B. IDENTIFIER LES RESPONSABILITÉS POUR LES CITOYENS
L'incompréhension face à l'organisation territoriale de la République est encore plus forte pour les citoyens que pour les entreprises. Si les entreprises qui sollicitent des aides et des crédits publics finissent bien par identifier les différents niveaux d'administration territoriale, ce n'est pas le cas, en revanche, de la grande majorité des Français qui n'ont pas souvent quelque choses à demander.
C'est pourquoi, ils ne perçoivent pas la logique de l'organisation territoriale dont ils ont une vision brouillée. C'est le juste constat que faisait devant la mission M. Christophe Mahieu, PDG d'Est Bourgogne Media SA : « Ma deuxième observation concerne la vision qu'ont les Français du rôle de chaque institution. Manifestement, ils n'ont pas une compréhension claire de chacun des niveaux de collectivités. Cette situation découle de l'absence de projet stratégique bien identifié pour chaque niveau de collectivités, et de compétences souvent redondantes entre les différents acteurs, ce qui est particulièrement mal perçu en temps de crise. La forte implication des élus locaux ne suffit pas à susciter l'adhésion des Français, qui ont souvent une vision caricaturale des niveaux de décision, et n'identifient pas ce qui relève du département, de la région, de l'Etat, et de l'Europe. Les industriels et les gestionnaires d'associations font le tour des niveaux de collectivités pour obtenir des subventions. Ils les obtiennent mais ils ont une vision désordonnée du fonctionnement de ces institutions ».
Dans ces conditions, et compte tenu de l'illisibilité de l'organisation actuelle pour le citoyen, il est bien difficile de proposer des restructurations qui risquent d'aboutir à des échecs comme ce fut le cas du référendum organisé en Alsace. « Ce qui est important c'est de mettre en place des projets fédérateurs et mobilisateurs -par exemple dans les domaines économique ou de la santé- pour que les gens se rendent compte des bienfaits du découpage. Si l'on s'en tient au seul aspect politique, on risque l'échec . »