Séance du 1er octobre 1999
QUESTIONS ORALES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT (Application des articles 76 à 78 du réglement)
Coût d'entretien et classement des routes
571.
- 9 juillet 1999. -
M. Claude Domeizel
attire l'attention de
M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement
sur le financement des travaux et de l'entretien de certaines routes
départementales indispensables à la desserte des réseaux routiers nationaux, et
même internationaux dont le coût doit être supporté seulement par les
départements. C'est ainsi que, dans le département des Alpes-de-Haute-Provence,
situé en zone frontalière, le CD 900 subit un trafic important en tant que
liaison avec l'Italie. Les travaux de sécurité et d'entretien, particulièrement
alourdis dans une zone de montagne, pénalisent fortement les finances d'un
département aux faibles ressources et devant faire face à des dépenses
démesurées pour le reste de son réseau routier de montagne où se succèdent
ponts, tunnels et murs de soutènement. Par ailleurs, les conditions climatiques
viennent augmenter le coût de ces dépenses. Aussi, il lui demande si le
classement d'une telle voie départementale dans le réseau national ne pourrait
pas être envisagé.
Accompagnement financier de l'Etat
pour la mise en oeuvre de la départementalisation
des services d'incendie et de secours
572.
- 22 juillet 1999. -
M. René-Pierre Signé
appelle l'attention de
M. le ministre de l'intérieur
sur la loi n° 96-369 du 3 mai 1996 relative à la départementalisation du corps
des sapeurs-pompiers, qui doit proposer les mêmes conditions d'accès aux
services qu'il dispense. Les charges, à mesure que le corps des
sapeurs-pompiers assure de plus en plus de services qui incombent plus
particulièrement à l'Etat comme, par exemple, la sécurité civile, médicale et
santiaire des habitants, les soins aux victimes d'accident de la route, alors
que leurs sorties se font de plus en plus fréquentes, plus longues et plus
coûteuses, les charges, donc, se font de plus en plus lourdes pour les
collectivités locales. Les conseils généraux et les communes, au moment même où
on leur demande d'investir, de faire preuve d'initiative, sont très inquiets
devant l'augmentation des coûts. Or, ce domaine de sécurité civile est une
compétence partagée entre l'Etat et les collectivités locales, le Préfet
restant responsables et grand organisateur des secours en cas de catastrophe
importante ou catastrophe naturelle. Il paraîtrait donc logique que l'Etat
s'investisse davantage dans le financement du fonctionnement de ce service
d'assistance. Le ministre avait évoqué, au moment du vote de la loi, la
création d'un fonds national pour cofinancer les charges induites par cette
départementalisation. Il lui demande de lui indiquer si l'Etat envisage un
accompagnement financier pour permettre aux communes et aux départements de
mettre en oeuvre la départementalisation dans de bonnes conditions.
Politique en faveur des personnes handicapées
573.
- 26 juillet 1999. -
M. Alfred Foy
remercie
Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité
de bien vouloir lui préciser la suite qu'elle souhaite réserver aux problèmes
soulevés par les familles de personnes handicapées, à l'occasion de la
conférence annuelle tenue en juin, par l'Union nationale des associations de
parents et amis de personnes handicapées mentales (UNAPEI). Les efforts
gouvernementaux en faveur de l'insertion sociale, notamment grâce à la
scolarisation, sont soulignés dans le rapport d'orientations publié à la suite
des débats, ainsi que la volonté de créer des places supplémentaires d'accueil
dans les établissements spécialisés. L'association souligne cependant la
crainte de ses adhérents à l'égard de la réforme des structures médico-sociales
et s'insurge d'une dérive latente de l'application des textes de loi, dans
laquelle handicap et exclusion sont de plus en plus souvent assimilés. Il
semble ainsi indispensable aux familles d'accélérer l'action engagée pour
gommer toute discrimination. Elles souhaitent que tous les enfants en âge
d'être scolarisés puissent intégrer un institut d'enseignement en milieu
ordinaire ou dans un établissement spécialisé et que la réforme du secteur
socio-médical préserve la qualité de l'accueil des jeunes adultes et des
polyhandicapés. Par ailleurs, le statut de la personne handicapée vieillissante
et la protection juridique en vigueur nécessitent une adaptation
législative.
Participation des parents d'élèves aux conseils d'école
574.
- 3 août 1999. -
M. Philippe Richert
appelle l'attention de
M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie
sur une décision prise le 1er juillet dernier par le Conseil supérieur de
l'éducation et visant à restreindre la participation des parents d'élèves aux
conseils d'école. Désormais, dans les écoles maternelles et élémentaires
comportant plus de trois classes, seules les listes de candidats présentées par
des fédérations ou des associations déclarées de parents d'élèves seraient
recevables. Les « groupements de parents », qui existent depuis 1976 et ont
pendant des années contribué activement au débat démocratique entre les parents
d'élèves et l'éducation nationale, s'en trouveraient exclus de fait. Cette
décision est incompréhensible lorsque l'on sait que les listes de groupements
de parents ont obtenu 51,25 % des suffrages lors des élections 98/99, contre
29,57 % à la FCPE (Fédération des conseils de parents d'élèves des école
publiques) et 6,28 % à la PEEP (parents d'élèves de l'enseignement public).
Elle aurait surtout pour effet de priver un grand nombre de citoyens de leur
droit de se présenter librement à des élections. Aussi, souhaiterait-il
connaître ses observations sur la question. Il lui demande notamment de lui
indiquer les raisons ayant motivé une telle mesure, et s'il entend la
reconsidérer.
Médecins candidats à une fonction de médecin de prévention
575.
- 27 août 1999. -
M. Yann Gaillard
rappelle à
Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité
qu'un décret n° 82-453 du 28 mai 1982 a indiqué que les médecins candidats à
une fonction de médecin de prévention devaient être titulaires du certificat
d'études spéciales de médecine du travail. Toutefois, le décret précise que le
certificat n'est pas obligatoire pour le médecin se trouvant déjà en fonction
dans les administrations avant la date d'entrée en vigueur dudit décret.
Ensuite, un décret n° 95-680 du 9 mai 1995 a modifié le décret du 28 mai 1982
en reprenant exactement les mêmes articles. C'est-à-dire qu'il précise que les
dispositions en cause ne s'appliquent pas aux médecins se trouvant déjà en
fonction dans les administrations avant la date en vigueur du décret, soit en
conséquence le 9 mai 1995. Plus récemment, une loi n° 95-535 du 1er juillet
1998, dans son article 28, a repris les termes des décrets du 28 mai 1982 et du
9 mai 1995 mais en modifiant les dérogations. Il précise qu'à titre
exceptionnel les docteurs en médecine exerçant en tant que médecin de
prévention ou médecin du travail pouvaient poursuivre leur activité à condition
de suivre un enseignement théorique sanctionné par des épreuves de contrôle.
Par circulaires, diverses autorités ministérielles ont indiqué que la loi du
1er juillet 1998 ne s'appliquait pas aux médecins recrutés avant le 9 mai 1995
- c'est-à-dire que ceux-ci pouvaient poursuivre leurs activités de médecin de
prévention ou du travail sans avoir à reprendre des études spéciales. Il lui
demande donc de bien vouloir confirmer cette interprétation qui a pour
conséquence d'éviter à des médecins exerçant dans l'administration des
fonctions de médecin de prévention ou du travail depuis de nombreuses années de
reprendre des études, dans des condtions au demeurant encore mal organisées
dans les universités, en vue d'obtenir un certificat spécial qui n'était
nullement exigé au moment de leur prise de fonction.
Limitation de la prise en charge des cures thermales
576.
- 31 août 1999. -
M. Jean-Claude Carle
appelle l'attention de
Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité
sur les conséquences de l'adoption, le 30 mars 1999, par le conseil
d'administration de la Caisse nationale d'assurance maladie, du « plan Johanet
», visant notamment à limiter la prise en charge des cures thermales aux seules
situations pathologiques qui concernent les voies respiratoires chez les
enfants, la dermatologie et les affections des muqueuses bucco-linguales. Cette
décision intervient alors qu'une étude, réalisée en 1983 et 1986 auprès de 3
000 curistes par la CNAM, avait reconnu l'intérêt thérapeutique du thermalisme
et son incidence faible sur les dépenses de santé (0,23 % des dépenses
d'assurance maladie en 1996). Il lui signale, par ailleurs, l'importance
économique du thermalisme, à l'origine d'environ 120 000 emplois directs ou
indirects, c'est-à-dire plus de 2,2 milliards de francs de recettes pour
l'assurance maladie chaque année, alors que le coût global du thermalisme n'est
évalué qu'à 1,4 milliard de francs par an. C'est pourquoi il souhaiterait
connaître la position du Gouvernement sur cette question et savoir s'il
envisage de suivre les propositions de la Caisse nationale d'assurance maladie
dans ce domaine.
Incidents survenus à l'occasion des fêtes du 14 juillet
dans le 6 e arrondissement de Paris
577.
- 1er septembre 1999. -
M. Bernard Plasait
attire l'attention de
M. le ministre de l'intérieur
sur les événements qui se sont produits dans le 6e arrondissement de Paris, à
l'occasion des fêtes du 14 juillet. En effet, comme chaque année, il était
prévu, pour les soirées des 13 et 14 juillet, un bal dans la cour de la caserne
des sapeurs-pompiers de la rue du Vieux-Colombier, bal traditionnel, annoncé
par la presse, et qui se déroule sous surveillance constante, les entrées étant
filtrées. Aucune autre manifestation festive n'était apparemment prévue, ni
surtout, portée à la connaissance du maire du 6e arrondissement et encore moins
des habitants. Or un bal a été organisé sur la place Saint-Sulpice avec
l'autorisation de la préfecture de police, pour les deux soirées des 13 et 14
juillet, de 22 heures à 4 heures du matin. Le commissariat principal du 6e
arrondissement en a été avisé à la dernière minute ; et la mairie
d'arrondissement qui, faut-il le souligner, est implantée dans le même bâtiment
n'en a jamais été informée. Organisé par la Coordination des étudiants
communistes, ce bal était, en réalité, une manifestation de propagande
politique, pour laquelle les organisateurs avaient planté alternativement des
drapeux tricolores et des drapeaux rouges, ce qui, en la circonstance, est pour
le moins choquant. Mais il était aussi une opération commerciale. Deux tentes
avaient été dressées, l'une destinée aux frites, merguez, etc., et l'autre,
pour les boissons. Dans cette dernière, étaient distribués, sans licence, non
seulement de la bière, mais aussi du punch, de la vodka, du rhum pur et du
whisky ; tout cela sans restriction aucune, et à des prix « cassés » - 20
francs le verre de whisky ou de vodka. Les consommateurs étaient principalement
des mineurs, et même de jeunes adolescents. Pendant toute la première soirée,
des pétards ont éclaté dans la foule, dont, après deux heures du matin,
certains de très forte intensité, au début de la rue Férou et devant l'Hôtel
Récamier. Dans la nuit, des jeunes ont franchi les grilles de l'église
Saint-Sulpice et sont montés très haut dans l'énorme échafaudage qui couvre
toute la tour Nord, pour y chahuter. A aucun moment la police n'est intervenue
étant donné qu'elle avait reçu l'ordre général de ne pas intervenir. Au petit
matin, d'autres incidents ont émaillé la dispersion de ces jeunes, censés
célébrer la fête nationale ; ils ont tagué en rouge un certain nombre
d'immeubles aux alentours du métro Saint-Sulpice et essayé de forcer les
serrures de plusieurs commerces. Par conséquent, il lui demande de bien vouloir
lui indiquer, d'une part, les raisons pour lesquelles aucune sanction n'a été
prise contre les infractions à la législation relative à la distribution de
boissons alcoolisées sur la voie publique - en l'espèce, absence de licence et
vente à des mineurs - et, d'autre part, s'il lui paraît normal de ne
communiquer aucune information aux élus de la capitale, et
a fortiori
,
au maire du 6e arrondissement, sur la tenue d'un bal susceptible de donner lieu
à tant de débordements. Ce bal n'ayant aucun lien avec le 6e arrondissement et
lui rappelant la promesse faite, il y a quelques années, par le Président du
groupe communiste au Conseil de Paris, de lui trouver une autre localisation,
il lui demande également de bien vouloir lui confirmer que cette manifestation
ne sera pas autorisée en juillet 2000 et que, dès à présent, les démarches
incessantes du maire de l'arrondissement seront prises en considération.
Construction d'un nouveau synchrotron
578.
- 6 septembre 1999. -
M. Jacques Legendre,
persuadé que
M. le Premier ministre
est parfaitement informé de l'importance attachée par la communauté
scientifique française et de nombreux élus nationaux et régionaux à la
construction en France d'un nouveau synchrotron, s'étonne qu'il ait laissé le
ministre de l'éducation et de la recherche annoncer dans la torpeur du mois
d'août que cet équipement serait réalisé, avec la participation financière de
la France... en Grande-Bretagne. Il demande donc au Premier ministre s'il
n'estime pas indispensable, avant toute décision définitive, d'organiser un
débat au Parlement permettant aux élus de s'exprimer sur un choix d'une telle
gravité.
Place de la France au sein du Conseil de l'Europe
579.
- 7 septembre 1999. -
M. Daniel Goulet
appelle l'attention de
Mme le ministre délégué à l'action humanitaire et aux droits de l'homme
sur l'impérieuse nécessité pour la France d'affirmer sa place et son rôle au
sein de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe. Quelles mesures,
notamment d'ordre politique et budgétaire, le Gouvernement entend-il prendre
pour soutenir les actions engagées par le Conseil de l'Europe et plus
particulièrement pour soutenir et promouvoir l'institution elle-même ?
Attribution des aides aux détaillants
de carburants en difficulté
580.
- 8 septembre 1999. -
M. Jean-Jacques Robert
attire l'attention de
M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie
sur la mise en place du nouveau dispositif d'attribution des aides aux
détaillants en carburant par le comité professionnel de la distribution de
carburants (CPDC). Dans le cadre de la loi n° 96-588 du 1er juillet 1996
relative à la loyauté et à l'équilibre des relations commerciales, et afin de
préserver le réseau des détaillants traditionnels, essentiel au maintien de
l'activité notamment en zone rurale, il était prévu que le CPDC redistribue le
produit de la majoration de la taxe d'aide au commerce et à l'artisanat aux
petites stations-service en difficulté. En conséquence, la loi de finances pour
1997 (n° 96-1181 du 30 novembre 1996), les décrets du 15 mai 1997 et du 2 mars
1998 ont fixé le taux et les modalités de répartition du produit de cette
extension de taxe, collectée par la Caisse nationale de l'organisation autonome
d'assurance vieillesse des professions industrielles et commerciales (ORGANIC).
Or pour que le CPDC puisse redistribuer les sommes recueillies, évaluées à
soixante millions de francs, le décret n° 98-112 du 2 mars 1998 a imposé qu'un
arrêté conjoint du ministre chargé de l'industrie, du ministre chargé du
commerce et de l'artisanat et du ministre chargé du budget fixe chaque année le
plafond des ressources affectées aux CPDC. Cet arrêté ministériel n'est
toujours pas paru au
Journal officiel
. En conséquence, faute de cet
arrêté interministériel, une loi votée voici près de trois ans et deux décrets
sont privés de toute portée pratique. Plus grave, l'ORGANIC perçoit, depuis ce
décret n° 97-59 du 15 mai 1997, le produit d'une taxe spécifique devenue sans
objet, puisque la loi est détournée. Ces fonds ne sont toujours pas destinés
aux petites stations-service de plus en plus en difficulté, pour qui ils sont
prélevés. C'est pourquoi il lui demande de mettre sans délai un terme à cette
situation inadmissible, soit en attribuant définitivement à cette taxe sa
destination : les petites stations-service, soit en la supprimant puisque sans
objet.
Baisse de la TVA dans le secteur de la restauration
581.
- 10 septembre 1999. -
M. Adrien Gouteyron
attire l'attention de
M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie
sur la nécessaire baisse du taux de la taxe sur la valeur ajoutée dans le
secteur de la restauration. Il lui rappelle que la législation européenne ne
permet l'application de taux réduits de TVA qu'à quelques produits et services
énumérés de façon limitative par l'annexe H de la sixième directive 77/388/CEE
relative au système commun de valeur ajoutée. Il lui rappelle également que la
proposition de directive du Conseil E-1236 présentée par la Commission
européenne, le 17 février 1999, ouvrait en la matière de nouvelles
perspectives. Elle modifie en effet la directive 77/388/CEE en ce qui concerne
la possibilité d'appliquer à titre expérimental un taux de TVA réduit sur les
services à forte densité de main-d'oeuvre. La France devait indiquer - avant le
1er septembre de cette année - si elle souhaitait participer à cette
expérimentation et quels services elle entendait assujettir au taux réduit. Or,
il apparaît que la restauration est retirée de la liste des futurs
bénéficiaires du taux réduit à la demande de deux pays : la France et
l'Allemagne. Il lui demande donc, tout en se félicitant de la baisse annoncée
de la TVA sur les travaux d'entretien des logements, pourquoi le secteur de la
restauration est ainsi exclu du bénéfice de cette mesure. Il tient à lui
rappeler à ce sujet que celle-ci permettrait une harmonisation évitant les
distorsions de concurrence entre les différentes formes de restauration et
qu'elle concerne un secteur - celui des cafés, hôtels et restaurants - qui
emploie 800 000 actifs dont 600 000 salariés, ce qui fait de lui le quatrième
employeur de France.
Déneigement des routes par les agriculteurs
582.
- 15 septembre 1999. -
M. Gérard Cornu
demande à
M. le ministre de l'agriculture et de la pêche
de bien vouloir lui indiquer dans quels délais il compte prendre le décret
d'application de l'article 10 de la loi n° 99-574 du 9 juillet 1999
d'orientation agricole qui stipule que « toute personne physique ou morale
exerçant une activité agricole au sens de l'article L. 311-1 du code rural peut
apporter son concours aux communes et aux départements en assurant le
déneigement des routes au moyen d'une lame départementale ou communale montée
sur son propre tracteur... ».
Mesures urgentes pour préserver la salle Pleyel
583.
- 15 septembre 1999. -
M. Xavier Darcos
attire l'attention de
Mme le ministre de la culture et de la communication
sur la situation de la salle Pleyel dont l'avenir est compromis à la suite de
sa vente par le Crédit lyonnais en 1998. Construite en 1927 par Gustave Lyon,
associé de Camille Pleyel, fils du musicien français, la salle Pleyel contribue
au rayonnement de la France dans le monde entier. Centre d'accueil dans le
temps d'interprètes prestigieux comme Munch, Haskil, Rampal, André, Argerich ou
Luisada..., la salle Pleyel contribue également à la diffusion du répertoire
instrumental ou symphonique ; des oeuvres de Berg et de Boulez y ont été
données en création mondiale. En outre, la salle Pleyel permet à de jeunes
musiciens issus des conservatoires nationaux de musique de Paris ou de Lyon et
recrutés sur concours, de pratiquer leur instrument en formation symphonique
dans de grandes associations de caractère bénévole : association des concerts
Lamoureux, Pasdeloup ou Colonne. Or, depuis un an, ces associations sont
confrontées à des charges considérables d'occupation locative que la faiblesse
de leurs subventions ne leur permet plus de supporter. Il lui demande, en
conséquence, si elle envisage de procéder au classement de la salle Pleyel afin
de la préserver d'éventuelles opérations immobilières qui, dans l'avenir,
pourraient la transformer en galerie marchande ; il lui demande également si
elle envisage de revoir à la hausse les subventions de ces associations afin de
leur permettre de poursuivre leur mission pédagogique et de formation
professionnelle auprès de jeunes musiciens français.
Contrôle par la Commission des opérations de bourse
des publicités des produits financiers
584.
- 17 septembre 1999. -
M. Jean Chérioux
attire l'attention de
M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie
sur l'urgente nécessité d'un contrôle vigilant, par la Commission des
opérations de bourse, des publicités faites par l'intermédiaire des médias pour
assurer le placement des produits proposés par les établissements
financiers.
Financement de l'Office national des forêts
585.
- 21 septembre 1999. -
M. Philippe Richert
appelle l'attention de
M. le ministre de l'agriculture et de la pêche
sur les difficultés que rencontre l'Office national des forêts pour assurer
financièrement toutes les fonctions qui lui sont dévolues. La mission de l'ONF
ne se limite pas, en effet, à l'exploitation du bois. Il lui appartient
également de gérer un patrimoine confié par la nation, en assurant sur les
domaines qui lui sont confiés la préservation du « capital bois », la
protection de l'environnement (eau, sol, espèces et milieux naturels) et
l'accueil public. Ces multiples fonctions, non rémunératrices et coûteuses, ne
peuvent plus être financées de manière optimale par les seules recettes de la
vente du bois. C'est le cas en particulier en Alsace, région dotée d'une grande
richesse écologique et dont les forêts sont très fréquentées par les promeneurs
et les randonneurs. Or l'intérêt général et celui des générations futures
commandent de se préoccuper de la gestion à long terme du patrimoine forestier.
L'insuffisance des moyens d'entretien des infrastructures est particulièrement
dommageable en ce qui concerne les routes forestières : certaines, très
fréquentées, se dégradent en effet, faute d'entretien suffisant, créant un
problème de sécurité publique extrêmement sérieux. Les sujétions que leur
éventuelle fermeture occasionnerait aux usagers et à l'activité
socio-économique de la région excluent par ailleurs le recours à cette solution
extrême. Aussi, afin de permettre à l'ONF d'assurer un entretien suffisant des
routes domaniales, il est nécessaire que les crédits qui y sont alloués dans le
budget 2000 soient non seulement maintenus, mais augmentés. Il souhaiterait
connaître ses observations sur ces propositions et savoir si le Gouvernement
envisage d'augmenter les crédits d'entretien routier de l'ONF.
Classement des centres hospitaliers
586.
- 22 septembre 1999. -
M. Jean Chérioux
demande à
Mme le secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale
les raisons pour lesquelles certains centres hospitaliers, dont celui de Lavaur
dans le Tarn, sont classés en première catégorie, contrairement au souhait de
leur conseil d'administration qui voudrait les voir demeurer en deuxième
catégorie.
Réglementation relative aux chambres mortuaires
587.
- 22 septembre 1999. -
M. Joseph Ostermann
attire l'attention de
Mme le secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale
sur l'activité funéraire. Celle-ci est régie par la loi n° 93-23 du 8 janvier
1993 qui met fin au monopole communal en matière d'opérations funéraires et
définit, par ailleurs, le service extérieur des pompes funèbres. Elle garantit
le libre jeu de la concurrence entre opérateurs funéraires. En outre, la
circulaire n° 18 du 14 janvier 1999 relative aux chambres mortuaires des
établissements de santé stipule que « les établissements de santé qui
accueillent sans restriction dans leurs chambres mortuaires le corps de
personnes non décédées en leur sein assureraient ainsi, de fait, les fonctions
de chambre funéraire » et seraient par conséquent passibles de sanctions
pénales. Le terme « sans restriction » est peu précis. Il lui demande donc d'en
préciser la définition et la portée. Cette précision est importante, notamment
en milieu rural, où de nombreuses petites entreprises artisanales de pompes
funèbres ne disposent pas de chambres funéraires et sont contraintes de déposer
les corps dans les chambres mortuaires des établissements de santé. Il est donc
primordial pour ces établissements de savoir s'ils sont en contravention avec
la réglementation et s'ils sont, à ce titre, susceptibles d'être
sanctionnés.
Développement et sécurisation du commerce électronique
588.
- 23 septembre 1999. -
M. Pierre Laffitte
attire l'attention de
M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie
sur la libéralisation de la cryptologie, qui facilite le commerce électronique
mais qui n'est que partielle. Le projet de loi sur la signature électronique,
pourtant fondamental et urgent d'après les informations données, n'est pas
inscrit dans les priorités du débat parlementaire. Ne conviendrait-il pas de
l'inscrire avant les débats budgétaires, notamment au Sénat. Les pouvoirs
publics enfin, devraient donner l'exemple. Ainsi, tous les appels d'offres de
l'Etat, des services publics et des collectivités locales ainsi que les
réponses devraient se faire par voie de messagerie électronique (sécurisée pour
les réponses). C'est le sens d'une proposition de loi déposée au Sénat assortie
de la mise en place d'un corpus de logiciels libres avec code source public. Le
premier ministre a affirmé à plusieurs reprises que ces questions étaient
prioritaires. La dynamisation de l'économie française, la diminution des
dépenses budgétaires pour les services publics et les collectivités locales et
le rattrapage du retard français en matière de commerce électronique par
rapport à certains pays ne méritent-ils pas que le ministère appuie fortement
ces diverses mesures ?
Crédits affectés à la Picardie
589.
- 23 septembre 1999. -
M. Paul Girod
attire l'attention de
M. le Premier ministre
sur les légitimes inquiétudes des élus de la région Picardie suite à la
communication du montant de l'enveloppe affectée à celle-ci par le Comité
interministériel d'aménagement et de développement du territoire (CIADT)
d'Arles dans le cadre des contrat de plan Etat-régions 2000-2006. D'un montant
de 2,5 milliards de francs (soit 1 360 francs par habitant), elle représente
une stagnation alors même que la population picarde a augmenté et que le
contrat est allongé de deux années. De plus, le volet départemental affecté à
l'Aisne est ridicule par rapport à ses besoins en général et aux rattrapages
nécessaires relativement aux précédents contrats de plans. En particulier,
l'insuffisance du volet routier signifie une accélération de l'asphyxie de ce
département, dont il n'est pas besoin de rappeler qu'il défraie régulièrement
la chronique en matière de suppression d'emplois. L'affaire Wolber et la
multiplication des dépôts de bilans dans le Soissonnais en particulier sont là
pour l'attester. Il lui demande quelles mesures il envisage de prendre pour que
l'enveloppe complémentaire vienne redresser ce qui ne peut avoir été qu'une
mauvaise écoute par le Gouvernement des arguments déployés par tous les élus de
l'Aisne.
Conditions de travail des chauffeurs de taxi
590.
- 24 septembre 1999. -
Mme Nicole Borvo
attire l'attention de
M. le ministre de l'intérieur
sur la situation matérielle et les conditions de travail des chauffeurs de
taxi, en particulier locataires, qui se sont considérablement détériorées. En
effet, le contrat de location est générateur d'insécurité juridique pour les
chauffeurs. Ainsi le repos dominical, les congés payés annuels ne sont pas
obligatoires, pas respectés, pas sanctionnés et, en cas de rupture de leur
contrat ou de non-renouvellement, ils ne bénéficient pas des indemnités de
chômage. L'extension du contrat de louage contribue à déséquilibrer la
structure de ce secteur économique en faisant progressivement disparaître les
chauffeurs salariés, pour échapper à l'application des droits sociaux. Elle
menace de réduire considérablement l'exercice artisanal lui-même. C'est le jeu
de l'harmonisation de la concurrence qui en définitive est violé, pour imposer
des formes de travail de plus en plus désarmées et fragilisées. Pour toutes ces
raisons, les parlementaires communistes ont déposé une proposition de loi
relative à l'accès à l'activité de conducteur et à la profession d'exploitant
de taxis en 1998 visant à la suppression du louage. Elle lui demande quand le
Gouverneemnt compte la mettre en discussion.
Budgétisation du FNDS
591.
- 29 septembre 1999. -
M. Daniel Eckenspieller
attire l'attention de
M. le secrétaire d'Etat au budget
sur le projet de budgétisation du fonds national de développement du sport. La
gestion du FNDS donnait, jusqu'à aujourd'hui, toute satisfaction tant au
mouvement sportif qu'aux services de l'Etat, en permettant de rendre des
arbitrages consensuels. C'était, de plus, et concernant le mouvement sportif,
une reconnaissance très forte de ses dirigeants bénévoles, dans la ligne tracée
récemment par le Premier ministre, lors des assises nationales de la vie
associative. Cela permettait, au niveau des régions et des départements, de
laisser à l'initiative locale toute sa place, mais également d'avoir une
cohérence entre toutes les disciplines du mouvement sportif et les
particularités régionales. Les retombées de la part régionale, en augmentation
importante depuis deux ans, ont permis aux clubs, principaux bénéficiaires de
cette augmentation, d'avoir un développement conséquent de leur activité, tant
au travers de projets nouveaux que grâce au développement de l'emploi sportif
avec le plan sport emploi. Toutes ces raisons font que l'abandon des crédits
extrabudgétaires du FNDS au profit du budget de l'Etat serait considéré par le
mouvement sportif, comme un véritable recul, une remise en cause de la
responsabilité des dirigeants, une véritable recentralisation de l'Etat et
irait complètement à l'encontre de la reconnaissance du bénévolat demandée très
clairement par le Premier ministre. En conséquence, il lui demande si le
Gouvernement va maintenir la gestion paritaire du FNDS entre le mouvement
sportif et les services de l'Etat, la gestion ne pouvant se faire qu'avec un
FNDS non intégré dans le budget de l'Etat.
Train pendulaire Paris-Toulouse
592.
- 1er octobre 1999. -
M. Georges Mouly
attire l'attention de
M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement
sur l'état d'avancement actuel du projet d'établissement d'un train pendulaire
sur la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse à l'horizon 2002 qui, selon les
prévisions, mettra Limoges à deux heures trente de Paris et Brive à trois
heures vingt. Il lui demande en particulier de bien vouloir lui préciser quelle
sera la part de financement de l'Etat, de la Société nationale des chemins de
fer français (SNCF), du réseau ferré de France (RFF) et des régions concernées
dans ce projet, à quel moment il pense que le budget sera définitivement
adopté, combien de temps dureront les travaux et, de ce fait, à quelle date le
public pourra utiliser ce nouveau train.
Plan d'urgence pour les lycées
593. - 1er octobre 1999. - Mme Hélène Luc attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur l'application des mesures d'urgence prévues en octobre 1998 à l'issue du mouvement lycéen. En effet, un an après l'annonce des mesures exceptionnelles pour les lycées, elle souhaiterait connaître l'état d'avancement de ces mesures en matière de réduction des effectifs des classes, d'aménagement des emplois du temps, d'ouverture de postes au concours pour le personnel d'enseignement et d'encadrement.