II. POUR LES COLLECTIVITÉS, QUELS LEVIERS D'ACTIONS ?
A. ACHETER MIEUX
1. Anticiper l'achat
Plus l'énergie est achetée en amont du besoin, moins son prix est élevé. En achetant leur énergie une ou deux années à l'avance, les collectivités peuvent réaliser des économies significatives.
Cependant « beaucoup de collectivités territoriales lancent leurs appels d'offres trop tardivement , souvent au dernier trimestre de l'année N-1 pour l'année N » regrette Frédéric DEVIEILHE, directeur clients publics de Engie Entreprises et Collectivités : « en début de semaine, l'électricité pour 2023 était à 388 euros le mégawattheure, contre 176 euros pour 2025 ».
2. Acheter au bon moment
Parce que le marché de l'énergie est volatil, il importe d'acheter au bon moment pour bien capter les opportunités . Frédéric DEVIEILHE a cité en exemple une commune de 80 000 habitants dont la consommation de gaz est de 40 gigawattheures par an : « si cette commune avait acheté son gaz pour 2023 en septembre 2021 plutôt qu'en mars 2022, la différence de prix aurait été de 140 % ».
Toutefois, l'optimisation des achats d'énergie implique une technicité et une expertise sectorielle dont la majorité des collectivités ne disposent pas , l'accompagnement des collectivités et la mise en commun de leurs moyens et de leurs compétences étant le préalable à l'activation du levier de marché.
3. Mutualiser l'achat
Pour l'achat de gaz naturel et d'électricité, la création d'un groupement de commandes peut faciliter l'intégration de procédures juridiques complexes et permettre d'obtenir de meilleures conditions tarifaires . Par exemple, l'allotissement de l'appel d'offres permet de regrouper des sites au profil de consommation spécifique (piscines, écoles...). Les syndicats départementaux d'énergie constituent des interlocuteurs privilégiés pour les communes à qui elles offrent des possibilités de mutualisation à l'échelle départementale.
Néanmoins, Arnaud MERCIER, maire de Venelle (Bouches-du-Rhône) souligne que s'il est pertinent, le groupement d'achat demeure un outil insuffisant pour permettre aux communes d'affronter sereinement la hausse du coût de l'énergie. Ainsi, Venelle « devrait connaître en 2022, une augmentation de 100 % de ses dépenses d'électricité et de 30 % pour le gaz, soit 470 000 euros pour l'électricité et un peu moins de 100 000 euros de gaz pour un budget global de fonctionnement d'environ 10,5 millions d'euros » , malgré le recours à une centrale d'achat pour se fournir en énergies.