IV. LA VILLE DE GRENOBLE : DES MICRO-CAPTEURS EMBARQUÉS SUR LES TRAMWAYS POUR MESURER LA QUALITÉ DE L'AIR
A. LES OBJECTIFS
L'agglomération grenobloise présente une configuration atypique, dite « en cuvette », qui empêche la bonne circulation de l'air et la rend particulièrement sujette aux pics de pollution. Jusqu'à très récemment, la ville de Grenoble utilisait un outil de mesure de la qualité de l'air reposant essentiellement sur des stations fixes.
Pour affiner les mesures des taux de pollution et permettre aux pouvoirs publics d'agir rapidement grâce à des dispositifs préventifs, la municipalité a souhaité expérimenter un dispositif complémentaire de mesure et de géolocalisation en temps réel des particules en déplacement, baptisé « GreenZenTag ».
B. LES MOYENS
La ville de Grenoble est aujourd'hui la première collectivité française à expérimenter ce type de micro-capteurs 64 ( * ) mobiles embarqués sur les toits des tramways. Depuis décembre 2016, 10 tramways de la ligne A 65 ( * ) en ont été équipés. En 2 mois, ces capteurs ont déjà permis d'effectuer 5 700 mesures par jour, soit une mesure toutes les 2 minutes. Les données recueillies sont envoyées, via le réseau mobile, sur un serveur connecté.
Techniquement, la transmission des mesures effectuées et leur géolocalisation s'opèrent grâce à un smartphone installé dans la cabine du conducteur et alimenté par le système électrique du tramway. Les données collectées sont analysées par une société privée 66 ( * ) , qui élabore une cartographie et confronte les mesures obtenues par les micro-capteurs mobiles avec celles réalisées par les deux capteurs fixes 67 ( * ) .
Ces données sont ensuite transmises à l'Observatoire agréé de la qualité de l'air Auvergne-Rhône-Alpes, qui réalise des tableaux de bord et informe les acteurs locaux.
C. LES RÉSULTATS
Outre un mécanisme de surveillance en temps réel des particules fines dans l'atmosphère, ce dispositif présente l'avantage d'être sept fois moins coûteux qu'un système de mesure de pollution classique. Il constitue également une solution alternative pour les territoires non équipés de stations de mesure.
La ville de Grenoble prévoit d'ailleurs, à l'issue de la phase d'expérimentation et en fonction des conclusions qui seront rendues fin avril, de diffuser aux usagers les données mesurées grâce à une application smartphone. Cette application mobile, baptisée « Air to go », recense l'ensemble des données collectées et pourra, par exemple, permettre aux usagers d'analyser différents itinéraires envisageables afin d'emprunter le moins pollué.
Pour approfondir : http://www.mediaconseilpresse.com/medias/press_releases/dp-greenzentag-2016.pdf
* 64 Capteurs développés par la start-up EcoLogicSense, mesurant le taux dans l'air de particules fines PM10 (d'un diamètre inférieur à 10um) et PM2,5 (d'un diamètre inférieur à 2,5um).
* 65 Ligne de tramway la plus fréquentée du réseau de transport grenoblois, reliant Fontaine-centre à Grenoble-Echirolles, soit une distance de 20 km aller-retour.
* 66 Egis, entreprise filiale de la Caisse des Dépôts.
* 67 Dans le cadre de l'expérimentation, deux autres capteurs fixes ont été installés dans la ville, dans les secteurs Les Frênes et Victor Hugo.