Pierre HERISSON Sénateur de Haute-Savoie, Maire de Sévrier, Vice-Président de l'association des maires de France.
Je remercie le sénateur Larcher de m'avoir invité à ce colloque en tant que vice-président de l'association des maires de France mais aussi en tant que vice-président de la Commission Supérieure du Service Public des Postes et Télécommunications. Je crois que cet organisme a déjà été évoqué et le ministre a rendu hommage à son travail lors de son intervention. Mais lorsque nous parlons de l'avenir de La Poste, il me paraît aussi important de tenir compte de toutes les personnes concernées par cette question qui peuvent apporter des idées pour faire avancer les choses.
L'Association des Maires de France a pour but d'assurer la cohésion du territoire et la coordination entre les différentes collectivités territoriales. Elle fait également remonter jusqu'au Gouvernement et du parlement les problèmes les plus urgents qui nécessitent une solution de nature législative. C'est notamment le cas des questions d'aménagement du territoire.
En ce qui concerne plus précisément La Poste, il nous paraît aujourd'hui nécessaire de ne plus opposer le problème de la poste en milieu rural, de la poste en secteur de développement et de la poste en périphérie urbaine ou en secteur difficile. En fait, il faut avoir le courage d'augmenter le nombre de bureaux en certains endroits et de réorganiser le réseau de façon efficace en fonction des nécessités locales. D'autres bureaux, par contre, pourront être fermés : les gels successifs en matière de fermeture des bureaux de poste ne sont pas allés dans le sens d'une évolution de la part de service public qui est confiée à La Poste sur notre territoire.
Je pense que La Poste a, par exemple, un rôle de banque sociale à jouer. Mais pour l'assumer pleinement, il faut lui donner les moyens d'aller sur le marché pour compenser cette responsabilité qui est trop souvent une source de déficit. Il faut donner à La Poste le moyen de gagner de l'argent dans le secteur bancaire sur des créneaux auxquels elle n'a pas accès aujourd'hui
Le Dr Tumm m'a indiqué que la poste allemande avait aujourd'hui un service financier (Bankpost) qui était considéré comme une banque à part entière et qui pouvait traiter toutes sortes de clients. C'est une piste qu'il me paraît falloir explorer.
En ce qui concerne les activités de la Commission Supérieure du Service Public des Postes et Télécommunications, Gérard Larcher a écrit un article très intéressant qui explique que "le monde postal change plus vite que ne le perçoivent habituellement les français". Après avoir écouté Monsieur Pierret, je pense qu'il appartient justement à cette catégorie de français qui n ont pas perçu ces changements profonds du secteur postal. Son discours m'a semblé un peu trop optimiste étant donnée l'ampleur des problèmes qui se posent aujourd'hui.