Séance du 19 octobre 1999
QUESTIONS ORALES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT (Application des articles 76 à 78 du réglement)
Fourniture d'eau minimum aux ménages en difficulté
600.
- 8 octobre 1999. -
Mme Dinah Derycke
souhaite appeler l'attention de
Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité
sur l'application relative à la lutte contre les exclusions et en particulier
sur les dispositions de ce texte destinées à éviter les coupures d'eau des
usagers dont les paiements sont défaillants. Dans le département du Nord, les
partenaires qui négocient le plan départemental d'action pour le logement des
plus démunis souhaitent légitimement intégrer à ce texte un dispositif
juridique global permettant à la fois de régler les dettes des usagers en
matière de fourniture d'énergie, d'eau et de téléphone et d'assurer un minimum
de ces services pour les plus démunis, comme la loi contre les exclusions le
dispose. Toutefois, les discussions relatives à l'élaboration de ce plan ne
s'achèveront qu'au printemps 2000 et une année environ nous sépare de sa mise
en application. S'il est vrai que la multiplicité des intervenants et les
statuts différents de ceux-ci sont facteurs d'inertie, il existe d'ores et déjà
en matière de fournitures téléphonique et d'énergie des conventions consacrant
un service minimum au bénéfice des populations exclues. Dans certains
départements même, des chartes de solidarité liant fournisseurs et organismes
sociaux autorisent une fourniture d'eau minimum pour chacun. Elle souhaiterait
donc savoir quelles mesures transitoires vont être engagées afin d'assurer dans
les départements non munis de dispositifs adéquats une distribution minimum
d'eau aux ménages en difficulté et de répondre ainsi à des situations d'urgence
sociale inacceptables.
Réduction d'effectifs prévues dans le budget
du ministère de l'équipement
601.
- 11 octobre 1999. -
M. Martial Taugourdeau
attire l'attention de
M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement
sur les réductions d'effectifs prévues dans le budget du ministère de
l'équipement pour l'an 2000. Venant après 1 000 suppressions d'emplois en 1998
et 490 suppressions d'emplois en 1999, cette nouvelle baisse des effectifs aura
des conséquences lourdes sur le fonctionnement du service public. Il craint une
nouvelle dégradation du service rendu par les directions départementales de
l'équipement aux collectivités locales, notamment pour les communes et les
conseils généraux, là où la partition n'est pas encore intervenue. Il
souhaiterait connaître son avis à ce sujet.
Information des jeunes sur le sida
607.
- 16 octobre 1999. -
M. Jean Chérioux
attire l'attention de
Mme le secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale
sur le contenu d'une brochure éditée à l'initiative de son ministère et
destinée à inciter les jeunes gens à se protéger contre le sida.
Négociations du contrat de plan dans la Meuse
608.
- 16 octobre 1999. - Alors que s'engage la négociation du contrat de plan
Etat-région,
M. Rémi Herment
souligne à
Mme le ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement
que les collectivités lorraines et plus particulièrement le conseil général de
la Meuse, ont fait part de leurs vives inquiétudes liées aux décisions du
dernier conseil interministériel d'aménagement du territoire. L'examen de ce
dossier par les élus concernés apparaît indissociable du futur zonage européen
et aides d'Etat en région. Elle partage les éléments de diagnostic et les
fondements de l'action proposée sur les sept prochaines années. Cette stratégie
nécessite de poursuivre une mobilisation forte de moyens conséquents. Or, force
est de constater que les enveloppes disponibles sont très insuffisantes par
rapport à la période qui s'achève. Dans ces conditions, et pour cette raison
essentielle, il apparaît difficile aux représentants du département d'envisager
une contractualisation avec l'Etat. De plus, il lui rappelle les réactions
engendrées par la réduction des territoires départementaux à la prime
d'aménagement du territoire, situation qui aggrave encore l'avenir du
développement du département puisque cette décision pénalisante s'ajoute à la
menace qui pèse sur les fonds structurels européens et à la baisse des
ressources nécessaires à la mise en oeuvre du contrat de plan. Il lui demande
de prendre en compte, « ces points noirs » qui rendent impossible toute
évolution stratégique cohérente d'aménagement et de développement du territoire
en Meuse, et la remercie de bien vouloir lui indiquer ce qu'elle entend décider
pour rassurer les légitimes inquiétudes des populations et des élus
concernés.
Application de la loi sur les animaux dangereux et errants
609.
- 16 octobre 1999. -
M. Dominique Braye
appelle l'attention de
M. le ministre de l'agriculture et de la pêche
au sujet des textes d'application de la loi n° 99-5 du 6 janvier 1999 relative
aux animaux dangereux et errants. Plus de six mois après la promulgation de
cette loi, les décrets d'application ne sont toujours pas publiés, alors que la
mise en pratique de cette loi était, il y a un an, présentée comme extrêmement
urgente. On s'attendait donc à la publication rapide des décrets d'application.
Seul un arrêté du 27 avril 1999, établissant la liste des types de chiens
susceptibles d'être dangereux, a été publié, mais il comporte de nombreuses
zones d'ombre, rendant son application hasardeuse. En conséquence, il souhaite
savoir quand seront enfin pris, par les services du ministère, les décrets
d'application de la loi n° 99-5 du 6 janvier 1999.
Fiscalité applicable aux opérations
de réhabilitation de logement
610.
- 18 octobre 1999. -
M. Bernard Piras
attire l'attention de
M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie
sur les problèmes d'interprétation sur le plan fiscal de la nature des
opérations réhabilitation lourde de logements (près de la moitié des projets de
l'opération programmée d'amélioration de l'habitat (OPAH). En effet, bien
qu'ils soient subventionnés par l'Agence nationale pour l'amélioration de
l'habitat (ANAH), ils peuvent être assimilés à une construction neuve. Un tel
classement pose deux problèmes. Le premier porte sur les projets dont la nature
de l'opération (neuf ou réhabilitation) est soumise à interprétation. S'il
s'agit d'une opération assimilable à du neuf (article 38 de l'instruction
fiscale du 14 septembre 1999), le taux de TVA applicable est celui à 20,6 %,
alors que pour de la réhabilitation, le taux applicable est de 5,5 %. Il est
impossible aux artisans de savoir s'ils doivent faire des devis à 20,6 % ou à
5,5 %, puisque c'est uniquement l'administration fiscale qui pourra juger la
nature de l'immeuble après travaux (au sens de l'article 257-7 du code général
des impôts CGI). Cette indétermination conduira dans de nombreuses hypothèses à
des procédures judiciaires. Dans ces conditions, l'artisan court le risque,
s'il facture à 20,6 % par erreur, d'être redressé fiscalement, et s'il refuse
de facturer à 5,5 % de perdre des clients. Il faut souligner que ce problème ne
concerne pas uniquement les dossiers ANAH. La seconde difficulté concerne les
changements importants à la baisse dans les plans de financement ANAH pour tous
ces projets assimilables à du neuf. Dans l'attente d'une instruction fiscale
spécifique à l'ANAH, il est à craindre que les logements conventionnés qui
seraient subventionnés sur une base de devis à 20,6 % (toutes les opérations
assimilables à du neuf) ne puissent plus bénéficier du remboursement de TVA qui
a été mis en place depuis le 1er janvier 1999. La rétroactivité de la mesure
serait dans cette hypothèse défavorable à de nombreux propriétaires qui
demanderaient le règlement de la subvention ANAH sur la base de factures
réelles à 20,6 % (datées après le 14 septembre 1999 sans pouvoir récupérer le
différentiel de TVA comme prévu lors de l'accord de subvention ANAH). Une telle
solution serait très grave pour tous les dossiers en cours, mais cela
aboutirait par ailleurs à l'abandon de la plupart des projets de création de
logements dans des bâtiments existants permis en zone de revitalisation rurale
ZRR (par définition ces projets sont assimilables à du neuf et donc à la TVA de
20,6 %). Il lui demande s'il a l'intention d'apporter rapidement des précisions
sur ces deux points afin de lever toutes ces incertitudes.
Fonds d'allègement des charges des agriculteurs (FAC)
611.
- 18 octobre 1999. - Le 1er avril 2000, seule la Caisse des dépôts et
consignations pourra collecter et gérer les dépôts des notaires ruraux. La
question du devenir du fonds d'allègement des charges des agriculteurs est donc
posée. En effet, le Crédit agricole, précédemment chargé de ces fonctions,
affectait les produits financiers tirés de la gestion des dépôts à des actions
d'intérêt général en faveur de l'agriculture. Le dispositif en place depuis 10
ans, avait montré son efficacité.
M. Gérard César
demande à
M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie
de lui apporter des précisions sur la reconduction de ce dispositif par le
nouveau gestionnaire.
Squat de la rue d'Avron (Paris XXe)
612.
- 18 octobre 1999. -
M. Michel Charzat
attire l'attention de
M. le secrétaire d'Etat au logement
relativement au devenir du squat
sis
61, rue d'Avron, dans le XXe
arrondissement de Paris. Depuis décembre 1997, l'immeuble, anciennement à usage
de bureaux du 61, rue d'Avron, actuellement propriété du CDR (Consortium de
réalisation), est occupé par 75 familles totalisant 400 personnes, dont 280
enfants. Ces familles qui vivent dans les locaux inadaptés connaissent des
conditions d'insalubrité et d'insécurité inacceptables. Cet immeuble est
destiné à être transformé en logements sociaux. Le programme prévoit 120
logements. A cet effet, un accord a été conclu entre le CDR, propriétaire de
l'immeuble, et LOGIREP, promoteur de logements sociaux. Cet accord arrive à
échéance fin septembre 1999. La réalisation de ce programme est conditionnée à
la libération par les occupants actuels de l'immeuble. Il est urgent de reloger
les familles à la fois pour des raisons sociales évidentes et pour permettre la
réalisation du programme de construction de logements sociaux. Malgré les
efforts de la mairie du XXe arrondissement qui a entrepris de nombreuses
démarches et organisé trois « tables rondes » regroupant les représentants de
la mairie du XXe, de la préfecture de Paris, de la préfecture de police, du
CDR, de LOGIREP, la situation reste en l'état. La solution du problème
nécessite qu'une enquête sociale soit réalisée immédiatement afin de connaître
le nombre de familles à reloger et leur composition ; que le relogement des
familles soit effectué rapidement. Ces deux points nécessitent un partenariat
actif entre la mairie de Paris et la préfecture de Paris. La préfecture de
Paris s'engage à participer, en parteriat avec la ville de paris, au
financement de l'enquête sociale et au relogement des familles et son effort
sera à la hauteur de celui de la ville de Paris. LOGIREP, de son côté, a donné
son accord pour participer au relogement des familles. La mairie du XXe
participera également à ce relogement à la hauteur de ses capacités. En
revanche, jusqu'à présent, et malgré de nombreuses sollicitations de la mairie
du XXe arrondissement, la mairie de Paris refuse de participer au financement
de l'enquête sociale et au relogement des familles concernées. Cette attitude
de principe ne peut être recevable car elle interdit toute résolution d'un
problème dont la ville ne peut, par ailleurs, se désintéresser. Pour éviter
l'enlisement de cette affaire, et compte tenu de l'urgence sociale, il lui
demande quelles sont les dispositions qu'il entend prendre pour contribuer au
règlement de ce dossier.
Réquisitions de logements vacants
613.
- 19 octobre 1999. -
Mme Nicole Borvo
appelle l'attention de
M. le secrétaire d'Etat au logement
sur les chiffres du recensement 1999 publiés par l'INSEE (Institut national de
la statistique et des études économiques) et qui indiquent qu'en 9 ans le
nombre de logements vacants dans la capitale est passé de 117 561 à 137 570, ce
qui réprésente aujourd'hui plus de 10 % du parc des logements existant à Paris.
Dans le même temps, 36 000 Parisiens ont quitté la capitale et le nombre de
familles en attente d'un logement social ou vivant dans des logements
insalubres n'a cessé d'augmenter. De plus, malgré le cri d'alarme lancé, le 28
avril dernier, par le collectif Solidarité Paris, qui regroupe une dizaine
d'associations caritatives, il manquerait toujours au minimum 300 places pour
accueillir, cet hiver, les sans-abri dans les centres d'accueil d'urgence de la
capitale. Les chiffres publiés par l'INSEE ne peuvent que conforter l'exigence
de voir les pouvoirs publics utiliser l'ensemble des possibilités offerts par
la loi n° 98-657 du 29 juillet 1998 relative à la lutte contre les exclusions
de juillet 1998. Celle-ci offre, en effet, de nouveaux moyens d'intervention,
notamment, la procédure de réquisition des logements vacants (article 52). De
plus l'article 51 prévoit de taxer les logements vacants sous deux conditions :
la commune doit appartenir à une zone urbaine de plus de 200 000 habitants et
il faut qu'il y ait un déséquilibre marqué entre l'offre et la demande de
logements sociaux. Il semblerait que Paris fasse partie des communes où cette
taxe est instituée. Celle-ci s'applique, depuis le 1er janvier 1999, pour
chaque logement vacant depuis au moins de deux années consécutives. Les
logements vacants détenus par les organismes d'habitation à loyer modéré et les
sociétés d'économies mixtes en sont exclus. Ainsi l'Etat a mis en place les
outils nouveaux et cohérents pour lutter contre les exclusions. Comme l'ont
fait récemment remarquer un grand nombre d'associations de lutte contre les
exclusions, il est nécessaire et urgent de leur donner l'impulsion politique à
la hauteur des problèmes posés. Pour toutes ces raisons, elle lui demande
premièrement de lui faire connaître le nombre de logements à Paris,
arrondissement par arrondissement, concernés par cette taxe prévue par
l'article 52 de la loi relative à la lutte contre les exclusions ainsi que le
nombre d'appartements vacants appartenant à l'OPAC (Office public d'aménagement
et de construction) et à d'autres bailleurs sociaux et deuxièmement de prendre
les mesures pour mettre en oeuvre d'urgence un plan de réquisition pour les
logements inoccupés appartenant à des grands propriétaires, qui pourraient
servir à loger des familles actuellement en attente d'un logement social ou en
grand difficulté.
Statut des praticiens adjoints contractuels
614. - 19 octobre 1999. - Mme Gisèle Printz interroge Mme le secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale sur le statut des praticiens adjoints contractuels (PAC). La loi n° 99-641 du 27 juillet 1999 portant création d'une couverture maladie universelle a régularisé en partie la situation des médecins étrangers ayant un diplôme hors Communauté européenne et notamment celle des praticiens adjoints contractuels. Pourtant, quelques points restent en suspens concernant leur statut, encore précaire. En effet, alors qu'ils sont les mêmes responsabilités que les praticiens hospitaliers et effectuent le même travail, ils touchent un salaire nettement inférieur à leurs homologues, et leur développement de carrière progresse beaucoup plus lentement. Ce point touche profondément, moralement et matériellement les intéressés. En outre, la loi du 27 juillet 1999 ne reconnaît la compétence des PAC qu'en médecine générale, alors que la majorité d'entre eux possède des diplômes de spécialistes effectués et validés en France. Cette situation pose également problème aux intéressés qui souhaiteraient que leur spécialité soit reconnue, comme l'est celle de leurs homologues français. Enfin, malgré le fait qu'ils aient déjà passé un concours complet, ils doivent repasser le même concours pour accéder au statut du praticien hospitalier dans les services publics de santé, ce qui représente un obstacle supplémentaire sur le long parcours que les PAC doivent franchir pour pouvoir exercer leur vocation. Elle lui demande donc de bien vouloir lui préciser si ces points ont été pris en compte dans la réflexion sur le statut des PAC et, le cas échéant, quelles mesures le Gouvernement entend prendre afin de mettre un terme à ces situations qui lui semblent inéquitables ?