QUESTIONS ORALES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT (Application des articles 76 à 78 du réglement)


Abus relatifs à la publicité
de certaines écoles de conduite

620. - 21 mars 1997. - M. Jean-Claude Carle attire l'attention de M. le ministre de l'équipement, du logement, des transports et du tourisme sur les abus constatés en matière de publicité des prix des prestations d'enseignement de la conduite des véhicules. De plus en plus, des usagers, jeunes pour la plupart, et des professionnels des écoles de conduite, notamment des centres de formation de conducteurs routiers (poids lourds ou transports en commun), sont victimes de dérives inquiétantes en la matière. Certains établissements proposent, en effet, par voie de presse ou d'affichage, des forfaits pour l'obtention du permis de conduire dont le coût annoncé, défiant toute concurrence, est extrêmement séduisant. Il est ainsi fréquent de voir ou d'entendre des propositions publicitaires pour « un permis à 2 000 francs ». Or, il s'avère très souvent que les sommes effectivement et finalement dépensées par les candidats après l'acquisition de leur permis de conduire dépassent largement ces prévisions. La dénomination précise et la durée de chacune des prestations composant le forfait ne sont pas toujours clairement indiquées. La durée de la validité de l'offre est souvent très limitée. Enfin, les conditions pratiques de la formation routière ne réunissent pas toutes les garanties de sécurité, d'encadrement et de compétences professionnelles et pédagogiques requises. Ce type d'enseignement réclame pourtant la plus grande vigilance et le plus grand sérieux, notamment lorsqu'il concerne le transport en commun et routier. Ces circonstances défavorables entraînent naturellement une mauvaise qualité de l'apprentissage et un échec à l'examen final. Le candidat est donc contraint de souscrire des prestations complémentaires auprès de l'établissement de formation, qui multiplient considérablement son budget prévisionnel. C'est pourquoi il lui demande quelles pourraient être les mesures à prendre pour moraliser cette situation et mettre fin à ces dérives.

Situation des mal-logés

621. - 21 mars 1997. - Mme Marie-Claude Beaudeau attire l'attention de M. le ministre délégué au logement sur le rapport de la Fondation Abbé Pierre sur la situation du « mal logement en France ». Elle lui rappelle l'existence de 200 000 sans-abri, dont 45 000 pour la région parisienne, et de 1,5 million de personnes très mal logées. L'exclusion progresse et provoque un accroissement du nombre de personnes vivant en marge des modes classiques de logement dans notre pays. Elle lui fait remarquer qu'avec la fin de la trêve hivernale pour les procédures d'expulsion le nombre d'exclus va se trouver en augmentation si des décisions ne sont pas prises. Elle lui demande quelles mesures urgentes il envisage pour interdire toute expulsion fondée sur l'existence de ressources insuffisantes, le retard de paiement de loyers, le retard de versement d'allocation telle que l'allocation personnalisée de logement (APL) démontrant l'impossibilité des personnes concernées de pouvoir acquitter le paiement des sommes dues et motivant l'expulsion.

Retraite à cinquante-cinq ans

622. - 21 mars 1997. - Mme Marie-Claude Beaudeau attire l'attention de M. le ministre du travail et des affaires sociales sur l'existence d'un certain nombre de régimes spéciaux de sécurité sociale versant une pension de retraite dès l'âge de cinquante-cinq ans : SNCF, RATP, EDF, marins, mineurs, Opéra de Paris. Elle lui fait remarquer que, depuis 1996, les routiers ont à leur tour obtenu la retraite à cinquante-cinq ans. Elle lui fait aussi observer que ces régimes spéciaux ont fondé leur décision sur la pénibilité du travail. Dans le cadre d'une telle analyse, elle lui demande quelles mesures il envisage pour accorder l'âge de la retraite à cinquante-cinq ans aux travailleurs handicapés, aux accidentés, aux salariés du secteur de l'amiante, qui rencontrent les mêmes caractères de pénibilité dans l'exercice de leurs fonctions.

Mise aux normes européennes des équipements de travail

623. - 21 mars 1997. - M. Jean-Claude Carle interroge M. le ministre du travail et des affaires sociales sur la directive européenne du 30 novembre 1989 ainsi que l'article 6 du décret du 11 janvier 1993 qui font obligation aux chefs d'entreprise de mettre aux normes leurs équipements de travail. La date d'échéance pour cette mise en conformité a été fixée au 1er janvier 1997. Ce délai, pour nombre d'entreprises, n'était ni réalisable techniquement, ni supportable financièrement et, en conséquence, des conventions partenariales ont été négociées par le ministre avec différentes branches professionnelles. Les entrepreneurs de notre pays lui en sont reconnaissants et tiennent à lui exprimer leurs remerciements pour son attitude réaliste et responsable. Cependant, leurs inquiétudes demeurent car les réponses apportées en la matière, par certaines administrations locales compétentes, et notamment les directions départementales du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle, à la suite du dépôt d'un plan collectif, restent particulièrement floues. Citation : « Je vous précise à toutes fins utiles que la présente ne vaut ni approbation ni désapprobation de votre plan ou déclaration et que ce dépôt ne peut vous exonérer de vos éventuelles responsabilités, notamment en cas d'accident ». En cas d'accident, la responsabilité du chef d'entreprise serait-elle alors engagée ? Cette inquiétude est d'autant plus grande à l'égard de l'embauche éventuelle d'un apprenti et ce, compte tenu des approches différentes du ministère de l'éducation nationale. A un moment où, sous votre autorité, un effort sans précédent, et tout à fait justifié, est engagé pour développer l'apprentissage, l'alternance et une meilleure connaissance de l'entreprise pour nos jeunes, il semble nécessaire de lever toutes formes d'ambiguïtés. Il le remercie donc des précisions qu'il voudra bien lui apporter afin de rassurer celles et ceux qui contribuent au développement économique de notre pays et permettent aux jeunes, en particulier, d'avoir accès à ce droit fondamental qu'est l'emploi.

Utilisation des autoroutes de l'information dans les écoles

624. - 21 mars 1997. - Mme Hélène Luc attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche suite à plusieurs annonces émanant tant du Gouvernement que de différentes personnalités dont dernièrement le Président de la République et concernant les possibilités d'utilisation des autoroutes de l'information et de l'Internet dans les établissements scolaires. Elle lui demande en particulier quelles mesures il envisage de prendre en terme de moyens humains, techniques et de crédits d'Etat pour la concrétisation de ces projets de développements des autoroutes de l'information au sein des écoles, des collèges et des lycées.

Déréglementation du secteur électrique

625. - 24 mars 1997. - M. Claude Billard attire l'attention de M. le ministre de l'industrie, de la poste et des télécommunications sur les dangers que fait peser sur le service public de production et de distribution de l'électricité, la directive européenne du 20 décembre 1996 relative à la déréglementation du secteur électrique. En outre, avant même qu'il ne soit débattu de la transcription de cette directive dans la loi française, on assiste depuis plusieurs semaines à une inquiétante accélération du processus de déréglementation dans le domaine de l'énergie : ainsi se sont enchaînés un accord sur la flexibilité et l'annualisation du temps de travail à EDF-GDF, la mise en chantier d'une directive sur le gaz en février, les contrats d'entreprise entre EDF-GDF et l'Etat en mars. Plusieurs éléments de ces contrats d'entreprise sont révélateurs de cette marche forcée, en particulier celui qui a trait à la restructuration du bilan d'EDF. A la lumière de tous ces faits, il lui demande s'il n'estime pas que la loi de nationalisation de l'électricité et du gaz de 1946 est progressivement vidée de son contenu et s'il ne pense pas qu'il conviendrait d'enrayer ce processus.

Moyens d'intervention des conseillers pédagogiques

626. - 25 mars 1997. - M. René-Pierre Signé appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur les inquiétudes des conseillers pédagogiques. L'enveloppe budgétaire destinée au paiement de leurs déplacements en diminution constante ne leur permet plus d'effectuer correctement leurs missions en zone rurale, pénalisant ainsi leurs collègues ayant élaboré un projet d'école. Dans la Nièvre, département essentiellement rural, leur circonscription d'intervention est parfois très étendue (plus de 80 kilomètres carrés), la décision du Gouvernement de réduire les frais de déplacement ne peut que défavoriser les enfants privés d'un soutien indispensable à un bon équilibre scolaire. Il paraît difficile, au moment où M. le Président de la République souhaite éradiquer l'illettrisme, développer l'informatique, la pratique des arts plastiques, de la musique et du sport à l'école, de négliger ceux dont la tâche est de mettre en place, avec les enseignants, ces activités. Il lui demande de lui indiquer quelles mesures seront prises pour remédier à cette situation.