Séance du 11 mai 1999
DÉPÔT D'UNE QUESTION ORALE AVEC DÉBAT
M. le président.
J'informe le Sénat que j'ai été saisi de la question orale avec débat suivante
:
« Mme Nicole Borvo attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé et
à l'action sociale sur les difficultés que rencontre la gynécologie médicale en
France. Depuis 1986, la spécialité de gynécologie médicale est supprimée et
remplacée par la spécialité « chirurgicale » de gynécologie-obstétrique, plus
technique et plus orientée vers l'obstétrique et la chirurgie. On n'enseigne
plus la gynécologie médicale depuis treize ans et il n'y aura plus un seul
gynécologue médical dans vingt-cinq ans. Pourtant, les consultations de
gynécologie médicale ne coûtent pas cher et font faire de grosses économies
tant humaines que financières, car elles ont développé la prévention depuis
trente ans : prévention des cancers, des maladies sexuellement transmissibles
(MST), nette diminution des interventions mutilantes, des stérilités, des
interruptions volontaires de grossesse (IVG), de l'ostéoporose, etc.
Aujourd'hui, 60 % des femmes s'imposent un suivi gynécologique régulier, grâce
à la confiance qu'elles ont acquise au fil du temps dans ces médecins
complémentaires des gynéco-obstétriciens, spécialement formés pour la
prévention et les soins. Si les femmes n'ont plus la liberté de choisir leur
médecin dans ce domaine délicat, beaucoup risquent de ne plus consulter. A
l'heure où l'on cherche à améliorer le dépistage et la prévention des MST et
des cancers féminins, est-ce bien le moment de supprimer ceux et celles qui ont
été spécifiquement formés dans ce sens, qui ont développé cette prévention
jusqu'à ce jour et exercent leur métier avec compétence et efficacité ? Il est
à noter que 150 000 femmes ont signé une pétition pour le maintien de la
gynécologie médicale telle qu'elle existe aujourd'hui.
« Elle lui demande ce que prévoit le Gouvernement :
« 1° pour garantir, dans les textes officiels, à toutes les femmes de ce pays
le libre accès à leur gynécologue ;
« 2° pour recréer une filière universitaire de formation spécifique de
gynécologie médicale, spécialité « santé publique », avec l'attribution d'un
titre distinct de la gynéco-obstétrique, spécialité à plateau technique lourd.
» (N° 13.)
Conformément aux articles 79 et 80 du règlement, cette question orale avec
débat a été communiquée au Gouvernement et la fixation de la date de la
discusison aura lieu ultérieurement.
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