densité en nombre, de la variété de ses activités
et de sa présence sur l'ensemble du territoire départemental, est un facteur
essentiel du développement local. Par son action au plus près de nos
concitoyens, comme par l'esprit désintéressé qui l'anime, il concourt à
l'intérêt général. Dans ce contexte, il est donc justifié que les associations
bénéficient de dispositions particulières au regard de l'impôt, notamment en
n'étant pas soumises à la taxe professionnelle. Ce principe pérenne a
malheureusement été remis en cause par le Gouvernement par le biais de deux
instructions des 15 septembre 1998 et 16 février 1999 de M. le ministre de
l'économie, des finances et de l'industrie décidant le réaménagement du régime
fiscal applicable aux activités économiques des associations. Ces deux
directives ont créé un lien entre les trois impôts commerciaux, si bien qu'une
association assujettie à la taxe sur la valeur ajoutée devient désormais
redevable des autres impositions. Ces nouvelles mesures pénalisent en
particulier les associations culturelles organisant des spectacles vivants qui
étaient alors assujetties à la TVA à taux réduit, à savoir les théâtres
nationaux et les autres théâtres fixes, les concerts symphoniques, les
orchestres et les chorales, ainsi que les théâtres de marionnettes, les
cabarets artistiques, les cafés-concerts, les musics-halls et les cirques, à
l'exclusion des établissements où il est d'usage de consommer pendant les
séances. Pour la grande majorité d'entre elles, ces dispositions risquent
d'être structurellement déficitaires. Conscient de ce problème, le
Gouvernement, sans renoncer pour sa part à la fiscalisation, a demandé aux
collectivités locales de voter avant le 15 octobre 1999 une exonération totale
de la taxe professionnelle. Devant cette situation, il lui demande de bien
vouloir prendre en compte le rôle spécifique joué par les associations en
maintenant les dispositions particulières dont elles bénéficiaient en matière
fiscale.
N° 677. - M. Bernard Cazeau attire l'attention de Mme le ministre de l'emploi
et de la solidarité sur l'avenir du centre hospitalier Vauclaire à
Montpon-Ménestérol. En effet, la presse nationale et locale s'est faite l'écho
des inquiétudes des professionnels de santé, des élus et de la population quant
à la recomposition hospitalière avec la mise en place de la seconde génération
des Schémas régionaux d'organisation sanitaire (SROS) qui tracent, pour chaque
région et pour les cinq années à venir (1999-2004), les priorités en termes de
santé publique et d'amélioration de l'organisation de l'offre de soins.
Toutefois, ce SROS, arrêté en septembre 1999, ne traite pas le sujet de la
psychiatrie qui a fait l'objet d'un schéma quinquennal adopté en 1997. Or, le
centre de Vauclaire a la particularité d'être un établissement exclusivement
réservé au secteur psychiatrique. Ces précisions apportées n'obèrent pas
pourtant les inquiétudes liées aux perspectives de ce centre hospitalier dans
la mesure où son avenir et sa pérennité passent par une large ouverture sur
l'extérieur et un rapprochement entre la population et les structures de prise
en charge. A la lecture du SROS du secteur psychiatrique, il n'apparaît nulle
part, explicitement, l'éventuelle fermeture du centre de Montpon-Ménestérol, ce
qui constitue un élément de satisfaction, mais le SROS met en revanche l'accent
sur la complémentarité qui doit jouer entre les hôpitaux de Périgueux,
Bergerac, Sarlat et Vauclaire. L'adaptation du dispositif de soins pour le
rendre accessible dans l'espace et dans le temps amène à penser qu'il pourrait
s'agir d'un redéploiement dans l'espace. Auquel cas, on peut supposer qu'il se
fasse au détriment de Vauclaire. L'augmentation de capacité de Périgueux, par
exemple, et le renforcement de la coopération pourraient se solder à terme par
des suppressions de lits ainsi que par des transferts du personnel de
Vauclaire. Devant ces interrogations et ces incertitudes, et rappelant son
attachement au maintien de la qualité des services de santé dans le département
de la Dordogne, il souhaiterait connaître très précisément quelles seront les
modalités de ce redéploiement.
N° 686. - Devant la prolifération des chiens de type pit-bulls dans les zones
dites sensibles, M. Christian Demuynck attire l'attention de M. le ministre de
l'agriculture et de la pêche sur les difficultés d'application de la loi n°
99-5 du 6 janvier 1999 relative aux animaux dangereux. Cette dernière prévoit
des mesures dans un souci de sécurité, comme notamment l'interdiction pour
certains chiens d'accéder dans les lieux publics, l'obligation de les tenir
muselés ou encore de les déclarer en mairie. Près d'un an après la parution de
cette loi, on voit toujours autant de molossoïdes et de jeunes chiots de ce
type dans les banlieues. De surcroît, on les rencontre dans les lieux interdits
et ils ne sont que rarement attachés et muselés. Il lui demande, d'une part, si
une campagne d'information peut être lancée sur cette question et, d'autre
part, quand des mesures efficaces seront prises pour faire appliquer cette
réglementation.
N° 690. - M. Daniel Hoeffel interroge M. le ministre de l'éducation nationale,
de la recherche et de la technologie sur l'enseignement des langues anciennes.
L'application d'un seuil de 15 élèves serait nécessaire pour pouvoir ouvrir une
classe de latin ou de grec. Cette mesure s'est traduite par une diminution
sensible du nombre d'élèves suivant cet enseignement, tout particulièrement
dans l'académie de Strasbourg. Par ailleurs, les élèves admis en section
scientifique sont contraints de choisir en terminale entre la seconde langue
vivante et une langue ancienne. Et, par surcroît, aucun cumul n'est possible
entre la scolarisation en section européenne et l'enseignement d'une langue
ancienne. Les élèves de ces filières sont ainsi privés de la possibilité
d'acquérir une culture classique. L'ensemble de ces mesures compromet
l'engouement observé ces dernières années en faveur des langues anciennes,
malgré une réelle demande de la part des élèves ainsi que du corps enseignant.
Quelles sont les orientations qui sont envisagées en faveur de la diffusion des
langues anciennes ? Quelles sont, par ailleurs, les mesures concrètes
permettant de traduire dans les faits la déclaration commune franco-italienne
faite à Sienne le 2 juillet 1998 en faveur du développement de la culture
classique et ratifiée par les chefs de gouvernement des deux pays ?
N° 693. - M. Georges Mouly demande à Mme le ministre de l'emploi et de la
solidarité si elle envisage, dans l'optique d'un traitement égalitaire des
bénéficiaires de prestations similaires, le principe suivant : « à ressources
identiques, avantages identiques », de mettre en oeuvre une réelle
simplification du système des prestations sociales afin de redonner un sens aux
missions des caisses d'allocations familiales et d'asseoir le rôle essentiel
qu'elles jouent dans la lutte contre la pauvreté et l'exclusion, un des enjeux
majeurs de l'action publique.
N° 694. - Mme Marie-Madeleine Dieulangard souhaite interroger M. le ministre
de l'équipement, des transports et du logement sur les incidences du projet
d'aménagement de la RN 171 en Loire-Atlantique, plus précisément sur la section
Savenay/Nozay. Ces travaux apporteront pour les acteurs socio-économiques des
améliorations sensibles de la desserte de la zone portuaire
Saint-Nazaire/Montoir. Toutefois, la population des communes riveraines, tout
en reconnaissant ces avantages, exprime ses préoccupations sur les nuisances
induites par l'intensification du trafic à l'intérieur des bourgs traversés, en
particulier en termes de sécurité ou de pollution sonore et atmosphérique. En
conséquence, elle lui demande de bien vouloir porter à sa connaissance les
orientations préconisées par ses services afin que soit envisagé un
contournement des bourgs concernés permettant d'assurer la sécurité des usagers
et la préservation de leur environnement.
N° 696. - A moins d'un an du début de la campagne pour les élections
municipales, M. Michel Esneu souhaite attirer l'attention de M. le ministre de
l'intérieur sur la communication d'une commune
via
un site internet en
période préélectorale. Globalement, les communes françaises ont été assez
réceptives au phénomène de l'internet. En Bretagne, par exemple, grâce au
programme Cybercommunes, plus de la moitié des communes possèdent un site web
aux finalités différentes. Les maires considèrent l'internet comme un outil
politique de gestion, de développement économique et de communication au
service de l'aménagement du territoire. Cette démocratisation de l'internet
communal doit s'accompagner d'un ajustement de notre cadre juridique. Malgré
les annonces du Gouvernement dans ce domaine, des questions restent en suspens,
notamment celle de la compatibilité d'un site web communal en période
préélectorale. En effet, selon l'article 43 de la loi n° 86-1067 du 30
septembre 1986 sur la liberté de communication, le site web est assimilé à un
service de communication audiovisuelle puisqu'il met à la disposition du
public, par un procédé de télécommunications, des messages de toute nature qui
n'ont pas le caractère d'une correspondance privée. De plus, l'article L. 52-1,
alinéa 1, du code électoral précise que l'utilisation à des fins de propagande
électorale de tout procédé de publicité commerciale par la voie de la presse ou
par tout moyen de communication audiovisuelle est interdite pendant les trois
mois précédant le premier jour du mois d'une élection. Dans ce cadre, un site
web communal peut-il être assimilé à un outil de propagande ? Par ailleurs,
selon l'alinéa 2 de l'article précité, il y a une prohibition de six mois
concernant toutes imputations susceptibles de promouvoir l'action ou la gestion
du maire.
Quid
des sites communaux ? Faut-il les supprimer en période
électorale ? En définitive, il s'agit de savoir si les dispositions de
l'article L. 52 du code électoral s'appliquent au site internet d'une commune.
Dans l'affirmative, et en cas de recours, la jurisprudence retiendra
probablement le principe de continuité selon lequel le candidat maire ne doit
pas sortir de son habitude de communication. Afin de limiter le contentieux
électoral, il lui demande si le Gouvernement ne devrait pas préciser, dans une
circulaire, les règles concernant les nouvelles possibilités de communication
des communes en période électorale.
N° 698. - M. Jean Boyer attire l'attention de M. le ministre de l'économie,
des finances et de l'industrie sur certaines conséquences de la modernisation
des contributions indirectes. Le service des contributions indirectes de Voiron
dans l'Isère sera ainsi très prochainement fermé pour être regroupé avec
d'autres. Ce regroupement engagé au nom de la simplification et de l'efficacité
risque en réalité de pénaliser les viticulteurs, les caves coopératives, les
négociants d'alcools ou de boissons alcooliques et les débitants de tabac qui
ne disposeront plus d'un service de proximité apte à maintenir un dialogue
constant et constructif avec eux. Cet éloignement ne peut qu'inquiéter les
professionnels au moment où ceux-ci doivent appliquer une réglementation
européenne sur les produits soumis à accises en constante évolution et dont les
contraintes et les implications sont importantes. En effet, les services des
contributions indirectes, moins proches des entreprises, risquent désormais de
privilégier l'aspect répressif de leur mission au détriment du conseil, la
sanction au détriment du dialogue. Dans ces conditions, il lui demande s'il ne
serait pas préférable de renoncer à la suppression de certains services de
proximité, et notamment celui de Voiron, afin que les entreprises ne soient pas
pénalisées par une modernisation sensée rendre le dispositif actuel plus
efficace.
N° 699. - M. Marcel Charmant appelle l'attention de M. le ministre de
l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur la situation
difficile que connaît actuellement le centre d'information et d'orientation de
Nevers. Le décret n° 55-1342 du 10 octobre 1955 met les CIO à la charge de
l'Etat pour ce qui concerne les créations nouvelles d'établissements ;
s'agissant des centres existant antérieurement, ils restent à la charge des
collectivités ou organismes qui les ont créés, pour ce qui est des charges de
fonctionnement hors personnel. La loi de finances du 17 décembre 1966 prévoit,
quant à elle, leur étatisation progressive. Depuis 1966, ces demandes
d'étatisation des CIO n'ont été que très partiellement satisfaites et à ce jour
47 % des centres d'information et d'orientation sont toujours à la charge des
collectivités. Les demandes répétées d'étatisation du CIO de Nevers, déposées
par le conseil général de la Nièvre, n'ayant jamais été suivies d'effet,
celui-ci a décidé de diminuer de 45 % la dotation attribuée en 2000 pour cet
établissement et de supprimer les prestations en nature qui lui étaient
allouées, et notamment le nettoyage des locaux. Depuis le 1er novembre, le CIO
de Nevers doit faire face aux problèmes créés par cette décision avec les
conséquences que cela entraîne pour la mission de service public qu'il doit
assurer. Si une solution ne peut intervenir rapidement, le centre devra
interrompre son service en avril faute des moyens nécessaires pour fonctionner.
Cette situation n'est acceptable ni par les personnels concernés dont les
conditions de travail sont déplorables, ni par les jeunes Nivernais, qui
doivent pouvoir avoir accès à l'information et à l'orientation professionnelle
dans de bonnes conditions et bénéficier d'une égalité de traitement avec les
jeunes qui dépendent d'un CIO étatisé. Il serait donc souhaitable que la
demande d'étatisation du CIO de Nevers puisse être étudiée sans délai par les
services du ministère.
N° 700. - M. Jean-François Le Grand attire l'attention de Mme le ministre de
l'emploi et de la solidarité sur l'inquiétude des élus du département de la
Manche face aux évolutions de la carte hospitalière régionale : fermeture des
urgences à Carentan, transfert de la chirurgie et de la maternité de l'hôpital
de Valognes à Cherbourg, transfert de la maternité de la clinique Saint-Jean
vers l'hôpital de Saint-Lô, avenir de la clinique de Coutances et un manque de
moyens humains et financiers sur l'ensemble du département, avec pour
conséquence un manque d'efficacité et d'égalité devant les soins, voire même de
la sécurité sanitaire la plus élémentaire.
N° 704. - M. Jean-Paul Hugot attire l'attention de M. le ministre de
l'intérieur sur les difficultés rencontrées par certains districts pour se
transformer en communauté d'agglomération conformément à la loi n° 99-586 du 12
juillet 1999 relative au renforcement de la coopération intercommunale. Le
deuxième alinéa de l'article 52 de cette loi précise en effet que les districts
exerçant les compétences requises peuvent se prononcer sur leur transformation
en communauté d'agglomération à condition de former un ensemble de plus de 50
000 habitants d'un seul tenant et sans entrave d'une ou plusieurs communes
centres de plus de 15 000 habitants. Cette condition constitue un obstacle pour
certains districts, comme celui de l'agglomération angevine, au sein desquels
une ou plusieurs communes ne sont pas en continuité territoriale avec le reste
du territoire districal du fait de la présence d'une ou plusieurs autres
communes membres d'une communauté de communes ayant opté pour la taxe
professionnelle unique et qui ne peuvent ainsi quitter celle-ci. L'exclusion
des communes concernées de la communauté d'agglomération entraînerait pour
elles de graves difficultés financières. Elles bénéficient, en effet, de
nombreux investissements engagés sur leur territoire par le district. Elles
risquent, en outre, de souffrir d'une situation d'isolement difficilement
acceptable. Ne conviendrait-il pas, par conséquent, d'aménager la loi afin de
ne pas exiger la continuité territoriale pour les districts souhaitant se
transformer en communauté d'agglomération mais présentant une discontinuité
territoriale à la date de publication de la loi du 12 juillet 1999 si cette
discontinuité est due à l'existence d'une ou plusieurs communes membres d'une
communauté de communes dotée de la taxe professionnelle unique au 1er janvier
1999. Un tel aménagement irait d'ailleurs dans le sens de la circulaire du 15
juillet 1999 selon laquelle la transformation des districts ne doit pas se
traduire « par une régression de leur niveau d'intégration intercommunale ».
N° 707. - M. Aymeri de Montesquiou attire l'attention de Mme le ministre de
l'aménagement du territoire et de l'environnement sur la politique
gouvernementale menée en matière d'aménagement du territoire, notamment
concernant la répartition des services publics. La France dispose d'un espace
d'une ampleur, d'une qualité et d'une diversité uniques. La concentration de
population dans les villes et les banlieues favorise les comportements
inciviques, agressifs et violents, dans la rue comme dans les établissements
scolaires. Un rééquilibrage du territoire par une meilleure répartition de la
population est donc nécessaire. Il passe par le maintien, si ce n'est par une
présence accrue, des services publics de proximité dans les zones rurales. Or,
après les bureaux de poste et les gendarmeries, le Gouvernement envisage de
réorganiser les trésoreries en réduisant les effectifs, singulièrement dans un
certain nombre de trésoreries rurales. Certaines perceptions pourraient même
être supprimées. Il lui demande donc de bien vouloir lui faire savoir les
mesures qu'elle envisage de prendre ou de décider avec les autres membres du
Gouvernement pour mettre fin à la réduction des services publics génératrice de
désertification rurale et permettre ainsi un meilleur équilibre du territoire
français.
N° 708. - M. Gérard Delfau attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur
sur le refus de plusieurs communes de son département déjà membres d'une
communauté de communes d'intégrer une communauté d'agglomération. Il lui
demande quelles conséquences cette décision peut entraîner dans le cadre de la
loi sur l'intercommunalité.
REMPLACEMENT D'UN SÉNATEUR ÉLU DÉPUTÉ
M. le président du Conseil constitutionnel a fait connaître à M. le président
du Sénat que par décision du 27 janvier 2000 le Conseil constitutionnel a
rejeté la constestation dirigée contre l'élection à l'Assemblée nationale, à la
suite du scrutin du 5 décembre 1999, de M. Michel Charzat comme député de la
21e circonscription de Paris.
En conséquence, conformément à l'article LO 137 du code électoral, M. Michel
Charzat cesse d'appartenir au Sénat.
Conformément aux articles LO 325 et LO 179 du code électoral, M. le ministre
de l'intérieur, par lettre en date du 28 janvier 2000, a fait connaître à M. le
président du Sénat qu'en application de l'article LO 320 du code électoral M.
Jean-Yves Autexier est appelé à remplacer, en qualité de sénateur de Paris, M.
Michel Charzat.
MODIFICATIONS
AUX LISTES DES MEMBRES DES GROUPES
GROUPE SOCIALISTE
(74 membres au lieu de 75)
Supprimer le nom de M. Michel Charzat.
SÉNATEURS NE FIGURANT SUR LA LISTE D'AUCUN GROUPE
(8 au lieu de 7)
Ajouter le nom de M. Jean-Yves Autexier.
Le Directeur du service du compte rendu intégral, DOMINIQUE PLANCHON QUESTIONS ORALES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT (Application des articles 76 à 78 du réglement)
Présence des services publics
sur l'ensemble du territoire national
707.
- 31 janvier 2000. -
M. Aymeri de Montesquiou
attire l'attention de
Mme le ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement
sur la politique gouvernementale menée en matière d'aménagement du territoire,
notamment concernant la répartition des services publics. La France dispose
d'un espace d'une ampleur, d'une qualité et d'une diversité uniques. La
concentration de population dans les villes et les banlieues favorise les
comportements inciviques, agressifs et violents, dans la rue comme dans les
établissements scolaires. Un rééquilibrage du territoire par une meilleure
répartition de la population est donc nécessaire. Il passe par le maintien, si
ce n'est par une présence accrue, des services publics de proximité dans les
zones rurales. Or, après les bureaux de poste et les gendarmeries, le
Gouvernement envisage de réorganiser les trésoreries en réduisant les
effectifs, singulièrement dans un certain nombre de trésoreries rurales.
Certaines perceptions pourraient même être supprimées. Il lui demande donc de
bien vouloir lui faire savoir les mesures qu'elle envisage de prendre ou de
décider avec les autres membres du Gouvernement pour mettre fin à la réduction
des services publics génératrice de désertification rurale et permettre ainsi
un meilleur équilibre du territoire français.
Refus de transformation d'une communauté de communes
708.
- 31 janvier 2000. -
M. Gérard Delfau
attire l'attention de
M. le ministre de l'intérieur
sur le refus de plusieurs communes de son département déjà membres d'une
communauté de communes d'intégrer une communauté d'agglomérations. Il lui
demande quelles conséquences cette décision peut entraîner dans le cadre de la
loi sur l'intercommunalité.
Absence de professeurs dans l'Isère
709.
- 1er février 2000. -
M. Charles Descours
attire l'attention de
M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie
sur les difficulté de remplacer les enseignants manquants dans le département
de l'Isère. C'est plus d'une quinzaine d'établissements (collèges ou lycées)
qui sont ainsi privés pendant plusieurs semaines d'enseignement. La liste en a
été transmise à M. le recteur d'académie de l'Isère et à Mme le ministre
déléguée chargée de l'enseignement scolaire lors de sa visite dans le
département. Il lui demande, par conséquent quelles mesures il compte prendre
pour remédier à cet état de choses inadmissible.
Réforme des études médicales
710. - 1er février 2000. - M. Charles Descours attire l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur la réforme souhaitée par les médecins de famille, visant à faire reconnaître la médecine générale comme une discipline médicale. Ils attendent donc une réforme des études médicales préalable, comme l'a annoncé le Premier ministre en juillet 1999, à l'issue des Etats généraux de la santé. La nomination d'une nouvelle mission confiée au professeur Carpentier et la priorité qui semble être donnée à la réforme du 1er cycle les inquiètent beaucoup. Il lui demande par conséquent si elle compte bien faire respecter le calendrier qui avait été prévu, soit 2001 pour la réforme du 2e cycle et 2004 pour le nouvel internat.