Une réserve de crédits à l'utilisation aléatoire : les dépenses éventuelles et accidentelles
ROCCA SERRA (Louis-Ferdinand)
RAPPORT D'INFORMATION 444 (1999-2000) - COMMISSION DES FINANCES
Rapport au format Acrobat ( 192 Ko )Table des matières
- AVANT-PROPOS
-
CHAPITRE PREMIER
LA VALEUR ORGANIQUE DU RÉGIME JURIDIQUE DES DÉPENSES ÉVENTUELLES ET ACCIDENTELLES -
CHAPITRE DEUX
UNE RÉSERVE DE CRÉDITS DÉTERMINÉE DE FAÇON INCERTAINE -
CHAPITRE TROIS
DES CRÉDITS UTILISÉS DE FAÇON ALÉATOIRE ET SYSTÉMATIQUEMENT SOUS-CONSOMMÉS - EXAMEN EN COMMISSION
-
ANNEXE 1
LES DÉPENSES ÉVENTUELLES -
ANNEXE 2
LES DÉPENSES ACCIDENTELLES
N°
444
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1999-2000
Annexe au procès-verbal de la séance du 28 juin 2000
RAPPORT D'INFORMATION
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur la gestion et l'utilisation des dépenses éventuelles et accidentelles depuis 1990 ,
Par M.
Louis-Ferdinand de ROCCA-SERRA,
Sénateur.
(1) Cette commission est composée de : MM. Alain Lambert, président ; Jacques Oudin, Claude Belot, Mme Marie-Claude Beaudeau, MM. Roland du Luart, Bernard Angels, André Vallet, vice-présidents ; Jacques-Richard Delong, Marc Massion, Michel Sergent, François Trucy, secrétaires ; Philippe Marini, rapporteur général ; Philippe Adnot, Denis Badré, René Ballayer, Jacques Baudot, Mme Maryse Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin, Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Marcel Charmant, Jacques Chaumont, Jean Clouet, Yvon Collin, Jean-Pierre Demerliat, Thierry Foucaud, Yann Gaillard, Hubert Haenel, Claude Haut, Alain Joyandet, Jean-Philippe Lachenaud, Paul Loridant, Michel Mercier, Gérard Miquel, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, Jacques Pelletier, Louis-Ferdinand de Rocca Serra, Henri Torre, René Trégouët.
Finances publiques. |
|
AVANT-PROPOS
Mesdames, Messieurs,
Lors de l'examen du projet de loi de finances pour 2000, votre rapporteur avait
attiré l'attention sur
l'évolution inhabituelle
des
crédits inscrits sur les chapitres 37-94 " Dépenses
éventuelles " et 37-95 " Dépenses accidentelles "
du budget des charges communes.
En effet, les crédits pour dépenses accidentelles sont
passés de 450 millions de francs en 1999 à 1.640 millions de
francs en 2000, soit une augmentation de plus de 260 %, les documents
budgétaires n'évoquant qu'un vague
" ajustement aux
besoins "
.
En commission, votre rapporteur avait alors interrogé sur ce point le
ministre de l'économie, des finances et de l'industrie, alors M.
Christian Sautter, qui ne lui avait apporté aucune réponse.
Au cours de la séance du 7 décembre 1999, consacrée
à l'examen du projet de budget des charges communes, votre rapporteur a
réitéré sa question.
La réponse du ministre ne lui a pas paru satisfaisante dans la mesure
où elle consistait, non à apporter une explication, mais à
constater un état de fait, à savoir, précisément,
la forte augmentation des crédits alloués aux dépenses
accidentelles.
Il avait, en effet, déclaré :
" Evidemment, lorsque
nous préparons un budget, nous ne pouvons pas prévoir les
catastrophes qui surviendront ! Le gouvernement a toutefois, en la
matière, fait preuve de prévoyance en dotant ce compte, dans
lequel on puise largement lorsqu'il y a des catastrophes, de façon
à ne pas être dépourvu le cas échéant. C'est
d'ailleurs grâce à cela que nous avons pu mobiliser, à la
suite des inondations qui ont eu lieu dans l'Aude et dans des
départements voisins, 600 millions de francs dans le compte de
1999 "
1(
*
)
.
Le ministre fondait ainsi la forte augmentation des crédits inscrits sur
le chapitre 37-95 du budget des charges communes pour 2000 par la
nécessité de faire face aux catastrophes intervenues à la
fin de l'année 1999, bien après la phase de préparation du
budget !
Votre rapporteur, considérant que l'estimation de ce type de
dépenses est entachée d'une grande incertitude, a dès lors
décidé d'entreprendre un contrôle budgétaire sur
l'utilisation et la gestion des dépenses éventuelles et des
dépenses accidentelles, conformément aux dispositions de
l'article 164-IV de l'ordonnance n° 58-1374 du 30 décembre 1958
portant loi de finances pour 1959.
Il convient d'ajouter que notre collègue Thierry Carcenac, rapporteur
spécial du budget des charges communes à l'Assemblée
nationale, a fait la même analyse.
Il note ainsi dans son rapport
2(
*
)
:
" L'ampleur de l'ajustement dont bénéficie le chapitre
37-95 du budget des charges communes ne laisse pas d'étonner "
.
Il poursuit :
" Il ne faudrait pas que les crédits
inscrits sur ce chapitre dans le projet de loi de finances pour 2000 servent
à remédier de façon commode à des évolutions
de dépenses trop imprécises ou calibrées de façon
trop juste, échappant ainsi à leur objet naturel qui est la
couverture de dépenses réellement urgentes et
imprévisibles
"
. Et il conclut :
" Un examen
attentif des justifications qui seront apportées, en 2000, aux
décrets de dépenses accidentelles est nécessaire.
L'analyse qui pourra en être faite
[...]
permettra alors de juger
si la forte réévaluation de la dotation initiale demandée
dans le présent projet ne doit pas être remise en
question "
.
*
* *
Les
spécificités du budget des charges communes en rendent le
contrôle budgétaire délicat.
En effet, y sont essentiellement inscrites, d'une part, des dépenses de
constatation telles que la charge de la dette, les dépenses de garantie,
les dépenses en atténuation de recettes, et, d'autre part, des
dépenses de fonction publique telles que les rémunérations
d'activité ou les dépenses liées aux pensions.
Dès lors, le contrôle budgétaire exercé par un
rapporteur spécial ne peut porter que sur les crédits inscrits
sur un ou plusieurs chapitres de ce budget.
Le présent rapport porte sur l'utilisation et la gestion des
crédits alloués aux dépenses éventuelles (chapitre
37-94) et aux dépenses accidentelles (chapitre 37-95) du budget des
charges communes.
Votre rapporteur a adressé au ministre de l'économie, des
finances et de l'industrie et à la secrétaire d'Etat au budget un
questionnaire précis sur la façon dont les dépenses
éventuelles et accidentelles étaient utilisées et
gérées depuis 1990.
Ce questionnaire a reçu des réponses de la part de la direction
du Budget.
Votre rapporteur remercie cette direction, en particulier son bureau 1A,
pour la qualité des réponses qui lui ont été
apportées, et qui servent de base au présent rapport.
CHAPITRE PREMIER
LA VALEUR ORGANIQUE DU RÉGIME JURIDIQUE DES
DÉPENSES ÉVENTUELLES ET ACCIDENTELLES
Le
régime juridique des dépenses éventuelles et des
dépenses accidentelles est déterminé par l'ordonnance
organique de 1959, et semble ne pas poser de problème particulier dans
son application pratique.
Toutefois, une réforme de ce texte fondateur mais obsolète par
bien des aspects viendrait probablement l'affecter.
I. LES DISPOSITIONS DE L'ORDONNANCE ORGANIQUE DE 1959
L'ordonnance n° 59-2 du 2 janvier 1959 portant loi
organique
relative aux lois de finances fixe le régime juridique des
dépenses éventuelles et des dépenses accidentelles,
respectivement ses articles 10 et 11.
Toutefois, l'article 7 de l'ordonnance mentionne déjà l'existence
de chapitres pour crédits globaux.
A. L'ARTICLE 7
L'article 7 de l'ordonnance organique de 1959 est relatif
à
la spécialité des chapitres et aux crédits globaux.
Article 7 de l'ordonnance organique de 1959
Les crédits ouverts par les lois de finances sont mis à la
disposition des ministres pour les dépenses ordinaires, les
dépenses en capital et les prêts et avances.
Ils sont affectés à un service ou à un ensemble de
services. ils sont spécialisés par chapitre groupant les
dépenses selon leur nature ou selon leur destination.
Toutefois,
certains chapitres peuvent comporter des crédits globaux destinés
à faire face à des dépenses éventuelles ou à
des dépenses accidentelles.
Des crédits globaux peuvent également être ouverts pour des
dépenses dont la répartition par chapitre ne peut être
déterminée au moment où ils sont votés.
L'application de ces crédits au chapitre qu'ils concernent est ensuite
réalisée par arrêté du ministre des finances.
La règle de la spécialité des crédits par chapitre
est l'une des principales règles du droit budgétaire. Elle
consiste à n'autoriser une dépense qu'à un service
particulier et pour un objet spécifique.
L'article 7 prévoit des exceptions à ce principe :
l'existence de crédits globaux, et de chapitres permettant de faire face
à des dépenses éventuelles ou à des dépenses
accidentelles, le principe de spécialité des crédits
étant toutefois contourné si des crédits dont la
destination est connue sont inscrits sur ces chapitres.
B. L'ARTICLE 10
L'existence des dépenses éventuelles est mentionnée par l' article 10 de l'ordonnance organique de 1959, relatif aux crédits provisionnels.
Article 10 de l'ordonnance organique de 1959
Les
crédits provisionnels s'appliquent aux dépenses dont le montant
ne peut correspondre exactement à la dotation inscrite dans la loi de
finances parce que les dépenses afférentes à ces
crédits sont engagées en vertu d'une loi ou d'un règlement
contresigné par le ministre des finances. La liste des chapitres dont
les dotations ont un caractère provisionnel est donnée chaque
année par la loi de finances.
Les dépenses sur crédits provisionnels ne peuvent être
ordonnancées que dans la limite des crédits ouverts. S'il est
constaté en cours d'année que ces crédits sont
insuffisants, ils peuvent être complétés par
arrêté du ministre des finances, par prélèvements
sur
le crédit global pour dépenses éventuelles
. En
cas d'urgence, si ces prélèvements sont eux-mêmes
insuffisants, des crédits supplémentaires peuvent être
ouverts par décrets d'avance pris sur le rapport du ministre des
finances et dont la ratification est demandée au Parlement dans la plus
prochaine loi de finances.
Ainsi l'article 10 de l'ordonnance organique prévoit-il que
" le
crédit global des dépenses éventuelles "
sert
à abonder, le cas échéant, les crédits
provisionnels, ces derniers s'appliquant aux dépenses dont le montant ne
peut correspondre exactement à la dotation inscrite dans la loi de
finances.
Les dépenses éventuelles, inscrites au chapitre 37-94 du budget
des charges communes, constituent donc une
dotation
" réservoir "
, et ont vocation à compléter,
en cours d'année, les crédits provisionnels en cas d'insuffisance
de ces derniers.
Il convient toutefois de souligner le montant indiqué aux
différents chapitres concernant les crédits provisionnels doit
normalement être suffisant pour couvrir les besoins.
L'article 10 de l'ordonnance organique fixe également la nature des
textes réglementaires qui permettent les prélèvements
susmentionnés.
Il s'agit, pour le prélèvement sur le chapitre des
dépenses éventuelles, d'un
arrêté pris par le
ministre des finances.
C. L'ARTICLE 11
Quant aux dépenses accidentelles, leur mention apparaît à l' article 11 de l'ordonnance organique de 1959.
Article 11 de l'ordonnance organique de 1959
Tous
les crédits qui n'entrent pas dans les catégories prévues
aux articles 9 et 10 ci-dessus sont limitatifs.
Sauf dispositions spéciales prévoyant un engagement par
anticipation sur les crédits de l'année suivante et sans
préjudice des exceptions au principe de l'annualité qui pourront
être apportées par le décret prévu à
l'article 16, les dépenses sur crédits limitatifs ne peuvent
être engagées et ordonnancées que dans la limite des
crédits ouverts ; ceux-ci ne peuvent être modifiés que
par une loi de finances sous réserve des dispositions prévues aux
articles 14, 17, 21 et 25, ainsi que des exceptions ci-après :
1° Dans la limite d'
un crédit global pour dépenses
accidentelles
, des décrets pris sur le rapport du ministre des
finances peuvent ouvrir des crédits pour faire face à des
calamités ou des dépenses urgentes ou imprévues ;
2° En cas d'urgence, s'il est établi, par rapport du ministre des
finances au premier ministre, que l'équilibre financier prévu
à la dernière loi de finances n'est pas affecté, des
crédits supplémentaires peuvent être ouverts par
décrets d'avance pris sur avis du Conseil d'Etat. La ratification de ces
crédits est demandée au Parlement dans la plus prochaine loi de
finances.
3° En cas d'urgence et de nécessité impérieuse
d'intérêt national, des crédits supplémentaires
peuvent être ouverts par décrets d'avance pris en Conseil des
ministres sur avis du Conseil d'Etat. Un projet de loi de finances portant
ratification de ces crédits est déposé
immédiatement ou à l'ouverture de la plus prochaine session du
Parlement.
Les dépenses accidentelles constituent donc une exception au principe
du caractère limitatif des crédits
, selon lequel, à
l'exception des crédits évaluatifs et provisionnels, une
dépense ne peut être décidée que dans la limite des
crédits inscrits au chapitre auquel elle se rattache. Les décrets
d'avance constituent une autre exception à ce principe.
Ainsi, en cas de calamités ou de dépenses urgentes ou
imprévues, le gouvernement peut recourir aux crédits inscrits au
chapitre 37-95 du budget des charges communes.
L'article 11 de l'ordonnance de 1959 prévoit, en effet, que le
prélèvement sur le chapitre des dépenses accidentelles
nécessite la publication d'un
décret, sur rapport du ministre
des finances.
L'objet des dépenses accidentelles est précisément
déterminé par l'ordonnance organique de 1959.
Il convient donc de veiller à ce que ces dépenses ne servent
pas à corriger des évaluations de crédits initiales
insuffisantes.
II. UN RÉGIME JURIDIQUE APPLIQUÉ SANS DIFFICULTÉ PARTICULIÈRE ?
A. LA POSITION DU MINISTÈRE DE L'ÉCONOMIE, DES FINANCES ET DE L'INDUSTRIE
En
réponse à une question de votre rapporteur, le ministère
de l'économie, des finances et de l'industrie a indiqué qu'
" aucune difficulté particulière n'est rencontrée
dans l'application des règles fixées par l'ordonnance
organique "
.
Il convient de rappeler que les arrêtés pour dépenses
éventuelles ne peuvent être pris qu'au profit de chapitres dont la
liste est fixée par l'état G annexé à la loi
de finances de l'année.
Ainsi la loi de finances initiale pour 2000 comporte-t-elle, en annexe,
l'état G ci-après :
Etat
G
(Art. 85 de la loi)
Tableau des dépenses auxquelles s'appliquent
des crédits provisionnels
Numéros des chapitres |
Nature des dépenses |
34-03
|
AFFAIRES ÉTRANGÈRES
Frais de
réceptions et de voyages exceptionnels
|
46-03
|
ANCIENS COMBATTANTS
Remboursements à diverses compagnies de transports
|
46-02 |
CHARGES COMMUNES Secours aux victimes de sinistres et calamités |
31-96
|
ÉCONOMIE, FINANCES ET INDUSTRIE
Remises
diverses
|
34-03
|
INTÉRIEUR ET DÉCENTRALISATION
Frais de
réception et de voyages exceptionnels
|
37-23
|
JUSTICE
Services
pénitentiaires - Dépenses de santé des détenus
|
34-03
|
OUTRE-MER
Frais de
réception et de voyages exceptionnels
|
En
revanche, la marge d'appréciation du gouvernement est plus grande en ce
qui concerne les décrets pour dépenses accidentelles, compte tenu
des termes de l'article 11 de l'ordonnance organique de 1959.
Le ministère estime que
" la nature urgente ou imprévue
d'un besoin doit en effet être appréciée au regard des
conditions d'élaboration et d'exécution de la loi de
finances "
.
C'est pourquoi il estime qu'
" il n'y a pas lieu de proposer de
modifications des conditions de recours à ces crédits globaux
dont le cadre est rigoureusement défini au niveau organique "
.
Le régime juridique des dépenses éventuelles et
accidentelles, fixé par l'ordonnance de 1959, serait ainsi le garant de
la bonne utilisation des crédits inscrits aux chapitres 37-94 et 37-95
du budget des charges communes.
B. L'INCIDENCE DE POSSIBLES MODIFICATIONS
Si,
selon le ministère,
" il n'y a pas lieu de proposer de
modifications des conditions de recours à ces crédits
globaux "
,
votre rapporteur estime, en revanche, que les
modifications qui pourraient être apportées aux dispositions de
l'ordonnance organique de 1959 auraient très certainement des incidences
sur le régime juridique des dépenses éventuelles et
accidentelles, les articles 10 et 11 de ladite ordonnance étant l'objet
de critiques récurrentes de la part de la Cour des comptes.
Il tient du reste à rappeler que le président de votre commission
des finances, M. Alain Lambert, a engagé une réflexion
approfondie sur la nécessaire réforme d'une ordonnance organique
vieille de plus de 40 ans, et dont la pratique, parlementaire en particulier, a
montré les limites.
Il convient, en premier lieu, de rappeler les analyses de la Cour des comptes
sur ce qu'elle a appelé la " distinction byzantine " entre
crédits provisionnels (article 10 de l'ordonnance de 1959) et limitatifs
(article 11).
Quelle est, en effet, la différence entre crédits provisionnels
et crédits limitatifs ?
Certes, les crédits provisionnels peuvent être abondés, en
cours de gestion, par les crédits qui, précisément, sont
inscrits au titre des dépenses éventuelles. Mais les
crédits limitatifs peuvent également être
complétés, par les dépenses accidentelles cette fois.
En outre, les crédits provisionnels comme les crédits limitatifs
sont concernés par la procédure des décrets d'avances.
Peut-être, dans ces conditions, la catégorie des crédits
provisionnels pourrait-elle être supprimée.
En second lieu, les crédits limitatifs définis à
l'article 11 de l'ordonnance organique sont également l'objet de
critiques, notamment :
- leur consommation supérieure aux dotations initiales, ce qui est
irrégulier par définition, à moins que ne soient
respectées les exceptions prévues à l'article 11 ;
- le non-respect de la condition d'urgence posée pour l'intervention des
décrets d'avance.
Ainsi, si les articles 10 et 11 de l'ordonnance organique de 1959 venaient
à être modifiés, le régime juridique applicable aux
dépenses éventuelles et aux dépenses accidentelles s'en
trouverait probablement affecté.
CHAPITRE DEUX
UNE RÉSERVE DE CRÉDITS
DÉTERMINÉE DE FAÇON INCERTAINE
Lors de
l'examen du projet de loi de finances pour 2000, votre rapporteur avait
attiré l'attention sur la forte augmentation, sans la moindre
justification, des crédits inscrits aux chapitres 37-94 et 37-95 du
budget des charges communes.
En fait, une hausse des dépenses éventuelles et accidentelles est
perceptible depuis 1999.
Cette évolution ne peut du reste pas trouver d'explication dans les
modalités de détermination de ces dotations budgétaires,
en raison de l'absence de règles précises de prévision,
qui facilite, pour le gouvernement, la constitution d'une réserve
budgétaire lui donnant une marge de gestion.
I. UNE ÉVOLUTION INEXPLIQUÉE DEPUIS DEUX ANS
A. LA FAIBLE PART DES DÉPENSES ÉVENTUELLES ET ACCIDENTELLES AU SEIN DU BUDGET DES CHARGES COMMUNES
Le
budget des charges communes est le premier budget de l'Etat, au regard du
montant des crédits qui y sont inscrits, soit, en 2000, 702 milliards de
francs.
Toutefois, votre rapporteur avait souligné, lors de l'examen du projet
de loi de finances pour 2000
, " le caractère paradoxal et
hétéroclite "
du budget des charges communes
3(
*
)
, puisqu'il comprend les crédits destinés
à l'ensemble des services de l'Etat ou à plusieurs d'entre eux,
et qui ne peuvent être inscrits dans le budget d'un ministère
particulier.
Les crédits bruts du budget des charges communes sont passés de
429 milliards de francs en 1990 à 702 milliards de francs en 2000,
soit une augmentation de 63,7 % en 10 ans.
La progression des crédits nets des remboursements et
dégrèvements d'impôts, quant à elle, est de 43 %,
passant de 259,3 milliards de francs en 1990 à 370,8 milliards de
francs en 2000, comme le montre le graphique ci-dessous :
Source : Ministère de l'économie, des finances et de
l'industrie.
Il convient toutefois de rappeler que le budget des charges communes est,
chaque année, affecté de très nombreuses modifications de
périmètre qui en rendent l'analyse complexe, sinon peu pertinente.
Ainsi, les crédits correspondant au financement de la " ristourne
dégressive " sur les bas salaires, soit environ 40 milliards de
francs, étaient inscrits au chapitre 44-75 du budget des charges
communes, avant d'être " sortis " de ce budget et
imputés à celui de l'emploi
4(
*
)
,
conformément aux recommandations de la Cour des comptes.
En revanche, il est possible de rappeler que le montant des remboursements et
dégrèvements a très vivement augmenté : il
s'est établi à 331,2 milliards de francs en 2000 contre 169,7
milliards de francs en 1990, soit une progression de plus de 95 % en
10 ans.
Au sein de cette masse considérable de crédits, les dotations
allouées aux dépenses éventuelles (chapitre 37-94) et aux
dépenses accidentelles (chapitre 37-95) ne représentent qu'une
très faible part.
Ce tableau montre que la part des dépenses éventuelles et
accidentelles au sein du budget des charges communes (en net des remboursements
et dégrèvements d'impôts) s'est établie entre 0,08 %
et 0,52 % au cours des dix dernières années.
La faiblesse de ces chiffres ne doit toutefois pas masquer l'importance des
variations du montant de ces crédits, soit un écart de 1 à
6,5.
Même en ne tenant pas compte de la particularité de l'année
1996 (cf. infra), cet écart est de 1 à 4,7 (0,52 % en 2000
et 0,11 % en 1997). Il suffit de rapporter cette variation aux crédits
d'un département ministériel pour se rendre compte de son
importance.
Par ailleurs, il convient de constater la forte progression, de 1999 sur 2000,
de la part des dépenses éventuelles et accidentelles au sein du
budget des charges communes, qui passe de 0,20 % à 0,52 %, soit une
augmentation de deux fois et demi.
Certes, cette évolution est liée à la diminution du
montant net des crédits du budget des charges communes de 1999 à
2000, qui passe de 374 milliards de francs à 370,8 milliards de
francs, suite, notamment, au transfert des crédits de la
" ristourne dégressive ".
Toutefois, elle résulte également de la forte augmentation de ces
crédits depuis deux ans.
B. UNE FORTE AUGMENTATION SANS JUSTIFICATION
Les
crédits inscrits aux chapitres 37-94 et 37-95 du budget des charges
communes ont évolué de la façon suivante depuis 1990 :
1. Les dépenses éventuelles
Le graphique ci-après retrace l'évolution, depuis 1990, des crédits alloués aux dépenses éventuelles :
Il
convient de constater la grande stabilité du niveau des crédits
destinés aux dépenses éventuelles depuis 1990 :
- 285 millions de francs de 1990 à 1995 ;
- 245 millions de francs en 1997 ;
- 285 millions de francs en 1998 ;
- 300 millions de francs en 1999 et 2000.
Seule l'année 1996, avec 85 millions de francs, constitue une exception.
En effet, cette année-là, la dotation du chapitre 37-94 a
été nettement minorée en raison, d'une part, du niveau de
reliquat de crédits non utilisés à la fin de la gestion de
1995, soit 113,6 millions de francs, et, d'autre part, du souhait du Parlement
de procéder à des économies supplémentaires par
rapport au projet de loi de finances initiale présenté par le
gouvernement.
Toutefois, comme l'a noté la Cour des comptes dans son rapport sur
l'exécution des lois de finances pour 1996, il s'est avéré
en cours de gestion que les besoins avaient été
sous-estimés, notamment au titre des frais de réception et de
voyages exceptionnels financés sur le chapitre 34-03 du budget des
affaires étrangères. Aussi le chapitre 37-94 du budget des
charges communes a-t-il été abondé de 70 millions de
francs dans le cadre du décret d'avance du 26 septembre 1996, ce qui a
porté le total des crédits ouverts à 155 millions de
francs pour 1996.
2. Les dépenses accidentelles
Il convient d'ores et déjà de préciser qu'une partie des crédits pour dépenses accidentelles faisait l'objet, certaines années, de versements vers le compte d'affectation spéciale n° 902-13 " fonds de secours aux victimes de sinistres et calamités ". Ces transferts sont retracés dans le tableau ci-après :
Toutefois, la loi de finances pour 1997 a créé un
nouveau chapitre 46-02, article 10 " Fonds de secours aux victimes de
sinistres et calamités en métropole ". La loi de finances
pour 1999 a ouvert un nouvel article au sein de ce chapitre afin d'imputer les
dépenses relatives à l'outre-mer.
Le compte d'affectation spéciale continuera de fonctionner
jusqu'à la clôture des opérations en cours. En raison de la
suppression des interventions métropolitaines,
le compte n°
902-13 n'est plus utilisé, à partir de 1998, que pour les secours
versés outre-mer.
Dans son rapport sur l'exécution des lois de finances pour 1998, la Cour
des comptes renouvelle sa demande d'un
" regroupement de ces
dépenses dans un chapitre budgétaire "
, ce qui
" s'accorderait à la réalité du financement de ces
opérations sur des ressources non affectées "
.
Globalement, les crédits inscrits au chapitre 37-95 ont
évolué de la façon suivante depuis 1990 :
Le
graphique ci-dessus met en évidence la forte progression des
dépenses accidentelles depuis 1999.
La dotation de ce chapitre a été relativement stable jusqu'en
1998, oscillant entre 200 millions de francs et 260 millions de francs, soit
une variation de 30 %.
Toutefois, à partir de l'année dernière, elle a connu une
très vive progression, s'établissant à 450 millions de
francs en 1999 (+ 73 % par rapport à 1998) et à 1.640
millions de francs en 2000 (+ 264 % par rapport à 1999 et
+ 530 % par rapport à 1998) !
Cette véritable explosion des crédits du chapitre 37-95 du
budget des charges communes reste sans explication satisfaisante, à
moins qu'elle ne laisse présager un changement de nature de l'objet
même des dépenses accidentelles, c'est-à-dire le
financement de dépenses urgentes et véritablement
imprévues.
II. LE CHANGEMENT DE NATURE DES CRÉDITS POUR DÉPENSES ACCIDENTELLES
A. UN MODE DE DÉTERMINATION VOLONTAIREMENT IMPRÉCIS
En
réponse à une question de votre rapporteur, le ministère
de l'économie, des finances et de l'industrie indiquait que
" compte tenu de la nature des dépenses financées
à partir de ces deux chapitres, le niveau des besoins est
apprécié en fonction de l'exécution des années
passées "
.
Cette réponse ne paraît pas satisfaisante.
• En premier lieu, elle est contradictoire avec la suite de la
réponse.
Le ministère note que, s'agissant des dépenses
éventuelles,
" la loi de finances reprend la dotation de
l'année précédente "
. Les chiffres
présentés plus haut confirment cette affirmation.
De même, les crédits alloués aux dépenses
accidentelles ont été compris entre 250 et 260 millions de francs
entre 1990 et 1995.
Mais, votre rapporteur ne peut que s'étonner de la
régularité de l'exécution des années passées
concernant ce type de dépenses !
Comment, en effet, les besoins peuvent-ils être
appréciés en fonction de l'exécution des années
passées, compte tenu de la nature même de ces
dépenses ? L'éventualité et le caractère
accidentel des crédits inscrits aux chapitres 37-94 et 37-95 se
reproduisent-ils donc avec régularité chaque
année ?
• En second lieu, l'augmentation exponentielle des crédits
alloués aux dépenses accidentelles est argumentée de
façon technique, voire technocratique.
En effet, dans sa réponse susmentionnée, le ministère de
l'économie, des finances et de l'industrie indique que
" en 1999
et 2000, le gouvernement a souhaité augmenter le montant de la dotation
pour accompagner la réforme des méthodes de gestion de
l'exécution budgétaire (renoncement aux techniques de
régulation ; mise en place de contrats de gestion) "
.
Cette réponse inspire à votre rapporteur
plusieurs
observations
.
Il en déduit, d'abord, que les crédits du chapitre 37-95, avant
1999, étaient déterminés selon une méthode qui ne
donnait pas entière satisfaction.
Par ailleurs, il convient de remarquer que la réforme des
méthodes de gestion de l'exécution budgétaire se traduit
par une augmentation de la dotation allouée aux dépenses
éventuelles et accidentelles.
Enfin, votre rapporteur s'interroge sur le fait de motiver une augmentation
aussi importante par la mise en place des contrats de gestion, en raison des
imprécisions qui subsistent sur ce dispositif.
En fait, le caractère technique de la réponse apportée
à votre rapporteur dissimule - volontairement ? -
l'évolution du rôle des crédits alloués aux
dépenses éventuelles et, surtout, accidentelles.
B. LA CONSTITUTION D'UNE RÉSERVE DE CRÉDITS
La
référence aux contrats de gestion révèle
l'évolution de la nature et du rôle des crédits inscrits
aux chapitres 37-94 et 37-95 du budget des charges communes.
En effet, à l'occasion du débat d'orientation budgétaire
pour 2001, votre commission avait interrogé le ministère de
l'économie, des finances et de l'industrie sur les contrats de gestion,
qui y avait apporté la réponse suivante : les contrats de
gestion
" intègrent généralement un objectif de
maîtrise des reports, et parfois des mises en réserve de
crédits, constituant une marge de sécurité dont le devenir
dépend de l'évolution de l'exécution "
. Le
ministère ajoutait :
" le chiffrage exact des
économies directement liées aux contrats de gestion n'est pas
possible "
, indiquant seulement que
" s'agissant de
l'année 1999, on peut estimer que les contrats de gestion ont
engendré quelques milliards de francs de moindres
dépenses "
.
Les contrats de gestion, dont le montant des économies qu'ils engendrent
est pour le moins imprécis -
" quelques milliards de
francs "
-, visent, en fait, à constituer une réserve de
crédits destinés à faire face aux aléas de la
conjoncture.
Ce fait est d'ailleurs implicitement reconnu par le ministère dans sa
réponse précitée :
" il serait notamment
inexact d'interpréter l'ensemble des crédits concernés par
les contrats de gestion comme des économies induites par eux :
une partie des reports préservés ou des crédits mis en
réserve correspond à des sous-consommations tendancielles
,
que les contrats de gestion permettent d'identifier et de sécuriser par
un accord entre ministères "
.
Votre rapporteur estime que
la constitution de réserves
budgétaires pour faire face à des fluctuations conjoncturelles
n'est pas critiquable en soi, au contraire. Mais
ce procédé
doit être appliqué en cas d'excédent budgétaire
,
afin de donner leur plein effet aux stabilisateurs économiques. C'est
d'ailleurs pour cette raison que le traité de l'Union européenne
prévoit que la situation budgétaire des Etats membres doit
être équilibrée, voire excédentaire.
Or, tel n'est pas le cas de la France, le gouvernement réalisant des
réserves budgétaires en situation de déficits importants
et persistants quoique en réduction depuis quelques années.
S'il existe des sous-consommations tendancielles, comme le note le
ministère de l'économie, des finances et de l'industrie, il
conviendrait logiquement de réduire la dotation inscrite sur le chapitre
concerné lors de l'élaboration du projet de loi de finances. De
la sorte, les dépenses pourront véritablement diminuer.
Votre rapporteur avait déjà attiré l'attention sur le fait
que les " économies " mises en avant par le gouvernement
n'étaient, en réalité, que des économies de
constatation, les charges d'intérêt de la dette publique, par
exemple, qui résultent de la diminution des taux d'intérêt.
A ces
économies
de constatation, il convient donc d'en ajouter
d'autres : celles
qui, en fait, ne sont que des reports
préservés ou des crédits mis en réserve
correspondant à des sous-consommations tendancielles.
Les dépenses éventuelles et les dépenses accidentelles
servent donc à constituer une réserve de crédits que le
gouvernement peut utiliser de manière discrétionnaire.
C'est sans doute dans cette voie que doit être recherchée
l'explication de la très forte augmentation des dotations
allouées aux dépenses accidentelles en 1999 et 2000.
CHAPITRE TROIS
DES CRÉDITS UTILISÉS DE FAÇON
ALÉATOIRE ET SYSTÉMATIQUEMENT
SOUS-CONSOMMÉS
Depuis
1990, aucun changement n'est intervenu dans l'imputation des crédits
pour dépenses éventuelles et dépenses accidentelles.
Il apparaît que ces crédits, notamment ceux alloués aux
dépenses accidentelles, n'ont pas toujours été
utilisés conformément aux dispositions des articles 10 et 11 de
l'ordonnance organique de 1959.
Par ailleurs, l'analyse des exécutions budgétaires des dix
dernières années montre que les crédits pour
dépenses éventuelles et accidentelles font l'objet d'une
sous-consommation systématique et parfois importante, mettant en exergue
l'inadaptation des modalités de calcul de leurs dotations initiales.
I. L'UTILISATION DES DÉPENSES ÉVENTUELLES ET ACCIDENTELLES : FAIRE FACE AUX BESOINS
Les
opérations financées sur les crédits alloués aux
dépenses éventuelles et aux dépenses accidentelles sont
nombreuses et variées.
Votre rapporteur vous renvoie à l'annexe qui rend compte très
précisément de l'utilisation des dépenses
éventuelles et des dépenses accidentelles depuis 1990.
Il se limitera à quelques remarques d'ordre général.
A. UNE UTILISATION PARFOIS ÉLOIGNÉE DES DISPOSITIONS DE L'ORDONNANCE ORGANIQUE DE 1959
Les crédits ouverts, depuis 1990, au titre des dépenses éventuelles et des dépenses accidentelles sont parfois sans lien direct avec les dispositions de l'ordonnance organique de 1959.
1. Les dépenses éventuelles
Le
régime juridique des dépenses éventuelles, on l'a vu au
chapitre 1
er
, est bien établi, et le gouvernement estime
ne disposer que de peu de marges de manoeuvre puisque les chapitres qui peuvent
supporter des crédits provisionnels, conformément à
l'article 10 de l'ordonnance organique de 1959, sont récapitulés
à l'état G annexé à la loi de finances de
l'année.
Pourtant, l'analyse de l'exécution budgétaire suscite certaines
interrogations.
Il apparaît en effet que certaines dépenses, financées
par des crédits inscrits au chapitre 37-94 du budget des charges
communes, revêtent un caractère récurrent, tandis que
d'autres présentent un caractère bien plus accidentel
qu'éventuel.
•
Les dépenses engagées sur le chapitre 34-03
" Frais de réception et voyages exceptionnels " du budget des
affaires étrangères sont particulièrement importantes, ces
crédits étant visiblement sous-évalués de
manière récurrente.
En 1990, sur plus de 274 millions de francs, les dépenses
engagées au titre des frais de réception et de voyages
exceptionnels ont atteint un montant de 255 millions de francs, soit plus de 93
% du total. Du reste, ces crédits ont été engagés
sur le même chapitre 34-03 précité, mais au titre de trois
ministères différents : 245 millions de francs sur le budget
du ministère des affaires étrangères, 6 millions de francs
sur celui du ministère de l'intérieur et 4 millions de francs sur
celui du ministère des DOM-TOM.
Cette situation se retrouve en 1994, les crédits ouverts sur le chapitre
34-03 représentant près de 60 % des 142 millions de francs de
dépenses éventuelles utilisés cette
année-là.
En 1996 également, les frais de réception et de voyages
exceptionnels ont totalisé 106 millions de francs, soit plus de 75 % des
dotations du chapitre 37-94.
•
Par ailleurs, les dépenses engagées au titre des
opérations électorales ou du financement des partis politiques se
trouvent réparties entre deux chapitres et deux ministères.
Le budget de l'intérieur et de la décentralisation comporte un
chapitre 37-61 " Dépenses relatives aux élections " et
un chapitre 41-61 " Financement des partis et groupements
politiques ", tandis que le budget de la justice comprend un chapitre
37-61 " Commission nationale des comptes de campagne et des financements
politiques - Dépenses relatives aux élections ".
Il conviendrait d'engager une refonte de la nomenclature budgétaire
relative au financement de la vie politique.
•
Il apparaît aussi que le chapitre 37-94 du budget des
charges communes, bien qu'il soit expressément intitulé
" Dépenses éventuelles ", contribue à financer
des dépenses dont le caractère accidentel est affirmé.
En 1993, près de 148 millions de francs ont été
dépensés au titre des dépenses éventuelles. Or,
plus de 70 % de ces crédits, soit environ 105 millions de
francs, ont été consacrés à la réparation
des conséquences de sinistres et autres calamités comme les
inondations de Vaison-la-Romaine, des inondations survenues en Corse ou des
intempéries dans le Nord et l'Est de la France, qui présentent
pourtant bien le caractère de dépenses imprévues. Elles
auraient donc dû être financées par le chapitre 37-95.
Cette situation s'est reproduite au cours des années suivantes,
notamment en 1995 et, bien-sûr, en 1999, suite aux intempéries de
la fin de l'année.
Il convient toutefois de rappeler que l'état G annexé comporte
bien trois chapitres relatifs à ce type de dépenses : 46-02
" Secours aux victimes de sinistres et calamités " du budget
des charges communes, 46-91 et 46-93 " Secours d'extrême urgence aux
victimes de calamités publiques " des budgets, respectivement, de
l'intérieur et de l'outre-mer.
•
Enfin, il existe des chapitres qui permettent d'inscrire des
dépenses de nature diverse.
En 1990, le chapitre 46-95 a assuré le financement du surcoût
lié à la mensualisation des versements au fonds spécial
institué par la loi du 10 juillet 1952, pour 2,5 millions de francs.
En 1991, la prime de fidélité sur les comptes de
dépôts des agents du ministère des finances a
été financée par l'inscription d'une dotation de
51 millions de francs sur le chapitre 31-96 du budget des services
financiers. Le même chapitre a servi, en 1995, à financer, pour
30,5 millions de francs, la prime de fidélité versée aux
titulaires d'un compte de dépôts et remises sur vignettes.
Votre rapporteur ne peut que constater que l'état G
annexé à la loi de finances de l'année est susceptible de
certaines améliorations.
Ainsi pourrait être effectué un regroupement sur un chapitre
budgétaire unique de dépenses allouées à des
opérations identiques.
Surtout, certaines mesures présentant un caractère accidentel
évident, telles que la réparation de dégâts
occasionnés par des intempéries, devraient être
financées non par le chapitre 37-94 mais par le chapitre 37-95.
2. Les dépenses accidentelles
Une part
des mouvements de crédits portant sur le chapitre 37-95 du budget des
charges communes fait l'objet de textes réglementaires qui ne sont pas
publiés au Journal officiel, pour des raisons tenant à la
défense nationale.
Comme le montre le tableau ci-après, la part de ces crédits est
parfois importante :
En 1992,
les mouvements non publiés ont représenté plus de
120 millions de francs, soit un montant équivalent à celui
des crédits ayant fait l'objet de mouvements publiés
(126 millions de francs). Cette situation s'est renouvelée en 1995.
En 1994, 1996 et 1997, les crédits engagés sans publication au
Journal Officiel ont même été plus importants que ceux dont
les décrets ont été publiés, et dans des
proportions importantes : environ le double en 1994 et 1996, le triple en
1997.
Votre rapporteur estime que si des raisons tenant à la défense
nationale peuvent évidemment imposer le recours à des
crédits budgétaires inscrits sur des chapitres
" réservoirs ", il convient que cette procédure ne
prenne pas trop d'ampleur afin que la représentation nationale soit
informée dans la plus grande transparence possible de l'utilisation qui
est faite des deniers publics.
Au-delà de cet aspect, il convient de noter que les crédits
pour dépenses accidentelles sont utilisés pour faire face
à des dépenses dont le caractère accidentel ou
imprévu est très incertain.
Dans son rapport sur l'exécution des lois de finances pour 1991, la Cour
des comptes avait relevé cet état de fait :
" D'autres répartitions ne sont manifestement pas
motivées par l'urgence ou l'imprévu "
.
Elle citait le financement du
Livre blanc sur les retraites
par le
chapitre 37-10 du budget des services généraux du Premier
ministre pour 5 millions de francs, ou encore le financement, sur le
chapitre 47-21 du budget des affaires sociales, d'interventions en faveur de
l'action sociale et de la lutte contre la pauvreté, à hauteur de
40 millions de francs. Elle aurait également pu relever
l'engagement d'une dépense de plus de 1,1 million de francs sur les
chapitres 34-98 et 35-91 du budget des services généraux du
Premier ministre, au titre de dépenses exceptionnelles de fonctionnement.
En fait, les crédits alloués aux dépenses accidentelles
présentent pour le gouvernement l'intérêt de constituer une
réserve lui permettant de financer toutes sortes d'opérations
qui, certes, n'étaient pas nécessairement prévues, mais
qui ne semblent pourtant pas relever de l'esprit de l'article 11 de
l'ordonnance organique de 1959.
Ainsi, on aurait pu penser que le déménagement du
ministère de la Défense était prévu. Pourtant, 20
millions de francs ont été prélevés à ce
titre sur les dépenses accidentelles en 1992. Cette même
année, 4 millions de francs ont été mobilisés pour
assurer le financement de la campagne de communication sur des mesures en
faveur du logement, tandis que 7,5 millions de francs ont
été consacrés aux frais de déplacement des agents
du ministère des affaires étrangères. Enfin, alors qu'il
existe un chapitre budgétaire spécifique à ce type de
dépenses, figurant à l'état G annexé à
la loi de finances dans le cadre des dispositions relatives aux dépenses
éventuelles, le chapitre des dépenses accidentelles a
supporté le financement des dépenses liées au
référendum portant ratification du traité de Maastricht,
pour un total de 16,2 millions de francs
5(
*
)
.
En 1994, 8 millions de francs ont abondé le chapitre 43-80 du budget de
la recherche afin de financer le versement de décembre d'allocations de
recherche, tandis que, en 1995, le paiement des bourses sur critères
sociaux de décembre s'est établi à 40 millions de francs.
En 1998, 8 millions de francs ont été consacrés au
financement d'études relatives à des opérations de
restructuration du secteur public, et 100 millions de francs à
l'aide sociale d'urgence, dans le cadre des décisions annoncées
par le gouvernement en faveur de l'exclusion.
Certes, il convient de noter que, au fil du temps, l'utilisation plus ou moins
discrétionnaire des crédits pour dépenses accidentelles a
tendance à diminuer, mais votre rapporteur entend rester vigilant sur
l'utilisation qui sera faite à l'avenir de crédits en forte
augmentation.
B. L'UTILISATION AU BÉNÉFICE DE LA RÉPARATION DES INTEMPÉRIES DE 1999
Votre
rapporteur a demandé au ministère de l'économie, des
finances et de l'industrie de lui indiquer la façon dont les
crédits inscrits aux chapitres 37-94 et 37-95 avaient été
utilisés pour faire face aux conséquences des intempéries
qui ont frappé la France à la fin de l'année 1999.
Au total, 1.742 millions de francs ont été mobilisés
sur ces crédits pour réparer les conséquences de ces
calamités.
Ce montant se répartit ainsi :
- 202 millions de francs au titre des dépenses
éventuelles, dont 40 millions de francs pour faire face aux
conséquences du cyclone Lenny ;
- 1.540 millions de francs au titre des dépenses
accidentelles, soit 570 millions de francs pour traiter les suites de la
marée noire, et 970 millions de francs pour faire face à celles
de la tempête de décembre 1999.
Alors que ces intempéries sont par nature des événements
imprévus, il convient de noter que les dépenses
éventuelles ont été mises à contribution pour
financer leurs conséquences.
Bien sûr, votre rapporteur n'ignore pas que le gouvernement a dû
agir dans l'urgence afin de prendre des mesures que les circonstances
imposaient. Toutefois, ce malheureux épisode montre qu'il prend des
libertés avec les dispositions de l'ordonnance organique de 1959,
faisant financer, sans justification, des dépenses imprévues sur
des crédits pour dépenses éventuelles !
Votre rapporteur considère, en revanche, que le gouvernement fait
preuve de mauvaise foi lorsqu'il fonde implicitement la très vive
progression des crédits pour dépenses accidentelles par la
nécessité de réparer les dégâts
occasionnés par les intempéries.
En effet, dans sa réponse écrite, le ministère de
l'économie, des finances et de l'industrie explique que
" la
dotation inscrite en loi de finances
[en 1999 et 2000]
a ainsi permis la
mise en place dans les meilleurs délais et sans recours à des
annulations sur les budgets d'autres ministères des crédits de
financement des opérations liées au plan humanitaire
français en faveur des réfugiés du Kosovo et des besoins
liés aux tempêtes de décembre 1999 et au naufrage du
pétrolier Erika "
.
Le projet de loi de finances pour 2000 ayant été
préparé au cours de l'été 1999, puis examiné
en Conseil des ministres et présenté aux commissions des finances
du Parlement au mois de septembre, votre rapporteur s'interroge sur la
capacité du gouvernement d'anticiper des événements, par
nature imprévisibles, qui ne se sont produits qu'au cours du dernier
trimestre 1999 !
II. UNE SOUS-CONSOMMATION SYSTÉMATIQUE PARFOIS IMPORTANTE
Votre rapporteur attire l'attention sur le fait que les crédits inscrits sur les chapitres 37-94 et 37-95 du budget des charges communes font l'objet d'une importante sous-consommation, comme le montre le graphique ci-dessous :
Cette sous-consommation est récurrente , et concerne davantage les dépenses éventuelles que les dépenses accidentelles :
La
consommation moyenne des crédits pour dépenses accidentelles est
de 85,7 % depuis 1990, mais elle a pu descendre à 69,6 % en 1996,
63,4 % en 1990 et même 54,7 % en 1994. Il convient également
de constater que, au mois de mai 2000, 96,2 % des crédits de
l'année en cours sont déjà consommés, ce qui permet
de s'interroger sur la façon dont le gouvernement financerait de
toujours possibles nouvelles intempéries.
Le taux de consommation moyen des crédits pour dépenses
éventuelles depuis 1990, quant à lui, est de 77,6 %, mais il
s'est établi à 60,1 % en 1995, 51,9 % en 1993 et même
49,6 % en 1994.
Il semble pourtant que cette sous-consommation ne joue aucun rôle dans la
détermination de la dotation initiale inscrite dans le projet de loi de
finances de l'année suivante, et ce, en contradiction avec l'affirmation
du gouvernement selon laquelle
" le niveau des besoins est
apprécié en fonction de l'exécution des années
passées "
.
EXAMEN EN COMMISSION
Réunie le 28 juin 2000, sous la présidence
de M.
Roland du Luart, vice-président, la commission a entendu une
communication de M. Louis-Ferdinand de Rocca-Serra, rapporteur
spécial du budget des charges communes, sur la mission de contrôle
qu'il a effectuée sur la gestion et l'utilisation des dépenses
éventuelles et accidentelles depuis 1990.
M. Louis-Ferdinand de Rocca-Serra, rapporteur, procédant à l'aide
d'une vidéo projection, a rappelé que lors de l'examen du projet
de loi de finances pour 2000, il avait attiré l'attention sur
l'évolution inhabituelle des crédits inscrits sur les chapitres
37-94 et 37-95 du budget des charges communes, destinés aux
dépenses éventuelles et aux dépenses accidentelles, ces
dernières progressant de plus de 260 %, sans la moindre
justification. Son homologue à l'Assemblée nationale, M. Thierry
Carcenac, avait d'ailleurs fait la même analyse. Le rapporteur avait
alors interrogé le ministre de l'économie, des finances et de
l'industrie de l'époque, tant en commission qu'en séance
publique, qui ne lui avait pas apporté une réponse satisfaisante.
C'est pourquoi il avait décidé d'effectuer un contrôle sur
l'utilisation et la gestion de ces crédits depuis 1990.
M. Louis-Ferdinand de Rocca-Serra, rapporteur, a rappelé que le
régime juridique de ces crédits est déterminé par
l'ordonnance organique du 2 janvier 1959. Son article 7 qui pose le
principe de la spécialité des crédits par chapitre, y
prévoit des exceptions, notamment l'existence de chapitres
budgétaires permettant de faire face à des dépenses
éventuelles ou à des dépenses accidentelles. L'article 10
de l'ordonnance concerne les dépenses éventuelles. Il
prévoit qu'un crédit global pour dépenses
éventuelles sert à abonder, le cas échéant, les
crédits provisionnels, ces derniers s'appliquant aux dépenses
dont le montant ne peut correspondre exactement à la dotation inscrite
en loi de finances. Le prélèvement sur les chapitres
concernés est opéré par arrêté du ministre
des finances. Quant aux dépenses accidentelles, leur régime
juridique est fixé par l'article 11 de l'ordonnance de 1959. Ces
dépenses constituent une exception au principe du caractère
limitatif des crédits, selon lequel une dépense ne peut
être décidée que dans la limite des crédits inscrits
au chapitre auquel elle se rattache. Ainsi, en cas de calamités ou de
dépenses urgentes ou imprévues, le Gouvernement peut recourir aux
dépenses accidentelles, par décret pris sur rapport du ministre
des finances.
Le rapporteur a indiqué que, selon le ministère des finances,
aucune difficulté particulière n'était rencontrée
dans l'application des règles fixées par l'ordonnance organique.
Toutefois, les modifications qui pourraient lui être apportées
auraient très certainement des incidences sur le régime juridique
des dépenses éventuelles et accidentelles. Sans vouloir anticiper
sur les conclusions de la réflexion menée par le président
Alain Lambert sur la réforme de l'ordonnance organique, il a
rappelé que la distinction entre crédits provisionnels et
crédits limitatifs était pour le moins " byzantine ",
et que la réforme qui serait proposée devrait à ses yeux
concerner les articles 10 et 11 de l'ordonnance de 1959.
M. Louis-Ferdinand de Rocca-Serra, rapporteur, a ensuite abordé la
question de la détermination des crédits pour dépenses
éventuelles et accidentelles. Il a rappelé que ces crédits
étaient inscrits au budget des charges communes, dont il avait par
ailleurs souligné le caractère paradoxal et
hétéroclite. Ce budget est passé, en crédits bruts,
de 429 milliards de francs en 1990, à 702 milliards de francs
en 2000, soit une progression de 63,7 % en dix ans. En crédits nets
des remboursements et dégrèvements d'impôts, cette
progression est de 43 %, passant de 259 ,3 milliards de francs
en 1990 à 370,8 milliards de francs en 2000. Les dépenses
éventuelles et accidentelles ne représentent ainsi qu'une
très faible part de cette masse considérable de
crédits : entre 0,08 % et 0,52 % au cours des dix
dernières années. Toutefois, la faiblesse de ces chiffres ne doit
pas masquer l'importance des variations de leur montant, soit un écart
de 1 à 6,5.
Il a déploré que, depuis deux ans, les crédits inscrits
aux chapitres 37-94 et 37-95 du budget des charges communes n'avaient
donné lieu à aucune explication. A l'exception de 1996, lorsque
le Parlement avait souhaité réaliser des économies
supplémentaires par rapport au projet de loi de finances
présenté par le Gouvernement, le niveau des crédits
alloués aux dépenses éventuelles est resté
relativement stable, entre 245 et 300 millions de francs. En revanche, les
dépenses accidentelles ont progressé de façon
exponentielle depuis deux ans, passant de 260 millions de francs en 1998
à 450 millions de francs en 1999, puis à 1,46 milliard
de francs en 2000. Or, il convient de constater que le mode de
détermination des crédits inscrits à ces chapitres est
volontairement imprécis. En effet, le ministère indique que le
niveau des besoins est apprécié en fonction de l'exécution
des années passées. Cette affirmation n'a pas paru
éclairante au rapporteur. Il lui est en effet apparu pour le moins
curieux de constater que le caractère éventuel ou accidentel des
crédits en question se reproduisait avec régularité chaque
année, ce que semblerait montrer le niveau des crédits inscrits
au budget. Par ailleurs, la très forte progression des dépenses
accidentelles n'est pas argumentée de façon convaincante, le
ministère ayant indiqué au rapporteur que cette augmentation
accompagnait la réforme des méthodes de gestion de
l'exécution budgétaire, la mise en place des contrats de gestion
en particulier. La référence aux contrats de gestion
révèle l'évolution de la nature et du rôle des
crédits pour dépenses éventuelles accidentelles. En fait,
les contrats de gestion, modalité nouvelle du gel des crédits, ne
permettent pas de chiffrer avec précision le montant des
économies qu'ils sont censés réaliser. Ils visent à
constituer une réserve de crédits que le Gouvernement peut
utiliser pour faire face aux aléas de la conjoncture.
M. Louis-Ferdinand de Rocca-Serra, rapporteur, a estimé que, si la
constitution de réserves budgétaires n'était pas
condamnable en soi, puisqu'elle permettait de faire face à
d'éventuels retournements de conjoncture, elle ne jouait son
véritable rôle qu'en cas d'équilibre ou d'excédent
budgétaire. Or, il a rappelé que le Gouvernement constituait des
réserves de crédits en situation de déficit
budgétaire. S'il existe des sous-consommations tendancielles de
crédits, comme le reconnaît d'ailleurs le ministère, il
conviendrait logiquement de réduire la dotation inscrite sur le chapitre
concerné.
Il a, par ailleurs, considéré que l'utilisation des
crédits pour dépenses éventuelles et accidentelles est
parfois sans lien avec les dispositions de l'ordonnance organique de 1959. Il a
ainsi constaté que certaines dépenses éventuelles
revêtaient un caractère récurrent telles que celles qui
concernent les frais de réception et les voyages officiels
financés sur le chapitre 34-03 du budget des affaires
étrangères, tandis que d'autres revêtent un
caractère bien plus accidentel qu'éventuel : c'est ainsi que
les conséquences d'intempéries ou de calamités climatiques
sont supportées par les crédits pour dépenses
éventuelles. Les dépenses accidentelles, dont une partie parfois
importante fait l'objet de mouvements de crédits non publiés au
Journal officiel pour des raisons tenant à la défense nationale,
sont parfois utilisées pour financer les opérations dont le
caractère accidentel ou imprévu est très incertain. Il a
ainsi cité le financement du livre blanc sur les retraites et diverses
interventions en faveur de l'action sociale en 1991, le
déménagement du ministère de la défense en 1992, le
versement d'allocations de recherche en 1994 ou de bourses d'enseignement
supérieur en 1995, des études relatives à des
opérations de restructuration du secteur public en 1998, ou encore
diverses dépenses de fonctionnement qualifiées d'exceptionnelles.
Il a ensuite indiqué que 1,74 milliard de francs avaient
été mobilisés pour réparer les conséquences
des catastrophes intervenues à la fin de l'année 1999 :
202 millions de francs au titre des dépenses éventuelles et
1,54 milliard de francs au titre des dépenses accidentelles,
réparties en 570 millions de francs pour les suites de la
marée noire et 970 millions de francs pour faire face à
celles de la tempête.
Il a conclu en insistant sur la sous-consommation récurrente des
crédits pour dépenses éventuelles et accidentelles, notant
que cette sous-consommation était plus importante pour les
dépenses éventuelles que pour les dépenses accidentelles.
Surtout, cette sous-consommation ne joue aucun rôle dans la
détermination de la dotation initiale inscrite dans le projet de loi de
finances de l'année suivante, en contradiction avec l'affirmation du
ministère selon laquelle " le niveau des besoins est
apprécié en fonction de l'exécution des années
passées ".
La commission a alors donné acte au rapporteur des conclusions de sa
communication et a décidé d'autoriser leur publication sous la
forme d'un rapport d'information.
ANNEXE 1
LES DÉPENSES ÉVENTUELLES
Gestion 1990
Ministère |
Chapitre |
Montant |
Dates : arrêtés et JO |
Objet |
DOM-TOM |
34-03 |
4 MF |
Arrêté du 13 avril
|
Voyage du Président en Polynésie |
DOM-TOM |
46-93 |
1,705 MF |
Arrêté du 22 mai
|
Indemnisation des dégâts causés par le cyclone OFA à Wallis et Futuna |
Affaires étrangères |
34-03 |
90 MF |
Arrêté du 16 mai
|
Frais de voyage et de représentation de la présidence de la République |
Affaires étrangères |
34-03 |
85 MF |
Arrêté du 13 septembre
|
Frais de voyage et de représentation de la présidence de la République |
Intérieur |
34-03 |
6 MF |
Arrêté du 16 octobre
|
Abondement du chapitre frais de réception et de voyage exceptionnel |
Affaires étrangères |
34-03
|
50 MF
|
Arrêté du 23 novembre
|
Couverture des dépenses prévisionnelles du chapitre frais de réception et financement des frais de rapatriement des Français |
Charges communes |
46-95 |
2,5 MF |
Arrêté du 12 décembre
|
Financement du surcoût lié à la mensualisation des versements au fonds spécial institué par la loi du 10 juillet 1952 |
Affaires étrangères |
46-91
|
6,1 MF
|
Arrêté du 31 décembre
|
Rapatriement des Français du Tchad. Besoin de financement du 34-03 |
Gestion 1991
Ministère |
Chapitre |
Montant |
Dates : arrêtés et JO |
Objet |
DOM-TOM |
46-93 |
25 MF |
Arrêté du 27 février
|
Aides aux réfugiés du Surinam |
Affaires étrangères |
34-03 |
6 MF |
Arrêté du 16 avril
|
Couverture des dépenses de fonctionnement du centre de presse interministériel installé temporairement au centre de conférences internationales (crise du Golfe) |
Affaires étrangères |
34-03 |
30 MF |
Arrêté du 28 mai
|
Préfinancement des dépenses liées à l'organisation du IVème sommet de la Francophonie |
Affaires étrangères |
34-03
|
62 MF
|
Arrêté du 25 juillet
|
Frais de voyages et de réceptions Frais de rapatriement |
DOM-TOM |
46-93 |
20 MF |
Arrêté du 29 novembre
|
Financement du coût de l'entretien des réfugiés surinamiens |
Affaires étrangères |
34-03
|
28,5 MF
|
Arrêté du 2 décembre
|
Réceptions et voyages exceptionnels
|
Services financiers |
31-96 |
51 MF |
Arrêté du 3 décembre
|
Financement de la prime de fidélité sur les comptes de dépôts des agents du ministère |
Anciens combattants |
46-03 |
3,5 MF |
Arrêté du 26 décembre
|
Remboursement à diverses compagnies de transports |
Gestion 1992
Ministère |
Chapitre |
Montant |
Dates : arrêtés et JO |
Objet |
DOM-TOM |
46-93 |
5 MF |
Arrêté du 4 mars
|
Financement des mesures en faveur des réfugiés du Surinam |
Affaires étrangères |
34-03
|
19,57 MF
|
Arrêté du 20 mai
|
Couverture des frais de réception et de voyages prévus pour 1992 (19,57 MF) ; Solde des frais de rapatriement des Français du Zaïre (sept. et oct. 1991) |
DOM-TOM |
46-93 |
10 MF |
Arrêté du 6 juillet
|
Financement de mesures en faveur des réfugiés du Surinam |
Justice |
37-61 |
1 MF |
Arrêté du 27 juillet
|
Financement de diverses dépenses liées aux élections régionales et cantonales |
Affaires étrangères |
34-03 |
45,29 MF |
Arrêté du 10 août
|
Financement des frais de voyage et de réception de la présidence de la République |
Intérieur |
37-61 |
30 MF |
Arrêté du 7 septembre
|
Financement des dépenses immédiates liées au référendum |
Intérieur |
46-91 |
5 MF |
Arrêté du 24 septembre
|
Premiers secours aux victimes d'inondations survenues à Vaison-la-Romaine (21/09/92) |
Intérieur |
46-91 |
2 MF |
Arrêté du 1
er
octobre
|
Premiers secours aux sinistrés des inondations survenues dans l'Aude (26/09/92) |
Affaires étrangères |
34-03
|
10,27 MF
|
Arrêté du 30 octobre
|
Financement des frais de voyage et de réception de la présidence de la République |
Services financiers |
31-96 |
26 MF |
Arrêté du 9 novembre
|
Ajustement des crédits à la prévision de dépenses des remises diverses |
Industrie |
37-61 |
10 MF |
Arrêté du 30 novembre
|
Remboursement de taxes relatives à l'infrastructure pétrolière (TRAPIL) |
Justice |
34-23
|
17 MF
|
Arrêté du 9 décembre
|
Abondement des chapitres relatifs à l'entretien des détenus et l'entretien des mineurs, ainsi que le financement des dépenses de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques |
Affaires étrangères |
34-03 |
2,07 MF |
Arrêté du 16 décembre
|
Besoins de financement du chapitre de frais de réception et de voyages exceptionnels |
Justice |
34-33 |
25 MF |
Arrêté du 30 décembre
|
Entretien des mineurs |
Gestion 1993
Ministère |
Chapitre |
Montant |
Dates : arrêtés et JO |
Objet |
DOM-TOM |
46-93 |
20 MF |
Arrêté du 2 mars
|
Mesures en faveur des réfugiés du Surinam en Guyane française |
Intérieur |
46-91 |
16,2 MF |
Arrêté du 1
er
mars
|
Remboursement des dépenses du plan ORSEC (inondations de Vaison-la-Romaine) |
Justice |
37-61 |
4 MF |
Arrêté du 9 mars
|
Financement des dépenses liées aux élections législatives de mars 1993 |
Justice |
37-61 |
1,727 MF |
Arrêté du 27 mai
|
Moyens supplémentaires pour la Commission nationale des comptes de campagne (CCFP) |
Justice |
37-61 |
3,25 MF |
Arrêté du 6 août
|
Moyens supplémentaires pour la Commission nationale des comptes de campagne (CCFP) |
Intérieur |
46-91 |
3 MF |
Arrêté du 4 octobre
|
Premiers secours aux victimes des inondations survenues à Bollène (1/10/93) |
Intérieur |
46-91 |
1 MF |
Arrêté du 5 novembre
|
Premiers secours aux victimes des inondations survenues en Corse (1/11/93) |
Services financiers |
31-96 |
12,5 MF |
Arrêté du 9 décembre
|
Ajustement des crédits à la prévision de dépenses des remises diverses |
Intérieur |
46-91 |
83,65 MF |
Arrêté du 14 décembre
|
Dispositif d'indemnisation et de réparation des dégâts dus aux intempéries et aux inondations dans le sud de la France (financement des travaux urgents) |
Intérieur |
46-91 |
0,50 MF |
Arrêté du 27 décembre
|
Indemnisation intempéries Nord et Est |
Justice |
37-61 |
2,064 MF |
Arrêté du 29 décembre
|
Moyens supplémentaires pour la Commission nationale des comptes de campagne (CCFP) |
Gestion 1994
Ministère |
Chapitre |
Montant |
Dates : arrêtés et JO |
Objet |
Justice |
37-61 |
4,11 MF |
Arrêté du 1
er
février
|
Abondement pour le contrôle des comptes des élections cantonales par la CCFP |
DOM-TOM |
46-93 |
2,5 MF |
Arrêté du 21 mars
|
Financement du Plan Alizé bis (Guyane) - Règlement des salaires des piroguiers |
Justice |
37-61 |
1,525 MF |
Arrêté du 11 juillet
|
Financement de dépenses courantes liées aux élections (CNCCFP) |
Affaires étrangères |
46-91 |
3 MF |
Arrêté du 21 juillet
|
Abondement du chapitre relatif aux frais de rapatriements exceptionnels des Français |
Affaires étrangères |
34-03 |
69,44 MF |
Arrêté du 2 septembre
|
Abondement du chapitre compte tenu des prévisions de dépenses (dont le sommet franco-africain de Biarritz) |
Industrie |
37-61 |
12 MF |
Arrêté du 17 octobre
|
Crédits destinés au remboursement par la France de taxes TVA relatives à l'infrastructure pétrolière (TRAPIL) |
Justice |
34-33 |
6 MF |
Arrêté du 25 novembre
|
Ajustement aux dépenses d'entretien des mineurs et jeunes majeurs |
Finances |
31-96 |
15 MF |
Arrêté du 2 décembre
|
Prime de fidélité versée aux agents titulaires d'un compte de dépôt au Trésor public |
Intérieur |
46-91 |
12,336 MF |
Arrêté du 9 décembre
|
Aides à la réparation des dégâts occasionnés dans le sud-est de la France par les inondations du début du mois de novembre |
Affaires étrangères |
34-03 |
15,587 MF |
Arrêté du 27 décembre
|
Ajustement aux besoins du chapitre " Frais de réception et de voyages exceptionnels " du Président de la République et du Premier ministre |
Gestion 1995
Ministère |
Chapitre |
Montant |
Dates : arrêtés et JO |
Objet |
Intérieur |
46-91 |
3 MF |
Arrêté du 27 janvier
|
Aides aux victimes d'inondations survenues dans l'ouest de la France |
Justice |
37-61 |
2,577 MF |
Arrêté du 12 juin
|
Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques |
Affaires étrangères |
34-03 |
69,12 MF |
Arrêté du 14 juin
|
Frais de réception et voyages exceptionnels : dépenses liées à la présidence française de l'Union européenne (Conseil européen de Cannes), aux grandes réunions internationales (Conférence sur la stabilité en Europe) et à la conférence des chefs d'Etat et de gouvernement des pays ayant le français en partage |
Outre-mer |
46-93 |
5,5 MF |
Arrêté du 12 septembre
|
Premiers secours aux victimes du cyclone Luis en Guadeloupe (1,5 MF) et soutien financier aux victimes des émeutes en Polynésie (4 MF) |
Outre-mer |
46-93 |
26,5 MF |
Arrêté du 2 novembre
|
Secours immédiats aux particuliers et remboursements du plan ORSEC |
Affaires étrangères |
34-03 |
16,99 MF |
Arrêté du 22 novembre
|
Frais de réception et voyages exceptionnels (conférence internationale) |
Services financiers |
31-96 |
30,5 MF |
Arrêté du 8 décembre
|
Prime de fidélité versée aux titulaires d'un compte de dépôts et remises sur vignettes |
Justice |
34-33 |
17,2 MF |
Arrêté du 19 décembre
|
Entretien et rééducation des mineurs et jeunes majeurs |
Gestion 1996
Ministère |
Chapitre |
Montant |
Dates : arrêtés et JO |
Objet |
Affaires étrangères |
46-91 |
3 MF |
Arrêté du 24 mai
|
Rapatriement des Français de Centrafrique |
Affaires étrangères |
34-03 |
76 MF
|
Arrêté du 4 juin
|
Frais de
réception et de voyages exceptionnels (notamment Sommet des pays
industrialisés à Lyon)
|
Charges communes |
37-04 |
2 MF
|
Arrêté du 23 octobre
|
Financement des partis et groupements politiques :
|
Industrie |
37-61 |
8,3 MF |
Arrêté du 29 octobre
|
Remboursement de TVA par la France relative à l'infrastructure pétrolière (Sté TRAPIL) |
Services financiers |
31-96 |
20 MF |
Arrêté du 13 décembre
|
Remises aux débitants de tabacs sur vignettes et autres timbres |
Intérieur |
46-91 |
0,17 MF |
Arrêté du 19 décembre
|
Premiers secours aux victimes des inondations survenues dans le Tarn-et-Garonne |
Gestion 1997
Ministère |
Chapitre |
Montant |
Dates : arrêtés et JO |
Objet |
Intérieur |
37-61 |
180 MF |
Arrêté du 7 mai
|
Financement des élections législatives anticipées |
Charges communes |
46-02 |
10 MF |
Arrêté du 29 juin
|
Aide aux victimes des affaissements miniers |
Affaires étrangères |
46-91 |
3,37 MF |
Arrêté du 4 juillet
|
Rapatriement des ressortissants français de Brazzaville |
Affaires étrangères |
34-03 |
30 MF |
Arrêté du 19 août
|
Réceptions et voyages exceptionnels : sommets du second semestre 1997 : Conseil de l'Europe et sommet de la francophonie à Hanoï |
Affaires étrangères |
34-03 |
17 MF |
Arrêté du 3 octobre
|
Réceptions et voyages exceptionnels : notamment sommet de la francophonie à Hanoï (nov. 97) |
Charges communes |
37-04 |
4 MF |
Arrêté du 8 décembre
|
Application de l'article 9-1 de la loi n° 88-227 du 11 mars 1988 relative à la transparence financière de la vie politique |
Gestion 1998
Ministère |
Chapitre |
Montant |
Dates : arrêtés et JO |
Objet |
Outre-mer |
46-93 |
0,388 MF |
Arrêté du 30 avril
|
Abondement de la dotation de secours d'extrême urgence |
Industrie |
37-61 |
25 MF |
Arrêté du 8 juin
|
Remboursement de TVA à la société TRAPIL relative à la gestion des oléoducs de l'OTAN |
Charges communes |
46-02 |
6,25 MF |
Arrêté du 22 juin
|
Indemnisation des victimes des affaissements miniers de Moutiers (Meurthe-et-Moselle) |
Affaires étrangères |
34-03
|
19 MF
|
Arrêté du 15 septembre
|
Frais de réceptions et voyages exceptionnels, notamment pour le sommet France-Afrique (34-03 : 19 MF) et opérations d'évacuation des ressortissants français de la République démocratique du Congo (46-91 : 5,097 MF) |
Services financiers |
37-44 |
29,194 MF |
Arrêté du 1
er
octobre
|
Taxes foncières dues par l'Etat : règlement des arriérés |
Affaires étrangères |
42-31 |
122 MF |
Arrêté du 23 octobre
|
Contributions obligatoires de la France : ajustement lié au différentiel de change |
Gestion 1999
Ministère |
Chapitre |
Montant |
Dates : arrêtés et JO |
Objet |
Charges communes |
46-02 |
134,98 MF |
Arrêté du 1
er
janvier
|
Indemnisations relatives aux dégâts causés par le cyclone Georges en Guadeloupe, par la sécheresse en Guadeloupe, Martinique et Réunion, et par divers événements climatiques en Polynésie française |
Intérieur |
46-91 |
0,3 MF |
Arrêté du 17 février
|
Premiers secours aux victimes de l'avalanche de Chamonix (hameau de Montroc-le-Tour) |
Affaires étrangères |
34-03 |
27,25 MF |
Arrêté du 7 juin
|
Frais de
réceptions et de voyages exceptionnels : ajustement
lié :
|
Intérieur |
46-91 |
0,2 MF |
Arrêté du 24 juin
|
Abondement du chapitre 46-91 " Secours d'extrême urgence aux victimes de sinistres et calamités " |
Charges communes |
46-02 |
10,5 MF |
Arrêté du 7 juillet
|
Indemnisations relatives aux dégâts causés par les cyclones Dani et Frank et la dépression Ella, survenus en Nouvelle-Calédonie en février 1999 |
Intérieur |
37-61 |
63 MF |
Arrêté du 20 octobre
|
Financement du surcoût des élections européennes du 13 juin 1999 |
Intérieur |
46-91 |
0,5 MF |
Arrêté du 15 novembre
|
Premiers secours aux victimes des inondations survenues dans l'Aude, les Pyrénées-Orientales et le Tarn, en novembre 1999 |
Affaires étrangères |
42-31 |
25 MF |
Arrêté du 17 novembre
|
Contributions obligatoires de la France : besoin de financement du chapitre, résultant notamment des appels de financement de la MINUK (Mission des Nations Unies au Kosovo) |
Industrie |
37-61 |
6 MF |
Arrêté du 17 novembre
|
Remboursement de TVA à la société TRAPIL relative à la gestion des oléoducs de l'OTAN |
Intérieur |
46-91 |
1,5 MF |
Arrêté du 19 novembre
|
Premiers secours aux victimes des inondations survenues dans l'Aude, les Pyrénées orientales et le Tarn, en novembre 1999 |
Outre-mer |
46-93 |
2 MF |
Arrêté du 19 novembre
|
Secours aux victimes de l'ouragan Lenny survenu aux Antilles en novembre 1999 |
Intérieur |
46-91 |
2 MF |
Arrêté du 28 décembre
|
Secours aux victimes des inondations survenues dans le sud de la France en novembre 1999 |
Par ailleurs, un décret de virement a été pris à partir de ce chapitre d'un montant de 26 MF au profit du chapitre 37-95 pour le financement du plan POLMAR (JO du 30 décembre 1999).
Gestion 2000
Ministère |
Chapitre |
Montant |
Dates : arrêtés et JO |
Objet |
Intérieur |
46-91 |
62 MF |
Arrêté du 5 janvier
|
Secours d'urgence aux victimes des inondations de novembre 1999 et des tempêtes de décembre 1999 survenues en France métropolitaine |
Intérieur |
46-91 |
100 MF |
Arrêté du 24 janvier
|
Secours d'urgence aux victimes des inondations de novembre 1999 et des tempêtes de décembre 1999 survenues en France métropolitaine |
Charges communes |
46-02 |
40 MF |
Arrêté du 2 février
|
Indemnisation des victimes du cyclone Lenny (Guadeloupe et Martinique, 19-20 novembre 1999) |
ANNEXE 2
LES DÉPENSES ACCIDENTELLES
Gestion 1990
Ministère |
Chapitre |
Montant |
Dates : décrets et JO |
Objet |
Prélèvements |
- |
46,10 MF |
- |
Mouvements non publiés au JO. |
Mer |
|
AP :
20 MF
|
Décret n° 90-622 du 16/07
|
Tempête en Normandie. |
Industrie |
Divers chapitres |
AP :
5 MF
|
Décret n° 90-630 du 17/07
|
Financement des opérations de regroupement des services d'administration centrale. |
Aménagement du territoire |
44-01 |
1 MF |
Décret n° 90-630 du 17/07
|
Création d'une mission de conversion industrielle en Auvergne. |
Travail, emploi, santé |
Divers chapitres |
18,82 MF |
Décret n° 90-630 du 17/07
|
Création d'une direction de l'administration générale (DAGEMO) au ministère du Travail |
Monnaies et médailles |
77-00 |
8,30 MF |
Décret n° 90-1062 du 29/11
|
Impact de rattachement de produits exceptionnels. |
Tourisme |
34-15 |
2,5 MF |
Décret n° 90-1098 du 10/12
|
Règlement de factures. |
Tourisme |
34-20 |
1,287 MF |
Décret n° 90-1109 du 11/12
|
Financement des travaux de réfection du SOFTE de Barcelone. |
Affaires étrangères |
34-98
|
2,58 MF
|
Décret n° 90-1221 du 31/12
|
Ambassade de France à Londres - Fonds Kouchner URSS |
Gestion 1991
Ministère |
Chapitre |
Montant |
Dates : décrets et JO |
Objet |
Prélèvements |
- |
67,85 MF |
- |
Mouvements non publiés au JO. |
Justice |
34-05
|
0,425 MF
|
Décret n° 91-256 du 07/03
|
Renforcement des moyens des juridictions de la Corse. |
Affaires étrangères |
42-37 |
10 MF |
Décret n° 91-373 du 18/04
|
Financement de l'aide humanitaire aux réfugiés kurdes. |
SGPM |
34-98
|
0,2045 MF
|
Décret n° 91-402 du 26/04
|
Dépenses exceptionnelles de fonctionnement. |
SGPM |
37-10 |
5 MF |
Décret n° 91-443 du 14/05
|
Financement du livre blanc sur les retraites. |
Affaires étrangères |
42-37 |
40 MF |
Décret n° 91-518 du 06/06/
|
Financement de l'aide humanitaire au Bangladesh et aux réfugiés kurdes. |
Défense |
34-02 |
25 MF |
Décret n° 91-551 du 12/06
|
Financement de l'aide humanitaire aux réfugiés kurdes. |
Affaires étrangères |
42-37 |
29,2 MF |
Décret n° 91-1024 du 07/10
|
Aide humanitaire aux réfugiés kurdes d'Irak et au Bangladesh. |
Urbanisme et logement |
37-98
|
4,20 MF
|
Décret n° 91-1237 du 10/12
|
Financement de la réfection des locaux des services extérieurs en Corse endommagés lors d'attentats en été 1991. |
Affaires sociales |
47-21 |
20 MF |
Décret n° 91-1304 du 26/12
|
Interventions en faveur de l'action sociale. |
Affaires sociales et intégration |
47-21 |
20 MF |
Décret n° 92-14 du 07/01
|
Lutte contre la pauvreté. |
CAS n° 902-13 |
|
19 MF |
Décret n° 91-1416 du 31/12
|
Fonds de secours et d'extrême urgence. |
Gestion 1992
Ministère |
Chapitre |
Montant |
Dates : décrets et JO |
Objet |
Prélèvements |
- |
120,276MF |
- |
Mouvements non publiés au JO. |
Intérieur |
67-51 |
4 MF |
Décret n° 92-177 du 26/02
|
Subvention
aux communes de :
|
SGPM |
46-02 |
1 MF |
Décret n° 92-475 du 27/05
|
Financement de la deuxième conférence internationale sur la sécurité, les drogues et la prévention de la délinquance en milieu urbain. |
Urbanisme, logement |
57-91 |
20 MF |
Décret n° 92-569 du 29/06
|
Déménagement du ministère de la Défense. |
CAS n° 902-13 |
|
5 MF |
Décret n° 92-705 du 23/07
|
Abondement du fonds de secours : indemnisations suite à la sécheresse en Guadeloupe. |
Charges communes |
20-52
|
0,20 MF
|
Décret n° 92-775 du 07/08
|
Couverture des frais spécifiques au référendum du 20/09/92 relatif à la ratification du traité d'Union européenne (Conseil constitutionnel). |
SGPM |
42-37
|
6 MF
|
Décret n° 92-774 du 07/08
|
Financement de dépenses liées au référendum portant ratification du traité d'Union européenne. |
Affaires étrangères |
34-90 |
7,5 MF |
Décret n° 92-917 du 07/09
|
Financement des dépenses au titre des frais de déplacement des agents de ce ministère. |
Services financiers |
57-90 |
8,5 MF |
Décret n° 92-1161 du 20/10
|
Travaux de réfection de divers locaux appartenant aux Douanes et à la Comptabilité publique, endommagés lors de manifestations. |
CAS n° 902-13 |
|
20 MF |
Décret n° 92-1243 du 26/11
|
Indemnisation de personnes mal assurées et d'entreprises familiales, victimes des inondations du sud-est (septembre 1992). |
SGPM |
37-10 |
4 MF |
Décret n° 92-1347 du 23/12
|
Financement de la campagne de communication sur les mesures en faveur du logement. |
Affaires étrangères |
42-32 |
20 MF |
Décret n° 92-1468 du 31/12
|
Contribution de la France au fonds humanitaire d'urgence des Nations Unies. |
CAS n° 902-13 |
|
20 MF |
Décret n° 92-1484 du 13/12
|
Abondement du fonds de secours aux victimes de sinistres et de calamités (cyclone WASA et complément pour Vaison-la-Romaine) |
Gestion 1993
Ministère |
Chapitre |
Montant |
Dates : décrets et JO |
Objet |
Prélèvements |
- |
95,776 MF |
- |
Mouvements non publiés au JO. |
Charges communes |
20-53 |
0,50 MF |
Décret n° 93-452 du 23/03
|
Tenue de la IXe Conférence des cours constitutionnelles européennes du 10 au 13 mai 1993 à Paris. |
Charges communes |
20-61 |
0,50 MF |
Décret n°93-452 du 23/03
|
Frais d'installation et de fonctionnement de la commission d'instruction de la Haute cour de Justice. |
CAS n° 902-13 DOM-TOM |
67-54 |
21 MF
|
Décrets n° 93-879 du 02/07
|
Indemnisation des victimes du cyclone COLINA de la Réunion (19 et 20 janvier 1993). |
Mer |
44-36 |
20 MF |
Décret n° 93-760 du 29/03
|
Mesures de compensation au bénéfice des marins pêcheurs. |
Services financiers |
57-90 |
23,2 MF |
Décret n° 93-886 du 05/07
|
Réfection d'immeubles DGI et CP endommagés par des incidents intervenus fin 1992. |
CAS n° 902-13 |
|
30 MF |
Décret n° 93-1045 du 06/09
|
Dispositif d'aide et indemnisation des sinistrés du Nord-Vaucluse (inondations de septembre 92). |
DOM-TOM
|
Divers chapitres |
9,6 MF
|
Décret n° 93-1187 du 25/10
|
Indemnisation des dommages causés par le tremblement de terre survenu en mars 1993 à Futuna. |
Divers ministères |
Divers chapitres |
30 MF |
Décret n° 93-1158 du 11/10
|
Financement du débat national sur l'aménagement du territoire. |
Gestion 1994
Ministère |
Chapitre |
Montant |
Dates : arrêtés et JO |
Objet |
Prélèvements |
|
94,777MF |
|
Mouvements non publiés au JO. |
CAS n° 902-13 |
|
20MF |
Décret n° 94-172 du 25/02
|
Contribution de l'Etat aux réparations de dommages causés par la grêle dans le département du Nord (Juillet 1993). |
Mer |
35-33 |
5MF |
Décret n° 94-230 du 21/03
|
Remise en état du littoral de la Manche et de l'Atlantique (détonateurs, sachets de pesticides,...). |
Urbanisme |
34-96
|
0,88MF
|
Décret n°94-1060 du 09/10
|
Remise en état des locaux et du matériel des DDE de Haute-Corse et Corse du Sud (attentats des 11 et 17 août 1994). |
Anciens combattants |
34-95 |
6MF |
Décret n°94-1114 du 21/12
|
Moyens informatiques pour la mise en oeuvre de l'allocation de préretraite des anciens combattants de l'AFN. |
Recherche |
43-80 |
8MF |
Décret n° 94-1127 du 22/12
|
Versement de décembre d'allocations de recherche. |
Affaires étrangères |
42-37 |
3MF |
Décret n° 94-1246 du 30/12
|
Interventions de politique internationale : colloque sur la paix au Proche-Orient. |
Gestion 1995
Ministère |
Chapitre |
Montant |
Dates : arrêtés et JO |
Objet |
Prélèvements |
|
95,643MF |
|
Mouvements non publiés au JO. |
Mer |
53-32 |
2,8MF |
Décret n° 95-907 du 10/08
|
Remplacement de la vedette de surveillance des affaires maritimes détruite par attentat dans le port de Bastia en mars 1995. |
Logement |
34-30 |
6,6MF |
Décret n° 95-1187 du 06/11
|
Financement de la campagne de communication sur le prêt à taux zéro. |
Outre-mer |
67-54 |
48,9MF |
Décret n° 95-1243 du 24/11
|
Financement d'une aide exceptionnelle aux collectivités locales et structures intercommunales de Guadeloupe pour la remise en état de réseaux aquifères endommagés par les cyclones Luis et Marylin. |
SGPM |
57-02 |
1MF |
Décret n° 95-1295 du 18/12
|
Financement des travaux de réfection de l'hôtel de Broglie aux fins d'installation du cabinet du ministre de l'aménagement du territoire, de la ville et de l'intégration. |
Enseignement supérieur |
43-71 |
40MF |
Décret n° 95-1396 du 29/12
|
Paiement des bourses sur critères sociaux de décembre 1995. |
Gestion 1996
Ministère |
Chapitre |
Montant |
Dates : arrêtés et JO |
Objet |
Prélèvements |
|
95,473MF |
|
Mouvements non publiés au JO. |
Intérieur |
67-54 |
7MF |
Décret du 19/04
|
Prise en charge par l'Etat de la reconstruction de l'école de Puisserguier (Hérault) endommagée par les inondations de janvier 1996 |
Santé et services communs |
34-98 |
22MF |
Décret du 13/05
|
Financement de la campagne de communication sur la réforme de la sécurité sociale |
Urbanisme et services communs |
57-91 |
2MF |
Décret du 23/05
|
Réfection des bâtiments des services extérieurs de l'équipement en Corse, endommagés par des attentats. |
SGPM-Commerce et artisanat |
37-10
|
1,375MF
|
Décret du 25/11
|
Action de communication en direction des PME. |
Intérieur |
34-41 |
1MF |
Décret du 26/12
|
Renforcement des moyens d'enquête et de surveillance de la police nationale dans le cadre de la mise en oeuvre du plan Vigipirate. |
Justice |
57-11
|
9,5MF
|
Décret du 27/11
|
Reconstruction du TGI de Roanne, consécutive aux
dégâts causés par un incendie d'origine criminelle.
|
Gestion 1997
Ministère |
Chapitre |
Montant |
Dates : arrêtés et JO |
Objet |
Prélèvements |
|
142,117MF |
|
Mouvements non publiés au JO. |
SGPM |
34-95 |
3,5MF |
Décret n° 97-250 du 18/03
|
Participation exceptionnelle au financement de l'AFP |
CAS n° 902-13 |
|
30,17MF |
Décret n° 97-249 du 18/03
|
Indemnisation des producteurs de bananes de Guadeloupe sinistrés par le cyclone Hortense. |
USC |
57-91 |
2 MF |
Décret n° 97-448 du 05/05
|
Financement des études de maîtrise d'ouvrage pour la reconstruction du bâtiment de la DDE de Solenzara (Haute-Corse) détruit par attentat à l'automne 1990. |
CAS n° 902-13 |
|
9,68MF |
Décret n° 97-992 du 28/10
|
Indemnisation des agriculteurs victimes des cyclones à Wallis-et-Futuna et à la Réunion |
Gestion 1998
Ministère |
Chapitre |
Montant |
Dates : arrêtés et JO |
Objet |
Prélèvements |
|
102,27MF |
|
Mouvements non publiés au JO. |
CAS n° 902-13 |
|
16,006MF |
Décret n° 98-308 du 22/04
|
Indemnisation des victimes des cyclones RON (Wallis-et-Futuna), MARTIN et OSEA (Polynésie française) et DEBBY (Guadeloupe). |
SGPM |
31-96 |
1MF |
Décret n° 98-363 du 12/05
|
Mission d'études sur la spoliation des Juifs de France. |
CAS n° 902-13 |
|
4,574MF |
Décret n° 98-708 du 17/08
|
Indemnisation des victimes des fortes pluies de février 1998 à la Réunion. |
Charges communes |
37-03 |
8MF |
Décret n° 98-887 du 05/10
|
Études relatives à des opérations de restructuration du secteur public. |
Mer |
63-30 |
10MF |
Décret n° 98-8932 du 07/10
|
Réparation des dommages causés par les tempêtes aux ouvrages de défense contre la mer sur le littoral du Languedoc-Roussillon et de Camargue. |
Santé et
|
47-21 |
100MF |
Décret n° 1113 du 09/12
|
Aide sociale d'urgence : aide aux personnes en situation d'exclusion sociale via les CASU (commissions de l'action sociale d'urgence). |
Gestion 1999
Ministère |
Chapitre |
Montant |
Dates : arrêtés et JO |
Objet |
Prélèvements |
|
113,76MF |
|
Mouvements non publiés au JO. |
Services financiers |
57-90 |
7,7MF |
Décret du 01/04
|
Travaux d'urgence au château de Villers-Cotterêts. |
Affaires étrangères |
41-03 |
20MF |
Décret du 23/04
|
Financement urgent des travaux supplémentaires concernant l'immeuble d'accueil du Parlement européen à Strasbourg (remise de l'immeuble au Parlement à la mi-juin). |
Affaires étrangères |
42-32
|
20MF
|
Décret du 29/04
|
Plan humanitaire français en faveur des réfugiés du Kosovo. |
Plan |
34-98 |
1,4MF |
Décret du 04/06
|
Ajustement des moyens de fonctionnement du Commissariat
général du Plan, sur :
|
Sécurité routière |
37-06 |
15MF |
Décret du 25/06
|
Campagne de communication |
Charges communes |
20-62 |
0,48MF |
Décret du 05/07
|
Cour de justice de la République : dépenses exceptionnelles résultant du procès du sang contaminé (février-mars 1999). |
Outre-mer |
67-54 |
6,7MF |
Décret du 12/07
|
Indemnisation des dégâts causés aux équipements communaux, suite aux fortes pluies survenues en Polynésie française, en février 1998, et au passage du cyclone Frank en Nouvelle-Calédonie, en février 1999. |
Santé et solidarité
|
34-98
|
1,833MF
|
Décret du 02/08
|
Éclipse solaire du 11 août 1999 :
|
Urbanisme et logement |
34-30 |
15MF |
Décret du 08/08
|
Financement des premières mesures d'urgence relatives au saturnisme (mise en oeuvre des décrets d'application du 9/6/99 relatifs à la loi d'orientation relative à la lutte contre l'exclusion). |
Équipement
|
34-96
|
0,452MF
|
Décret du 08/09
|
Mise en place de la mission de préfiguration de la Plaine de France |
Charges communes |
37-03 |
10MF |
Décret du 08/09
|
Études urgentes dans le cadre de diverses opérations de restructuration du secteur public. |
Intérieur |
31-98 |
2,4MF |
Décret du 24/09
|
Financement de vacations dans les préfectures, afin de faire face à l'accroissement des demandes de délivrance de cartes nationales d'identité. |
Environnement |
57-10 |
10MF |
Décret du 21/12
|
Financement par le fonds POLMAR de la coordination des actions de lutte contre la pollution due au naufrage du pétrolier Erika. |
Gestion 2000
Ministère |
Chapitre |
Montant |
Dates : décrets et JO |
Objet |
Prélèvements |
- |
37,40 MF |
- |
Mouvements non publiés au JO. |
Environnement |
57-10 |
90 MF |
Décret du 24/01 16/07
|
Abondement du fonds POLMAR, pour le financement des moyens de lutte contre la pollution, suite au naufrage du pétrolier Erika. |
Intérieur |
67-54 |
500 MF |
Décret du 28/01
|
Aide aux collectivités locales pour la remise en état des biens d'équipement non assurables, suite aux dommages causés par les intempéries de décembre 1999 (tempête et inondations). |
Agriculture |
36-22
|
13 MF
|
Décret du 31/01
|
Financements décidés suite aux dommages
causés
par les tempêtes de décembre 1999 :
|
Intérieur |
67-54 |
200 MF |
Décret du 03/02
|
Aides aux collectivités locales pour la remise en état des biens d'équipement non assurables, suite aux dommages causés par les tempêtes des 26 et 29 décembre 1999 |
Intérieur |
44-31 |
20 MF |
Décret du 03/02
|
Financement du surcoût de fonctionnement des services départementaux d'incendie et de secours résultant des intempéries de décembre 1999 |
Tourisme |
44-01 |
15 MF |
Décret du 03/02
|
Financement de la campagne de promotion touristique des régions affectées par la pollution consécutive au naufrage du pétrolier Erika, réalisée par Maison de France. |
Environnement |
57-10 |
100 MF |
Décret du 09/02
|
Abondement du fonds POLMAR, pour le financement des moyens de lutte contre la pollution, suite au naufrage du pétrolier Erika. |
Mer |
53-30 |
40 MF |
Décret du 09/02
|
Financement de la reconstitution des stocks de matériels du plan POLMAR-Terre (barrages flottants anti-pollution) |
Agriculture |
44-36
|
100 MF
|
Décret du 14/02
|
Financements décidés suite aux dommages
causés
par les tempêtes de décembre 1999 et le naufrage du
pétrolier Erika :
|
Environnement |
57-10 |
100 MF |
Décret du 15/03
|
Abondement du fonds POLMAR pour le financement de la poursuite de la lutte contre la pollution, suite au naufrage du pétrolier Erika. |
1
Journal officiel, Débats
parlementaires n° 95, Sénat, page 7032, 1999-2000.
2
Rapport n° 1861, annexe n° 11, Assemblée
nationale, XIème législature.
3
Rapport n° 89, annexe n° 7, 1999-2000.
4
Il convient de rappeler que ces crédits ont
été transférés par la loi de finances initiale pour
2000 au fonds de financement de la " réforme " des cotisations
patronales de sécurité sociale (FOREC), afin de contribuer au
financement des 35 heures.
5
En 1992, le taux de consommation des crédits pour
dépenses éventuelles était pourtant inférieur
à 80 %.