SOMMAIRE
PRÉSIDENCE DE M. RENÉ MONORY
1.
Procès-verbal
(p.
0
).
2.
Décès d'un ancien sénateur
(p.
1
).
3.
Remplacement de sénateurs élus députés
(p.
2
).
4.
Vacance du siège d'un sénateur élu député
(p.
3
).
5.
Contestation de l'élection d'un sénateur à l'Assemblée nationale
(p.
4
).
6.
Démission d'un sénateur
(p.
5
).
7.
Remplacement d'un sénateur démissionnaire
(p.
6
).
8.
Communication de M. le président de l'Assemblée nationale
(p.
7
).
9.
Demandes d'autorisation de missions d'information
(p.
8
).
10.
Communication du Gouvernement
(p.
9
).
11.
Conférence des présidents
(p.
10
).
12.
Politique générale.
- Lecture d'une déclaration du Gouvernement (p.
11
).
Mme Martine Aubry, ministre de l'emploi et de la solidarité.
13.
Dépôt d'une question orale portant sur des sujets européens
(p.
12
).
14.
Communication de l'adoption définitive de propositions d'acte communautaire
(p.
13
).
15.
Dépôt de projets de loi
(p.
14
).
16.
Dépôt de propositions d'acte communautaire
(p.
15
).
17.
Dépôts rattachés pour ordre au procès-verbal de la séance du 12 juin 1997
(p.
16
).
18.
Ordre du jour
(p.
17
).
COMPTE RENDU INTÉGRAL
présidence de m. rené monory
M. le président.
La séance est ouverte.
(La séance est ouverte à quinze heures dix.)1
procès-verbal
M. le président.
Le procès-verbal de la précédente séance a été distribué.
Il n'y a pas d'observation ?...
Le procès-verbal est adopté.
2
décès d'un ancien sénateur
M. le président. J'ai le regret de vous faire part du décès de notre ancien collègue Mohamed Megdoud, qui fut sénateur de Tizi Ouzou en 1961 et en 1962.
3
remplacement de sénateurs
élus députés
M. le président.
J'ai été informé, par lettre du 16 juin 1997 de M. le ministre de l'intérieur,
que l'élection de Mme Jacqueline Fraysse-Cazalis, sénateur des Hauts-de-Seine,
comme député de la quatrième circonscription de ce département, et celle de M.
Claude Billard, sénateur du Val-de-Marne, comme député de la onzième
circonscription de ce département n'ayant fait l'objet d'aucune contestation,
Mme Jacqueline Fraysse-Cazalis et M. Claude Billard ont cessé, en application
de l'article LO 137 du code électoral, d'appartenir au Sénat.
Conformément aux articles LO 325 et LO 179 du code électoral, M. le ministre
de l'intérieur m'a fait connaître que, en application de l'article LO 320 du
code électoral, à compter du 13 juin 1997 :
- M. Michel Duffour est appelé à remplacer en qualité de sénateur des
Hauts-de-Seine Mme Jacqueline Fraysse-Cazalis.
- Mme Odette Terrade est appelée à remplacer en qualité de sénateur du
Val-de-Marne M. Claude Billard.
(Applaudissements sur les travées du groupe communiste républicain et citoyen,
sur les travées socialistes, ainsi que sur certaines travées du RDSE et de
l'Union centriste.)
4
vacance du siège
d'un sénateur élu député
M. le président.
J'ai été informé, par lettre du 16 juin 1997 de M. le ministre de l'intérieur,
que l'élection de M. Félix Leyzour, sénateur des Côtes-d'Armor, en qualité de
député de la quatrième circonscription de ce département n'ayant fait l'objet
d'aucune contestation, M. Félix Leyzour a cessé, en application de l'article LO
137 du code électoral, d'appartenir au Sénat.
La vacance du siège détenu par ce dernier, sénateur d'un département soumis au
scrutin majoritaire, sera pourvue, selon les termes de l'article LO 322 du code
électoral, par une élection partielle organisée à cet effet dans les délais
légaux.
5
CONTESTATION DE L'ÉLECTION
D'UN SÉNATEUR À L'ASSEMBLÉE NATIONALE
M. le président.
J'ai été informé, par lettre en date du 13 juin 1997 du Conseil
constitutionnel, que l'élection à l'Assemblée nationale de M. René Rouquet a
fait l'objet d'un recours devant le Conseil constitutionnel. Jusqu'à la
décision du Conseil constitutionnel, M. René Rouquet ne pourra pas participer
aux travaux du Sénat, conformément à l'article LO 137 du code électoral.
La vacance du siège de notre collègue ne sera proclamée, le cas échéant,
qu'après la décision du Conseil constitutionnel confirmant son élection à
l'Assemblée nationale. Dans le cas contraire, son mandat de sénateur
recouvrerait la plénitude de ses effets.
6
DÉMISSION D'UN SÉNATEUR
M. le président.
J'ai reçu une lettre par laquelle Mme Michelle Demessine déclare se démettre
de son mandat de sénateur du Nord.
Acte est donné de cette démission.
7
REMPLACEMENT D'UN SÉNATEUR
DÉMISSIONNAIRE
M. le président. J'informe le Sénat que, conformément à l'article LO 179 du code électoral, M. le ministre de l'intérieur m'a fait connaître que, en application de l'article LO 320 du code électoral, M. Pierre Lefebvre est appelé à remplacer, en qualité de sénateur du Nord, Mme Michelle Demessine, démissionnaire de son mandat. (Très bien ! et applaudissements sur les travées du groupe communiste républicain et citoyen, ainsi que sur les travées socialistes.)
8
COMMUNICATION DE M. LE PRÉSIDENT
DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE
M. le président. J'ai reçu de M. le président de l'Assemblée nationale la lettre suivante :
« Paris, le 13 juin 1997
« Monsieur le président,
« J'ai l'honneur de vous informer qu'à la suite des nominations auxquelles
l'Assemblée nationale a procédé dans ses séances des 12 et 13 juin 1997, son
bureau se trouve ainsi composé :
« Président : M. Laurent Fabius ;
« Vice-présidents : MM. Jean Glavany, Yves Cochet, Pierre Mazeaud, Gilles de
Robien, Michel Péricard et André Santini ;
« Questeurs : MM. Bernard Derosier, Jacques Brunhes et Henri Cuq ;
« Secrétaires : MM. René André, Augustin Bonrepaux et Bernard Charles, Mme
Nicole Feidt, MM. Germain Gengenwin, Serge Janquin, Pierre Lequiller et
Germinal Peiro, Mmes Marie-Françoise Perol-Dumont et Yvette Roudy, MM. Guy
Teissier et Jean Ueberschlag.
« Je vous prie, monsieur le président, de croire à l'assurance de ma haute
considération.
« SIGNÉ : LAURENT FABIUS. »
Acte est donné de cette communication.
9
DEMANDES D'AUTORISATION
DE MISSIONS D'INFORMATION
M. le président.
J'ai été saisi :
- par M. Jean François-Poncet, président de la commission des affaires
économiques, d'une demande tendant à obtenir du Sénat l'autorisation de
désigner une mission d'information en Asie centrale pour étudier la situation
économique et politique de cette région ainsi que ses relations économiques,
commerciales et financières avec la France ;
- par M. Jean-Pierre Fourcade, président de la commission des affaires
sociales, d'une demande tendant à obtenir du Sénat l'autorisation de désigner
une mission d'information au Danemark et aux Pays-Bas afin d'étudier
l'organisation des systèmes de soins et l'évolution des dépenses de santé dans
ces deux pays.
Le Sénat sera appelé à statuer sur ces demandes dans les formes fixées par
l'article 21 du règlement.
10
COMMUNICATION DU GOUVERNEMENT
M. le président.
J'ai reçu le 16 juin 1997 de M. le Premier ministre une communication relative
à la consultation des assemblées territoriales de la Polynésie française et de
la Nouvelle-Calédonie sur le projet de loi autorisant la ratification de
l'accord interne entre les représentants des gouvernements des Etats membres,
réunis au sein du Conseil relatif au financement et à la gestion des aides de
la Communauté dans le cadre du second protocole financier de la quatrième
convention ACP-CE.
Acte est donné de cette communication.
Ce document a été transmis à la commission compétente.
11
CONFÉRENCE DES PRÉSIDENTS
M. le président.
La conférence des présidents a établi comme suit l'ordre du jour des
prochaines séances du Sénat.
A. - Jeudi 19 juin 1997,
à quinze heures :
Lecture d'une déclaration de politique générale du Gouvernement.
B. - Mardi 24 juin 1997,
à seize heures :
1° Désignation d'un membre de la délégation du Sénat pour l'Union européenne.
Ordre du jour prioritaire
2° Projet de loi autorisant l'approbation de la convention d'assistance
administrative mutuelle entre le Gouvernement de la République française et le
Gouvernement de la République tchèque pour la prévention, la recherche et la
poursuite des fraudes douanières (n° 173, 1996-1997).
3° Projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale, autorisant l'approbation
d'un protocole relatif à l'arrangement de Madrid concernant l'enregistrement
international des marques (n° 245, 1996-1997).
4° Projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale, autorisant l'approbation
de la convention entre le Gouvernement de la République française et le
Gouvernement de la République du Sénégal relative à la circulation et au séjour
des personnes (ensemble une annexe) (n° 248, 1996-1997).
5° Projet de loi autorisant l'approbation de la convention entre le
Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République
togolaise relative à la circulation et au séjour des personnes (ensemble deux
échanges de lettres) (n° 299, 1996-1997).
6° Projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale, autorisant l'approbation
de la convention entre le Gouvernement de la République française et le
Gouvernement de la République du Niger relative à la circulation et au séjour
des personnes (ensemble un échange de lettres) (n° 247, 1996-1997).
La conférence des présidents a décidé qu'il sera procédé à une discussion
générale commune des trois projets de loi, n°s 248, 299 et 247.
7° Projet de loi autorisant la ratification de la convention créant
l'association des Etats de la Caraïbe (ensemble deux annexes) (n° 187,
1996-1997).
8° Projet de loi autorisant l'approbation de l'accord entre le Gouvernement de
la République française et l'association des Etats de la Caraïbe définissant
les modalités de la participation de la République française à l'association
des Etats de la Caraïbe en tant que membre associé au titre de la Guadeloupe,
de la Guyane et de la Martinique (n° 188, 1996-1997).
La conférence des présidents a décidé qu'il sera procédé à une discussion
générale commune des deux projets de loi, n°s 187 et 188.
9° Projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale, autorisant la ratification
de l'accord euro-méditerranéen établissant une association entre les
Communautés européennes et leurs Etats membres, d'une part, et le Royaume du
Maroc, d'autre part (n° 280, 1996-1997).
10° Projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale, autorisant l'approbation
d'un accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement
du Royaume du Maroc sur l'encouragement et la protection réciproques des
investissements (ensemble un échange de lettres) (n° 279, 1996-1997).
La conférence des présidents a décidé qu'il sera procédé à une discussion
générale commune des deux projets de loi, n°s 280 et 279.
11° Projet de loi autorisant l'approbation de l'accord de coopération
culturelle, scientifique et technique entre le Gouvernement de la République
française et le Gouvernement de la République du Paraguay (n° 328,
1996-1997).
12° Projet de loi autorisant la ratification du traité entre la République
française et la République fédérale d'Allemagne relatif à la construction d'un
pont routier sur le Rhin entre Eschau et Altenheim (ensemble une annexe) (n°
304, 1996-1997).
13° Projet de loi autorisant la ratification du protocole sur l'interdiction
ou la limitation de l'emploi des mines, pièges et autres dispositifs tel qu'il
a été modifié le 3 mai 1996 (protocole II, tel qu'il a été modifié le 3 mai
1996), annexé à la convention sur l'interdiction ou la limitation de l'emploi
de certaines armes classiques qui peuvent être considérées comme produisant des
effets traumatiques excessifs ou comme frappant sans discrimination (n° 326,
1996-1997).
C. - Jeudi 26 juin 1997,
à quinze heures :
1° Questions d'actualité au Gouvernement.
L'inscription des auteurs de questions devra être effectuée au service de la
séance avant onze heures.
Ordre du jour prioritaire
2° Question orale avec débat portant sur un sujet européen (n° QE-1) de
M. Jacques Genton à M. le ministre délégué chargé des affaires européennes sur
la politique sociale de l'Union européenne.
La discussion de cette question s'effectuera selon les modalités prévues à
l'article 83
ter
du règlement.
3° Eventuellement, suite de l'ordre du jour du mardi 24 juin 1997.
Y a-t-il des observations en ce qui concerne les propositions de la conférence
des présidents relatives à la tenue des séances ?...
Ces propositions sont adoptées.
12
POLITIQUE GÉNÉRALE
Lecture d'une déclaration du Gouvernement
M. le président.
L'ordre du jour appelle la lecture d'une déclaration de politique générale du
Gouvernement.
La parole est à Mme le ministre.
(Vifs applaudissements sur les travées socialistes, sur les travées du groupe
communiste républicain et citoyen, ainsi que sur certaines travées du
RDSE.)
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
« Monsieur le président,
mesdames, messieurs les sénateurs, les Français se sont saisis lucidement du
débat électoral ouvert à l'improviste : vous en avez été les acteurs. Ils ont
entendu, en pleine connaissance de cause, trancher ce débat : vous en êtes les
interprètes. Notre démocratie, souvent taraudée par le doute, a su à cette
occasion retrouver sa vitalité : vous en serez les garants.
« Assurément, les Français ont tenu à rejeter sans ambiguïté une pratique
dépassée du pouvoir. Ils ont aussi exprimé un choix, porteur d'espoir, mais
pétri d'exigences.
« Exigence de respect, à commencer par celui de la parole donnée. Les
engagements pris devant le peuple français durant la campagne seront honorés.
(Exclamations sur les travées du RPR et des Républicains et
Indépendants.)
« Exigence d'efficacité. Progressive, maîtrisée, inscrite dans la durée,
la méthode de travail que j'ai assignée à mon gouvernement est à mes yeux
essentielle, parce qu'elle conditionne l'efficacité de son action.
« Exigence de compréhension. Notre attitude à l'égard des Françaises et des
Français doit être celle du dialogue continu, de l'attention scrupuleuse, de la
disponibilité constante.
« Exigence de changement, enfin. La nouvelle majorité a été choisie par les
Français parce qu'elle leur paraissait la mieux à même d'incarner non le
"changement" en général, mais un changement précis, dont il importe
de tracer le mouvement.
« L'histoire de notre pays a vu se succéder des phases de confiance et des
moments de doute. Le chemin suivi fut incertain, douloureux parfois, exaltant
souvent. Chacun sent qu'aujourd'hui nous traversons une période de difficultés.
Il nous faut les surmonter. J'entends à cette fin me saisir pleinement du
mandat que les Français nous ont confié. Redonner à notre pays une chose
précieuse entre toutes et qui, pourtant, lui a progressivement échappé : un
sens. Un sens, c'est-à-dire à la fois une signification - la France doit
conforter son identité, mise à mal - et une direction - notre pays demande un
projet.
« Aux Françaises et aux Français que vous représentez ici et qui, au-delà de
cette enceinte, nous écoutent, je veux dire ceci : faisons un pacte.
« Un pacte républicain.
« Un pacte de développement et de solidarité.
« Je propose d'abord de nouer avec les Français un nouveau pacte
républicain.
« Il sera fondé sur le retour aux sources de notre République, sur la
modernisation de notre démocratie.
« La France, ce n'est pas seulement le bonheur des paysages, une langue
enrichie des oeuvres de l'esprit ; c'est d'abord une histoire. Une histoire où
s'est forgé le « modèle républicain ». Ce modèle, qui doit tant à la gauche, à
l'exigence de progrès et de justice, semble s'effriter sous nos yeux, se
déliter, et le sentiment de cette incertitude provoque chez beaucoup le
désarroi.
« Aujourd'hui, tirant les enseignements de notre expérience du pouvoir, je
veux vous indiquer les références qui me semblent essentielles et les
évolutions qui sont nécessaires.
« Il convient de faire retour à l'esprit républicain.
« Avant même de s'inscrire dans des institutions, la République, c'est un état
d'esprit.
« Cet état d'esprit, il nous faut le conforter, partout, et d'abord chez les
femmes et les hommes qui servent la République. Plus que jamais, alors que la
vie publique pâtit de l'individualisme et du règne de l'argent, il est
indispensable de rétablir les règles de l'éthique républicaine.
« De la base au sommet de l'Etat, du fonctionnaire au ministre, une seule
façon d'être et d'agir, une seule façon de décider, doit prévaloir : celle du
service de la nation. Nous sommes des citoyens responsables de l'Etat au
service des citoyens ; nous leur devons compte, nous leur rendrons compte.
« C'est ainsi que l'Etat peut être véritablement l'expression de la nation.
« La nation est non seulement la réalité vivante à laquelle nous sommes tous
attachés, mais surtout le lieu où bat le coeur de la démocratie, l'ensemble où
se nouent les solidarités les plus profondes. Elle reste le cadre naturel des
réformes essentielles dont notre pays a besoin.
« Voilà pourquoi nous ne voulons plus de ce "jeu de défausse" qui a
trop souvent consisté à se décharger sur l'Europe de tâches qui auraient dû
être assumées dans le cadre national, à imputer à l'Union européenne des
défaillances qui procédaient souvent de nos propres insuffisances. Pour moi,
l'Europe doit être un espace supplémentaire de démocratie, doit ouvrir des
perspectives nouvelles pour la citoyenneté. Elle ne saurait se substituer à la
nation, mais la prolonger, l'amplifier. »
M. Emmanuel Hamel.
Libérez-nous de Maastricht !
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
« Dans la nation, faire retour
à la République, c'est d'abord se confier à l'école.
« L'école est le berceau de la République. Outre sa mission d'instruction,
elle doit assurer l'apprentissage du civisme. Dès l'enfance, il faut faire
naître et vivre durablement un profond sentiment d'attachement aux valeurs
républicaines au premier rang desquelles la laïcité
(M. Mélenchon applaudit),
le respect de la chose publique, l'adhésion à
une citoyenneté active et responsable, ensemble indissociable de droits et de
devoirs.
(Très bien ! et applaudissements sur les travées socialistes, sur certaines
travées du groupe communiste républicain et citoyen, ainsi que sur quelques
travées du RDSE.)
« Je demande au ministre de l'éducation nationale de prendre des mesures
pour que soient enseignées et pratiquées non seulement l'instruction civique,
mais aussi la morale civique.
(Très bien ! et nouveaux applaudissements sur les mêmes travées ainsi que sur
certaines travées de l'Union centriste. - Murmures sur les travées du RPR et
des Républicains et Indépendants.)
« Cette nation, nous la voulons forte et soudée ; nous la voulons aussi
vivante et ouverte.
« La France, vieux pays d'intégration républicaine, s'est construite par
sédimentations, creuset donnant naissance à un alliage d'autant plus fort que
ses composants étaient divers et nombreux. C'est pourquoi le droit du sol est
consubstantiel à la nation française. Nous le rétablirons.
(Applaudissements sur les travées socialistes, ainsi que sur celles du groupe
communiste républicain et citoyen.)
« Rien n'est plus étranger à la France que le discours xénophobe et
raciste. La France doit définir une politique d'immigration ferme et digne,
sans renier ses valeurs, sans compromettre son équilibre social.
« L'immigration est une réalité économique, sociale et humaine qu'il faut
organiser, contrôler et maîtriser au mieux, en affirmant les intérêts de la
nation et en respectant les droits de la personne. »
M. Michel Dreyfus-Schmidt.
Très bien !
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
« Une politique d'intégration
républicaine, déterminée et généreuse, propre à recueillir l'assentiment de nos
concitoyens, sera mise en oeuvre. La République accueille ses hôtes selon ses
lois, qui doivent être claires et précises.
« L'immigration irrégulière et le travail clandestin - qui, je le sais, n'est
pas le seul fait des étrangers - seront combattus sans défaillance parce que
l'un et l'autre compromettent l'intégration et parce qu'ils sont contraires à
la dignité même des immigrés.
(Applaudissements sur les travées socialistes et sur celles du groupe
communiste républicain et citoyen. - Protestations sur celles du RPR, des
Républicains et Indépendants et de l'Union centriste.)
« La politique de coopération avec les Etats d'émigration prendra en
compte l'objectif de la maîtrise des flux migratoires.
« La législation sur la nationalité, le droit des étrangers et l'immigration,
rendue complexe et parfois incohérente par trop de modifications successives,
fera l'objet d'un examen d'ensemble. Une mission interministérielle, réunissant
autour de M. Patrick Weil des représentants des ministères de l'intérieur, de
l'emploi et de la solidarité ainsi que de la justice, présentera ses
conclusions d'ici à deux mois. Un projet de loi sera présenté à la prochaine
session du Parlement. »
M. Pierre Mauroy.
Très bien !
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
« Sans attendre, le
Gouvernement a décidé de mettre fin à certaines situations intolérables et
inextricables, qui résultent des contradictions de la législation en vigueur.
Des instructions seront données aux préfets, dans les prochains jours, pour
qu'ils procèdent, sur le fondement de critères précis, à un examen attentif et
personnel de ces situations.
« Dans la nation, faire vivre la République, c'est s'assurer d'un Etat qui
inspire le respect, qui redevienne impartial, qui se conforme au droit.
« Les responsabilités de l'Etat doivent être assumées sans défaillance.
« Au premier rang de celles-ci, il y a la justice.
« Le respect du droit est fondamental pour la République et la démocratie.
Sans lui, le lien social se dissout et les institutions sont discréditées.
Aussi la justice doit-elle être indépendante et impartiale.
« C'est pourquoi je réaffirme aujourd'hui que le Conseil supérieur de la
magistrature doit assurer à la carrière des magistrats du parquet les mêmes
garanties qu'à celle des juges du siège.
(Très bien ! et applaudissements sur les travées socialistes ainsi que sur
celles du groupe communiste républicain et citoyen.)
« Le Gouvernement a l'espoir que les travaux de la commission présidée
par M. Truche permettront d'enrichir sa réflexion et d'éclairer ses décisions,
notamment quant au rôle du garde des sceaux dans la détermination des
orientations générales de la politique pénale.
« Toutefois, sans attendre, j'annonce solennellement que, dès aujourd'hui,
plus aucune instruction concernant des affaires individuelles de nature à
dévier le cours de la justice ne sera donnée par le garde des sceaux et que les
projets de nomination de magistrats du parquet qui recueilleraient un avis
défavorable du Conseil supérieur de la magistrature ne seront pas maintenus par
le Gouvernement.
(Très bien ! et applaudissements sur les travées socialistes, sur celles du
groupe communiste républicain et citoyen ainsi que sur certaines travées du
RDSE.)
« La responsabilité d'un exercice équitable et non partisan de l'action
publique se trouve ainsi remise aux procureurs, généraux et procureurs, qui en
seront comptables devant les citoyens.
« Je m'engage également à prendre des mesures permettant aux autorités
judiciaires d'exercer effectivement le contrôle et l'évaluation de l'activité
des services chargés de la police judiciaire.
« Assurer la sécurité est un autre devoir primordial de l'Etat.
« La sécurité, garante de la liberté, est un droit fondamental de la personne
humaine.
« L'insécurité menace d'abord les plus faibles - notamment les personnes âgées
- et les plus démunis d'entre nous. Nous devons tout particulièrement la
sécurité à nos enfants, notamment dans les établissements scolaires où la
situation s'est dégradée de manière inacceptable ces dernières années. Un plan
spécial contre la violence sera mis en oeuvre dès la rentrée scolaire
prochaine.
« Toute personne vivant sur le territoire de la République a droit à la
sécurité. On ne peut accepter une société dans laquelle il y aurait d'un côté
des quartiers protégés et de l'autre des zones de non-droit.
« Dans des conditions souvent difficiles et parfois dangereuses, les policiers
et les gendarmes assurent la protection des personnes et des biens avec un
dévouement auquel je rends hommage.
« Il faut leur donner les moyens de mieux faire face à leurs missions : la
police nationale recevra le renfort de 35 000 emplois de proximité. Des
effectifs seront redéployés sur la voie publique.
« Le Gouvernement proposera aux communes l'élaboration de contrats locaux de
sécurité pour mettre en oeuvre les objectifs de sécurité publique.
« Dans un Etat républicain, il est aussi indispensable de garantir le respect
par la force publique d'une déontologie. Je proposerai au Parlement un projet
de loi portant création d'une instance indépendante chargée de contrôler le
respect des règles déontologiques par les services responsables de la sécurité
publique.
« L'action des services de sécurité intérieure exclura désormais tout
renseignement sur la vie politique démocratique. Dans la République, il n'y a
pas de place pour une police politique.
(Applaudissements sur les travées socialistes, sur celles du groupe communiste
républicain et citoyen ainsi que sur certaines travées du RDSE. - Et les
écoutes ! sur les travées du RPR et des Républicains et Indépendants.)
« La mise en oeuvre de la loi de 1991 permettant le contrôle des
interceptions de sécurité des télécommunications ne doit pas être compromise
par une utilisation abusive du "secret-défense".
(Exclamations ironiques sur les travées du RPR et des Républicains et
Indépendants.)
« Je proposerai qu'une autorité indépendante puisse être saisie et se
prononcer dans ces situations. »
M. Charles Descours.
Bravo !
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
« La sécurité, c'est aussi - et
on l'a trop longtemps oublié - la sécurité sanitaire, la santé publique.
(Ah ! sur les travées du RPR et des Républicains et Indépendants.)
« Avant la fin de l'année sera mise en place l'Agence de sécurité
sanitaire dont notre pays a besoin.
« Pour assurer ses missions, l'Etat doit savoir se réformer.
« L'évolution du monde et de notre société, les nouvelles technologies,
rendent nécessaires aujourd'hui une adaptation de l'Etat et un vaste effort de
rénovation du service public.
« Ces réformes doivent impliquer l'adhésion des fonctionnaires. La qualité de
la fonction publique, le sens de la responsabilité des agents publics sont les
meilleurs gages de la réussite de la réforme de l'Etat. Nous mettrons fin à la
politique de suppression des emplois de la fonction publique. »
(Applaudissements sur les travées socialistes et sur celles du groupe
communiste républicain et citoyen.)
M. Philippe François.
Et tout cela sans augmenter les impôts ?
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
« Mais la réforme de l'Etat
n'est pas seulement l'affaire de l'administration. Les collectivités
territoriales, les organisations professionnelles et sociales, les
associations, les usagers doivent y concourir.
« L'Etat doit être impartial.
« Cet impératif s'appliquera aux nominations individuelles qui seront
décidées, mais, au-delà, il inspirera l'ensemble des comportements individuels
et collectifs des responsables publics.
« L'Etat doit être plus proche des citoyens, plus accessible, plus
efficace.
« L'Etat de droit ne doit pas souffrir d'exception.
« En Corse - comme partout ailleurs sur le territoire national - le
Gouvernement veillera au respect de la loi républicaine auquel la population
aspire et sans lequel il n'y a pas d'essor possible.
(Applaudissements sur les travées socialistes.)
« Parallèlement, il fera en sorte que la solidarité nationale s'exerce
pour rattraper le retard de développement dû à l'insularité. Le Gouvernement
encouragera l'affirmation de l'identité culturelle de la Corse et
l'enseignement de sa langue.
(Exclamations sur les travées du RPR et des Républicains et
Indépendants.)
« Revenir aux sources de notre République doit nous faire saisir à quel
point notre pays souffre d'un retard démocratique. La modernisation de notre
démocratie ne suppose pas seulement des réformes institutionnelles ; elle
nécessite de profonds changements culturels.
« La modernisation de notre démocratie.
« Il faut d'abord permettre aux Françaises de s'engager sans entraves dans la
vie publique. Dans ce domaine, le progrès passe d'abord par l'évolution des
mentalités et le changement des comportements. Les socialistes et la majorité
ont montré l'exemple, tracé le chemin. Mais il faut aller plus loin. Une
révision de la Constitution, afin d'y inscrire l'objectif de la parité entre
les femmes et les hommes, sera proposée.
(Applaudissements sur les travées socialistes, ainsi que sur certaines travées
du groupe communiste républicain et citoyen et sur quelques travées du
RDSE.)
« Faire participer les jeunes, en particulier les "jeunes des
quartiers", à la vie démocratique représente un enjeu d'une particulière
importance. L'inscription de chaque citoyen sur les listes électorales sera
rendue automatique l'année de sa majorité.
(Applaudissements sur les mêmes travées.)
« Nos concitoyens veulent que leurs représentants se consacrent
entièrement à leur mandat. »
M. Jean-Pierre Fourcade.
Ah !
M. Michel Alloncle.
Très bien !
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
« Ils ont besoin de retrouver
confiance dans la vie politique, en particulier en ceux qui l'animent. Limiter
strictement le cumul des mandats est ainsi devenu une priorité. J'ai demandé
aux membres du Gouvernement d'appliquer, dès leur nomination, ce principe pour
eux-mêmes. La législation sur le cumul des mandats et sur les incompatibilités
sera renforcée, notamment en ce qui concerne les fonctions exécutives locales.
»
M. Henri de Raincourt.
Et les premiers adjoints !
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
« Comme je m'y suis engagé, je
proposerai que les mandats électifs soient harmonisés sur une base de cinq
ans.
« Incarnation de la souveraineté nationale, le Parlement doit pleinement
exercer son rôle éminent au sein de nos institutions. Associer étroitement la
majorité à la conception de la politique suivie, respecter les droits de
l'opposition, impliquer davantage le Parlement dans la construction européenne
sont les trois objectifs que mon Gouvernement poursuivra. »
M. René Régnault.
Très bien !
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
« Le Parlement doit être un
lieu essentiel de la communication gouvernementale.
« Dans cet esprit, je demande au ministre de l'économie, des finances et de
l'industrie, et au secrétaire d'Etat au budget de prendre contact avec les
commissions des finances de l'Assemblée nationale et du Sénat afin de
présenter, la semaine prochaine, les premières orientations de la politique
économique et financière du Gouvernement.
« Ils s'attacheront également à associer les parlementaires à la préparation
du projet de loi de finances pour 1998, les élections législatives n'ayant pu
rendre possible l'organisation d'un débat d'orientation budgétaire.
« Le dépôt d'un projet de loi de finances rectificative aurait nécessité une
session extraordinaire s'achevant vers la mi-août.
(Et alors ! sur les travées du RPR.)
Il aurait anticipé les résultats de
l'évaluation des comptes publics, qui ne seront disponibles que pour la
mi-juillet. C'est pourquoi je ne propose pas maintenant un collectif
budgétaire.
(Exclamations sur les travées du RPR et des Républicains et
Indépendants.)
« Les mesures financières que le Gouvernement sera amené à prendre
seront, bien entendu, soumises au Parlement lors du collectif budgétaire de
l'automne.
« Afin que le Gouvernement consacre l'été à la préparation de ses projets
essentiels, je ne demanderai pas au Président de la République la tenue d'une
session extraordinaire. En revanche, l'importance du travail législatif qui
nous attend nécessitera sans doute, malgré la session unique, une rentrée
anticipée du Parlement, à la mi-septembre.
« La démocratie ne peut vivre sans pluralisme.
« Agir pour le pluralisme de la presse implique d'adapter le régime des aides
publiques en faveur de la presse d'information, la plus fragilisée par la
dispersion de la publicité sur d'autres supports.
« A la télévision, favoriser le pluralisme... »
(Exclamations et rires sur les travées du RPR et des Républicains et
Indépendants.)
M. Charles Pasqua.
Très bien !
M. Charles Revet.
Il faudra le faire !
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
Attendez la suite, vous
n'applaudirez peut-être pas !
« A la télévision, favoriser le pluralisme, c'est encourager et soutenir un
service public fort et de qualité, ce qui impose de rééquilibrer le partage
actuel entre les ressources publiques et les recettes publicitaires.
(Très bien ! et applaudissements sur les travées socialistes, ainsi que sur
celles du groupe communiste républicain et citoyen, et sur certaines travées du
RDSE.)
« L'impératif d'indépendance est le corollaire de la liberté de
communication. L'indépendance, ce sont au premier chef les garanties données
aux journalistes pour l'exercice de leur profession, et notamment aux
rédactions par rapport aux actionnaires.
« Il est nécessaire d'adapter notre législation : renforcement des pouvoirs du
Conseil supérieur de l'audiovisuel, pour lui permettre de faire face à la
multiplication des offres de programmes, mécanismes anti-concentration,
indépendace des producteurs, sans oublier le régime des nouveaux supports de
communication, ni le pôle audio-visuel extérieur de la France. »
M. Charles Pasqua.
Et la violence à la télévision ?
M. Raymond Courrière.
Ne vous laissez pas interrompre, madame le ministre !
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
« La culture est l'âme de la
démocratie. Les oeuvres de l'esprit, les fruits de la création ne peuvent être
assimilés à des marchandises ou à des produits comme les autres. Porteurs de
valeurs universelles, ils sont aussi l'expression de notre singularité
nationale et européenne. Le Gouvernement sera donc particulièrement vigilant
dans la défense de l'exception culturelle. »
M. Charles Pasqua.
Très bien !
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
« Entre 1993 et 1997, le budget
de la culture, à structures constantes, est passé très en dessous de 1 %.
L'objectif du Gouvernement est d'inverser résolument la tendance et de parvenir
progressivement à consacrer réellement 1 % du budget de l'Etat à la culture.
(Très bien ! et applaudissements sur les travées socialistes, ainsi que sur
celles du groupe communiste républicain et citoyen et sur certaines travées du
RDSE.)
« La démocratie ne peut souffrir la confiscation du pouvoir de décider. La
décision doit être préparée avec les personnes qu'elle concerne. Cet impératif
est particulièrement net s'agissant de l'implantation de grands équipements aux
retombées économiques, écologiques et humaines considérables. Une révision de
la procédure de déclaration d'utilité publique sera engagée. Ainsi sera évitée
la mise en chantier d'équipements lourds, dont les nuisances et les coûts sont
disproportionnés par rapport aux avantages que peut en retirer la collectivité.
»
M. Charles Descours.
La Très Grande Bibliothèque !
(Sourires sur les travées du RPR, des
Républicains et Indépendants et de l'Union centriste. - Exclamations sur les
travées socialistes.)
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
« Tel est le cas du projet de
canal à grand gabarit Rhin-Rhône, dont le Gouvernement décide l'arrêt. »
(Applaudissements sur les travées du groupe communiste républicain et
citoyen et sur certaines travées socialistes.)
M. Michel Dreyfus-Schmidt.
Très bien !
M. Charles Pasqua.
Quelle erreur !
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
« Dans le domaine des hautes
technologies, qui comporte parfois des risques importants, je souhaite que les
fonctions de contrôle ne soient pas confondues avec celles qui relèvent de
l'exploitation. »
M. Raymond Courrière.
Très bien !
M. Charles Ceccaldi-Raynaud.
Ce sont des organismes indépendants !
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
« Si l'industrie nucléaire est
un atout important pour notre pays, elle ne doit pas pour autant ni s'exempter
des règles démocratiques, ni poursuivre des projets dont le coût est excessif
et la réussite très aléatoire ; c'est pourquoi le surgénérateur que l'on
appelle "Superphénix" sera abandonné. »
(Applaudissements sur
certaines travées socialistes. - Hourvari sur les travées du RPR, des
Républicains et Indépendants et de l'Union centriste. - Plusieurs sénateurs sur
ces travées-ci martèlent leur pupitre.)
M. le président.
Mes chers collègues, un peu de silence, je vous prie.
M. Ivan Renar.
Cela ne leur fera pas gagner les élections !
(Sourires.)
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
« La démocratie doit s'exercer
pleinement dans la vie locale. Les collectivités territoriales de la République
exercent aujourd'hui des responsabilités essentielles en matière économique et
sociale. Par la qualité de leurs engagements publics, les élus locaux font
honneur à notre pays. »
M. Charles Pasqua.
Très bien !
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
« La contrepartie de ces
responsabilités accrues doit être trouvée dans un contrôle mieux assuré, une
transparence plus grande des décisions, une évaluation réelle des politiques
menées.
(Très bien ! sur les travées socialistes.)
« Enfin, la modernisation que je vous propose serait inachevée si la
démocratie s'arrêtait aux portes de l'entreprise.
« Dès mon arrivée, j'ai été confronté aux conséquences du conflit de l'usine
de Vilvorde. Je ne souhaite pas que cette situation se reproduise. »
M. Philippe Marini.
Et alors !
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
« Le plan social ne doit être
qu'une solution de dernier recours envisagée au terme d'une véritable
négociation.
« C'est pourquoi j'ai demandé au ministre de l'emploi et de la solidarité de
réexaminer la législation en matière de licenciement économique, afin que
celle-ci ne puisse conjuguer précarité pour les salariés et insécurité
juridique pour les entreprises. »
(Très bien ! sur les travées socialistes.)
M. Philippe Marini.
Bonjour le chômage !
M. Josselin de Rohan.
Et Creys-Malville ?
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
« Sur la base de son rapport,
le Gouvernement présentera un projet de loi à l'approbation du Parlement.
« Quant au mouvement en faveur de l'égalité professionnelle entre les femmes
et les hommes, il sera repris.
« Avec vous, je veux aussi faire vivre la République et la démocratie. Je vous
ai dit comment. Mais nous n'y parviendrons vraiment que si nous savons faire
reculer le chômage, la pauvreté, la précarité, les inégalités.
« Voilà pourquoi je propose aux Français un pacte de développement et de
solidarité.
« Il y a dans notre société quelque chose d'aussi absurde qu'injuste. Nous
n'avons globalement jamais été aussi riches, et pourtant des milliers de
personnes dorment dans la rue, renoncent à se soigner faute d'argent, et des
enfants ne peuvent même plus fréquenter les cantines scolaires. »
(Applaudissements sur les travées socialistes.)
M. Charles Revet.
C'est vous tout cela ! vous avez la mémoire courte.
M. Jean Chérioux.
C'est la génération Mitterrand !
M. Philippe Labeyrie.
Ce sont vos maires qui les fichent dehors !
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
« La crainte de l'avenir se
fait toujours plus forte. C'est cette spirale qu'il faut briser. C'est ce
changement-là que les Français attendent. C'est à cette aspiration que nous
voulons répondre. Là encore, l'action du Gouvernement s'inscrira dans la durée
: dans le sens du développement et de la croissance, d'une part, dans le sens
de la solidarité et de l'égalité, d'autre part.
« Trouver sa place dans la société, c'est d'abord avoir un emploi. Je l'ai dit
pendant la campagne, je le répète aujourd'hui : l'emploi est notre priorité.
»
M. Charles Descours
Superphénix !
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
« Pour faire reculer le
chômage, nous devons retrouver une croissance durable et imaginer ensemble un
modèle de développement plus solidaire et plus riche en emplois.
« Développement et croissance.
« Certes, la croissance ne se décrète pas ; elle se gagne, ... »
M. Adrien Gouteyron.
Ça, c'est bien vrai !
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
« ... elle se prépare. Nous
n'y parviendrons pas seuls. L'atonie de la croissance est un problème posé à
l'Europe tout entière. La réponse doit, par conséquent, être commune. C'est
dans cette perspective que nous réaffirmons notre volonté de réaliser l'Union
économique et monétaire aux échéances prévues par le traité. Mais on ne partage
pas une monnaie sans créer des solidarités économiques. Quant à l'indépendance
d'une banque centrale, elle ne signifie pas le vide politique. Tel est le sens
des propositions que nous avons faites au sommet d'Amsterdam.
« Dans un délai très court, nous avons pu obtenir de tous nos partenaires,
d'une part, l'acceptation d'une résolution sur la croissance et l'emploi venant
compléter et équilibrer le pacte de stabilité et, d'autre part, la tenue d'un
sommet exceptionnel consacré à l'emploi. »
Un sénateur de l'Union centriste.
Que des mots !
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
« Ces réorientations sont le
résultat d'une négociation difficile, engagée dans des conditions
a priori
peu favorables, puisque, à son entrée en fonction, le Gouvernement a trouvé
une situation qui semblait totalement figée. »
M. Henri Weber.
Très juste !
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
« La parole de la France avait
été donnée sur le pacte de stabilité.
« L'engagement que j'ai pris n'est évidemment pas épuisé avec ce premier
résultat. Il nous faut poursuivre dans cette voie avec persévérance. La
politique que j'entends conduire en matière européenne, dans le cadre des
compétences qui sont les miennes, ira dans le sens d'un renforcement de
l'Union, à condition que celle-ci soit d'abord au service des peuples qui la
composent.
« Nous irons vers une Europe plus sociale, garante de progrès, de paix et
d'indépendance.
« Dans notre pays même, nous devons réunir les conditions d'une croissance
plus vigoureuse.
« Pour engager cette politique, il faut d'abord connaître l'état réel de nos
comptes publics. Nous procédons à leur évaluation pour l'année 1997 ; ... »
M. René-Pierre Signé.
L'héritage !
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
« ... son résultat me sera
remis dans le courant du mois de juillet. Les premières indications qui me sont
données laissent penser que la situation des finances publiques est sérieuse.
»
M. Jean-Louis Carrère.
On n'a pas dit « calamiteuse » !
(Sourires.)
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
« J'ai déjà dit mon attachement
à la stabilisation des prélèvements obligatoires, qui ont fortement augmenté au
cours des trois dernières années. Si la croissance le permet, mon objectif est,
à terme, de les diminuer.
« Pour favoriser l'emploi et la justice sociale, il faut moins taxer les
revenus du travail et supprimer les privilèges indus dont bénéficient d'autres
catégories de revenus. Nous transférerons progressivement les cotisations
salariales d'assurance maladie sur une contribution sociale élargie à
l'ensemble des revenus, y compris financiers. »
M. Ivan Renar.
Très bien !
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
« Pour soutenir la croissance,
il faut aussi une fiscalité plus favorable à la consommation. Je demande au
ministre de l'économie, des finances et de l'industrie d'examiner les
perspectives d'une baisse de la TVA.
« Notre voie est étroite, j'en suis conscient. Désormais, toutes les marges
disponibles seront consacrées à encourager les créateurs d'emplois et
d'activités,... »
M. Josselin de Rohan.
En augmentant leurs charges !
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
« ... à renforcer la solidarité
nationale et à soutenir les plus fragiles.
« J'engage ce mouvement sans délai dans trois directions.
« Le logement.
« Un programme exceptionnel de réhabilitation d'un million de logements sera
réalisé avant la fin de la législature.
(Exclamations sur les travées du
RPR.)
Dès cette année, les crédits nécessaires à la réhabilitation de 100
000 logements supplémentaires, dont 50 000 HLM, seront mobilisés.
(Applaudissements sur les travées socialistes, sur celles du groupe
communiste républicain et citoyen et sur certaines travées du RDSE.)
« Au 1er juillet le barème de l'aide personnalisée au logement sera actualisé
et réévalué. Il ne l'avait pas été depuis 1994.
(Très bien ! et
applaudissements sur les travées socialistes, ainsi que sur celles du groupe
communiste républicain et citoyen.)
« La taxation du surloyer dit de solidarité sera réexaminée. »
(Ah ! sur
les travées du RPR.)
M. Charles Pasqua.
Dans quel sens !
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
« Les familles.
« Dès le mois de septembre, l'allocation de rentrée scolaire - inscrite au
budget par le précédent gouvernement pour 420 francs - sera portée à 1 600
francs.
(Applaudissements sur les travées socialistes, ainsi que sur celles
du groupe communiste républicain et citoyen.)
L'Etat assumera toutes ses
responsabilités pour qu'aucun enfant ne soit plus - pour des raisons
financières - exclu de cantine scolaire.
(Applaudissements sur les mêmes
travées.)
Afin de rendre plus juste et plus efficace notre système d'aide
aux familles et d'en réserver le bénéfice à celles qui en ont effectivement
besoin, les allocations familiales seront placées sous conditions de ressources
inférieures à 25 000 francs par foyer.
(Applaudissements sur les travées
socialistes, sur celles du groupe communiste républicain et citoyen ainsi que
sur certaines travées du RDSE.)
« L'école.
« Dans les établissements scolaires, il faut donner plus de moyens lorsque la
tâche est plus difficile, encadrer davantage lorsque la contrainte sociale est
plus grande. L'égalité, oui, mais qui respecte la diversité. Je demande donc
que des moyens supplémentaires soient mobilisés, dès la prochaine rentrée
scolaire, pour les zones d'éducation prioritaires. »
M. René Régnault.
Très bien !
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
« De même, et bien que le
dispositif soit à cette date de l'année largement arrêté, je donne les
instructions nécessaires pour que l'on réexamine, dès cette rentrée, les
situations les plus difficiles créées par les fermetures de classes.
(Applaudissements sur les travées socialistes, sur celles du groupe
communiste républicain et citoyen ainsi que sur certaines travées du
RDSE.)
« Enfin, le Gouvernement proposera à la commission nationale de la négociation
collective une hausse du Smic de 4 %. »
(Applaudissements sur quelques
travées socialistes.- Exclamations ironiques sur les travées des Républicains
et Indépendants, du RPR et de l'Union centriste.)
M. Henri de Raincourt.
Ce n'est pas beaucoup !
M. Charles Descours.
C'est trop peu.
M. Ivan Renar.
Quand elle est vaincue, la droite devient sociale !
M. le président.
Mes chers collègues, laissez s'exprimer Mme le ministre.
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
« Compte tenu de la hausse des
prix nettement inférieure à 1 %, cela représente la plus forte progression du
pouvoir d'achat du Smic depuis quinze ans !
(Applaudissements sur les
travées socialistes.)
« La priorité est de créer des emplois, beaucoup d'emplois. »
(Ah ! sur les
travées du RPR.)
« C'est la raison d'être de toute l'action gouvernementale. C'est à la fois
une exigence immédiate et une oeuvre de longue haleine. »
M. René Régnault.
Très bien !
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
« Tout salarié ou chômeur ayant
cotisé quarante ans devrait pouvoir cesser son activité dans des conditions
satisfaisantes. Très vite, l'Etat ouvrira une négociation avec les
organisations syndicales et patronales pour élargir les possibilités
existantes.
« L'emploi doit surtout bénéficier aux jeunes. Quel avenir se donne une
société lorsque ses enfants ne peuvent s'insérer dans la vie professionnelle
après leur scolarité ?
« Le programme connu sous le nom de "700 000 jeunes" répond à cette
priorité absolue. Dès les prochains jours, le ministre de l'emploi et de la
solidarité, en liaison avec les autres ministères intéressés, recensera les
activités concernées et les emplois à développer. J'entends que ce dispositif -
à travers les premiers contrats signés - commence à porter ses fruits dès cet
automne. Tous les acteurs publics et privés, sous l'impulsion et avec l'aide de
l'Etat, seront mobilisés pour que les engagements pris soient tenus. »
M. Henri de Raincourt.
Qui va payer !
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
« Il faut, dans le même temps,
entamer une réduction négociée de la durée du travail privilégiant l'emploi.
Réduire le temps de travail, sans perte de salaire, représente à la fois un
progrès économique - susceptible de créer de nombreux emplois - et un progrès
social.
(Très bien ! sur les travées socialistes.)
« C'est pourquoi, en accord avec les partenaires sociaux, le passage de la
durée légale du travail de trente-neuf heures à trente-cinq heures sera engagé.
Ce sera la mission de la conférence nationale sur les salaires, l'emploi et le
temps de travail que d'établir un cadre général et de débattre de tous les
aspects de ce processus. Celle-ci s'ouvrira en septembre. Pour assurer son
succès, un travail préparatoire approfondi doit, en effet, être conduit cet été
avec les partenaires sociaux.
« Une loi-cadre ramenant la durée légale du travail à trente-cinq heures avant
la fin de la législature, limitant les recours abusifs aux heures
supplémentaires et favorisant le temps partiel choisi sera présentée à l'issue
de cette conférence. C'est sur cette base que des négociations seront ensuite
conduites branche par branche et dans les entreprises.
« L'Etat apportera son appui, notamment financier, aux entreprises qui
concluent des accords innovants, ainsi qu'aux entreprises de main-d'oeuvre, de
sorte que leur compétitivité ne soit pas compromise.
« Dans ce combat pour l'emploi, nous avons la chance de disposer de grands
services publics, d'entreprises performantes, actives sur la scène
internationale. »
M. Charles Descours.
Le Crédit lyonnnais !
(Rires sur les travées du RPR et des Républicains et Indépendants.)
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
« L'économie en France s'est
toujours appuyée sur une volonté publique forte. Il ne faut pas rompre avec
notre tradition. Il convient de distinguer les services publics et le secteur
public. Les services publics relèvent d'une conception fondamentale de la
société à laquelle nous tenons par-dessus tout. Ils sont au coeur du lien
social. Ils garantissent à tous les citoyens l'égalité d'accès et de
traitement, dans les régions ou à Paris, dans les villes ou les campagnes.
Certains contribuent à notre indépendance énergétique. »
M. Jean Chérioux.
Grâce au nucléaire !
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
« C'est pour cela que nous
refusons leur transformation en objet de profit.
(Très bien ! sur les travées socialistes.)
« Je constate que le secteur public, lui, qu'il concerne les
télécommunications, l'électronique, l'aéronautique ou d'autres secteurs, est
devenu aujourd'hui un enjeu de propriété. En l'absence de justification tirée
de l'intérêt national, nous ne sommes pas favorables à la privatisation de ce
patrimoine commun que sont les grandes entreprises publiques en situation de
concurrence. Pour autant, nous savons que des adaptations seront nécessaires
pour garder notre rang parmi les nations les plus développées du monde et se
rapprocher d'autres partenaires européens.
(Applaudissements sur les travées socialistes. - Exclamations sur les travées
du RPR, des Républicains et Indépendants et de l'Union centriste.)
« Un autre atout essentiel est notre agriculture.
« Au cours des trois dernières décennies, les agriculteurs et les entreprises
agroalimentaires ont largement contribué par leur dynamisme au développement de
notre économie ainsi qu'à notre excédent commercial.
« En concertation avec les organisations agricoles, le Gouvernement conduira
les travaux nécessaires à l'élaboration d'une loi d'orientation. Dans le même
esprit, une modulation des aides sera recherchée en vue d'une plus grande
équité dans leur répartition.
(Très bien ! et applaudissements sur les travées socialistes ainsi que sur
celles du groupe communiste républicain et citoyen.)
Le Gouvernement
poursuivra avec détermination la politique d'installation des jeunes
agriculteurs.
« La compétition économique de demain sera une bataille de la création, de
l'invention. C'est pourquoi l'éducation, la formation, la recherche, la
technologie d'aujourd'hui sont les investissements et les emplois de demain.
« C'est à cette fin que j'ai créé un grand ministère de l'éducation nationale,
de la recherche et de la technologie, qui, pour la première fois, regroupe et
coordonne des hommes et des moyens qui sont à l'avant-garde de cette bataille
de l'intelligence.
« Les petites et moyennes entreprises assurent le meilleur relais de
l'innovation industrielle.
« Dès aujourd'hui et plus encore demain, la majorité des emplois créés le
seront dans de petites entreprises, pour les services nouveaux. Nous créerons
des conditions propices au développement de ces entreprises, par une fiscalité
favorable à l'investissement, par la mobilisation de l'épargne pour le
renforcement des fonds propres des PME,... »
M. Charles Descours.
Très bien !
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité
« ... par la simplification des
procédures administratives, par une politique active de "capital
risque".
(Très bien ! sur certaines travées du RPR et des Républicains et
Indépendants.)
C'est là, je le sais bien, que se situe le principal
gisement d'emplois du tournant du siècle.
(Très bien ! sur certaines travées du RPR et des Républicains et Indépendants.
- Applaudissements sur les travées socialistes, sur celles du groupe communiste
républicain et citoyen, ainsi que sur certaines travées du RDSE.)
« Solidarité et égalité. »
M. Charles Pasqua.
Fraternité !
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
« Pour nous, le développement
et la croissance doivent être au service de la solidarité et de l'égalité.
« La solidarité s'exerce d'abord entre générations.
« La montée du chômage, l'évolution de la démographie fragilisent nos systèmes
de retraite par répartition. Nous devons les consolider en concertation avec
l'ensemble des partenaires sociaux. Les dispositions récemment adoptées en
faveur des fonds de pension qui peuvent porter atteinte aux régimes par
répartition seront remises en cause.
(Applaudissements sur les travées
socialistes, sur celles du groupe communiste républicain et citoyen, ainsi que
sur certaines travées du RDSE.)
« La solidarité doit s'exercer au bénéfice de tous sans exception. Une loi
contre les exclusions sociales sera à cette fin présentée au Parlement.
« L'égalité d'accès à la santé, au savoir et à la justice doit être
garantie.
« Tout d'abord, l'égalité devant les soins.
« Que des citoyens ne puissent se soigner correctement est inacceptable. Un
meilleur remboursement des soins, d'abord pour les personnes en difficulté,
doit être recherché. L'assurance maladie universelle sera mise en place. »
M. Charles Descours.
Très bien !
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
« La maîtrise des dépenses de
santé est indispensable. Mais, pour l'avenir, il faudra faire évoluer le cadre
actuel. Les Etats généraux de la santé, qui se tiendront au début de l'année
prochaine - permettront de redéfinir les objectifs et les moyens permettant à
tous les acteurs du système de santé de mieux remplir leurs missions.
« L'égalité devant l'accès au savoir est elle aussi déterminante.
« Le retour de la priorité à l'éducation, abandonnée depuis quatre ans
(Protestations sur les travées du RPR et des Républicains et
Indépendants),
est une obligation nationale. »
M. Charles Revet.
C'est scandaleux, cela !
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
« A l'université, c'est la mise
en place d'un plan social étudiant qui permettra à tous de travailler dans des
conditions matérielles convenables.
« L'égalité entre citoyens doit également être assurée devant la justice.
« Adapter la carte et l'organisation judiciaires en favorisant la proximité
facilite l'accès des citoyens à la justice et leur accueil dans les tribunaux,
rechercher la simplification et l'accélération des procédures suppose de
nouveaux moyens. Ils seront dégagés.
(Très bien ! sur les travées
socialistes.)
« L'égalité se mesure enfin dans l'espace national.
« Le ministre de l'environnement et de l'aménagement du territoire... »
M. Charles Pasqua.
... Oh là là !
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
« ... proposera une révision de
la loi d'orientation sur l'aménagement du territoire afin que toutes les
dimensions - écologiques, culturelles et économiques - du développement soient
prises en compte dans les régions. »
(Applaudissements sur les travées
socialistes et sur celles du groupe communiste républicain et citoyen. -
Protestations sur les travées du RPR et des Républicains et
Indépendants.)
M. François Gerbaud.
C'est mal « barré » !
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
« Outre-mer, l'attente de plus
de justice et de solidarité vient de s'exprimer avec force. La formation et
l'emploi des jeunes, l'approfondissement de la décentralisation et le respect
des identités, la préservation des intérêts de l'outre-mer dans l'Union
européenne et l'encouragement à la coopération régionale seront les priorités
du Gouvernement. En Nouvelle-Calédonie, dans la voie ouverte par les accords de
Matignon, les partenaires calédoniens ont engagé des discussions pour préparer
l'avenir institutionnel du territoire, à l'échéance de 1998, en recherchant
ensemble une solution négociée. Le Gouvernement est déterminé à tout mettre en
oeuvre pour qu'elle aboutisse.
« La politique étrangère de la France.
« Au-delà de notre espace national, changer notre avenir, c'est aussi prendre
part à l'avenir du monde.
« Il nous faut partout agir en faveur des droits de l'homme et de la
démocratie. La France se doit d'être la voix de ceux qui en sont privés.
« Rappelons avec force la valeur universelle des droits fondamentaux de la
personne humaine au moment où nous nous préparons à célébrer le cinquantième
anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme adoptée par
les Nations unies à l'initiative de René Cassin.
« Le Gouvernement procédera à un réexamen attentif de tous les instruments
internationaux relatifs aux droits de l'homme auxquels la France n'est pas
partie, en vue d'y adhérer.
« Notre deuxième message est celui de la paix.
« Maintien ou rétablissement de la paix, prévention des crises, ingérence
humanitaire : la France a marqué de son empreinte ces champs d'action depuis
1988.
« Je confirme l'engagement de notre pays à poursuivre dans cette voie.
« Je voudrais ici rendre hommage à tous ceux qui, militaires, diplomates,
médecins ou simples volontaires de l'action humanitaire, contribuent - comme
encore tout récemment au Congo - à la protection de nos ressortissants et à la
sauvegarde des droits de la personne.
(Applaudissements sur de nombreuses
travées.)
« J'en viens maintenant au troisième grand objectif de notre action
internationale : la coopération pour le développement.
« Notre coopération a vocation à répondre au besoin de solidarité de
l'ensemble du monde en développement ; elle s'appuiera aussi, pour ce faire,
sur les mécanismes européens, notamment la Convention qui lie l'Union
européenne aux pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique.
« Mais la France conservera une priorité marquée en faveur de l'Afrique, à
laquelle nous unissent des liens anciens, profonds et confiants, tout en
définissant avec les Etats concernés les conditions d'un nouveau
partenariat.
« La France engagera l'indispensable réforme de son dispositif de coopération
que cette nouvelle ambition appelle. Plus que jamais il est nécessaire que
soient maintenus des niveaux substantiels d'aide au développement.
« Le Gouvernement s'attachera enfin au développement d'une francophonie
vivante et attractive.
« Pour tenir sa place dans le monde, la France a besoin d'une défense
moderne.
« La sécurité, la protection de notre communauté et de nos intérêts nationaux
constituent l'ambition première de notre défense. Nos armées sont un pilier
essentiel de l'édifice républicain dans l'exercice de cette mission, mais aussi
en raison des nombreuses actions d'intérêt général qui leur sont confiées.
« Depuis le début des années quatre-vingt-dix, la transformation de notre
outil de défense est engagée. Le Gouvernement, comme je l'avais annoncé, ne
reviendra pas sur le processus de professionnalisation des armées décidé en
1996. Le calendrier de mise en place sera maintenu.
(Très bien ! sur les
travées du RPR.)
« La suppression du service militaire implique une nouvelle articulation entre
les armées professionnelles et tous ceux, volontaires et réservistes, qui, dans
l'avenir, leur apporteront un indispensable concours. La relation solidaire qui
unira chaque citoyen à la défense du pays doit être mieux définie. Le
Gouvernement recherchera avec le Parlement l'assentiment le plus large possible
sur le dispositif qu'il conviendra de retenir.
(M. Gérard Larcher
s'exclame.)
« L'Europe est importante pour notre défense. Le Gouvernement souhaite
donc imprimer un nouveau dynamisme à la coopération qui sera développée dans ce
cadre.
« Il est à cet égard urgent de mettre en place une politique plus cohérente
pour les industries de défense. Nos entreprises doivent impérativement se
concentrer, restaurer et accroître leur compétitivité, afin de trouver toute
leur place dans les futures coopérations en Europe. »
M. Philippe Marini.
Il faut privatiser !
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
« Mesdames et messieurs les
sénateurs, en m'adressant à vous, je mesure le poids de ma responsabilité
personnelle et de celle de mon Gouvernement.
(Très bien ! sur les travées du RPR.)
« Cette responsabilité, je l'accepte, je la revendique même, car elle est
au coeur de la relation démocratique et citoyenne que j'ai voulu nouer avec les
Français.
« Mais je tiens à en préciser les termes.
« J'entends dire ici ou là que, selon une expression convenue, "nous
n'avons pas le droit à l'erreur". »
Mme Hélène Luc.
C'est bien vrai !
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
« Telle n'est pas ma
conception, ni mon langage. Les Français le savent. Nous serons confrontés à
des problèmes et à des situations très difficiles, dont l'appréciation et la
résolution comporteront des risques et des incertitudes.
(C'est vrai ! sur les travées du RPR.)
Ce qu'ils attendent de nous, ce
n'est pas le discours artificiel et lénifiant de la certitude : c'est la
conscience de nos engagements, c'est la fidélité à nos objectifs, c'est
l'authenticité de notre parole, c'est l'explication sans faux-fuyants de nos
actes.
(Applaudissements sur les travées socialistes et sur celles du groupe
communiste républicain et citoyen, ainsi que sur certaines travées du
RDSE.)
« Nous sommes un peuple adulte, mûri par les épreuves, désireux
d'entendre, de comprendre le langage de la vérité.
« Le Gouvernement sera toujours prêt au dialogue, toujours attentif aux
critiques, d'où qu'elles viennent, pourvu qu'elles soient inspirées par
l'intérêt national. »
M. Emmanuel Hamel.
Que lui seul vous inspire, madame !
(Exclamations sur les travées socialistes ainsi que sur celles du groupe
communiste républicain et citoyen.)
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
« Il négociera sa route, mais
il ne se laissera pas dévier de son but.
« Le Gouvernement détermine et conduit la politique de la nation. Le Premier
ministre dirige l'action du Gouvernement. Telles sont les prescriptions claires
et précises de la Constitution. Elles seront mises en oeuvre. »
M. Pierre Mauroy.
Très bien !
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
« De sa majorité, le
Gouvernement attend un soutien lucide et attentif. »
(Exclamations ironiques sur les travées du RPR et des Républicains et
Indépendants.)
M. Charles Pasqua.
Oui : « lucide » !
(Sourires.)
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
« A la nation, il dit : rien ne
peut être fait sans son concours actif, sans l'adhésion individuelle et
collective des citoyens qui la composent. Les efforts seront justement
répartis. La réussite sera l'oeuvre de tous. Ses fruits doivent être partagés.
»
M. Henri de Raincourt.
Et à l'opposition, il ne dit rien ?
Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
« Cette réussite nécessitera du
temps et de la persévérance. Elle s'inscrira dans la durée, celle du mandat de
législature que le peuple nous a confié. Il n'y aura ni pause, ni recul, ni
reniement.
« Je le dis aux Français, ce pacte républicain, ce pacte de développement et
de croissance, ce ne sont pas des promesses octroyées, mais c'est une parole
donnée pour qu'ensemble, tous ensemble, nous donnions à la France le ressort et
la force d'affronter son avenir. »
(Mmes et MM. les sénateurs du groupe socialiste et du groupe communiste
républicain et citoyen, ainsi que certains sénateurs du RDSE se lèvent et
applaudissent longuement.)
M. le président.
Acte est donné de la déclaration de politique générale dont le Sénat vient
d'entendre la lecture.
Cette déclaration sera imprimée sous le numéro 386 et distribuée.
13
DÉPO^T D'UNE QUESTION ORALE
PORTANT SUR DES SUJETS EUROPÉENS
M. le président.
J'informe le Sénat que j'ai été saisi de la question orale avec débat portant
sur des sujets européens suivante :
Constatant que, en France comme chez nos partenaires au sein de l'Union
européenne, les citoyens montrent de plus en plus nettement leur souhait que
l'Europe place davantage l'aspect social et humain au coeur de ses
préoccupations et qu'elle mette l'emploi au rang de ses priorités, M. Jacques
Genton demande à M. le ministre délégué, chargé des affaires européennes,
d'exposer au Sénat quelles doivent être, selon le Gouvernement, les politiques
que l'Union européenne doit mener en ce sens, les réformes qu'elle doit mettre
en oeuvre, les moyens auxquels elle doit recourir (n° QE1).
Conformément aux articles 79, 80 et 83
bis
du règlement, cette question
orale avec débat portant sur des sujets européens a été communiquée au
Gouvernement et la date de discussion a été fixée au jeudi 26 juin 1997.
14
COMMUNICATION DE L'ADOPTION DÉFINITIVE
DE PROPOSITIONS
D'ACTE COMMUNAUTAIRE
M. le président.
J'ai reçu de M. le Premier ministre une communication, en date du 18 juin
1997, l'informant que :
- la proposition d'acte communautaire E 786 - « proposition de règlement CE du
Conseil portant création d'un observatoire européen des phénomènes racistes et
xénophobes » a été adoptée définitivement par les instances communautaires par
décision du Conseil du 3 juin 1997 ;
- la proposition d'acte communautaire E 764 - « lettre n° SG (96) D/11346 du
18 décembre 1996 de la Commission européenne. Demande d'extension de la
dérogation présentée par le Royaume-Uni en vertu des articles 17 paragraphe 1
et 22 paragraphes 4 et 5 de la sixième directive (77/388/CEE) » a été adoptée
définitivement par les instances communautaires par décision du Conseil du 9
juin 1997 ;
- et la proposition d'acte communautaire E 806 - « proposition de décision du
Conseil autorisant le Royaume-uni à appliquer une mesure facultative
dérogatoire à l'article 17 de la sixième directive (77/388/CEE) en matière
d'harmonisation des législations des Etats membres relatives aux taxes sur le
chiffre d'affaires » a été adoptée définitivement par les instances
communautaires par décision du Conseil du 9 juin 1997.
15
DÉPO^T DE PROJETS DE LOI
M. le président.
J'ai reçu de M. le Premier ministre un projet de loi autorisant la
ratification de la convention sur la base de l'article K 3 du traité sur
l'Union européenne portant création d'un office européen de police (ensemble
une annexe et quatre déclarations).
Le projet de loi sera imprimé sous le numéro 363, distribué et renvoyé à la
commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, sous
réserve de la constitution éventuelle d'une commission spéciale dans les
conditions prévues par le règlement.
J'ai reçu de M. le Premier ministre un projet de loi autorisant la
ratification du protocole établi sur la base de l'article K 3 du traité sur
l'Union européenne concernant l'interprétation, à titre préjudiciel, par la
Cour de justice des Communautés européennes de la convention portant création
d'un office européen de police.
Le projet de loi sera imprimé sous le numéro 364, distribué et renvoyé à la
commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, sous
réserve de la constitution éventuelle d'une commission spéciale dans les
conditions prévues par le règlement.
J'ai reçu de M. le Premier ministre un projet de loi autorisant l'approbation
de la convention sur la protection des enfants et la coopération en matière
d'adoption internationale.
Le projet de loi sera imprimé sous le numéro 365, distribué et renvoyé à la
commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, sous
réserve de la constitution éventuelle d'une commission spéciale dans les
conditions prévues par le règlement.
16
DÉPÔT DE PROPOSITIONS
D'ACTE COMMUNAUTAIRE
M. le président.
J'ai reçu de M. le Premier ministre la proposition d'acte communautaire
suivante, soumise au Sénat par le Gouvernement, en application de l'article
88-4 de la Constitution :
- avant-projet de budget général des Communautés européennes pour l'exercice
1998 (volume 1).
Cette proposition d'acte communautaire sera imprimée sous le numéro E 873 et
distribuée.
J'ai reçu de M. le Premier ministre la proposition d'acte communautaire
suivante, soumise au Sénat par le Gouvernement, en application de l'article
88-4 de la Constitution :
- avant-projet de budget général des Communautés européennes pour l'exercice
1998 (volume 4).
Cette proposition d'acte communautaire sera imprimée sous le numéro E 874 et
distribuée.
J'ai reçu de M. le Premier ministre la proposition d'acte communautaire
suivante, soumise au Sénat par le Gouvernement, en application de l'article
88-4 de la Constitution :
- proposition de décision du Conseil portant attribution d'une aide
macrofinancière à la Bulgarie.
Cette proposition d'acte communautaire sera imprimée sous le numéro E 875 et
distribuée.
17
DÉPÔTS RATTACHÉS POUR ORDRE
AU PROCÈS-VERBAL
DE LA SÉANCE DU 12 JUIN 1997
DÉPÔT DE PROPOSITIONS DE LOI
M. le président.
J'ai reçu, le 13 juin 1997, de M. Michel Charasse une proposition de loi
relative aux dates d'ouverture anticipée et de clôture de la chasse des oiseaux
migrateurs.
Cette proposition de loi sera imprimée sous le numéro 359, distribuée et
renvoyée à la commission des affaires économiques et du Plan, sous réserve de
la constitution éventuelle d'une commission spéciale dans les conditions
prévues par le règlement.
J'ai reçu, le 17 juin 1997, de M. Serge Mathieu une proposition de loi
relative à la répression des crimes sexuels commis sur les mineurs.
Cette proposition de loi sera imprimée sous le numéro 360, distribuée et
renvoyée à la commission des lois constitutionnelles, de législation, du
suffrage universel, du règlement et d'administration générale, sous réserve de
la constitution éventuelle d'une commission spéciale dans les conditions
prévues par le règlement.
J'ai reçu, le 17 juin 1997, de MM. François Blaizot et Jacques Larché et de
Mme Lucette Michaux-Chevry une proposition de loi relative au régime juridique
applicable à Saint-Barthélemy et à Saint-Martin.
Cette proposition de loi sera imprimée sous le numéro 361, distribuée et
renvoyée à la commission des lois constitutionnelles, de législation, du
suffrage universel, du règlement et d'administration générale, sous réserve de
la constitution éventuelle d'une commission spéciale dans les conditions
prévues par le règlement.
J'ai reçu, le 18 juin 1997, de M. Robert Badinter et des membres du groupe
socialiste et apparentés une proposition de loi relative à l'édification d'un
monument au mont Valérien portant le nom des résistants et des otages fusillés
dans les lieux de 1940 à 1944.
Cette proposition de loi sera imprimée sous le numéro 362, distribuée et
renvoyée à la commission des lois constitutionnelles, de législation, du
suffrage universel, du règlement et d'administration générale sous réserve de
la constitution éventuelle d'une commission spéciale dans les conditions
prévues par le règlement.
Dépôt de propositions d'acte communautaire
J'ai reçu, le 13 juin 1997, de M. le Premier ministre la proposition d'acte
communautaire suivante, soumise au Sénat par le Gouvernement, en application de
l'article 88-4 de la Constitution :
Proposition de décision du Conseil concernant l'adoption, au nom de la
Communauté, de l'amendement à la convention sur le contrôle des mouvements
transfrontières de déchets dangereux et de leur élimination (convention de
Bâle) conformément à la décision III-I de la conférence des Parties.
Cette proposition d'acte communautaire a été imprimée sous le numéro E 868 et
distribuée.
J'ai reçu, le 13 juin 1997, de M. le Premier ministre la proposition d'acte
communautaire suivante, soumise au Sénat par le Gouvernement, en application de
l'article 88-4 de la Constitution :
Communication au Conseil et au Parlement concernant une stratégie
communautaire de lutte contre l'acidification. Proposition de directive du
Conseil concernant une réduction de la teneur en soufre de certains
combustibles liquides et modifiant la directive 93/12/CEE. Proposition de
décision du Conseil concernant la conclusion par la Communauté européenne du
protocole à la convention de 1979 sur la pollution atmosphérique transfrontière
à longue distance, relatif à une nouvelle réduction des émissions de soufre.
Cette proposition d'acte communautaire a été imprimée sous le numéro E 869 et
distribuée.
J'ai reçu, le 16 juin 1997, de M. le Premier ministre la proposition d'acte
communautaire suivante, soumise au Sénat par le Gouvernement, en application de
l'article 88-4 de la Constitution :
Communication de la Commission concernant un programme d'action communautaire
relatif aux maladies rares dans le cadre de l'action dans le domaine de la
santé publique. Proposition de décision du Parlement européen et du Conseil
adoptant un programme d'action communautaire 1999-2003 relatif aux maladies
rares dans le cadre de l'action dans le domaine de la santé publique.
Cette proposition d'acte communautaire sera imprimée sous le numéro E 870 et
distribuée.
J'ai reçu, le 17 juin 1997, de M. le Premier ministre la proposition d'acte
communautaire suivante, soumise au Sénat par le Gouvernement, en application de
l'article 88-4 de la Constitution :
Proposition de règlement du Conseil portant adoption de mesures autonomes et
transitoires pour des accords de libre-échange avec la Lituanie, la Lettonie et
l'Estonie concernant certains produits agricoles transformés.
Cette proposition d'acte communautaire sera imprimée sous le numéro E 871 et
distribuée.
J'ai reçu, le 18 juin 1997, de M. le Premier ministre la proposition d'acte
communautaire suivante, soumise au Sénat par le Gouvernement, en application de
l'article 88-4 de la Constitution :
Proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil modifiant le
règlement CEE n° 3330/91 du Conseil relatif aux statistiques des échanges de
biens entre Etats membres.
Cette proposition d'acte communautaire sera imprimée sous le numéro E 872 et
distribuée.
DÉPÔT D'UN RAPPORT D'INFORMATION
J'ai reçu, le 13 juin 1997, de MM. Xavier de Villepin, Guy Penne et Michel
Alloncle un rapport d'information fait au nom de la commission des affaires
étrangères, de la défense et des forces armées à la suite d'une mission
effectuée en Bosnie-Herzégovine du 8 au 11 mai 1997.
Ce rapport d'information a été imprimé sous le numéro 358 et distribué.
18
ORDRE DU JOUR
M. le président.
Voici quel sera l'ordre du jour de la prochaine séance publique, précédemment
fixée au mardi 24 juin 1997, à seize heures :
1. - Désignation d'un membre de la Délégation du Sénat pour l'Union
européenne.
2. - Discussion du projet de loi (n° 173, 1996-1997) autorisant l'approbation
de la convention d'assistance administrative mutuelle entre le Gouvernement de
la République française et le Gouvernement de la République tchèque pour la
prévention, la recherche et la poursuite des fraudes douanières.
Rapport (n° 209, 1996-1997) de M. Maurice Lombard, fait au nom de la
commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées.
3. - Discussion du projet de loi (n° 245, 1996-1997), adopté par l'Assemblée
nationale, autorisant l'approbation d'un protocole relatif à l'arrangement de
Madrid concernant l'enregistrement international des marques.
Rapport (n° 268, 1996-1997) de M. Maurice Lombard, fait au nom de la
commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées.
4. - Discussion du projet de loi (n° 248, 1996-1997), adopté par l'Assemblée
nationale, autorisant l'approbation de la convention entre le Gouvernement de
la République française et le Gouvernement de la République du Sénégal relative
à la circulation et au séjour des personnes (ensemble une annexe).
Rapport (n° 255, 1996-1997) de M. Serge Vinçon, fait au nom de la commission
des affaires étrangères, de la défense et des forces armées.
5. - Discussion du projet de loi (n° 299, 1996-1997) autorisant l'approbation
de la convention entre le Gouvernement de la République française et le
Gouvernement de la République togolaise relative à la circulation et au séjour
des personnes (ensemble deux échanges de lettres).
Rapport (n° 336, 1996-1997) de M. Serge Vinçon, fait au nom de la commission
des affaires étrangères, de la défense et des forces armées.
6. - Discussion du projet de loi (n° 247, 1996-1997) adopté par l'Assemblée
nationale, autorisant l'approbation de la convention entre le Gouvernement de
la République fra
ratification de la convention
créant l'Association des Etats de la Caraïbe (ensemble deux annexes).
Rapport (n° 289, 1996-1997) de Mme Lucette Michaux-Chevry, fait au nom de la
commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées.
8. - Discussion du projet de loi (n° 188, 1996-1997) autorisant l'approbation
de l'accord entre le Gouvernement de la République française et l'Association
des Etats de la Caraïbe définissant les modalités de la participation de la
République française à l'Association des Etats de la Caraïbe en tant que membre
associé au titre de la Guadeloupe, de la Guyane et de la Martinique.
Rapport (n° 289, 1996-1997) de Mme Lucette Michaux-Chevry, fait au nom de la
commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées.
La conférence des présidents a décidé qu'il sera procédé à une discussion
générale commune des deux projets de loi n°s 187 et 188.
9. - Discussion du projet de loi (n° 280, 1996-1997), adopté par l'Assemblée
nationale, autorisant la ratification de l'accord euro-méditerranéen
établissant une association entre les Communautés européennes et leurs Etats
membres, d'une part, et le Royaume du Maroc, d'autre part.
Rapport (n° 321, 1996-1997) de Mme Paulette Brisepierre, fait au nom de la
commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées.
10. - Discussion du projet de loi (n° 279, 1996-1997), adopté par l'Assemblée
nationale, autorisant l'approbation d'un accord entre le Gouvernement de la
République française et le Gouvernement du Royaume du Maroc sur l'encouragement
et la protection réciproques des investissements (ensemble un échange de
lettres).
Rapport (n° 319, 1996-1997) de Mme Paulette Brisepierre, fait au nom de la
commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées.
La conférence des présidents a décidé qu'il sera procédé à une discussion
générale commune des deux projets de loi n°s 280 et 279.
11. - Discussion du projet de loi (n° 328, 1996-1997) autorisant l'approbation
de l'accord de coopération culturelle, scientifique et technique entre le
Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République du
Paraguay.
Rapport (n° 356, 1996-1997) de M. Jacques Habert, fait au nom de la commission
des affaires étrangères, de la défense et des forces armées.
12. - Discussion du projet de loi (n° 304, 1996-1997) autorisant la
ratification du traité entre la République française et la République fédérale
d'Allemagne relatif à la construction d'un pont routier sur le Rhin entre
Eschau et Altenheim (ensemble une annexe).
Rapport (n° 337, 1996-1997) de M. Hubert Durand-Chastel, fait au nom de la
commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées.
13. - Discussion du projet de loi (n° 326, 1996-1997) autorisant la
ratification du protocole sur l'interdiction ou la limitation de l'emploi des
mines, pièges et autres dispositifs tel qu'il a été modifié le 3 mai 1996
(protocole II, tel qu'il a été modifié le 3 mai 1996), annexé à la convention
sur l'interdiction ou la limitation de l'emploi de certaines armes classiques
qui peuvent être considérées comme produisant des effets traumatiques excessifs
ou comme frappant sans discrimination.
Rapport (n° 355, 1996-1997) de Mme Lucette Michaux-Chevry, fait au nom de la
commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées.
Personne ne demande la parole ?...
La séance est levée.
(La séance est levée à seize heures dix.)
Le Directeur
du service du compte rendu intégral,
DOMINIQUE PLANCHON
COMMUNICATION RELATIVE À LA CONSULTATION
DES ASSEMBLÉES TERRITORIALES
M. le président du Sénat a reçu de M. le Premier ministre une communication,
en date du 16 juin 1997, relative à la consultation des assemblées
territoriales de la Polynésie française et de la Nouvelle-Calédonie sur le
projet de loi autorisant la ratification de l'accord interne entre les
représentants des Gouvernements des Etats membres, réunis au sein du Conseil
relatif au financement et à la gestion des aides de la Communauté dans le cadre
du second protocole financier de la quatrième convention ACP-CE.
Ce document a été transmis à la commission compétente.
REMPLACEMENT DE SÉNATEURS
ÉLUS DÉPUTÉS
M. le président du Sénat a été informé par lettre du 16 juin 1997, de M. le
ministre de l'intérieur, que l'élection de Mme Jacqueline Fraysse-Cazalis,
sénateur des Hauts-de-Seine, comme député de la quatrième circonscription de ce
département et celle de M. Claude Billard, sénateur du Val-de-Marne, comme
député de la onzième circonscription de ce département, n'ayant fait l'objet
d'aucune contestation, Mme Jacqueline Fraysse-Cazalis et M. Claude Billard ont
cessé, en application de l'article LO 137 du code électoral, d'appartenir au
Sénat.
Conformément aux articles LO 325 et LO 179 du code électoral, M. le ministre
de l'intérieur a fait connaître à M. le président du Sénat qu'en application de
l'article LO 320 du code électoral, à compter du 13 juin 1997 :
M. Michel Duffour est appelé à remplacer en qualité de sénateur des
Hauts-de-Seine Mme Jacqueline Fraysse-Cazalis ;
Mme Odette Terrade est appelée à remplacer en qualité de sénateur du
Val-de-Marne M. Claude Billard.
VACANCE D'UN SIÈGE DE SÉNATEUR
ÉLU DÉPUTÉ
M. le président du Sénat a été informé par lettre du 16 juin 1997, de M. le
ministre de l'intérieur, que l'élection de M. Félix Leyzour, sénateur des
Côtes-d'Armor, en qualité de député de la quatrième circonscription de ce
département, n'ayant fait l'objet d'aucune contestation, M. Félix Leyzour a
cessé, en application de l'article LO 137 du code électoral, d'appartenir au
Sénat.
La vacance du siège détenu par ce dernier, sénateur d'un département soumis au
scrutin majoritaire, sera pourvue, selon les termes de l'article LO 322 du code
électoral, par une élection partielle organisée à cet effet dans les délais
légaux.
CONTESTATION DE L'ÉLECTION D'UN SÉNATEUR
ÉLU DÉPUTÉ
M. le président du Sénat a été informé par lettre en date du 13 juin 1997 du Conseil constitutionnel que l'élection à l'Assemblée nationale de M. René Rouquet, sénateur du Val-de-Marne, a fait l'objet d'un recours devant le Conseil constitutionnel. Jusqu'à la décision du Conseil constitutionnel, M. René Rouquet ne pourra pas participer aux travaux du Sénat, conformément à l'article LO 137 du code électoral.
DÉMISSION D'UN SÉNATEUR
Dans sa séance du jeudi 19 juin 1997, le Sénat a pris acte de la démission de Mme Michelle Demessine, de son mandat de sénateur du Nord.
REMPLACEMENT D'UN SÉNATEUR
Conformément à l'article LO 179 du code électoral, M. le ministre de l'intérieur a fait connaître à M. le président du Sénat que, en application de l'article LO 320 du code électoral, M. Pierre Lefebvre est appelé à remplacer, en qualité de sénateur du Nord, Mme Michelle Demessine, démissionnaire de son mandat.
MODIFICATIONS AUX LISTES
DES MEMBRES DES GROUPES
GROUPE COMMUNISTE, RÉPUBLICAIN ET CITOYEN
(15 membres)
Supprimer les noms de Mmes Jacqueline Fraysse-Cazalis, Michelle Demessine, MM.
Claude Billard et Félix Leyzour.
Ajouter les noms de Mme Odette Terrade, MM. Michel Duffour, Pierre Lefebvre et
Paul Vergès.
RÉUNION ADMINISTRATIVE DES SÉNATEURS
NE FIGURANT SUR LA LISTE D'AUCUN GROUPE
(9 au lieu de 10)
Supprimer le nom de M. Paul Vergès.
ORDRE DU JOUR
DES PROCHAINES SÉANCES DU SÉNAT
établi par le Sénat dans sa séance du jeudi 19 juin 1997
à la suite des conclusions de la conférence des présidents
Mardi 24 juin 1997,
à
16 heures :
1° Désignation d'un membre de la délégation du Sénat pour l'Union européenne :
Ordre du jour prioritaire
2° Projet de loi autorisant l'approbation de la convention d'assistance
administrative mutuelle entre le Gouvernement de la République française et le
Gouvernement de la République tchèque pour la prévention, la recherche et la
poursuite des fraudes douanières (n° 173, 1996-1997).
3° Projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale, autorisant l'approbation
d'un protocole relatif à l'arrangement de Madrid concernant l'enregistrement
international des marques (n° 245, 1996-1997).
4° Projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale, autorisant l'approbation
de la convention entre le Gouvernement de la République française et le
Gouvernement de la République du Sénégal relative à la circulation et au séjour
des personnes (ensemble une annexe) (n° 248, 1996-1997).
5° Projet de loi autorisant l'approbation de la convention entre le
Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République
togolaise relative à la circulation et au séjour des personnes (ensemble deux
échanges de lettres) (n° 299, 1996-1997).
6° Projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale, autorisant l'approbation
de la convention entre le Gouvernement de la République française et le
Gouvernement de la République du Niger relative à la circulation et au séjour
des personnes (ensemble un échange de lettres) (n° 247, 1996-1997).
(La conférence des présidents a décidé qu'il sera procédé à une discussion
générale commune des trois projets de loi, n°s 248, 299 et 247.)
7° Projet de loi autorisant la ratification de la convention créant
l'Association des Etats de la Caraïbe (ensemble deux annexes) (n° 187,
1996-1997).
8° Projet de loi autorisant l'approbation de l'accord entre le Gouvernement de
la République française et l'Association des Etats de la Caraïbe définissant
les modalités de la participation de la République française à l'Association
des Etats de la Caraïbe en tant que membre associé au titre de la Guadeloupe,
de la Guyane et de la Martinique (n° 188, 1996-1997).
(La conférence des présidents a décidé qu'il sera procédé à une discussion
générale commune des deux projets de loi, n°s 187 et 188.)
9° Projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale, autorisant la ratification
de l'accord euro-méditerranéen établissant une association entre les
Communautés européennes et leurs Etats membres, d'une part, et le Royaume du
Maroc, d'autre part (n° 280, 1996-1997).
10° Projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale, autorisant l'approbation
d'un accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement
du Royaume du Maroc sur l'encouragement et la protection réciproques des
investissements (ensemble un échange de lettres) (n° 279, 1996-1997).
(La conférence des présidents a décidé qu'il sera procédé à une discussion
générale commune des deux projets de loi, n°s 280 et 279.)
11° Projet de loi autorisant l'approbation de l'accord de coopération
culturelle, scientifique et technique entre le Gouvernement de la République
française et le Gouvernement de la République du Paraguay (n° 328,
1996-1997).
12° Projet de loi autorisant la ratification du traité entre la République
française et la République fédérale d'Allemagne relatif à la construction d'un
pont routier sur le Rhin entre Eschau et Altenheim (ensemble une annexe) (n°
304, 1996-1997).
13° Projet de loi autorisant la ratification du protocole sur l'interdiction
ou la limitation de l'emploi des mines, pièges et autres dispositifs, tel qu'il
a été modifié le 3 mai 1996 (protocole II, tel qu'il a été modifié le 3 mai
1996), annexé à la convention sur l'interdiction ou la limitation de l'emploi
de certaines armes classiques qui peuvent être considérées comme produisant des
effets traumatiques excessifs ou comme frappant sans discrimination (n° 326,
1996-1997).
Jeudi 26 juin 1997,
à
15 heures :
1° Questions d'actualité au Gouvernement.
(L'inscription des auteurs de questions devra être effectuée au service de la
séance, avant 11 heures.)
Ordre du jour prioritaire
2° Question orale, avec débat, portant sur un sujet européen (n° QE 1) de M.
Jacques Genton à M. le ministre délégué chargé des affaires européennes sur la
politique sociale de l'Union européenne.
(La discussion de cette question s'effectuera selon les modalités prévues à
l'article 83
ter
du règlement.)
3° Eventuellement, suite de l'ordre du jour du mardi 24 juin 1997.
A N N E X E
Question orale avec débat portant sur des sujets européens,
inscrite à l'ordre du jour du jeudi 26 juin 1997
N° 1. - Constatant que, en France comme chez nos partenaires au sein de
l'Union européenne, les citoyens montrent de plus en plus nettement leur
souhait que l'Europe place davantage l'aspect social et humain au coeur de ses
préoccupations et qu'elle mette l'emploi au rang de ses priorités, M. Jacques
Genton demande à M. le ministre délégué chargé des affaires européennes
d'exposer au Sénat quelles doivent être, selon le Gouvernement, les politiques
que l'Union européenne doit mener en ce sens, les réformes qu'elle doit mettre
en oeuvre, les moyens auxquels elle doit recourir.
Le Directeur du service du compte rendu intégral, DOMINIQUE PLANCHON QUESTIONS ORALES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT (Application des articles 76 à 78 du réglement)
Avenir des écoles privées
sous contrat d'ingénieurs en agriculture
1.
- 18 juin 1997. -
M. Jean-Paul Delevoye
appelle l'attention de
M. le ministre de l'agriculture et de la pêche
sur le devenir des écoles privées sous contrat d'ingénieurs en agriculture. Ces
établissements dispensent un enseignement reconnu et de haut niveau et forment
des spécialistes indispensables à une agriculture moderne et compétitive. A ce
titre, et depuis 1984, ils sont détenteurs d'une mission de service public dans
le cadre de l'enseignement supérieur. Le coût moyen annuel de formation d'un
étudiant s'élève à 43 000 francs, soit la moitié du coût constaté dans les
établissements publics. Ce montant a d'ailleurs été reconnu par le ministère de
l'agriculture comme un besoin incompressible de ces écoles au titre de leur
fonctionnement. Malgré des négociations ininterrompues, la période du second
contrat quinquennal (1993-1997) n'a pas permis le déblocage du dossier du
financement des écoles privées d'ingénieurs en agriculture, à tel point que
leur avenir n'est plus assuré. Pourtant, l'effort demandé à l'Etat est de
l'ordre de 50 millions de francs, alors même que la formation des élèves dans
les écoles publiques coûterait 200 millions de francs. Pire, un reliquat de
crédits dus à ces établissements de 7,4 millions de francs, qui pourrait
utilement être versé en 1997, reste bloqué. L'année 1998 sera la première du
nouveau contrat quinquennal (1998-2002) et il est indispensable qu'une solution
pérenne soit trouvée avant cette échéance pluriannuelle. Il souhaite que M. le
ministre puisse s'engager sur cette base et lui indiquer l'état actuel
d'évolution du dossier.
Organisation de la distribution de lait
dans les écoles
2.
- 18 juin 1997. -
M. Jean-Paul Delevoye
appelle l'attention de
M. le ministre de l'agriculture et de la pêche
sur les conditions financières de la distribution du lait dans les écoles, qui
concerne en principe 7 à 8 millions d'enfants pour un budget de 200 millions en
1997. Il s'agit d'une pratique ancienne en France (environ 40 ans) dont le
financement a été pour partie transféré à la communauté économique européenne
il y a une vingtaine d'années. Ainsi, le budget national n'est-il sollicité
qu'à hauteur de 7 à 8 millions de francs pour 1997. Cette distribution de lait
revêt une très grande importance à une époque où la malnutrition enfantine est
un phénomène en croissance. Or, les municipalités sont confrontées depuis
quelques années à une augmentation de l'effort financier qui leur est demandé
pour cette distribution, en raison de l'accroissement de l'écart entre le prix
du lait et le niveau d'intervention de l'Office national interprofessionnel du
lait et des produits laitiers (ONILAIT). Certaines se voient donc contraintes
de diminuer les quantités globales de lait distribuées, voire à renoncer à
toute distribution, ce qui est pour le moins fâcheux. Cela est dû à la
suppression, en application de la réforme de la politique agricole commune, de
la taxe de coresponsabilité (règlement n° 1029/93 du 27 avril 1993). La
communauté économique européenne a alors décidé une économie de l'ordre de 50 %
sur le programme de distribution du lait à l'école, dès lors que cette taxe
intervenait à hauteur de 75 % dans le financement de celui-ci. Dans le même
temps, le niveau de la subvention nationale a
juin 1997. -
M. Jean-Paul Delevoye
appelle l'attention
M. le ministre de la fonction publique, de la réforme de l'Etat et de la
décentralisation
sur les très lourdes - et parfois insupportables - conséquences financières
pour les collectivités locales de l'entrée en application d'un certain nombre
de normes européennes applicables, à titre d'exemple, aux aires de jeux
municipales, aux équipements sportifs, aux marchés de comestibles, ou encore
aux feux tricolores. A chaque fois, les collectivités doivent adapter,
remplacer, moderniser - même lorsque les équipements concernés sont eux-mêmes
récents - dans des délais assez courts, c'est-à-dire un ou deux exercices
budgétaires. De surcroît, les collectivités ne sont pas consultées avant
l'entrée en vigueur de ces normes, ni associées aux conditions de mises en
oeuvre de celles-ci. Cette situation ne peut perdurer en l'état, et doit
absolument faire l'objet d'une véritable concertation qui devrait commencer
sans délai. Elle devrait porter à la fois sur la création d'une instance de
consultation entre le Gouvernement et les associations d'élus qui serait saisie
immédiatement de toute nouvelle directive européenne concernant les
collectivités locales, et sur les normes en cours d'application sur les aires
de jeux, qui posent des problèmes particulièrement sérieux à nombre de
communes. Il souhaite connaître les perspectives de l'action gouvernementale en
ce domaine.
Conséquences en Dordogne de la limitation de la croissance
des effectifs de l'enseignement agricole et rural
4.
- 18 juin 1997. -
M. Gérard Fayolle
appelle l'attention de
M. le ministre de l'agriculture et de la pêche
sur les conséquences pour l'avenir du monde rural de la limitation des
effectifs de l'enseignement agricole et plus particulièrement de l'enseignement
technique dispensé par les maisons familiales rurales. L'enseignement agricole
et notamment les maisons familiales rurales enregistrent de remarquables succès
en Dordogne. Leurs résultats aux examens tout comme leur taux d'insertion
professionnelle sont tout à fait satisfaisants. Le ministère de l'agriculture
souhaitait, en raison d'impératifs bugétaires, limiter à 2 % la croissance des
effectifs de l'enseignement agricole et rural. Cette exigence, si elle se
confirmait, risquerait d'aboutir à des résultats contraires aux objectifs
visés. En effet, en Dordogne, les activités autres que la production agricole,
auxquelles préparent les maisons familiales rurales - l'agritourisme, les
services aux personnes, l'artisanat -, sont particulièrement importantes. Si
l'on considère que sauver la ruralité c'est permettre aux jeunes de rester dans
le milieu rural et d'y exercer une activité, ne convient-il pas d'envisager les
prochaines rentrées sous un autre angle que celui des seuls impératifs
budgétaires et des réductions d'effectifs dans l'enseignement agricole et rural
? Ne vaudrait-il pas mieux considérer les enjeux économiques d'une région en
matière d'emplois ?
Statut des psychologues scolaires
5.
- 18 juin 1997. -
M. René-Pierre Signé
appelle l'attention de
M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie
sur les problèmes que rencontrent les psychologues scolaires dont l'identité
professionnelle n'est pas clairement définie. Ces psychologues ont pour mission
d'apporter un appui aux élèves du premier degré. Ils font partie intégrante des
équipes pédagogiques. A leur formation initiale de niveau universitaire, la loi
n° 85-772 du 25 juillet 1985 ajoute l'exigence d'une expérience pédagogique
préalable à leur recrutement. Actuellement, ils sont assimilés à des
enseignants avec les mêmes salaires et des évolutions de carrière identiques.
Ils sont inspectés, comme les instituteurs, par des fonctionnaires de formation
pédagogique ou administrative. C'est une situation étonnante au regard de la
loi de 1985 qui protège le titre de psychologue. Dans un souci d'affirmation
professionnelle, ils souhaitent l'élaboration négociée d'un texte leur
conférant statutairement une fonction spécifique, dans le premier degré,
accessible à l'issue d'une formation sanctionnée par un diplôme de 3e cycle en
psychologie. Ce statut protégerait l'usage de leur titre, garantirait aux
enfants, à leur familles ainsi qu'aux différents partenaires les services de
professionnels dotés de missions, dans le respect de la déontologie et de
l'éthique, et établirait une distinction entre celui qui enseigne et celui qui
analyse une situation pour tenter d'y apporter une solution. Il lui demande de
lui indiquer quelles mesures pourront être prises pour que ces personnels de
l'éducation nationale bénéficient de la reconnaissance qu'ils méritent.
Conséquences de la régularisation de la situation
des étrangers en situation irrégulière
6.
- 18 juin 1997. -
M. Christian Demuynck
attire l'attention de
M. le ministre de l'intérieur
sur les conséquences de l'annonce de la régularisation de plusieurs dizaines de
milliers d'étrangers en situation irrégulère. Le chiffre de 10 à 20 000 a été
avancé par le Gouvernement. Selon les leaders du mouvement des sans-papiers,
près de 100 000 personnes seraient concernées. Quoi qu'il en soit, après ces
régularisations, il y en aura de nouvelles car on trouvera toujours des
ressortissants étrangers à régulariser ou d'autres qui arriveront. Cette
décision va conforter à l'étranger l'idée que la France est à nouveau ouverte à
l'immigration sauvage, les clandestins espérant pouvoir obtenir plus facilement
un titre de séjour. Ces mesures auront pour conséquence une hausse de
l'immigration irrégulière et un développement des réseaux d'acheminement des
clandestins. Enfin, elles provoqueront un afflux supplémentaire de demandes de
logements et d'emplois. On peut légitimement se demander qui sera en mesure de
subvenir à ces besoins locatifs et comment sera supportée socialement et
économiquement cette affluence supplémentaire de candidats sur le marché de
l'emploi. Il lui demande quel sera le coût pour la collectivité de toutes ces
régularisations ainsi que le nombre précis de régularisations présentes et à
venir prévues par le Gouvernement.
Assujettissement des travailleurs frontaliers
à la contribution pour le remboursement de la dette sociale
7.
- 18 juin 1997. -
M. Pierre Hérisson
appelle l'attention de
Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité
sur l'assujettissement des travailleurs frontaliers à la contribution pour le
remboursement de la dette sociale (CRDS). En application de l'article 7, alinéa
1 de la convention franco-suisse du 3 juillet 1975, les frontaliers travaillant
en Suisse sont obligatoirement couverts par le régime suisse de sécurité
sociale. Après avoir décidé de suspendre l'assujetissement des frontaliers à la
contribution sociale généralisée (CSG), le Gouvernement les a assujettis, par
ordonnance du 25 janvier 1996, à une nouvelle contribution sociale, la CRDS. La
Commission européenne, ayant été saisie sur ce point, a confirmé qu'il
s'agissait là encore d'une « véritable cotisation sociale », qui ne pouvait en
aucun cas être applicable aux frontaliers des pays tiers. La CRDS a été créée
dans l'unique but de combler le déficit de la sécurité sociale, ce qui lui
confère indéniablement son caractère de cotisation sociale, quand bien même
cette dernière serait affectée à un organisme ne redistribuant pas directement
de prestations sociales. En conséquence, il lui demande quelles mesures le
Gouvernement entend rapidement prendre pour corriger cette erreur manifeste,
car il n'est pas raisonnable de demander aux frontaliers de participer
solidairement au remboursement d'un déficit auquel ils n'ont, en fait ou en
droit, jamais participé.
Prise en compte des résidents helvétiques en France
pour le calcul de la DGF
8. - 18 juin 1997. - M. Pierre Hérisson appelle l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur l'installation des citoyens helvétiques dans les communes frontalières. Si ceux-ci ont la possibilité d'acquérir une résidence en France, elle ne peut être occupée qu'à titre secondaire. Or, la plupart de ces résidents les occupent à titre principal. Ces citoyens helvétiques, bien que représentant des consommateurs potentiels qui paient leurs impôts locaux, ne sont pas totalement comptabilisés dans le recensement de la population pour le calcul de la dotation globale de fonctionnement des communes. Une résidence secondaire ne compte que pour un habitant, quel que soit le nombre d'occupants. Ces résidents ne donnent pas lieu non plus à la perception au bénéfice de la commune de la part du Fonds de rétrocession genevois. Cet état de fait pourrait conduire à terme à un sérieux déséquilibre financier pour les communes qui doivent malgré tout construire des équipements publics en rapport avec leur population réelle. En conséquence, il lui demande bien vouloir lui préciser les mesures qui seront mises en oeuvre pour que les communes frontalières bénéficient d'une DGF et du Fonds de rétrocession genevois en rapport avec un décompte total d'habitants résidant dans ces communes.