2. Les questions qui font débat
Les nanotechnologies offrent de nombreuses opportunités. Notamment par l'interdisciplinarité, de plus en plus de néologismes voient le jour tels la nanobiologie, la nanoinformatique, et la possibilité d'une « grande convergence » est évoquée par certains chercheurs. Toutefois, ces développements posent un certain nombre de questions légitimes
a. Nanotechnologies et vie privée
La nanotechnologie soulève de nouvelles questions éthiques qui devraient être débattues par la communauté des sciences sociales.
De par leur taille, les nano-objets sont intrusifs, et sont difficilement repérables. Ainsi, outre les usages militaires possibles, des usages malveillants peuvent conduire à de nombreux problèmes éthiques, notamment liés au respect de la vie privée.
Par exemple, le développement des nanorobots qui peuvent circuler librement, envoyer et recevoir des informations, pose une réelle menace. Comment savoir que l'on est espionné ? Comme détecter un nano-robot ? Quelles peuvent-être ses capacités de stockage ? De transmission ?
b. Cycle de vie et usages dispersifs
Une autre question fondamentale est le cycle de vie des nanoparticules : quelle est la durée de vie d'un nano-objet, et que lui arrive-t-il après qu'il soit devenu inefficace ou inopérant ?
Cette question n'a pas été abordée par la communauté scientifique, et semble de plus en plus important, alors que des nanoparticules et nanomatériaux sont commercialisés sous diverses formes.
Nous ne voudrions en effet pas avoir à affronter un autre scandale du type de l'amiante.
c. Nanoparticules, santé et environnement
La troisième question importante concerne les incertitudes et les risques potentiels en termes de toxicité ou de dissémination dans l'environnement.
Au cours de nos voyages en Belgique, où nous avons visité Imec, qui commercialisera prochainement des semi-conducteurs de 22 nm, aux Etats-Unis, et en Suède, mais aussi lors de nos audiences privées et publiques, nous avons remarqué que les chercheurs ont intégré ce questionnement et que de nombreux programmes, nationaux et internationaux sont en cours pour étudier l'impact sur la santé et l'environnement d'un large éventail de nanomatériaux et nanoparticules.
Un REACH des nanomatériaux semble donc envisageable à terme.