Séance du 14 décembre 1998
SOMMAIRE
PRÉSIDENCE DE M. CHRISTIAN PONCELET
1.
Procès-verbal
(p.
0
).
2.
Décès d'un ancien sénateur
(p.
1
).
3.
Demande d'autorisation d'une mission d'information
(p.
2
).
4.
Dépôt d'un rapport du Gouvernement
(p.
3
).
5.
Loi de finances rectificative pour 1998. -
Discussion d'un projet de loi (p.
4
).
Discussion générale : MM. Philippe Marini, rapporteur général de la commission
des finances ; Christian Sautter, secrétaire d'Etat au budget.
PRÉSIDENCE DE M. PAUL GIROD
Mme Marie-Claude Beaudeau, MM. René Ballayer, Bernard Angels, Auguste Cazalet,
le secrétaire d'Etat.
Clôture de la discussion générale.
M. Alain Lambert, président de la commission des finances.
Suspension et reprise de la séance
(p.
5
)
Article 1er A. - Adoption (p.
6
)
Article additionnel après l'article 1er A (p.
7
)
Amendement n° 7 de M. Ballayer. - MM. René Ballayer, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Retrait.
Article additionnel avant l'article 1er (p. 8 )
Amendement n° 32 de Mme Beaudeau. - MM. Thierry Foucaud, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Rejet par scrutin public.
Article 1er et état A (p. 9 )
Mme Marie-Claude Beaudeau.
Amendement n° 12 de la commission. - MM. le rapporteur général, le secrétaire
d'Etat. - Adoption.
Adoption de l'article et de l'état modifiés.
Adoption, par scrutin public, de l'ensemble de la première partie du projet de
loi.
Article 2 et état B (p. 10 )
Amendement n° 14 de la commission. - Adoption.
Amendement n° 13 de la commission. - MM. le rapporteur général, le secrétaire
d'Etat, Michel Charasse. - Adoption.
Amendement n° 15 de la commission. - MM. le rapporteur général, le secrétaire
d'Etat. - Adoption.
Amendement n° 16 de la commission. - Adoption.
Adoption de l'article et de l'état modifiés.
Article 3 et état C (p. 11 )
Amendement n° 17 de la commission. - Adoption.
Adoption de l'article et de l'état modifiés.
Articles 4 à 9. - Adoption (p.
12
)
Article 10 (p.
13
)
MM. le rapporteur général, le secrétaire d'Etat.
Adoption de l'article.
Article 11 (p. 14 )
M. Bernard Angels.
Amendements identiques n°s 18 de la commission et 8 de M. Ballayer ;
amendements n°s 45 à 48 de M. Bourdin et 1 de M. Angels. - MM. le rapporteur
général, René Ballayer, Jean Clouet, Bernard Angels, le secrétaire d'Etat, le
président de la commission, Michel Charasse. - Retrait des amendements n°s 45 à
48 ; adoption des amendements n°s 18 et 8 supprimant l'article, l'amendement n°
1 devenant sans objet.
Suspension et reprise de la séance (p. 15 )
PRÉSIDENCE DE M. JEAN FAURE
Article 11
bis
(p.
16
)
Amendements n°s 33 de Mme Beaudeau, 30, 31 de M. Oudin et 19 de la commission.
- Mme Marie-Claude Beaudeau, MM. Auguste Cazalet, le rapporteur général, le
secrétaire d'Etat. - Retrait de l'amendement n° 33 ; adoption des amendements
n°s 30, 31 et 19.
Adoption de l'article modifié.
Article 11 ter (p. 17 )
Amendement n° 20 de la commission. - MM. le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Adoption de l'amendement supprimant l'article.
Article additionnel après l'article 11 ter (p. 18 )
Amendement n° 21 de la commission. - MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat, le président de la commission. - Adoption de l'amendement insérant un article additionnel.
Article 12. - Adoption (p.
19
)
Article additionnel après l'article 12
ou après l'article 16
quindecies
(p.
20
)
Amendements n°s 11 de M. Loridant et 51 du Gouvernement. - MM. Paul Loridant, le secrétaire d'Etat, le rapporteur général. - Adoption de l'amendement n° 11 insérant un article additionnel après l'article 12, l'amendement n° 51 devenant sans objet.
Article 13. - Adoption (p.
21
)
Article additionnel après l'article 13 (p.
22
)
Amendement n° 53 de la commission. - MM. le rapporteur pour avis, le secrétaire
d'Etat. - Retrait.
Amendement n° 53 rectifié repris par M. Charasse. - MM. Michel Charasse, le
secrétaire d'Etat. - Retrait. M. le rapporteur général.
Articles additionnels avant l'article 14 (p. 23 )
Amendements n°s 34 à 36 de Mme Beaudeau. - MM. Thierry Foucaud, le rapporteur
général, le secrétaire d'Etat, Michel Charasse. - Retrait de l'amendement n° 36
; rejet des amendements n°s 34 et 35.
Amendement n° 37 de Mme Beaudeau. - MM. Thierry Foucaud, le rapporteur général,
le secrétaire d'Etat. - Rejet.
Article 14 (p. 24 )
Amendement n° 9 de M. Ballayer. - MM. André Maman, le rapporteur général, le
secrétaire d'Etat. - Retrait.
Adoption de l'article.
Articles 14
bis
et 15. - Adoption (p.
25
)
Article additionnel après l'article 15 (p.
26
)
Amendement n° 2 de M. Charasse et sous-amendement n° 54 de la commission. - MM. Michel Charasse, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat, Mme Marie-Claude Beaudeau, MM. René Trégouët, Jacques Machet. - Adoption du sous-amendement et de l'amendement modifié insérant un article additionnel.
Article 15 bis (p. 27 )
Amendements n°s 3, 4 rectifié de M. Charasse, 38 de Mme Beaudeau et 22 de la commission. - M. Michel Charasse, Mme Marie-Claude Beaudeau, MM. le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Adoption de l'amendement n° 3 supprimant l'article, les amendements n°s 38, 22 et 4 rectifié devenant sans objet.
Article additionnel après l'article 15 bis (p. 28 )
Amendement n° 29 de M. Charasse. - MM. Michel Charasse, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Adoption de l'amendement insérant un article additionnel.
Articles 16 à 16 nonies. - Adoption (p. 29 )
Renvoi de la suite de la discussion.
6.
Transmission d'un projet de loi
(p.
30
).
7.
Dépôt de propositions de loi
(p.
31
).
8.
Dépôt de propositions d'acte communautaire
(p.
32
).
9.
Dépôt d'un rapport
(p.
33
).
10.
Dépôt rattaché pour ordre au procès-verbal de la séance du 10 décembre 1998
(p.
34
).
11.
Ordre du jour
(p.
35
).
COMPTE RENDU INTÉGRAL
PRÉSIDENCE DE M. CHRISTIAN PONCELET
M. le président.
La séance est ouverte.
(La séance est ouverte à quinze heures trente.)
1
PROCÈS-VERBAL
M. le président.
Le compte rendu analytique de la précédente séance a été distribué.
Il n'y a pas d'observation ?...
Le procès-verbal est adopté sous les réserves d'usage.
2
DÉCÈS D'UN ANCIEN SÉNATEUR
M. le président.
J'ai le regret de vous faire part du décès de notre ancien collègue Henri
Collette, qui fut sénateur du Pas-de-Calais de 1981 à 1992.
En notre nom à tous, mes chers collègues, j'exprime à sa famille notre
sympathie sincèrement attristée.
3
DEMANDE D'AUTORISATION
D'UNE MISSION D'INFORMATION
M. le président.
J'ai été saisi par M. Xavier de Villepin, président de la commission des
affaires étrangères, d'une demande tendant à obtenir du Sénat l'autorisation de
désigner une mission d'information au Mexique afin de recueillir des
informations sur la situation politique et économique de ce pays et sur les
relations bilatérales franco-mexicaines.
Le Sénat sera appelé à statuer sur cette demande dans les formes fixées par
l'article 21 du règlement.
4
DÉPÔT D'UN RAPPORT DU GOUVERNEMENT
M. le président.
J'ai reçu de M. le Premier ministre le rapport annuel d'évaluation de la
Commission nationale d'évaluation relative aux recherches sur la gestion des
déchets radioactifs, établi en application de l'article 4 de la loi n° 91-1381
du 30 décembre 1991 relative aux recherches sur la gestion des déchets
radioactifs.
Acte est donné du dépôt de ce rapport.
5
LOI DE FINANCES RECTIFICATIVE POUR 1998
Discussion d'un projet de loi
M. le président.
L'ordre du jour appelle la discussion du projet de loi de finances
rectificative pour 1998 (n° 97, 1998-1999), adopté par l'Assemblée nationale.
[Rapport n° 116 (1998-1999).]
Dans la discussion générale, la parole est à M. le rapporteur général.
M. Philippe Marini,
rapporteur général de la commission des finances, du contrôle budgétaire et
des comptes économiques de la nation.
Monsieur le président, monsieur le
secrétaire d'Etat, mes chers collègues, très peu de temps après la discussion
budgétaire, nous voici de nouveau réunis pour évoquer les finances publiques.
Nous allons le faire cette fois dans le cadre d'un projet de loi de finances
rectificative, qui répond aux objectifs habituels d'un pareil exercice : il
s'agit de tenir compte des modifications opérées tout au long de l'exercice au
titre des décrets d'avance ou des annulations de crédits, d'examiner quelles
mesures nouvelles, en plus et en moins, nous sont proposées et d'observer, en
fin de compte, l'évolution du solde des finances publiques à la lumière de tous
ces mouvements.
J'ajoute, mes chers collègues, que, outre les aspects strictement budgétaires
de ce texte, nous aurons à étudier un nombre important d'articles, puisque,
après examen par l'Assemblée nationale, ce projet de loi en comporte
quarante-cinq.
J'ai d'ailleurs dénombré quatorze amendements d'origine gouvernementale
directe, déposés à l'Assemblée nationale, ce qui n'a pas manqué de m'étonner,
compte tenu à la fois de la précipitation que cela induit pour nos travaux et
du fait que nombre des sujets traités résultent d'études attentives qui
auraient pu, me semble-t-il, déboucher autrement.
Nous nous trouvons pris par un calendrier extrêmement tendu entre la loi de
finances et la trêve des confiseurs, et peut-être n'est-ce pas l'organisation
la plus propice pour étudier à fond chacun des sujets abordés. La commission
des finances a bien entendu fait de son mieux et vous proposera, mes chers
collègues, lorsque nous aborderons l'examen de ces articles, des éléments
d'analyse, voire des amendements.
Monsieur le secrétaire d'Etat, nous sommes attachés à la qualité de la
législation. Nous souhaitons par conséquent éviter de prendre des décisions de
façon prématurée ou de le faire dans des conditions telles que nous serions
ensuite amenés à exprimer des regrets quant à la qualité des travaux qui en
résulteraient.
S'agissant du collectif budgétaire pris dans sa dimension « équilibre des
recettes et des dépenses », il me semble utile tout d'abord de revenir sur la
conjoncture. Nous avons en effet là une bonne occasion de faire le point à cet
égard.
Nous constatons les uns et les autres, au fil des déclarations, que la belle
assurance ministérielle qui prévalait cet été et encore lors de la discussion
initiale du projet de loi de finances semble quelque peu s'atténuer. Nous le
comprenons bien en examinant les éléments de la conjoncture.
Certes, l'année 1998 est tout à fait favorable, et c'est une année comme on
souhaiterait, à certains égards, en connaître beaucoup : la croissance ayant
été importante, les prévisions de début d'année se réalisent donc sans trop de
difficultés, et nous pouvons même espérer une légère amélioration du solde des
finances publiques.
Cependant, au sein de cet exercice 1998, des phénomènes complexes se sont
déroulés, et nous devons en avoir une claire conscience.
En effet, comme les chiffres de l'INSEE, notamment, le démontrent, les
inquiétudes s'accumulent depuis quelques mois. Au cours du troisième trimestre,
l'activité économique a subi un infléchissement très sensible de son taux de
croissance : ce dernier, en rythme annuel, s'établit à 2 % pour le troisième
trimestre, contre 3,2 % pour le deuxième trimestre.
Ce phénomène n'a pas été anticipé, puisque, si l'on en croit les prévisions de
l'INSEE d'octobre 1998, la croissance aurait dû s'accélérer au troisième
trimestre pour s'établir à plus 0,9 % par rapport au deuxième trimestre. Or
l'inverse s'est produit, et la croissance a rétrogradé pour ne s'élever qu'à
0,5 % par rapport au trimestre précédent.
Quelles sont les causes de cet infléchissement ? Sans doute est-il trop tôt
pour les analyser correctement, mais je crois utile de revenir, monsieur le
secrétaire d'Etat, sur les propos que l'on entend souvent au sujet de la
demande intérieure.
Vous vous targuez d'avoir dynamisé la demande intérieure. Or celle-ci est la
résultante de deux éléments essentiels : d'une part, le pouvoir d'achat des
ménages et, d'autre part, les investissements des entreprises.
La demande intérieure enregistre elle aussi, au troisième trimestre, un net
ralentissement ou plutôt une décélération : sur un an, elle ne s'accroît plus,
en effet, que de 0,8 %.
Ce phénomène concerne les deux compartiments de la demande intérieure, et plus
particulièrement les investissements des entreprises : nous constatons
notamment la reprise d'une politique de réduction des stocks, et les enquêtes
menées auprès des entreprises sont de nature à valider de telles
inquiétudes.
Par ailleurs, la demande des ménages, qui est l'autre compartiment essentiel
de la demande intérieure, décélère également, et la consommation augmente moins
fortement au troisième trimestre par rapport au deuxième trimestre : 0,8 % en
volume contre 1,1 % et 0,9 % en valeur contre 1,6 %.
A tout cela s'ajoute une grande stabilité des prix et le fait que la hausse
des prix a elle-même décéléré plus qu'il n'était prévu.
L'ensemble de ces éléments compose un tableau plus complexe, plus contrasté
que celui que l'on voulait bien nous dépeindre voilà seulement quelques
semaines.
C'est donc dans ce cadre qu'il convient d'examiner le collectif budgétaire,
tant sous l'aspect des recettes que sous celui des dépenses.
L'année 1998, disais-je, s'est globalement déroulée dans une bonne
conjoncture, qui a permis à l'Etat d'engranger 14 milliards de francs de
recettes supplémentaires, somme à mettre en parallèle avec les 17,4 milliards
de francs d'augmentation nette des crédits inscrits.
L'augmentation nette des dépenses que pourra réaliser l'Etat est donc de 17,4
milliards de francs. Quand on compare ces deux chiffres, on observe qu'à ce
stade - mais à ce stade seulement - le solde est négatif.
J'évoquais pourtant une amélioration du déficit public. Que s'est-il donc
passé ? C'est très simple : une économie de constatation a été réalisée sur les
charges de la dette, liée à la baisse des taux d'intérêt qui étaient prévus, si
je ne me trompe, à 6,2 % dans la loi de finances initiale alors que la réalité
avoisine, en fait, 5 %.
Cette diminution de plus d'un point des taux d'intérêt s'est traduite par 6
milliards de francs d'économie, et il s'y ajoutera probablement une économie de
1 milliard de francs grâce à la gestion active de la dette. C'est une
performance de la direction du Trésor qui doit être saluée en tant que
telle.
C'est en vertu de l'ensemble de ces éléments que nous aboutissons à un solde
positif de 3,3 milliards de francs. Mais il est bon de se souvenir de ses
composantes : la diminution des charges de la dette, élément essentiellement
issu de la conjoncture financière internationale, est assurément une donnée
favorable pour 1998, mais qui ne saurait toujours se reproduire.
L'examen des recettes suscite quelques interrogations. En effet, la dynamique
des recettes est une bonne mesure de la conjoncture économique.
Les recettes fiscales attendues pour 1998 représentent 42,5 milliards de
francs de plus que l'exécution de 1997 si l'on raisonne en chiffres bruts. Mais
peut-être convient-il de se demander ce qu'auraient dû être les recettes de
l'Etat pour l'exercice en fonction des données dont nous disposions au 30
septembre dernier ! Nous avons fait cet exercice dans le rapport écrit et nous
nous sommes, à ce sujet, posé quelques questions.
Analysant l'augmentation des recettes constatée par l'administration des
finances fin septembre 1998 par rapport à fin septembre 1997, on constate une
croissance de 3,9 % ; or, selon les données incluses dans le collectif
budgétaire, qui mesurent ce que devrait être le volume des recettes fin
décembre 1998 par rapport à fin décembre 1997, la croissance n'est plus que de
3 %, soit une différence de près de 1 % entre les deux estimations.
Différentes analyses de cette situation sont, bien entendu, possibles, mais
nous pouvons nous demander si deux phénomènes ne se combinent pas : d'un côté,
l'effet d'une baisse de la conjoncture et, de l'autre, des estimations
peut-être prudentes de la part du Gouvernement.
Les recettes fiscales nettes nous semblent progresser moins qu'il aurait été
logique à en croire les déclarations que nous avons entendues sur la
conjoncture ainsi que les indications recueillies en cours d'année et dont nous
ne voyons pas vraiment la traduction intégrale sur l'ensemble de l'exercice.
Après les recettes, venons-en, mes chers collègues, aux dépenses.
Je ne m'étendrai pas sur les aspects comptables de l'exercice. J'insisterai
surtout sur le fait que les dépenses nettes supplémentaires de l'exercice
s'établissent à un peu plus de 33 milliards de francs, soit 17,4 milliards de
francs d'augmentation nette, réductions ou annulations de crédits déduits. Sur
l'exercice, il y aura donc eu 15,7 milliards de francs de réductions de
crédits, qu'il s'agisse d'arrêtés d'annulation en cours d'année ou de
diminutions de crédits dans le collectif budgétaire lui-même.
L'analyse des crédits nouveaux, de ces 17,4 milliards de francs, figure, bien
sûr, dans le rapport écrit. Nous en avons isolé quelques éléments dont il nous
semble qu'il s'agit de dépenses concernant l'exercice 1999 et non l'exercice
1998. Cela nous semble critiquable, car l'annualité budgétaire est un principe
de base auquel il faudrait s'astreindre.
Il en est ainsi des dépenses liées au recensement, à la célébration de l'an
2000, à l'indemnisation des commissaires-priseurs ou encore aux différentes
actions en faveur des lycées, toutes mesures dont l'intérêt public n'est certes
pas en cause mais qui ne sauraient faire l'objet de dépenses effectives d'ici
au 31 décembre prochain.
C'est la raison essentielle pour laquelle, monsieur le secrétaire d'Etat, la
commission des finances, après s'être livrée à cet examen, proposera au Sénat
de procéder à une réduction de crédits de 2 milliards de francs, sur un certain
nombre de postes que nous détaillerons en défendant nos amendements. Nous
voulons, de la sorte, délivrer un signal. En effet, charger la barque de
l'exercice 1998 en utilisant les recettes issues de la bonne conjoncture ne
nous paraît pas être une bonne pratique du point de vue de la gestion de
l'Etat, notamment lorsqu'il s'agit de dépenses qui étaient parfaitement
prévisibles et qui pouvaient tout à fait prendre place dans les enveloppes qui
ont été définies dans le projet de loi de finances pour 1999.
Nous avons également observé, monsieur le secrétaire d'Etat, en ce qui
concerne les redéploiements de dépenses et les modifications opérées, des
éléments qui ne nous plaisent pas du côté du budget militaire : nous estimons
que l'insuffisance des crédits de fonctionnement est une nouvelle fois comblée
par des diminutions de crédits d'équipement.
Nous avons achevé cette analyse par la comparaison des annulations de crédits
que vous proposez ou que vous avez réalisées en cours d'année - elles
représentent, je l'indiquais tout à l'heure, 15,7 milliards de francs - et
celles que le Sénat a votées lors de l'examen du projet de loi de finances pour
1998.
J'ai en ma possession un tableau de correspondance qui porte sur différents
chapitres. Je puis ainsi insister sur les 7,7 milliards de francs d'annulations
au titre du budget de l'emploi, alors que nous avions adopté une réduction de 6
milliards de francs lors de la discussion du projet de loi de finances pour
1998...
M. Jean Chérioux.
C'était prophétique !
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
... ou encore sur les crédis des aides personnelles
au logement, chapitre sur lequel on observe une annulation de 500 millions de
francs sur la contribution de l'Etat.
Sur un certain nombre de points, on nous disait l'an dernier qu'il n'existait
aucune marge de manoeuvre dans le budget de l'Etat. Or, en définitive, des
redéploiements ont été possibles, des annulations de crédits portant sur des
montants très importants ont été réalisées. Voilà qui devrait peut-être inciter
M. le secrétaire d'Etat à examiner les propositions du Sénat avec plus de
sérénité !
J'achèverai mon intervention par quelques considérations sur le solde et sur
les conséquences à tirer de ce collectif budgétaire.
Nous avançons sur un chemin que nous avons choisi et qui est souvent ardu,
celui de la remise en ordre de nos finances publiques. Mais, dans ce projet de
loi de finances rectificative pour 1998, nous voyons paradoxalement se dégrader
le déficit primaire.
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat au budget.
En 1996 aussi !
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Je veux dire par là que la dette de l'Etat va
s'accroître un peu plus que prévu au début de l'exercice 1998.
Cela nous conduit à rappeler les observations fondamentales que nous avions
fait valoir dans le cadre de l'examen du projet de loi de finances : nous avons
bénéficié en 1998 de bonnes conditions économiques, mais elles ont été en
partie gaspillées, car l'Etat n'a pas été assez vertueux en matière de dépense.
Il a peut-être un peu sous-estimé les recettes en fin d'année et il a eu
tendance à charger l'exercice 1998 d'éléments qui s'imputeraient plus
normalement sur 1999.
Au total, alors qu'il avait une belle occasion d'améliorer le solde des
finances publiques - même s'il l'a fait pour 3,3 milliards de francs - le
Gouvernement a laissé s'accroître l'endettement de l'Etat. Or nous savons bien
que cet endettement constitue un facteur essentiel qui limitera les marges de
manoeuvre pour les exercices suivants, pesant pendant très longtemps sur nous
tous et même sur les générations futures.
Telles sont, mes chers collègues, les quelques observations que je voulais
présenter à propos de la discussion du projet de loi de finances rectificative
pour 1998.
Sous des dehors techniques, il s'agit d'un bon révélateur de la politique
conduite et de la conjoncture. Je ne doute pas que l'exercice auquel nous
sommes à présent appelés nous permettra de poursuivre - à la fois sur les
grands équilibres et sur les articles particuliers - le dialogue que nous avons
mené tout au long de la discussion de la loi de finances initiale.
La conception qui a été développée au plan économique et budgétaire par la
majorité sénatoriale trouve dans le collectif budgétaire une nouvelle
illustration : j'y vois une bonne raison de persister dans l'analyse et les
objectifs que nous nous sommes assignés.
(Applaudissements sur les travées
du RPR, des Républicains et Indépendants et de l'Union centriste, ainsi que sur
certaines travées du RDSE.)
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat au budget.
Monsieur le président, monsieur le
rapporteur général, mesdames, messieurs les sénateurs, nous commençons
aujourd'hui le débat sur le projet de loi de finances rectificative pour
l'année 1998. Je m'exprimerai devant vous au nom du ministre de l'économie, des
finances et de l'industrie, M. Dominique Strauss-Kahn, qui, retenu par la
dernière réunion du Conseil de l'euro avant la fameuse date du 1er janvier
1999, m'a prié de vous demander de bien vouloir excuser son absence.
Le collectif - comme on dit familièrement - dont nous allons débattre obéit,
comme le précédent, à trois principes clairs.
Premièrement, le déficit qui avait été annoncé il y a un an pour l'année 1998
est non seulement respecté, mais il est même diminué de 3 milliards de francs.
M. le rapporteur général trouve que cette diminution est insuffisante, mais
elle n'en reste pas moins relativement exceptionnelle pour un collectif
budgétaire.
Deuxièmement, les dépenses courantes imprévues qui sont venues s'ajouter en
cours d'année sont entièrement financées par des économies. C'est, en
particulier, le cas pour les deux décrets d'avance dont a parlé M. Marini, et
sur lesquels je reviendrai.
Troisièmement, les plus-values de recettes résultant de la croissance,
croissance qui vient de ce que la demande intérieure est dynamique, qu'il
s'agisse de la demande de consommation des ménages, de la demande de
construction de logements ou de la demande d'investissement des entreprises,
ont servi, pour l'essentiel, à apurer des retards de paiement que l'Etat avait
accumulés au fil du temps.
Croissance stimulée, dépenses publiques respectées et réorientées, déficit
réduit, tels sont les trois principes sur lesquels repose la politique
budgétaire du Gouvernement.
J'ajoute, sans trop y insister, une volonté de transparence puisque ce
collectif budgétaire prouve
a posteriori
que les dépenses et les
recettes avaient été calculées le mieux possible lorsque la représentation
nationale les avait adoptées il y a un an.
Je veux, enfin, insister sur le fait que le présent texte accentue
l'orientation sociale du budget de 1998.
Je rappelle que le décret d'avance du 16 janvier avait ouvert un milliard de
francs de crédits en urgence pour venir en aide aux associations qui portaient
secours à des personnes en détresse et que le décret d'avance du 21 août, d'un
montant de 5 milliards de francs, a permis d'accroître les moyens des contrats
de qualification et d'abonder les crédits de rémunération du ministère de la
défense.
Dans les dépenses financées par redéploiement, je distinguerai 5,7 milliards
de francs au titre de la prise en charge par l'Etat de la majoration de
l'allocation de rentrée scolaire, qui a été, je le rappelle, quadruplée à la
rentrée 1997 comme à la rentrée 1998, et un milliard de francs au titre de la
revalorisation des allocations servies aux chômeurs en fin de droits, décidée
par le Gouvernement en début d'année et qui avait complété le dispositif par la
création d'une nouvelle allocation pour les chômeurs âgés.
Ce milliard de francs s'ajoutant au milliard de francs dégagé il y a presque
un an, au mois de janvier, ce sont ainsi deux milliards de francs qui ont
permis de financer les mesures d'urgence en faveur des chômeurs en très grande
difficulté.
En outre, les crédits supplémentaires au titre du revenu minimum d'insertion,
crédits que vous voulez diminuer en 1999, monsieur le rapporteur général, se
sont élevés, en 1998, à 900 millions de francs.
Voilà qui illustre le fait que le projet qui vous est proposé est non
seulement un texte de correction technique, mais aussi l'expression d'une
véritable volonté politique de bonne gestion des finances de l'Etat et de
priorités accordées à l'emploi et à la solidarité.
J'en viens maintenant à une présentation plus précise de ce collectif
budgétaire. J'examinerai, d'abord, les recettes et les dépenses, ainsi que les
améliorations apportées par l'Assemblée nationale, après quoi je répondrai, en
conclusion, aux commentaires que M. le rapporteur général a bien voulu
faire.
Je commence donc par les grands équilibres du collectif budgétaire.
Les ouvertures de crédits sont à un niveau traditionnel, voire plutôt
inférieur à celui qui a été constaté entre 1994 et 1996. Cela montre bien que
le Gouvernement auquel j'ai l'honneur d'appartenir a la volonté de dépenser
mieux et non d'ajouter des dépenses en cours d'année, comme c'était la pratique
antérieurement.
En ce qui concerne les chiffres, je rappelle, après vous, monsieur le
rapporteur général, que les recettes sont améliorées de 13,9 milliards de
francs par rapport à la loi de finances initiale, dont 600 millions de francs
ont servi à financer en partie le décret d'avance du 21 août dernier.
Dans ces recettes totales, les recettes fiscales sont révisées à la hausse de
11 milliards de francs. Cela traduit, je l'ai dit, l'impact d'une conjoncture
économique davantage tirée par la demande intérieure, demande intérieure qui,
vous le savez, paie la TVA, alors que les exportations ne la paient pas.
Les recettes non fiscales sont en hausse de 1,6 milliard de francs. Elles sont
cependant inférieures de 2 milliards de francs aux prévisions affichées lors de
la présentation du budget pour l'an prochain, et ce principalement parce que
nous avons été prudents en matière de recettes issues de la COFACE, compte tenu
des incertitudes du contexte international.
Enfin, les prélèvements sur recettes sont revus à la baisse de 1,3 milliard de
francs.
J'en viens aux dépenses, que je décrirai rapidement.
Les ouvertures s'élèvent - M. Marini l'a dit - à 30,8 milliards de francs et
se répartissent en deux parts. La première, qui est de 20,5 milliards de
francs, correspond aux dépenses courantes. La seconde, qui s'élève à 10,3
milliards de francs, vise pour l'essentiel à payer des dettes héritées de
gestions passées et à mettre en oeuvre, à compter du 1er septembre 1998,
l'allégement d'un certain nombre d'impôts locaux.
Les ouvertures de crédits correspondant aux dépenses courantes s'élèvent à
20,5 milliards de francs.
J'ai déjà parlé des dépenses à caractère social : 5,7 milliards de francs pour
l'allocation de rentrée scolaire ; 1 milliard de francs pour les chômeurs en
fin de droits ou les chômeurs âgés ; 900 millions de francs pour le RMI.
S'y ajoutent, parmi les gros postes, 2,5 milliards de francs pour le
Groupement industriel des armements terrestres, GIAT Industries, pour
recapitaliser cet organisme, qui en a besoin, et accompagner la restructuration
qui est actuellement en cours.
En outre, 2,2 milliards de francs sont ouverts pour assurer la participation
de la France à divers fonds internationaux de développement et de garantie.
Les ouvertures de crédits appelées à financer des dettes anciennes et des
allégements d'impôts s'élèvent à 10,3 milliards de francs. Il s'agit, pour
l'essentiel, de 5,6 milliards de francs pour compenser des exonérations de
charges sociales en faveur des bas salaires qui étaient en retard depuis 1997,
de 2,4 milliards de francs au titre de retards de paiement à la construction
navales de 700 millions de francs au titre des retards de paiement sur un
certain nombre de budgets, routes et intérieur notamment.
Par ailleurs, le Gouvernement a, comme il était bien normal, voulu compenser
les pertes de recettes pour les régions résultant de la baisse des droits de
mutation sur les immeubles d'habitation à compter du 1er septembre, ce que l'on
appelle familièrement les frais de notaire.
S'y ajoutent la suppression des droits sur les cartes d'identité et sur les
permis de conduire, dont ont profité des millions de nos concitoyens parmi les
plus modestes, l'encouragement aux transmissions anticipées de patrimoine, qui
devrait permettre le passage du commandement d'un certain nombre d'entreprises
à des entrepreneurs plus jeunes, et l'exonération de la TVA sur les terrains à
bâtir.
Au total, tous ces allégements d'impôts qui ont été anticipés en 1998 pour
avoir leur plein effet en 1999 s'élèvent à 2,5 milliards de francs.
Pour financer les dépenses courantes inattendues, des annulations de crédits
ont été réalisées dans l'arrêté d'annulation du 18 novembre dernier, arrêté
d'annulation qui est évidemment annexé, comme de coutume, au présent projet de
loi.
Ces annulations portent, pour 11,6 milliards de francs, sur les budgets civils
et, vous l'avez dit monsieur le rapporteur général, à hauteur de 5,7 milliards
de francs sur les charges nettes de la dette.
Cette réduction de la charge de la dette, que vous avez bien voulu souligner,
résulte à la fois d'une politique ambitieuse en matière de réduction des
déficits, d'une évolution très favorable des taux d'intérêt due à la
perspective de l'euro ainsi que la gestion active de la dette par la direction
du Trésor, et je vous remercie de lui avoir rendu hommage sur ce point.
En ce qui concerne les comptes spéciaux du Trésor, les recettes et les
dépenses du compte n° 902-24 d'affectation des produits de cessions de titres,
parts et droits de sociétés sont majorées de 15 milliards de francs afin de
tenir compte des cessions d'actifs réalisées en fin d'année, notamment de la
seconde opération France Télécom.
Au total, ce compte bénéficiera de 64 milliards de francs de recettes sur les
deux années 1998 et 1999, soit exactement ce que le Gouvernement avait
annoncé.
Enfin, le déficit de l'Etat est ramené de 257,9 milliards de francs, chiffre
annoncé il y a un an, à 254,6 milliards de francs. C'est une amélioration
significative et c'est cohérent avec l'annonce faite au mois de septembre à nos
partenaires européens que nous viserions pour 1998, pour l'ensemble des
finances publiques, un déficit non pas de 3 %, comme annoncé, mais de 2,9 %.
Voilà donc, me semble-t-il, un budget rectificatif qui atteint tous les
objectifs qui avaient été fixés il y a un an et qui, sur nombre d'entre eux, va
même au-delà !
M. le rapporteur général a insisté sur le fait que le débat à l'Assemblée
nationale avait eu pour effet d'accroître le nombre des articles.
Effectivement, grâce à un dialogue sérieux et constructif avec l'Assemblée
nationale, le texte initial a été enrichi, mais enrichi, comme toujours, en
faveur de l'emploi et de la justice sociale, qui sont les priorités du
Gouvernement.
Je n'énumérerai pas tous ces enrichissements. Je me contenterai d'en citer un
certain nombre.
L'Assemblée nationale a ainsi institué une réduction d'impôt pour les
investissements réalisés dans les résidences de tourisme situées dans les zones
de revitalisation rurale. Cette mesure, que le Gouvernement a acceptée, va, à
l'évidence, dans le sens de l'amélioration de l'emploi et du rééquilibrage de
notre territoire.
Autre exemple, les constructions HLM ont été réintégrées dans la catégorie des
logements aidés au regard de l'assujettissement à la taxe locale d'équipement.
En effet, le remplacement, en 1996, du système de subventions budgétaires à ces
logements par l'octroi du taux réduit de TVA les avaient exclues de ce
bénéfice. Cette disposition me paraît bénéfique sur le plan social.
Un progrès a également été réalisé en faveur du développement de
l'intercommunalité à travers l'alignement du régime de la taxe foncière des
groupements de communes sur celui des collectivités locales.
Enfin - ce point important a donné lieu à de longs débats - a été exprimée la
volonté, tant à l'Assemblée nationale qu'au Sénat, de renforcer la santé
publique en luttant davantage contre le tabagisme.
Le résultat concret, dans ce projet de loi de finances rectificative, c'est un
relèvement des minima de perception sur le tabac. L'objectif est très clair :
contrecarrer la volonté éventuelle de mettre sur le marché, c'est-à-dire à la
disposition des consommateurs, notamment des consommateurs les plus jeunes, des
cigarettes qui seraient à trop bas prix.
Depuis l'adoption de ces mesures, nous avons pu constater une hausse du prix
du tabac de 5 % en moyenne, hausse qui doit entrer en vigueur au début du mois
de janvier 1999.
J'en viens aux commentaires de M. le rapporteur général.
Sur la conjoncture, je serai très bref. Nous sommes ici pour parler de l'année
1998, et tous les commentaires pessimistes faits sur la croissance, il y a un
an, lors de l'examen du budget, pour cette année 1998 ont été démentis.
Dans son excellent rapport, M. le rapporteur général le reconnaît d'ailleurs :
l'année 1998 est une année de croissance exceptionnelle. C'est la meilleure de
la décennie. La preuve en est que plus de 300 000 emplois auront été créés en
un an. C'est important, et je pense que la politique économique menée par le
Gouvernement y est pour quelque chose.
Monsieur le rapporteur général, vous êtes revenu sur la conjoncture de 1999,
qui a fait l'objet de longs débats lors de l'examen du projet de loi de
finances pour 1999. Depuis, nous ne disposons d'aucune information
complémentaire qui permette d'enrichir ce débat, mais nous aurons peut-être
l'occasion d'y revenir.
Cela dit, je pense que le troisième trimestre de l'année 1998 et les résultats
que vous avez mentionnés ne peuvent pas être extrapolés sans précaution sur
l'avenir.
Vous avez formulé trois critiques dans le domaine des dépenses.
En premier lieu, vous proposez de diminuer de 2 milliards de francs le montant
des dépenses, en vue de réduire le déficit de la même somme ; cette diminution
viserait notamment le recensement général de la population qui doit être
effectué l'an prochain, les célébrations de l'an 2000 ou la réforme des
commissaires-priseurs.
Personnellement, je considère qu'il n'est pas de mauvaise méthode - c'est
peut-être même de la bonne gestion - de profiter de ce que l'on a quelques
plus-values fiscales pour financer des dépenses à caractère exceptionnel. Par
conséquent, les économies que vous voulez faire me semblent pour le moins
discutables.
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Si l'on vous suit, monsieur le secrétaire d'Etat, il
n'y a plus d'annualité budgétaire !
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
En deuxième lieu, monsieur le rapporteur général, vous
avez évoqué les dépenses militaires en mentionnant une « désannulation » de
crédits.
Je rappelle qu'en 1995 les annulations avaient été beaucoup plus importantes,
de l'ordre de 10 milliards de francs. Vous écrivez d'ailleurs, à la page 42 de
votre rapport - que j'ai lu avec une grande attention, parce qu'il le méritait
- que des crédits d'investissements militaires à hauteur de 80 milliards de
francs ont été votés l'an dernier, ce qui est vrai. Figure effectivement dans
le collectif budgétaire une somme de 73,6 milliards de francs. Vous citez - je
rends ici hommage à votre honnêteté - le fait que le ministre de la défense
lui-même a dit qu'en 1998 les dépenses ne dépasseraient pas 70 milliards de
francs ; c'est-à-dire qu'elles se situeront en dessous de ce qui a été inscrit
dans le collectif budgétaire.
Enfin, troisième point, à la suite du mouvement des lycéens, le Gouvernement
s'est engagé à bonifier les prêts qui seraient consentis aux collectivités
régionales pour financer l'amélioration des lycées. Il me semble très vertueux
que, dès maintenant, nous ouvrions les crédits correspondant à l'ensemble de la
charge. C'est un acte de confiance vis-à-vis des conseils régionaux ; ils
constateront que la promesse qui a été faite par l'Etat est tenue, si je puis
dire, avant qu'ils n'empruntent et non pas, comme cela a été le cas par le
passé, après qu'ils se sont lancés dans des projets.
En matière de déficit, vous considérez qu'il faudrait aller plus loin que ce
que nous faisons en proposant une diminution de 3 milliards de francs. Je
n'aurai pas l'outrecuidance de vous rappeler que nous avons davantage réduit
les déficits en deux ans que ne l'avait fait la précédente majorité...
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Ce serait en dehors du sujet !
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
... puisque nous aurons réduit les déficits de près de
60 milliards de francs à la fin de 1999 alors que la diminution, de 1993 à
1996, n'a été que de 20 milliards de francs. En matière de réduction des
déficits, nous sommes donc largement vertueux. Si nous n'avions pas trouvé un
certain nombre de dettes à payer qui dataient d'avant juin 1997 - 10 milliards
de francs environ - peut-être aurions-nous pu faire encore mieux...
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Vous avez surtout bénéficié d'une bonne croissance
!
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Il est un point sur lequel, monsieur le rapporteur
général, j'aimerais vous répondre de manière plus précise encore : il s'agit de
l'argument que vous tirez de la situation budgétaire qui a été publiée au 30
septembre pour en déduire des conclusions sur l'ensemble de l'année.
Je me félicite, comme vous, que l'Etat français publie chaque mois des
situations budgétaires. Ce n'est pas le cas d'un certain nombre de nos
partenaires étrangers.
Vous écrivez, dans votre rapport, que l'on constate, au 30 septembre, une
amélioration du déficit de 48 milliards de francs par rapport à septembre 1997,
et vous semblez en tirer la conclusion que ce déficit aurait peut-être pu être
réduit encore davantage que de 3 milliards de francs.
A un homme aussi éclairé que vous, ou aux sénateurs qui m'écoutent, je ne
rappellerai pas que les rentrées fiscales connaissent des fluctuations
importantes, ainsi que les rentrées non fiscales et les cessions de titres. Je
me bornerai à confirmer publiquement que, pour le mois de décembre, il reste
300 milliards de francs d'impôts à faire rentrer. On ne peut pas tirer de ce
chiffre du 30 septembre des conclusions trop hâtives. D'ailleurs, fin octobre
1998, l'amélioration ne s'élève qu'à 23 milliards de francs : vous constatez
donc que ces chiffres varient beaucoup d'un mois sur l'autre.
Pour conclure, monsieur le président, je citerai l'avant-propos du rapport
écrit de M. Marini, parce que je trouve qu'il n'y a pas de plus beau compliment
adressé au collectif budgétaire que les phrases que je vais lire : « Le présent
projet de collectif, initialement dépourvu de première partie à l'exception de
l'article d'équilibre, porte témoignage de l'aisance avec laquelle le
Gouvernement a pu exécuter la loi de finances pour 1998, grâce à une prévision
de croissance quasiment exacte, ce dont il faut lui donner acte. Le présent
projet ne comporte donc pas, comme c'était le cas depuis plusieurs années, de
nouvelles recettes "de poche" ou permanentes au profit de l'exercice en cours.
»
Monsieur le rapporteur général, je vous remercie de votre élégance. Il n'y a
pas meilleur brevet de vertu budgétaire que ce paragraphe de votre excellent
rapport !
(Applaudissements sur les travées socialistes.)
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Je vous remercie, monsieur le secrétaire d'Etat, mais
il faudrait lire aussi la conclusion !
(M. Paul Girod remplace M. Christian Poncelet au fauteuil de la
présidence.)
PRÉSIDENCE DE M. PAUL GIROD
vice-président
M. le président.
La parole est à Mme Beaudeau.
Mme Marie-Claude Beaudeau.
Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'Etat, mes chers collègues, ce
projet de loi de finances rectificative pour 1998 présente, sous certains
aspects, les caractéristiques traditionnelles de fin d'année.
Ces caractéristiques sont connues, monsieur le secrétaire d'Etat : vous faites
voter des dispositions permettant, sur certains postes budgétaires, de combler
les manques de la loi de finances initiale ; vous ajoutez quelques dispositions
de validation législative et nous débattons de certains aménagements marginaux
de la fiscalité.
Ces apparences sont toutefois trompeuses car, en fait, ce collectif de fin
d'année, destiné
a priori
à serrer quelques écrous de l'appareil d'Etat,
présente une particularité par rapport à ceux que nous avons connus ces
dernières années. Il enregistre, en effet, sans disposition législative
particulière ou recette d'ordre toujours mal venue, une progression des
recettes de l'Etat supérieure à celle qui a été déterminée en loi de finances
initiale et met donc à disposition des ressources nouvelles.
Ce sont, en effet, quelque 17 miliards de francs de recettes fiscales
complémentaires qui sont aujourd'hui à disposition dans ce collectif.
Cette situation n'est-elle pas à porter au crédit de certains aspects de la
politique qui est menée depuis maintenant dix-huit mois dans le pays et qui,
malgré les contraintes de la construction européenne, mais aussi le poids d'un
passé récent, a permis de récolter quelques fruits ?
Cela me conduit à vous dire, monsieur le secrétaire d'Etat, qu'une politique
plus hardie de progrès social donnerait de bien meilleurs résultats
financiers.
La croissance économique pour l'année 1998 se situe à un niveau légèrement
supérieur à 3 % et certains signes positifs, notamment en matière d'emploi, ont
pu être observés.
Il n'en demeure pas moins que la question du maintien de cette croissance est
directement posée pour l'année 1999, les prévisions du projet de loi de
finances initial tablant sur 2,7 % et de nombreux conjoncturistes pariant sur
moins de 2,5 %.
Connaîtrons-nous donc, dès 1999, un ralentissement de la croissance
économique, ce qui nécessitera alors d'autres choix budgétaires que ceux qui
ont été esquissés dès la loi de finances pour 1998, ébauchés par le projet de
loi de finances pour 1999 et dont nous attendons qu'ils soient plus clairement
affirmés en 2000 et dans les années suivantes ?
Cette question de la prolongation de la croissance avec ce qu'elle implique en
matière de politique budgétaire est essentielle, notamment dans le cadre étroit
que va fournir l'obligation de tenue de la parité de l'euro.
Sans une vigilance accrue, elle va se traduire par une rigueur à la saveur
déjà éprouvée et qui est finalement au centre du débat de ce collectif.
Devons-nous par exemple - ainsi que le recommande l'article d'équilibre -
utiliser une partie des plus-values fiscales enregistrées pour réduire un peu
plus le déficit de la loi de finances initiale, réduction de déficit dont la
commission des finances souhaite évidemment une nouvelle augmentation ?
Nous devrions au contraire nous demander si, en prenant pour base les besoins
de la population de notre pays - et singulièrement ceux des oubliés de la
croissance - un effort ne mériterait pas d'être consenti dans le cadre d'une
solidarité nationale bien comprise, notamment en cette période de fin
d'année.
Les sommes ainsi dégagées pour réduire le déficit ne seraient-elles pas plus
opportunément utilisées à soulager - même de peu - les difficultés budgétaires
que connaissent encore aujourd'hui trop de familles françaises ?
Une partie grandissante de nos concitoyens continue en effet à manquer du
minimum vital. Déjà submergées, les permanences des Restos du coeur nous
signalent même la venue de nouvelles couches de la population, en particulier
des professions libérales.
Poser ces questions revient de notre point de vue à la problématique de la
croissance et de la répartition de ses fruits.
Les plus-values fiscales enregistrées cette année résultent pour l'essentiel
de la croissance de la TVA nette, mais aussi de l'impôt sur les sociétés
notamment.
Cela signifie, tout à fait concrètement, que la consommation intérieure se
révèle être un moteur décisif pour la relance de l'activité économique, outre
le fait que certains comportements de précaution semblent avoir été quelque peu
abandonnés dans la dernière période et que, par ailleurs, la situation de nos
entreprises est globalement satisfaisante, en termes tant de marge nette que de
niveau d'activité.
Pour autant, des questions essentielles demeurent.
Nous restons en effet confrontés à une situation de l'emploi encore tendue,
avec près de trois millions de chômeurs inscrits à l'ANPE, un flux annuel de
cinq millions et plus d'inscriptions, et sept millions de nos concitoyens
vivant toujours en dessous du seuil de pauvreté.
Le développement de l'activité ne semble donc pas encore avoir mis un terme au
recours aux formes les plus précarisées du travail, formes précarisées qui,
encouragées ces dernières années par maintes dispositions législatives et
réglementaires, appellent aujourd'hui à une analyse critique de leurs
effets.
Ces effets sont particulièrement dévastateurs sur le niveau de vie réel des
salariés, sur la reconnaissance des qualifications, initiales ou acquises, et
constituent en dernière instance un obstacle à une véritable croissance
économique saine.
Vous comprendrez, notamment, que nous soyons particulièrement préoccupés par
les données que révèlent les premiers accords sur la réduction du temps de
travail.
Le recours aux horaires variables, l'alourdissement des horaires imposés au
personnel d'encadrement sans véritable compensation salariale, la croissance
des formes de modulation diverses et variées révèlent, de notre point de vue,
une aggravation générale des conditions d'exercice de l'activité par les
salariés.
De la même façon, la croissance exponentielle et continuelle du coût de la
ristourne dégressive sur les bas salaires illustre, s'il en était besoin, que
les fruits de la croissance n'entraînent pas souvent l'augmentation des
salaires ni celle des retraites, des pensions et des minima sociaux.
Nous sommes, pour notre part, convaincus que le principal obstacle à la
poursuite d'une véritable croissance économique réside dans ce partage,
toujours défavorable aux salaires et au travail.
De notre point de vue, l'Etat doit donner l'exemple, et nous devons nous
interroger sur la pertinence de la dépense publique pour l'emploi nous devons
en particulier nous demander si certaines gestions d'entreprises malthusiennes
ne sont pas encouragées par quelques-unes des caractéristiques de cette
politique de l'emploi.
Nous considérons que certaines orientations qui semblent se dessiner sur ces
questions sont positives, en particulier la volonté de mettre un terme au
recours au travail précaire, qui se généralise. Mais il nous semble nécessaire
d'aller plus vite et plus loin dans ce sens, monsieur le secrétaire d'Etat.
Nous nous interrogeons également sur ce qui pourrait relancer la demande
intérieure dans le courant de l'année 1999.
En cette matière, il nous semble qu'un effort particulier s'impose en ce qui
concerne les impôts locaux dus par les familles les plus modestes.
En effet, s'il est courant d'entendre certains discourir à perdre haleine des
effets pervers de la taxe professionnelle, la littérature n'est pas très
fournie quant aux effets sur la consommation des ménages de l'alourdissement
régulier et important de la taxe d'habitation et de la taxe sur le foncier
bâti.
Cela explique que nous invitions le Sénat et, bien entendu, le Gouvernement à
examiner toutes les possibilités de réduction de la pression fiscale pesant sur
les ménages en matière d'impôts directs locaux. Cela permettrait en effet de
dégager quelques marges pour la seconde partie de l'année 1999, qui devrait
être la plus difficile quant aux chances d'atteindre les objectifs de
croissance fixés par la loi de finances initiale.
Ce collectif nous situe à la croisée des chemins.
Ou bien le supplément de croissance que nous avons connu et l'adoption de
mesures fiscales ciblées sur la relance de la consommation intérieure
permettent de conserver l'élan et de mettre en place les outils indispensables
aux grandes réformes de structure dont le pays a besoin, ou bien nous ne
saisissons pas l'opportunité qui nous est offerte et nous nous retrouverons
rapidement contraints d'opter pour des solutions budgétaires restrictives qui
éloigneront les perspectives de changement que nos concitoyens attendent. Nos
concitoyens sont d'ailleurs un peu las d'attendre, monsieur le secrétaire
d'Etat. Les mouvements sociaux et les manifestations de chômeurs sont là pour
nous le rappeler.
La situation dans notre assemblée est bien connue. Mesdames et messieurs de la
droite, vous faites valoir assez régulièrement - et vous allez poursuivre - vos
conceptions étroitement idéologiques en matière de dépenses publiques comme de
fiscalité, défendant, en fait, les privilèges de la fortune au détriment de
l'intérêt général.
Dans notre assemblée, la droite tire parti du mode de scrutin sénatorial pour
faire valoir, en dehors de toute prise en compte de la réalité des rapports de
forces politiques dans le pays ou encore de l'image dont elle continue de
souffrir auprès de la population, ses choix malthusiens et libéraux.
Pour notre part, nous nous considérons comme une force de proposition et de
débat, ce qui motive nos observations et nos propositions d'amélioration du
texte, ainsi que le prouvent nos amendements.
Nous sommes évidemment convaincus que le texte issu des travaux du Sénat ne
sera pas celui qui sera finalement voté, après le jeu traditionnel de la
nouvelle lecture, c'est-à-dire après l'échec de la commission mixte paritaire,
et nous espérons bien que certaines de nos propositions trouveront l'écho
nécessaire pour donner à ce collectif toute sa dimension de « gauche ».
Ce collectif doit être un acte politique clair, témoignant de la volonté de
changement qui s'est exprimée au printemps 1997 et que nous nous devons de
respecter.
(Applaudissements sur les travées du groupe communiste républicain et citoyen
ainsi que sur les travées socialistes.)
M. le président.
La parole est à M. Ballayer.
M. René Ballayer.
Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'Etat, les crédits de la
défense subissent une réduction de 2,8 milliards de francs, qui peut paraître
modeste par rapport à l'ensemble des dépenses militaires prévues au budget
primitif, soit 184,7 milliards de francs.
Mes chers collègues, il convient cependant d'appeler votre attention sur deux
points.
Alors que M. Blin, rapporteur spécial, s'était permis, le 4 décembre, de
souligner auprès de M. le ministre de la défense la nécessité de respecter
l'équilibre entre les titres V et VI - équipement - et le titre III -
fonctionnement - ce dernier reçoit une dotation de 3,8 milliards de francs
supplémentaires ponctionnée sur les crédits du titre V pour le financement des
soldes du personnel. Or, ces derniers ont déjà subi, par arrêté du 10 novembre
dernier, une annulation de 3,2 milliards de francs. Il en résulte donc une
amputation de 7,3 milliards de francs à laquelle s'ajoute une annulation de 300
millions de francs intervenue au mois de janvier.
Cet arrêté du 10 novembre aurait été, a-t-on dit, pris en raison d'une
non-consommation de crédits. En fait, cette non-consommation n'est due qu'aux
modifications apportées par la délégation générale pour l'armement à la
procédure de gestion des projets d'armement, qui ont ralenti l'exécution. En
bonne logique, ces crédits auraient donc dû faire l'objet d'un report, non
d'une annulation. Mais il y a plus grave !
Alors que M. le ministre réaffirmait, le 24 novembre, devant la commission de
la défense de l'Assemblée nationale, que cette annulation ne servirait en aucun
cas à gager, fût-ce partiellement, la recapitalisation de GIAT-Industries, qui
représentera l'an prochain 5,7 milliards de francs, on lit très exactement le
contraire dans l'exposé des motifs du projet de loi de finances rectificative
que nous examinons aujourd'hui. Il est en effet écrit en page 4 du bleu
budgétaire que, parmi les annulations de crédits portant sur le budget général
et représentant 14,8 milliards, certaines « portent sur le budget de la
défense, 3,2 milliards de crédits d'équipement, qui permettent un redéploiement
au profit des dépenses de fonctionnement et le financement d'une partie de la
dotation en capital qui sera allouée à GIAT-Industries ».
Il se peut que cette contradiction entre les principes affichés et la réalité
soit imputable à un désaccord entre le ministre des finances et celui des
armées, désaccord dénoué, comme il arrive le plus souvent, au bénéfice du
premier. Mais cette amputation de près de 10 % du titre V afin, soit de couvrir
des dépenses de fonctionnement, soit de financer la dotation en capital d'une
entreprise publique tragiquement déficitaire, souligne le rôle peut enviable de
« variable d'ajustement » du budget général que continue de jouer le titre V du
budget des armées, danger contre lequel devrait précisément le protéger la loi
de programmation militaire.
Mes chers collègues, nous avons cru devoir souligner la gravité d'un choix qui
consiste à faire des crédits consacrés à l'équipement militaire une réserve où
puise le budget général pour assurer son équilibre.
(Applaudissements.)
M. le président.
La parole est à M. Angels.
M. Bernard Angels.
Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'Etat, mes chers collègues, le
collectif budgétaire pour 1998 a essentiellement pour objet, comme tous les
collectifs que nous examinons chaque année à la même époque, de tirer les
conséquences sur les finances publiques des évolutions de l'année.
Mon collègue, M. Marc Massion, avait dit l'année dernière que 1997 avait été
un « bon cru ». Le même qualificatif peut être attribué à cette loi de finances
rectificative pour 1998. D'ailleurs, le collectif de 1998 ressemble comme un
frère à celui de 1997.
M. Michel Charasse.
Quelle continuité !
M. Bernard Angels.
En effet, le déficit s'élève à 254,6 milliards de francs, soit 3,3 milliards
de francs de moins que le déficit voté en loi de finances initiale, 13,1
milliards de francs de moins qu'en exécution en 1997, 30 milliards de francs de
moins par rapport au déficit prévu en 1997. En pourcentage du produit intérieur
brut, le déficit budgétaire atteint 3 % contre 3,15 % en 1997 et 3,76 % en
1996.
La baisse des déficits se poursuit donc, conformément aux prévisions.
De plus, comme en 1997, nous constatons dans un collectif une réduction. C'est
une bonne habitude que vous êtes en train de prendre, monsieur le secrétaire
d'Etat,...
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Je vous remercie !
M. Bernard Angels.
... et j'espère qu'elle se poursuivra.
Concernant les recettes, elles apparaissent conformes aux prévisions.
La conjoncture économique soutenue cette année et son recentrage sur sa
composante interne permettent de bonnes rentrées de recettes fiscales, avec une
évolution de plus 3,9 % de septembre 1997 à septembre 1998. La consommation des
ménages aura même été un peu supérieure aux prévisions, ce qui permet une
plus-value de 14 milliards de francs sur la TVA. C'est là l'essentiel des
plus-values de recettes, estimées par ce collectif à 13,92 milliards de francs,
soit un niveau comparable aux plus-values constatées dans le collectif de
l'année dernière, lesquelles s'élevaient à 10,5 milliards de francs. On ne peut
donc parler de pactole, comme on l'entend dire parfois, mais cela permet
d'éviter le recours excessif aux prélèvements divers largement effectués avant
1997. Les ouvertures de crédits s'élèvent à 33 milliards de francs.
Environ les deux tiers sont les conséquences de surcroît de dépenses courantes
apparues en cours d'année. Je citerai rapidement les principales. Il s'agit du
quadruplement de l'allocation scolaire, de la revalorisation des allocations
versées aux chômeurs en fin de droits, du financement des actions d'urgence sur
les lycées, de la couverture des dépenses supplémentaires pour le RMI, pour la
modernisation de la police et, enfin, de la compensation des conséquences sur
les finances régionales de la baisse des droits de mutation.
Leur montant total est du même ordre que celui qui a été observé les années
précédentes et il est largement gagé par des annulations de crédits.
J'ajouterai simplement que toutes ces dépenses apparaissent nécessaires et
expriment d'ailleurs essentiellement des priorités du Gouvernement que nous
soutenons.
Enfin, pour le troisième tiers des dépenses, il s'agit essentiellement de
l'apurement de la dette de l'Etat envers les chantiers navals - 2,4 milliards
de francs - et envers les organismes de sécurité sociale au titre du
financement de l'exonération des charges sur les bas salaires, 5,6 milliards de
francs. Ce choix d'utiliser le surplus fiscal pour apurer des engagements de
l'Etat nous semble conforme à une bonne gestion des finances publiques.
Ainsi ce collectif est-il dans le droit-fil du précédent, et il n'appelle pas
de remarques particulières.
Les objectifs ont été atteints et les évolutions constatées sont comparables
aux prévisions et aux ajustements habituels dans ce genre d'exercice, quelque
peu formel, qu'est un collectif, lorsque les finances publiques sont bien
gérées, ce qui, en l'occurrence, est le cas.
En conclusion, je rappelle que, plus généralement, les objectifs de la
politique budgétaire du Gouvernement ont été largement atteints, et c'est cela
le plus important.
La politique budgétaire est, avant tout, un instrument de la politique
économique. Elle doit donc être d'abord examinée au niveau de la réalisation
des objectifs de politique générale, c'est-à-dire, selon nous, la croissance et
l'emploi.
Sans revenir trop longuement sur l'analyse des bilans des périodes
précédentes, force est de constater qu'après plusieurs années de croissance
faible, inférieure à celle qu'ont connue nos principaux partenaires, et de
chômage en hausse, la situation s'est inversée. La croissance - la prévision
est de 3,1 % pour cette année - est aujourd'hui supérieure en France à celle
que connaissent nos principaux partenaires. Par ailleurs, le chômage a été
réduit, puisque l'on dénombre 180 000 demandeurs d'emplois de moins.
Les objectifs du projet de loi de finances rectificative pour 1998, comme pour
1997, à savoir la réduction des déficits publics et l'encouragement de la
demande intérieure, ont été atteints. C'est pourquoi le groupe socialiste
votera ce collectif.
(Applaudissements sur les travées socialistes.)
M. le président.
La parole est à M. Cazalet.
M. Auguste Cazalet.
Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'Etat, mes chers collègues, à
peine avons-nous achevé la première lecture du projet de budget pour 1999 qu'il
nous faut, au Sénat, revenir sur l'exécution de l'exercice 1998. Nous sommes
étonnés de la précipitation avec laquelle s'effectue l'examen de ce texte. Nous
regrettons que l'avis du Conseil d'Etat ait été escamoté.
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
C'est bien vrai !
M. Auguste Cazalet.
La commission des finances de l'Assemblée nationale n'a pas examiné le projet
de loi dans des conditions satisfaisantes, ce qui explique quelques
approximations en séance publique.
De plus, le nombre d'articles a presque doublé et le Gouvernement a fait
adopter quatorze amendements insérant des articles additionnels, soit plus du
tiers du texte, pour des dispositions pour le moins critiquables.
M. Michel Charasse.
Ah ! Ah !
M. Auguste Cazalet.
A la lecture de l'excellent rapport de Philippe Marini, que je félicite pour
la qualité des travaux réalisés en dépit des délais impartis particulièrement
courts, il convient de faire plusieurs constats.
En premier lieu, il faut saluer la constance du Gouvernement, qui reprend dans
ce collectif budgétaire la même logique que celle qui prévaut dans le budget
pour 1999. Les bonnes performances de l'économie française, qu'il convient de
saluer, ont pour effet d'augmenter les recettes fiscales par rapport aux
prévisions élaborées il y a un an. Ce surplus se chiffre à 13,9 milliards de
francs.
En dépit de la priorité mille fois affichée par le Gouvernement de baisser le
déficit public, ces recettes supplémentaires vont financer des dépenses
nouvelles pour un montant de 10,3 milliards de francs. En fait, le déficit
budgétaire ne va être réduit que du solde, c'est-à-dire un peu plus de 3
milliards de francs.
(M. le rapporteur général fait un signe
d'acquiescement.)
Quel manque d'ambition ! En agissant ainsi, le Gouvernement amène le déficit
budgétaire à 2,9 % du PIB, soit une très légère amélioration par rapport aux
prévisions, alors qu'il aurait pu faire beaucoup mieux.
En réalité, le Gouvernement ne veut pas se retrouver avec un déficit
budgétaire pour 1998 trop proche de celui qui est fixé comme objectif pour
1999. Si l'ensemble du surplus de recettes avait été affecté à la réduction du
déficit, c'est bien ce qui serait arrivé ; le déficit pour 1998 aurait été,
avec 237 milliards de francs ou 238 milliards de francs, peu ou prou le même
que celui qui est attendu pour 1999. L'incapacité du Gouvernement à réduire
réellement les déficits serait alors apparue au grand jour.
Comment ne pas regretter ce gaspillage des marges de manoeuvre offertes par la
croissance, d'autant que ce sont les fruits des efforts des Français ? Au lieu
d'assainir la situation budgétaire, le Gouvernement utilise ces ressources pour
dépenser encore plus, alors que nous sommes au bord de l'asphyxie.
Un tel comportement du Gouvernement a pour conséquence de prolonger
l'augmentation de l'endettement public, dont l'évolution par rapport au PIB «
tangente » dangereusement les plafonds résultant de nos engagements
communautaires.
L'examen du niveau des dépenses permet de constater que leur progression en
1998 est significative. Ce sont quelque 60,5 milliards de francs d'ouvertures
de crédits qui ont été prononcées par le Gouvernement en cours d'année,
c'est-à-dire près de 30 milliards de francs si l'on tient compte des
dégrèvements et des remboursements.
Côté annulations, il faut se souvenir que les premières sont intervenues dès
le 16 janvier 1998, soit moins d'un mois après le débat budgétaire durant
lequel le Gouvernement avait assuré le Parlement qu'il n'y aurait pas de
régulations budgétaires.
M. Michel Charasse.
Quelle imprudence !
M. Auguste Cazalet.
Plus grave : sur ce volet dépenses du collectif budgétaire pour 1998, de
nombreuses dépenses inscrites ont vocation, à l'évidence, à être reportées sur
1999. La commission des finances a identifié au moins 3 milliards de francs de
dépenses nouvelles entrant dans cette catégorie. En agissant ainsi, le
Gouvernement allège les charges du budget pour 1999, alors même que ce dernier
est encore en navette entre les deux assemblées.
Parmi ces dépenses de 1999, maquillées en dépenses de 1998
(Exclamations
sur les travées socialistes),
on retiendra notamment : le financement des
opérations de recensement qui n'interviendront qu'en 1999 ; l'indemnisation
pour les commissaires-priseurs des conséquences d'un projet de loi dont le
Parlement n'a pas encore été saisi,...
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Il faudrait qu'il le soit rapidement !
M. Michel Charasse.
C'est normal : article 1er, alinéa 4, de l'ordonnance organique !
M. Auguste Cazalet.
... une contribution de la SNCF à Réseau ferré de France, et les crédits
ouverts pour la préparation de la célébration de l'an 2000.
Nous attendons avec impatience les explications du Gouvernement pour savoir
comment ces nouveaux crédits vont être dépensés d'ici au 31 décembre de cette
année. Nous savions ce Gouvernement dépensier, mais il atteint de tels niveaux
de dépenses qu'il y a de quoi être réellement inquiets.
Nous ne pouvons donc que soutenir la proposition de notre rapporteur général
de voir le Sénat supprimer ces ouvertures de crédits, qui n'ont à l'évidence
aucune raison de figurer dans ce collectif.
La discussion budgétaire pour 1998 avait été l'occasion pour la Haute
Assemblée d'élaborer un budget alternatif qui conciliait baisse du déficit
budgétaire, reflux des prélèvements obligatoires et réduction des crédits de
fonctionnement de l'Etat.
La comparaison prend aujourd'hui toute sa mesure avec le présent collectif,
puisque l'on voit le Gouvernement se livrer à cet exercice dans des proportions
comparables, alors qu'il le dénonçait comme utopique l'an dernier.
Que l'on se souvienne que le Gouvernement nous annonçait l'an dernier que le
logement était au premier rang de ses priorités, alors que ce collectif
budgétaire annule les crédits de l'aide personnalisée au logement dans des
proportions supérieures à ce que le Sénat proposait.
M. Michel Charasse.
Ils ne sont pas consommés !
M. Auguste Cazalet.
N'est-ce pas le même gouvernement qui n'avait pas de mots assez durs pour
stigmatiser la démarche pourtant responsable du Sénat sur les crédits de
l'emploi et qui, aujourd'hui, procède à des annulations pour 7,7 milliards de
francs, mais sur des crédits d'intervention et non de fonctionnement ?
Il n'est pas difficile de prévoir ce qu'il adviendra du budget pour 1999. Le
collectif de décembre 1999 donnera à nouveau raison au Sénat : il est possible
de réduire la dépense publique de fonctionnement, celle qui ne produit rien.
Pour ce qui est de l'examen des articles de ce collectif, nous partageons
l'analyse de notre commission des finances et souscrivons à ses propositions de
suppression et d'améliorations.
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
C'est une chance !
M. Auguste Cazalet.
Comme l'ensemble du Sénat, nous sommes choqués de la désinvolture avec
laquelle le Gouvernement traite la représentation nationale. Avec l'article 16
quindecies,
voté sur l'initiative du Gouvernement, il s'agit en fait de
revenir sur un vote conforme des deux assemblées dans le projet de loi de
financement de la sécurité sociale pour 1999, alors que celui-ci est en voie de
promulgation.
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Tout à fait !
M. Auguste Cazalet.
L'encre de la loi votée par le Parlement n'est pas encore sèche que le
Gouvernement veut remettre en cause une décision qui ne lui convient pas par le
biais d'un autre texte. Ce sont là des procédés inacceptables, et nous
condamnons vivement cette attitude du Gouvernement, qui ne se grandit pas en
agissant de la sorte.
Enfin, nous nous félicitons de la remise des créances d'aide publique au
développement en faveur de quatre Etats d'Amérique centrale touchés par le
cyclone Mitch, conformément au souhait exprimé par le Président de la
République à l'occasion de son déplacement dans cette région.
La différence de traitement que nous avons constatée pour deux de ces quatre
Etats résulte à l'évidence d'une erreur matérielle. Nous comptons sur vous,
monsieur le secrétaire d'Etat, pour que celle-ci soit très rapidement
réparée.
Conscient des améliorations apportées par les propositions de la commission
des finances, qui atténuent les imperfections d'un texte mal préparé et
dénoncent les petites astuces budgétaires du Gouvernement, le groupe du
Rassemblement pour la République votera le projet qui résultera de nos travaux.
(Applaudissements sur les travées du RPR, des Républicains et Indépendants
et de l'Union centriste.)
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Je voudrais répondre aux quatre orateurs qui ont bien
voulu se pencher sur ce projet de loi de finances rectificative.
Mme Beaudeau a dit une grande vérité : en même temps qu'elle mettait ces
résultats au crédit d'une politique engagée depuis 1997, elle soulignait que la
consommation intérieure est le moteur décisif de la croissance. Et c'est vrai
que la croissance de la consommation est sur une pente à 3,7 %. Aussi est-elle
le véritable soutien d'une expansion forte due à plusieurs raisons : les
revenus distribués sont plus importants, 300 000 emplois ont été créés et la
hausse des prix est plus faible qu'il n'était prévu.
S'agissant du logement, je dirai à M. Cazalet que les mises en chantier ont
progressé de 17 % depuis un an. C'est dire qu'en la matière, même si certains
des crédits ne sont pas consommés - comme M. Charasse l'a souligné avec une
grande justesse - le Gouvernement compte sur le logement et le bâtiment pour
soutenir la conjoncture.
M. Ballayer a exprimé des inquiétudes eu égard au budget militaire. Je ne peux
que lui confirmer, ainsi qu'à M. Blin, qui était, me semble-t-il, en proche
communion de pensées avec lui, que les annulations de crédits sont très
inférieures à celles de 1995.
D'ailleurs, le ministre de la défense lui-même considère - cela est relaté
dans le rapport de la commission des finances - que les 73,6 milliards de
francs sont suffisants pour financer les investissements de 1998. En outre, il
y aura, je vous rassure, report sur 1999.
S'agissant de GIAT-Industries, on peut dire objectivement que, en juin 1997,
cette entreprise se trouvait dans une situation particulièrement délicate. Le
Gouvernement a cherché une solution pour redonner un avenir à ce groupe, qui
réunit des compétences exceptionnelles mais qui rencontre quelques graves
difficultés, de façon qu'il puisse mieux résister à la rude concurrence
internationale.
Vous le savez, l'argent vient d'une seule poche, celle du contribuable.
M. Alain Lambert,
président de la commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes
économiques de la nation.
Il s'en est rendu compte !
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Eh oui ! le contribuable s'aperçoit que les impôts
baissent, monsieur le président de la commission.
M. Alain Lambert,
président de la commission des finances.
Vous pouvez continuer, s'il en
est ainsi !
(Rires.)
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Par conséquent, la recapitalisation de GIAT-Industries
était nécessaire.
M. Angels a bien voulu relever la bonne habitude que nous avons prise
d'atteindre un déficit légèrement inférieur à celui qui était prévu. Le
Gouvernement est sensible au soutien qu'il lui apporte, sur ce plan comme sur
beaucoup d'autres, s'agissant notamment des dépenses sociales nécessaires qui
figurent dans ce collectif budgétaire.
M. Cazalet a formulé quelques critiques en matière de logement ; je lui ai
déjà répondu. De ses propos, je retiendrai ceux que je considère comme un
compliment. En effet, monsieur le sénateur, vous avez dit que vous saluiez la
constance du Gouvernement. Je vous remercie de reconnaître la continuité qui
s'attache à la politique économique que mène le Gouvernement, qui est une
politique de dépenses maîtrisées, de déficits progressivement réduits, d'impôts
progressivement diminués et de financement vigoureux des priorités en faveur de
la croissance et la solidarité.
Vous avez regretté que l'Assemblée nationale ait apporté un trop grand nombre
d'amendements à ce texte, que le Conseil d'Etat n'a pu examiner et à l'examen
desquels la commission des finances de l'Assemblée nationale n'a pu consacrer
un temps suffisant. Je suis sûr que le débat que nous allons avoir ensemble
permettra de les améliorer, si nécessaire. Je souhaite simplement qu'ils ne
soient pas supprimés par la Haute Assemblée.
Enfin, monsieur Cazalet, vous n'avez pas résisté à l'envi d'évoquer le
problème de la dette. Chaque fois que la question me sera posée, je rappellerai
qu'entre 1994 et 1996 la dette a progressé de 48,5 % à 55,7 % du PIB.
Il s'agit là d'une dégradation de près de 7 points en deux ans. Il est clair
que si nous avions continué sur cette pente, nous aurions franchi la barre des
60 %, alors que la politique de stabilisation de la dette publique va nous
permettre, à partir de l'an 2000, d'engager une décroissance.
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
La conjoncture n'était pas la même !
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
La conjoncture, elle a bon dos !
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
La croissance non plus n'était pas la même !
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Quand on frappe la conjoncture au coeur en instaurant
deux points supplémentaires de TVA, il est bien évident que l'on se prive par
avance d'un taux de croissance comparable à celui que nous avons connu en
1998...
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Rendez-les aux contribuables !
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
... ou que nous aurons en 1999 !
Telles sont, monsieur le président, les quelques remarques que je tenais à
formuler après les quatre fort intéressantes interventions entendues lors de la
discussion générale.
(Applaudissements sur les travées socialistes, ainsi
que sur celles du groupe communiste républicain et citoyen.)
M. le président.
Personne ne demande plus la parole dans la discussion générale ?...
La discussion générale est close.
M. Alain Lambert,
président de la commission des finances.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le président de la commission des finances.
M. Alain Lambert,
président de la commission des finances.
Monsieur le président, la
commission des finances souhaiterait que vous suspendiez la séance pendant une
demi-heure environ afin de pouvoir examiner une partie des amendements qui ont
été déposés sur ce projet de loi de finances rectificative, le reste des
amendements étant analysés pendant la suspension du dîner.
M. le président.
Je vais bien entendu accéder à votre demande, monsieur le président de la
commission. J'indique par ailleurs au Sénat que je serai amené à interrompre la
séance à dix-neuf heures.
La séance est suspendue.
(La séance, suspendue à dix-sept heures cinq, est reprise à dix-sept heures
quarante.)
M. le président.
La séance est reprise.
Nous poursuivons la discussion du projet de loi de finances rectificative pour
1998.
Je rappelle que la discussion générale a été close.
Nous passons à la discussion des articles.
PREMIÈRE PARTIE
CONDITIONS GÉNÉRALES
DE L'ÉQUILIBRE FINANCIER
Article 1er A
M. le président.
« Art. 1er A. - I. - Dans le deuxième alinéa
a
du A de l'article 25 de
la loi de finances rectificative pour 1997 (n° 97-1239 du 29 décembre 1997), la
somme : "230 F" est remplacée par la somme : "240 F". »
« II. - Les dispositions du I sont applicables du 1er janvier 1998 jusqu'au 31
décembre 1998. »
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 1er A.
(L'article 1er A est adopté.)
Article additionnel après l'article 1er A
M. le président.
Par amendement n° 7, MM. Ballayer, Badré et les membres du groupe de l'Union
centriste proposent d'insérer, après l'article 1er A, un article additionnel
ainsi rédigé :
« I. - Le tableau B du 1 de l'article 265 du code des douanes est ainsi
complété :
CODE NC |
DÉSIGNATION DES PRODUITS |
INDICE d'identification |
UNITÉ |
TAUX (en francs) |
---|---|---|---|---|
Ex 3824.90.95 |
Emulsion d'eau dans du gazole stabilisée par des agents tensio-actifs, dont la teneur en eau est égale ou supérieure à 9 % en volume sans dépasser 15 % en volume : |
|||
. | - sous condition d'emploi | 52 | HL | 1,47 |
. | - autre, destinée à être utilisée comme carburant | 53 | HL | 164,64 |
. | - autre, destinée à un autre usage que carburant ou combustible | 54 | HL | Exemption |
« II. - L'article 266 quater du code des douanes est ainsi modifié :
« 1° Le tableau figurant à cet article est ainsi complété :
CODE NC |
DÉSIGNATION DES PRODUITS |
UNITÉ de perception |
---|---|---|
Ex 3824.90 |
Emulsion d'eau dans du gazole stabilisée par des agents tensio-actifs, dont la teneur en eau est égale ou supérieure à 9 % en volume sans dépasser 15 % en volume : |
|
. | - autre, destinée à être utilisée comme carburant | Hectolitre |
« 2° Le dernier alinéa b du 2 est ainsi rédigé :
« b) Pour le gazole et l'émulsion d'eau dans du gazole, les taux de taxe intérieure de consommation applicables à ces produits. »
« III. - La perte de recettes résultant pour l'Etat de l'application des dispositions des I et II ci-dessus est compensée par la majoration à due concurrence de la taxe intérieure de consommation sur le gazole prévue à l'article 265 du code des douanes. »
La parole est à M. Ballayer.
M. René Ballayer. Cet amendement a pour objet de prendre fiscalement en compte les bénéfices écologiques des émulsions eau/gazole - l'aquazole - afin de ramener leur coût d'utilisation pour un opérateur de transport collectif à celui du gazole conventionnel.
M. le président. Quel est l'avis de la commission ?
M. Philippe Marini, rapporteur général. Cet amendement vise à réduire le taux de la TIPP - taxe intérieure sur les produits pétroliers - applicable à l'aquazole, combustible probablement écologique.
Ce sujet a été évoqué lors de la discussion du projet de loi de finances, dont l'article 18 bis prévoit déjà une telle réduction, en exonérant de taxe la part d'eau que contient l'aquazole. Cette disposition a été considérée comme répondant à l'équité fiscale.
Convient-il aujourd'hui de remettre le même ouvrage sur le métier pour aller un peu plus loin ? C'est une question sur laquelle j'aimerais connaître la position du Gouvernement.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Christian Sautter, secrétaire d'Etat. S'agissant de l'aquazole, l'article 18 bis du projet de loi de finances pour 1999 nous semble constituer une incitation suffisante. En conséquence, je demande à M. Ballayer de bien vouloir retirer son amendement.
M. le président. Monsieur Ballayer, l'amendement n° 7 est-il maintenu ?
M. René Ballayer. Je le retire, monsieur le président.
M. le président. L'amendement n° 7 est retiré.
Article additionnel avant l'article 1er
M. le président.
Par amendement n° 32, Mme Beaudeau, MM. Loridant, Foucaud, les membres du
groupe communiste républicain et citoyen proposent d'insérer, avant l'article
1er, un article additionnel ainsi rédigé :
« Le dernier alinéa du I de l'article 92 B du code général des impôts est
complété par les mots : "... et disparaît à compter de l'imposition des revenus
de 1999". »
La parole est à M. Foucaud.
M. Thierry Foucaud.
Pour des raisons à la fois techniques et politiques, nous proposons cet
amendement qui, portant sur la taxation des revenus financiers des
particuliers, nous conduit naturellement à poser le problème de la
redistribution qu'est censé opérer l'impôt sur le revenu.
Nous sommes, depuis fort longtemps, partisans d'une réforme de l'impôt sur le
revenu fondée sur des principes clairs de prise en compte de la totalité du
revenu des ménages, dans toutes ses composantes, de redistribution équilibrée
du produit de la fiscalité et de recherche d'efficacité économique de toutes
les dispositions correctrices de l'impôt.
Voilà pourquoi nous proposons, par cet amendement, une taxation au premier
franc des plus-values de cession d'actifs financiers des particuliers.
On connaît les dernières évolutions de ce dispositif.
Outre que le seuil d'exonération a été ramené à 50 000 francs, ces plus-values
supportent une imposition globale de 26 %, prélèvements sociaux compris. Ces
plus-values continuent donc, notamment en regard du taux le plus élevé du
barème de l'impôt sur le revenu et du taux maximal d'imposition, de connaître
une situation privilégiée. Ainsi est allégée la contrainte fiscale qui pèse sur
elles, alors que les principes fondateurs de la République, qui postulent la
stricte égalité devant l'impôt, devraient conduire à les imposer de manière
plus importante.
Nous souhaitons donc que cette situation ne se prolonge pas plus longtemps et
que ces revenus soient taxés, comme il se doit, au titre de l'impôt sur le
revenu.
Il s'agit, dans un premier temps, de faire disparaître le seuil résiduel
d'exonération encore appliqué. Conformément aux exigences de l'ordonnance
organique sur les lois de finances, nous proposons de définir des ressources
budgétaires nouvelles, afin de faire face aux besoins sociaux forts qui
s'expriment dans le pays.
Nous venons de célébrer, avec toute la dignité requise, le cinquantième
anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, mais force
est de constater que, dans notre pays, à quelques jours de la fin de l'année,
des femmes, des hommes, des familles souffrent de l'absence de perspectives, de
l'exclusion sociale sous toutes ses formes.
Les fruits de la croissance demeurent encore fort inégalement répartis, ce qui
explique, comme on l'a vu la semaine dernière à Marseille et dans de nombreuses
villes de France, la légitime colère des sans-emploi.
Au début de l'année 1998, le Gouvernement avait fait un geste en attribuant
une peu plus de 1 milliard de francs d'aides d'urgence aux chômeurs.
Nous pensons qu'une part significative du surcroît de recettes fiscales
devrait être consacrée, plutôt qu'à la réduction du déficit au financement
d'une aide d'urgence d'un montant unitaire de 1 000 francs pour chacun des
chômeurs régulièrement inscrits à l'Agence nationale pour l'emploi.
C'est ce que nous proposons de faire en prélevant dans la masse de 10
milliards de francs de dépenses fiscales occasionnées par le régime spécifique
de taxation des plus-values des particuliers les sommes indispensables pour
qu'il soit répondu à cette demande sociale.
Outre qu'elle fait droit à des exigences de justice et d'équité, la mesure que
nous préconisons permettrait de conforter la croissance par le développement de
la demande interne.
Compte tenu de l'importance que nous attachons à cet amendement, nous
demandons qu'il soit mis aux voix par scrutin public.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
La commission est, évidemment, très défavorable à cet
amendement.
Monsieur Foucaud, si l'on veut que la politique économique soit efficace, si
l'on veut qu'il y ait des créations d'emplois, il faut de l'épargne, et de
l'épargne qui ne se délocalise pas ; il faut des épargnants, et des épargnants
motivés.
Différentes mesures ont été prises en matière d'épargne ces dernières années
et le seuil de taxation des plus-values y est tombé très brutalement de 150 000
francs à 50 000 francs : la coupe est déjà bien pleine, il ne faut pas la faire
déborder !
La commission souhaite le rejet de cet amendement.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Cet amendement part, à l'évidence, d'une intention
généreuse,...
M. Hubert Haenel.
Comme toujours !
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
... puisqu'il s'agit, en ces fêtes de fin d'année, de
penser à ceux qui ont peu de moyens. Cependant, la disposition proposée n'est
peut-être pas la plus appropriée pour atteindre ce noble objectif.
En effet, le Gouvernement a estimé juste de diminuer le seuil de taxation des
plus-values de cession considérant que le seuil de 100 000 francs mettait en
quelque sorte hors d'impôt une fraction trop importante des gains nets de
cessions de valeurs mobilières. Le seuil de 50 000 francs qu'il a retenu lui
paraît convenable et préférable à un système d'imposition au premier franc, et
ce pour deux raisons.
D'abord, pour une raison de simplicité, car comptabiliser les gains nets de
cessions de valeurs mobilières au premier franc signifierait beaucoup de
déclarations à faire et beaucoup de déclarations à traiter pour un bénéfice
sans doute assez ténu.
Ensuite, parce que les contribuables qui réalisent moins de 50 000 francs de
plus-values de cessions de valeurs mobilières sur l'année, s'ils ne sont
peut-être pas de petits épargnants, ne sont pas non plus de gros épargnants ;
disons que ce sont des petits et moyens épargnants !
(Sourires.)
En tous
les cas, ce n'est pas d'eux qu'il faut exiger l'effort principal si l'on veut
aller dans le sens que vous souhaitez, monsieur Foucaud.
J'espère vous avoir convaincu que le seuil de 50 000 francs est convenable et,
si vous ne retirez pas cet amendement, je serais obligé d'en demander le
rejet.
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 32, repoussé par la commission et par le
Gouvernement.
Je suis saisi d'une demande de scrutin public émanant du groupe communiste
républicain et citoyen.
Il va être procédé au scrutin dans les conditions réglementaires.
(Le scrutin a lieu.)
M. le président.
Personne ne demande plus à voter ?...
Le scrutin est clos.
(Il est procédé au comptage des votes.)
M. le président.
Voici le résultat du dépouillement du scrutin n°
52 :
Nombre de votants | 319 |
Nombre de suffrages exprimés | 319 |
Majorité absolue des suffrages | 155 |
Pour l'adoption | 16 |
Contre | 303 |
Article 1er et état A
M. le président.
« Art. 1er. - L'ajustement des recettes tel qu'il résulte des évaluations
révisées figurant à l'état A annexé à la présente loi et le supplément de
charges du budget de l'Etat pour 1998 sont fixés ainsi qu'il suit :
(En millions de francs.)
Ressources
|
civiles |
en capital |
militaires |
Total
définitif |
Plafond
temporaire |
Solde |
||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
A. - Opérations à caractère définitif |
||||||||
Buget général |
||||||||
Ressources brutes | 48 458 | Dépenses brutes | 40 029 | |||||
A déduire : Remboursements et dégrèvements d'impôts | 27 469 | A déduire : Remboursements et dégrèvemenents d'impôts |
27 469
|
|||||
Ressources nettes | 20 989 | Dépenses nettes | 12 560 | 8 379 | - 2 857 | 18 082 | ||
Comptes d'affectation spéciale 15 009 | . | 9 | 15 000 | » |
15 009
|
|||
Totaux pour le budget général et les comptes d'affectation spéciale | 35 998 | 12 569 | 23 379 | - 2 857 |
33 091
|
|||
Budgets annexes |
||||||||
Aviation civile | » | . | » | » | . | » | ||
Journaux officiels | » | . | » | » | . | » | ||
Légion d'honneur | 15 | . | » | 15 | . | 15 | ||
Ordre de la Libération | » | . | » | » | . | » | ||
Monnaies et médailles | » | . | » | » | . | » | ||
Prestations sociales agricoles | » | . | » | » | . |
»
|
||
Totaux des budgets annexes | 15 | . | » | 15 | . |
15
|
||
Solde des opérations définitives de l'Etat (A) | . | . | . | . | . | . | . | 2 907 |
B. - Opérations à caractère temporaire |
||||||||
Comptes spéciaux du Trésor |
||||||||
Comptes d'affectation spéciale | » | . | . | . | . | . | » | |
Comptes de prêts | 1 630 | . | . | . | 1 | . | 1 330 | |
Comptes d'avances | 940 | . | . | . | . | . | 860 | |
Comptes de commerce (solde) | » | . | . | . | . | . | » | |
Comptes d'opérations monétaires (solde) | » | . | . | . | . | . | » | |
Comptes de règlement avec les gouvernements étrangers (solde) | » | . | . | . | . | . |
»
|
|
Totaux (B) | 2 570 | . | . | . | . | . |
2 190 |
|
Solde des opérations temporaires de l'Etat (B) | . | . | . | . | . | . | . | 380 |
Solde général (A + B) | . | . | . | . | . | . |
3 287 |
Je donne lecture de l'état A :
É T A T A
Tableau des voies et moyens applicables au budget de 1998
I. - BUDGET GÉNÉRAL
(En milliers de francs)
NUMÉRO de la ligne |
DÉSIGNATION DES RECETTES |
RÉVISION
pour 1998 |
|
---|---|---|---|
A. - Recettes fiscales 1. Impôts sur le revenu |
|||
0001 | Impôt sur le revenu | + | 4 791 000 |
3. Impôt sur les sociétés | |||
0003 | Impôt sur les sociétés | + | 1 000 000 |
4. Autres impôts directs et taxes assimilées | |||
0004 | Retenues à la source sur certains bénéfices non commerciaux et de l'impôt sur le revenu | + | 110 000 |
0005 | Retenues à la source et prélèvements sur les revenus de capitaux mobiliers | - | 1 985 000 |
0006 | Prélèvements sur les bénéfices tirés de la construction immobilière (loi n° 63-254 du 15 mars 1963, art. 28-IV) | - | 5 000 |
0007 | Précompte dû par les sociétés au titre de certains bénéfices distribués (loi n° 65-566 du 12 juillet 1965, art. 3) | + | 430 000 |
0008 | Impôt de solidarité sur la fortune | + | 210 000 |
0010 | Prélèvements sur les entreprises d'assurance | + | 15 000 |
0011 | Taxe sur les salaires | + | 1 050 000 |
0014 | Taxe de participation des employeurs au financement de la formation professionnelle continue | + | 510 000 |
0015 | Taxe forfaitaire sur les métaux précieux, les bijoux, les objets d'art, de collection et d'antiquité | + | 30 000 |
0016 | Contribution sur logements sociaux | + | 80 000 |
0017 | Contribution des institutions financières | + | 210 000 |
0018 | Prélèvement sur les entreprises de production pétrolière | + | 5 000 |
0019 | Recettes diverses | + | 15 000 |
. | Totaux pour le 4 | + | 675 000 |
5. Taxe intérieure sur les produits pétroliers | |||
0021 | Taxe intérieure sur les produits pétroliers | + | 492 000 |
6. Taxes sur la valeur ajoutée | |||
0022 | Taxe sur la valeur ajoutée | + | 30 190 000 |
7. Enregistrement, timbre, autres contributions et taxes indirectes | |||
0023 | Mutations à titre onéreux de créances, rentes, prix d'offices | + | 100 000 |
0024 | Mutations à titre onéreux de fonds de commerce | + | 75 000 |
0027 | Mutations à titre gratuit entre vifs (donations) | + | 1 250 000 |
0028 | Mutations à titre gratuit par décès | + | 1 500 000 |
0031 | Autres conventions et actes civils | - | 100 000 |
0033 | Taxe de publicité foncière | - | 50 000 |
0034 | Taxe spéciale sur les conventions d'assurance | - | 800 000 |
0036 | Taxe additionnelle au droit de bail | - | 50 000 |
0039 | Recettes diverses et pénalités | - | 25 000 |
0041 | Timbre unique | - | 1 160 000 |
0044 | Taxe sur les véhicules des sociétés | + | 210 000 |
0045 | Actes et écrits assujettis au timbre de dimension | + | 200 000 |
0046 | Contrats de transport | + | 10 000 |
0051 | Impôt sur les opérations traitées dans les bourses de valeurs | + | 400 000 |
0059 | Recettes diverses et pénalités | + | 100 000 |
0061 | Droits d'importation | - | 56 000 |
0062 | Prélèvements et taxes compensatoires institués sur divers produits | - | 4 000 |
0064 | Autres taxes intérieures | + | 25 000 |
0065 | Autres droits et recettes accessoires | + | 3 000 |
0066 | Amendes et confiscations | + | 32 000 |
0081 | Droits de consommation sur les tabacs et taxe sur les allumettes et les briquets | - | 380 000 |
0096 | Taxe spéciale sur certains véhicules routiers | - | 18 000 |
. | Totaux pour le 7 | + | 1 262 000 |
B. - Recettes non fiscales 1. Exploitations industrielles et commerciales et établissements publics à caractère financier |
|||
0108 | Produits de l'exploitation du service des constructions et armes navales au titre de ses activités à l'exportation | + | 1 400 000 |
0110 | Produits des participations de l'Etat dans des entreprises financières | + | 671 000 |
0111 | Contribution de la Caisse des dépôts et consignations représentative de l'impôt sur les sociétés | - | 440 000 |
0114 | Produits des jeux exploités par La Française des jeux | + | 57 000 |
0116 | Produits des participations de l'Etat dans des entreprises non financières et bénéfices des établissements publics non financiers | + | 1 409 000 |
. | Totaux pour le 1 | + | 3 097 000 |
2. Produits et revenus du domaine de l'Etat | |||
0207 | Produits et revenus du domaine encaissés par les comptables des impôts | - | 230 000 |
3. Taxes, redevances et recettes assimilées | |||
0309 | Frais d'assiette et de recouvrement des impôts et taxes établis ou perçus au profit des collectivités locales et de divers organismes | + | 279 130 |
0314 | Prélèvements sur le produit des jeux dans les casinos régis par la loi du 15 juin 1907 | + | 514 000 |
0315 | Prélèvements sur le pari mutuel | - | 200 000 |
0328 | Recettes diverses du cadastre | + | 130 000 |
. | Totaux pour le 3 | + | 723 130 |
4. Intérêts des avances, des prêts et dotations en capital | |||
0407 | Intérêts des dotations en capital et des avances d'actionnaire accordées par l'Etat | + | 21 700 |
0411 | Intérêts versés par divers services de l'Etat ou organismes gérant des services publics au titre des avances | + | 155 000 |
. | Totaux pour le 4 | + | 176 700 |
5. Retenues et cotisations sociales au profit de l'Etat | |||
0501 | Retenues pour pensions civiles et militaires (part agent) | + | 703 000 |
0502 | Contributions aux charges de pensions de France-Télécom | - | 536 000 |
0599 | Retenues diverses | + | 120 000 |
. | Totaux pour le 5 | + | 287 000 |
8. Divers | |||
0805 | Recettes accidentelles à différents titres | + | 748 200 |
0806 | Recettes en atténuation des charges de la dette et des frais de trésorerie | + | 6 946 000 |
0808 | Remboursements par les organismes d'habitation à loyer modéré des prêts accordés par l'Etat | + | 1 800 000 |
0812 | Reversements de la Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur | - | 2 000 000 |
0899 | Recettes diverses | - | 2 805 000 |
. | Totaux pour le 8 | + | 4 689 200 |
C. - Prélèvements sur les recettes de l'Etat 1. Prélèvements sur les recettes de l'Etat au profit des collectivités locales |
|||
0002 | Prélèvement sur les recettes de l'Etat du produit des amendes forfaitaires de la police de la circulation | - | 55 449 |
0003 | Prélèvement sur les recettes de l'Etat au titre de la dotation spéciale pour le logement des instituteurs | - | 10 904 |
0004 | Prélèvement sur les recettes de l'Etat au profit du Fonds national de péréquation de la taxe professionnelle | + | 153 473 |
0005 | Prélèvement sur les recettes de l'Etat au titre de la dotation de compensation de la taxe professionnelle | - | 350 000 |
0006 | Prélèvement sur les recettes de l'Etat au profit du Fonds de compensation pour la TVA | - | 990 000 |
0007 | Prélèvement sur les recettes de l'Etat au titre de la compensation d'exonérations relatives à la fiscalité locale | - | 56 000 |
0009 | Prélèvement sur les recettes de l'Etat au profit de la collectivité territoriale de Corse | + | 4 400 |
. | Totaux pour le 1 | - | 1 304 480 |
RÉCAPITULATION GÉNÉRALE A. - Recettes fiscales |
|||
1 | Impôts sur le revenu | + | 4 791 000 |
3 | Impôts sur les sociétés | + | 1 000 000 |
4 | Autres impôts directs et taxes assimilées | + | 675 000 |
5 | Taxe intérieure sur les produits pétroliers | + | 492 000 |
6 | Taxes sur la valeur ajoutée | + | 30 190 000 |
7 | Enregistrement, timbre, autres contributions et taxes indirectes | + | 1 262 000 |
. | Totaux pour la partie A | + | 38 410 000 |
B. - Recettes non fiscales | |||
1 | Exploitations industrielles et commerciales et établissements publics à caractère financier | + | 3 097 000 |
2 | Produits et revenus du domaine de l'Etat | - | 230 000 |
3 | Taxes, redevances et recettes assimilées | + | 723 130 |
4 | Intérêts des avances, des prêts et dotations en capital | + | 176 700 |
5 | Retenues et cotisations sociales au profit de l'Etat | + | 287 000 |
8 | Divers | + | 4 689 200 |
. | Totaux pour la partie B | + | 8 743 030 |
C. - Prélèvements sur les recettes de l'État | |||
1 | Prélèvements sur les recettes de l'Etat au profit des collectivités locales | + | 1 304 480 |
. | Total général | + | 48 457 510 |
II. - BUDGETS ANNEXES
(En francs)
NUMÉRO de la ligne |
DÉSIGNATION DES RECETTES |
RÉVISION
pour 1998
Légion d'honneur
|
---|---|---|
7400 | Subventions |
15 000 000 2e SECTION. - OPÉRATIONS EN CAPITAL |
. | ||
9100 | Reprise de l'excédent d'exploitation | 15 000 000 |
. |
A déduire : |
|
. | Reprise de l'excédent d'exploitation |
- 15 000 000 |
. | Total recettes nettes |
15 000 000 Ordre de la Libération 1re SECTION. - EXPLOITATION |
7400 | Subventions |
130 000 2e SECTION. - OPÉRATIONS EN CAPITAL |
9100 | Reprise de l'excédent d'exploitation | 130 000 |
. |
A déduire : |
|
. | Reprise de l'excédent d'exploitation |
- 130 000 |
. | Total recettes nettes |
130 000 Prestations sociales agricoles 1re SECTION. - EXPLOITATION |
7034 | Cotisations AMEXA (art. 1106-6 du code rural) | - 49 000 000 |
7043 | Taxe sur les farines | 1 000 000 |
7044 | Taxe sur les tabacs | 16 000 000 |
7046 | Taxe sur les corps gras alimentaires | 12 000 000 |
7047 | Prélèvement sur le droit de consommation sur les alcools | - 1 000 000 |
7048 | Cotisations assises sur les polices d'assurance automobile | - 41 000 000 |
7049 | Cotisation incluse dans la taxe sur la valeur ajoutée | 781 000 000 |
7055 | Subvention du budget général : solde | - 800 000 000 |
7059 | Versements du Fonds de solidarité vieillesse |
81 000 000 |
. | Total recettes nettes |
III. - COMPTES D'AFFECTATION SPÉCIALE
(En francs)
NUMÉRO de la ligne |
DÉSIGNATION DES RECETTES |
RÉVISION
pour 1998 |
---|---|---|
Fonds national du livre |
||
01 | Produit de la redevance sur l'édition des ouvrages de librairie | 2 000 000 |
02 | Produit de la redevance sur l'emploi de la reprographie | 6 700 000 |
Compte d'affectation des produits de cessions de titres, parts et droits de sociétés |
||
01 | Produits des ventes par l'Etat de titres, de parts ou de droits de sociétés, ainsi que le reversement par l'ERAP, sous toutes ses formes, du produit de cession des titres de la société Elf-Aquitaine |
15 000 000 000 |
. | Total pour les comptes d'affectation spéciale | 15 008 700 000 |
IV. - COMPTES DE PRÊTS
(En francs)
NUMÉRO de la ligne |
DÉSIGNATION DES RECETTES |
RÉVISION
pour 1998 |
---|---|---|
Prêts du Trésor à des Etats étrangers pour la consolidation
|
||
01 | Recettes |
1 630 000 000 |
. | Total pour les comptes de prêts | 1 630 000 000 |
V. - COMPTES D'AVANCES DU TRÉSOR
(En francs)
NUMÉRO de la ligne |
DÉSIGNATION DES RECETTES |
RÉVISION
pour 1998 |
---|---|---|
Avances sur le montant des impositions revenant aux
départements,
|
||
01 | Recettes |
940 000 000 |
. | Total pour les comptes d'avances du Trésor | 940 000 000 |
Sur l'article, parole est à Mme Beaudeau.
Mme Marie-Claude Beaudeau. Certaines ouvertures de crédits prévues dans le projet de loi de finances rectificative pour 1998 correspondent à des prestations sociales. Elles permettent, enfin, de financer la revalorisation des allocations servies aux chômeurs en fin de droits, décidée par le Gouvernement en début d'année, et la création de la nouvelle allocation pour les chômeurs âgés, pour un coût de un milliard de francs.
Je voudrais attirer une fois de plus l'attention du Gouvernement sur la participation de l'Etat au financement de l'indemnisation du chômage.
Pour 1999, la subvention de l'Etat au fonds de solidarité qui prend en charge l'indemnisation des chômeurs ayant épuisé leurs droits aux allocations chômage versées dans le cadre d'assurance de l'UNEDIC s'établit à 8,3 milliards de francs.
Cette hausse - sensible - de 3,4 % couvre l'augmentation, en juillet dernier, tant de l'allocation de solidarité spécifique, l'ASS, que de l'allocation d'intégration, l'AI, et prend en compte le coût de la nouvelle allocation, l'allocation spécifique d'attente, l'ASA, pour un nombre attendu de 18 500 bénéficiaires.
A de nombreuses reprises, les parlementaires communistes se sont attachés à dénoncer, d'une part, les ravages du travail précaire, d'autre part, les conséquences néfastes des décisions prises par l'UNEDIC en 1993, qui, parce qu'elles ont durci notamment la condition de durée d'activité ouvrant droit à indemnisation, contribuent à réduire le nombre de chômeurs indemnisés. Ces derniers ne représentant plus aujourd'hui que 42 % de l'ensemble des personnes inscrites au chômage.
Exclus du régime d'assurance, les sans-emploi ne sont pas pour autant automatiquement bénéficiaires de l'ASS.
Il est donc temps, monsieur le secrétaire d'Etat, que le Gouvernement prenne en compte la situation des chômeurs en fin de droits au titre de l'ASSEDIC pour éviter de faire de ces derniers des exclus. Les revendications des associations de chômeurs et leurs manifestations ces derniers jours en témoignent.
La mesure prise injustement par MM. Juppé et Barrot, sous le gouvernement précédent, qui visait à diminuer le plafond ouvrant droit à l'ASS en le faisant passer de 11 202 francs à 8 802 francs, continue d'écarter de nombreux chômeurs de cette allocation de solidarité.
Il serait donc temps de relever ce plafond et d'envisager de le calquer sur le plafond de la sécurité sociale. D'autres conditions d'ouverture des droits, telles que la justification d'années d'activités antérieures, devraient aussi être repensées.
Plus globalement, il est impératif que le Gouvernement réfléchisse au moyen d'assurer aux chômeurs sans droits un minimum de ressources mensuelles, dans le prolongement de l'effort qui a été fait en faveur des chômeurs âgés, et qui n'est pas négligeable, monsieur le secrétaire d'Etat.
Au sujet de la loi du 18 avril dernier, qui créait l'allocation spécifique d'attente dans le but d'assurer sans condition à tout chômeur ayant cotisé quarante ans un revenu qui ne soit pas inférieur à 5 000 francs, je souhaite de nouveau attirer votre attention sur le fait que sur le terrain, concrètement - nous l'avons signalé à plusieurs reprises à Mme la ministre de l'emploi et de la solidarité - seuls les allocataires de l'ASS majorée touchent plus de 5 000 francs mensuels.
Il est donc urgent que les mesures réglementaires d'application de ce texte soient considérées comme effectives par les services des ASSEDIC, levant ainsi toute ambiguïté concernant la situation des bénéficiaires de l'ASS simple, de l'ASS plafonnée ou du RMI.
Conformément au texte, dans les cas où le montant forfaitaire de l'ASA - 1 750 francs - ne suffit pas à porter le total des ressources de son bénéficiaire à 5 000 francs, l'ASS doit être majorée.
C'est une question importante et je tenais, en cette fin d'année, à attirer une fois de plus l'attention du Gouvernement, qui doit maintenant prendre très rapidement des mesures.
M. Christian Sautter, secrétaire d'Etat. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Christian Sautter, secrétaire d'Etat. Madame Beaudeau, vous l'avez noté, le collectif budgétaire pour 1998 prévoit l'inscription de deux milliards de francs, répartis pour moitié entre, d'une part, une aide décidée dès le mois de janvier en faveur des chômeurs en situation de grande détresse, et, d'autre part, cette allocation pour les chômeurs âgés dont vous avez dit, avec votre sens de la litote, qu'elle n'était pas négligeable.
Par conséquent, vous le voyez, le Gouvernement a déjà oeuvré dans le sens souhaité et il est évidemment aux côtés de ces chômeurs dont vous avez raison de souligner les difficultés de vie.
M. le président. Par amendement n° 12, M. Marini, au nom de la commission, propose :
I. - Dans le tableau annexé à l'article 1er « A. - Opérations à caractère définitif du budget général », de minorer le plafond des dépenses ordinaires civiles de 1 861 millions de francs et de minorer le plafond des dépenses civiles en capital de 62 millions de francs.
II. - En conséquence, dans le même tableau « Solde général (A + B) », de majorer le montant du solde général de 1 923 millions de francs.
La parole est à M. le rapporteur général.
M. Philippe Marini, rapporteur général. Cet amendement tend à réduire de 1 923 millions de francs les crédits inscrits à ce collectif budgétaire, non pas que la commission des finances conteste l'opportunité des dépenses visées, mais parce qu'il lui semble que tout cela aurait dû figurer dans la loi de finances initiale pour 1999.
De quoi s'agit-il ? Du recensement, de l'indemnisation des commissaires-priseurs et d'un versement de la SNCF à Réseau ferré de France.
Notre principal souci, monsieur le secrétaire d'Etat, est de veiller au respect de la règle de l'annualité budgétaire. En effet, si l'on veut établir des comparaisons entre les Etats de l'Union européenne afin de s'assurer de leur degré de convergence et de leur respect des règles du pacte de stabilité budgétaire, il faut que la transparence règne quant au rattachement des dépenses aux exercices.
Telle est la signification de l'amendement que nous appelons le Sénat à voter.
M. Michel Charasse. Nos partenaires font bien pire que nous, hélas !
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Christian Sautter, secrétaire d'Etat. Le Gouvernement est défavorable à cet amendement.
M. le rapporteur général, pour proposer cette diminution de 1 923 millions de francs de dépenses, s'appuie, me semble-t-il, sur un argument de forme. Je respecte les arguments de forme. Néanmoins, il ne me paraît pas de mauvaise gestion de consacrer une partie des recettes supplémentaires non seulement, et c'est l'essentiel, à apurer des dettes qui avaient été accumulées par l'Etat avant 1997, cela dit sans polémique, mais aussi à prendre en charge des dépenses telles que le recensement de la population.
Le projet du Gouvernement me semble meilleur, ce qui ne vous surprendra sans doute pas !
M. le président. Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 12, repoussé par le Gouvernement.
Mme Marie-Claude Beaudeau. Le groupe communiste républicain et citoyen vote contre.
M. Michel Charasse. Le groupe socialiste également.
(L'amendement est adopté.)
M. le président. Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'ensemble de l'article 1er et de l'état A annexé, ainsi modifié.
(L'ensemble de l'article 1er et de l'état A est adopté.)
M. le président. Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'ensemble de la première partie du projet de loi de finances rectificative pour 1998.
En application de l'article 59 du règlement, le scrutin public est de droit.
Je rappelle que, en application de l'article 47 bis du règlement, lorsque le Sénat n'adopte pas la première partie d'un projet de loi de finances, l'ensemble du projet de loi est considéré comme rejeté.
Il va être procédé au scrutin public dans les conditions fixées par l'article 56 du règlement.
(Le scrutin a lieu.)
M. le président. Personne ne demande plus à voter ?...
Le scrutin est clos.
(Il est procédé au comptage des votes.) M. le président. Voici le résultat du dépouillement du scrutin n° 53:
Nombre de votants | 319 |
Nombre de suffrages exprimés | 319 |
Majorité absolue des suffrages | 160 |
Pour l'adoption | 220 |
Contre | 99 |
DEUXIÈME PARTIE
MOYENS DES SERVICES
ET DISPOSITIONS SPÉCIALES
TITRE Ier
DISPOSITIONS APPLICABLES À L'ANNÉE 1998
I. - Opérations à caractère définitif
A. - BUDGET GÉNÉRAL
Article 2 et état B
M. le président.
« Art. 2. - Il est ouvert aux ministres, au titre des dépenses ordinaires des
services civils pour 1998, des crédits supplémentaires s'élevant à la somme
totale de 50 377 926 430 F, conformément à la répartition par titre et par
ministère qui en est donnée à l'état B annexé à la présente loi. »
Je donne lecture de l'état B :
É T A T B
Répartition, par titre et par ministère, des crédits ouverts au titre des dépenses ordinaires des services civils
(En francs)
MINISTE`RES OU SERVICES |
TITRE I |
TITRE II |
TITRE III |
TITRE IV |
TOTAUX |
---|---|---|---|---|---|
Affaires étrangères et coopération : I. - Affaires étrangères |
» | » | 4 560 000 | 91 990 000 | 96 550 000 |
II. - Coopération | » | » | » | 13 000 000 | 13 000 000 |
Agriculture et pêche | » | » | 120 539 930 | 769 110 000 | 889 649 930 |
Aménagement du territoire et environnement : I. - Aménagement du territoire |
» | » | » | » | » |
II. - Environnement | » | » | 4 800 000 | 14 680 000 | 19 480 000 |
Total | » | » | 4 800 000 | 14 680 000 | 19 480 000 |
Anciens combattants | » | » | 4 725 000 | » | 4 725 000 |
Culture et communication | » | » | 17 458 334 | 192 825 000 | 210 283 334 |
Economie, finances et industrie : I. - Charges communes |
29 723 591 518 | 23 000 000 | 721 250 000 | 11 730 000 000 | 42 197 841 518 |
II. - Services financiers | » | » | 995 700 000 | 35 077 000 | 1 030 777 000 |
III. - Industrie | » | » | 1 030 000 | 8 000 000 | 9 030 000 |
IV. - Petites et moyennes entreprises, commerce et artisanat | » | » | » | » | » |
Education nationale, recherche et technologie : I. - Enseignement scolaire |
» | » | 30 000 000 | 25 000 000 | 55 000 000 |
II. - Enseignement supérieur | » | » | » | » | » |
III. - Recherche et technologie | » | » | 1 250 070 | » | 1 250 070 |
Emploi et solidarité : I. - Emploi |
» | » | » | 960 000 000 | 960 000 000 |
II. - Santé, solidarité et ville | » | » | 155 017 161 | 1 315 000 000 | 1 470 017 161 |
Total | » | » | 155 017 161 | 2 275 000 000 | 2 430 017 161 |
Equipement, transports et logement : I. - Urbanisme et services communs |
» | » | 26 495 000 | » | 26 495 000 |
II. - Transports : 1. Transports terrestres |
» | » | » | 300 000 000 | 300 000 000 |
2. Routes | » | » | 751 156 | » | 751 156 |
3. Sécurité routière | » | » | » | » | » |
4. Transport aérien | » | » | » | » | » |
5. Météorologie | » | » | » | » | » |
Sous-total | » | » | 751 156 | 300 000 000 | 300 751 156 |
III. - Logement | » | » | » | 216 000 000 | 216 000 000 |
IV. - Mer | » | » | 8 000 000 | 256 696 476 | 264 696 476 |
V. - Tourisme | » | » | » | » | » |
Total | » | » | 35 246 156 | 772 696 476 | 807 942 632 |
Intérieur et décentralisation | » | » | 234 181 000 | 1 680 970 512 | 1 915 151 512 |
Jeunesse et sports | » | » | » | 47 500 000 | 47 500 000 |
Justice | » | » | » | 480 000 000 | 480 000 000 |
Outre-mer | » | » | 148 162 000 | 18 766 273 | 166 928 273 |
Services du Premier ministre : I. - Services généraux |
» | » | » | » | » |
II. - Secrétariat général de la défense nationale | » | » | » | » | » |
III. - Conseil économique et social | » | » | » | » | » |
IV. - Plan | » | » | 2 800 000 | » |
2 800 000
|
Total général | 29 723 591 518 | 23 000 000 | 2 476 719 651 | 18 154 615 261 | 50 377 926 430 |
Par amendement n° 14, M. Marini, au nom de la commission, propose, dans le
titre IV de l'état B annexé à cet article, à la ligne : « Culture et
communication », de réduire ces crédits de 161 825 000 F.
La parole est à M. le rapporteur général.
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Cet amendement tire les conséquences de l'adoption de
l'amendement n° 12.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement est défavorable à cet amendement.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 14, repoussé par le Gouvernement.
Mme Marie-Claude Beaudeau.
Le groupe communiste républicain et citoyen vote contre.
M. Bernard Angels.
Le groupe socialiste également.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 13, M. Marini, au nom de la commission, propose, dans le
titre III de l'état B annexé à l'article 2, à la ligne : « Economie, finances
et industrie - II. - Services financiers », de réduire ces crédits de 940 700
000 F.
La parole est à M. le rapporteur général.
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Mon argumentaire est le même, monsieur le
président.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Défavorable.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 13.
M. Michel Charasse.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Charasse.
M. Michel Charasse.
Je comprends bien le souci de M. le rapporteur général de coller à l'exercice
budgétaire. Mais, en ce qui concerne le recensement général de la population,
je ne suis pas certain que, puriste pour puriste, nous ayons, les uns et les
autres, raison.
Sauf erreur de ma part, le décret organisant le recensement est paru en
1998.
M. Hubert Haenel.
C'est vrai !
M. Michel Charasse.
Or, le quatrième alinéa de l'article 1er de l'ordonnance du 2 janvier 1959
portant loi organique relative aux lois de finances dispose : « Lorsque des
dispositions d'ordre législatif ou réglementaire doivent entraîner des charges
nouvelles, aucun projet de loi ne peut être définitivement voté, aucun décret
ne peut être signé, tant que ces charges n'ont pas été prévues, évaluées et
autorisées dans les conditions fixées par la présente ordonnance. »
En inscrivant les crédits dans le collectif pour 1998, le Gouvernement est
donc déjà en faute et, en nous proposant de les reporter en 1999, le rapporteur
général aggrave la faute !
M. Jean Chérioux.
Il s'en fait complice !
M. Michel Charasse.
Pour ce motif, je voterai donc contre l'amendement n° 13.
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 13, repoussé par le Gouvernement.
Mme Marie-Claude Beaudeau.
Le groupe communiste républicain et citoyen vote contre.
M. Bernard Angels.
Le groupe socialiste également.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 15, M. Marini, au nom de la commission, propose, dans le
titre IV de l'état B annexé à l'article 2, à la ligne : « Equipement,
transports et logement - II. Transports. - 1. Transports terrestres », de
réduire ces crédits de 300 000 000 F.
La parole est à M. le rapporteur général.
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Cet amendement, comme l'amendement précédent, vise à
éviter les mauvaises imputations sur un exercice déterminé. Il ne faut pas
charger la barque de 1998 s'agissant de dépenses qui relèveront de l'exercice
1999.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Défavorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 15, repoussé par le Gouvernement.
Mme Marie-Claude Beaudeau.
Le groupe communiste républicain et citoyen vote contre.
M. Bernard Angels.
Le groupe socialiste également.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 16, M. Marini, au nom de la commission, propose, dans le
titre IV de l'état B annexé à l'article 2, à la ligne : « Justice » de réduire
ces crédits de 458 150 000 F.
La parole est à M. le rapporteur général.
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Même explication, même motivation !
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Défavorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 16, repoussé par le Gouvernement.
Mme Marie-Claude Beaudeau.
Le groupe communiste républicain et citoyen vote contre.
M. Bernard Angels.
Le groupe socialiste également.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'ensemble de l'article 2 et de l'état B annexé, modifié.
(L'ensemble de l'article 2 et de l'état B est adopté.)
Article 3 et état C
M. le président.
« Art. 3. - Il est ouvert aux ministres, au titre des dépenses en capital des
services civils pour 1998, des autorisations de programme et des crédits de
paiement supplémentaires s'élevant respectivement aux sommes de 10 345 706 166
F et de 9 496 615 302 F, conformément à la répartition par titre et par
ministère qui en est donnée à l'état C annexé à la présente loi. »
Je donne lecture de l'état C :
É T A T C
Répartition, par titre et par ministère, des autorisations de programme et des
crédits de paiement
ouverts au titre des dépenses en capital des services civils
TITRE V |
TITRE VI |
TITRE VII |
TOTAUX
(en francs)
|
|||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
MINISTÈRES OU SERVICES |
Autorisations de programme |
Crédits de paiement |
Autorisations de programme |
Crédits de paiement |
Autorisations de programme |
Crédits de paiement |
Autorisations de programme |
Crédits de paiement |
Affaires étrangères et coopération : I. - Affaires étrangères |
263 550 000 | 162 050 000 | 600 000 | 600 000 | . | . | 264 150 000 | 162 650 000 |
II. - Coopération | 16 292 000 | 16 292 000 | » | » | . | . | 16 292 000 | 16 292 000 |
Agriculture et pêche | 14 815 864 | 14 815 864 | 757 366 | 757 366 | . | . | 15 573 230 | 15 573 230 |
Aménagement du territoire et environnement : I. _ Aménagement du territoire |
» | » | » | » | . | . | » | » |
II. _ Environnement | » | » | 16 160 935 | 16 160 935 | . | . | 16 160 935 |
16 160 935
|
Total | » | » | 16 160 935 | 16 160 935 | . | . | 16 160 935 | 16 160 935 |
Anciens combattants | 474 041 | 474 041 | » | » | . | . | 474 041 | 474 041 |
Culture et communication | » | » | » | » | . | . | » | » |
Economie, finances et industrie : I. - Charges communes |
2 527 124 287 | 2 527 124 287 | 3 500 000 000 | 2 173 290 000 | . | . | 6 027 124 287 | 4 700 414 287 |
II. - Services financiers | 18 076 898 | 18 076 898 | » | » | . | . | 18 076 898 | 18 076 898 |
III. - Industrie | 8 000 000 | 8 000 000 | 2 471 000 000 | 2 476 182 000 | . | . | 2 479 000 000 | 2 484 182 000 |
IV. - Petites et moyennes entreprises, commerce et artisanat | » | » | » | » | . | . | » | » |
Education nationale, recherche et technologie : I. - Enseignement scolaire |
20 381 524 | 20 381 524 | » | » | . | . | 20 381 524 | 20 381 524 |
II. - Enseignement supérieur | » | » | 6 300 000 | 6 300 000 | . | . | 6 300 000 | 6 300 000 |
III. - Recherche et technologie | » | » | 42 185 028 | 42 185 028 | . | . | 42 185 028 | 42 185 028 |
Emploi et solidarité : I. - Emploi |
2 839 000 | 2 839 000 | » | » | . | . | 2 839 000 | 2 839 000 |
II. - Santé, solidarité et ville | 28 750 000 | 13 750 000 | » | 113 000 000 | . | . | 28 750 000 |
126 750 000
|
Total | 31 589 000 | 16 589 000 | » | 113 000 000 | . | . | 31 589 000 | 129 589 000 |
Equipement, transports et logement : I. _ Urbanisme et services communs |
3 294 000 | 3 294 000 | 1 148 550 000 | 1 181 416 000 | » | » | 1 151 844 000 | 1 184 710 000 |
II. _ Transports : 1. Transports terrestres |
» | » | » | » | . | . | » | » |
2. Routes | 60 000 000 | 277 271 136 | » | » | . | . | 60 000 000 | 277 271 136 |
3. Sécurité routière | » | » | » | » | . | . | » | » |
4. Transport aérien | » | » | » | » | . | . | » | » |
5. Météorologie | » | » | 2 279 322 | 2 279 322 | . | . | 2 279 322 |
2 279 322 |
Sous-total | 60 000 000 | 277 271 136 | 2 279 322 | 2 279 322 | » | » | 62 279 322 | 279 550 458 |
III. _ Logement | » | » | » | » | . | . | » | » |
IV. _ Mer | 1 498 900 | 1 498 900 | » | » | . | . | 1 498 900 | 1 498 900 |
V. - Tourisme | » | » | » | » | . | . | » |
» |
Total | 64 792 900 | 282 064 036 | 1 150 829 322 | 1 183 695 322 | » | » | 1 215 622 222 | 1 465 759 358 |
Intérieur et décentralisation | 129 677 651 | 259 477 651 | 7 600 000 | 7 600 000 | . | . | 137 277 651 | 267 077 651 |
Jeunesse et sports | 540 000 | 540 000 | » | » | . | . | 540 000 | 540 000 |
Justice | 26 809 350 | 20 809 350 | » | » | . | . | 26 809 350 | 20 809 350 |
Outre-mer | 12 750 000 | 12 750 000 | » | 50 000 000 | . | . | 12 750 000 | 62 750 000 |
Services du Premier ministre : I. _ Services généraux |
15 400 000 | 67 400 000 | » | » | . | . | 15 400 000 | 67 400 000 |
II. _ Secrétariat général de la défense nationale | » | » | » | » | . | . | » | » |
III. _ Conseil économique et social | » | » | » | » | . | . | » | » |
IV. _ Plan | » | » | » | » | . | . | » |
» |
Total général | 3 150 273 515 | 3 426 844 651 | 7 195 432 651 | 6 069 770 651 | » | » | 10 345 706 166 | 9 496 615 302 |
Par amendement n° 17, M. Marini, au nom de la commission, propose, à la ligne
: « Services du Premier ministre : I. - Services généraux », de réduire ces
autorisations de programme de 10 000 000 F et de réduire ces crédits de
paiement de 62 000 000 F.
La parole est à M. le rapporteur général.
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Cet amendement est encore une conséquence mécanique
de l'amendement n° 12, que le Sénat a adopté.
M. le président.
Quel l'avis du Gouvernement ?
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Défavorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 17, repoussé par le Gouvernement.
Mme Marie-Claude Beaudeau.
Le groupe communiste républicain et citoyen vote contre.
M. Bernard Angels.
Le groupe socialiste également.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'ensemble de l'article 3 et de l'état C annexé, ainsi
modifié.
(L'ensemble de l'article 3 et de l'état C est adopté.)
Article 4
M. le président.
« Art. 4. - Il est ouvert au ministre de la défense, au titre des dépenses
ordinaires des services militaires pour 1998, des crédits supplémentaires
s'élevant à la somme de 700 000 000 F. »
- (Adopté.)
B. - BUDGETS ANNEXES
Article 5
M. le président. « Art. 5. - Il est ouvert aux ministres, au titre des dépenses des budgets annexes pour 1998, des autorisations de programme et des crédits de paiement supplémentaires s'élevant respectivement aux sommes de 16 780 000 F et de 15 130 000 F ainsi réparties :
(En francs.)
Budgets annexes |
Autorisations de programme |
Crédits de paiement |
---|---|---|
Légion d'honneur | 15 000 000 | 15 000 000 |
Ordre de la Libération | 1 780 000 |
130 000
|
Totaux | 16 780 000 | 15 130 000 |
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 5.
(L'article 5 est adopté.)
C. - OPÉRATIONS À CARACTÈRE DÉFINITIF
DES COMPTES D'AFFECTATION SPÉCIALE
Article 6
M. le président.
« Art. 6. - Il est ouvert au ministre de l'économie, des finances et de
l'industrie, au titre des comptes d'affectation spéciale pour 1998, des
autorisations de programme supplémentaires s'élevant à la somme de 15 000 000
000 F et des crédits de paiement supplémentaires s'élevant à la somme de 15 008
700 000 F ainsi répartie :
Dépenses ordinaires civiles 8 700 000 F
Dépenses en capital 15 000 000 000 F
Total 15 008 700 000 F. »
(Adopté.)
II. - OPÉRATIONS À CARACTÈRE TEMPORAIRE
Articles 7 et 8
M. le président.
« Art. 7. - Il est ouvert au ministre de l'économie, des finances et de
l'industrie, pour 1998, au titre des comptes de prêts, des crédits de paiement
supplémentaires s'élevant à la somme de 1 330 000 000 F. »
- (Adopté.)
« Art. 8. - Il est ouvert au ministre de l'économie et des finances, au
titre des comptes d'avances du Trésor, pour 1998, des crédits de paiement
supplémentaires s'élevant à la somme de 860 000 000 F. »
- (Adopté.)
III. - AUTRES DISPOSITIONS
Article 9
M. le président.
« Art. 9. - Sont ratifiés les crédits ouverts par les décrets n° 98-34 du 16
janvier 1998 et n° 98-734 du 21 août 1998 portant ouverture de crédits à titre
d'avance. »
- (Adopté.)
Article 10
M. le président.
« Art. 10. - Pour l'exercice 1998, le produit, hors taxe sur la valeur
ajoutée, de la taxe dénommée "redevance pour droits d'usage des appareils
récepteurs de télévision" est réparti entre les organismes du secteur public de
la communication audiovisuelle de la manière suivante :
(En millions de francs.)
Institut national de l'audiovisuel
383,4
France 2
2 394,5
France 3
3 365,0
Société nationale de radiodiffusion et de télévision d'outre-mer
1 154,1
Radio France
2 544,0
Radio France international
294,6
Société européenne de programmes de télévision : la SEPT-Arte
956,5
Société Télévision du savoir, de la formation et de l'emploi : La Cinquième
710,9
Total
11 803,0
. »
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur général.
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
L'article 10 concerne la répartition de l'excédent du
produit de la redevance de l'audiovisuel constaté en 1997. La commission n'a
pas déposé d'amendements sur ce point, mais elle souhaite attirer l'attention
sur les aspects, à son avis assez contestables, de la méthode suivie.
Je rappelle, tout d'abord, que cet excédent n'est pas négligeable puisqu'il
s'élève à 121,5 millions de francs. Normalement, il devrait être affecté au
financement de mesures nouvelles ou l'octroi de crédits complémentaires. S'il
est affecté à des mesures nouvelles, il faut préciser lesquelles. S'agissant,
par exemple, de RFO, l'excédent de redevance attribué ne sera véritablement
utile qu'à la fin de l'exercice 1999. On peut donc se demander s'il ne va pas
en fait servir à compenser le déficit de gestion pour 1998.
Donc, lorsque l'excédent sert à financer des mesures nouvelles, nous sommes
d'accord pour le redistribuer mais il doit s'agir de choix budgétaires
conscients portant sur des opérations déterminées, annoncées en tant que
telles.
L'excédent, en revanche, peut être destiné à apporter des crédits
complémentaires, mais, dans ce cas, il faudrait que nous puissions apprécier la
situation financière exacte des sociétés concernées. En l'occurrence,
s'agissant, par exemple, de France 2 et de France 3, des informations ont été
demandées, mais aucune réponse réellement convaincante n'a été apportée.
Ainsi, lorsqu'il est envisagé de compléter le financement de ces sociétés du
service public, le Parlement devrait pouvoir apprécier la réalité de leur
gestion au cours de l'exercice. Or, nous n'avons manifestement aucun élément
d'appréciation permettant de répartir l'excédent en fonction des besoins des
uns ou des autres.
France 2 et France 3 ne parviendront sans doute pas à atteindre leur objectif
en matière de recettes publicitaires, encore que, pour la première, il semble,
selon nos informations, qu'une amélioration se dessine. Mais, là encore, il
faudrait disposer non pas d'impressions mais d'éléments financiers ou
comptables plus précis.
Les prévisions des gestionnaires sont-elles exagérément optimistes ou
pessimistes ?
Dans l'interprétation des résultats financiers, il faudra faire la part, pour
France 3, des conséquences de la grève et, pour France 2, de l'évolution de
l'audience à la suite de la mise en place de la nouvelle grille des
programmes.
Bref, monsieur le secrétaire d'Etat, la commission souhaite en quelque sorte
vous adresser une mise en garde sur ce sujet. Nous ne sommes pas en mesure,
aujourd'hui, de contester la répartition des 121,5 millions de francs qui est
proposée mais nous estimons que ce système n'est pas transparent. Il ne
constitue pas une prime à la bonne gestion...
M. Hubert Haenel.
S'il n'y avait que ça !
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
... car, en définitive - et j'attire, mes chers
collègues, votre attention sur ce point - le bon gestionnaire qui cherche à
tenir ses objectifs et à ne pas voir se dégrader sa gestion en cours d'année
n'a droit à aucune rallonge, alors que celui qui aura un budget déficitaire
viendra quémander auprès des uns et des autres et peut-être auprès de vous,
monsieur le secrétaire d'Etat, pour obtenir une rallonge.
Il serait souhaitable que le système permette aux gestionnaires d'être
responsables de telle sorte que les patrons de l'audiovisuel public soient de
vrais chefs d'entreprise, dotés de véritables responsabilités...
M. Michel Charasse.
On n'en trouvera jamais !
M. Philippe Marini,
rapporteur général...
et qu'ils soient jugés comme les autres chefs
d'entreprise du secteur public, selon leur gestion globale et non selon leur
aptitude plus ou moins grande à obtenir des crédits supplémentaires.
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Pure calomnie !
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Par ailleurs, il faudrait, me semble-t-il, que le
système soit transparent, que les critères de répartition soient connus, que la
règle du jeu soit exprimée
a priori
afin de ne pas se retrouver, au
détour d'un collectif budgétaire, avec des mesures plus ou moins favorables
vis-à-vis de tel ou tel.
Voilà les quelques remarques que je souhaitais formuler à propos de l'article
10.
M. Alain Lambert,
président de la commission des finances.
Remarques bien nécessaires !
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
En réponse à M. le rapporteur général, je formulerai
trois remarques.
Premièrement - et M. le rapporteur ne l'a pas noté - nous disposons de 121,5
millions de francs de recettes supplémentaires sur la collecte de la redevance
1997 et nous pourrions, ensemble, adresser nos félicitations aux services de
collecte de la redevance, qui ont permis de recueillir cette somme...
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Et adresser nos remerciements à ceux qui l'ont payée
!
(Sourires.)
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
... et nos remerciements à ceux qui ont accompli leur
devoir !
Deuxièmement, monsieur le rapporteur général, l'affectation de ces 121,5
millions de francs est claire dans l'esprit du Gouvernement, et je serai précis
sur ce point : 70 millions de francs sont attribués à France 3 pour compenser
l'insuffisance de ses ressources publicitaires et lui permettre d'équilibrer
ses comptes en 1998. Les 51,5 millions de francs restants sont partagés entre
France 2 et RFO pour des opérations précises : 30 millions de francs
permettront à France 2 de reconstituer sa trésorerie et d'alléger ainsi ses
charges financières à venir ; 21,5 millions de francs seront affectés à RFO,
pour préfinancer deux projets immobiliers, l'un en Guadeloupe et l'autre en
Guyane.
Troisièmement, s'agissant de l'audiovisuel, l'examen du projet de loi de
finances pour 1999 a permis d'engager un débat de qualité qui, je l'espère,
monsieur le rapporteur général, vous a apporté toutes les informations que vous
souhaitiez.
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'article 10.
(L'article 10 est adopté.)
TITRE II
DISPOSITIONS PERMANENTES
I. -
Mesures concernant la fiscalité
Article 11
M. le président.
« Art. 11. - A. - Il est inséré, dans le code général des impôts, les articles
234
bis
à 234
decies
ainsi rédigés :
«
Art. 234
bis
. - I. - Il est institué une contribution annuelle
représentative du droit de bail sur les revenus retirés de la location ou
sous-location d'immeubles, de fonds de commerce, de clientèle, de droits de
pêche ou de droits de chasse, acquittée par les bailleurs.
« II. - Sont exonérés de la contribution prévue au I :
« 1° Les revenus dont le montant annuel n'excède pas 12 000 francs par local,
fonds de commerce, clientèle, droit de pêche ou droit de chasse ;
« 2° Les revenus qui donnent lieu au paiement de la taxe sur la valeur ajoutée
;
« 3° Les revenus des locations de terrains consenties par l'Etat aux sociétés
agréées pour le financement des télécommunications ;
« 4° Les revenus des sous-locations consenties aux personnes défavorisées
mentionnées à l'article 1er de la loi n° 90-449 du 31 mai 1990 visant à la mise
en oeuvre du droit au logement par un organisme ne se livrant pas à une
exploitation ou à des opérations de caractère lucratif, lorsqu'il est agréé
dans les conditions prévues à l'article L. 92 L par le représentant de l'Etat
dans le département ;
« 5° Les revenus des locations consenties à l'Etat ou aux établissement
publics nationaux scientifiques, d'enseignement, d'assistance ou de
bienfaisance ;
« 6° Les revenus des locations consenties en vertu des titres III et IV du
code de la famille et de l'aide sociale et exclusivement relatives au service
de l'aide sociale ;
« 7° Les revenus des locations ou des sous-locations à vie ou à durée
illimitée, sauf lorsqu'elles concernent des droits de pêche ou des droits de
chasse.
«
Art. 234
ter
. - I. - Pour les locations et sous-locations dont
les revenus entrent dans le champ d'application de l'impôt sur le revenu dans
la catégorie des revenus fonciers, des bénéfices agricoles selon l'un des
régimes définis aux articles 64 et 68 francs, des bénéfices industriels et
commerciaux selon les régimes définis aux article 50-0 et 50 ou des bénéfices
non commerciaux, la contribution prévue à l'article 234
bis
est assise
sur le montant des recettes nettes perçues au cours de l'année civile au titre
de la location.
« Ces recettes nettes s'entendent des revenus des locations et sous-locations
augmentés du montant des dépenses incombant normalement au bailleur et mises
par convention à la charge du preneur, à l'exclusion de cette contribution, et
diminués du montant des dépenses supportées par le bailleur pour le compte du
preneur.
« II. - Lorsque la location ou la sous-location est consentie par un
contribuable exerçant une activité commerciale, industrielle, artisanale ou
agricole et relevant d'un régime d'imposition autre que ceux prévus au I, la
contribution prévue à l'article 234
bis
est assise sur le montant des
recettes nettes définies au deuxième alinéa du I qui ont été perçues au cours
de l'exercice ou de la période d'imposition définie au deuxième alinéa de
l'article 37.
« III. - La contribution est déclarée, contrôlée et recouvrée selon les mêmes
règles et sous les mêmes garanties et sanctions qu'en matière d'impôt sur le
revenu.
« L'avoir fiscal, les crédits d'impôt et les prélèvements ou retenues non
libératoires de l'impôt sur le revenu s'imputent sur la contribution établie
dans les conditions définies aux I et II, puis sur la contribution
additionnelle prévue à l'article 234
nonies
.
«
Art. 234
quater
. - I. - Lorsque la location ou la
sous-location est consentie par une personne morale ou un organisme devant
souscrire la déclaration prévue au 1 de l'article 223, à l'exclusion de ceux
imposés aux taux de l'impôt sur les sociétés prévus au I de l'article 219
bis,
la contribution prévue à l'article 234
bis
est assise sur
les recettes nettes définies au deuxième alinéa du I de l'article 234
ter
qui ont été perçues au cours de l'exercice ou de la période d'imposition
définie au deuxième alinéa de l'article 37.
« II. - La contribution est déclarée, contrôlée et recouvrée selon les mêmes
règles et sous les mêmes garanties et sanctions qu'en matière d'impôt sur les
sociétés.
« III. - La contribution est payée spontanément au comptable du Trésor chargé
du recouvrement des impôts directs, au plus tard à la date prévue au 2 de
l'article 1668.
« Elle donne lieu au préalable, à la date prévue pour le paiement du dernier
acompte d'impôt sur les sociétés de l'exercice ou de la période d'imposition, à
un acompte égal à 2,5 % des recettes nettes définies au deuxième alinéa du I de
l'article 234
ter
qui ont été perçues au cours de l'exercice précédent.
Pour les locations de droits de pêche ou de droits de chasse prévues à
l'article 234
octies
, le montant de cet acompte est égal à 2,5 % ou à 18
% des recettes nettes, selon le taux de la contribution qui leur est
applicable.
« Lorsque la somme due au titre d'un exercice ou d'une période d'imposition en
application de l'alinéa précédent est supérieure à la contribution dont
l'entreprise prévoit qu'elle sera finalement redevable au titre de ce même
exercice ou de cette même période, l'entreprise peut réduire ce versement à
concurrence de l'excédent estimé. Elle remet alors au comptable du Trésor
chargé du recouvrement des impôts directs, avant la date d'exigibilité de
l'acompte, une déclaration datée et signée.
« Si la déclaration mentionnée à l'alinéa précédent est reconnue inexacte à la
suite de la liquidation de la contribution, la majoration prévue au 1 de
l'article 1762 est appliquée aux sommes non réglées.
« IV. - Les avoirs fiscaux ou crédits d'impôt de toute nature ainsi que la
créance mentionnée à l'article 220
quinquies
et l'imposition forfaitaire
annuelle mentionnée à l'article 223
septies
ne sont pas imputables sur
cette contribution.
«
Art. 234
quinquies
. - Lorsque la location ou sous-location est
consentie par une société ou un groupement soumis au régime prévu aux articles
8, 8
ter,
238
ter,
239
ter
à 239
quinquies
et 239
septies
, la contribution prévue à l'article 234
bis,
établie dans
les conditions définies au I de l'article 234
quater
, est acquittée par
cette société ou ce groupement, auprès du comptable du Trésor, au vu d'une
déclaration spéciale, au plus tard à la date prévue pour le dépôt de la
déclaration de leur résultat ou de la déclaration mentionnée à l'article 65
A.
« Elle donne lieu au préalable au versement d'un acompte payable au plus tard
le dernier jour de l'avant-dernier mois de l'exercice, dont le montant est
déterminé selon les modalités définies au III de l'article 234
quater
.
« La contribution est contrôlée et recouvrée selon les mêmes garanties et
sanctions qu'en matière d'impôt sur les sociétés.
«
Art. 234
sexies
. - Lorsque la location ou sous-location est
consentie par une personne morale ou un organisme de droit public ou privé, non
mentionné à l'article 234
quater
ou à l'article 234
quinquies
, la
contribution prévue à l'article 234
bis,
assise sur le montant des
recettes nettes définies au deuxième alinéa du I de l'article 234
ter
et
perçues au cours de l'année civile au titre de la location, est acquittée par
cette personne ou cet organisme, auprès du comptable du Trésor, au vu d'une
déclaration spéciale, au plus tard le 15 octobre de l'année qui suit celle de
la perception des revenus soumis à la contribution.
« Sous cette réserve, la contribution est contrôlée et recouvrée selon les
mêmes règles et sous les mêmes garanties et sanctions qu'en matière d'impôt sur
les sociétés.
« Elle donne lieu à la date prévue au premier alinéa à un acompte égal à 2,5 %
de trois quarts des recettes nettes définies au deuxième alinéa du I de
l'article 234
ter
et perçues au cours de l'année précédente. Pour les
locations de droits de pêche ou de droits de chasse prévues à l'article 234
octies
, le montant de cet acompte est égal à 2,5 % ou à 18 % de trois
quarts des recettes nettes, selon le taux de la contribution qui leur est
applicable.
« Pour les personnes morales ou organismes imposés aux taux de l'impôt sur les
sociétés prévus à l'article 219
bis,
la contribution, établie dans les
conditions définies au I de l'article 234
quater
, est déclarée,
recouvrée et contrôlée comme l'impôt sur les sociétés dont ils sont redevables,
par exception aux dispositions des alinéas précédents.
«
Art. 234
septies
. - Pour les baux à construction passés dans
les conditions prévues par les articles L. 251-1 à L. 251-8 du code de la
construction et de l'habitation, la contribution est calculée en faisant
abstraction de la valeur du droit de reprise des constructions lorsque
celles-ci deviennent la propriété du bailleur en fin de bail.
«
Art. 234
octies
. - La contribution prévue à l'article 234
bis
est égale à 2,5 % de la base définie aux I et II de l'article 234
ter
et à l'article 234
septies
. Son taux est porté à 18 % pour
les locations de droits de pêche ou de droits de chasse autres que les
suivantes :
« 1° Locations de pêche consenties aux associations agréées de pêche et de
pisciculture dans les conditions prévues à l'article L. 235-1 du code rural et
aux sociétés coopératives de pêcheurs professionnels ;
« 2° Exploitation utilitaire de la pêche dans les étangs de toute nature ;
« 3° Locations du droit de pêche ou du droit de chasse consenties aux
locataires des immeubles sur lesquels s'exercent ces droits ;
« 4° Locations de droits de chasse portant sur des terrains destinés à la
constitution de réserves de chasse approuvées par arrêté du ministre chargé de
l'agriculture.
«
Art. 234
nonies
. - I. - Il est institué une contribution
additionnelle à la contribution annuelle représentative du droit de bail prévue
à l'article 234
bis.
« Cette contribution additionnelle est applicable aux revenus tirés de la
location de locaux situés dans des immeubles achevés depuis quinze ans au moins
au 1er janvier de l'année d'imposition.
« II. - La contribution additionnelle est également applicable aux revenus
tirés de la location de locaux mentionnés au I, lorsqu'ils ont fait l'objet de
travaux d'agrandissement, de construction ou de reconstruction au sens du
b
du 1° du I de l'article 31, financés avec le concours de l'Agence nationale
pour l'amélioration de l'habitat.
« III. - Sont exonérés de la contribution additionnelle les revenus tirés de
la location :
« 1° Des immeubles appartenant à l'Etat, aux collectivités territoriales, aux
établissements et organismes publics qui en dépendent et aux organismes
d'habitations à loyer modéré ;
« 2° Des locaux d'habitation qui font partie d'une exploitation agricole ou
sont annexés à celle-ci, ainsi que des locaux dont les propriétaires ont
procédé au rachat du prélèvement sur les loyers, prévu par l'article 11 de la
loi de finances rectificative pour 1964 (n° 64-1278 du 23 décembre 1964) ;
« 3° Des immeubles appartenant aux sociétés d'économie mixte de construction
ou ayant pour objet la rénovation urbaine ou la restauration immobilière dans
le cadre d'opérations confiées par les collectivités publiques, de ceux
appartenant aux filiales immobilières de la Caisse des dépôts et consignations
en leur qualité de bailleurs sociaux institutionnels, ainsi que de ceux
appartenant aux houillères de bassin.
« IV. - Le taux de la contribution additionnelle est fixé à 2,5 %.
« V. - La contribution additionnelle est soumise aux même règles d'assiette,
d'exigibilité, de liquidation, de recouvrement, de contrôle, de garanties et
sanctions que la contribution prévue à l'article 234
bis.
«
Art. 234
decies
. - Les redevables de la contribution au titre
des revenus mentionnés à l'article 234
ter
peuvent demander, l'année qui
suit la cessation ou l'interruption pour une durée d'au moins neuf mois
consécutifs de la location par eux d'un bien dont les revenus ont été soumis
aux droits d'enregistrement prévus aux articles 736 à 741
bis
et 745, un
dégrèvement d'un montant égal au montant des droits précités acquittés à raison
de cette location au titre de la période courant du 1er janvier au 30 septembre
1998. Cette demande doit être présentée après réception de l'avis d'imposition
afférent à la contribution de l'année précédente. Cette disposition ne
s'applique pas aux titulaires de baux écrits de biens ruraux en cours à la date
de publication de la loi de finances rectificative pour 1998 (n° du ).
»
« B. - Il est inséré, dans le code général des impôts, un article 1681 francs
ainsi rédigé :
«
Art. 1681 F
. - L'option prévue au premier alinéa de l'article 1681 A,
lorsqu'elle est exercée, est également valable pour le recouvrement de la
contribution mentionnée à l'article 234
ter
et la contribution
additionnelle mentionnée à l'article 234
nonies
.
« Dans ce cas, les dispositions des quatre premiers alinéas de l'article 1681
B et les articles 1681 C à 1681 E s'appliquent à la somme de l'impôt sur le
revenu et de ces contributions. »
« C. - Au premier alinéa de l'article 1681 A du code général des impôts, la
référence : "1681 E" est remplacée par la référence : "1681 francs". »
« D. - Au 1
bis
de l'article 1657 du code général des impôts, après les
mots : "revenu" et "montant", sont insérés respectivement des mots : "et des
contributions mentionnées aux articles 234
ter
et 234
nonies
" et
"global". »
« E. - Le code général des impôts est ainsi modifié :
« 1° Au 4° du 1 de l'article 635, après le mot : "immeubles", sont ajoutés les
mots : ", de fonds de commerce ou de clientèles" ;
« 2° L'article 640 est ainsi rédigé :
«
Art. 640
. - A défaut d'actes, les mutations de jouissance à vie ou à
durée illimitée d'immeubles, de fonds de commerce ou de clientèles doivent être
déclarées dans le mois de l'entrée en jouissance. » ;
« 3° Dans le 2° de l'article 662, les mots : ", les baux à durée limitée
d'immeubles dont le loyer annuel est supérieur à 12 000 francs" sont supprimés
;
« 4° Au 2° de l'article 677, les mots : ", de droits de chasse ou de pêche"
sont supprimés ;
« 5° L'article 689 est ainsi rédigé :
«
Art. 689
. - L'acte constitutif de l'emphytéose est assujetti à la
taxe de publicité foncière au taux prévu à l'article 742. » ;
« 6° L'article 739 est ainsi modifé :
« 1. Au premier alinéa, les mots : "autres que les immeubles ruraux" sont
remplacés par les mots : ", de fonds de commerce ou de clientèles" ;
« 2. Le deuxième alinéa est supprimé ;
« 7° Le deuxième alinéa de l'article 742 est ainsi rédigé :
« Cette taxe est liquidée sur le prix exprimé, augmenté des charges imposées
au preneur, ou sur la valeur locative réelle des biens loués si cette valeur
est supérieure au prix augmenté des charges. Elle est due sur le montant cumulé
de toutes les années à courir. » ;
« 8° Le I de l'article 744 est ainsi rédigé :
« I. - Les baux à vie ou à durée illimitée sont soumis aux mêmes impositions
que les mutations de propriété des biens auxquels ils se rapportent. » ;
« 9° Au 4° du premier alinéa du I et au V de l'article 867, les références :
", 6° , 8° et 9°" sont remplacés par la référence : "et 6°" ;
« 10° L'article 1378
quinquies
est complété par un III ainsi rédigé
:
« III. - La résiliation d'un contrat de location- attribution ou de
location-vente entrant dans les prévisions des I et II rend exigibles les
droits dus à raison de la mutation de jouissance qui est résultée de la
convention. » ;
« 11° Les 8° et 9° du 2 de l'article 635, les articles 690, 736 et 737, le
deuxième alinéa du 1° de l'article 738 et les articles 740, 741, 741
bis
et 745 sont abrogés. »
« F. - Les dispositions des A à D s'appliquent aux revenus perçus à compter du
1er janvier 1998. Toutefois, pour les baux écrits de biens ruraux et les
locations de droits de chasse ou de droits de pêche en cours à la date de
publication de la présente loi, elles ne s'appliquent qu'aux revenus perçus à
compter de la date d'ouverture d'une nouvelle période.
« Les dispositions du E s'appliquent aux loyers courus à compter du 1er
octobre 1998. Toutefois, pour les baux écrits d'immeubles ruraux et les
locations de droits de chasse ou de droits de pêche en cours à la date de
publication de la présente loi, elles ne s'appliquent qu'aux loyers courus à
compter de la date d'ouverture d'une nouvelle période. »
« G. - Pour l'application des I et II de l'article 234
ter
du code
général des impôts et par exception aux dispositions du premier alinéa du F,
l'assiette des contributions prévues aux articles 234
bis
et 234
nonies
du même code est :
« - diminuée des recettes qui ont été soumises aux droits d'enregistrement
prévus aux articles 736 à 741
bis
et 745 avant le 1er janvier 1998, ou,
pour les sociétés ou organismes mentionnés aux articles 234
quater
, 234
quinquies
et 234
sexies
du même code, avant le 1er octobre 1998
;
« - et majorée des recettes qui se rapportent à une période de location ou de
sous-location postérieure au 31 décembre 1997, ou, pour les sociétés ou
organismes précités, au 30 septembre 1998 mais ont été perçues au plus tard à
ces dates. Ces recettes sont prises en compte au titre de l'année, de
l'exercice ou de la période d'imposition incluant la période de location ou de
sous-location en cause. »
« H. - Par exception aux dispositions du III de l'article 234
quater
et
du deuxième alinéa de l'article 234
quinquies
du code général des
impôts, le paiement des acomptes exigibles avant le 31 août 1999 et des
contributions dues au titre d'un exercice clos avant le 1er juin 1999
s'effectue au plus tard le 15 septembre 1999. »
« I. - I. - A l'article 175 du code général des impôts, il est inséré, après
le premier alinéa, un alinéa ainsi rédigé :
« Pour les sociétés ou organismes dont les bénéfices sont, en application des
articles 8, 8
ter,
8
quater
, 8
quinquies
, 238
ter,
239
ter,
239
quater
à 239
quater
C, soumis au nom des
associés à l'impôt sur les sociétés ou à l'impôt sur le revenu dans la
catégorie des bénéfices industriels et commerciaux, des bénéfices non
commerciaux ou des bénéfices agricoles, les déclarations de résultat
mentionnées à l'article 172 sont déposées dans les trois mois de la clôture de
l'exercice.
« II. - Le deuxième alinéa de l'article 60 du code général des impôts est
complété par les mots : ", sous réserve des dispositions de l'article 175".
« III. - Le deuxième alinéa de l'article 61 A du code général des impôts est
complété par les mots : ", sous réserve des dispositions de l'article 175".
« IV. - Les dispositions des I, II et III s'appliquent aux exercices clos à
compter du 1er janvier 1999. »
« J. - Au premier alinéa de l'article L. 80 et au 1° de l'article L. 204 du
livre des procédures fiscales, après les mots : "le précompte prévu à l'article
223
sexies
du code général des impôts,", sont insérés les mots : "la
contribution annuelle représentative du droit de bail, la contribution
additionnelle à la contribution annuelle représentative du droit de bail,".
»
« K. - I. - La contribution annuelle prévue à l'article 234
bis
du code
général des impôts est, sauf convention contraire, à la charge du locataire.
« La contribution annuelle prévue à l'article 234
nonies
du code
général des impôts est à la charge du bailleur. Toutefois, lorsqu'elle est due
au titre de locaux loués à usage commercial situés dans des immeubles
comportant, à concurrence de la moitié au moins de leur superficie totale, des
locaux loués affectés à usage d'habitation ou à l'exercice d'une profession,
elle est, sauf convention contraire, supportée à concurrence de la moitié par
le locataire.
« II. - A l'article L. 442-3 du code de la construction et de l'habitation et
au 3° de l'article 23 de la loi n° 89-462 du 6 juillet 1989 tendant à améliorer
les rapports locatifs et portant modification de la loi n° 86-1290 du 23
décembre 1986, les mots : "du droit de bail" sont remplacés par les mots : "de
la contribution annuelle représentative du droit de bail".
« III. - Pour les contrats en cours, de quelque nature qu'ils soient, les
stipulations relatives au droit de bail et à la taxe additionnelle au droit de
bail s'appliquent dans les mêmes conditions à la contribution annuelle
représentative du droit de bail et à la contribution additionnelle prévues aux
articles 234
bis
et 234
nonies
du code général des impôts.
« IV. - Les dispositions du premier alinéa du I et celles des II et III sont
applicables pour les loyers qui se rapportent à une période de location ou de
sous-location postérieure au 30 septembre 1998. »
« L. - Un décret fixe les modalités d'application du présent article. »
Sur cet article, la parole est à M. Angels.
M. Bernard Angels.
L'article 11, dans son principe, répond à des objectifs de simplification très
honorables, auxquels nous souscrivons bien naturellement.
Cette réforme permettra de supprimer plus de 5 millions de formulaires dont
une grande majorité s'adresse aux particuliers. C'est donc une excellente
mesure.
M. Alain Lambert,
président de la commission des finances.
Mais...
M. Bernard Angels.
Néanmoins, il est évident que le nouveau dispositif doit s'intégrer en
parfaite cohérence dans le droit en vigueur,...
M. Alain Lambert,
président de la commission des finances.
Ce qui n'est pas le cas !
M. Bernard Angels.
... surtout quand celui-ci a été modifié voilà peu de temps.
Il nous a semblé que l'article 11 dans son paragraphe I, venait bousculer,
sans justifications - en tout cas nous ne les avons pas vues - des dispositions
qui ont été votées à l'occasion de l'examen du dernier projet de loi portant
diverses dispositions d'ordre économique et financier.
En effet, dans ce texte, une harmonisation des dates de dépôt des principales
déclarations professionnelles est intervenue. Depuis lors, la déclaration des
résultats peut être déposée au plus tard le 30 avril.
Or, dans l'article qui nous est présenté aujourd'hui, et plus précisément dans
le paragraphe I, il est précisé que les déclarations de résultat devront
nécessairement être déposées dans les trois mois suivant la clôture de
l'exercice.
Sur le fond, je n'ai pas d'objection à voir modifié ce délai, mais je ne
comprends pas pourquoi, au détour de cette disposition sur le droit de bail, il
faudrait le faire.
Je crois savoir que cela pose problème pour des petites sociétés de personnes
à objet agricole de type GAEC, groupements agricoles d'exploitation en commun,
ou EARL, exploitations agricoles à responsabilité limitée, qui pourraient, en
plus, avoir une clôture de leur exercice ne coïncidant pas avec la fin de
l'année civile. Pour l'ensemble de ces petites sociétés dont toutes ne sont pas
forcément bailleurs, la date de dépôt serait avancée, au mieux d'un mois, au
pire de plusieurs mois, ce qui pose, pour elles comme pour les organismes qui
établissent les résultats comptables et les déclarations fiscales, à tout le
moins des problèmes d'organisation, surtout avec une entrée en application du
nouveau dispositif à partir des exercices clos au 31 janvier 1999.
C'est pourquoi il nous semble nécessaire de supprimer le paragraphe I, qui,
selon nous, ne modifie pas l'architecture de l'article, et ainsi de rester sur
la base du dispositif actuel, qui fixe le délai au 30 avril pour la déclaration
de résultat.
M. le président.
Sur l'article 11, je suis saisi de huit amendements qui peuvent faire l'objet
d'une discussion commune.
Les deux premiers sont identiques.
L'amendement n° 18 est présenté par M. Marini, au nom de la commission.
L'amendement n° 8 est proposé par MM. Ballayer, Machet, Badré et les membres
du groupe de l'Union centriste.
Tous deux tendent à supprimer cet article.
Les quatre amendements suivants sont présentés par M. Bourdin et les membres
du groupe des Républicains et Indépendants.
L'amendement n° 45 est ainsi rédigé :
« I. - Compléter
in fine
le paragraphe III du texte proposé par le A de
l'article 11 pour l'article 234
ter
du code général des impôts par un
alinéa ainsi rédigé :
« Pour l'année 1998, il sera défalqué du produit du droit de bail le montant
déjà acquitté au titre de la période du 1er octobre 1997 au 30 septembre 1998.
»
« II. - Afin de compenser les pertes de ressources résultant pour l'Etat des
dispositions ci-dessus, insérer après le A de cet article, un paragraphe
additionnel ainsi rédigé :
« ... - La perte de ressources résultant pour l'Etat du dispositif transitoire
institué
in fine
par le III de l'article 234
ter
du code général
des impôts est compensée, à due concurrence, par une majoration du tarif du
droit visé aux articles 575 et 575 A du même code. »
L'amendement n° 46 est ainsi conçu :
« I. - Compléter
in fine
le paragraphe III du texte présenté par le A
de l'article 11 pour l'article 234
quater
à insérer dans le code général
des impôts par un alinéa ainsi rédigé :
« Pour l'année 1998, il sera défalqué du produit du droit de bail et de la
taxe additionnelle le montant déjà acquitté au titre de la période du 1er
octobre 1997 au 30 septembre 1998. »
« II. - Afin de compenser les pertes de ressources résultant pour l'Etat des
dispositions ci-dessus, insérer après le A de cet article un paragraphe
additionnel ainsi rédigé :
« ... - La perte de ressources résultant pour l'Etat du dispositif transitoire
institué
in fine
par le III de l'article 234
quater
du code
général des impôts est compensée, à due concurrence, par une majoration du
tarif du droit visé aux articles 575 et 575 A du même code. »
L'amendement n° 47 vise :
I. - A compléter le paragraphe V du texte présenté par le A de l'article 11
pour l'article 234
nonies
à insérer dans le code général des impôts par
un second alinéa ainsi rédigé :
« Pour l'année 1998, il sera défalqué du produit de la taxe additionnelle le
montant déjà acquitté au titre de la période du 1er octobre 1997 au 30
septembre 1998. »
II. - Afin de compenser les pertes de ressources résultant pour l'Etat des
dispositions ci-dessu, à insérer après le A de cet article un paragraphe
additionnel ainsi rédigé :
« ... - La perte de ressources résultant pour l'Etat du dispositif transitoire
institué
in fine
par le V de l'article 234
nonies
du code général
des impôts est compensée, à due concurrence, par une majoration du tarif du
droit visé aux articles 575 et 575 A du même code. »
L'amendement n° 48 tend à supprimer le texte proposé par le A de l'article 11
pour l'article 234
decies
à insérer dans le code général des impôts.
Enfin, les deux derniers amendements sont identiques.
L'amendement n° 1 est présenté par M. Angels, Mme Bergé-Lavigne, MM. Charasse,
Demerliat, Haut, Lise, Massion, Miquel, Moreigne et Sergent, les membres du
groupe socialiste et apparentés.
L'amendement n° 27 est déposé par MM. Adnot et Lachenaud.
Tous deux tendent à supprimer le
i
(après le h) de l'article 11.
La parole est à M. le rapporteur général, pour défendre l'amendement n° 18.
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
L'article 11 vise à remplacer le droit de bail et sa
taxe additionnelle par deux contributions représentatives de ce droit et de
cette taxe, recouvrées, selon les cas, comme en matière d'impôt sur le revenu
ou comme en matière d'impôt sur les sociétés.
La commission des finances approuve bien sûr tous les efforts de
simplification, mais elle n'est absolument pas convaincue par les modalités
fixées par le présent article. Il est difficile de mettre en place le nouveau
régime de déclaration en raison des problèmes de transition que pose le passage
d'un système à l'autre.
En substituant au droit de bail perçu au 1er octobre une contribution
acquittée en même temps que l'impôt sur le revenu au titre des loyers perçus en
1998, le nouveau dispositif aboutit à une double imposition des revenus perçus
sur les neuf premiers mois de 1998.
Le paiement et la déclaration de la nouvelle contribution s'effectueront en
même temps que l'impôt sur le revenu pour les revenus des locations ou
sous-locations qui entrent dans la catégorie des revenus fonciers, des
bénéfices agricoles, des bénéfices industriels et commerciaux et des bénéfices
non commerciaux.
Le présent article prévoit que la nouvelle contribution et la contribution
additionnelle s'appliqueraient aux revenus perçus à compter du 1er janvier
1998. Il en résulterait donc une superposition des bases d'imposition pour la
période allant du 1er janvier 1998 au 30 septembre 1998, pour laquelle le droit
de bail et la taxe additionnelle ont déjà été acquittés dans l'ancien
système.
C'est pourquoi, monsieur le secrétaire d'Etat, votre dispositif prévoit un
dégrèvement lorsque le bailleur cesserait - et dans ce cas-là seulement - de
louer l'immeuble dont les revenus ont été soumis au droit de bail.
Nous nous élevons contre ce dispositif de remboursement, qui peut n'intervenir
que plusieurs années après le paiement du droit de bail, éventuellement très
longtemps après, dans la mesure où le bailleur doit cesser de louer pendant
neuf mois consécutifs pour obtenir un remboursement. De surcroît, le bailleur
sera contraint de faire une démarche spécifique auprès des services fiscaux et
de justifier le paiement de droits qu'il aura acquittés plusieurs années
auparavant. Tout cela ne semble pas raisonnable.
Juridiquement, le contribuable ne devrait acquitter des droits qu'au titre des
trois mois de 1998, d'octobre à décembre, pour lesquels il n'a pas encore payé
de droit de bail ni de taxe additionnelle.
Mais, et c'est là où le bât blesse, vous envisagez, monsieur le secrétaire
d'Etat, de faire une réforme de simplification administrative sans en avoir les
moyens.
En effet, le droit de bail représente, en année pleine, 6,5 milliards de
francs, et la taxe additionnelle près de 3,5 milliards de francs, soit, au
total, près de 10 milliards de francs. Si l'on passe sans transition d'un
système à l'autre, il manquera dans les caisses de l'Etat de l'ordre de 7
milliards de francs. Quelle que soit la manière dont vous appréhendez le
problème, le passage d'un système à l'autre - la première année seulement, il
est vrai - c'est un coût en trésorerie et en même temps un décalage budgétaire.
C'est donc une perte de ressources pour l'Etat, qui, certes, ne se constate
qu'une fois, mais qui, lorsqu'elle est constatée, s'élève à 7 milliards de
francs.
La commission estime donc qu'il conviendrait de rechercher une solution pour
permettre aux bailleurs de récupérer leurs contributions. Elle est bien
consciente de l'ampleur du problème budgétaire ainsi soulevé. Mais faut-il,
pour le plaisir d'une simplification administrative, sans doute appelée de
leurs voeux par les propriétaires, conduire ceux-ci à payer deux fois la même
taxe neuf mois sur douze ? Nous ne pouvons pas vous suivre sur ce point.
Il ne s'agit pas d'une hostilité quant au principe même d'une réforme. Mais il
nous semble préférable que celle-ci soit confiée à une commission de réflexion
pour trouver la bonne solution. A la vérité, on vit très bien avec un système
sans doute un peu compliqué. En tout cas, les personnes qui paient le droit de
bail et la taxe additionnelle ne les paient pas deux fois.
Telles sont les raisons pour lesquelles nous demandons au Sénat de supprimer
l'article 11.
M. le président.
La parole est à M. Ballayer, pour défendre l'amendement n° 8.
M. René Ballayer.
Cette modification de la date de dépôt des déclarations, introduite de manière
indirecte, ne semble pas justifiée dans la mesure où l'impôt sur le revenu
n'est établi et recouvré qu'après le dépôt d'une déclaration annuelle des
revenus. Or, dans le cadre d'une société soumise à l'impôt sur le revenu, le
bénéfice est imposable au nom des associés en proportion de leurs droits.
Ces associés sont bien souvent titulaires d'autres revenus, par exemple des
revenus fonciers, et font partie d'un foyer fiscal bénéficiant également
d'autres sources de revenu, comme les bénéfices industriels et commerciaux, les
traitements et salaires. La déclaration de la société et la déclaration de
l'ensemble des revenus des associés ne seraient donc plus concomitantes.
De plus, les dispositions contenues dans la loi de finances sont adoptées en
fin d'année. Les déclarations déposées en cours d'année devraient être
modifiées en fonction des nouvelles dispositions apportées par lebudget.
Cette modification proposée par l'article 11 est d'autant plus surprenante que
l'article 3 de la récente loi du 2 juillet 1998 portant diverses dispositions
d'ordre économique et financier a harmonisé, en retenant le 30 avril, la date
de dépôt des déclarations des revenus professionnels des entreprises soumises à
l'impôt sur le revenu.
Par ailleurs, les sociétés agricoles, comme les exploitants individuels, ne
peuvent modifier la date de clôture de leur exercice fiscal - article 73,
alinéa I, du code général des impôts.
La modification proposée risque d'entraîner, pour un grand nombre
d'exploitants agricoles, des problèmes dans l'élaboration des déclarations
fiscales. Il en sera notamment ainsi pour les sociétés agricoles et viticoles
ayant retenu comme date de clôture le 30 juin ou le 31 juillet. En effet, les
trois mois qui suivent ces dates sont des périodes d'indisponibilité pour les
exploitants - moisson, vendange - ainsi que pour les centres de gestion et de
comptabilité.
Pour l'ensemble de ces raisons, il vous est proposé, mes chers collègues, de
supprimer l'article 11 du présent projet de loi.
M. le président.
La parole est à M. Clouet, pour défendre les amendements n°s 45, 46, 47 et
48.
M. Jean Clouet.
Dans un souci de cohérence avec la position de la commission des finances,
nous retirons ces amendements, monsieur le président.
M. le président.
Les amendements n°s 45, 46, 47 et 48 sont retirés.
La parole est à M. Angels, pour défendre l'amendement n° 1.
M. Bernard Angels.
J'ai déjà défendu cet amendement lors de mon intervention générale.
Contrairement à la commission qui demande la suppression de l'ensemble de
l'article 11, nous souhaitons simplement supprimer le paragraphe I.
M. le président.
L'amendement n° 27 est-il soutenu ?...
Quel est l'avis de la commission sur l'amendement n° 1 ?
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Cet amendement vise à supprimer le paragraphe I. Si
cette démarche me paraît justifiée, je ne crois pas que l'on puisse en rester
là. En effet, l'article 11 soulève bien d'autres difficultés, en particulier
celle qui consiste à concilier la simplification administrative et le coût
qu'elle représente nécessairement si l'on veut éviter une double taxation. A
cet égard, l'amendement n° 1 n'apporte pas de précision particulière. C'est
pourquoi la commission demande au Sénat de rejeter cet amendement.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur les amendements identiques n°s 18 et 8,
ainsi que sur l'amendement n° 1 ?
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Ces amendements sont d'esprit tout à fait différent.
L'amendement présenté par M. Angels est un amendement constructif, qui met en
évidence une faiblesse ponctuelle du dispositif proposé par le Gouvernement.
Monsieur Angels, je vous donne acte bien volontiers de la réflexion positive
que le groupe socialiste et vous-même avez menée pour déposer cet amendement,
qui vise à supprimer le paragraphe I de ce fameux article 11. J'émets donc un
avis favorable sur votre amendement.
En revanche, je ne peux qu'être en désaccord sur les amendements de
suppression de l'ensemble de l'article, et je m'en explique.
Nous avons tous la même intention, à savoir simplifier les obligations
déclaratives des contribuables. En effet, tous les orateurs qui sont intervenus
sur ce point vont dans ce sens. En l'occurrence, il s'agit de supprimer plus de
cinq millions de déclarations concernant le droit de bail. Cet effort de
simplification n'est pas minime ; il porte et sur la contribution
représentative du droit de bail et sur la contribution additionnelle.
Comme pour toute réforme d'importance, on observe des difficultés de
transition, sur lesquelles M. le rapporteur général a mis l'accent. En effet,
les loyers qui auront été perçus entre le 1er janvier 1998 et le 30 septembre
1998 supporteront le droit de bail acquitté en 1998 et serviront de référence
pour le calcul de la nouvelle contribution qui sera versée en 1999, parce que
l'administration se servira des seules données dont elle disposera à cette
date.
Le point important, monsieur Marini, c'est que les bailleurs ne supporteront
pas de charges fiscales supplémentaires. En 1998, ils auront payé sur 1998 ; en
1999, ils ne paieront qu'une fois, et ce à partir d'une contribution qui porte
sur douze mois de loyer. On entrera donc dans un régime de croisière où, chaque
année, les bailleurs qui continuent à louer paieront une contribution sur une
année complète.
« Mais il peut arriver qu'un bailleur en vienne à interrompre la location »,
me direz-vous. A ce moment-là, si on ne fait rien, effectivement, il paiera une
année de plus. C'est pourquoi le Gouvernement, dans son esprit de rigueur...
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Dans sa magnanimité !
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Non, monsieur Marini, je respecte les droits des
contribuables ! C'est pourquoi, disais-je, le Gouvernement, dans son esprit de
rigueur et d'objectivité, prévoit qu'un bailleur interrompant la location aura
droit à une sorte de crédit qui correspondra au droit de bail qu'il aura payé
pour la période du 1er janvier au 30 septembre 1998.
J'ajoute que le dispositif proposé par le Gouvernement crée un avantage de
trésorerie pour les nouveaux bailleurs. Certes, ce n'est pas pour cette raison
que nous le mettons en place ; le fait que la contribution de 1999 soit payée
au mois de septembre 2000 et non pas à la fin de 1999, alors que, de toute
façon, le locataire aura payé les sommes correspondantes, procure un avantage
de trésorerie ; mais je n'y insiste pas davantage.
Ce que je veux simplement dire, c'est que, pour un bailleur qui loue en
continu, rien ne changera dans les paiements qu'il effectuera chaque année.
En revanche, s'il lui arrive d'interrompre la location, conformément au
raisonnement que vous avez développé, monsieur le rapporteur général, l'Etat
devra lui rembourser la fraction correspondant à la période du 1er janvier au
30 septembre 1998.
Certes, ce système de transition n'est pas extrêmement simple ; mais quitter
un impôt compliqué ne peut pas toujours se faire simplement.
Ce qui restera, à mes yeux, de cet article 11, c'est que 5 millions de
formulaires ne seront plus à remplir. Je pense que les bailleurs ayant fait le
point exact sur leurs droits juridiques verront que, compte tenu du droit à
remboursement, en cas de fin de location, du droit de bail et de la taxe
additionnelle valable du 1er janvier au 30 septembre 1998, ils ne sont
absolument pas lésés par la réforme proposée.
Le Gouvernement émet donc un avis défavorable sur les amendements n°s 18 et 8
et un avis favorable sur l'amendement n° 1.
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur général.
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Monsieur le secrétaire d'Etat, j'avoue, dans cette
matière subtile, techniquement complexe, ne pas avoir bien saisi tout le sel de
votre réponse !
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Pourtant elle n'en manquait pas !
(Sourires.)
M. Alain Lambert,
président de la commission des finances.
Vous pouvez faire mieux !
(Nouveaux sourires.)
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Vous me répondez que le nouveau système s'applique à
partir de 1999 et que les gens ne paient qu'une fois. Mais j'évoquais la
période du 1er juillet 1998 au 30 septembre 1998, pour laquelle le bailleur a à
sa charge, me semble-t-il, deux fois la même taxe sur la même assiette
fiscale.
Je ne crois pas que vous m'ayez répondu que cette interprétation était fausse.
Si vous étiez en mesure de nous démontrer que notre crainte est infondée,
peut-être réviserions-nous alors notre analyse. Mais rien dans vos propos ne va
à l'encontre des remarques formulées sur cette période, où il y a bien
recouvrement entre deux prélèvements frappant la même assiette fiscale.
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Monsieur le rapporteur général, je me suis borné à un
raisonnement qui, je crois, est de bon sens dans la mesure où il vise un
bailleur louant en continu : ce dernier payera une fois en 1998, une fois en
1999, une fois en 2000, une fois en 2001. Il ne payera pas deux fois la même
somme la même année.
C'est si le bailleur cesse de louer son bien, et dans ce cas seulement, que
votre remarque judicieuse intervient : le dispositif proposé par le
Gouvernement s'applique alors, et l'Etat s'engage à rembourser au bailleur le
droit de bail pour la période du 1er janvier au 30 septembre 1998.
Je pense donc que mon propos est relativement clair : il concerne directement
la situation financière des bailleurs, qui seule effectivement importe.
M. Alain Lambert,
président de la commission des finances.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le président de la commission des finances.
M. Alain Lambert,
président de la commission des finances.
Je voulais entendre toutes les
interventions pour mieux comprendre, mais je n'ai toujours pas compris !
(Sourires.)
M. le rapporteur général a tout fait pour m'expliquer. Il
vous a posé des questions supplémentaires, monsieur le secrétaire d'Etat, et
les réponses que vous avez apportées n'ont pas été, pour un esprit trop simple
comme le mien, suffisamment éclairantes !
M. Michel Charasse.
Ne vous faites pas de mal !
(Sourires.)
M. Alain Lambert,
président de la commission des finances.
S'agissant de la simplification,
nous sommes tous d'accord ; mais la simplification à 7 milliards de francs,
c'est cher !
De surcroît, mes chers collègues, il est compliqué de simplifier, puisque
quatre pages entières du projet de loi sont nécessaires pour ce faire, ce qui
rend l'exercice législatif un peu délicat !
Monsieur le secrétaire d'Etat, nos compatriotes ne sont pas de fins juristes
comme vous et comme M. le rapporteur général,...
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Et comme le président de la commission des finances
!
M. Alain Lambert,
président de la commission des finances.
... et ils veulent donc savoir
ce qu'ils auront à payer !
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Exactement !
M. Alain Lambert,
président de la commission des finances.
Ils ont eu à payer un droit de
bail au 1er octobre 1998 pour la période du 1er octobre 1997 au 30 septembre
1998. Ils vont déclarer leurs revenus en février 1999 et, si j'ai bien compris
- mais peut-être allez-vous pouvoir nous éclairer - ils vont devoir acquitter
une nouvelle taxe sur les loyers encaissés au cours de l'année 1998.
Si vous nous dites qu'il n'en est rien et que celui qui déposera sa
déclaration d'impôt sur le revenu pourra défalquer le droit de bail qu'il aura
acquitté au 1er octobre 1998, les préoccupations de M. le rapporteur général
vont tout d'un coup s'alléger, et nous allons pouvoir trouver des solutions.
Si, en revanche, vous nous dites que le redevable devra, dans sa déclaration
d'impôt sur le revenu, porter les revenus fonciers qu'il a naturellement
encaissés en 1998 et acquitter à nouveau la taxe, il aura, comme M. le
rapporteur général nous l'a dit voilà un instant, acquitté deux fois la taxe
pour la période du 1er janvier au 30 septembre 1998.
Monsieur le secrétaire d'Etat, vous pouvez nous expliquer les choses comme
vous le voulez, et vous avez beaucoup de talent ; nous admirons le talent mais
nous ne sommes pas convaincus : en effet, un impôt est perçu deux fois pour la
même période, ce que, bien sûr, les redevables ne peuvent pas apprécier !
Vous introduisez la notion de dégrèvement. L'intention est bonne. Dans
d'autres domaines, nous aimerions bien que le Gouvernement retienne les
dégrèvements que nous proposons !
(Sourires.)
Là, le dégrèvement proposé est conditionnel : il faut que la
cessation de la location dure neuf mois consécutifs. Par conséquent, le
propriétaire dont la location n'aura pas été interrompue pendant neuf mois
consécutifs perdra le bénéfice du dégrèvement : pas de chance pour lui ! Mais
c'est ce que votre texte, dans toute sa rigueur, prévoit.
Par ailleurs, le bailleur, qui a une créance contre l'Etat, devra effectuer
une démarche spécifique auprès des services fiscaux pour demander le
remboursement.
Monsieur le secrétaire d'Etat, vous nous avez dit récemment que les
contribuables devraient apprendre à payer leur impôt à la date prévue ; « en
cas de dépassement de délai, il est tout à fait indispensable qu'ils acquittent
l'intérêt de retard dans des conditions qui ne doivent pas nous attendrir et
qui doivent être assorties de la force et en tout cas de la contrainte
suffisante », avez-vous même ajouté.
J'aimerais donc bien que vous nous indiquiez quel intérêt de retard vous allez
servir aux contribuables que vous aurez indûment soumis deux fois à un impôt
!
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Je constate que nous n'avons toujours pas de réponse
!
M. le président.
Je vais mettre aux voix les amendements identiques n°s 18 et 8.
M. Michel Charasse.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Charasse.
M. Michel Charasse.
Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'Etat, mes chers collègues, je
crois que la discussion a permis d'éclairer les choses. Au fond, entre la
position du secrétaire d'Etat et celle du rapporteur général et donc de la
commission, le chemin n'est pas très grand !
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Sept milliards de francs !
M. Michel Charasse.
Ce qui a préoccupé M. le rapporteur général, c'est le risque de double
imposition, risque auquel, comme M. Angels l'a rappelé tout à l'heure, nous
avons été sensibles en commission.
Mais à partir du moment où le Gouvernement nous affirme qu'il n'y a aucun
risque et que toutes les précautions sont prises, il reste le problème qui a
été soulevé par M. Angels et sur lequel M. le secrétaire d'Etat était d'accord,
c'est-à-dire le I.
Il y a un second problème qui vient d'être soulevé, après M. le rapporteur
général, par M. le président de la commission des finances : il s'agit du
dégrèvement qu'il faut demander. A partir du moment où le législateur, sur
proposition du Gouvernement, modifie la loi, le dégrèvement devrait être
automatique. Par conséquent, je suis un peu gêné que la suppression de
l'article 11 soit proposée car, au fond, les motivations de ce texte ne sont
pas choquantes. Ce qui pose problème, ce sont ses modalités.
Si M. le rapporteur général voulait bien s'en tenir à la suppression du I,
proposée par M. Angels, et à une modification de l'article 234
decies,
pour ne pas obliger les redevables, comme l'a dit à juste raison M. le
président de la commission des finances, à demander le dégrèvement, et
remplacer « peuvent demander » par « obtiennent de plein droit », c'est-à-dire
sans aucune formalité ni déplacement de leur part, nous aurions fait alors, à
mon avis, un grand pas.
Ce qui me gêne dans la démarche proposée par la commission des finances, c'est
que nous risquons de renvoyer à l'Assemblée nationale un projet de loi dont
l'article 11 aura été supprimé. Je ne crois pas que ce serait du bon travail
législatif puisque, agissant ainsi, nous contribuerions mal, ou peu, au bon
fonctionnement du système bicaméral dont M. Alain Lambert rappelait en
commission mixte paritaire, voilà quelques jours, tout le prix que nous y
attachons ici, et la commission des finances en particulier.
C'est pourquoi je lance un appel au rapporteur général : monsieur le
rapporteur général, ne pourriez-vous pas, d'une part, vous rallier à
l'amendement n° 1 de M. Angels, non pour des raisons politiques ni par vanité
d'auteur, mais simplement pour que nous laissions une trace de nos travaux et
de nos réflexions dans le texte qui sera transmis à l'Assemblée nationale et,
d'autre part, demander, par un amendement - le délai limite pour le dépôt des
amendements étant dépassé, vous seul avez le droit d'en présenter un - la
modification de l'article 234
sexies
du code général des impôts, pour
que le dégrèvement ne soit plus soumis à une demande et devienne un droit
automatique ?
Quant à la manière de l'appliquer, l'administration verra. Quand on fait des
réformes, il faut bien, naturellement, en supporter soi-même les
conséquences.
Telle est la raison pour laquelle, avec regret, le groupe socialiste ne pourra
pas voter les amendements n°s 18 et 8.
Cela étant, nous pourrions certainement trouver une solution d'entente si M.
le rapporteur général, avec M. le président de la commission des finances bien
sûr, acceptait de faire un pas dans les directions que je viens d'indiquer,
c'est-à-dire sur les deux points.
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur général.
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Mon cher collègue, la question du i se pose
effectivement, mais je crois que nous avons montré qu'elle n'était pas centrale
dans le dispositif.
Vous proposez une amélioration, qui sera favorable aux sociétés de personnes
mais qui ne règle, pas pour autant, la question de la double imposition et le
problème non seulement de la démarche à effectuer en cas d'interruption de
location, mais aussi et surtout du délai de cette interruption de location.
Pour ma part, j'aurais tendance, si l'on recherche des solutions ensemble par
le dialogue, à demander au secrétaire d'Etat s'il serait prêt, de son côté, à
faire une avancée sur deux points : d'une part, l'automaticité du remboursement
et, d'autre part, la réduction du délai de neuf mois à une durée plus
acceptable - deux ou trois mois, par exemple.
Si l'on pouvait avancer dans ce sens-là, peut-être pourrions-nous reprendre
notre réflexion.
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
C'est bien volontiers que je participe à ce débat, dès
lors que notre objectif commun est de favoriser la simplification de
l'impôt.
La question du paiement des droits sur la période du 1er janvier au 30
septembre est délicate. Avec une simplicité feinte, M. Lambert a évoqué un
contribuable type. Mais ce contribuable aura payé en 1998 une contribution sur
douze mois de loyer, comme il le fera en 1999 ! Il ne paiera pas deux
contributions sur douze mois de loyer la même année.
Cela étant, ce qu'a dit M. Charasse est indiscutablement plein de bon sens et
s'inscrit dans notre volonté d'améliorer le texte à la marge.
On peut trouver des modalités plus ou moins satisfaisantes et plus ou moins
automatiques de remboursement du droit de bail perçu sur les neuf premiers mois
de 1998, le Gouvernement est tout à fait ouvert sur ce point.
En revanche, monsieur le rapporteur général, l'interruption de deux ou trois
mois que vous avez évoquée correspond au délai normal de passage d'un locataire
à l'autre !
Si le Gouvernement a voulu fixer le délai à neuf mois, c'est d'abord en raison
de l'effet de symétrie avec les neufs mois de 1998 qui sont en cause, mais ce
n'est pas l'argument essentiel. La raison principale, c'est qu'il est normal de
rembourser le dégrèvement au propriétaire lorsque celui-ci ne veut plus ou ne
peut plus louer son bien. Or il a, dans ce cas, besoin d'une certaine durée
pour être en mesure de prouver qu'il ne cherche pas ou qu'il ne peut pas louer
son bien.
Si le Gouvernement est tout à fait ouvert sur l'amélioration des modalités de
remboursement, il ne saurait en revanche accepter le délai de deux ou trois
mois. Il lui préfère en effet le délai de neuf mois, qui est plus raisonnable,
car il donne au bailleur un certain laps de temps pour prouver qu'il ne veut
véritablement plus ou qu'il ne peut plus louer.
Prêt à aller dans le sens de la démarche initiée par M. Angels et confortée
par M. Charasse, le Gouvernement est donc toujours opposé à l'amendement de
suppression.
M. Alain Lambert,
président de la commission des finances.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le président de la commission des finances.
M. Alain Lambert,
président de la commission des finances.
Mes chers collègues, les
préoccupations qui ont été exprimées par M. Angels et soutenues par M. Charasse
ne visent, sachez-le, que les sociétés de personnes.
MM. Angels et Charasse, en modifiant le i de cet article de quatre pages, ne
résolvent en rien le problème posé par le retraité qui loue simplement un
logement : celui-ci est absent de la préoccupation, au demeurant tout à fait
respectable par ailleurs, de nos deux collègues, qui aimeraient laisser croire
à la Haute Assemblée que tous les problèmes sont réglés par leur magnifique
amendement.
Souffrez, chers amis, que nous ayons aussi des préoccupations pour les
nombreuses personnes physiques que sont les bailleurs d'un appartement ou d'un
pavillon, seul élément de leur patrimoine.
M. le secrétaire d'Etat nous affirme qu'ils ne paieront qu'une fois par an.
Mais sur quels revenus ? Ils paieront quand même bien deux fois sur les revenus
d'une même période !
Je m'étonne, de plus - et je me tourne, disant cela, vers nos collègues du
groupe communiste républicain et citoyen -, que personne ne se soit encore
préoccupé de la condition des locataires ! En effet, mes chers collègues, si
mon raisonnement n'est pas fondé pour la taxe additionnelle, il l'est pour le
droit au bail acquitté par le propriétaire et « répété », comme on dit, sur le
locataire ! La personne qui aura été locataire en 1998 remboursera le droit au
bail acquitté par le propriétaire au titre de 1998. Or, si elle est toujours
locataire en 1999, pensez-vous qu'elle appréciera de payer deux fois sur la
même période ? Et, si elle n'est plus locataire en 1999, qui va rembourser le
propriétaire sur la même période ?
En l'occurrence, le problème d'application est réel et la Haute Assemblée ne
peut pas estimer qu'elle aura réglé la question en adoptant l'amendement -
utile, certes - de M. Angels, alors qu'en réalité le droit au bail et la taxe
additionnelle seront perçus deux fois sur la même période pour les personnes
physiques, c'est-à-dire du 1er janvier au 30 septembre 1998.
M. Bernard Angels.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Angels.
M. Bernard Angels.
L'analyse de M. Lambert me paraît un peu courte.
Aussi bien Michel Charasse que moi-même prenons en compte, lorsque nous
légiférons, l'intérêt de tout le monde, et pas seulement, comme a semblé le
dire M. Lambert, celui des sociétés de personnes.
En fait, nous n'avons pas la même lecture de cet article : nous y avons
relevé, en effet - et c'est l'objet de notre amendement - un problème pour les
sociétés de personnes, le cas des particuliers étant effectivement réglé, M. le
secrétaire d'Etat l'a répété plusieurs fois, par le texte même de l'article 11.
Voilà sans doute ce qui nous différencie !
M. Michel Charasse.
Je demande la parole.
M. le président.
Je ne peux pas vous redonner la parole, monsieur Charasse, vous avez déjà
expliqué votre vote !
M. Michel Charasse.
Alors, je demande la parole pour un rappel au règlement !
(Sourires.)
M. le président.
Sur quel article ?
M. Michel Charasse.
Sur l'organisation de nos travaux !
M. le président.
Vous avez la parole, monsieur Charasse.
M. Michel Charasse.
Monsieur le président, la séance sera suspendue dans quelques minutes, puisque
vous l'avez souhaité. Or, à ce point de la discussion, j'ai le sentiment que
l'accord entre la commission et le Gouvernement n'est pas loin.
Comme la commission des finances doit se réunir tout à l'heure, son rapporteur
général, son président et le secrétaire d'Etat ne pourraient-ils pas rapprocher
leurs points de vue avant ladite réunion ? Le vote de l'article serait alors
renvoyé après le dîner, de façon que nous laissions quand même la trace des
travaux du Sénat dans un article dont nous avons la conviction, les uns et les
autres, que, sur les principes, il n'est pas mauvais, mais qu'il a été élaboré
de façon « cafouilleuse » au cours de la délibération de l'Assemblée
nationale.
Par conséquent, je propose que le vote sur l'amendement n° 18 soit renvoyé
après le dîner et que l'on essaie, le temps de la suspension, de trouver un
accord avec le Gouvernement.
M. le président.
Monsieur le rapporteur général, êtes-vous sensible à cette idée ?
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Cette idée, comme toutes celles qui sont suggérées
par M. Charasse, est intéressante. Toutefois, je n'ai pas le sentiment que nous
soyons si proches...
M. Alain Lambert,
président de la commission des finances.
Moi non plus !
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
... entre le banc de la commission et celui du
Gouvernement.
La marque que nous allons imprimer sera une blessure temporaire, puisqu'il
s'agit d'une suppression si la majorité du Sénat en décide ainsi.
Cela dit, les arguments échangés vont sans doute permettre à nos collègues
députés de mieux apprécier la réalité de ce problème, et je suppose qu'ils
seront susceptibles de tenir compte d'au moins un certain nombre des arguments
qui auront été échangés ici.
Sur le plan technique, je ne vois en tout cas pas, après avoir examiné cette
question sous différents aspects, comment nous ferions, dans le peu de temps
qui nous est imparti, pour trouver, s'agissant d'un dispositif complexe de
quatre pages, une modification qui ferait vraiment consensus.
Il est vrai que, la semaine dernière, nous avons pu nous livrer à cet exercice
au sujet de la TVA concernant les terrains à bâtir ou sur les arrêtés Miot
concernant le régime des successions en Corse. Par ma part, je suis en effet
ouvert chaque fois que l'on peut faire en sorte que notre débat se déroule dans
les meilleures conditions, et je le suis encore davantage si l'on peut parvenir
à un consensus. Toutefois, franchement, dans le cas présent, je n'ai pas le
sentiment, pour avoir observé les réactions de M. le secrétaire d'Etat pendant
que vous parliez tout à l'heure
(M. le secrétaire d'Etat proteste),
que
nous soyons si proches de trouver une solution transactionnelle et
consensuelle.
Il me semble que, pour la clarté des positions, il est préférable d'en rester,
à ce stade du débat, à celle qui est suggérée par la commission à travers son
amendement de suppression.
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Il y a ceux qui veulent simplifier les formalités
fiscales, supprimer cinq millions de formulaires : ce sont M. Charasse, M.
Angels et le Gouvernement.
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Les gentils !
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Et il y a ceux...
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Les méchants !
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Non ! Je ne me situe pas sur le plan de la morale !
Et il y a ceux qui préfèrent un système compliqué, un
statu quo
complexe à une réforme qui, effectivement, présente quelques
difficultés.
Si la pause du dîner permet à MM. Charasse et Angels de persuader M. le
rapporteur général du bien-fondé de leur position, j'en serai personnellement
enchanté.
M. Alain Lambert,
président de la commission des finances.
Les locataires jugeront !
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Mais je constate qu'un fossé sépare ceux qui veulent
simplifier la vie des contribuables et ceux qui apprécient la complexité du
code des impôts.
M. Alain Lambert,
président de la commission des finances.
Les victimes ne seront pas
celles que l'on pense !
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Vous faites une erreur technique !
M. Alain Lambert,
président de la commission des finances.
Absolument !
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix les amendements identiques n°s 18 et 8, repoussés par le
Gouvernement.
(Les amendements sont adoptés.)
M. le président.
En conséquence, l'article 11 est supprimé et l'amendement n° 1 n'a plus
d'objet.
J'informe le Sénat que la commission des finances, du contrôle budgétaire et
des comptes économiques de la nation m'a fait connaître qu'elle a d'ores et
déjà procédé à la désignation des candidats qu'elle présentera si le
Gouvernement demande la réunion d'une commission mixte paritaire en vue de
proposer un texte sur les dispositions restant en discussion du projet de loi
actuellement en cours d'examen.
Ces candidatures ont été affichées pour permettre le respect du délai
réglementaire.
Mes chers collègues, nous allons maintenant interrompre nos travaux ; nous les
reprendrons à vingt et une heures trente.
La séance est suspendue.
(La séance, suspendue à dix-huit heures cinquante-cinq, est reprise à vingt et
une heures trente-cinq, sous la présidence de M. Jean Faure.)
PRÉSIDENCE DE M. JEAN FAURE
vice-président
M. le président.
La séance est reprise.
Dans la discussion des articles du projet de loi de finances rectificative
pour 1998, nous en sommes parvenus à l'article 11
bis.
Article 11
bis
M. le président.
« Art. 11
bis.
- I. - Il est inséré, après l'article 199
decies
D du code général des impôts, trois articles 199
decies
E, 199
decies
F et 199
decies
G ainsi rédigés :
«
Art. 199
decies
E
. - Tout contribuable qui, entre le 1er
janvier 1999 et le 31 décembre 2002, acquiert un logement neuf ou en l'état
futur d'achèvement faisant partie d'une résidence de tourisme classée dans une
zone de revitalisation rurale et qui le destine à une location dont le produit
est imposé dans la catégorie des revenus fonciers bénéficie d'une réduction
d'impôt sur le revenu.
« Cette réduction d'impôt est calculée sur le prix de revient de ces logements
dans la limite de 250 000 francs pour une personne célibataire, veuve ou
divorcée et de 500 000 francs pour un couple marié. Son taux est de 15 %. Il ne
peut être opéré qu'une seule réduction d'impôt à la fois et elle est répartie
sur quatre années au maximum. Elle est imputée la première année à raison du
quart des limites de 37 500 francs ou 75 000 francs, puis, le cas échéant, pour
le solde les trois années suivantes dans les mêmes conditions.
« Le propriétaire doit s'engager à louer le logement nu pendant au moins neuf
ans à l'exploitant de la résidence de tourisme. Cette location doit prendre
effet dans le mois qui suit la date d'achèvement de l'immeuble ou de son
acquisition, si elle est postérieure. En cas de non-respect de l'engagement ou
de cession du logement, la réduction pratiquée fait l'objet d'une reprise au
titre de l'année de la rupture de l'engagement ou de celle de la cession. Le
paiement d'une partie du loyer par compensation avec le prix des prestations
d'hébergement facturées par l'exploitant au propriétaire, lorsque le logement
est mis à la disposition de ce dernier pour une durée totale n'excédant pas
huit semaines par an, ne fait pas obstacle au bénéfice de la réduction à
condition que le revenu brut foncier déclaré par le bailleur corresponde au
loyer annuel normalement dû par l'exploitant en l'absence de toute occupation
par le propriétaire.
« Les dispositions du 5 du I de l'article 197 sont applicables.
« La réduction n'est pas applicable au titre des logements dont le droit de
propriété est démembré. Toutefois, lorsque le transfert de la propriété du bien
ou le démembrement de ce droit résulte du décès de l'un des époux soumis à
imposition commune, le conjoint survivant attributaire du bien ou titulaire de
son usufruit peut demander la reprise à son profit, dans les mêmes conditions
et selon les mêmes modalités, du bénéfice de la réduction prévue au présent
article pour la période restant à courir à la date du décès.
«
Art. 199
decies
F
. - La réduction d'impôt mentionnée à
l'article 199
decies
E est accordée au titre des dépenses de
reconstructions, d'agrandissement, de grosses réparations ou d'amélioration.
« La réduction est calculée, au taux de 10 %, sur le montant des travaux de
reconstruction, d'agrandissement, de grosses réparations et d'amélioration, à
l'exclusion de ceux qui constituent des charges déductibles des revenus
fonciers en application de l'article 31, réalisés à l'occasion de cette
opération. Les travaux doivent avoir nécessité l'obtention d'un permis de
construire.
« La location doit prendre effet dans le délai prévu par l'article 199
decies
E.
«
Art. 199
decies
G
. - La réduction d'impôt mentionnée à
l'article 199
decies
E est accordée, dans les mêmes conditions, lorsque
le logement est la propriété d'une société non soumise à l'impôt sur les
sociétés, à la condition que le porteur de parts s'engage à conserver la
totalité de ses titres jusqu'à l'expiration du délai de neuf ans mentionné au
troisième alinéa de l'article 199
decies
E. En outre, la réduction n'est
pas applicable aux revenus des titres dont le droit de propriété est démembré.
Toutefois, lorsque le transfert de la propriété des titres ou le démembrement
de ce droit résulte du décès de l'un des époux soumis à imposition commune, le
conjoint survivant attributaire des titres ou titulaire de leur usufruit peut
demander la reprise à son profit, dans les mêmes conditions et selon les mêmes
modalités, du bénéfice de la réduction prévue au présent article pour la
période restant à courir à la date du décès. »
« II. - Un décret détermine les conditions d'application du présent article.
»
Sur cet article, je suis saisi de six amendements qui peuvent faire l'objet
d'une discussion commune.
Par amendement n° 33, Mme Beaudeau, MM. Loridant, Foucaud et les membres du
groupe communiste républicain et citoyen proposent de rédiger comme suit cet
article :
« I. - Il est inséré, après l'article 199
decies
D du code général des
impôts, un article 199
decies
E ainsi rédigé :
«
Art. 199
decies
E.
- Tout contribuable qui acquiert un
logement neuf ou en l'état futur d'achèvement, à compter du 1er janvier 1999,
faisant partie d'une résidence de tourisme classée dans une zone de
revitalisation rurale et les territoires éligibles à la prime à l'aménagement
du territoire et qui le destine à une location dont le produit est imposé dans
la catégorie des revenus fonciers bénéficie d'une réduction d'impôt sur le
revenu.
« Cette réduction d'impôt est calculée sur le prix de revient de ces logements
dans la limite de 300 000 francs pour une personne célibataire, veuve ou
divorcée et de 600 000 francs pour un couple marié. Son taux est de 15 %. Il ne
peut être opéré qu'une seule réduction d'impôt à la fois et elle est répartie
sur quatre années au maximum. Elle est imputée la première année à raison du
quart des limites de 45 000 francs ou 90 000 francs, puis, le cas échéant, pour
le solde les trois années suivantes dans les mêmes conditions.
« Le propriétaire doit s'engager à louer le logement nu pendant au moins neuf
ans à l'exploitant de la résidence de tourisme. Cette location doit prendre
effet dans le mois qui suit la date d'achèvement de l'immeuble ou de son
acquisition, si elle est postérieure. En cas de non-respect de l'engagement ou
de cession du logement, la réduction pratiquée fait l'objet d'une reprise au
titre de l'année de la rupture de l'engagement ou de celle de la cession. Le
paiement d'une partie du loyer par compensation avec le prix des prestations
d'hébergement facturées par l'exploitant au propriétaire, lorsque le logement
est mis à la disposition de ce dernier pour une durée totale n'excédant pas
huit semaines par an, ne fait pas obstacle au bénéfice de la réduction à
condition que le revenu brut foncier déclaré par le bailleur corresponde au
loyer annuel normalement dû par l'exploitant en l'absence de toute occupation
par le propriétaire.
« Les dispositions du 5 du I de l'article 197 sont applicables.
« La réduction n'est pas applicable au titre des logements dont le droit de
propriété est démembré. Toutefois, lorsque le transfert de la propriété du bien
ou le démembrement de ce droit résulte du décès de l'un des époux soumis à
imposition commune, le conjoint survivant attributaire du bien ou titulaire de
son usufruit peut demander la reprise à son profit, dans les mêmes conditions
et selon les mêmes modalités, du bénéfice de la réduction prévue au présent
article pour la période restant à courir à la date du décès. »
« II. - Un décret détermine les conditions d'application du présent
article.
« III. - La perte de recettes est compensée par la majoration, à due
concurrence, des droits mentionnés aux articles 575 et 575 A du code général
des impôts. »
Par amendement n° 30, MM. Oudin et Cazalet proposent :
I. - Dans le premier alinéa du texte présenté par le paragraphe I de l'article
11
bis
pour l'article 199
decies
E à insérer dans le code général
des impôts, après les mots : « dans une zone de revitalisation rurale »,
d'insérer les mots : « ou dans une zone éligible à la prime d'aménagement du
territoire ».
II. - Afin de compenser les pertes de recettes résultant pour l'Etat des
dispositions ci-dessus, d'insérer après le paragraphe I de l'article 11
bis,
un paragraphe additionnel ainsi rédigé :
« ... - La perte de recettes résultant pour l'Etat de l'extension aux zones
éligibles à la prime d'aménagement du territoire de la réduction d'impôt sur le
revenu instituée par l'article 199
decies
E du code général des impôts
est compensée à due concurrence par un relèvement des droits inscrits aux
articles 575 et 575 A du même code et par la création d'une taxe additionnelle
aux droits figurant à l'article 403 du même code. »
Par amendement n° 40, M. Baylet propose, dans le premier alinéa du texte
présenté par le I de l'article 11
bis
pour l'article 199
decies
E
du code général des impôts, après les mots : « dans une zone de revitalisation
rurale », d'insérer les mots : « ou dans une zone éligible à la prime
d'aménagement du territoire ».
Par amendement n° 31, MM. Oudin et Cazalet proposent :
I. - De modifier comme suit le deuxième alinéa du texte présenté par le
paragraphe I de l'article 11
bis
pour l'article 199
decies
E à
insérer dans le code général des impôts :
A. - Dans la première phrase, remplacer la somme : « 250 000 francs » par la
somme : « 350 000 francs » et la somme : « 500 000 francs » par la somme : «
700 000 francs ».
B. - Dans la dernière phrase, remplacer la somme : « 37 500 francs » par la
somme : « 52 500 francs » et la somme : « 75 000 francs » par la somme : « 105
000 francs ».
II. - Afin de compenser les pertes de recettes résultant pour l'Etat des
dispositions ci-dessus, d'insérer, après le paragraphe I de l'article 11
bis,
un paragraphe additionnel ainsi rédigé :
« ... - La perte de recettes résultant pour l'Etat du relèvement des plafonds
prévus pour la réduction de l'impôt sur le revenu instituée par l'article 199
decies
E du code général des impôts est compensée à due concurrence par
un relèvement des droits inscrits aux articles 575 et 575 A du même code et par
la création d'une taxe additionnelle aux droits figurant à l'article 403 du
même code. »
Par amendement n° 41, M. Baylet propose de modifier ainsi le deuxième alinéa
du texte présenté par le I de l'article 11
bis
pour l'article 199
decies
E du code général des impôts :
1. Dans la première phrase, remplacer les mots : « dans la limite de 250 000
francs pour une personne célibataire, veuve ou divorcée et de 500 000 francs
pour un couple marié » par les mots : « dans la limite de 350 000 francs pour
une personne célibataire, veuve ou divorcée et de 700 000 francs pour un couple
marié ».
2. Dans la dernière phrase, remplacer les montants : « 37 500 francs ou 75 000
francs », par les montants : « 52 500 francs ou 105 000 francs ».
Par amendement n° 19, M. Marini, au nom de la commission des finances,
propose de supprimer le texte présenté par le I de l'article 11
bis
pour
l'article 199
decies
F du code général des impôts.
La parole est à Mme Beaudeau, pour présenter l'amendement n° 33.
Mme Marie-Claude Beaudeau.
Cet amendement vise à revenir sur la portée du dispositif qui a été adopté par
l'Assemblée nationale lors de l'examen de ce projet de loi de finances
rectificative pour 1998.
En effet, l'article 11
bis
du projet de loi prévoit la création d'une
nouvelle réduction d'impôt pour les ménages, réduction qui porte sur les
investissements locatifs réalisés par les particuliers dans le cadre de
résidences de loisirs et touristiques.
Il importe de souligner que ce dispositif de réduction d'impôt à l'entrée dans
l'investissement s'accompagne, en vertu des dispositions de l'article 11
ter,
d'un dispositif d'amortissement dégressif permettant, sur la durée
des neuf premières années de location, d'imputer 54 % de la valeur de
l'achat.
Pour ce qui nous concerne, nous ne sommes pas opposés à la mise en place
d'incitations, sous quelque forme que ce soit - encore que nous soyons enclins
à préférer l'aide budgétaire directe à la dépense fiscale ! - ...
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Ah bon ?
Mme Marie-Claude Beaudeau.
... au développement du potentiel touristique de notre pays, notamment des
capacités d'hébergement des stations classées.
Je me permets toutefois de faire observer, à l'instar de M. le rapporteur
général, que cet article 11
bis,
dans sa forme actuelle, vient quelque
peu compliquer la situation créée par l'adoption, en première partie de la loi
de finances, de l'article relatif à l'assujettissement à la taxe sur la valeur
ajoutée des investissements de rénovation des équipements d'accueil existants
et définis sous le vocable « villages résidentiels de tourisme », que l'on
pourrait assez aisément remplacer par trois initiales bien connues d'un certain
nombre de Français.
Il me semble en effet utile que la réduction d'impôt que l'on nous propose de
mettre en place soit en quelque sorte recentrée.
Nous devons, en fait - c'est le sens de cet amendement - limiter l'application
de ce dispositif dans le temps comme dans l'espace.
S'agissant du temps, les conditions de mise en application de la mesure,
singulièrement les obligations de mise en location, répondent aux exigences.
S'agissant de l'espace, il y a lieu d'accorder la priorité, pour les
investissements considérés, aux zones éligibles à la prime à l'aménagement du
territoire, zones dont le potentiel touristique est souvent réel et peut servir
d'élement de dynamisation de l'activité économique.
J'insiste sur le fait que, si c'est là un élément, cela ne remplacera bien
évidemment jamais une approche globale des conditions de développement des
territoires, approche sur laquelle nous aurons l'occasion de revenir plus
amplement lors de la discussion du projet dit projet de loi Voynet.
Mais se pose aussi la question cruciale de la qualité des logements locatifs
touristiques concernés.
Nous estimons donc nécessaire que le dispositif voté en loi de finances
initiale ne soit pas concurrencé par celui dont nous discutons et que cette
disposition soit limitée clairement aux logements neufs participant
d'opérations de création de nouveaux hébergements.
Que chacun fasse, en quelque sorte, sa part de l'effort de développement de
nos infrastructures touristiques et qu'on laisse, en particulier, aux
collectivités locales et aux opérateurs de tourisme social le bénéfice de la
mesure de la loi de finances initiale, notamment pour ce qu'elle implique en
termes de valorisation d'un patrimoine architectural qui pourrait se dégrader
sans requalification.
M. le président.
La parole est à M. Cazalet, pour défendre l'amendement n° 30.
M. Auguste Cazalet.
Le champ d'application du nouveau régime fiscal d'investissement des
résidences de tourisme classées, limité aux seules zones de revitalisation
rurale, est par trop restrictif. Il exclut, en particulier, la quasi-totalité
des zones littorales, alors que la demande touristique est axée prioritairement
vers les vacances balnéaires.
Aussi serait-il indispensable que les zones éligibles à la prime d'aménagement
du territoire bénéficient du nouveau régime.
En effet, tout autant que les régions de revitalisation rurale, les zones
concernées par la prime d'aménagement du territoire répondent à l'objectif
d'aménagement du territoire des régions défavorisées puisqu'en sont exclus la
Côte d'Azur, les grandes stations des Alpes du Nord ainsi que les secteurs
touristiquement développés des côtes de l'Atlantique et de la Manche.
Cette extension du champ d'application constituerait la condition essentielle
pour atteindre l'objectif unanimement reconnu comme nécessaire au développement
touristique français, à savoir la réalisation de 4 000 logements par an de
résidences de tourisme classées.
M. le président.
L'amendement n° 40 est-il soutenu ?...
La parole est à M. Cazalet, pour défendre l'amendement n° 31.
M. Auguste Cazalet.
Le plafond prévu du prix de revient des logements en résidences de tourisme
classées, qui est de 300 000 francs pour un célibataire et de 600 000 francs
pour un couple, présente l'inconvénient d'inciter à l'investissement vers des
logements de surface réduite, à l'image de l'ancien régime Méhaignerie pour
l'habitat principal.
Or, l'évolution de la demande touristique française et étrangère privilégie,
ces dernières années, les logements offrant à la fois un nombre de pièces plus
élevé et une surface plus importante.
Cette évolution, particulièrement marquée dans les régions moins
touristiquement renommées que la Côte d'Azur et les grandes stations des Alpes
du Nord, devrait conduire, dans les autres zones géographiques, au
développement de maisons groupées ou semi-individuelles.
Aussi, pour inciter à l'accroissement de l'offre de ce type de logements, le
plafond du prix de revient devrait être porté au minimum à 350 000 francs pour
un célibataire et à 700 000 francs pour un couple.
M. le président.
L'amendement n° 41 est-il soutenu ?...
La parole est à M. le rapporteur général, pour présenter l'amendement n° 19 et
pour donner l'avis de la commission sur les amendements n°s 33, 30 et 31.
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
L'amendement de la commission porte sur un aspect
particulier du dispositif.
L'article 199
decies
F du code général des impôts accorde une réduction
d'impôt, au taux de 10 %, sur le montant des travaux de reconstruction,
d'agrandissement, de grosses réparations ou d'amélioration réalisés dans les
logements ouvrant droit à la réduction d'impôt prévue à l'article 199
decies
E dudit code.
Or, lors de la discussion du projet de loi de finances pour 1999, nous avons
examiné un article 22
ter,
introduit sur l'initiative de l'Assemblée
nationale, et tendant à mettre en place un régime fiscal de nature à favoriser
la rénovation de l'immobilier touristique en assujettissant à la TVA une
nouvelle catégorie d'établissements appelée « villages résidentiels de tourisme
».
La création de cette nouvelle catégorie d'établissements fait aujourd'hui
l'objet d'une concentration entre le ministère du tourisme et les
professionnels.
Il s'agit de mettre en place un régime fiscal de nature à faciliter la
réhabilitation d'un parc immobilier de tourisme, aujourd'hui vieilli. Nous
savons en effet que certaines situations sont préoccupantes, notamment dans des
stations du littoral ou de montagne.
Le principe de la mesure adoptée en loi de finances est simple. Je le
rappelle. Il s'agit d'assujettir à la TVA des prestations fournies par cette
nouvelle catégorie d'établissements touristiques, constituée par des locaux
meublés d'habitation dont les propriétaires ont conclu avec des exploitants un
contrat de location d'une durée minimale de neuf ans dans le cadre d'une
opération globale de réhabilitation immobilière. Ainsi sera-t-il possible de
récupérer la TVA payée en amont sur les opérations de rénovation.
Par rapport à cela, la nouvelle mesure qui nous est ici proposée, et qui
figurerait à l'article 199
decies
F du code général des impôts, ferait
manifestement double emploi, ferait inutilement concurrence au mécanisme de
récupération de la TVA.
C'est donc par un souci de cohérence, puisque nous venons tout juste de
définir un dispositif voisin et d'objet analogue, que la commission des
finances vous propose, mes chers collègues, de supprimer le nouvel article 199
decies
F.
S'agissant des amendements n°s 33, 30 et 31, je relève qu'ils ont des objets
identiques et qu'ils reflètent des démarches largement analogues.
L'amendement n° 33, présenté par Mme Beaudeau, vise à élargir le champ de la
réduction d'impôt aux investissements réalisés dans des résidences de tourisme
situées dans des territoires éligibles à la prime d'aménagement du territoire
alors que le dispositif gouvernemental n'évoque quant à lui que les zones de
revitalisation rurale.
Par ailleurs, Mme Beaudeau suggère de relever les plafonds de déduction de 250
000 francs à 300 000 francs et de 500 000 francs à 600 000 francs.
Enfin, cet amendement tend non seulement à supprimer le dispositif
complémentaire de l'article 199
decies
F du code général des impôts,
comme l'amendement que j'ai présenté tout à l'heure au nom de la commission des
finances, mais aussi à supprimer l'article 199
decies
G concernant les
travaux d'amélioration et le régime applicable aux sociétés de personnes.
L'amendement n° 30 est identique au précédent en ce qui concerne l'éligibilité
des zones qui bénéficient de la prime d'aménagement du territoire. Il est un
peu plus incitatif en ce qui concerne les seuils, et les plafonds de déduction
de l'impôt sur le revenu sont un peu plus élevés. Enfin, cet amendement
envisage un élargissement plus significatif du dispositif.
Tout en ayant constaté que les intentions des auteurs de ces trois amendements
sont tout à fait analogues, la commission des finances a marqué une préférence
pour les amendements n°s 30 et 31 qui prévoient un dispositif global et elle
souhaiterait que Mme Beaudeau veuille bien retirer l'amendement n° 33.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur les amendements n°s 33, 30, 31 et 19 ?
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Je vais commenter les quatre amendements en commençant
par l'amendement n° 33, qui est le plus complet dans son ambition. Mme Beaudeau
propose en effet que le champ de cette mesure, qui résulte d'une initiative
parlementaire à l'Assemblée nationale, soit certes circonscrit aux zones de
revitalisation rurale, à des zones de notre territoire qui connaissent des
difficultés particulières ainsi, comme l'a d'ailleurs proposé M. Cazalet avec
l'amendement n° 30, qu'aux territoires qui bénéficient de la prime
d'aménagement du territoire.
Or cette prime dont bénéficie le secteur tertiaire couvre l'ensemble du
territoire français, à l'exception de la région parisienne.
Pour que cette mesure soit efficace, il convient de circonscrire son champ
d'application, comme cela a été prévu par l'Assemblée nationale, aux zones de
revitalisation rurale.
Par ailleurs, Mme Beaudeau propose de relever les plafonds de réduction
d'impôt de 250 000 francs à 300 000 francs pour un célibataire et de 500 000
francs à 600 000 francs pour un couple marié.
Il s'agit là d'une proposition quelque peu excessive - et celle qui est prévue
par M. Cazalet avec l'amendement n° 31 l'est encore plus - car c'est un
dispositif qui est centré sur les zones de revitalisation rurale, où les coûts
du foncier sont bien sûr moindres qu'ailleurs. Normalement, dans une telle
zone, avec 250 000 francs ou 500 000 francs d'investissement, on doit atteindre
les normes de confort envisagées. Par conséquent, il ne paraît pas souhaitable
au Gouvernement d'aller au-delà de ces plafonds.
Enfin - et vous êtes la seule à le proposer, madame Beaudeau - vous suggérez
que le dispositif soit permanent, alors que celui qui a été proposé par
l'Assemblée nationale et accepté par le Gouvernement porte seulement sur la
période du 1er janvier 1999 au 31 décembre 2002. Il n'est pas mauvais, en
effet, en matière de mesures incitatives, de dresser un bilan au bout de quatre
ans.
Là encore, l'attitude du Gouvernement me semble inspirée par la prudence.
Il reste la disposition relative aux gros travaux qui est reprise, si j'ai
bien compris, par M. Marini, à moins que ce ne soit l'inverse ; je ne veux pas
entrer dans des questions de préséance.
Il est vrai que la réduction d'impôt et le cumul de la possibilité de
récupérer la TVA peuvent donner un avantage tout à fait significatif et
peut-être, dans certains cas, excessif. Mais, comme il s'agit de zones de
revitalisation rurale, c'est-à-dire de zones particulièrement vulnérables de
notre territoire, il paraît préférable de garder le dispositif tel qu'il figure
dans l'article 11
bis
, d'autant que le Gouvernement a pour principe de
mettre sur le même plan la construction et la réhabilitation, pour une raison
bien simple : en général, la main-d'oeuvre est aussi nécessaire, sinon plus,
pour des travaux de réhabilitation que pour des travaux de construction.
Je demande à Mme Beaudeau, à M. Cazalet et à M. le rapporteur général de bien
vouloir retirer leurs amendements, car j'espère les avoir convaincus que le
dispositif adopté par l'Assemblée nationale et accepté par le Gouvernement est
équilibré. Si tel n'était pas le cas, je demanderai le rejet de ces
amendements.
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur général.
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Les amendements sont intéressants parce qu'ils
montrent les limites du raisonnement auquel on s'est livré à l'Assemblée
nationale.
Le dispositif d'aide pour ce type de réalisations touristiques a été conçu de
manière extrêmement étroite. Il aboutit à une mesure très complexe ciblée d'une
façon très exigeante.
Nous sommes un peu à l'extrême d'une politique d'incitation fiscale. C'est, si
je puis dire, du pointillisme fiscal dans le dirigisme fiscal !
Mais je comprends bien les raisons auxquelles ce dispositif obéit.
Lorsque nos collègues ont constaté les conséquences concrètes de ce nouvel
article, ils ont estimé que les opportunités d'investissement dans les zones de
revitalisation rurale et que les possibilités de déduction fiscale qui seraient
offertes resteraient largement théoriques. D'où la démarche d'élargissement
qui, vous l'avez constaté, est largement comprise sur différentes travées.
Après avoir entendu vos explications, monsieur le secrétaire d'Etat, je
compléterai la présentation que j'ai faite tout à l'heure en disant que, sans
grand enthousiasme pour les mesures proposées par MM. Oudin et Cazalet, la
commission s'en remet à la sagesse du Sénat sur les amendements n°s 30 et 31 et
souhaite le retrait de l'amendement n° 33. Elle maintient par ailleurs son
propre amendement, qui porte sur un élément bien spécifique du dispositif.
M. le président.
L'amendement n° 33 est-il maintenu, madame Beaudeau ?
Mme Marie-Claude Beaudeau.
Monsieur le secrétaire d'Etat, je vous ai bien entendu, même si je persiste à
penser que notre amendement apporte un plus à toutes les questions qui se
posent en matière de revitalisation de certaines zones.
Nous avons bien vu, au cours de la discussion du budget du tourisme, qu'il est
nécessaire que les touristes se rendent dans l'ensemble de notre territoire,
alors que, actuellement, 80 % d'entre eux ne visitent que 20 % de la France.
Beaucoup reste donc à faire dans de nombreuses régions. Toutefois, compte tenu
de votre réponse, compte tenu des engagements qui ont été pris, je retire
l'amendement.
M. le président.
L'amendement n° 33 est retiré.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 30, repoussé par le Gouvernement et pour
lequel la commission s'en remet à la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 31, repoussé par le Gouvernement et pour
lequel la commission s'en remet à la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 19, repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 11
bis
modifié.
(L'article 11
bis
est adopté.)
Article 11
ter
M. le président.
« Art. 11
ter
. - Le
e
du 1° du I de l'article 31 du code général
des impôts est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« Le taux de déduction mentionné à la première phrase du premier alinéa est
fixé à 6 % pour les revenus des neuf premières années de location des logements
ouvrant droit à la réduction d'impôt prévue à l'article 199
decies
E.
»
Par amendement n° 20, M. Marini, au nom de la commission, propose de supprimer
cet article.
La parole est à M. le rapporteur général.
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Il s'agit d'un amendement de suppression de l'article
11
ter.
Celui-ci a été adopté par l'Assemblée nationale à la demande du
Gouvernement, afin de réduire le coût de la mise en oeuvre de la mesure
résultant de l'application de l'article 11
bis
du présent projet de loi
de finances rectificative.
Il s'agit toujours ici de réductions d'impôt en faveur de ceux qui
investissent dans les stations de tourisme classées en zone de revitalisation
rurale.
Il nous apparaît en l'occurrence que l'abaissement de la déduction forfaitaire
n'a pas de réelle justification. En effet, en application du
e
du 1° du
paragraphe I de l'article 31 du code général des impôts, la déduction
forfaitaire est fixée à 14 % des revenus bruts et représente les frais de
gestion, l'assurance et l'amortissement du bien immobilier.
La déduction forfaitaire est toutefois abaissée à 6 % lorsque le bien
immobilier fait l'objet d'un amortissement. Cependant, il n'existe aucun lien
logique entre un régime de réduction d'impôt - celui qui a été adopté et même
étendu voilà un instant grâce à l'adoption de l'amendement de M. Cazalet - et
un abaissement de la déduction forfaitaire, dans la mesure où cette dernière
concerne les frais de gestion, l'assurance et l'amortissement du bien, qui ne
sont pas couverts par le dispositif de réduction d'impôt.
Nous estimons donc que cet article 11
ter
n'a pas sa place dans ce
projet de loi de finances rectificative.
Nous voyons bien sa justification purement budgétaire, monsieur le secrétaire
d'Etat : en réalité, c'est une sorte de gage que vous ajoutez. Bien sûr, vous
avez accepté le dispositif particulièrement étroit qui porte sur les zones de
revitalisation rurale, dès lors qu'il pouvait être équilibré par l'abaissement
de la déduction forfaitaire ! Vous avez fait un geste en faveur de l'Assemblée
nationale, mais ce geste, grâce à cet article 11
ter,
n'est pas un geste
bien dispendieux pour le budget de l'Etat.
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Vous devriez l'apprécier !
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Je trouve que les argumentations de M. le rapporteur
général sont parfois paradoxales !
Pour l'amendement qui a été adopté précédemment, c'est au nom du non-cumul des
avantages fiscaux qu'il a proposé de retirer des avantages pour les grosses
réparations.
Mais la position du Gouvernement est exactement la même ! A partir du moment
où un logement construit dans un but de location sociale bénéficie d'un
amortissement substantiel, il n'est pas nécessaire que ce dernier soit complété
par une déduction de 14 %. Cela relève de la bonne gestion des avantages
fiscaux ! Certes, l'avantage budgétaire n'est pas niable, mais il ne faut pas
pour autant cumuler les deux sur le même investissement !
Voilà pourquoi je considère que l'article 11
ter
est un bon article de
précaution. En conséquence, je demande le rejet de l'amendement n° 20 de
suppression.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 20, repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, l'article 11
ter
est supprimé.
Article additionnel après l'article 11
ter
M. le président.
Par amendement n° 21, M. Marini, au nom de la commission, propose d'insérer,
après l'article 11
ter,
un article additionnel ainsi rédigé :
« I. - Après le 6° du 2 de l'article 793 du code général des impôts, sont
insérés cinq alinéas ainsi rédigés :
« 7° lors de leur première transmission à titre gratuit, les immeubles ou
fractions d'immeubles mentionnés à l'article 1 594 F
ter,
à concurrence
des trois quarts de leur valeur, lorsque l'acquisition par le donateur ou le
défunt est constatée par acte authentique signé à compter du 1er janvier 1999
et qu'elle n'a pas donné lieu au paiement de la taxe sur la valeur ajoutée.
« L'exonération est subordonnée à la condition que les immeubles aient été
donnés en location par le propriétaire dans les conditions prévues au cinquième
alinéa du
e
du 1° du I de l'article 31, pendant une période minimale de
neuf ans.
« La location doit avoir pris effet dans les six mois de l'acquisition de
l'immeuble.
« Lorsqu'au jour de la transmission à titre gratuit, le délai de neuf ans n'a
pas expiré, le bénéfice de l'exonération est subordonné à l'engagement des
donataires, héritiers ou légataires pour eux et leurs ayants cause de maintenir
en location, dans les mêmes conditions, les biens transmis jusqu'à l'expiration
de ce délai.
« Un décret en Conseil d'Etat détermine les modalités d'application des
dispositions du présent 7°, notamment les obligations déclaratives incombant
aux redevables et pièces justificatives à fournir lors de la transmission
mentionnée au premier alinéa.
« II. - A l'article 793
ter
du code général des impôts, les mots : "et
6°" sont remplacés par les mots : ", 6° et 7°".
« III. - A l'article 793
quater
du code général des impôts, après les
mots : "du 6°" sont insérés les mots : "ou du 7°".
« IV. - Les pertes de recettes résultant pour l'Etat de l'exonération
partielle des droits de mutation au profit des immeubles anciens conventionnés
et donnés en location sont compensées, à due concurrence, par un relèvement des
droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »
La parole est à M. le rapporteur général.
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
La commission des finances, vous le savez, a de la
suite dans les idées : il lui arrive de faire cheminer certaines conceptions
et, de temps en temps, elle parvient à les faire déboucher !
(Sourires.)
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
J'en conviens, vous avez une certaine vision des
finances publiques qui consiste à couper dans les crédits !
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Oui, vous avez raison, nous avons une certaine vision
des finances publiques et nous défendons l'amélioration de leur solde, mais ce
n'est pas notre seul combat.
Dans le domaine que nous abordons à présent, c'est-à-dire celui des questions
immobilières et de la fiscalité immobilière, nous avons des convictions que
nous nous efforçons d'exprimer avec cette continuité que j'évoquais à
l'instant.
Le présent article additionnel a pour objet de permettre une exonération
partielle des droits de mutation à titre gratuit, à concurrence des trois
quarts de leur valeur, pour les immeubles donnés en location pendant neuf ans
dans les conditions fixées au
e
du 1° du I de l'article 31 du code
général des impôts, qui sont les conditions posées à l'application de la
déduction forfaitaire majorée en faveur des logements anciens entrant dans le
nouveau dispositif de logements conventionnés.
L'exonération partielle des droits de première mutation à titre gratuit en
faveur des logements locatifs anciens affectés à la résidence principale de
ménages répondant à des conditions de ressources a été adoptée dans le cadre de
la loi de finances rectificative pour 1995, sur l'initiative de M. Alain
Lambert, alors rapporteur général.
Le Sénat a ensuite amélioré le dispositif en adoptant un article additionnel
au projet de loi de finances pour 1996, supprimant la condition de détention de
deux ans pour bénéficier de l'exonération partielle des droits de mutation à
titre gratuit.
Le présent article reprend donc la philosophie de ces deux dispositifs - c'est
pourquoi je parle de continuité et de persévérance - qui visaient à exonérer
les logements locatifs anciens des droits de première mutation à titre gratuit,
en les appliquant aux logements anciens qui devraient entrer dans le nouveau
dispositif proposé à l'article 68 du projet de loi de finances pour 1999.
Notre propos est de transposer le dispositif Lambert de 1995-1996, s'il
m'autorise à l'appeler ainsi, afin de le rendre applicable au dispositif Besson
tel que nous l'avons adopté dans le cadre du projet de loi de finances pour
1999.
Cet article, qui instaure un nouvel avantage fiscal en faveur des logements
anciens donnés en location, pendant six ans, sous conditions de ressources et
de loyer, vise à créer une nouvelle génération de bailleurs.
En prévoyant une déduction forfaitaire majorée - 25 % au lieu de 14 % - il
traduit un début de rééquilibrage du régime fiscal en faveur du logement
ancien, encore trop peu incitatif, par rapport au régime fiscal en faveur du
logement neuf. Nous voulons dans ce domaine aller plus loin.
En effet, lors de la transmission d'un bien immobilier, les droits de mutation
à titre gratuit ont souvent pour effet d'obliger les héritiers ou légataires à
vendre le bien afin de payer ces droits, si bien que l'immeuble sort du parc
locatif.
Le ministre de l'économie et des finances lui-même, lors du récent congrès de
la Fédération nationale des agents immobiliers, la FNAIM, qui s'est tenu début
décembre, a souhaité ouvrir le chantier de la transmission immobilière.
L'article additionnel que nous proposons, en tendant à une exonération
partielle des droits de première transmission pour les logements anciens
nouvellement conventionnés, contribue à accélérer la mise en oeuvre de ce
chantier et à donner un signe positif aux investisseurs, afin qu'ils s'engagent
plus facilement dans la location de logements à caractère intermédiaire.
Un certain nombre de conditions seront bien évidemment posées à l'exonération
des droits de mutation à titre gratuit.
Le champ d'application couvre les logements anciens acquis à compter du 1er
janvier 1999. La notion de logement ancien s'applique à toute habitation sortie
du champ de la TVA, c'est-à-dire à tout logement construit depuis plus de cinq
ans ou déjà vendu une fois, s'il n'a pas été acheté par un marchand de
biens.
L'exonération est subordonnée à la condition que les immeubles aient été
donnés en location par le propriétaire dans les conditions prévues par le code
général des impôts, c'est-à-dire que le bailleur devra respecter les plafonds
de ressources et de loyer correspondants.
La location devra intervenir dans le délai de six mois à compter de la date
d'acquisition du bien immobilier.
L'exonération est conditionnée, en outre, à l'obligation de louer pendant neuf
ans. Cette condition est plus stricte que celle qui ouvre droit à la déduction
forfaitaire majorée sur les revenus fonciers - le délai, dans ce cas, est de
six ans - mais se justifie pleinement par le souci de favoriser la poursuite de
la location du logement.
En effet, l'engagement de louer pendant neuf ans doit être repris par les
héritiers, donataires ou légataires lorsque, au jour de la transmission à titre
gratuit, le délai de neuf ans n'a pas expiré. Cela permettra aux contribuables
de ne pas attendre le délai de neuf ans avant d'effectuer une donation.
L'exonération portera sur les trois quarts de la valeur d'acquisition du bien,
afin de ne pas prêter à contestation sur le montant de cette exonération.
Enfin, l'exonération sera plafonnée à 300 000 francs par part reçue par chacun
des donataires, héritiers ou légataires.
En cas de non-respect des conditions posées à l'exonération partielle des
droits de mutation, les sanctions de droit commun s'appliqueront.
Monsieur le secrétaire d'Etat, mes chers collègues, ce dispositif vient
compléter harmonieusement celui qui a été adopté lors de la première lecture du
projet de loi de finances. Il montre tout l'intérêt que notre commission des
finances continue à porter au secteur du logement ancien.
Nous sommes convaincus qu'il existe dans ce parc un gisement très significatif
pour la remise en état ou la redécouverte de tout un habitat intermédiaire
destiné aux classes moyennes. Cet habitat peut fort bien être loué dans les
conditions de loyers et de ressources définies par le dispositif Besson.
Telles sont les raisons pour lesquelles la commission des finances vous
propose cet article additionnel.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
La référence au dispositif mis en place sous
l'inspiration de l'actuel président de la commission des finances ne peut
qu'inspirer le respect. Toutefois, en la matière, de telles mesures ne sont
généralement pas efficaces, et ne le sont en tout cas que si elles sont bornées
dans le temps.
C'était le cas du dispositif proposé dans le projet de loi de finances
rectificatives pour 1995, puisqu'il valait pour une période limitée de seize ou
dix-sept mois. Or, avec votre amendement n° 21, vous proposez un dispositif
permanent.
M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie a effectivement
indiqué, lors du congrès de la Fédération nationale des agents immobiliers,
qu'un allégement des droits de succession pour le secteur de l'immobilier
pouvait être mis à l'étude dans le respect de nos contraintes budgétaires.
Nous avons déjà fait des efforts importants dans le cadre du projet de loi de
finances pour 1999, que le Sénat a examiné récemment, avec le relèvement très
substantiel de l'abattement pour le conjoint survivant, qui aura pour
principale cible les biens immobiliers, et l'augmentation de la réduction sur
les droits de donation.
Evidemment, ces deux mesures n'ont pas pour effet direct de favoriser la mise
sur le marché de logements locatifs, mais, sur le plan budgétaire, nous
procédons par étape chaque année.
Bien qu'il résulte d'une inspiration intéressante - le dispositif Lambert,
comme vous l'avez qualifié - votre amendement n° 21 ne me semble pas avoir sa
place dans ce collectif budgétaire. Je persiste, en tout état de cause, à
douter de son efficacité. C'est pourquoi j'en demande le retrait, et sinon le
rejet.
M. Alain Lambert,
président de la commission des finances.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le président de la commission des finances.
M. Alain Lambert,
président de la commission des finances.
Le rapporteur général a
excellemment présenté ce dispositif et montré à quel point il était cohérent
avec les dispositifs précédents.
Monsieur le secrétaire d'Etat, il ne me paraît pas indispensable,
contrairement à ce que vous venez d'indiquer, que, pour être efficace, une
mesure de ce type soit limitée dans le temps. Je crois au contraire que les
redevables doivent connaître la loi fiscale, laquelle doit avoir une certaine
stabilité pour qu'ils aient confiance dans l'Etat.
Nous le voyons bien, mes chers collègues, les contribuables n'acceptent de
détenir certaines catégories de biens pendant un certain nombre d'années que si
l'on allège le poids des droits de succession. Je pense à deux catégories en
particulier : les bois et les forêts, ainsi que les biens ruraux donnés à bail
à long terme.
Il existe donc des dispositifs d'exonération partielle de droits de succession
parce que, sur le plan financier, les détenteurs n'ont aucun intérêt à
conserver de tels biens dans leur patrimoine, du seul point de vue financier,
bien sûr. De plus, la détention de ces biens étant également utile pour la
nation, un avantage fiscal partiel est donc alloué sur la valeur du bien lors
de sa première transmission à titre gratuit.
M. le rapporteur général nous propose de combiner le dispositif de 1995 avec
le dispositif adopté sur l'initiative de M. Besson, tel qu'il a été repris dans
le cadre du projet de loi de finances pour 1999. Vous nous aviez indiqué,
monsieur le secrétaire d'Etat, que la fixation de ces nouvelles règles
correspondait à la fois à des logements et à des catégories de population qui
méritaient toute notre attention.
Comme l'a expliqué M. le rapporteur général, nous souhaitons favoriser la
détention de ce parc locatif intermédiaire, qu'on pourrait qualifier de parc
social privé, par des propriétaires privés. Nous ne voulons tout de même pas
que l'Etat soit propriétaire de tous les logements en France ! Mais pour que
les Français conservent ces logements dans leur patrimoine et qu'ils y trouvent
un minimum d'intérêt, il est nécessaire que leur transmission ne soit pas trop
coûteuse.
Par conséquent, la proposition de M. le rapporteur général me semble frappée
au coin du bon sens : elle découle d'une appréhension lucide de la réalité
économique et financière. Je crois même, monsieur le secrétaire d'Etat, qu'elle
aide le Gouvernement à avancer dans la direction qui a été solennellement
indiquée par M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie :
favoriser la transmission à titre gratuit en matière de logement.
En la circonstance, M. le rapporteur général vous aide à accomplir une
politique dont vous avez l'intention, mais pour la concrétisation de laquelle
il vous manquait peut-être un soutien
(Sourires.)
Ce soutien, il vous
l'apporte.
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 21, repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi de finances rectificative, après l'article 11
ter.
Article 12
M. le président.
« Art. 12. - I. - Au 2 de l'article 218 du code des douanes, les mots : "deux
tonneaux" sont remplacés par les mots : "trois tonneaux".
« II. - Au 5 de l'article 224 du même code, la somme : "50 F" est remplacée
par la somme : "500 F".
« III. - Le II de l'article 21 de la loi de finances pour 1971 (n° 70-1199 du
21 décembre 1970) est abrogé.
« IV. - Les dispositions des I à III s'appliquent à compter du 1er janvier
1999. »
- (Adopté.)
Article additionnel après l'article 12
ou après l'article 16
quindecies
M. le président.
Je suis saisi de deux amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion
commune.
Par amendement n° 11, M. Loridant propose d'insérer, après l'article 12, un
article additionnel ainsi rédigé :
« I. - Dans la première phrase du III de l'article 21 de la loi de finances
pour 1998 (n° 97-1269 du 30 décembre 1997), la date : "1er janvier 1999" est
remplacée par la date : "1er janvier 2000".
« II. - La perte de ressources résultant du I est compensée, à due
concurrence, par une majoration du tarif du droit visé aux articles 575 et 575
A du code général des impôts. »
Par amendement n° 51, le Gouvernement propose d'insérer, après l'article 16
quindecies,
un article additionnel ainsi rédigé :
« Dans la première phrase du III de l'article 21 de la loi de finances pour
1998 (n° 97-1269 du 30 décembre 1997), les mots : "1er janvier" sont remplacés
par les mots : "1er juillet". »
La parole est à M. Loridant, pour défendre l'amendement n° 11.
M. Paul Loridant.
Aux termes de l'article 21 de la loi de finances pour 1998, le Parlement
autorisait la transformation, par avenant et sans conséquences fiscales, d'un
contrat d'assurance vie classique en contrat d'assurance vie majoritairement
investi en actions ; ces contrats multi-supports sont communément appelés «
contrats DSK ».
Ces derniers, majoritairement investis en actions françaises, favorisent le
financement à long terme de notre économie et contribuent, en partie, à assurer
une croissance durable à notre pays.
Cette possibilité de transfert avait été ouverte pour la période comprise
entre le 1er janvier 1998 et le 1er janvier 1999. Cette période d'une année
pour la requalification des contrats classiques en contrats multisupports
semblait suffisante pour développer l'information, notamment auprès des
assurés.
Toutefois, la préparation des nouveaux contrats investis en actions a
nécessité un délai relativement long, dû en partie à la parution tardive de
l'instruction fiscale d'application qui en précise les caractéristiques.
Par ailleurs, les établissements bancaires ou financiers chargés du placement
et de la gestion de ces contrats font face à deux échéances de taille qui
monopolisent leurs ressources, notamment humaines ; je veux parler du passage à
l'euro et du fameux
bug
informatique de l'an 2000.
Cet amendement a donc pour objet de prolonger d'une année le délai ouvert pour
la transformation des contrats, afin de permettre à ces établissements de
réaliser avec succès le placement des nouveaux contrats.
Une telle prolongation permettrait en outre aux assurés de bénéficier d'un
délai suffisant pour prendre connaissance des modalités d'une telle
transformation de contrat et d'en apprécier les avantages.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat, pour présenter l'amendement n° 51 et
pour donner l'avis du Gouvernement sur l'amendement n° 11.
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement fait le même constat que M. Loridant.
Les nouveaux contrats d'assurance vie, appelés familièrement « contrats DSK »,
constituent effectivement un instrument important de réorientation de l'épargne
longue française depuis les placements traditionnels, à savoir les obligations,
vers des placements confortant les fonds propres de nos entreprises, notamment
des entreprises non cotées, et plus particulièrement des entreprises
nouvelles.
Il est également exact que l'instruction fiscale permettant l'application de
l'article 21 de la loi de finances pour 1998 - c'est-à-dire l'article qui
prévoyait une telle réorientation - n'est « sortie » qu'au mois de mai. Il faut
savoir que, en ces matières fort complexes, le Gouvernement a souhaité discuter
de façon approfondie avec les professionnels, de façon que, une fois le
dispositif réglementaire entièrement publié, les réseaux puissent passer
immédiatement à l'action.
C'est ainsi que, à la fin du mois de septembre, la collecte sur les contrats
d'assurance vie investis en actions dépassaient 10 milliards de francs - ce qui
correspond à 150 000 contrats - et que, à la fin du mois de novembre, elle
atteignait 25 milliards de francs, dont près de 40 % étaient issus de
transferts d'anciens contrats d'assurance vie. Ces quelques chiffres montrent
bien qu'un mouvement très ample s'est amorcé dès la rentrée.
Comme vous l'avez dit, monsieur Loridant, il est souhaitable de laisser aux
épargnants français un peu de temps pour passer, s'il le souhaitent, de
l'ancien au nouveau système.
Cependant, la prolongation d'un an - tout au long de l'année 1999 - de la
période durant laquelle la transformation serait possible paraît quelque peu
excessive au Gouvernement. Un tel délai risquerait de démobiliser les réseaux
de placement qui, je l'ai indiqué, sont actuellement en pleine activité.
C'est pourquoi j'ai déposé, au nom du Gouvernement, l'amendement n° 51, qui
rapproche de six mois le butoir que vous préconisez, monsieur Loridant, et fixe
la limite de la période au 30 juin 1999. Cela me paraît laisser suffisamment de
temps pour que ces nouveaux contrats d'assurance vie remportent un réel
succès.
Dans ces conditions, monsieur Loridant, je souhaite que vous puissiez retirer
votre amendement au profit de l'amendement n° 51.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission sur les amendements n°s 11 et 51.
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Il est tout à fait exact que la montée en puissance
du « dispositif Strauss-Kahn » a pris un certain temps et que cela s'explique
par les délais de mise au point de l'instruction fiscale sortie le 29 mai
1998.
Au demeurant, l'évolution des marchés financiers ne doit pas conduire à
regretter que la mise en place n'ait pas été plus rapide ! Mais il est évident
qu'il ne s'agit que d'une opportunité fortuite et que cette évolution
n'explique en rien les légers retards qui sont intervenus dans la mise en forme
administrative.
Les deux amendements sont similaires. Simplement, celui du Gouvernement tend à
prolonger de six mois et celui de Paul Loridant de douze mois la période
pendant laquelle il est possible de transformer par avenant et sans «
frottement fiscal » un contrat d'assurance vie classique en contrat d'assurance
vie majoritairement investi en actions.
La commission, dans un souci de simplification, a tendance à préférer
l'amendement n° 11, qui prévoit une prolongation d'un an.
Mais au-delà de cette controverse, dont la portée est somme toute limitée,
chacun l'aura constaté
(Sourires),
je voudrais, monsieur le secrétaire
d'Etat, vous poser une question. Les contrats d'assurance dont nous parlons ici
sont investis majoritairement en actions françaises. Or ne faudrait-il pas
plutôt parler aujourd'hui, compte tenu du droit communautaire, d'actions
européennes ? N'est-il pas prévu d'adapter les textes, avant que l'on nous
demande de le faire, eu égard à notre environnement communautaire ?
Du reste, cette réflexion pourrait être faite à propos d'autres dispositifs
d'épargne : par exemple, les plans d'épargne en actions.
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Je tiens à répondre à cette question fort pertinente,
qui témoigne de la conscience européenne affirmée de M. le rapporteur général,
dont personne ne doutait.
La question, qui porte effectivement sur les contrats d'assurance vie
majoritairement placés en actions mais aussi sur d'autres dispositifs tels que
les plans d'épargne en actions, est une question très lourde. Elle mérite que
le Gouvernement y réfléchisse à deux fois avant d'arrêter quelque décision que
ce soit.
En bonne logique, elle devrait être également posée à nos partenaires
étrangers, qui ont eux-mêmes institué des contrats assortis d'avantages fiscaux
centrés sur le placement dans les actions de leur propre pays.
M. M. Michel Charasse.
Quand ils l'avouent !
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Monsieur Charasse, vous émettez des soupçons que je
n'oserais reprendre à mon compte !
Il y aura donc certainement, monsieur le rapporteur général, un mouvement dans
le sens que vous indiquez mais je crois que, sur un tel sujet, il faut se
garder de prendre des décisions trop hâtives.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 11, accepté par la commission et repoussé par
le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi de finances rectificative, après l'article 12, et l'amendement n° 51 n'a
plus d'objet.
Article 13
M. le président.
« Art. 13. - I. - Au premier alinéa du 3° du 1 de l'article 39 du code général
des impôts, les mots : "des taux de rendement brut à l'émission des obligations
des sociétés privées" sont remplacés par les mots : "des taux effectifs moyens
pratiqués par les établissements de crédit pour des prêts à taux variable aux
entreprises, d'une durée initiale supérieure à deux ans".
« II. - Les dispositions du I s'appliquent aux exercices ouverts à compter du
1er janvier 1999. »
- (Adopté.)
Article additionnel après l'article 13
M. le président.
Par amendement n° 53, M. Marini, au nom de la commission, propose d'insérer,
après l'article 13, un article additionnel ainsi rédigé :
« I. - Le 3° du 1 de l'article 39 du code général des impôts est complété par
deux alinéas ainsi rédigés :
« La limite prévue au premier alinéa n'est pas applicable aux intérêts
afférents à des opérations de trésorerie gérées en compte courant, à la
condition que les flux de trésorerie à l'origine de ces intérêts aient lieu
dans le cadre d'un accord conventionnel de centralisation de la gestion de la
trésorerie au niveau d'un groupe de sociétés auquel peuvent seules adhérer
celles qui sont contrôlées directement ou indirectement au sens du 3° de
l'article 12 de la loi n° 84-46 du 24 janvier 1984, par une même société, ainsi
que cette société elle-même. La structure chargée de la centralisation des
fonds doit être l'une des sociétés de ce groupe ou constituer la succursale de
l'une d'entre elles. Son rôle consiste, notamment et de manière effective, à
recevoir des flux de trésorerie de la part des sociétés liées par l'accord
conventionnel et à répondre à des besoins de financement de ces mêmes sociétés.
Les sociétés concernées par ces flux doivent être implantées dans au moins
trois Etats.
« Les conditions d'application de l'alinéa précédent, notamment les conditions
de déclaration de l'accord conventionnel de centralisation de la gestion de la
trésorerie à l'administration et les conditions dans lesquelles une société est
présumée en contrôler une autre, sont fixées par décret. »
« II. - L'article 131
quater
du code général des impôts est complété
par un alinéa ainsi rédigé :
« Il en est de même des intérêts payés hors de France dans le cadre
d'opérations de trésorerie gérées en compte courant dans les conditions prévues
aux deux derniers alinéas du 3° du 1 de l'article 39. »
« III. - Les dispositions du I et du II s'appliquent aux intérêts afférents
aux ressources empruntées à compter du 1er janvier 1999. »
« IV. - La perte de ressources résultant des paragraphes I, II et III est
compensée par un relèvement à due concurrence des droits visés aux articles 575
et 575 A du code général des impôts. »
La parole est à M. le rapporteur général.
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
La commission n'a pas souhaité amender l'article 13,
qui concerne la limite de déductibilité fiscale des intérêts versés à un
associé au titre de son compte courant.
Elle se réjouit, en effet, de la présence de cette disposition dans le projet
de loi de finances rectificative.
A plusieurs reprises, lors de précédents débats budgétaires ou financiers,
avec la persévérance à laquelle j'ai fait allusion tout à l'heure, nous avions
eu l'occasion d'indiquer que la limite de déductibilité telle qu'elle était
exprimée jusqu'ici faisait appel à un concept dépassé, le TMO, ou taux de
rendement brut à l'émission des obligations des sociétés privées, qui ne
correspond plus à la réalité des marchés. Ayant systématiquement interrogé le
Gouvernement à ce propos, je m'étais entendu répondre que le sujet était à
l'étude.
L'article 13 est le résultat de cette étude.
Dans un domaine connexe, je souhaite maintenant soulever, avec l'amendement n°
53, un problème qui a été souvent évoqué par les trésoriers des groupes de
sociétés.
Il est bon de rappeler que le code général des impôts ne contient pas, à ce
jour, de dispositions explicites en droit positif concernant les conditions
fiscales de fonctionnement d'une centrale de trésorerie de groupe.
Les centrales de trésorerie des groupes fonctionnent dans un cadre défini par
l'administration sans que l'on en retrouve exactement la trace dans le code
général des impôts.
Or ce sujet a été récemment traité par M. le ministre de l'économie, des
finances et de l'industrie dans une lettre en date du 3 novembre 1998, aux
termes de laquelle les intérêts servis dans le cadre d'opérations de trésorerie
au sein d'un groupe sont exonérés, d'une part, de la limitation de la
déductibilité fiscale des intérêts, disposition qui s'applique aux associés
titulaires d'un compte courant et qui aurait pu être transposée aux centrales
de trésorerie de groupe ; d'autre part, du prélèvement à la source de 19 %
prévu à l'article 125 A du code général des impôts.
Cette double exonération prendrait effet à compter du 1er janvier 1999 et
s'appliquerait aux seules centrales de trésorerie internes aux groupes à
condition que ces groupes comportent des implantations dans au moins trois
Etats.
Cette mesure est clairement destinée à supprimer les obstacles à
l'implantation en France de centrales de trésorerie. Elle va donc dans le bon
sens, celui de l'opportunité économique et industrielle. Toutefois, il paraît
difficile d'éviter qu'elle ne soit transcrite dans la loi. A l'article 13, qui
vient d'être voté, sans amendement ni opposition, nous définissons les limites
de déductibilité des intérêts servis aux associés détenant un compte courant
dans une entreprise. Un régime dérogatoire, dont on peut tout à fait
reconnaître le bien-fondé, s'applique de même aux centrales de trésorerie de
groupe. Or une telle dérogation ne peut manifestement être établie que par le
législateur, dans un domaine de cette nature et sur un sujet aussi
significatif.
L'amendement n° 53 a donc simplement pour objet de transcrire dans la loi les
termes de la lettre ministérielle du 3 novembre 1998. Aussi peut-on dire,
monsieur le secrétaire d'Etat, que la commission, dans cette affaire, raisonne
à droit constant : elle n'introduit pas de nouvelles normes par rapport à
celles qui figurent dans la lettre ministérielle, mais elle place ces dernières
au niveau juridique adéquat.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
M. le rapporteur général a fort justement posé le
problème en rappelant le contenu de la lettre cosignée par M. le ministre de
l'économie, des finances et de l'industrie et par moi-même, qui a été adressée
à l'Association française des trésoriers d'entreprise. Il a également bien
voulu reconnaître que cette lettre, dont les termes seront bientôt repris dans
une instruction administrative, va dans le bon sens en permettant à notre pays
de se placer en situation de concurrence favorable pour ce type d'activités
financières.
Nous divergeons peut-être sur la question de la priorité à accorder au fond ou
à la forme. Je considère que l'important, c'est le fond, et qu'il est inutile
de surcharger notre droit fiscal, déjà très encombré, de dispositions aussi
détaillées.
M. Michel Charasse.
Pour les journaliste, on trouverait bien la place !
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
A partir du moment où il s'agit, comme ici, de la
simple interprétation de la loi, la procédure retenue par le Gouvernement est à
la fois efficace et simple. L'amendement n° 53 répond à la volonté de tout
faire figurer dans la loi. Je respecte cette ambition, mais l'amendement risque
d'encombrer à l'excès notre droit.
Monsieur le rapporteur général, sur le fond, vous le voyez, le problème est
réglé. Je vous suggère donc de retirer votre amendement, que j'interprète plus
comme un amendement d'appel que comme un amendement de fond.
M. le président.
Monsieur le rapporteur général, maintenez-vous votre amendement ?
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Monsieur le secrétaire d'Etat, je vous remercie, tout
d'abord, d'avoir bien confirmé les termes de la lettre précitée. L'important,
en effet, c'est le fond.
Effectivement cosignée par le ministre de l'économie, des finances et de
l'industrie et par vous-même, cette lettre répond à l'attente des
professionnels. En outre, la solution ainsi retenue peut inciter au
développement de certaines activités sur notre territoire au moment où nous
avons besoin non seulement d'être compétitifs, mais aussi d'être attractifs,
pour conserver ou pour faciliter l'implantation dans notre pays des sièges de
groupes importants.
La commission des finances, qui n'avait d'autre but que de vous entendre
confirmer, en séance publique, les termes de la lettre ministérielle, est tout
à fait satisfaite. Aussi, notamment pour cette raison-là, je vais être amené à
retirer cet amendement.
Cependant, mes chers collègues, vous mesurez à cette occasion toute la
difficulté qu'il y a à connaître le domaine fiscal car, outre le droit positif,
qui est accessible à tous, il existe, pour des raisons parfois bonnes, parfois
moyennes, parfois moins bonnes, des textes interprétatifs, des instructions,
des circulaires qui viennent se greffer sur le droit positif fiscal, notamment
sur le code général des impôts. Le phénomène est sans doute un peu inévitable
mais, pour qui veut se faire une idée aussi complète que possible du droit
fiscal français, la tâche n'en est que plus ardue.
Gardons-nous d'oublier que, depuis plusieurs discussions budgétaires déjà, la
commission des finances souhaitait que ce problème soit résolu. Il l'est
maintenant par lettre et non pas, pour l'instant, par un article de loi. Reste
que l'important est que les professionnels disposent d'un instrument pertinent
et que leur appel ait été entendu.
M. le président.
L'amendement n° 53 est retiré.
M. Michel Charasse.
Je le reprends, monsieur le président.
M. le président.
Je suis donc saisi d'un amendement n° 53 rectifié, présenté par M. Charasse,
et tendant à insérer, après l'article 13, un article additionnel ainsi rédigé
:
« I. - Le 3° du 1 de l'article 39 du code général des impôts est complété par
deux alinéas ainsi rédigés :
« La limite prévue au premier alinéa n'est pas applicable aux intérêts
afférents à des opérations de trésorerie gérées en compte courant, à la
condition que les flux de trésorerie à l'origine de ces intérêts aient lieu
dans le cadre d'un accord conventionnel de centralisation de la gestion de la
trésorerie au niveau d'un groupe de sociétés auquel peuvent seules adhérer
celles qui sont contrôlées directement ou indirectement au sens du 3° de
l'article 12 de la loi n° 84-46 du 24 janvier 1984, par une même société, ainsi
que cette société elle-même. La structure chargée de la centralisation des
fonds doit être l'une des sociétés de ce groupe ou constituer la succursale de
l'une d'entre elles. Son rôle consiste, notamment et de manière effective, à
recevoir des flux de trésorerie de la part des sociétés liées par l'accord
conventionnel et à répondre à des besoins de financement de ces mêmes sociétés.
Les sociétés concernées par ces flux doivent être implantées dans au moins
trois Etats.
« Les conditions d'application de l'alinéa précédent, notamment les conditions
de déclaration de l'accord conventionnel de centralisation de la gestion de la
trésorerie à l'administration et les conditions dans lesquelles une société est
présumée en contrôler une autre, sont fixées par décret. »
« II. - L'article 131
quater
du code général des impôts est complété
par un alinéa ainsi rédigé :
« Il en est de même des intérêts payés hors de France dans le cadre
d'opérations de trésorerie gérées en compte courant dans les conditions prévues
aux deux derniers alinéas du 3° du 1 de l'article 39. »
« III. - Les dispositions du I et du II s'appliquent aux intérêts afférents
aux ressources empruntées à compter du 1er janvier 1999. »
« IV. - La perte de ressources résultant des paragraphes I, II et III est
compensée par un relèvement à due concurrence des droits visés aux articles 575
et 575 A du code général des impôts. »
La parole est à M. Charasse.
M. Michel Charasse.
Cette discussion ne me satisfait pas : ou bien l'amendement de M. le
rapporteur général est tout à fait conforme à la lettre du 3 novembre dernier,
qu'a rappelée également M. le secrétaire d'Etat, ou bien il est différent. S'il
est différent, la discussion est ouverte. S'il est conforme, la question que je
me pose est de savoir si ces dispositions sont du domaine de la loi ou non,
parce que je n'aime guère les incursions administratives par lettre ou par
instruction ministérielle dans le domaine de la loi.
C'est à la loi de déterminer l'assiette et le taux des impôts ainsi que leurs
modalités de recouvrement. Or, quand je lis l'amendement de M. le rapporteur
général, je constate qu'il fixe une limite concernant les intérêts ; qu'il
définit la structure chargée de la centralisation des fonds ; qu'il prévoit que
les sociétés concernées par ces flux doivent être implantées au moins dans
trois Etats ; que le paragraphe II vise également les intérêts payés hors de
France. Tout cela est du domaine de la loi. Je trouve M. le rapporteur général
trop gentil,...
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
On ne se refait pas !
(Sourires.)
M. Michel Charasse.
... parce que, ou c'est nous qui faisons la loi ici ou elle est faite par
lettre et par instruction !
La seule question qui m'intéresse ici est de savoir si l'amendement de M. le
rapporteur général correspond exactement ou non à l'instruction ministérielle
évoquée par M. le secrétaire d'Etat précédemment, puisqu'une instruction est en
gestation, outre la lettre qui a été adressée au mois de novembre. Si c'est le
cas, alors la lettre ministérielle intervient dans le domaine de la loi, et
c'est au législateur de faire son travail sans s'en remettre à une simple
lettre ministérielle.
Voilà pourquoi, non pour ennuyer le Gouvernement mais pour une raison de
principe, je reprends l'amendement de M. le rapporteur général.
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Je comprends tout à fait la rigueur intellectuelle et
juridique qui inspire M. Charasse. En la matière, personne ne peut rivaliser
avec lui, en tout cas pas moi.
J'ajoute simplement qu'en certaines matières fiscales l'important est de
franchir la ligne d'arrivée et de trouver des dispositions qui soient bonnes
pour le développement des activités dans notre pays. Je crois que c'est ce qui
a été fait à la suite de réflexions auxquelles les parlementaires, notamment et
peut-être principalement les sénateurs, ont été très associés.
M. le rapporteur général a bien voulu reconnaître - et Dieu sait qu'il peut
être parfois un critique sévère du Gouvernement - que nous avons abouti, sur le
fond, à une solution convenable.
M. Charasse a, certes, des arguments forts en avançant qu'il s'agit, et c'est
le cas, de matière fiscale, du domaine donc de la loi. Faut-il pour autant
alourdir le code général des impôts par des dispositions qui constituent non
pas des ajouts mais, si je puis dire, des explicitations de la loi ?
(M.
Michel Charasse s'exclame.)
Je parle non pas de la lettre - elle n'a pas de
valeur juridique, tout le monde veut bien en convenir - mais de l'instruction
qui reprendra les termes de cette lettre, qui interprètera la loi, sans rien y
ajouter.
Si des dispositions étaient ajoutées à la loi, votre argumentation serait
recevable à 100 %, monsieur Charasse. Mais, dès lors qu'il s'agit, dans des
matières extrêmement techniques, d'apporter quelques précisions ponctuelles qui
s'inscrivent pleinement dans l'esprit de la loi, votre purisme va un peu
loin.
Je le répète, il s'agit non pas d'ajouter à la loi, mais d'interpréter la loi
en vigueur. Fort de cette assurance, et après une intervention qui montre la
haute conscience que vous avez de vos responsabilités de sénateur, peut-être
pourriez-vous retirer l'amendement que vous avez repris à votre compte ?
M. le président.
Monsieur Charasse maintenez-vous l'amendement n° 53 rectifié ?
M. Michel Charasse.
S'il s'agit effectivement d'une simple interprétation qui n'ajoute rien aux
règles qui relèvent de la loi, dans ce cas je rends les armes à M. le
secrétaire d'Etat et je veux bien accepter de retirer l'amendement. Mais s'il
s'agit d'ajouter si peu que ce soit à la loi, alors nous sommes bien dans la
compétence législative.
J'ai écouté avec attention M. le secrétaire d'Etat, qui nous a dit qu'il
s'agissait d'une simple interprétation. Dans ce cas-là, effectivement, c'est le
rôle du Gouvernement d'agir en la matière. Je retire donc l'amendement.
M. le président.
L'amendement n° 53 rectifié est retiré.
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur général, peut-être pour reprendre
l'amendement...
(Sourires.)
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Non, monsieur le président, nous n'allons pas jouer
ainsi au ping-pong longtemps encore...
Monsieur le secrétaire d'Etat, la situation est très claire et le compte rendu
des débats fera foi de nos échanges. Je pense que l'amendement que j'avais
rédigé, qui a été repris quelques instants par M. Charasse, traduisait très
fidèlement la lettre du mois de novembre, donc les intentions de
l'administration au moment de rédiger l'instruction. Vous m'en donnez acte. Je
crois que ce point est essentiel. Il s'agit de dispositions interprétatives,
mais claires, qui faciliteront la vie des entreprises.
Ce débat aura donc permis de bien clarifier les choses et vous aura également
montré, monsieur le secrétaire d'Etat, la très grande vigilance du Sénat...
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Je n'en ai jamais douté !
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
... en ce qui concerne le respect du domaine
législatif. En effet, sur de tels sujets qui se situent un peu en marge et qui
concernent les compétences du législateur, nous souhaitons bien entendu être
autant que possible informés, associés à l'évolution de la norme juridique et
je crois que ce dossier pourra en porter témoignage.
Articles additionnels avant l'article 14
M. le président.
Je suis saisi de trois amendements présentés par Mme Beaudeau, MM. Loridant et
Foucaud, les membres du groupe communiste républicain et citoyen.
L'amendement n° 34 tend à insérer, avant l'article 14, un article additionnel
ainsi rédigé :
« I. - A la fin de la première phrase de l'article 1414
bis
du code
général des impôts, la somme "1 500 francs" est remplacée par la somme "1 200
francs".
« II. - Les droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts
sont relevés à due concurrence. »
L'amendement n° 35 vise à insérer, avant l'article 14, un article additionnel
ainsi rédigé :
« I. - A la fin du premier alinéa de l'article 1414 A du code général des
impôts, la somme : "1 563 francs" est remplacée par la somme : "1 500
francs".
« II. - Les droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts
sont relevés à due concurrence. »
L'amendement n° 36 a pour objet d'insérer, avant l'article 14, un article
additionnel ainsi rédigé :
« I. - Dans la première phrase du premier alinéa de l'article 1414 C du code
général des impôts, le pourcentage : "3,4 %" est remplacé par le pourcentage :
"3 %" ».
« II. - Dans la deuxième phrase du même alinéa, le pourcentage : "50 %" est
remplacé par le pourcentage : "60 %".
« III. - Les droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des
impôts sont relevés à due concurrence des I et II ci-dessus. »
La parole est à M. Foucaud, pour défendre ces trois amendements.
M. Thierry Foucaud.
Les amendements n°s 34, 35 et 36 visent à réduire la pression fiscale pesant
sur les ménages à revenus modestes et très modestes. Cet impôt ne prend que
très partiellement en compte le revenu des ménages dans son calcul.
Depuis plus de trente ans, vous le savez, des mécanismes ont été mis en place
afin d'alléger les contributions en matière de taxe d'habitation. C'est le cas
notamment de la loi de finances pour 1998 qui a permis à de nouveaux
bénéficiaires de disposer des dégrèvements d'office de taxe d'habitation.
Malgré ces mesures, la charge de cet impôt local est un poids énorme pour les
familles.
Monsieur le secrétaire d'Etat, monsieur le rapporteur général, vous n'avez pas
été favorables à une réduction du taux de 3,4 % à 2 % lors du débat sur le
projet de loi de finances pour 1999.
Cependant, eu égard à l'énorme charge que représente la taxe d'habitation pour
les ménages et aux difficultés grandissantes de ceux-ci à faire face à la
crise, notre groupe ne peut se résigner à attendre la réforme de la taxe
d'habitation. D'autant plus qu'il semble qu'elle ne serait pas souhaitée par
l'ensemble du Gouvernement et que la date de sa présentation est reléguée à une
session ultérieure. C'est pourquoi nous vous proposons à nouveau des mesures en
faveur des ménages à revenus modestes.
Ainsi, en fixant le seuil prévu à l'article 1414
bis
du code général
des impôts à 1 200 francs au lieu de 1 500 francs et celui qui est prévu à
l'article 1414 A du même code à 1 500 francs au lieu de 2 131 francs, nous
permettons à un certain nombre de familles d'économiser quelques centaines de
francs par an.
Ces deux amendements ont donc une répercussion immédiate sur le pouvoir
d'achat de nombreux ménages. Leur incidence financière est faible par rapport
au produit total généré par la taxe d'habitation.
Quant à l'amendement n° 36, nous le proposons régulièrement. Il vise à moduler
à la baisse le taux de prise en compte des revenus pour le calcul de la taxe
d'habitation. Nous retenons le taux de 3 % au lieu de 3,4 % afin de tenir
compte, monsieur le secrétaire d'Etat, monsieur le rapporteur général, des
griefs que vous formuliez, lors des débats sur la première partie du projet de
loi de finances.
Augmenter un tant soit peu la prise en compte des revenus dans le calcul de la
taxe d'habitation humanise cet impôt local, tout en le réconciliant avec le
principe de contribution commune « également répartie entre tous les citoyens,
en raison de leurs facultés », posé par l'article XIII de la Déclaration des
droits de l'homme et du citoyen.
La réduction de la charge de la taxe d'habitation pour les ménages modestes,
voire très modestes, est une mesure de justice sociale, que nous souhaitons
voir adoptée.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission sur les amendements n°s 34, 35 et 36 ?
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Parmi les motivations qui ont été exprimées par M.
Foucaud, il en est une qui serait susceptible de nous faire réfléchir. Il
s'agit du retard pris dans la mise en oeuvre de la révision des bases
locatives.
Mon cher collègue, j'ai été de ceux qui se sont réjouis de constater que le
Gouvernement devenait raisonnable sur ce sujet et remettait son ouvrage sur le
métier. En effet, le dispositif de révision est susceptible d'engendrer des
conséquences difficiles à maîtriser dans certaines communes, et il est clair
que de nombreuses simulations sont encore nécessaires.
Si l'on envisage - et je comprends que c'est là le souci de notre collègue M.
Foucaud - le report de la réforme de la taxe d'habitation à une date un peu
plus lointaine, alors les préoccupations du groupe communiste républicain et
citoyen paraissent justifiées et légitimes, au moins dans leur principe.
Je pense donc que M. Foucaud s'incrit dans cette hypothèse ou alors je n'ai
pas compris l'objet de ses amendements.
En tout état de cause, la commission des finances souhaiterait, avant de se
prononcer, connaître l'avis du Gouvernement, en particulier sur l'amendement n°
34. Je compléterai mes appréciations après l'avoir entendu.
M. le président.
Quel est donc l'avis du Gouvernement sur ces trois amendements ?
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
M. Foucaud reprend une idée apparue l'an dernier, qui
tendait à prendre en compte la situation des familles en difficulté pour le
paiement de la taxe d'habitation. Je rappelle à la Haute Assemblée que c'est la
loi de finances pour 1996, que la Haute Assemblée avait adoptée, qui avait
considérablement durci les conditions pour bénéficier d'un dégrèvement de la
taxe d'habitation.
L'article 27 de la loi de finances pour 1998 prévoyait un dégrèvement
important, même s'il peut être jugé insuffisant, auquel la nouvelle majorité et
toutes ses composantes n'étaient pas étrangères. Vous proposez donc, par
l'amendement que vous avez déposé, de faire, un an après, un nouveau pas dans
cette voie.
Le Gouvernement, en la matière, entend en rester au dispositif prévu en 1998,
parce qu'il est important même s'il est insuffisant, mais surtout parce que,
contrairement aux insinuations courtoises de M. le rapporteur général, nous
avons, d'une part, l'ambition de réformer les bases de la fiscalité directe
locale et, d'autre part, l'intention de réviser les valeurs locatives qui
permettent de calculer la taxe d'habitation mais aussi d'autres impôts locaux,
comme les impôts fonciers, voire la taxe professionnelle.
Si certaines familles doivent actuellement acquitter une taxe d'habitation qui
est très lourde à supporter pour elles, c'est parce que les valeurs locatives
du logement dans lequel elles vivent sont celles de 1971, qui ont été
grosso
modo
revalorisées d'année en année en fonction de la hausse des prix. Or,
nous le savons tous, la valeur de nombre de ces logements sociaux n'a pas suivi
l'évolution du coût de la vie. De nombreuses familles qui vivent donc dans des
logements sociaux paient une taxe d'habitation excessive, tout simplement parce
que les bases sur lesquelles elle est calculée ne correspondent plus à la
réalité.
La priorité du Gouvernement - et je réponds par là non seulement à M. Foucaud,
mais aussi à M. Marini - est non pas de maintenir un système vieilli et
injuste, mais de passer à des bases plus actuelles, celles de 1990, peut-être
corrigées à la marge.
Pourquoi une telle disposition ne figure-t-elle pas dans le projet de loi de
finances rectificative dont nous débattons ? Tout simplement parce qu'il s'agit
d'un dispositif important qui ferait l'objet d'une trentaine d'articles. Il
aurait été donc difficile de les examiner dans les temps qui nous sont
impartis.
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Nous ne sommes pas pressés !
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
En effet n'oublions pas que, s'agissant du collectif
budgétaire, des délais constitutionnels sont prévus.
M. Philippe Marini
rapporteur général.
Sur cette réforme, nous ne sommes pas pressés.
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Je n'en suis pas surpris car les bénéficiaires de
cette réforme sont les familles les plus modestes...
(Protestations sur les
travées du RPR, des Républicains et Indépendants et de l'Union
centriste.)
M. Michel Charasse.
Ça, c'est vrai !
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
... qui vivent dans des logements locatifs dont la
valeur est actuellement surestimée !
Comme cette réforme doit bien évidemment se faire à ressources constantes pour
les communes, les départements et les régions, si les familles modestes voient
leur taxe d'habitation diminuer, d'autres familles la verront augmenter. Et
votre réaction, monsieur le rapporteur général, montre que vous avez très bien
compris le sens de la réforme que nous prévoyons d'engager.
Cela dit, il faut procéder à des simulations pour voir comment cette réforme
s'appliquerait dans un certain nombre de communes et de départements.
L'orientation du Gouvernement est claire : nous réviserons les bases locatives
parce que, dans leur ensemble, les logements sociaux, publics ou privés, en
tireront un avantage. Voilà qui permettra de répondre à l'appel lancé par M.
Foucaud. D'autres devront payer un peu plus. Il est normal, que chacun paie la
taxe d'habitation et l'impôt foncier en fonction de ses facultés.
Par conséquent, monsieur Foucaud, j'ai bien compris l'objet des trois
amendements que vous avez déposés. Je les considère comme un appel que vous
lancez pour que nous menions activement, mais tout en prenant certaines
précautions, cette réforme des bases locatives.
Nous saurons faire en sorte que cette réforme profite aux habitants des
logements modestes sans provoquer des hausses d'impôts locaux trop importantes
pour ceux qui auraient à les subir.
Ayant compris la préoccupation qui sous-tend vos amendements, je vous demande
donc, monsieur Foucaud, de les retirer, sinon je serais obligé de dire que le
Gouvernement en reste au dispositif inscrit dans la loi de finances pour
1998.
M. le président.
Quel est, dans ces conditions, l'avis de la commission ?
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
J'ai bien entendu la position du Gouvernement. Pour
sa part, la commission a envisagé de s'en remettre à la sagesse du Sénat sur
l'amendement n° 34 et elle a émis un avis défavorable sur les amendements n°s
35 et 36.
Toutefois, s'agissant de la réforme des bases locatives, vos propos, monsieur
le secrétaire d'Etat, sont de portée très générale.
En effet, sur le terrain, on s'aperçoit que les choses sont sensiblement moins
simples et je voudrais, à ce sujet, vous donner une indication.
Comme nous le savons, le produit des impôts locaux ne variera pas en fonction
de la réforme que vous envisagez, puisqu'il s'agit d'un impôt de
répartition.
Vous savez également, monsieur le secrétaire d'Etat, que, parmi les familles
les plus modestes, nombreuses sont celles qui bénéficient d'abattements à la
charge de l'Etat, ces abattements atténuant très fortement - Dieu merci ! - le
poids de la taxe d'habitation qu'elles doivent acquitter.
Or, si votre réforme, telle que vous l'avez exposée, entrait en vigueur, il
est bien possible que, dans de nombreux cas, la diminution des valeurs
locatives se traduise par une baisse non pas de la cotisation d'impôts, mais
simplement de l'abattement à la charge de l'Etat et que, de ce fait, seul ce
dernier soit gagnant et non pas le contribuable modeste.
Monsieur le secrétaire d'Etat, bien des simulations portant sur des communes
qui comportent de nombreux logements sociaux peuvent susciter inquiétudes. D'un
côté, les ménages plus modestes ne ressentiront pas nécessairement toutes les
conséquences positives de la réforme et, de l'autre, ceux qui peuvent payer,
comme vous dites, verront leurs cotisations sensiblement majorées. Par
conséquent, tous les contribuables seront perdants ou très légèrement
gagnants.
Le vrai gagnant sera l'Etat, puisqu'il récupérera la contrepartie des
abattements qu'il n'aura plus à offrir aux contribuables les plus
défavorisés.
Il est difficile, ce soir, d'entrer dans le détail de points aussi complexes.
Des instances sont spécialisées en ce domaine. Ainsi, le Comité des finances
locales a mené des travaux très intéressants sur le sujet. Par ces souhaits, il
a d'ailleurs bien encadré la réforme éventuelle, car celle-ci ne peut entrer en
oeuvre trop rapidement ni avoir un impact trop brutal sur les cotisations
versées par les contribuables.
Je me permets d'exprimer le souhait que l'on poursuive les études, avec calme
et méthode, en prenant le temps nécessaire, en effectuant toutes les
simulations indispensables. En effet, il n'est pas à exclure que même certains
de vos amis viennent vous voir lorsqu'ils auront en main les conditions
effectives d'une éventuelle réforme, pour vous montrer le préjudice qui peut en
résulter pour nombre de catégories sociales.
Les choses sont nettement moins simples que ce que vous avez bien voulu nous
dire tout à l'heure.
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Monsieur Marini, vous développez l'adage : « Pas de
réforme, bonne réforme », qui, malheureusement, est assez fréquent.
Vous avez cité le Comité des finances locales. Ce comité, qui mérite le
respect de la Haute Assemblée et du Gouvernement, a travaillé sur cette
réforme. Contrairement à ce que j'ai perçu à travers vos propos, monsieur le
rapporteur général, le comité, lui, n'est pas animé par la volonté, subtile, de
faire en sorte que cette réforme ne soit jamais mise en oeuvre. En 1996, il a
cherché les conditions permettant de mettre en oeuvre cette réforme, qui va
dans le sens de la justice.
Pour ma part, je m'inscris dans la trace du Comité des finances locales, au
sein duquel siègent des élus parfaitement respectables et proches du terrain,
plutôt que dans l'optique qui est la vôtre et qui consiste à dire : le plus
tard sera le mieux.
Nous aurons l'occasion d'en parler de nouveau l'an prochain. J'ai
effectivement tenu des propos généraux car le sujet est compliqué, mais il a
été étudié dans un esprit constructif par le Comité des finances locales. C'est
ce même esprit qui anime le Gouvernement dans sa volonté de réformer des bases
vieillies et injustes en matière d'impôts locaux.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 34.
M. Michel Charasse.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Charasse.
M. Michel Charasse.
Nous allons voter contre les trois amendements n°s 34, 35 et 36, puisque M.
Foucaud les a exposés ensemble.
Ce mini-débat qui vient de s'instaurer entre M. Foucaud et, surtout, la
commission des finances et M. le secrétaire d'Etat m'inspire quelques
réflexions.
Nous voterons contre ces amendements car on ne peut continuer à mettre sur le
dos de l'Etat des dégrèvements supplémentaires quand on sait le poids et le
coût astronomique des dégrèvements existants.
Chacun sait bien que la solution au problème posé par nos collègues et amis du
groupe communiste républicain et citoyen, c'est effectivement la révision des
bases, qui est demandée depuis longtemps, par tout le monde, qui a été faite en
1990 et que l'on n'a jamais appliquée jusqu'à présent.
En effet, mes chers collègues, elle effraie beaucoup de monde. Qu'est-ce que
la révision ? C'est une autre répartition. Il y a ceux que M. Foucaud défend -
nous pourrions les défendre aussi - qui souhaitent payer moins parce qu'ils
paient trop, et qui attendent cela avec impatience ; il y a ceux qui paient
moins ou qui ne paient pas assez et qui ne veulent pas payer plus. Dès lors,
c'est la quadrature du cercle.
Quand j'entends M. le secrétaire d'Etat dire que tout cela nécessite des
simulations supplémentaires - suivant d'ailleurs en cela, en partie, M. le
rapporteur général - je me dis : cela fait huit ans, on va passer à dix ans, on
n'en sortira jamais.
Ce débat, mesdames, messieurs, me fait penser à cette réflexion des deux curés
qui vont au concile et qui, en cours de route, discutent du mariage des
prêtres. L'un dit : « Nous, nous ne le verrons pas ! » L'autre lui répond : «
Nous non, mais nos enfants le verront ! »
(Sourires.)
Tels sont en tout cas les motifs, entre autres arguments, pour lesquels
nous ne voterons pas ces trois amendements.
M. Thierry Foucaud.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Foucaud.
M. Thierry Foucaud.
La révision n'est pas faite. Nous nous demandons si elle se fera, car elle
tarde. Nous pensons que certaines personnes ne peuvent plus attendre. Pour
cette raison, même si, nous le reconnaissons, un effort a été fait aujourd'hui,
nous maintenons les amendements n°s 34 et 35 et nous retirons l'amendement n°
36.
M. le président.
L'amendement n° 36 est retiré.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 34, repoussé par le Gouvernement et pour
lequel la commission s'en remet à la sagesse du Sénat.
(L'amendement n'est pas adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 35, repoussé par la commission et par le
Gouvernement.
(L'amendement n'est pas adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 37, Mme Beaudeau, MM. Loridant, Foucaud et les membres du
groupe communiste républicain et citoyen proposent d'insérer, avant l'article
14, un article additionnel ainsi rédigé :
« I. - L'article 1636 B
sexies
du code général des impôts est ainsi
rédigé :
«
Art. 1636 B
sexies. - Sous réserve des dispositions des articles 1636
B
septies
et 1636 B
decies,
les conseils régionaux autres que
celui de la région d'Ile-de-France, les conseils généraux, les conseils
municipaux et les instances délibérantes des organismes de coopération
intercommunale dotés d'une fiscalité propre votent chaque année les taux des
taxes foncières, de la taxe d'habitation et de la taxe professionnelle.
« II. - Dans le I de l'article 1636 B
septies
du même code, les mots :
"deux fois et demie" sont remplacés (deux fois), par les mots : "deux fois".
« III. - Dans le IV du même article, les mots : "deux fois" sont remplacés par
les mots : "deux fois et demie".
« IV. - Les droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts
sont relevés à due concurrence des I, II et III ci-dessus. »
La parole est à M. Foucaud.
M. Thierry Foucaud.
Cet amendement porte sur une question qui a déjà été posée lors de la
discussion du projet de loi de finances pour 1999, à savoir la déliaison des
taux de progression des quatre grands impôts directs locaux.
Il nous a d'ores et déjà été indiqué que cette question pourrait être réglées
en partie dans le cadre de la future loi sur l'intercommunalité ou dans celle
qui portera sur la taxe d'habitation, voire dans la mise en oeuvre de la
révision des valeurs cadastrales.
En effet, on ne peut, me semble-t-il, se satisfaire de la situation
actuelle.
S'agissant du principe de libre administration des collectivités
territoriales, le fait d'encadrer assez étroitement les marges de manoeuvre
existant sur les taux d'imposition locale ne laisse guère de place à une
approche globalement satisfaisante de la situation.
Chacun sait, ici, que, compte tenu des correctifs apportés par la loi en
matière de dégrèvements et d'allégements des cotisations des contribuables,
nous sommes désormais dans une situation où les variations de taux votées par
les collectivités locales ont comme seul effet d'accroître le montant des
dégrèvements accordés aux contribuables.
Si nous avons déposé cet amendement, c'est, entre autres raisons, pour
permettre, éventuellement, de recentrer l'effort principal accompli par l'Etat
en matière d'allégements fiscaux vers les impôts normalement dus par les
ménages.
On ne peut en effet oublier, dans le cadre de cette réflexion, que si une part
importante de la taxe professionnelle est finalement prise en charge par l'Etat
ou par les collectivités locales - je pense à la non-compensation intégrale de
l'allégement transitoire de 16 % - il n'en est pas de même pour les impôts dus
par les ménages.
La taxe d'habitation dégage ainsi un produit de plus de 70 milliards de
francs, dont environ 10 milliards de francs sont pris en charge à travers des
mesures de dégrèvement.
Quant à la taxe foncière sur les propriétés bâties, dont le rendement est de
l'ordre de 110 milliards de francs, le coût des mesures qui visent à en
corriger les effets s'élève, aujourd'hui, à un peu plus de 1,5 milliard de
francs.
Nous ferons d'ailleurs observer que, compte tenu du dynamisme particulier de
cette taxe, la pression fiscale qui en résulte pour les ménages est, chaque
année, plus difficile à supporter.
Par conséquent, nous serions particulièrement heureux de voir confirmée à
l'occasion de la nouvelle lecture du projet de loi de finances pour 1999 la
disposition que nous avons proposée ici en faveur des assujettis à la taxe
foncière qui ne dispose que du revenu minimum d'insertion ou de l'allocation de
solidarité spécifique.
Selon nous, ces questions sont au centre du débat sur la déliaison des
taux.
Nous sommes par ailleurs convaincus que cette déliaison des taux, quoi qu'il
advienne des dispositifs existants en matière d'intercommunalité, par exemple,
est en quelque sorte inscrite dans les perspectives de la réforme des finances
locales. C'est aussi pour ces raisons que nous pourrions être amenés à la
proposer.
Une ultime motivation nous anime.
Les évolutions des finances locales au cours des dernières années ont créé une
situation assez paradoxale.
En effet, une partie des communes éligibles à la première part de la dotation
de solidarité urbaine est directement concernée par le mécanisme de
plafonnement des taux d'imposition, et singulièrement de la taxe
professionnelle.
Il est d'ailleurs remarquable de constater qu'en vertu des dispositions de
l'article 18 de la loi de finances de 1982 ce plafonnement de taux est compensé
par l'Etat, dans le cadre quelque peu lâche de la dotation de compensation de
la taxe professionnelle.
Les communes concernées subissent donc une importante moins-value fiscale, ce
qui conduit à s'interroger sur la logique de l'ensemble des dispositifs de
correction des inégalités de ressources des collectivités locales.
C'est donc aussi pour mettre un terme à cette aberration - limitée d'ailleurs
à quelques dizaines de localités - que nous avons déposé cet amendement.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Un amendement de même nature a été déposé voilà peu
de temps, lorsque nous examinions le projet de loi de finances pour 1999. Par
ailleurs, dans quelques mois, nous sera sans doute soumis le projet de loi sur
l'intercommunalité. Il est donc difficile de traiter ce sujet au fond ce
soir.
Certes, nous serons sans doute nombreux à reconnaître qu'il est nécessaire
d'introduire des assouplissements dans le système actuel de liaison entre les
taux. Mais peut-être faut-il, dans un premier temps, s'interroger sur la
déliaison à la baisse résultant de la création d'intercommunalités plus
fortes.
Par ailleurs, il faut sans doute évoquer, s'agissant de l'amendement du groupe
communiste républicain et citoyen, des choses auxquelles la majorité
sénatoriale ne peut souscrire. En effet, si vous restreignez la capacité des
collectivités à augmenter le taux des impositions sur les ménages, vous
accroissez au contraire leur liberté pour accroître les taux de la taxe
professionnelle qui frappe les entreprises. Une telle dissymétrie risquerait de
créer des comportements...
M. Michel Charasse.
Irresponsables !
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
... contraires à l'emploi et à l'activité
économique.
Compte tenu de ces éléments, nous ne pouvons qu'émettre un avis défavorable
sur cet amendement, même si, nous le reconnaissons, il pose un problème réel
sur lequel il faudra revenir.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement émet, lui aussi, un avis défavorable.
Même si la plupart des collectivités locales ont un comportement responsable en
matière fiscale, vous ouvrez, monsieur Foucaud, par cet amendement, la
possibilité aux collectivités locales qui croient pouvoir trouver ainsi des
ressources fiscales supplémentaires de majorer leur taux de taxe
professionnelle, avec le risque que les entreprises, qui, vous le savez, sont
très sensibles à ces taux, partent dans la commune voisine, ce qui conduirait
les communes qui auraient trop majoré leur taxe professionnelle à avoir pour
seule possibilité de majorer les impôts sur les ménages.
Les règles de liaison de taux, qui ont été instaurées par les lois de
décentralisation de 1982, ont pour objet de prévenir des tentations non pas de
l'ensemble des collectivités locales, mais de certaines d'entre elles.
Le deuxième argument a été employé par M. le rapporteur général : un projet de
loi relatif à l'intercommunalité sera bientôt présenté au Parlement. Il sera
alors certainement question de la liaison des taux entre impôts locaux.
Monsieur Foucaud, je comprends le sens de l'appel que vous lancez en faveur
d'une plus grande souplesse, mais je crois qu'un minimum de règles de liaison
sont nécessaires. En l'état actuel du droit et du comportement de certaines
collectivités locales - et je ne ferai pas d'amalgame entre la moyenne des
collectivités locales et certaines collectivités locales - votre amendement
présente, me semble-t-il, des risques et c'est pourquoi je vous demande de le
retirer, sinon je demanderai au Sénat de le rejeter.
M. le président.
Monsieur Foucaud, l'amendement est-il maintenu ?
M. Thierry Foucaud.
A gauche comme à droite, le problème est soulevé, monsieur le secrétaire
d'Etat, et M. le rapporteur général a lui-même rappelé le fondement même de la
question.
Pour ce qui concerne le relèvement des taux de la taxe professionnelle, il
faut laisser une part, sinon de démocratie du moins de responsabilité, aux
collectivités. Il est bien évident que, si elles augmentent trop ces taux,
elles feront très certainement fuir les entreprises qui auraient été
susceptibles de s'installer chez elles.
Quoi qu'il en soit, je maintiens mon amendement.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 37, repoussé par la commission et par le
Gouvernement.
(L'amendement n'est pas adopté.)
Article 14
M. le président.
« Art. 14. - I. - Sous réserve des décisions de justice passées en force de
chose jugée, les impositions en matière d'impôts directs locaux et de taxes
perçues sur les mêmes bases, calculées à partir de tarifs ou d'éléments
d'évaluation arrêtés avant le 1er janvier 1999, sont réputées régulières en
tant que leur légalité est contestée sur le fondement de l'absence de preuve de
l'affichage en mairie de ces tarifs ou éléments d'évaluation.
« II. - La publication de l'instruction générale du 31 décembre 1908 sur
l'évaluation des propriétés non bâties au bulletin officiel des contributions
directes de 1909 a pour effet de la rendre opposable aux tiers.
« Sous réserve des décisions de justice passées en force de chose jugée, ces
dispositions s'appliquent aux litiges en cours. »
Par amendement n° 9, MM. Ballayer et Maman proposent de supprimer cet
article.
La parole est à M. Maman.
M. André Maman.
Le Gouvernement insère régulièrement des dispositions portant validation
législative à l'occasion de l'examen de textes à caractère financier et
fiscal.
Une telle pratique ainsi généralisée doit être condamnée, en dépit des
impératifs d'intérêt général qui sont invoqués.
En l'espèce, il s'agit de couvrir une regrettable négligence de
l'administration, qui a omis d'afficher des tarifs ou éléments servant à la
détermination des bases d'impôts fonciers.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Il est tout à fait utile d'appeler l'attention, comme
le fait M. Maman, sur les validations législatives demandées par le
Gouvernement, car il ne s'agit pas, loin s'en faut, de pratiques anodines.
Deux validations sont ici proposées.
Il s'agit, d'une part, de valider les taxes foncières sur la propriété non
bâtie qui seraient contestées parce que l'instruction ministérielle - écoutez
bien, mes chers collègues ! - du 31 décembre 1908, sur laquelle elles
s'appuient, a été publiée non pas au
Journal officiel de la République
française
, mais seulement au
Journal officiel des contributions
indirectes
. Or un excellent plaideur a découvert cette particularité et a
fait annuler par une cour les taxes foncières sur la propriété non bâtie
acquittées par un certain nombre de contribuables.
Il s'agit, d'autre part, de valider les impositions directes locales qui
seraient contestées sur le fondement de l'absence de l'affichage en mairie des
tarifs ou éléments d'évaluation servant à la détermination des bases de ces
impositions.
Vous savez que la jurisprudence du Conseil constitutionnel encadre la
validation législative. Nous nous sommes interrogés, au sein de la commission
des finances, sur le respect par l'article 14 de ces règles de portée
constitutionnelle.
La validation des impositions sur les propriétés non bâties qui seraient
contestées sur le fondement de l'absence de publication au
Journal officiel
de l'instruction du 31 décembre 1908 apparaît indispensable, sous peine de
remettre en cause l'ensemble des impositions sur les propriétés non bâties de
1997 et 1998.
En revanche, monsieur le secrétaire d'Etat, l'intérêt général de la validation
des impositions en matière d'impôts directs et des taxes perçues sur les mêmes
bases calculées à partir de tarifs ou d'éléments d'évaluation arrêtés avant le
1er janvier 1999 et dont la légalité serait contestée sur le fondement de
l'absence de preuves de l'affichage en mairie de ces tarifs ou éléments
d'évaluation nous semble moins évident.
En effet, je n'ai pu obtenir aucune information claire sur le nombre de tarifs
ou d'éléments d'évaluation qui n'auraient pas été affichés ou dont la preuve de
l'affichage n'aurait pas été conservée par l'administration fiscale.
Dans mon rapport écrit, j'ai précisé que je vous demanderais, monsieur le
secrétaire d'Etat, des précisions complémentaires en séance publique : le
moment est venu de le faire !
Quoi qu'il en soit, monsieur Maman, la commission des finances considère que
la validation dont il s'agit vise, en principe, à régulariser un simple vice de
forme. Il ne serait donc pas simple d'assumer les conséquences d'un refus de
cette validation, refus qui pourrait conduire bien des contribuables à échapper
indûment à l'impôt.
Mais je ne saurais formuler un avis définitif, mes chers collègues, sans avoir
entendu M. le secrétaire d'Etat sur le sujet et sans savoir s'il peut
m'apporter les précisions que j'ai sollicitées.
M. le président.
Quel est donc l'avis du Gouvernement ?
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
M. Maman a mis le doigt sur un point qui fait mal,
puisque l'article 14 comprend deux mesures de validation.
Je crois que le comptable qui est coupable de la non-publication de
l'instruction du 31 décembre 1908 doit contempler aujourd'hui nos débats avec
une certaine sérénité, mais il n'en reste pas moins vrai que, cette instruction
n'ayant pas été publiée, nous courons un risque, quatre-vingts ans après, qui
porte sur des dizaines de milliards de francs d'impôt. Or je pense que, ce
risque, vous ne voulez pas le courir.
Sur le deuxième point, à savoir le principe selon lequel il doit être procédé
à un affichage en mairie des tarifs ou des éléments d'évaluation servant à la
détermination des bases des impositions directes locales, M. le rapporteur
général me demande si les services vérifient bien si ces publications ont
lieu.
Nous avons fait un sondage auprès de la quasi-totalité des directions des
services fiscaux. Il apparaît que, dans près de la moitié des communes, les
certificats d'affichage des éléments d'évaluation n'ont pu être retrouvés. J'en
profite donc pour lancer un appel au Grand Conseil des communes de France,
puisque c'est parfois ainsi que l'on appelle le Sénat, pour inciter à ces
publications.
L'Etat a donné des instructions fort claires afin que le droit soit appliqué.
Mais si vous pouviez relayer ce message de l'Etat auprès des maires de France,
je suis sûr que vous apporteriez votre pierre à la sauvegarde de l'intérêt
général.
Je crois en tout cas qu'il serait très périlleux, après les informations que
je vous ai données sur l'une comme sur l'autre de ces deux validations, que
vous mainteniez, monsieur Maman, l'amendement de suppression de l'article 14.
Il s'agit en effet d'un amendement dont le coût peut être évalué à plusieurs
dizaines de milliards de francs par an, ce qui me paraît très élevé.
Je suggère donc à M. Maman, qui a défendu cet amendement n° 9 afin de «
marquer le coup », en quelque sorte, de bien vouloir le retirer, pour ne pas
exposer la collectivité nationale à des dégâts financiers très importants.
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
C'est la dissuasion nucléaire !
M. le président.
L'amendement est-il maintenu, monsieur Maman ?
M. André Maman.
Je souhaiterais tout de même obtenir une explication de la part de M. le
secrétaire d'Etat quant à la procédure qui sera suivie. Après avoir attendu
pendant quelque quatre-vingts ans, cela deviendrait urgent ?
Vous me dites, monsieur le secrétaire d'Etat, que j'ai « marqué le coup » avec
cet amendement, mais je ne vois pas très bien la solution que vous nous
proposez.
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
La solution est très claire, monsieur le sénateur :
nous nous proposons de faire comme si l'inscription avait été publiée le 31
décembre 1908 et, par conséquent, de procéder à un acte rétrospectif de très
grande portée, afin que tous les recours qui pourraient être effectués par des
contribuables - tels que celui qui a fait surgir cette question - soient
considérés comme non valides pour la bonne raison que vous aurez entre-temps
publié, grâce à l'acte d'une machine à remonter le temps, en quelque sorte,
cette fameuse instruction du 31 décembre 1908.
Ainsi, si vous acceptez l'article 14 proposé par le Gouvernement, tous les
recours fondés sur l'absence de publication tomberont.
M. le président.
Compte tenu de ces éclaircissements, monsieur Maman, acceptez-vous de retirer
votre amendement ?
M. André Maman.
Je veux bien faire plaisir à M. le secrétaire d'Etat, mais je ne suis pas
encore complètement satisfait. En effet, j'ai peur que cela ne continue. Cette
exigence existe depuis quatre-vingts ans...
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Quatre-vingt-dix !
M. André Maman.
... et nous nous contenterions aujourd'hui de l'annuler purement et simplement
?
J'aurais donc aimé obtenir des indications plus précises et des assurances de
votre part, monsieur le secrétaire d'Etat.
Quoi qu'il en soit, je retire cet amendement.
M. le président.
L'amendement n° 9 est retiré.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 14.
(L'article 14 est adopté.)
Articles 14
bis
et 15
M. le président.
« Art. 14
bis
. - I. - A l'avant-dernier alinéa du 1° de l'article 1382
du code général des impôts, après les mots : "autres que", sont insérés les
mots : "les établissements publics de coopération intercommunale, les syndicats
mixtes, les ententes interdépartementales,".
« II. - Les dispositions du I s'appliquent aux impositions établies à compter
de 1999. »
- (Adopté.)
« Art. 15. - I. - A titre transitoire, le conseil général de Mayotte, sur
proposition du représentant du Gouvernement, demeure autorisé à aménager
l'assiette et à modifier les taux et les conditions de recouvrement des impôts
et contributions existant à la date de la présente loi et perçus au profit de
la collectivité territoriale.
« Les délibérations sont soumises à l'approbation du ministre chargé des
départements et territoires d'outre-mer. Elles sont tenues pour approuvées à
l'expiration d'un délai de trois mois suivant la date de leur réception au
ministère chargé des départements et territoires d'outre-mer.
« Les impôts, droits et taxes nouveaux votés par le conseil général sont
rendus applicables à la collectivité territoriale par la loi de finances de
l'année considérée.
« II. - Sous réserve des décisions de justice passées en force de chose jugée,
les impositions, droits et taxes ou redevances mentionnés dans le code général
des impôts de Mayotte publié au registre des délibérations sous les références
n° 114/97/CGD sont validés en tant que leur régularité serait contestée sur le
fondement de l'absence de base légale des délibérations du conseil général
ayant institué ou modifié lesdits impositions, droits, taxes ou redevances ou
parce qu'ils n'ont pas été rendus applicables par la loi de finances de
l'année. »
- (Adopté.)
Article additionnel après l'article 15
M. le président.
Par amendement n° 2, M. Charasse propose d'insérer, après l'article 15, un
article additionnel ainsi rédigé :
« I. - Le troisième alinéa de l'article 49-1-2 du code des débits de boissons
est remplacé par les dispositions suivantes :
« Sous réserve des décisions de justice passées en force de chose jugée, le
préfet peut, par arrêté, et dans les conditions fixées par décret, accorder des
autorisations dérogatoires temporaires, d'une durée de quarante-huit heures au
plus, à l'interdiction de vente à consommer sur place ou à emporter et de
distribution des boissons des deuxième et troisième groupes sur les stades,
dans les salles d'éducation physique, les gymnases et les établissements
d'activités physiques et sportives définies par la loi n° 84-610 du 16 juillet
1984 modifiée relative à l'organisation et à la promotion des activités
physiques et sportives, en faveur :
«
a)
Des groupements sportifs agréés dans les conditions prévues par la
loi du 16 juillet 1984 modifiée susvisée et dans la limite de dix autorisations
annuelles pour chacun desdits groupements qui en fait la demande ;
«
b)
Des organisateurs de manifestations à caractère agricole dans la
limite de deux autorisations annuelles par commune ;
«
c)
Des organisateurs de manifestations à caractère touristique dans
la limite de quatre autorisations annuelles, au bénéfice des stations classées
et des communes touristiques. »
« II. - Dans l'attente de l'intervention du décret visé au troisième alinéa de
l'article L. 49-1-2 du code des débits de boissons, et sous réserve des
décisions de justice passées en force de chose jugée, les règles applicables
aux dérogations sont celles fixées par les articles 2 à 4 du décret n° 92-880
du 26 août 1992 modifié, dont les dispositions sont provisoirement maintenues
en vigueur.
« III. - Sous réserve des décisions de justice passées en force de chose
jugée, les dispositions du présent article s'appliquent aux litiges en
cours.
« IV. - Les dérogations visées aux troisième, quatrième, cinquième et sixième
alinéas de l'article L. 49-1-2 du code des débits de boissons sont assujetties
à la perception d'un droit de timbre de 10 francs. »
Cet amendement est assorti d'un sous-amendement n° 54, présenté par M. Marini,
au nom de la commission, et tendant, au troisième alinéa
a)
du I de
l'amendement n° 2, à remplacer le mot : « dix » par le mot : « cinq ».
La parole est à M. Charasse, pour présenter l'amendement n° 2.
M. Michel Charasse.
Mes chers collègues, lorsque, en 1991, a été votée ce que l'on appelle la loi
Evin, texte prétendant lutter contre l'alcoolisme et le tabagisme, s'est posée
la question du maintien des autorisations relatives aux petites buvettes dans
les stades des petites communes.
Après de longs débats, tant à l'Assemblée nationale qu'au Sénat, il a été
décidé que des dérogations seraient possibles par décret.
Un décret de 1992, modifié en 1996, a ainsi fixé le régime des dérogations.
Mais il a été récemment annulé par le Conseil d'Etat, car manquant de base
légale dans la mesure où avaient été accordées jusqu'à dix dérogations par an
alors que la loi n'avait pas autorisé à aller jusque là.
La situation est donc devenue dramatique depuis une quinzaine de jours pour
les petits clubs locaux des petites communes qui n'ont plus le droit d'ouvrir
la petite buvette traditionnelle où se retrouvent les uns et les autres, ce qui
évite d'ailleurs des consommations « sauvages » exagérées par packs de bière
interposés amenés par des jeunes que l'on n'a pas toujours les moyens de
contrôler et d'interdire.
J'ai pensé régler le problème par cet amendement n° 2, en intégrant tout
simplement dans l'article 49-1-2 du code des débits de boissons les
dispositions du décret annulé par le Conseil d'Etat, sous réserve de l'autorité
de la chose jugée, naturellement. S'agissant de ce dernier point, je précise
d'ailleurs que le décret a été annulé à la demande du syndicat des bistrotiers,
lesquels ont considéré qu'il valait sans doute mieux venir boire de l'alcool
chez eux plutôt qu'un verre de vin chaud à la buvette du stade.
Enfin, je précise que cet amendement prévoit d'instituer un petit droit de
timbre de dix francs par dérogation.
Tel est l'objet de cet amendement : il s'agit de régler un problème urgent qui
inquiète beaucoup les élus locaux dans les petites communes et la plupart des
dirigeants des petits clubs.
Je souligne, pour terminer, qu'il s'agit purement et simplement de reprendre
le régime existant, sans y ajouter aucune nouvelle disposition plus
favorable.
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur général, pour présenter le sous-amendement n°
54.
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
M. Charasse vient de nous proposer, en fait, une
validation législative, puisqu'il s'agit, en quelque sorte,...
M. Michel Charasse.
De mettre dans la loi ce qui n'y était pas !
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
... de revenir sur une décision du Conseil d'Etat,
laquelle, effectivement, se référait à un texte réglementaire et non pas à un
texte législatif.
Mes chers collègues, vous connaissez bien ce problème - il a déjà fait couler
beaucoup de salive, beaucoup d'encre.
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Et de mousse !
(Sourires.)
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Il remonte à la loi Evin du 10 janvier 1991.
Cette loi avait prévu que le préfet pouvait, dans des conditions fixées par
décret, accorder des dérogations temporaires aux interdictions de mettre à
disposition des boissons alcooliques, et ce pour des raisons liées à des
événements de caractère sportif, agricole ou touristique.
C'est dans ce contexte qu'un premier décret, du 26 août 1992, avait permis aux
préfets d'accorder des autorisations dérogatoires temporaires, d'une durée de
quarante-huit heures au plus, dans la limite d'une autorisation annuelle pour
chacun des groupements sportifs qui en ferait la demande. Une autorisation par
an, c'était manifestement tout à fait insuffisant et complètement en dehors de
la réalité !
Lors de l'examen de la loi du 28 mai 1996 portant diverses dispositions
d'ordre social, un amendement autorisant la vente d'alcool dans les stades
vingt week-ends par an avait été adopté par l'Assemblée nationale. Mais je dois
la vérité de dire qu'il avait été ensuite supprimé par la commission mixte
paritaire, et ce à la suite d'un vote négatif du Sénat.
Peu après cette discussion, le décret du 8 août 1996 a porté la limite des
dérogations à dix autorisations annuelles, c'est-à-dire, finalement, ce
qu'avait voté, à l'époque, l'Assemblée nationale.
Cette modification a motivé, un peu plus de deux ans après, l'annulation par
le Conseil d'Etat, qui a considéré que ce texte réglementaire altérait la
portée de l'interdiction édictée par la loi Evin et méconnaissait ainsi
l'objectif poursuivi par le législateur.
Et c'est en quelque sorte le décret du 8 août 1996 que notre collègue M.
Charasse souhaite rétablir en l'inscrivant dans la loi.
La commission des finances, qui en a discuté, a considéré qu'il s'agissait là
d'une démarche très positive. Les élus locaux que nous sommes, pour la plupart
d'entre nous, savent en effet que les associations sportives ont souvent besoin
d'un complément de ressources issues des buvettes. Ils savent aussi que, en cas
d'interdiction, les spectateurs, les jeunes, viennent avec des packs de bière
qu'ils consomment sans demander d'autorisation à personne.
Par conséquent, ce genre d'interdiction théorique n'est pas nécessairement la
bonne façon de traiter raisonnablement le problème de la diffusion de l'alcool
dans la population, plus particulièrement chez les jeunes.
Toutefois, la commission a pensé que l'on pouvait peut être trouver une
solution quelque peu transactionnelle.
Lorsque l'on évoque une dérogation à la loi Evin, s'agissant de rencontres
sportives, dans un stade de football, par exemple, on sait que la dérogation
concerne deux matches : l'aller et le retour. De ce fait, les dix dérogations
auxquelles fait allusion M. Charasse, cela fait vingt rencontres, soit à peu
près la moitié du nombre de matches dans une saison de football.
Pour respecter l'esprit de la loi Evin, la commission propose d'en rester à
cinq dérogations, c'est-à-dire à dix rencontres, ce qui lui paraît
suffisant.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur l'amendement n° 2 et sur le
sous-amendement n° 54 ?
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
J'aborde l'amendement déposé par M. Charasse avec des
sentiments partagés.
D'un côté, nous avons tous de la sympathie pour les petits clubs sportifs,
petits clubs sans lequels, comme l'a dit ma collègue Marie-George Buffet, il
n'y aurait pas de grands champions, et il est clair que l'équilibre financier
de ces clubs, comme des associations, particulièrement des plus petits d'entre
eux, dépend parfois des ressources accessoires qu'apporte la fameuse buvette
sur le stade. C'est un premier sentiment.
Cela étant, il y a, malgré tout, un certain paradoxe - le Conseil d'Etat l'a
relevé dans son annulation récente - à encourager la vente d'alcool sur les
stades. Il y a, en la matière, un impératif de santé publique qui avait été
bien précisé par la loi Evin de janvier 1991 et qui a été peu à peu grignoté et
transgressé. C'est là un second sentiment.
En tout cas, ce qui ne fait pas l'objet de sentiments partagés, c'est mon
admiration pour la rédaction de l'amendement. M. Charasse avait en effet toutes
chances de faire un cavalier budgétaire, c'est-à dire de déposer un amendement
qui n'avait qu'un lointain rapport avec le sujet. Mais, heureusement, par un de
ces traits de génie qui sont si fréquents chez lui
(Sourires)
, il a
inventé un droit de timbre de 10 francs par dérogation qui lui permet, si je
puis dire, d'éviter de tomber dans le fossé par-dessus la haie.
Cela dit, il ne faut pas succomber à trop d'imagination, en matière de
fiscalité. La maladie de la « taxe folle » ne devrait pas nous saisir. Malgré
tout le respect que j'ai pour l'ingéniosité de M. Charasse, il se pose en effet
une véritable difficulté au fond.
Ma collègue Mme Marie-George Buffet a eu l'occasion d'indiquer, le 10 décembre
dernier, que la réponse à ce problème résidait dans un soutien financier plus
important apporté aux petits clubs sportifs...
M. Michel Charasse.
Par les communes !
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Oui, Par les communes ! Ce sont toujours les mêmes
qui paient !
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Non, pas du tout !
Mme Buffet dispose d'un budget en augmentation sensible, comme il est normal
pour le sport, et s'y ajoute le Fonds national de développement du sport.
M. Michel Charasse.
Ça s'arrose !
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Mme Buffet, je le répète, a déclaré que la solution
résidait dans un soutien financier accru aux petits clubs.
(Murmures.)
Je vois que vous êtes très attentifs à ma réponse, et je vous en remercie.
Mme Buffet est en train de préparer un nouveau décret sur ce sujet, qui
prévoit une compensation spécifique pour les petits clubs, le tout devant être
mis au point en 1999.
Le Gouvernement est donc défavorable tant à l'amendement qu'au sous-amendement
de repli présenté par la commission.
M. le président.
Je vais mettre aux voix le sous-amendement n° 54.
M. Michel Charasse.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Charasse.
M. Michel Charasse.
Monsieur le président, je m'exprimerai en même temps sur l'amendement ; cela
nous fera gagner du temps.
Personnellement je préfèrerais que l'on s'en tienne au droit qui existait
jusqu'à l'annulation du Conseil d'Etat, et je souhaite, à cet égard, faire deux
ou trois observations.
Tout d'abord - première observation - les dérogations sont accordées par le
préfet. S'il y a le moindre problème, éventuellement répétitif, dans un stade
ou dans un autre équipement sportif, s'il y a des troubles, par exemple, ou des
risques de troubles, le préfet n'est jamais obligé d'accorder la dérogation.
Deuxième observation, le Conseil d'Etat a annulé un texte réglementaire au
motif que la loi n'autorisait pas la solution retenue par le Gouvernement.
Notre proposition, c'est que, désormais, ce soit la loi qui fixe le régime
dérogatoire, puisque, de toute façon, il est rentré dans les faits.
En outre, comme l'a très bien rappelé M. le rapporteur général tout à l'heure,
si nous ne donnons pas ces autorisations, eh bien les jeunes viendront sur les
stades avec des packs de bière qu'ils auront achetés dans les supermarchés !
Ils consommeront tout autour du stade ; on ne pourra pas les surveiller, on ne
pourra pas les empêcher de faire du scandale. De ce point de vue, les buvettes
constituent donc un facteur de restriction, si je puis dire, assez
appréciable.
Enfin monsieur le secrétaire d'Etat, quelle que soit l'amitié que je vous
porte et que je puisse porter à Mme Buffet, que faut-il penser de ce soutien
financier ? Les ressources complémentaires tirées de l'activité des petites
buvettes sont importantes pour les petits clubs de ces petites communes...
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
On va diluer des subventions de l'Etat !
M. Michel Charasse.
... de 3 000 habitants, 2 000 habitants, voire moins, quelques centaines
souvent. Pensez-vous vraiment que le budget de l'Etat va remplacer, pour tous
les clubs concernés, les ressources qu'ils tiraient de ces activités
accessoires ? Allons donc, c'est du rêve !
M. Christian Demuynck.
C'est une plaisanterie !
M. Michel Charasse.
Donc, on se retournera vers les communes, qui seront obligées de payer,...
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Exactement !
M. Michel Charasse.
... et cela n'empêchera pas la consommation « sauvage » tout autour du stade
parce qu'on n'aura pas les moyens de l'empêcher, alors que la buvette réfrène
tout de même quelque peu les ardeurs.
Monsieur le président, quel que soit le souci de prudence que je reconnais au
rapporteur général, et que je respecte, je ne voterai pas le sous-amendement
parce que je pense qu'il vaut mieux s'en tenir au droit existant, et je
maintiens, naturellement, l'amendement n° 2, sous-amendé ou non.
Mme Marie-Claude Beaudeau.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à Mme Beaudeau.
Mme Marie-Claude Beaudeau.
Je tiens à faire quelques remarques sur le problème pris dans son ensemble.
Je note d'abord que les clubs sportifs amateurs, notamment ceux de nos
villages et de nos petites villes, ont à l'évidence du mal à vivre parce que la
publicité et les spectateurs leur font souvent défaut.
Cela contraste, évidemment, avec les sommes considérables qui sont englouties
dans le fonctionnement des clubs professionnels. A cet égard, les malversations
financières, les pots-de-vin, les transferts de joueurs accompagnés de
versements de sommes très importantes font trop souvent la une de toute la
presse.
Notre collègue Michel Charasse a raison : le « foot » de nos villages doit
être défendu. Mais ne pourrait-on pas envisager une taxe sur les entrées des
matchs professionnels pour apporter des ressources financières à nos petits
clubs ?
Je suis tout à fait opposée à la vente d'alcool dans les buvettes de nos
stades, même s'il est vrai que les bénéfices de ces ventes compensent
l'insuffisance des moyens dévolus jusqu'à maintenant au développement de la
pratique sportive, encore que des efforts soient entrepris depuis quelque
temps.
Je sais aussi que nos clubs comptent de nombreux bénévoles, des hommes et des
femmes qui se dévouent, souvent au détriment de leur vie familiale et de leurs
loisirs, et qui leur apportent beaucoup.
Je relève, ensuite, que, depuis quelques années, la violence a fait son entrée
dans les stades, dans les tribunes mais souvent aussi sur le terrain. Cette
violence a un caractère social, c'est vrai, mais la consommation exagérée
d'alcool la favorise, et les victimes en sont les joueurs, les arbitres et le
public. Nous ne pouvons donc pas la cautionner en favorisant son développement
très prévisible avec l'alcool.
J'observe, enfin, que notre position constitue aussi un soutien à ceux qui
luttent contre l'alcoolisme et pour le respect de la loi Evin, à laquelle, je
pense, nous restons tous fidèles.
M. Michel Charasse.
Pas tous !
Mme Marie-Claude Beaudeau.
Je pense aux associations, et notamment à l'une d'entre elles, à laquelle nous
donnons beaucoup de moyens - peut-être encore de façon insuffisante ! - « Vie
libre » qui, dans les entreprises, les cités, les stades, les établissements
scolaires, aide de nombreux malades à lutter pour s'en sortir. Ces
associations, mes chers collègues, ne comprendraient pas que leurs efforts ne
soient pas soutenus.
C'est précisément parce que nous aimons le sport, le football, le rugby, les
fêtes locales, etc., que nous préférons que le stade reste à l'abri d'un fléau
qui a tendance à se développer, notamment, d'après les statistiques, chez les
jeunes.
Voilà pourquoi je voterai contre le sous-amendement et l'amendement.
M. René Trégouët.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Tregouët.
M. René Trégouët.
Sur un mode anodin, nous touchons là un sujet qui préoccupe beaucoup les
collectivités territoriales de France, surtout les petites. Ainsi, samedi
dernier, lors de l'assemblée générale des maires du Rhône, cette question a été
abordée.
En effet, contrairement à ce que pensent certains, tous les problèmes ne
peuvent pas être réglés depuis Paris et de façon technocratique. Nous savons
bien que les élus et les responsables d'associations dans les villages et dans
les petites villes ont joué un rôle important pour freiner le développement de
l'alcoolisme.
Or, depuis quelques années, on constate que les jeunes ont pris l'habitude
d'amener des packs de bière sur les stades, qu'ils fument des cigarettes et,
malheureusement, bien d'autres choses.
Une telle interdiction enlève tout intérêt au mouvement associatif ; c'est
pourquoi j'apporterai mon total soutien à la démarche de notre collègue M.
Michel Charasse, ainsi qu'à celle de la commission des finances.
M. Jacques Machet.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Machet.
M. Jacques Machet.
Une fois n'est pas coutume, je m'associe tout à fait aux trois constations de
ma collègue du groupe communiste républicain et citoyen !
D'abord, l'alcool reste l'alcool.
J'assiste depuis quinze ans au débat de la commission des affaires sociales,
qui s'est souvent saisie de ce problème, notamment lorsque M. Jean-Pierre
Fourcade en était le président. Et je relève que la commission dans sa
majorité, dans sa grande majorité, a voté contre l'alcool sur les terrains de
jeux. Cela reste pour moi un élément très important.
Ensuite, sur le plan humain, on a sans doute négligé le grand rôle que peut
jouer la famille face à ce problème. On n'a pas fait, moi comme les autres, ce
qu'il fallait. On peut, certes, s'amuser, mais il y a s'amuser et s'amuser, et
ce n'est certainement pas l'alcool qui fait l'essentiel de l'amusement pour les
jeunes !
Enfin, l'alcool a un coût en matière de santé, mais aussi du fait de la
violence qu'il engendre et qui se développe dans notre pays.
Ne cherchons pas à faire porter la responsabilité de cet état de fait sur les
autres. Nous sommes tous responsables !
C'est pour toutes ces raisons très importantes que je ne voterai ni le
sous-amendement ni l'amendement.
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ? ...
Je mets aux voix le sous-amendement n° 54, repoussé par le Gouvernement.
(Le sous-amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ? ...
Je mets aux voix, ainsi modifié, l'amendement n° 2, accepté par la commission
et repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi de finances rectificative, après l'article 15.
Article 15
bis
M. le président.
« Art. 15
bis
. - I. - Le 1° de l'article 81 du code général des impôts
est complété par une phrase ainsi rédigée :
« Les rémunérations des journalistes, rédacteurs, photographes, directeurs de
journaux et critiques dramatiques et musicaux perçues ès qualités constituent
de telles allocations à concurrence de 50 000 francs ; ».
« II. - Les dispositions du I sont applicables aux revenus perçus à compter du
1er janvier 1998. »
Je suis saisi de quatre amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion
commune.
Par amendement n° 3, M. Charasse propose de supprimer cet article.
Par amendement n° 38, Mme Beaudeau, MM. Loridant, Foucaud et les membres du
groupe communiste républicain et citoyen proposent de rédiger comme suit cet
article :
« A. - Les articles 87, 88 et 91 de la loi de finances pour 1997 (n° 96-1181)
du 30 décembre 1996 sont abrogés.
« B. - Pour compenser la perte de recettes résultant pour l'Etat de
l'application du A ci-dessus, compléter cet article par un paragraphe
additionnel ainsi rédigé :
« ... - Les droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts
sont relevés à due concurrence de la perte de recettes résultant de la
pérennisation des déductions supplémentaires dont bénéficient certains
contribuables.
Par amendement n° 22, M. Marini, au nom de la commission propose de rédiger
comme suit cet article :
« I. - L'article 87 de la loi de finances pour 1997 (n° 96-1181 du 30 décembre
1996) est ainsi modifié :
« 1° Dans le second alinéa du I, les années : "1998, 1999 et 2000" sont
remplacées par les années : "1999, 2000 et 2001" ;
« 2° A la fin du II, l'année : "2001" est remplacée par l'année : "2002".
« II. - La perte de recettes résultant pour l'Etat de l'application des
dispositions du I ci-dessus est compensée par un relèvement des droits prévus
aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.
Par amendement n° 4 rectifié, M. Charasse propose de rédiger ainsi le I de cet
article :
« I. - Le 1° de l'article 81 du code général des impôts est complété comme
suit :
« Toutefois, lorsque leur montant est fixé par voie législative ou
réglementaire, ces allocations sont toujours réputées utilisées conformément à
leur objet et ne peuvent donner lieu à aucune vérification de la part de
l'administration. Les rémunérations des journalistes, rédacteurs, photographes,
directeurs et critiques dramatiques et musicaux ès qualités constituent de
telles allocations à concurrence de 50 000 F. »
La parole est à M. Charasse, pour défendre l'amendement n° 3.
M. Michel Charasse.
Depuis deux ou trois ans, nous assistons à une sorte de danse du ventre autour
d'une profession dont j'ai promis à mon président de groupe de ne pas prononcer
le nom, mais qui mobilise, d'année en année, une partie de l'énergie des deux
assemblées.
(Sourires.)
Il a d'abord été admis que les déductions spéciales pour frais professionnels
d'un certain nombre de professions seraient supprimées progressivement ; mais,
plus on arrivait au moment de leur suppression, plus on parlait de reporter
cette suppression.
Cette année, le Gouvernement nous a proposé de mettre un terme à ces
déductions pour l'ensemble de ces professions sauf pour une. C'est ce qui
figurait dans le projet de loi de finances pour 1999. Mais le Sénat n'a pas
voulu de cette disposition parce que, pour lui, c'était pout tout le monde ou
pour personne. Il a donc rétabli l'ensemble des déductions pour tout le monde,
en attendant qu'on trouve une solution qui s'applique à tout le monde.
Et puis, voilà qu'apparaît dans ce collectif budgétaire une disposition tout à
fait curieuse, puisqu'il s'agit, pour une profession - celle qui est l'objet de
la danse du ventre dont je parlais tout à l'heure - d'instituer non plus une
déduction spéciale, mais une allocation pour frais d'emploi de 50 000 francs,
c'est-à-dire une allocation dont le montant est supérieur à l'avantage fiscal
dont les intéréssés bénéficient déjà actuellement, puisque la déduction est de
30 %, plafonnée à 50 000 francs. Cela veut dire que tout ceux qui n'arrivent
pas aujourd'hui à 50 000 francs y arriveront demain !
On ne sait d'ailleurs pas ce que va devenir la disposition qui figure dans la
loi de finances pour 1999 ! J'ai toutefois cru comprendre qu'elle serait
supprimée en cours de route. Les déductions sont donc supprimées pour tout le
monde. Aucune de ces professions n'a véritablement droit à la tendresse du
Gouvernement, sauf celle dont je ne prononce pas le nom, mais qui est au centre
de la danse du ventre !
J'ajoute que c'est la seule profession qui se trouve dans la situation
paradoxale de n'avoir aucun frais, de n'avoir pas à justifier de ses frais
puisque, depuis la Libération, les entreprises concernées ont pris l'habitude
de rembourser systématiquement l'intégralité des frais aux intéressés, et ce
sans justificatifs.
Par conséquent, on est dans un système où, au fond, on demande au Trésor
public de payer une partie des salaires d'une profession, salaires qui
devraient être logiquement versés par les entreprises privées concernées.
Monsieur le président, je trouve que trop c'est trop et j'ai donc déposé cet
amendement de suppression dans un souci d'égalité avec les autres
contribuables. Or la notion d'égalité, la profession concernée doit y être
sensible, elle qui donne des leçons de morale à la une des journaux !...
(Sourires.)
, elle qui, plus que toute autre, a combattu la situation des
élus, grâce à laquelle tous les élus locaux sont aujourd'hui imposés sur les
plus petites indemnités, sous réserve de l'allocation pour frais d'emploi,
grâce à laquelle aujourd'hui aucun élu local n'échappe à rien.
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
C'est scandaleux !
M. Michel Charasse.
Elle est pourtant toujours prête à faire la morale à tous propos.
Pour une fois que j'ai l'occasion de leur faire la morale, je la leur fais, à
eux dont je ne prononce toujours pas le nom, et j'ai déposé cet amendement de
suppression.
(Très bien ! et applaudissements sur les travées du
RPR.)
M. le président.
La parole est à Mme Beaudeau, pour présenter l'amendement n° 38.
Mme Marie-Claude Beaudeau.
Cet amendement, nous l'avons déposé dans le cadre plus général de notre
réflexion en matière d'impôt sur le revenu.
Je me permettrai donc de rappeler qu'il tend à marquer clairement notre
opposition à toute remise en question du dispositif de déduction supplémentaire
sur le revenu dont bénéficient, compte tenu des conditions d'exercice de leur
profession, un certain nombre de salariés.
Beaucoup savent de quelles professions il s'agit. Je n'y reviendrai donc
pas.
Nous avons déjà eu maintes fois l'occasion de souligner - notamment lors de la
discussion de la loi de finances de 1997 comme lors de la discussion de la loi
de finances initiale pour 1999 - qu'il ne nous paraissait pas souhaitable de
remettre en question ce dispositif, dans un souci évident de simplification
administrative.
Nous avons également souligné à maintes reprises que la disparition de ces
déductions supplémentaires - qui gageait en quelque sorte une partie de la
réforme de l'impôt sur le revenu du gouvernement précédent - ne produirait pas
les résultats escomptés en termes de plus-value fiscale, c'est-à-dire, à
l'époque, par un rendement annoncé de 2,5 milliards de francs.
Le passage, par exemple, au système des frais réels pour un certain nombre des
salariés concernés pouvait même conduire à un allégement global plus important
de leur cotisation que celui qui était autorisé par le forfait de 50 000 francs
jadis appliqué et que cet article 15
bis
entend requalifier en
allocation d'emploi pour les seuls journalistes.
En revanche, l'administration fiscale y gagnera sans doute en contentieux
administratifs, puisque le contrôle de la validité des frais éligibles au
régime sera sans doute beaucoup plus long. Des coûts de recouvrement et de
contrôle complémentaires s'ajouteront, par conséquent, à des moins-values.
De notre point de vue, il est donc déterminant de ne pas modifier l'équilibre
actuel des mesures d'allégements supplémentaires et de revenir, avec cet
amendement, au régime antérieur à la loi de finances pour 1997.
Si nous devons chercher quelques ressources nouvelles pour le budget, il
existe de manière incontestable des « niches » bien mieux garnies que celle-là,
monsieur le secrétaire d'Etat.
Enfin, cet amendement n'a de sens que dans le cas où les dispositions du
projet de loi de finances pour 1999 qui ont été votées par le Sénat seraient
remises en question lors de la nouvelle lecture de ce projet de loi par
l'Assemblée nationale.
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur général, pour défendre l'amendement n° 22.
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
C'est un sujet quelque peu étrange qui revient
périodiquement en discussion dans notre assemblée, et c'est une procédure plus
étrange encore, monsieur le secrétaire d'Etat.
Le projet de loi de finances, qui est encore en navette, a vocation à traiter
le problème dont il s'agit, qui est celui des différentes déductions
professionnelles. Or le dispositif concernant la profession qui n'a pas été
citée revient dans un nouveau véhicule : le collectif budgétaire.
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Nous sommes en plein bouddhisme !
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Pourquoi ce dispositif est-il véhiculé par le
collectif budgétaire, qui n'est qu'un petit wagon derrière la grosse locomotive
du projet de budget pour 1999 ?
On peut se poser la question. Certains ont peut-être des éléments de réponse.
Peut-être pourrez-vous nous éclairer sur ce point, monsieur le secrétaire
d'Etat, et je crois qu'il serait utile que vous le fassiez,...
En lisant les quarante-cinq articles de ce texte, on se dit parfois : mais
ceci aurait dû être traité dans la loi de financement de la sécurité sociale,
cela aurait dû être traité dans le projet de loi de finances pour 1999... Le
collectif est donc une sorte d'assemblage de dispositions qui, pour beaucoup,
auraient pu figurer ailleurs, et que l'on ressort opportunément pour qu'elles
soient examinées le plus vite possible, à l'abri de trop de regards, de trop de
discours, ou de je ne sais quoi.
La commission des finances, pour sa part, est évidemment très éloignée de ces
subtilités et, je vous l'ai dit tout à l'heure, elle est persévérante, elle
défend la continuité de ses positions.
Il y a quinze jours, nous avons dit que la réforme de l'impôt sur le revenu
devait être vue comme un tout et que les déductions de toute nature, de toutes
les professions, devraient disparaître le jour où le barème baisserait. C'est à
cette position claire et simple que nous nous tenons.
Or nous voyons revenir un dispositif spécifique, avec une indemnité de 50 000
francs, un dispositif vraiment spécifique...
M. Michel Charasse.
Oh là là, oui !
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
... puisqu'il ne s'applique qu'à une profession, qui
a certes des sujétions tout à fait nombreuses, qui mérite certes l'intérêt et
le respect, pour laquelle on définit un régime sur mesure...
M. Michel Charasse.
Et supérieur !
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
... et différent !
Et on stipule que l'indemnité dont bénéficiera cette profession est une
indemnité qui ne nécessitera aucune justification susceptible d'alimenter des
contrôles de l'administration fiscale.
Nous comprenons bien le contexte de cette affaire mais, encore une fois, cette
présentation des choses semble quelque peu dangereuse et complexe à la
commission des finances.
Compte tenu de l'année qui s'achève et du relatif état de fatigue qui est le
nôtre, nous n'avons pas été en mesure d'imaginer une autre position que celle
que nous avons fait adopter par le Sénat lors de la première lecture du projet
de loi de finances. Il s'agit, avec l'amendement n° 22, de renouer avec cette
position.
M. le président.
La parole est à M. Charasse, pour défendre l'amendement n° 4 rectifié.
M. Michel Charasse.
Dans l'hypothèse où mon amendement de suppression ne serait pas adopté par
l'Assemblée nationale, je pense qu'il faut se poser la question de savoir quel
sera le sort fiscal de cette allocation pour frais d'emploi.
Savez-vous qui aura 50 000 francs d'allocation pour frais d'emploi ? La
profession en question.
Savez-vous qui a, au 1er novembre, 45 876 francs par an d'allocation pour
frais d'emploi ? Les maires, puisque c'est le montant de l'indemnité des maires
des communes de moins de 1 000 habitants.
Savez-vous, lorsqu'il y a lieu à vérification, quel est le sort de
l'allocation pour frais d'emploi des maires ? Elle est contrôlée normalement
puisque, selon le 1° de l'article 81 du code général des impôts, les
allocations pour frais d'emploi doivent être employées conformément à leur
objet, donc, en fait, pour couvrir des frais justifiables.
Savez-vous quel est le sort des 50 000 francs de l'autre profession ?
Théoriquement, le même, puisqu'il n'y a pas d'exception. Sauf que - et, là, je
suis bien obligé de prononcer le nom - en vertu de l'article 109 du code de
procédure pénale, les journalistes ont droit à la protection de leurs sources.
A partir du moment où ils diront qu'avec les 50 000 francs ils ont financé
leurs sources, et même si c'est faux et mensonger, on ne pourra pas leur
demander lesquelles. Il y aura donc, dans les faits, impossibilité absolue
d'effectuer un contrôle de l'utilisation de l'allocation pour frais
d'emploi.
Par conséquent, non seulement on crée une inégalité en instaurant une
allocation pour frais d'emploi pour une seule profession, privée, et rien pour
les autres, mais, en outre, on en crée une seconde en maintenant dans la loi
que ces allocations doivent être utilisées conformément à leur objet, en
sachant parfaitement que, s'agissant des journalistes, c'est impossible ! En
effet, s'ils ne veulent pas révéler leurs sources, c'est-à-dire ce qu'ils ont
fait de leur argent en expliquant qu'ils ont payé des renseignements, on ne
peut pas les obliger à fournir les justificatifs.
Par conséquent, si l'Assemblée nationale ne parvient pas à nous éviter la
première inégalité, évitons au moins la seconde en écrivant que toutes les
allocations pour frais d'emploi, dès lors que leur montant est fixé par voie
législative ou réglementaire, ne sont pas soumises à contrôle.
Je trouverais très choquant, du point de vue de l'égalité, qu'on aille
demander à un maire ce qu'il fait de ses 45 000 francs, alors que tout le monde
sait à quoi il les consacre, et qu'on s'interdise, de fait, de demander à un
journaliste ce qu'il fait de ses 50 000 francs.
Par conséquent, mon amendement a simplement pour objet d'indiquer que, lorsque
le montant de l'allocation pour frais d'emploi est fixé par voie législative ou
réglementaire - législative, c'est le cas pour les journalistes ; réglementaire
et législative, c'est le cas pour les maires, puisque la loi dit que c'est
l'indemnité des maires des communes de moins de 1 000 habitants, mais le
montant de cette indemnité est fixé par décret, puisque c'est par référence à
la fonction publique - par conséquent, chaque fois qu'il est fixé par l'Etat,
donc que ce n'est pas l'employeur privé lui-même qui, librement, décide le
montant de l'allocation pour frais d'emploi, il n'y a pas lieu à justification
de l'utilisation de cette allocation.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission sur les amendements n°s 3, 38 et 4 rectifié
?
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
La commission comprend bien l'objet de l'amendement
n° 3, mais elle préfère demeurer sur la position prise par elle-même et par le
Sénat en première lecture, s'agissant, comme je l'ai indiqué, de prolonger
d'une année les différentes déductions concernant les différentes professions
qui en bénéficiaient jusqu'à présent. Elle ne peut donc pu qu'émettre, à
regret, un avis défavorable sur cet amendement.
L'amendement n° 38 est d'esprit identique à celui de la commission. J'ose donc
espérer que Mme Beaudeau et ses collègues accepteront de s'y rallier.
L'amendement n° 4 rectifié étant d'un grand intérêt technique, la commission
souhaiterait connaître l'avis du Gouvernement, sachant que les questions posées
nous paraissent être extrêmement pertinentes.
M. le président.
Quel est donc l'avis du Gouvernement sur ces amendements ?
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Un certain nombre de professions - soixante-douze
exactement - bénéficiaient, pour des raisons historiques, de déductions
forfaitaires supplémentaires pour frais professionnels qui ont été supprimées
par la loi de finances pour 1997.
Voilà un an, à la demande du Parlement, le Gouvernement s'est engagé à
rechercher des solutions avec chacune des professions concernées. Pour ce
faire, il a donc accepté d'accorder un délai. La concertation a eu lieu avec
chacune des professions, y compris la profession de journaliste, que M.
Charasse n'a citée que deux fois.
M. Michel Charasse.
C'est par souci d'économie !
(Sourires.)
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Pour la plupart des professions, nous avons trouvé des
modalités permettant de calculer des frais réels convenables, c'est-à-dire
conformes à la fois à l'activité de ces professions et au droit fiscal.
Toutefois, malgré huit réunions que le ministère de la culture et de la
communication et le ministère chargé du budget ont eues avec les journalistes,
nous n'avons pas trouvé de solution pour cette profession. Les entreprises de
presse n'ont pas été très imaginatives en la matière et les syndicats de
journalistes nous ont fait part de leur souci de faire en sorte qu'elles ne
soient pas trop pénalisées.
M. Michel Charasse.
De ne rien changer !
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
M. le rapporteur général l'a rappelé, nous avons eu,
en première lecture du projet de loi de finances pour 1999, un premier débat
sur ce sujet. La Haute Assemblée a demandé que l'on réfléchisse encore un an,
jusqu'à ce que l'on trouve une solution convenable. Je m'étais opposé, vous
vous en souvenez, monsieur le rapporteur général, à ce report, car je ne voyais
pas comment le fait de discuter un an de plus permettrait d'aboutir à des
solutions.
Vous vous demandez pourquoi on retrouve ce problème à l'occasion de la
discussion du collectif budgétaire. C'est parce que, à l'Assemblée nationale, à
l'occasion de l'examen de ce texte en première lecture, le rapporteur général,
M. Didier Migaud, votre homologue, monsieur Marini, donc une personne
parfaitement estimable, a avancé une solution qui a été adoptée sous la forme
d'un article additionnel, l'article 15
bis
, et qui vous est donc soumise
ce soir.
L'objet de cet article 15
bis
est de faire en sorte qu'aucun
journaliste ne soit lésé à partir du moment où les entreprises de presse n'ont
fait absolument aucun effort en la matière.
La solution de M. Migaud ménage les revenus des journalistes, exactement comme
Mme Beaudeau le souhaitait, mais les journalistes ne sont pas seuls concernés,
cela vaut pour l'ensemble des professions.
Monsieur Charasse, vous proposez un amendement de suppression sans suggérer de
solution de rechange. Cela ne me semble pas adéquat. C'est pourquoi j'y suis
défavorable.
M. Michel Charasse.
Ce n'est pas une obligation ! Et les autres ?
Mme Marie-Claude Beaudeau.
Justement, il faut adopter mon amendement !
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Nous avons trouvé des modalités avec chacune des
autres professions, monsieur Charasse,...
M. Michel Charasse.
Ce n'est pas vrai !
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
... qui permettent de calculer les frais réels d'une
manière convenable des deux points de vue.
M. Michel Charasse.
Elles ne sont pas d'accord. Or les journalistes n'ont pas de frais réels.
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
L'amendement n° 38 vise à perpétuer indéfiniment le
dispositif des déductions forfaitaires supplémentaires pour frais
professionnels. En la matière, on ne peut pas vivre éternellement dans le
statu quo.
C'est pourquoi je demande également le rejet de cet
amendement.
En pleine cohérence avec le débat que nous avons eu, vous avez demandé,
monsieur le rapporteur général, que soit retardée d'un an la suppression
progressive des déductions forfaitaires. Mais dans un an - nous aurons, j'en
suis sûr, le plaisir de nous retrouver - en dehors du fait que vous proposerez
à nouveau de différer d'un an l'application de la mesure, et que, à ce
moment-là,...
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Dans l'attente de la baisse du barème !
Mme Marie-Claude Beaudeau.
C'est vous qui devez adopter mon amendement, monsieur Marini !
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
... vous rejoindrez la position de Mme Beaudeau, qui
en sera enchantée, je ne vois vraiment pas quel progrès nous aurons accompli
!
Dans son amendement n° 4 rectifié, M. Charasse, avec toute la subtilité qui
est la sienne, pose comme principe que quiconque bénéficie d'une allocation
forfaitaire pour frais d'emploi fixée par voie législative ou réglementaire -
vous avez fait, monsieur le sénateur, allusion aux maires - soit dispensé de la
justification de l'utilisation de cette somme.
Je pense que vous avez vous-même apporté la réponse à votre propre amendement.
Les journalistes ont des caractéristiques particulières.
M. Michel Charasse.
Lesquelles ?
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Ils doivent protéger leurs sources ; ils doivent
protéger leur démarche.
M. Michel Charasse.
Cela ne sert pas qu'à cela !
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Ils vivent une existence professionnelle qui est moins
transparente que celle des maires de nos communes de France.
M. Michel Charasse.
Oh ! Vraiment, c'est incroyable !
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
C'est donc en vertu de ce principe de la spécificité
de la profession des journalistes qui doivent protéger leurs sources que je
demande le rejet de votre amendement n° 4 rectifié.
M. Michel Charasse.
C'est honteux ; c'est se moquer du monde !
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 3, repoussé par la commission et par le
Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, l'article 15
bis
est supprimé, et les amendements n°s
38, 22 et 4 rectifié n'ont plus d'objet.
Article additionnel après l'article 15
bis
M. le président.
Par amendement n° 29, M. Charasse et les membres du groupe socialiste
proposent d'insérer, après l'article 15
bis,
un article additionnel
ainsi rédigé :
« Le 1° de l'article 81 du code général des impôts est complété comme suit
:
« Toutefois, lorsque leur montant est fixé par voie législative ou
réglementaire, ces allocations sont toujours réputées utilisées conformément à
leur objet et ne peuvent donner lieu à aucune vérification de la part de
l'administration. »
La parole est à M. Charasse.
M. Michel Charasse.
Dans l'hypothèse où l'article qui vient d'être rejeté par suite de l'adoption
de l'amendement de suppression reviendrait quand même à l'Assemblée nationale -
on ne sait jamais
(Sourires),
il faut faire attention à tout - moi je persiste à penser
qu'il faut que l'on précise dans la loi que l'allocation pour frais d'emploi,
lorsqu'elle est fixée par la loi ou par voie réglementaire, ne peut pas donner
lieu à justifications à la demande de l'administration des impôts.
En effet, c'est l'autorité publique qui en fixe le montant et il est établi
selon la nature de la fonction et les frais qu'elle est censée entraîner. Par
conséquent, je ne vois pas pourquoi il y aurait à fournir des justificatifs,
d'autant plus que nous savons qu'une profession au moins, c'est-à-dire celle de
journaliste, échappe à cette obligation. Et, monsieur le secrétaire d'Etat, les
frais d'un journaliste - je demande d'ailleurs à voir lesquels - ce n'est pas
seulement de payer des sources, ce doit être aussi tout un tas d'autres choses,
et j'ai même tendance à penser que, quand il faut payer des sources très cher,
c'est le directeur du journal qui paie plutôt que le journaliste lui-même.
En tout cas, moi, je ne vois pas pourquoi, à 45 000 francs, un maire est
obligé de justifier et, à 50 000 francs, un journaliste ne l'est pas, surtout
quand on sait lequel des deux fait la morale à l'autre !
Par conséquent, j'estime qu'il est de bonne précaution - que ce système
d'allocation pour frais d'emploi soit d'ailleurs adopté ou non, peu importe ! -
de décider que désormais ces allocations lorsqu'elles sont fixées par
l'autorité publique - pas lorsqu'elles sont fixées par un patron privé, c'est
autre chose - n'ont pas à donner lieu à justificatif quant à leur
utilisation.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Tout évolue, et l'avis de la commission n'échappe pas
à ce mouvement.
Tout à l'heure, la commission souhaitait évidemment s'en tenir à la position
qu'elle avait adoptée lors de l'examen de la première partie du projet de loi
de finances. Le Sénat en a disposé autrement. Maintenant, il faut tirer les
conséquences du vote qui a été émis précédemment sur l'amendement n° 3 de M.
Charasse.
En fait, cet amendement n° 29 complète la position que nous avons déjà prise
majoritairement. Avant d'exprimer l'avis définitif de la commission à son
sujet, j'aimerais connaître l'avis du Gouvernement.
Je pense, pour ma part, qu'il est intéressant et habile de distinguer deux
types d'allocations de frais d'emploi : d'une part, celles qui sont attribuées
par l'employeur, qui doivent être utilisées conformément à leur objet, en
application de l'article 81 du code général des impôts, et qui sont
naturellement soumises à contrôle ; d'autre part, celles qui résultent de
dispositions législatives ou réglementaires, qui sont réputées être utilisées
conformément à leur objet et qui ne peuvent donner lieu à aucune
vérification.
Dès lors que cela concerne bien l'ensemble des professions, conformément au
vote qui a été émis tout à l'heure, il me semble logique de suivre la
proposition qui est soumise au Sénat.
Cependant, je le répète, avant de confirmer un avis dont vous sentez bien, mes
chers collègues, qu'il est plutôt positif, je souhaite entendre le
Gouvernement.
M. le président.
Quel est, donc, l'avis du Gouvernement ?
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
En cet instant, je l'avoue, l'Oise et la Seine
m'apparaissent comme des cours d'eau bien sinueux !
(Sourires.)
M. le
rapporteur général, avec toute la subtilité qu'on lui connaît, décrit des
méandres dans lesquels, personnellement, je me perds un peu !
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Le Sénat a tranché !
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Pour ce qui me concerne, je vais droit vers l'océan de
l'équité fiscale, et j'ai donc le même point de vue sur cet amendement qu'à
propos de l'amendement précédemment présenté par M. Charasse. Le Gouvernement
est donc défavorable à l'amendement n° 29.
M. le président.
Tout à l'heure, M. Marini avait également suivi le même raisonnement puisqu'il
avait déjà demandé à entendre votre avis, monsieur le secrétaire d'Etat !
(Sourires.)
Puis-je maintenant vous demander l'avis définitif de la commission sur cet
amendement, monsieur le rapporteur général ?
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
La commission s'en remet à la sagesse du Sénat,
monsieur le président.
M. le président.
Voilà qui est encore plus subtil !
(Nouveaux sourires.)
Quant au Gouvernement, sa position est donc tout à fait défavorable.
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement se prononce paisiblement contre cet
amendement, monsieur le président.
M. Michel Charasse.
Et si les maires avaient la carte de journaliste, quelle serait la position du
Gouvernement ?
(Nouveaux sourires.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 29, repoussé par le Gouvernement et pour
lequel la commission s'en remet à la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi de finances rectificative, après l'article 15
bis.
Articles 16 et 16
bis
à 16
nonies
M. le président.
« Art. 16. - I. - Le 1 de l'article 242
ter
du code général des impôts
est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« Elle est obligatoirement transmise à l'administration fiscale selon un
procédé informatique par le déclarant qui a souscrit au moins trente mille
déclarations au cours de l'année précédente. »
« II. - Il est inséré, dans l'article 1768
bis
du code général des
impôts, un 1
bis
ainsi rédigé :
« 1
bis.
La transmission effectuée en méconnaissance de l'obligation
prévue au dernier alinéa du 1 de l'article 242
ter
donne lieu à
l'application d'une amende de 100 francs par déclaration. »
« III. - Les dispositions des I et II s'appliquent à compter des revenus
imposables au titre de l'année 1999. »
- (Adopté.)
« Art. 16
bis
. - I. - L'article 285
quinquies
du code des
douanes est ainsi modifié :
« 1° Le 3 est ainsi rédigé :
« 3. Les taux de redevance sont fixés par tonne de produits, avec un montant
minimal par lot, dans la limite de 150 % des niveaux forfaitaires définis en
écus par décision du Conseil de l'Union européenne.
« Ces taux de redevance sont fixés par arrêté conjoint du ministre chargé des
douanes et du ministre chargé de l'agriculture. » ;
« 2° Il est ajouté deux alinéas (4 et 5) ainsi rédigés :
« 4. Pour les animaux et produits non concernés par les niveaux forfaitaires
mentionnés au 3, le montant de la redevance est fixé à 40 francs par tonne de
marchandises, avec un minimum de 200 francs et un maximum de 3 000 francs par
lot.
« 5. Pour l'application des dispositions mentionnées aux 3 et 4, un lot est
une quantité d'animaux de même espèce ou de produits de même nature, couverte
par un même certificat ou document vétérinaire, transportée dans le même moyen
de transport, provenant ou originaire d'un même pays ou d'une même partie de
pays n'appartenant pas à la Communauté européenne. »
« II. - Les dispositions du I s'appliquent à compter du 1er janvier 1999. »
- (Adopté.)
« Art. 16
ter
. - I. - Au deuxième alinéa du 8° du I de l'article 35 du
code général des impôts, les mots : "le marché à terme mentionné à l'article 5
de la loi du 28 mars 1885 ou à l'étranger" sont remplacés par les mots : "un
marché réglementé".
« II. - Au premier alinéa du I de l'article 92 B du code général des impôts,
les mots : "inscrites à la cote officielle ou à la cote du second marché d'une
bourse de valeurs" sont remplacés par les mots : "admises aux négociations sur
un marché réglementé".
« III. - Au premier alinéa de l'article 150
quinquies
du code général
des impôts, les mots : "inscrites à la cote officielle ou à la cote du second
marché des bourses françaises de valeurs" sont remplacés par les mots :
"admises aux négociations sur un marché réglementé français".
« IV. - A l'article 150
octies
du code général des impôts, les mots :
"réalisées sur le marché à terme mentionné à l'article 5 de la loi du 28 mars
1885" sont remplacés par les mots : "réalisées en France sur un marché
réglementé".
« V. - Au
a
du 1° du II de l'article 163
quinquies
B du code
général des impôts, les mots : "à la cote officielle ou à la cote du second
marché" sont remplacés par les mots : "aux négociations sur un marché
réglementé".
« VI. - Au 1°
bis
de l'article 208 du code général des impôts, les mots
: "introduites à la cote officielle ou à la cote du second marché d'une bourse
de valeurs" sont remplacés par les mots : "admises aux négociations sur un
marché réglementé".
« VII. - Au 4° du 1 de l'article 261 du code général des impôts, les mots :
"sur le marché mentionné à l'article 5 de la loi du 28 mars 1885 sur les
marchés à terme" sont remplacés par les mots : "sur un marché réglementé".
« VIII. - L'article 759 du code général des impôts est ainsi modifié :
« 1° Les mots : "à une cote officielle" sont remplacés par les mots : "aux
négociations sur un marché réglementé" ;
« 2° Les mots : "de la bourse" sont supprimés.
« IX. - L'article 980
bis
du code général des impôts est ainsi modifié
:
« 1° Le 1° est ainsi rédigé :
« 1° Aux opérations de contrepartie réalisées par des prestataires de services
d'investissement ; ».
« 2° Au 3°, les mots : "de bourse effectuées dans le cadre de placements" sont
supprimés ;
« 3° Le 4° est ainsi rédigé :
« 4° Aux opérations portant sur des valeurs mobilières admises aux
compartiments de province du premier marché ou du second marché ; ».
« 4° Après le 4°, sont insérés un 4°
bis
et un 4°
ter
ainsi
rédigés :
« 4°
bis
Aux opérations figurant au relevé quotidien des valeurs non
admises aux compartiments de province du premier marché ou du second marché
;
« 4°
ter
Aux opérations portant sur des valeurs mobilières admises aux
négociations sur le nouveau marché ; ».
« 5° Au 7°, les mots : "à la cote officielle, à la cote du second marché ou à
celle du nouveau marché" sont remplacés par les mots : "sur un marché
réglementé".
« X. - Le 15° du 3 de l'article 902 du code général des impôts est complété
par les mots : "et les remises en garantie de valeurs, titres, effets ou sommes
d'argent prévues à l'article 52 de la loi n° 96-597 du 2 juillet 1996 de
modernisation des activités financières ;".
« XI. - Le 4° de l'article 990 E du code général des impôts est ainsi rédigé
:
« 4° Aux sociétés dont les actions sont admises aux négociations sur un marché
réglementé ; ».
« XII. - Le deuxième alinéa de l'article 1649
quater
-0 B du code
général des impôts est ainsi modifié :
« 1° Les mots : "qui ne sont pas inscrites à la cote officielle ou à la cote
du second marché d'une bourse de valeurs" sont supprimés ;
« 2° Les mots : "inscrites ni à la cote officielle, ni au second marché des
bourses françaises de valeurs ou qui, non inscrites au hors cote," sont
remplacés par les mots : "pas admises aux négociations sur un marché réglementé
et".
« XIII. - A l'article 1840 N du code général des impôts, les mots : "de
commerce ou" sont supprimés.
« XIV. - Les articles 979, 1840 N
bis
et 1840 V du même code sont
abrogés.
« XV. - Les dispositions du présent article sont applicables à compter de la
date d'entrée en vigueur de la loi n° 96-597 du 2 juillet 1996 de modernisation
des activités financières.
- (Adopté.)
« Art. 16
quater
. - I. - L'article 239
quater
A du code général
des impôts est ainsi modifié :
« 1° Le premier alinéa est ainsi modifié :
«
a)
Les mots : "de l'impôt sur le revenu pour la part des bénéfices
correspondant à ses droits dans la société" sont remplacés par les mots : ",
pour la part des bénéfices correspondant à ses droits dans la société, soit de
l'impôt sur le revenu, soit de l'impôt sur les sociétés s'il s'agit d'une
entreprise relevant de cet impôt" ;
«
b)
Le même alinéa est complété par une phrase ainsi rédigée :
« Lorsque des droits dans la société sont affectés à l'exercice d'une activité
dont les revenus sont imposables dans la catégorie des bénéfices non
commerciaux, la part de bénéfice correspondant à ces droits est déterminée
selon les règles définies à l'article 96. » ;
« 2° Le deuxième alinéa est supprimé.
« II. - Un décret fixe les modalités d'application du présent article,
notamment les modalités du changement de mode de détermination des
résultats.
« III. - Les dispositions du présent article s'appliquent à compter de
l'imposition des revenus de 1999.
- (Adopté.)
« Art. 16
quinquies
. - I. - Au
a
du 4° de l'article 261 D du
code général des impôts, après les mots : "hôtels de tourisme classés", sont
insérés les mots : ", les villages de vacances classés ou agréés".
« II. - Les dispositions du I s'appliquent à compter du 1er janvier 1999. »
- (Adopté.)
« Art. 16
sexies
. - I. - L'article 302
bis
S du code général des
impôts est ainsi modifié :
« 1° Dans la dernière phrase du premier alinéa, les mots : "l'abatteur ou du
tiers abatteur" sont remplacés par les mots : "l'abatteur, du tiers abatteur ou
de l'atelier de traitement du gibier sauvage ayant reçu l'agrément prévu à
l'article 260 du code rural," ;
« 2° Le deuxième alinéa est ainsi rédigé :
« Le fait générateur de la redevance est soit l'opération de découpage chez
l'abatteur, le tiers abatteur ou dans l'atelier de traitement du gibier
sauvage, soit l'enlèvement des viandes à découper chez ces derniers. »
« II. - Les dispositions du I s'appliquent à compter du 1er janvier 1999. »
- (Adopté.)
« Art. 16
septies
. - I. - Il est inséré, dans le code général des
impôts, un article 302
bis
WA ainsi rédigé :
«
Art. 302
bis
WA
. - I. - Toute personne qui procède au premier
achat ou à la première réception de produits de la pêche ou de l'aquaculture
acquitte une redevance sanitaire de première mise sur le marché au profit de
l'Etat.
« II. - Cette redevance est assise sur le poids des produits.
« III. - Le fait générateur de la redevance est constitué par l'opération de
première réception ou de première vente.
« IV. - La redevance n'est pas perçue :
«
a.
Lors de la vente ou de la cession directe sur le marché par un
pêcheur, au détaillant ou au consommateur, d'une quantité n'excédant pas celle
prévue à l'article 3 du règlement (CEE) n° 3703/85 de la Commission du 23
décembre 1985 établissant les modalités d'application relatives aux normes
communes de commercialisation pour certains poissons frais ou réfrigérés ;
«
b.
En cas de retrait définitif dans le cadre de l'organisation
commune des marchés instituée par le règlement (CEE) n° 3759/92 du Conseil, du
17 décembre 1992, portant organisation commune des marchés dans le secteur des
produits de la pêche et de l'aquaculture ;
«
c.
En cas de débarquement direct de poissons frais par un navire de
pêche battant pavillon d'un pays tiers à la Communauté européenne.
« V. - Les taux de la redevance sont fixés par tonne de produits de la pêche
ou de l'aquaculture dans la limite d'un plafond de 150 % des niveaux
forfaitaires définis en écus par décision du Conseil de l'Union européenne.
Toutefois :
« 1° Les opérations de première vente réalisées dans les halles à marées sont
soumises à un taux réduit fixé dans la limite d'un plancher égal à 45 % des
niveaux forfaitaires ; »
« 2° Les opérations de première vente réalisées sans le classement de
fraîcheur et le calibrage prévus par le règlement (CE) n° 2406/96 du Conseil du
26 novembre 1996 fixant des normes communes de commercialisation pour certains
produits de la pêche sont soumises à un taux majoré fixé dans la limite du
plafond de 150 % prévu au premier alinéa du V ;
« 3° Un montant maximum par lot est fixé pour certaines espèces dans la limite
de 50 écus.
« Un arrêté conjoint du ministre de l'économie, des finances et de
l'industrie, du ministre de l'agriculture et de la pêche et du secrétaire
d'Etat au budget fixe les taux de la redevance à partir des taux de conversion
en francs de l'écu.
« VI. - La redevance est recouvrée et contrôlée selon les mêmes procédures et
sous les mêmes sanctions, garanties, sûretés et privilèges que la taxe sur la
valeur ajoutée.
« Les réclamations sont présentées, instruites et jugées selon les règles
applicables à cette même taxe.
« VII. - Un décret en Conseil d'Etat fixe les conditions d'application du
présent article. »
« II. - Il est inséré, dans le code général des impôts, un article 302
bis
WB ainsi rédigé :
«
Art. 302
bis
WB
. - I. - Toute personne qui procède à la
préparation ou à la transformation de produits de la pêche ou de l'aquaculture,
dans un établissement terrestre ou dans un navire-usine, acquitte une redevance
sanitaire de transformation au profit de l'Etat.
« II. - Cette redevance est assise sur le poids des produits introduits dans
un établissement terrestre pour y subir des opérations de préparation ou de
transformation ou qui proviennent d'un navire-usine.
« III. - Le fait générateur de la redevance est constitué par l'introduction
des produits dans l'établissement terrestre ou leur débarquement du
navire-usine.
« IV. - Le taux de la redevance est fixé par tonne de produits de la pêche ou
de l'aquaculture, dans la limite d'un plafond de 150 % des niveaux forfaitaires
définis en écus par décision du Conseil de l'Union européenne.
« Un arrêté conjoint du ministre de l'économie, des finances et de
l'industrie, du ministre de l'agriculture et de la pêche et du secrétaire
d'Etat au budget fixe le taux de la redevance à partir du taux de conversion en
francs de l'écu.
« V. - La redevance est recouvrée et contrôlée selon les mêmes procédures et
sous les mêmes sanctions, garanties, sûretés et privilèges que la taxe sur la
valeur ajoutée.
« Les réclamations sont présentées, instruites et jugées selon les règles
applicables à cette même taxe.
« VI. - Un décret en Conseil d'Etat fixe les conditions d'application du
présent article. »
« III. - Les dispositions des articles 302
bis
WA et 302
bis
WB
du code général des impôts s'appliquent à compter du 1er juillet 1999. »
-
(Adopté.)
« Art. 16
octies
. - I. - Il est inséré, dans le code général des
impôts, un article 302
bis
WC ainsi rédigé :
«
Art. 302
bis
WC
. - I. - Il est institué au profit de l'Etat
une redevance sanitaire pour le contrôle de certaines substances et de leurs
résidus.
« Cette redevance est due par :
« 1° Toute personne qui fait abattre un animal dans un abattoir ou fait
traiter du gibier sauvage par un atelier ayant reçu l'agrément prévu à
l'article 260 du code rural.
« Toutefois, en cas d'abattage ou de traitement à façon, la redevance est
acquittée par le tiers abatteur ou l'atelier agréé pour le compte du
propriétaire.
« La redevance est assise sur le poids de viande fraîche net.
« Le fait générateur est constitué par les opérations d'abattage ou,
s'agissant du gibier sauvage, par l'opération de traitement des pièces entières
;
« 2° Toute personne qui procède à la préparation ou à la transformation de
produits de l'aquaculture.
« La redevance est assise sur le poids des produits commercialisés.
« Le fait générateur est constitué par la vente des produits ;
« 3° Les centres de collecte ou les établissements de transformation recevant
du lait cru titulaires de l'agrément prévu à l'article 260 du code rural.
« La redevance est assise sur le volume de lait cru introduit dans le centre
ou l'établissement.
« Le fait générateur est constitué par l'introduction du lait cru dans le
centre ou l'établissement ;
« 4° Les établissements de fabrication ou de traitement d'ovoproduits ayant
reçu l'agrément prévu à l'article 260 du code rural.
« La redevance est assise sur le poids d'oeufs de poule en coquille introduits
dans ces établissements.
« Le fait générateur est constitué par l'introduction des oeufs en coquille
dans ces établissements.
« II. - Les taux de la redevance sanitaire pour le contrôle de certaines
substances et de leurs résidus applicables aux viandes, aux produits de
l'aquaculture et au lait sont fixés par produit dans la limite de 150 % du
niveau forfaitaire défini en écus par décision du Conseil de l'Union
européenne.
« Un arrêté conjoint du ministre de l'économie, des finances et de
l'industrie, du ministre de l'agriculture et de la pêche et du secrétaire
d'Etat au budget fixe les taux de la redevance à partir des taux de conversion
en francs de l'écu.
« Le taux de la redevance applicable aux ovoproduits est fixé, par arrêté
conjoint du ministre de l'économie, des finances et de l'industrie, du ministre
de l'agriculture et de la pêche et du secrétaire d'Etat au budget, dans la
limite de 5 francs par tonne d'oeufs en coquille.
« III. - La redevance est recouvrée et contrôlée selon les mêmes procédures et
sous les mêmes sanctions, garanties, sûretés et privilèges que la taxe sur la
valeur ajoutée.
« Les réclamations sont présentées, instruites et jugées selon les règles
applicables à cette même taxe.
« IV. - Un décret en Conseil d'Etat fixe les conditions d'application du
présent article. »
« II. - Les dispositions du I s'appliquent à compter du 1er janvier 1999. »
- (Adopté.)
« Art. 16
nonies
. - I. - L'article 575 A du code général des impôts est
ainsi modifié :
« 1° Au deuxième alinéa :
«
a)
Les sommes : "500 francs" et "400 francs" sont respectivement
remplacées par les sommes : "515 francs" et "435 francs",
«
b)
Les mots : ", et à 420 francs à compter du 1er janvier 1999" sont
supprimés ;
« 2° Au troisième alinéa, la somme : "230 francs" est remplacée par la somme :
"240 francs".
« II. - Les dispositions du présent article s'appliquent à compter du 4
janvier 1999. »
- (Adopté.)
La suite de la discussion est renvoyée à la prochaine séance.
6
TRANSMISSION D'UN PROJET DE LOI
M. le président.
J'ai reçu, transmis par M. le Premier ministre, un projet de loi, modifié par
l'Assemblée nationale, portant diverses mesures relatives à la sécurité
routière.
Le projet de loi sera imprimé sous le n° 118, distribué et renvoyé à la
commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel,
du règlement et d'administration générale.
7
DÉPÔT DE PROPOSITIONS DE LOI
M. le président.
J'ai reçu de Mmes Danièle Pourtaud, Maryse Bergé-Lavigne, Yolande Boyer,
Monique Cerisier-ben Guiga, Dinah Derycke, Marie-Madeleine Dieulangard, Josette
Durrieu, Gisèle Printz, M. Claude Estier et des membres du groupe socialiste et
apparentés une proposition de loi tendant à compléter l'ordonnance n° 58-1100
du 17 novembre 1958 relative au fonctionnement des assemblées parlementaires
pour créer une délégation parlementaire aux droits des femmes et à l'égalité
des chances entre les hommes et les femmes.
La proposition de loi sera imprimée sous le n° 119, distribuée et renvoyée à
la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage
universel, du règlement et d'administration générale, sous réserve de la
constitution éventuelle d'une commission spéciale dans les conditions prévues
par le règlement.
J'ai reçu de Mmes Hélène Luc, Odette Terrade, Marie-Claude Beaudeau, Danielle
Bidard-Reydet, Nicole Borvo, MM. Jean-Luc Bécart, Robert Bret, Michel Duffour,
Thierry Foucaud, Guy Fischer, Gérard Le Cam, Pierre Lefebvre, Paul Loridant,
Jack Ralite et Ivan Renar une proposition de loi assurant la parité des femmes
et des hommes dans la vie publique.
La proposition de loi sera imprimée sous le n° 120, distribuée et renvoyée à
la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage
universel, du règlement et d'administration générale, sous réserve de la
constitution éventuelle d'une commission spéciale dans les conditions prévues
par le règlement.
J'ai reçu de Mmes Hélène Luc, Marie-Claude Beaudeau, M. Jean-Luc Bécart, Mmes
Danielle Bidard-Reydet, Nicole Borvo, MM. Robert Bret, Michel Duffour, Guy
Fischer, Thierry Foucaud, Gérard Le Cam, Pierre Lefebvre, Paul Loridant, Jack
Ralite, Ivan Renar, Mme Odette Terrade et M. Paul Vergès une proposition de loi
tendant à assurer la présence d'une infirmière ou d'un infirmier dans chaque
groupe scolaire.
La proposition de loi sera imprimée sous le n° 121, distribuée et renvoyée à
la commission des affaires culturelles, sous réserve de la constitution
éventuelle d'une commission spéciale dans les conditions prévues par le
règlement.
8
DÉPÔT DE PROPOSITIONS D'ACTE
COMMUNAUTAIRE
M. le président.
J'ai reçu de M. le Premier ministre la proposition d'acte communautaire
suivante, soumise au Sénat par le Gouvernement, en application de l'article
88-4 de la Constitution :
Proposition de décision du Conseil concernant l'application provisoire de
l'accord sous forme d'échange de lettres modifiant l'accord entre la Communauté
européenne et la République populaire de Chine relatif au commerce de produits
textiles et d'habillement.
Cette proposition d'acte communautaire sera imprimée sous le n° E-1183 et
distribuée.
J'ai reçu de M. le Premier ministre la proposition d'acte communautaire
suivante, soumise au Sénat par le Gouvernement, en application de l'article
88-4 de la Constitution :
Proposition de directive du Parlement européen et du Conseil concernant la
commercialisation à distance de services financiers auprès des consommateurs,
et modifiant les directives 90/619/CEE du Conseil, 97/7/CE et 98/27/CE.
Cette proposition d'acte communautaire sera imprimée sous le n° E-1184 et
distribuée.
J'ai reçu de M. le Premier ministre la proposition d'acte communautaire
suivante, soumise au Sénat par le Gouvernement, en application de l'article
88-4 de la Constitution :
Proposition de décision du Conseil relative à l'application des principes d'un
accord-cadre en matière de financement de projets dans le domaine des crédits à
l'exportation bénéficiant d'un soutien public.
Cette proposition d'acte communautaire sera imprimée sous le n° E-1185 et
distribuée.
9
DÉPÔT D'UN RAPPORT
M. le président.
J'ai reçu de M. Jacques Chaumont un rapport fait au nom de la commission des
finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation sur le
projet de loi autorisant l'approbation de la convention entre le Gouvernement
de la République française et le Gouvernement de l'Ukraine en vue d'éviter les
doubles impositions et de prévenir l'évasion et la fraude fiscales en matière
d'impôts sur le revenu et sur la fortune (ensemble un protocole) (n° 558,
1997-1998).
Le rapport sera imprimé sous le n° 117 et distribué.
10
DÉPÔT RATTACHÉ
POUR ORDRE AU PROCÈS-VERBAL
DE LA SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE 1998
M. le président.
M. le Président du Sénat a reçu de M. Philippe Marini un rapport fait au nom
de la commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes
économiques de la nation sur le projet de loi de finances rectificative pour
1998, adopté par l'Assemblée nationale (n° 97, 1998-1999).
Ce rapport sera imprimé sous le n° 116 et distribué.
11
ORDRE DU JOUR
M. le président.
Voici quel sera l'ordre du jour de la prochaine séance publique, précédemment
fixée à aujourd'hui, mardi 15 décembre 1998 :
A dix heures trente :
1. Questions orales sans débat suivantes :
I. - M. Gérard César attire l'attention de Mme le ministre de l'aménagement du
territoire et de l'environnement sur l'application de la loi sur l'eau n° 92-3
du 3 janvier 1992 qui transfère aux communes les modalités de mise en oeuvre du
contrôle technique des systèmes d'assainissement non collectif.
Il lui rappelle que ce transfert de compétences est lourd de conséquences pour
les petites communes rurales qui n'ont pas les moyens techniques et financiers
d'assurer cette responsabilité et de vérifier la conformité des
installations.
Par rapport aux permis de construire, il lui demande de préciser les mesures
qu'elle entend prendre pour assurer à nouveau cette responsabilité par
l'intermédiaire des directions des affaires sanitaires et sociales (DASS). (N°
368.)
II. - M. Jean Besson sollicite l'attention de M. le ministre de l'équipement,
des transports et du logement concernant la saturation du couloir rhodanien.
Compte tenu de l'évolution constatée du trafic, le seuil de saturation
structurel de l'autoroute A 7 pourrait être atteint dès 2001-2002. Face à cette
situation, le projet de l'A 51, essentiel pour le désenclavement du massif
alpin, doit aussi être capable d'offrir une alternative crédible à l'A 7. C'est
pourquoi il souhaiterait connaître l'état d'avancement de l'étude en cours mais
aussi le calendrier prévisionnel de cette infrastructure.
D'autre part, si les deux grands axes autoroutiers Nord-Sud inscrits au schéma
directeur pour décharger l'axe rhodanien deviennent réalité, c'est-à-dire l'A
75 et l'enchaînement des autoroutes A 39, A 48 et A 51, il convient de savoir
si le dispositif sera suffisant et, dans l'hypothèse négative, de déterminer
les différentes solutions envisageables.
C'est pourquoi il souhaite la réalisation d'une nouvelle étude intermodale sur
l'axe Nord-Sud en intégrant cet axe dans le cadre européen et en demandant un
développement détaillé de toutes les solutions de mixité des transports. (N°
371.)
III. - M. Gérard Larcher attire l'attention de M. le ministre de l'équipement,
des transports et du logement sur l'opération ferroviaire grande ceinture Ouest
qui, dans le cadre des futures tangentielles (projet régional Lutèce), reliera
Saint-Germain-en-Laye et Noisy-le-Roi en incluant les gares de Mareil-Marly,
Saint-Germain - Bel-Air et Saint-Nom-la-Bretèche.
Le 1er octobre dernier, le conseil d'administration du Syndicat des transports
parisiens s'est prononcé favorablement sur l'avant-projet et les collectivités
territoriales ont accepté de financer ce projet : en effet, le président du
conseil général des Yvelines a confirmé son accord pour participer à hauteur de
80 millions de francs et le conseil régional prévoit de prendre à sa charge 523
millions de francs.
Sachant que la déclaration d'utilité publique sera caduque à la fin de l'année
1998, il lui demande quelles dispositions définitives immédiates il compte
prendre pour donner son approbation à ce projet essentiel pour les Franciliens,
qui a reçu l'accord de toutes les villes concernées. (N° 375.)
IV. - M. Ivan Renar attire l'attention de M. le ministre de l'éducation
nationale, de la recherche et de la technologie sur les modalités restrictives
de reclassement qui s'appliquent à certains maîtres auxiliaires qui deviennent
titulaires.
En effet, selon les textes en vigueur, des maîtres auxiliaires recrutés MA
III, puis accédant au cours de leur service au grade de MA II, MA I, sont
pénalisés dans leur reclassement d'accès à la titularisation, étant moins bien
reclassés que s'ils étaient restés MA III.
Cette situation, qui pénalise l'effort et le travail, est vécue par les
intéressés comme une réelle injustice.
En conséquence, il lui demande de bien vouloir lui indiquer les mesures qu'il
compte prendre pour y remédier. (N° 336.)
V. - M. Rémi Herment attire l'attention de M. le ministre de l'éducation
nationale, de la recherche et de la technologie sur la prise en charge par
l'Etat du financement des frais de fonctionnement des DEUG à Bar-le-Duc.
En effet, lors de sa réunion du 2 juillet 1998, le conseil général de la Meuse
s'est associé à la question d'urgence déposée par le maire de Bar-le-Duc
relative au financement par l'Etat des frais de fonctionnement des DEUG du
chef-lieu du département.
En 1994, M. le Premier ministre s'engageait dans la prise en charge du
financement des frais de fonctionnement de ces DEUG dont le montant annuel
s'élève à 1 200 000 francs et qui étaient jusqu'alors partagés pour les deux
tiers au conseil général de la Meuse et pour le tiers à la ville de
Bar-le-Duc.
Le gouvernement précédent, à son tour, considérant qu'il y avait un engagement
formel, décidait en 1996 de prendre la moitié du déficit de fonctionnement à la
charge de l'Etat, soit 600 000 francs, et affirmait que ce montant allait
progressivement augmenter afin d'aboutir à la totalité de la somme en question.
Cette somme fut virée fin 1996 à l'université Nancy-I, réduisant ainsi de
moitié le financement des deux collectivités meusiennes.
En rappelant par écrit ces engagements, le conseil général et la ville sont
intervenus à plusieurs reprises auprès du ministre de l'éducation nationale,
comme auprès du Premier ministre, et n'ont obtenu, depuis plus d'un an, aucune
réponse. Dans ces conditions, la ville et le conseil général ont à nouveau
inscrit sur leur budget le doublement de leurs crédits spécifiques pour 1998,
alors que les résultats aux examens sont excellents grâce à une qualité de
travail tout à fait exceptionnelle des étudiants et à une mobilisation de leurs
enseignants et que, partout, les universités sont financées par l'Etat.
Il souhaiterait savoir pourquoi le Gouvernement ne répond ni aux courriers ni
aux attentes des élus meusiens, qui entendent rappeler ici les efforts
importants qu'ils ont consentis depuis la décentralisation et qu'ils continuent
de consentir en faveur de la formation dans un département touché de façon
préoccupante par les stigmates de la désertification. (N° 365.)
VI. - M. Jean-Louis Lorrain appelle l'attention de M. le ministre de
l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur les classes
préparatoires aux grandes écoles. Littéraires, scientifiques ou commerciales,
ces classes aident les intéressés à préparer démocratiquement des concours
grâce à des épreuves écrites anonymes, suivies d'oraux de haut niveau.
L'acquisition, fondamentale pour l'avenir des étudiants concernés, de méthodes
de travail et de connaissances théoriques pluridisciplinaires assure la
transition indispensable entre l'enseignement secondaire et les grandes
écoles.
Or, en décembre 1997, une première réduction budgétaire amène les écoles
normales supérieures à réduire le nombre d'épreuves et certains cursus de
formation. En mai 1998, il est question qu'un décret - toujours en cours
d'élaboration - réforme les procédures des concours des écoles dépendant des
divers ministères et, le 30 juillet dernier, un décret abaisse effectivement de
7 % la rémunération des heures d'interrogations orales et de 17 % celle des
heures supplémentaires, diminuant ainsi les traitements des enseignants
concernés sans contrepartie ni concertation préalable.
Ces procédures portant atteinte aux spécificités psychologiques de ces
classes, au statut des enseignants et conséquemment à la qualité des études
concernées, il souhaite connaître la philosophie et la logique qui sous-tendent
les dispositions précitées. (N° 369.)
VII. - M. Daniel Hoeffel attire l'attention de Mme le ministre de la culture
et de la communication sur l'importance des vols d'objets d'art aux dépens des
collections publiques et sur l'explosion des trafics alimentés par les vols
souvent accompagnés de déprédations aux dépens d'un patrimoine d'autant plus
précieux qu'il est le témoignage de l'histoire malmenée par les dictatures
installées à partir de 1945.
L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe vient d'adopter à l'unanimité
la recommandation 1372 demandant aux quarante Etats membres du Conseil de
l'Europe de ratifier la convention Unidroit qui impose à l'acquéreur d'un objet
d'art un minimum de diligence pour s'assurer de la régularité de son achat et
bénéficier ainsi de la présomption de bonne foi.
Ne serait-il pas opportun que la France prenne l'initiative de la ratification
de cette convention et invite ses partenaires de l'Union européenne ainsi que
les candidats à l'adhésion à la ratifier également.
Nos concitoyens ne s'attacheront durablement à l'Europe que si la disparition
des frontières s'accompagne du respect des cultures et d'une meilleure
sécurité. Cette orientation a inspiré précisément le pacte contre la
criminalité organisée récemment adopté par les pays de l'Union européenne et
les onze pays candidats. Il lui demande si elle ne considère pas qu'une large
ratification de la convention Unidroit compléterait cet effort nécessaire en
rendant plus difficile la revente d'objets arrachés au patrimoine des
différentes nations européennes. (N° 338.)
VIII. - M. Gérard Cornu appelle l'attention de Mme le ministre de la culture
sur les conséquences tant pour les collectivités locales que pour les
particuliers des opérations d'archéologie préventive qu'il y a lieu de conduire
avant d'engager un projet immobilier.
S'il est bien sûr impératif de préserver la « mémoire du sol » et donc notre
patrimoine, l'absence de réglementation du financement de l'archéologie
préventive entraîne la prise en charge par les aménageurs des coûts liés aux
évaluations et aux fouilles. Ces derniers se trouvent ainsi doublement
pénalisés : d'une part, financièrement et, d'autre part, dans le temps dès lors
que l'aboutissement de leur projet se trouve retardé.
S'agissant notamment des communes rurales désireuses de se lancer dans une
opération de lotir, lorsque le coût supplémentaire induit par l'étude
préventive est au-delà de ce qu'elles peuvent supporter, le risque est qu'elles
abandonnent purement et simplement leur projet locatif, ce qui va à l'encontre
d'une politique sociale à l'échelle du territoire.
Ne serait-il donc pas souhaitable de revoir l'actuel mode de financement et
d'y substituer une mutualisation des frais archéologiques à l'image de ce qui
se fait pour la taxe locale d'équipement. (N° 354.)
IX. - M. Maurice Blin attire l'attention de Mme le ministre de la culture et
de la communication sur l'application de la loi n° 97-179 du 28 février 1997
relative à l'instruction des autorisations de travaux dans le champ de
visibilité des édifices classés ou inscrits et dans les secteurs
sauvegardés.
Cette loi, votée au Sénat à l'unanimité, a prévu la création d'une nouvelle
commission reprenant les attributions de deux organes consultatifs existants :
les commissions régionales du patrimoine historique, archéologique et
ethnographique (COREPHAE) et les collèges régionaux du patrimoine. Depuis deux
ans, aucun décret d'application n'a encore été publié.
Des projets de décret ont fait état de la composition de cette nouvelle
commission allant totalement à l'encontre de la volonté du législateur. A cet
égard, celui-ci avait souhaité une parité entre les représentants de
l'administration et des associations et les élus. De nombreux élus locaux ainsi
que l'Association des maires de France s'inquiètent de cette orientation qui
risque de vider la loi de sa substance et de rendre le dispositif mis en place
totalement inefficace.
En conséquence, il lui demande de bien vouloir lui indiquer quelles mesures
elle entend prendre afin que la volonté du Parlement soit respectée et de lui
préciser la date de publication des décrets d'application. (N° 356.)
X. - M. Charles Descours attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la
santé sur la situation des sages-femmes. Alors qu'on observe une nette tendance
au développement du concept « naissance-maladie », qui implique une obstétrique
médicalisée plus curative que préventive, la place des sages-femmes parmi les
professionnels de la périnatalité tend à se déplacer vers la pathologie et à
restreindre leurs compétences (consultation de grossesse et suite de couches
normales). Cette tendance a aussi une conséquence financière lourde.
Il lui demande par conséquent, en prévision des états généraux de la santé
prévus en début d'année prochaine, de bien vouloir impulser une dynamique de
périnatalité confortant les sages-femmes dans leur rôle tel que défini par la
loi - loi n° 82-413 du 19 mai 1982, article L. 374, code de la santé publique -
évitant des actes médicaux inutiles, ce qui entraînerait une réduction du coût
des soins sans en négliger la qualité bien entendu. (N° 364.)
XI. - M. Jean Boyer appelle l'attention de M. le secrétaire d'Etat à
l'industrie sur les conséquences de la fermeture du surgénérateur Superphénix
de Creys-Malville (Isère). Lors de la décision de fermeture définitivement
arrêtée le 2 février 1998, le Gouvernement avait annoncé un certain nombre de
mesures d'accompagnement économique pour la région.
Or, on constate sur le terrain, en particulier dans le canton de Morestel,
concerné au premier chef, un décalage inacceptable entre les dispositions
envisagées et leur application concrète. Cet état de fait non seulement accroît
la colère des personnels concernés par les suppressions d'emplois (3 000),
entraînant des débrayages dans les entreprises sous-traitantes de la centrale
et des manifestations de leurs salariés, mais aussi entretient un climat de
suspicion entre l'Etat et les élus locaux, tout à fait regrettable dans notre
Etat républicain.
La crédibilité des pouvoirs publics étant mise en cause, il lui demande de lui
indiquer les mesures que le Gouvernement compte prendre rapidement afin, d'une
part, de respecter ses engagements et, d'autre part, de rassurer les
populations locales et leurs représentants. (N° 366.)
XII. - M. Jean-Claude Carle attire l'attention de M. le ministre de
l'intérieur sur l'article R. 142-7 du code général des collectivités
territoriales relatif à la désignation et aux attributions du vice-président de
l'office de tourisme. Si certaines préfectures admettent sans difficulté la
possibilité pour le maire, président de droit de cet organisme, de déléguer ses
pouvoirs à un adjoint qui peut être l'adjoint chargé des questions
touristiques, d'autres, au contraire, font prévaloir une interprétation très
stricte de ce texte qui oblige les maires à assurer eux-mêmes la présidence de
l'office de tourisme, ajoutant ainsi une charge supplémentaire à leurs
nombreuses missions et obligations au quotidien.
Il lui demande donc de bien vouloir lui préciser si un maire peut ou non
déléguer sa présidence de l'office de tourisme à l'un de ses adjoints et, dans
l'hypothèse d'une réponse négative, s'il ne serait pas possible de modifier
l'article R. 142-7 précité afin qu'une telle délégation puisse avoir lieu dans
les conditions prévues à l'article L. 2122-18 du code général des collectivités
territoriales. (N° 351.)
XIII. - M. André Vallet attire l'attention de Mme le secrétaire d'Etat aux
petites et moyennes entreprises, au commerce et à l'artisanat sur l'application
de la loi n° 96-603 du 5 juillet 1996, dite « loi Raffarin » dans les
Bouches-du-Rhône. Il lui rappelle que cette loi subordonne toute création de
surface commerciale supérieure à 300 mètres carrés à l'obtention d'une
autorisation administrative. Il lui indique cependant que, dans les
Bouches-du-Rhône, pour la seule année 1997, vingt-sept projets ont été
approuvés par la commission départementale d'équipement commercial - CDEC -,
alors que seuls six dossiers étaient repoussés.
Il lui indique également que cette pratique jurisprudentielle de modération de
la CDEC est dramatique pour le centre des villes moyennes dont l'activité
commerciale est gravement pénalisée par l'implantation sur le territoire d'une
commune voisine d'un centre de vente d'une certaine ampleur.
Il lui demande quelles mesures elle compte prendre pour assurer l'application
de la loi Raffarin afin de structurer l'ensemble du tissu commercial. (N°
343.)
A seize heures et éventuellement le soir :
2. Eloge funèbre de Georges Mazars.
3. Suite de la discussion du projet de loi de finances rectificative pour 1998
(n° 97, 1998-1999), adopté par l'Assemblée nationale.
Rapport (n° 116, 1998-1999) de M. Philippe Marini, fait au nom de la
commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de
la nation.
Aucun amendement n'est plus recevable.
Scrutin public ordinaire de droit lors du vote sur l'ensemble du projet de
loi.
Délais limites pour les inscriptions de parole
et pour le dépôt des amendements
Projet de loi constitutionnelle, adopté par l'Assemblée nationale, modifiant
les articles 88-2 et 88-4 de la Constitution (n° 92, 1998-1999) :
Délai limite pour les inscriptions de parole dans la discussion générale :
mercredi 16 décembre 1998, à dix-sept heures.
Délai limite pour le dépôt des amendements : mardi 15 décembre 1998, à
dix-sept heures.
Sous réserve de sa transmission, nouvelle lecture du projet de loi de finances
pour 1999 :
Délai limite pour les inscriptions de parole dans la discussion générale :
jeudi 17 décembre 1998, à dix-sept heures.
Délai limite pour le dépôt des amendements : jeudi 17 décembre 1998, à
dix-sept heures.
Personne ne demande la parole ?...
La séance est levée.
(La séance est levée le mardi 15 décembre 1998, à zéro heure vingt.)
Le Directeur
du service du compte rendu intégral,
DOMINIQUE PLANCHON
ERRATUM
Au compte rendu intégral de la séance du 7 décembre 1998
LOI DE FINANCES POUR 1999
Le tableau figurant page 6038 doit être inséré entre les alinéas 1 et 2 du II
proposé par le I de l'amendement II-103 rectifié pour compléter l'article 197
du CGI et non en tête de l'amendement.
Le Directeur du service du compte rendu intégral, DOMINIQUE PLANCHON QUESTIONS ORALES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT (Application des articles 76 à 78 du réglement)
Majoration pour enfants servie aux veuves civiles
399.
- 11 décembre 1998. -
M. Bernard Joly
appelle l'attention de
Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité
sur la situation des veuves civiles ayant élevé trois enfants et plus pendant
neuf ans avant leur seizième anniversaire, auxquelles certaines caisses
régionales d'assurance maladie (CRAM) ou direction régionale des affaires
sanitaires et sociales (DRASS) refusent d'appliquer un mode de calcul pour la
prise en compte de la majoration de 10 % conforme à celui retenu par la Cour de
cassation en 1992 et confirmé par de nombreux jugements de première instance ou
d'appel. Il est anormal que, pour bénéficier de ce mode de calcul, les veuves
concernées soient obligées d'introduire des recours contentieux, dont la
procédure est longue et coûteuse, et le principe même inacceptable dans la
situation de détresse morale dans laquelle elles se trouvent placées à la suite
de la disparition de leur époux. Devant cette rupture du principe d'égalité
entre les assurés sociaux, le Médiateur de la République, sur sa sollicitation,
a soumis aux pouvoirs publics, à deux reprises, en août 1997 et en février
dernier, une proposition de réforme relative à la majoration pour enfants en
cas de cumul de pensions. Au cours de la réunion de février, le représentant du
ministère a indiqué que votre cabinet avait été saisi d'une note sur ce sujet
qui préconisait une clarification des textes législatifs pour déterminer la
limite du cumul d'une pension de réversion et d'avantages vieillesse. Aussi
quel n'a pas été son étonnement de voir le Gouvernement déposer, dans la loi de
financement de la sécurité sociale, un amendement, voté par la majorité à
l'Assemblée nationale, qui méprise la jurisprudence constituée par les arrêts
de la Cour de cassation et aggrave le sort d'une catégorie déjà défavorisée. Il
lui demande les raisons de l'acharnement du pouvoir exécutif mis à nier que la
majoration pour enfants est bien un droit distinct de la pension elle-même qui
n'a pas à être compris dans la base de calcul de la limite du cumul autorisé
entre un avantage personnel de vieillesse et la pension de réversion du régime
général.
Liaisons transalpines pour les voyageurs et les marchandises
400.
- 11 décembre 1998. -
M. Michel Barnier
appelle l'attention de
M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement
sur l'urgence qui s'attache à une relance politique et forte de la part du
Gouvernement français et du Gouvernement italien concernant les lisaisons
transalpines pour les voyageurs et pour les marchandises entre Lyon-Satolas et
Turin. Les citoyens de la Confédération helvétique ont en effet donné, il y a
quelques semaines, le feu vert financier pour les tunnels ferroviaires
transalpins du Saint-Gothard et du Loetschberg par lesquels seront acheminés
une grande partie des camions vers l'Italie. Cette décision populaire,
encouragée par les pouvoirs publics de la Confédération helvétique, illustre
une volonté politique qui semble aujourd'hui faire défaut dans notre pays. Dans
le même temps et dans l'esprit du « rapport Brossier » qui avait pourtant été
présenté par le Gouvernement comme un simple rapport administratif, la SNCF est
chargée d'examiner, parmi d'autres hypothèses, le renforcement de la ligne
existante du chemin de fer conduisant d'Ambérieu à l'Italie en passant par
l'agglomération d'Aix-les-Bains et de Chambéry. Cette hypothèse qui
consisterait à créer une troisième voie est totalement inacceptable pour les
élus savoyards qui agissent au même moment pour la préservation de la
reconquête de la dimension naturelle du lac du Bourget. Les élus savoyards
s'interrogent également sur l'hypothèse du phasage des travaux à Lépin-le-Lac
mentionné dans la décision ministérielle du 18 septembre 1998, hypothèse
unanimement rejetée lors de la consultation de début 1998. Il lui demande de
lui indiquer précisément quelle est la politique du Gouvernement français sur
la traversée des Alpes et, dans l'hypothèse nécessaire et souhaitable où le
Gouvernement confirmerait les engagements pris au plus haut niveau et notamment
à l'occasion du sommet franco-italien de septembre 1997 par le chef de l'Etat
et par le Premier ministre eux-mêmes, quelles sont les prochaines étapes et les
prochaines décisions qui seront mises en oeuvre par le gouvernement pour la
réalisation de ce projet de liaison transalpine pour les voyageurs et pour les
marchandises.
Aménagement du carrefour « La Provence » dans la Marne
401.
- 14 décembre 1998. -
M. Jacques Machet
rappelle à
M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement
que, depuis 1990, les élus du département de la Marne attirent régulièrement
l'attention des services de l'Etat sur le carrefour « La Provence »
(intersection de la RN 44 et de la RD 19). Cette intersection est située en
haut d'une côte et la visibilité y est très réduite. En effet, les usagers de
la RD 19 qui veulent traverser la RN 44 ne peuvent le faire sans prendre de
risques. Par ailleurs, le trafic est très dense sur cette nationale, et la
vitesse sans doute excessive. Malgré les nombreuses démarches, auprès du
préfet, du ministre de l'équipement, des transports et du logement de la part
des élus, malgré les études qui ont été réalisées, notamment par le CETE de
l'Est (centre d'études techniques de l'équipement de l'Est), rien n'a bougé,
rien sinon le nombre des accidents très graves, le nombre des blessés et des
morts. Aujourd'hui, les usagers de ce carrefour, les élus attendent une
réponse. Ils souhaitent la modification de l'infrastructure, et pas seulement
quelques panneaux de signalisation supplémentaires.
Signature et ratification de la charte européenne
des langues régionales ou minoritaires
402.
- 14 décembre 1998. -
M. Pierre-Yvon Tremel
attire l'attention de
Mme le ministre de la culture et de la communication
sur la signature et la ratification par la France de la Charte européenne des
langues régionales ou minoritaires, déjà signée par dix-huit Etats, et ratifiée
par six d'entre eux. Cette charte est l'outil indispensable à la sauvegarde et
à la promotion des langues régionales de France, et reste aujourd'hui le seul
texte normatif assurant la survie de ces langues. Le Premier ministre a rappelé
à différentes reprises, en particulier lors du Conseil de l'Europe, que
l'identité de l'Europe était fondée notamment sur son patrimoine linguistique
et culturel et qu'à ce titre une attention toute particulière devait être
portée aux langues et cultures régionales. Le rapport qu'il a confié à M.
Poignant a été rendu public le 1er juillet dernier. S'agissant de la charte, il
y est notamment suggéré de demander une expertise juridique ayant pour objet de
préciser les stipulations susceptibles d'être prises en compte au regard des
règles et principes à valeur constitutionnelle. Cette mission a été confiée à
M. Guy Carcassonne. En effet, il y aurait selon le Conseil d'Etat - dans son
avis du 8 février 1997 - non-conformité entre cette charte et notre
constitution, dans son article 2. Or, ce dernier conclu dans son rapport que la
charte n'était pas nécessairement imcompatible avec l'article 2 de la
constitution. Dès lors, il souhaiterait savoir, au vu des rapports remis au
Premier ministre, de quelle manière le Gouvernement compte faire avancer ce
dossier. Maintenant que la volonté politique semble exister au plus haut niveau
de l'Etat, quand le Gouvernement compte-t-il procéder à la signature de la
charte, et, au-delà des obstacles juridiques, oui ou non la France a-t-elle la
ferme volonté de tout mettre en oeuvre pour que la charte puisse être ratifiée
dans les meilleurs délais ?
Organisation des voyages scolaires
403.
- 14 décembre 1998. -
Mme Gisèle Printz
appelle l'attention de
Mme le ministre délégué chargé de l'enseignement scolaire
sur les dispositions prises en matière de voyages scolaires. La circulaire du
27 septembre 1997 distingue deux grands types de sorties. D'une part, les
sorties obligatoires ou régulières inscrites à l'emploi du temps, d'autre part,
les sorties scolaires facultatives pour lesquelles il est prévu de demander une
participation aux familles après délibération en conseil d'administration
scolaire. Or, la plupart des enseignants ne font pas la différence entre les
deux types de sorties ; une note de rappel est par ailleurs venue jeter le
trouble en début d'année scolaire. Ainsi, les enseignants perçoivent de ces
instructions que les sorties scolaires doivent être gratuites et docn, que l'on
ne peut plus organiser de voyages scolaires. Concernant le financement de ces
activités, les opérations type vente sur la voie publique ou empaquetage dans
les supermachés sont désormais assimilées à du travail clandestin et par
conséquent interdites. Par ailleurs, seul l'établissement scolaire, en tant
qu'entité juridique, est maintenant habilité à organiser des voyages, ce qui
oblige les enseignants à passer par l'administration pour les encaissements.
Concernant enfin le remplacement des enseignants en voyage, ceux-ci doivent
veiller à ce que leurs cours soient assurés en leur absence pour les autres
classes dont ils ont la charge. Ils doivent donc trouver des collègues pour les
remplacer. Ces mesures lui semblant quelque peu contraignantes, elle lui
demande de bien vouloir lui indiquer si elle souhaite prochainement les
assouplir et explorer d'autres pistes pour que les élèves puissent continuer à
découvrir les régions françaises et les pays voisins en compagnie de leurs
professeurs.
Transports en commun en site propre
dans l'agglomération niçoise
404.
- 14 décembre 1998. -
M. Jacques Peyrat
appelle tout particulièrement l'attention de
M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement
sur le projet de transport en commun en site propre de l'agglomération niçoise
(TCSP). Ce projet est aujourd'hui très attendu par l'ensemble de la population
pour améliorer la circulation dans la commune. Il suscite également un très
large consensus car c'est un moyen de transport propre, silencieux, pratique et
de nature à modifier à la fois les comportements ainsi que l'équilibre et
l'esthétique des quartiers. Aussi, compte tenu de la qualité de ce projet et
des différents avis très favorables rendus, tant par la direction
départementale de l'équipement et le préfet des Alpes-Maritimes que par la
direction des transports terrestres, il lui demande s'il compte donner une
suite favorable au projet en apportant la contribution financière de l'Etat.
ANNEXES AU PROCÈS-VERBAL
de la séance
du lundi 14 décembre 1998
SCRUTIN (n° 52)
sur l'amendement n° 32, présenté par Mme Marie-Claude Beaudeau, MM. Paul
Loridant, Thierry Foucaud et les membres du groupe communiste républicain et
citoyen, tendant à insérer un article additionnel avant l'article 1er du projet
de loi de finances rectificative pour 1998, adopté par l'Assemblée nationale
(suppression du seuil de taxation des plus-values).
Nombre de votants : | 318 |
Nombre de suffrages exprimés : | 318 |
Pour : | 16 |
Contre : | 302 |
Le Sénat n'a pas adopté.
ANALYSE DU SCRUTIN
GROUPE COMMUNISTE RÉPUBLICAIN ET CITOYEN (16) :
Pour :
16.
GROUPE DU RASSEMBLEMENT DÉMOCRATIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN (22) :
Contre :
21.
N'a pas pris part au vote :
1. _ M. Paul Girod, qui présidait la
séance.
GROUPE DU RASSEMBLEMENT POUR LA RÉPUBLIQUE (99) :
Contre :
98.
N'a pas pris part au vote :
1. _ M. Christian Poncelet, président du
Sénat.
GROUPE SOCIALISTE (78) :
Contre :
78.
GROUPE DE L'UNION CENTRISTE (52) :
Contre :
52.
GROUPE DES RÉPUBLICAINS ET INDÉPENDANTS (47) :
Contre :
47.
Sénateurs ne figurant sur la liste d'aucun groupe (7) :
Contre :
6.
N'a pas pris part au vote :
1. _ M. Gérard Delfau.
Ont voté pour
Marie-Claude Beaudeau
Jean-Luc Bécart
Danielle Bidard-Reydet
Nicole Borvo
Robert Bret
Michel Duffour
Guy Fischer
Thierry Foucaud
Gérard Le Cam
Pierre Lefebvre
Paul Loridant
Hélène Luc
Jack Ralite
Ivan Renar
Odette Terrade
Paul Vergès
Ont voté contre
François Abadie
Nicolas About
Philippe Adnot
Guy Allouche
Louis Althapé
Jean-Paul Amoudry
Pierre André
Bernard Angels
Philippe Arnaud
Jean Arthuis
Henri d'Attilio
Bertrand Auban
François Autain
Robert Badinter
Denis Badré
José Balarello
René Ballayer
Janine Bardou
Michel Barnier
Bernard Barraux
Jean-Paul Bataille
Jacques Baudot
Jean-Michel Baylet
Michel Bécot
Jean-Pierre Bel
Jacques Bellanger
Claude Belot
Georges Berchet
Maryse Bergé-Lavigne
Jean Bernadaux
Jean Bernard
Daniel Bernardet
Roger Besse
Jean Besson
Pierre Biarnès
Jacques Bimbenet
Jean Bizet
Paul Blanc
Maurice Blin
Annick Bocandé
André Bohl
Christian Bonnet
Marcel Bony
James Bordas
Didier Borotra
Joël Bourdin
André Boyer
Jean Boyer
Louis Boyer
Yolande Boyer
Jean-Guy Branger
Gérard Braun
Dominique Braye
Paulette Brisepierre
Louis de Broissia
Guy-Pierre Cabanel
Michel Caldaguès
Robert Calmejane
Jean-Pierre Cantegrit
Jean-Claude Carle
Jean-Louis Carrère
Auguste Cazalet
Bernard Cazeau
Charles Ceccaldi-Raynaud
Monique Cerisier-ben Guiga
Gérard César
Gilbert Chabroux
Michel Charasse
Marcel Charmant
Michel Charzat
Jacques Chaumont
Jean Chérioux
Marcel-Pierre Cleach
Jean Clouet
Yvon Collin
Gérard Cornu
Charles-Henri de Cossé-Brissac
Raymond Courrière
Roland Courteau
Jean-Patrick Courtois
Charles de Cuttoli
Xavier Darcos
Philippe Darniche
Marcel Debarge
Désiré Debavelaere
Luc Dejoie
Robert Del Picchia
Jean Delaneau
Bertrand Delanoë
Jean-Paul Delevoye
Jacques Delong
Jean-Pierre Demerliat
Fernand Demilly
Christian Demuynck
Marcel Deneux
Gérard Deriot
Dinah Derycke
Charles Descours
Rodolphe Désiré
Marie-Madeleine Dieulangard
André Diligent
Claude Domeizel
Jacques Dominati
Michel Doublet
Michel Dreyfus-Schmidt
Alain Dufaut
Xavier Dugoin
André Dulait
Ambroise Dupont
Jean-Léonce Dupont
Hubert Durand-Chastel
Josette Durrieu
Bernard Dussaut
Daniel Eckenspieller
Jean-Paul Emin
Jean-Paul Emorine
Michel Esneu
Claude Estier
Hubert Falco
Léon Fatous
Pierre Fauchon
Jean Faure
André Ferrand
Hilaire Flandre
Gaston Flosse
Jean-Pierre Fourcade
Bernard Fournier
Alfred Foy
Serge Franchis
Philippe François
Jean François-Poncet
Yves Fréville
Yann Gaillard
René Garrec
Jean-Claude Gaudin
Philippe de Gaulle
Patrice Gélard
Alain Gérard
François Gerbaud
Charles Ginésy
Francis Giraud
Serge Godard
Daniel Goulet
Alain Gournac
Adrien Gouteyron
Francis Grignon
Louis Grillot
Georges Gruillot
Jean-Noël Guérini
Hubert Haenel
Emmanuel Hamel
Claude Haut
Anne Heinis
Marcel Henry
Pierre Hérisson
Rémi Herment
Roger Hesling
Daniel Hoeffel
Jean Huchon
Jean-Paul Hugot
Roland Huguet
Jean-François Humbert
Claude Huriet
Roger Husson
Jean-Jacques Hyest
Pierre Jarlier
Pierre Jeambrun
Charles Jolibois
Bernard Joly
André Jourdain
Alain Journet
Alain Joyandet
Christian de La Malène
Philippe Labeyrie
Jean-Philippe Lachenaud
Pierre Laffitte
Serge Lagauche
Roger Lagorsse
Alain Lambert
Lucien Lanier
Jacques Larché
Gérard Larcher
Dominique Larifla
Patrick Lassourd
Robert Laufoaulu
Edmond Lauret
René-Georges Laurin
Henri Le Breton
Jean-François Le Grand
Louis Le Pensec
Dominique Leclerc
Jacques Legendre
André Lejeune
Guy Lemaire
Serge Lepeltier
Marcel Lesbros
Claude Lise
Jean-Louis Lorrain
Simon Loueckhote
Roland du Luart
Jacques Machet
Philippe Madrelle
Jacques Mahéas
Kléber Malécot
André Maman
François Marc
Philippe Marini
René Marquès
Pierre Martin
Marc Massion
Paul Masson
Serge Mathieu
Pierre Mauroy
Jean-Luc Mélenchon
Louis Mercier
Michel Mercier
Lucette Michaux-Chevry
Gérard Miquel
Jean-Luc Miraux
Louis Moinard
René Monory
Aymeri de Montesquiou
Michel Moreigne
Georges Mouly
Bernard Murat
Philippe Nachbar
Paul Natali
Lucien Neuwirth
Philippe Nogrix
Nelly Olin
Paul d'Ornano
Joseph Ostermann
Georges Othily
Jacques Oudin
Charles Pasqua
Jean-Marc Pastor
Lylian Payet
Michel Pelchat
Jacques Pelletier
Guy Penne
Jean Pépin
Daniel Percheron
Jacques Peyrat
Alain Peyrefitte
Jean-Claude Peyronnet
Jean-François Picheral
Xavier Pintat
Bernard Piras
Jean-Pierre Plancade
Bernard Plasait
Jean-Marie Poirier
Guy Poirieux
Ladislas Poniatowski
André Pourny
Danièle Pourtaud
Gisèle Printz
Jean Puech
Jean-Pierre Raffarin
Henri de Raincourt
Paul Raoult
Jean-Marie Rausch
Victor Reux
Charles Revet
Henri Revol
Henri de Richemont
Philippe Richert
Roger Rinchet
Yves Rispat
Jean-Jacques Robert
Louis-Ferdinand de Rocca Serra
Josselin de Rohan
Gérard Roujas
André Rouvière
Michel Rufin
Claude Saunier
Jean-Pierre Schosteck
Bernard Seillier
Michel Sergent
Franck Sérusclat
René-Pierre Signé
Raymond Soucaret
Michel Souplet
Louis Souvet
Simon Sutour
Martial Taugourdeau
Michel Teston
Henri Torre
René Trégouët
Pierre-Yvon Tremel
François Trucy
Alex Türk
Maurice Ulrich
Jacques Valade
André Vallet
Alain Vasselle
Albert Vecten
André Vezinhet
Marcel Vidal
Xavier de Villepin
Serge Vinçon
Guy Vissac
Henri Weber
N'a pas pris part au vote
M. Gérard Delfau.
N'ont pas pris part au vote
MM. Christian Poncelet, président du Sénat, et Paul Girod, qui présidait la
séance.
Les nombres annoncés en séance avaient été de :
Nombre de votants : | 319 |
Nombre de suffrages exprimés : | 319 |
Majorité absolue des suffrages exprimés : | 155 |
Pour l'adoption : | 16 |
Contre : | 303 |
Mais, après vérification, ces nombres ont été rectifiés, conformément à la liste ci-dessus.
SCRUTIN (n° 53)
sur l'ensemble de la première partie du projet de loi de finances rectificative
pour 1998, adopté par l'Assemblée nationale.
Nombre de votants : | 319 |
Nombre de suffrages exprimés : | 319 |
Pour : | 220 |
Contre : | 99 |
Le Sénat a adopté.
ANALYSE DU SCRUTIN
GROUPE COMMUNISTE RÉPUBLICAIN ET CITOYEN (16) :
Contre :
16.
GROUPE DU RASSEMBLEMENT DÉMOCRATIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN (22) :
Pour :
17.
Contre :
4. _ MM. François Abadie, Jean-Michel Baylet, André Boyer et
Yvon Collin.
N'a pas pris part au vote :
1. _ M. Paul Girod, qui présidait la
séance.
GROUPE DU RASSEMBLEMENT POUR LA RÉPUBLIQUE (99) :
Pour :
98.
N'a pas pris part au vote :
1. _ M. Christian Poncelet, président du
Sénat.
GROUPE SOCIALISTE (78) :
Contre :
78.
GROUPE DE L'UNION CENTRISTE (52) :
Pour :
52.
GROUPE DES RÉPUBLICAINS ET INDÉPENDANTS (47) :
Pour :
47.
Sénateurs ne figurant sur la liste d'aucun groupe (7) :
Pour :
6.
Contre :
1. _ M. Gérard Delfau.
Ont voté pour
Nicolas About
Philippe Adnot
Louis Althapé
Jean-Paul Amoudry
Pierre André
Philippe Arnaud
Jean Arthuis
Denis Badré
José Balarello
René Ballayer
Janine Bardou
Michel Barnier
Bernard Barraux
Jean-Paul Bataille
Jacques Baudot
Michel Bécot
Claude Belot
Georges Berchet
Jean Bernadaux
Jean Bernard
Daniel Bernardet
Roger Besse
Jacques Bimbenet
Jean Bizet
Paul Blanc
Maurice Blin
Annick Bocandé
André Bohl
Christian Bonnet
James Bordas
Didier Borotra
Joël Bourdin
Jean Boyer
Louis Boyer
Jean-Guy Branger
Gérard Braun
Dominique Braye
Paulette Brisepierre
Louis de Broissia
Guy-Pierre Cabanel
Michel Caldaguès
Robert Calmejane
Jean-Pierre Cantegrit
Jean-Claude Carle
Auguste Cazalet
Charles Ceccaldi-Raynaud
Gérard César
Jacques Chaumont
Jean Chérioux
Marcel-Pierre Cleach
Jean Clouet
Gérard Cornu
Charles-Henri de Cossé-Brissac
Jean-Patrick Courtois
Charles de Cuttoli
Xavier Darcos
Philippe Darniche
Désiré Debavelaere
Luc Dejoie
Robert Del Picchia
Jean Delaneau
Jean-Paul Delevoye
Jacques Delong
Fernand Demilly
Christian Demuynck
Marcel Deneux
Gérard Deriot
Charles Descours
André Diligent
Jacques Dominati
Michel Doublet
Alain Dufaut
Xavier Dugoin
André Dulait
Ambroise Dupont
Jean-Léonce Dupont
Hubert Durand-Chastel
Daniel Eckenspieller
Jean-Paul Emin
Jean-Paul Emorine
Michel Esneu
Hubert Falco
Pierre Fauchon
Jean Faure
André Ferrand
Hilaire Flandre
Gaston Flosse
Jean-Pierre Fourcade
Bernard Fournier
Alfred Foy
Serge Franchis
Philippe François
Jean François-Poncet
Yves Fréville
Yann Gaillard
René Garrec
Jean-Claude Gaudin
Philippe de Gaulle
Patrice Gélard
Alain Gérard
François Gerbaud
Charles Ginésy
Francis Giraud
Daniel Goulet
Alain Gournac
Adrien Gouteyron
Francis Grignon
Louis Grillot
Georges Gruillot
Hubert Haenel
Emmanuel Hamel
Anne Heinis
Marcel Henry
Pierre Hérisson
Rémi Herment
Daniel Hoeffel
Jean Huchon
Jean-Paul Hugot
Jean-François Humbert
Claude Huriet
Roger Husson
Jean-Jacques Hyest
Pierre Jarlier
Pierre Jeambrun
Charles Jolibois
Bernard Joly
André Jourdain
Alain Joyandet
Christian de La Malène
Jean-Philippe Lachenaud
Pierre Laffitte
Alain Lambert
Lucien Lanier
Jacques Larché
Gérard Larcher
Patrick Lassourd
Robert Laufoaulu
Edmond Lauret
René-Georges Laurin
Henri Le Breton
Jean-François Le Grand
Dominique Leclerc
Jacques Legendre
Guy Lemaire
Serge Lepeltier
Marcel Lesbros
Jean-Louis Lorrain
Simon Loueckhote
Roland du Luart
Jacques Machet
Kléber Malécot
André Maman
Philippe Marini
René Marquès
Pierre Martin
Paul Masson
Serge Mathieu
Louis Mercier
Michel Mercier
Lucette Michaux-Chevry
Jean-Luc Miraux
Louis Moinard
René Monory
Aymeri de Montesquiou
Georges Mouly
Bernard Murat
Philippe Nachbar
Paul Natali
Lucien Neuwirth
Philippe Nogrix
Nelly Olin
Paul d'Ornano
Joseph Ostermann
Georges Othily
Jacques Oudin
Charles Pasqua
Lylian Payet
Michel Pelchat
Jacques Pelletier
Jean Pépin
Jacques Peyrat
Alain Peyrefitte
Xavier Pintat
Bernard Plasait
Jean-Marie Poirier
Guy Poirieux
Ladislas Poniatowski
André Pourny
Jean Puech
Jean-Pierre Raffarin
Henri de Raincourt
Jean-Marie Rausch
Victor Reux
Charles Revet
Henri Revol
Henri de Richemont
Philippe Richert
Yves Rispat
Jean-Jacques Robert
Louis-Ferdinand de Rocca Serra
Josselin de Rohan
Michel Rufin
Jean-Pierre Schosteck
Bernard Seillier
Raymond Soucaret
Michel Souplet
Louis Souvet
Martial Taugourdeau
Henri Torre
René Trégouët
François Trucy
Alex Türk
Maurice Ulrich
Jacques Valade
André Vallet
Alain Vasselle
Albert Vecten
Xavier de Villepin
Serge Vinçon
Guy Vissac
Ont voté contre
François Abadie
Guy Allouche
Bernard Angels
Henri d'Attilio
Bertrand Auban
François Autain
Robert Badinter
Jean-Michel Baylet
Marie-Claude Beaudeau
Jean-Luc Bécart
Jean-Pierre Bel
Jacques Bellanger
Maryse Bergé-Lavigne
Jean Besson
Pierre Biarnès
Danielle Bidard-Reydet
Marcel Bony
Nicole Borvo
André Boyer
Yolande Boyer
Robert Bret
Jean-Louis Carrère
Bernard Cazeau
Monique Cerisier-ben Guiga
Gilbert Chabroux
Michel Charasse
Marcel Charmant
Michel Charzat
Yvon Collin
Raymond Courrière
Roland Courteau
Marcel Debarge
Bertrand Delanoë
Gérard Delfau
Jean-Pierre Demerliat
Dinah Derycke
Rodolphe Désiré
Marie-Madeleine Dieulangard
Claude Domeizel
Michel Dreyfus-Schmidt
Michel Duffour
Josette Durrieu
Bernard Dussaut
Claude Estier
Léon Fatous
Guy Fischer
Thierry Foucaud
Serge Godard
Jean-Noël Guérini
Claude Haut
Roger Hesling
Roland Huguet
Alain Journet
Philippe Labeyrie
Serge Lagauche
Roger Lagorsse
Dominique Larifla
Gérard Le Cam
Louis Le Pensec
Pierre Lefebvre
André Lejeune
Claude Lise
Paul Loridant
Hélène Luc
Philippe Madrelle
Jacques Mahéas
François Marc
Marc Massion
Pierre Mauroy
Jean-Luc Mélenchon
Gérard Miquel
Michel Moreigne
Jean-Marc Pastor
Guy Penne
Daniel Percheron
Jean-Claude Peyronnet
Jean-François Picheral
Bernard Piras
Jean-Pierre Plancade
Danièle Pourtaud
Gisèle Printz
Jack Ralite
Paul Raoult
Ivan Renar
Roger Rinchet
Gérard Roujas
André Rouvière
Claude Saunier
Michel Sergent
Franck Sérusclat
René-Pierre Signé
Simon Sutour
Odette Terrade
Michel Teston
Pierre-Yvon Tremel
Paul Vergès
André Vezinhet
Marcel Vidal
Henri Weber
N'ont pas pris part au vote
MM. Christian Poncelet, président du Sénat, et Paul Girod, qui présidait la
séance.
Les nombres annoncés en séance ont été reconnus, après vérification, conformes
à la liste de scrutin ci-dessus.