N° 728

SÉNAT

SESSION EXTRAORDINAIRE DE 2013-2014

Enregistré à la Présidence du Sénat le 16 juillet 2014

RAPPORT D'INFORMATION

FAIT

au nom de la commission des finances (1) sur le musée national du sport ,

Par M. Jean-Marc TODESCHINI,

Sénateur.

(1) Cette commission est composée de : M. Philippe Marini , président ; M. François Marc , rapporteur général ; Mme Michèle André , première vice-présidente ; Mme Marie-France Beaufils, MM. Jean-Pierre Caffet, Yvon Collin, Jean-Claude Frécon, Mmes Fabienne Keller, Frédérique Espagnac, MM. Albéric de Montgolfier, Aymeri de Montesquiou, Roland du Luart , vice-présidents ; MM. Philippe Dallier, Jean Germain, Claude Haut, François Trucy , secrétaires ; MM. Philippe Adnot, Claude Belot, Michel Berson, Éric Bocquet, Yannick Botrel, Joël Bourdin, Christian Bourquin, Mme Nicole Bricq, MM. Jacques Chiron, Serge Dassault, Vincent Delahaye, Francis Delattre, Mme Marie-Hélène Des Esgaulx, MM. Éric Doligé, Philippe Dominati, Jean-Paul Emorine, André Ferrand, François Fortassin, Thierry Foucaud, Yann Gaillard, Charles Guené, Edmond Hervé, Pierre Jarlier, Roger Karoutchi, Yves Krattinger, Dominique de Legge, Gérard Miquel, Georges Patient, François Patriat, Jean-Vincent Placé, Jean-Marc Todeschini, Richard Yung .

LES PRINCIPALES OBSERVATIONS ET RECOMMANDATIONS DE VOTRE RAPPORTEUR SPÉCIAL

Les principales observations

- Le musée national du sport est resté, le plus souvent, « virtuel », ne disposant d'un espace d'exposition que pendant une quinzaine d'année en un demi-siècle d'existence.

- Le musée a, jusqu'à présent, échoué à rencontrer son public et à engendrer des recettes propres.

- La notoriété du musée national du sport est également très faible dans le monde académique et l'univers de la recherche, malgré le réel intérêt de ses collections.

- Le déménagement à Nice représente, dans ce contexte, une dernière chance pour le musée, qu'il était néanmoins légitime de lui offrir.

- L'opération, relativement coûteuse, a été rendue supportable pour le programme « Sport » grâce à une avance de trésorerie consentie par la ville de Nice, à l'issue d'une négociation avec l'État menée dans les années 2012 et 2013.

Les principales recommandations

Recommandation n° 1 : conclusion d'un nouveau contrat d'objectifs et de performance entre l'État et le musée national du sport.

Recommandation n° 2 : fixation, dans ce cadre, d'une feuille de route financière devant mener le coût du musée pour l'État à un niveau inférieur à celui de l'ancien site parisien , après l'extinction de la redevance décennale à verser à la ville de Nice.

Recommandation n° 3 : fixation d' objectifs ambitieux relatifs au nombre d'objets exposés , qui impliqueront l'organisation régulière d'évènements susceptibles d'améliorer la notoriété du musée.

Recommandation n° 4 : développement d'une politique affirmée de prêts auprès d'autres musées plus classiques.

Recommandation n° 5 : envoi par la tutelle étatique d'une nouvelle lettre de mission à la directrice générale du musée, adaptée à la période suivant le déménagement du MNS à Nice.

Recommandation n° 6 : dialogue avec la ville de Nice sur l' amélioration de la desserte de l'Allianz Riviera , où est situé le musée, par les transports en commun .

Recommandation n° 7 : dialogue avec la ville de Nice en vue de l'établissement d'une coordination entre les différentes parties prenantes de l'Allianz Riviera (municipalité, gestionnaire du stade, club résident, musée...) pour dégager des intérêts convergents.

Mesdames, Messieurs,

Fondé en 1963 à l'initiative de Maurice Herzog, alors secrétaire d'État à la jeunesse et aux sports, le musée national du sport (MNS) reste méconnu.

Peut-être, en partie, parce que dans la culture française, associer les mots « musée » et « sport » peut paraître insolite, voire relever de la provocation - tant certaines conceptions élitistes de la culture et des musées peuvent mal s'accorder avec l'univers populaire du sport. Plus sûrement en raison de l'histoire erratique de ce musée et de la déficience de la tutelle de l'État, au moins jusqu'à une période récente, comme l'a souligné la Cour des comptes en 2011.

Tandis que le MNS rouvre ses portes après un an et demi de fermeture et un déménagement à Nice, pour ce qui apparaît comme une « opération de la dernière chance », il a paru utile de faire le point sur sa situation, sur le plan financier et au-delà.

L'enjeu budgétaire est, certes, limité, la subvention totale de l'État au MNS s'élevant à 2,4 millions d'euros en 2014, soit un peu plus de 1 % des crédits du programme « Sport ».

Néanmoins, ce musée est bien représentatif d'une politique publique conduite par le ministère chargé des sports, à savoir la diffusion d'une culture sportive auprès des citoyens, et l'incitation à la pratique sportive et au suivi des compétitions sportives. En outre, plusieurs prestigieux exemples étrangers montrent que le concept même de musée sportif peut drainer un public important et jouer un véritable rôle culturel.

La nouvelle phase de la vie du MNS qui débute cette année amène à poser plusieurs questions de fond : quels objectifs doivent être assignés au musée ? Quelles sont les conditions de son succès ? Et même, plus fondamentalement, un tel musée a-t-il sa place en France ?

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