b. Les résultats de notre questionnaire
Dans le cadre de cette étude, nous avons décidé de réaliser un questionnaire à destination des jeunes docteurs et doctorants pour les interroger sur leur situation, la façon dont ils envisagent leur avenir professionnel, et leur sensibilisation aux questions d'innovation.
Ce questionnaire a été un véritable succès, puisqu'il a permis à l'Office de toucher, avec l'aide des associations de doctorants et de docteurs, des organismes de recherches et notamment du CEA, et des universités, plus d'un millier de jeunes docteurs, en France et à l'étranger.
L'ensemble des résultats brut sont mis à disposition en accès libre sur le DVD-Rom ainsi que sur le site internet de l'Office. Un certain nombre de résultats qui nous ont paru parmi les plus importants sont également présentés sous la forme de graphiques en annexe de ce rapport.
Majoritairement masculin, le panel de répondants provient à plus des 4/5 des sciences dites « dures » et à moins d'un cinquième des sciences humaines et sociales.
L'étude souffre de certains biais méthodologiques, par exemple la surreprésentation de certains organismes ou de certaines disciplines. Toutefois, dans son état actuel, elle permet de dégager certaines considérations d'ensemble fort intéressantes.
Nous noterons notamment les points suivants :
- le doctorat sensibilise de mieux en mieux aux questions de propriété intellectuelle et à la création d'entreprise. En effet, près de 70% de ceux l'ayant soutenu avant 2000 nous ont dit ne pas avoir entendu parler de ces questions, contre 50% pour les promotions les plus récentes.
- quelle que soit l'année de soutenance, 50% environ des sondés nous ont indiqué que l'établissement de préparation ne disposait d'aucune structure de valorisation, d'aide à la création d'entreprise, ou d'aide à la réponse aux appels d'offre. Cette stagnation, au regard des exemples internationaux qu'il nous a été donné de voir, est dramatique et notre rapport doit contribuer à faire évoluer ce pourcentage à la hausse.
- plus de 80% des doctorants et docteurs interrogés pensent que de nouveaux mécanismes doivent être mis en place pour favoriser l'innovation, et plus de 75% des répondants qui étaient ou sont encore à l'étranger pensent que l'innovation y est plus dynamique qu'en France.
- si les partenariats public-privé sont relativement bien développés, la mise en place de cellules de détection des résultats valorisables est balbutiante, ce qui s'accorde bien avec l'absence de structure professionnelle de valorisation de la recherche indiquée précédemment.
- près de 60% des sondés pensent que les peurs constituent un frein important à l'innovation en France.
- plus de 85% des sondés considèrent que la France ne fait rien pour favoriser l'innovation de rupture ; pourtant, plus de 80% pensent que la France dispose d'un fort potentiel d'innovation.
Ainsi, ce sont bien les structures qui doivent permettre de passer d'une recherche considérée unanimement comme l'une des meilleures du monde à une innovation exploitable, qui font défaut.