B. UNE APPLICATION IMPARFAITE RÉALISÉE DANS UN CALENDRIER TROP CONTRAINT

L'application trouve son origine dans une décision du Premier ministre. À la suite des attentats du 13 novembre 2015, ce dernier a voulu que le dispositif d'alerte par application mobile soit mis en place avant la compétition « Euro 2016 », prévue en juin 2016. L'application smartphone a ainsi été conçue dans l'urgence, ce qui a nui à la qualité du produit final.

Le marché a été notifié à Deveryware le 27 mai 2016, soit moins de deux semaines avant la date de mise en production et le début de l'« Euro 2016 ». Cette société, spécialisée dans les services s'appuyant sur la géolocalisation en temps réel était déjà, comme d'autres, en relation d'avant-vente avec la DGSCGC depuis plus d'un an.

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LE SAIP : UN DISPOSITIF INDISPENSABLE FRAGILISÉ PAR DES CHOIX CONTESTABLES

De fait, cinq mois se sont écoulés entre la phase d'expression des besoins, en janvier 2016, et la mise en ligne de l'application, le 8 juin 2016. Cette courte période a dû être mise à profit pour formuler le cahier des charges, sélectionner un prestataire qui a lui-même dû concevoir l'application, en prenant en compte la contrainte forte exprimée par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises, qui souhaitait garantir l'absence de remontée des données de géolocalisation vers un serveur central afin de garantir le respect de la vie privée des usagers et d'éviter de susciter la méfiance du public.

Compte tenu de cette exigence, le prestataire a conçu une architecture originale basée sur le principe du geofencing , qui exclut toute remontée des données de géolocalisation des utilisateurs vers les serveurs. À l'inverse, l'ensemble des événements recensés sur le territoire justifiant une alerte sont téléchargés sur le téléphone, qui diffuse l'alerte par une notification si ce dernier est localisé dans un endroit concerné.

Ce calendrier particulièrement contraint traduit l'impréparation dans laquelle s'est déroulée la phase de conception de l'application, alors même que le choix de recourir à la téléphonie mobile comme vecteur de l'alerte était arrêté depuis 2011 et que l' « Euro 2016 » était prévu à Paris depuis 2010.

Observation : le projet, dans ses dimensions techniques, de définition du besoin et de passation du marché, a été mené un délai trop contraint eu égard à sa complexité, alors même qu'une plus grande anticipation aurait été possible, la téléphonie mobile étant envisagée comme vecteur de l'alerte depuis 2011.

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